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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Sur le blog de Michel Onfray, au Point: ”Le surgissement du mot 'science' ne doit pas fonctionner comme un argument d'au

    Sébastien Le Fol: Un conseil pour commencer, quel philosophe faut-il lire en confinement?

    Michel Onfray: Ce peut être un stoïcien, car ils sont les philosophes du combat contre l'adversité par excellence: ils donnent des recettes pour lutter contre l'inquiétude, la peur, la crainte, l'angoisse, la vieillesse, la maladie, la souffrance, la trahison, la mort bien sûr. Je songe aux Pensées pour moi-même de Marc-Aurèle, aux Lettres à Lucilius de Sénèque, ou au Manuel d'Épictète. Mais, s'il ne fallait qu'un philosophe, ce serait Montaigne, qui, dans les Essais, les contient tous. Permettez-moi de signaler qu'une excellente version en français d'aujourd'hui a été publiée chez Bouquins Laffont-Mollat car le texte en ancien français du XVIe siècle n'est plus lisible en effet que par peu de gens. Toutefois, l'idée n'est pas de lire comme on lit sur la plage, en dilettante, légèrement, mais de façon soutenue, avec un crayon à la main et un petit cahier à disposition pour synthétiser, certes, mais surtout pour commenter ce qu'on lit et en faire un profit existentiel personnel.

    SLF: Même si l'enseignement est organisé à distance, que faut-il apprendre à ses enfants qui ne soit plus enseigné dans l'Éducation nationale?

    MO: Ce qu'on y apprenait jadis! À savoir lire, écrire, compter, calculer, donc analyser, penser, construire un esprit critique –toutes choses qui passent pour réactionnaires aux yeux des nihilistes qui, d'une façon orwellienne emblématique, se présentent depuis des années comme des progressistes! On peut aussi et surtout en profiter pour faire ce que l'école n'a jamais vraiment fait: enseigner l'art, qui est une véritable école de sensibilité. On peut ainsi apprendre des poèmes et se les réciter, lire de la poésie à plusieurs, mais aussi des histoires, lire des nouvelles de Maupassant à ses enfants, leur faire découvrir le théâtre ou l'opéra, textes et livrets à la main. Regarder des émissions intelligentes –les archives de l'INA d'Apostrophes, par exemple. Ces archives disponibles sur le Net permettent de laisser tomber les séries débiles au profit des travaux sur l'art d'Alain Jaubert, Palettes, ou les vingt-trois émissions de Grand'art de l'excellent Hector Obalk. Idem avec le cinéma: il est devenu une activité de marchands cupides, mais, avant cela, il a rendu possible un grand nombre de chefs-d'œuvre pendant la première moitié du XXe siècle. On ne se trompe pas en préférant le noir et blanc qui ne se résume pas aux Tontons flingueurs –très bon, au demeurant… Regardez les intégrales des grands: Jean Vigo, Carné, Renoir, Grémillon, Tourneur, Duvivier, Clouzot, ou, celui qui est pour moi le plus grand critique de notre société: Jacques Tati!

    SLF: Sommes-nous encore capables de nous ennuyer?

    MO:Pour ma part, j'ignore et j'ai toujours ignoré ce qu'est l'ennui! J'ai la chance d'être un lecteur compulsif depuis longtemps (et un auteur compulsif depuis longtemps aussi…) de sorte que les livres ont toujours été pour moi une issue de secours à toutes les impasses dans lesquelles j'aurais pu me trouver. Montesquieu a écrit cette phrase magnifique: "Je n'ai jamais eu de chagrin qu'une heure de lecture n'ait dissipé." Dès lors, je n'imagine pas ce qu'est s'ennuyer pour quelqu'un d'autre! S'ennuyer, c'est n'avoir rien d'autre à fréquenter que soi. Or le monde est vaste en dehors de soi!

    SLF: Qu'est-ce qui nous a fait accepter sans sourciller (pour la plupart d'entre nous) cette privation de liberté? Les amendes pour non-respect des règles de confinement ou la peur de la mort?

    MO: Le bon sens… C'est d'ailleurs beaucoup plus tôt qu'il aurait fallu faire preuve de cet élémentaire bon sens. J'ai pour ma part signalé sur le plateau de télévision d'Audrey Crespo-Mara dès le 28 janvier, juste avec un peu de bon sens, que la Chine n'était pas un pays à prendre la décision de fermer une ville de plusieurs millions d'habitants sans de sérieuses raisons et qu'il y avait là l'aveu d'une menace véritable! Un pays totalitaire n'a que faire de dizaine de milliers de gens en plus ou en moins à cause d'un virus qui n'aurait été, disait-on partout à l'époque, qu'une grippe moins mortelle.

    SLF: Le coronavirus marque-t-il une nouvelle étape dans l'effondrement de la civilisation judéo-chrétienne que vous analysez dans votre livre Décadence?

    MO: Il s'inscrit dans ce qui existait déjà… Il prend sa place dans le mouvement d'effondrement. La pandémie montre l'impéritie du chef de l'État et du gouvernement, les propos incohérents parce que contradictoires d'Emmanuel Macron (restez chez vous mais allez voter, confinez-vous mais vous pouvez faire des exercices physiques, les écoles ne seront pas fermées puis elles sont fermées, le virus ignore les frontières mais on les ferme tout de même, etc.), conséquemment la démonétisation totale de la parole d'Emmanuel Macron à qui personne n'obéit. Il montre également le cynisme d'une ministre de la Santé démissionnaire qui tente de sauver sa peau en avouant dans un même mouvement qu'elle a préféré sa carrière à la vérité qui aurait épargné des vies. L'idéologie de l'Europe maastrichtienne, massivement matraquée depuis des décennies, tombe comme un fruit pourri: le résultat de cette politique libérale est qu'on trie les vieux à l'entrée des hôpitaux pour les laisser mourir dans leur coin, mais aussi qu'on envoie à la guerre, pour utiliser le mot du chef de l'État, un personnel soignant à qui on est incapable de fournir de simples masques ou du gel hydroalcoolique pour se protéger du mal qu'ils côtoient au plus près… Tout ce qui advient n'initie ni ne précipite la chute mais montre en pleine lumière quelles formes elle prend.

    SLF: Dans ses Essais sur l'histoire de la mort en Occident, Philippe Ariès a montré à quel point notre société a refoulé la mort. Ce déni ne nous rend-il pas très vulnérables?

    MO: Il n'y a pas de dénégation ou de refoulement de la mort, mais un nihilisme face à la caducité du discours chrétien sur elle. Jadis, la religion catholique disposait du monopole du discours sur la mort –Bossuet en avait formulé le contenu de manière sublime. Seuls quelques rares athées ou libres penseurs, quelques déistes ou francs-maçons n'y souscrivaient pas. Aujourd'hui, ce discours chrétien ne marche plus, même chez bon nombre de ceux qui se disent catholiques… Il s'agit donc moins d'un retour de la mort refoulée que d'une angoisse devant elle, décuplée par l'incapacité à y faire face et à y répondre avec une sagesse post-chrétienne. Les médias qui moulinent la mort vingt-quatre heures sur vingt-quatre mettent les Français face à ce trou dans l'être, dans leur être: ils expérimentent moins le retour de la mort refoulée que le nihilisme de l'époque qui, sur ce sujet comme sur tous les autres, n'a rien à proposer.

    SLF: Nous manquons de masques: La Chine nous en envoie un million. Le coronavirus fait prendre conscience aux Européens de leur extrême vulnérabilité. Serions-nous devenus le nouveau tiers-monde ?

    MO: De la même manière que la chute de l'URSS a montré que l'Ouest avait fantasmé pendant plus d'un demi-siècle sur cet empire marxiste-léniniste qui s'avérait un Tigre en papier, l'épidémie montre cruellement que cette Europe maastrichtienne présentée depuis un quart de siècle comme un monstre économique susceptible de faire pièce aux grands empires du monde chute sur ceci: elle n'est pas capable de fabriquer et de fournir des masques aux soignants qui accueillent les victimes de l'épidémie! L'Italie, qui fait partie de l'Union européenne et qui est forte de 60 millions d'habitants, enregistre plus de morts du coronavirus que la Chine, un pays de 1 milliard 300 millions d'habitants! De fait, l'Europe est devenue le nouveau tiers-monde –en abréviation, NTM…

    SLF: Tout le monde imaginait que la prochaine crise viendrait de l'économie. Or c'est un virus qui met le monde à genoux. Pourquoi avons-nous sous-estimé ce risque? De nombreux scientifiques nous avaient mis en garde…

    MO: Le virus n'existe pas indépendamment de l'économie! Dans une économie mondialisée, tout se tient. La voie libérale maastrichtienne a fait du profit l'horizon indépassable de toute politique. Produire des masques et les stocker? Pas rentable… Investir dans la recherche? Pas immédiatement rentable. Disposer d'un service de soins performant pour tous? Pas rentable, laissons les soins aux riches qui auront les moyens de se les offrir et les pauvres à leur solitude. Le virus arrivant, il révèle, au sens photographique du terme, la vérité des choix économiques, donc politiques, qui ont été faits depuis Giscard, Mitterrand compris, jusqu'à Macron.

    SLF: La parole scientifique serait-elle devenue à ce point inaudible dans notre "démocratie des crédules", pour reprendre l'expression de Gérald Bronner?

    MO: Attention à ne pas souscrire à la faribole de la science qui dirait le vrai! Relisons Bachelard qui invite à faire la science de la science pour examiner les véritables conditions de possibilité du discours scientifique! Les médecins de Molière, avec leurs clystères et leurs sangsues, se réclamaient de la science. En URSS, Lyssenko qui luttait contre la génétique de Mendel en la niant était aussi un scientifique! Greta Thunberg se réclame elle aussi de la science pour légitimer ses imprécations apocalyptiques. Or la science obéit à son temps et la génération spontanée défendue par Aristote a été science jusqu'à ce que Pasteur montre, plusieurs siècles plus tard, que c'était baliverne. Le surgissement du mot "science" ne doit pas fonctionner comme un argument d'autorité qui interdirait toute réflexion critique. En présence de toute science, le philosophe active d'abord l'épistémologie! Lire ou relire ce grand livre qu'est La formation de l'esprit scientifique.

    SLF: Cette crise peut-elle provoquer un sursaut civique et moral dans nos sociétés?

    MO: Elle peut provoquer pas mal de choses, mais je crois moins aux lendemains qui chantent qu'à une colère qui monte. Pour l'heure, elle se retient pour cause de décence, de début de confinement, d'abattement intellectuel et moral, d'informations parcellaires. Or il ne pourra pas ne pas y avoir un effet Buzyn: son entretien dans Le Monde a montré l'immense cynisme de nos gouvernants dans cette affaire –le sien compris… Mais cette crise ne refera pas à elle seule et d'un seul coup un esprit civique que cinquante années de propagande généralisée ont définitivement détruit en France.

    SLF: Y a-t-il des épisodes historiques qui peuvent nous inspirer pour nous reconstruire?

    Il ne sert à rien de chercher des raisons de comprendre le présent dans notre passé. Le présent suffit bien à qui fait fonctionner son intelligence, sa raison, sa réflexion, son esprit critique. Le simple exercice du bon sens suffit pour se prémunir de la propagande dans laquelle nous vivons sans cesse. Il faut penser les faits et ne jamais laisser le soin de leur commentaire aux autres –le mien compris…

  • Face au coronavirus, Didier Raoult, seul à proposer une stratégie contre la maladie.

    Source : https://www.valeursactuelles.com/

    Plutôt que de lutter contre le virus, les autorités sanitaires préfèrent tirer dans les pattes de l’un des leurs. Une stratégie regrettable, dénonce Benoît Rittaud, d’autant que la réalité semble bien donner raison au chercheur marseillais.

     

    Didier Raoult va vite. Très vite. Il fonce, l'intendance statistique suivra. En temps normal ses méthodes hétérodoxes mériteraient mille reproches : court-circuitage des canaux ordinaires de la science, communication fracassante sur les réseaux sociaux, annonces spectaculaires lancées sans précautions oratoires ni méthodologiques… Sauf que le franc-tireur marseillais n'est pas là pour faire de la science mais pour mener une guerre. Une guerre dont en tant qu'infectiologue mondialement réputé il a tout pour être le chef d'État-Major. Comme dans toute guerre, le cadrage initial devrait être binaire : SARS-CoV-2 contre Homo sapiens. Malheureusement, cette clarté de principe s'est vue compliquée par la propension de la sous-espèce Homo sapiens gallus, peut-être inspirée par les rivalités gauloises de jadis, à tirer au moins aussi volontiers sur son propre camp que sur celui de l'ennemi. Nos plus hauts gradés nationaux ont ainsi affirmé carrément que les masques de protection ne servaient à rien (un mensonge aujourd'hui avoué), retardé la politique de tests massifs (qui pourtant s'impose selon l'OMS), méprisé les dispositifs de caméras infrarouges mis en place en Asie, et regardé avec condescendance les premiers jours de malheur chez nos frères Italiens.

    À cela on peut offrir l'excuse d'une tactique politique certes pas très jolie mais qui semblait seule disponible : feindre d'être les organisateurs d'une catastrophe qu'on ne peut éviter. Voilà qui est désolant, mais faire semblant de maîtriser la situation peut en effet constituer la première étape d'une reconquête. En revanche, nul pragmatisme, si machiavélien fût-il, ne justifie l'affrontement interne persistant entre les troupes marseillaises de Didier Raoult et les autres, notamment parisiennes, qui les prennent de haut tel un Martin Hirsch affirmant sur Europe 1 que « la chloroquine n’a jamais marché sur un être vivant » ou un Axel Kahn raillant dans un tweet tel résultat de l'IHU de Marseille.

    La vaste étude européenne Discovery qui devait nous dire le fin mot de l’histoire n’a certes toujours pas délivré ses résultats préliminaires. Mais un peu de patience, que diable…

    Au lieu de mener la guerre contre SARS-CoV-2 comme le font ses congénères, la branche gallus d'Homo sapiens s'offre donc le luxe d'une guéguerre intestine entre deux de ses groupes. Selon le premier, parisius, il est urgent d'attendre. Jugeant sans doute que l'effondrement économique, les difficultés psychologiques du confinement ou encore le déclassement de la France et de l'Europe, voire de l'Occident, sont des craintes un peu surfaites, parisius estime que rien ne saurait remplacer une bonne grosse étude scientifique internationale avec tests en double aveugle, échantillons randomisés et autres plans d'expérience qui, dans quelques mois à peine, nous offriront sûrement toutes les certitudes nécessaires. Celles-ci devraient, n'en doutons pas, permettre de lever le confinement en toute sécurité avant Noël. La vaste étude européenne Discovery qui devait nous dire le fin mot de l'histoire n'a certes toujours pas délivré ses résultats préliminaires, mais un peu de patience, que diable…

    De son côté, Homo sapiens massalioticus, sans doute mû par quelque folklorique bon sens méridional, estime au contraire qu'il convient d'agir au plus vite face à une situation qui, il faut en convenir, présente divers inconforts parmi lesquels des hôpitaux saturés, une récession inévitable, et accessoirement quelques décès. Fort de cette logique qui fleure sans doute un peu trop la province, l'IHU Méditerranée-Infection de Marseille s'est donc lancé dans une grande campagne de dépistage et de soins, tenant quotidiennement les comptes des résultats — flatteurs — de sa politique sur une page facétieusement intitulée "Southern France Morning Post" (allusion aux données fournies quotidiennement par le South China Morning Post — qui les tire en fait de la collecte menée par l'université Johns Hopkins).

    Laissons là l'ironie : depuis le début de l'épisode, la proposition de Didier Raoult constitue la seule vision stratégique véritable a avoir été proposée en France. Jamais chacun de nous n'avait eu autant intérêt à être Marseillais. La stratégie tient en deux aspects indissociables : le dépistage précoce (avec, dans l'idéal, un confinement des seuls malades), et le traitement, là aussi précoce, à l'aide de 600 mg quotidiens d'hydroxychloroquine (administrés en trois fois 200 mg) et d'un complément d'azithromycine (un antibiotique), sous contrôle médical. Primum non nocere dit l'adage hippocratique : « d'abord ne pas nuire ». L'hydroxychloroquine, en plus d'être extrêmement bon marché, n'a que des effets secondaires parfaitement connus, elle n'est à proscrire que dans des cas bien documentés et faciles à identifier en amont.

    Depuis le début de l’épisode, la proposition de Didier Raoult constitue la seule vision stratégique à avoir été proposée en France

    On parle surtout du traitement, mais le dépistage est lui aussi un pilier stratégique pour limiter la propagation du virus. Le dépistage massif mené à Marseille permet d'accumuler quantité de données, ainsi que de permettre aux cas asymptomatiques (porteurs mais sans symptômes manifestes) de redoubler de vigilance pour ne pas contaminer leur entourage. Rien à voir, donc, avec la stratégie actuelle de confinement, qui consiste plus ou moins à faire de chaque famille un mini-foyer de la maladie. La stratégie Raoult tient donc toute entière en deux paragraphes de quelques lignes. Les avez-vous comprises ? Si oui, alors vous venez de passer un test d'intelligence auquel bien des personnes haut placées s'ingénient à échouer, car à peu près tous ceux qui ont critiqué le traitement de Didier Raoult l'ont fait à l'aide de sophismes. (On passera charitablement sur les critiques ad personam, notamment sur le fait que Didier Raoult a affiché par ailleurs son scepticisme sur l'alarmisme climatique.)

    Parmi ces sophismes, les détracteurs ont voulu monter en épingle ce couple d'Américains morts brutalement après avoir ingéré « préventivement » de la chloroquine. Les malheureux ont fait tout ce qu'il ne fallait pas : l'automédication, ainsi que l'ingestion d'un produit non destiné à la consommation — en l'occurrence du phosphate de chloroquine destiné à l'entretien des aquariums, à une dose sans rapport avec la dose médicale. Le vocabulaire de la guerre dispose d'un terme pour désigner ce genre de drame. Il s'agit d'un dommage collatéral, qui a tous les risques de se reproduire à chaque prochaine annonce de traitement potentiel, quel qu'il soit.

    Sur la méthode : aux habituelles publications scientifiques sur un ton feutré, Didier Raoult a préféré les vidéos YouTube. Certes. Sauf qu'il lui avait été jusque-là impossible de faire connaître son message, et que ce n'est que grâce à son tapage qu'il a pu être entendu des responsables politiques comme du reste de la profession, réussissant finalement à faire inclure l'hydroxychloroquine à l'essai européen Discovery.

    On ne peut que s'étonner d'une organisation d'un système de santé qui conduit à ce que le lauréat 2010 du grand prix de l'INSERM doive se résoudre à employer une tactique qu'on imaginerait réservée aux seuls guérisseurs et rebouteux. Serait-ce que le traitement n'est qu'une poudre de perlimpinpin de plus à ajouter à l'interminable liste des « remèdes miracles » des marchands ambulants de nos westerns de jadis ? Il semble de plus en plus que, fort heureusement, ce soit le contraire qui soit vrai.

    Le traitement doit se faire au début de la maladie, ce qui explique que le traitement “compassionnel” tenté sur des patients en réanimation ne fonctionne pas

    Les détracteurs ont contesté la première étude faite par Didier Raoult, arguant du fait qu'elle portait sur trop peu de patients (24) et sans groupe témoin. La seconde, (80 patients), a subi les mêmes foudres. Là encore, il faut comprendre que nous ne sommes pas dans des temps ordinaires, où la science peut prendre le temps de suivre tranquillement des protocoles : il faut faire vite, quitte à revenir sur ce qui aura été tenté sans succès — autant il est aujourd'hui de bon sens de vouloir étendre le traitement à l'hydroxychloroquine au vu des premiers résultats, autant il faudra savoir revenir en arrière sans hésiter si les résultats venaient à se dégrader. Une étude chinoise avec groupe témoin suggérant des résultats contraires à ceux de l'IHU de Marseille a été elle aussi brandie contre l'hydroxychloroquine, mais là encore l'argument était spécieux : non seulement le test n'incluait pas d'azithromycine, mais l'hydroxychloroquine était administrée en une seule dose quotidienne de 400 mg, là où Didier Raoult préconise 600 mg en trois prises. Preuve que ces détails ont de l'importance : une autre étude, chinoise elle aussi, s'est ensuite révélée bien plus favorable lorsque la posologie se rapprochait de celle de Marseille.

    Enfin, le traitement à l'hydroxychloroquine et à l'azithromycine doit se faire au début de la maladie et non lorsque celle-ci devient grave. C'est la raison pour laquelle le traitement « compassionnel » qui a été tenté sur des patients en réanimation ne fonctionne pas et que Didier Raoult prévoit d'ores et déjà que l'essai « Discovery », tel qu'il est conçu, sera un échec qui ne signifiera rien. Il est donc possible que le salut vienne de la base plutôt que du sommet. D'ailleurs, face aux atermoiements la fronde s'étend désormais à des niveaux de plus en plus élevés, comme cette tribune publiée dans Le Figaro, mais aussi cette pétition lancée par plusieurs spécialistes ainsi que deux anciens ministres de la Santé. Cette pétition a atteint les 375 000 signatures à l'heure où ces lignes sont écrites, un chiffre qui est probablement obsolète à l'heure où vous les lisez.

    Les pays victimes du paludisme, où la chloroquine est administrée depuis des années, sont moins victimes que les autres du coronavirus

    Des remontées de terrain de plus en plus nombreuses semblent confirmer l'efficacité du traitement. Le fait que la mortalité à Marseille soit nettement plus faible qu'ailleurs commence à crever les yeux. Les « conversions » au traitement Raoult se multiplient, les services de certains hôpitaux commencent à le pratiquer, sous le manteau ou au grand jour. Des pays étrangers s'y lancent, ayant compris que c'était la meilleure chose à faire faute de meilleure option. Il apparaît aussi que les pays victimes du paludisme sont moins victimes que les autres du coronavirus, c'est-à-dire les pays dans lesquels la chloroquine est administrée depuis des années préventivement au paludisme. Ce n'est pas une preuve, mais dans le cadre d'une médecine de guerre, voilà un important élément d'appréciation.

    Notre pays sera-t-il donc le plus frileux à se lancer pour de bon dans un traitement pourtant issu d'un scientifique de nos rangs ? Il est plus que temps de retrouver l'esprit pionnier d'un Pasteur. L'échec n'aurait que des inconvénients limités, alors que le succès nous permettrait fièrement d'entonner La Marseillaise.

  • Jean Sévillia sur le nouveau gouvernement autrichien : « Au centre de l'Europe, c'est une inflexion majeure. »

     

    En Autriche, le FPÖ, classé à l'extrême droite par les observateurs français, gouvernera avec les conservateurs de Sebastian Kurz. Pour Jean Sévillia, ce type de coalition est banal en Autriche. Jean Sévillia précise toutefois : « Critique sur la politique migratoire de l'Union européenne, et de l'Allemagne d'Angela Merkel en particulier, le nouveau chancelier d'Autriche partage la volonté des pays du groupe de Visegrád (Hongrie, Pologne, République tchèque, Slovaquie) de contrôler strictement leurs frontières au nom de leur souveraineté nationale. Au centre de l'Europe, c'est une inflexion majeure. » L'affaire est importante. [Figarovox, 19.12].  LFAR

     

    XVM374ace7c-f3ac-11e6-a80c-3dc5aaa52285-120x168.jpgSebastian Kurz, 31 ans, a prêté serment lundi à Vienne, signant l'arrivée au pouvoir d'une coalition formée par la droite et le FPÖ, le Parti de la liberté d'Autriche, classé par beaucoup à l'extrême droite. Ce cas de figure n'est pas inédit. Au début des années 2000, les conservateurs et le FPÖ avaient déjà été partenaires. Que faut-il retenir de cette première expérience ?

    Aux élections législatives d'octobre 1999, en effet, le FPÖ avait obtenu 27 % des suffrages, arrivant juste derrière les sociaux-démocrates et devançant de 400 voix seulement les conservateurs de l'ÖVP que menait alors le ministre des Affaires étrangères, Wolfgang Schüssel. Ce dernier, écartant l'idée de reconduire la grande coalition de son parti avec les sociaux-démocrates, coalition qui gouvernait l'Autriche depuis 1987, avait fait le choix, au terme de longues tractations, d'une coalition avec le FPÖ, ce parti qu'on qualifie de populiste, faute de terme plus approprié, mais que les Autrichiens ne classent pas à l'extrême droite. En février 2000, la formation du gouvernement de coalition entre les conservateurs de l'ÖVP et les populistes du FPÖ, sous la direction de Wolfgang Schüssel, devenu chancelier, allait décider les quatorze autres États membres de l'Union européenne à cesser toute rencontre bilatérale avec le gouvernement autrichien, à imposer des limitations à ses ambassadeurs et à retirer tout soutien européen aux candidats autrichiens à des postes au sein des organisations internationales. Cette politique de sanctions européennes, fortement encouragée par Jacques Chirac à l'Elysée, avait débouché sur un échec piteux. Elle avait dû être levée au bout de sept mois quand il avait bien fallu s'apercevoir que rien n'avait changé en Autriche, qui était restée un libre Etat démocratique, respectueux des droits de l'homme.

    A l'intérieur du pays, le résultat sera l'inverse de ce qui était escompté par l'Union européenne car même les Autrichiens de gauche, électeurs sociaux-démocrates, seront blessés dans leur fierté patriotique de voir traiter leur pays comme un paria. Pour le FPÖ, cette participation au pouvoir sera l'épreuve de vérité puisque des dissensions internes quant aux choix gouvernementaux provoqueront un effondrement du parti aux législatives anticipées de 2002, le FPÖ descendant à 10 % des voix, puis une scission, Jörg Haider, leader du FPÖ et partisan du maintien de la coalition avec l'ÖVP, formant au printemps 2005 un nouveau parti qui emmènera les ministres du FPÖ, mais pour quelques mois seulement puisque la coalition conservateurs-populistes éclatera tout début 2007.

    Pour répondre à votre question initiale, ce qu'il faut retenir de la première expérience de coalition entre les conservateurs et les populistes, qui a duré six années pleines, est que la mécanique institutionnelle autrichienne laisse le premier rôle au chancelier, qui a l'initiative et la vraie responsabilité du pouvoir. Ce fut le cas, de 2000 à 2006, avec le conservateur Wolfgang Schüssel qui imposait sa stratégie et son tempo à ses partenaires du FPÖ. Il n'en sera pas autrement avec Sebastian Kurz. L'autre réalité est que, dans l'exercice du pouvoir, les ministres populistes ont acquis une culture de gouvernement, ce qui les a parfois mis en contradiction avec leurs idées antérieures ou leur propre base électorale ou militante. Avant de poursuivre l'analogie pour aujourd'hui, observons ce qui va se passer maintenant.

    Non loin du palais présidentiel où se déroulait l'investiture du nouvel exécutif, plusieurs milliers de personnes manifestaient contre la participation du FPÖ au gouvernement, rassemblées derrière des banderoles proclamant « Les nazis dehors » ou « Mort au fascisme ». Ce type d'analogie historique a-t-elle un sens ?

    Rassembler 5500 personnes au centre de Vienne, capitale d'1,8 million d'habitants, derrière des drapeaux rouges et des banderoles d'antifas proclamant « No pasaran » ne signifie pas, en dépit de la complaisance des caméras de télévision, que les Autrichiens s'insurgent contre leur nouveau gouvernement. En démocratie, la légitimité provient des élections et du jeu constitutionnel. Je rappelle simplement que les conservateurs de l'ÖVP ont obtenu 31 % des voix aux élections législatives du 15 octobre dernier, et le FPÖ presque 26 % des voix. Après que Sebastian Kurz a été chargé de former le gouvernement par le président de la République, Alexander van der Bellen, un homme issu des Verts, les négociations en vue de la formation d'un cabinet se sont déroulées sur des enjeux publiquement affichés, de manière paritaire, selon les formes habituelles en Autriche. C'est donc dans le parfait respect des lois et de la Constitution autrichiennes que le gouvernement de Sebastian Kurz a été investi. Je rappelle encore que les sociaux-démocrates du SPÖ ont gouverné avec le FPÖ de 1983 à 1986, et gouvernent encore aujourd'hui avec lui dans deux diètes régionales, en Haute-Autriche et dans le Burgenland. En Autriche, encore une fois, le FPÖ n'est nullement classé à l'extrême droite, quoi qu'en pensent les médias français. La réalité politique est là, et non dans l'antifascisme d'opérette de quelques centaines d'étudiants et de bobos viennois.

    Heinz-Christian Strache, le leader du FPÖ et désormais vice-chancelier, aurait tout de même été proche des néonazis dans sa jeunesse ?

    Le néonazisme est interdit en Autriche, pays qui possède une des législations les plus sévères d'Europe en matière de répression du néonazisme et du négationnisme. Donc Strache n'a pas été proche des néonazis. Adolescent, il a peut-être été d'extrême droite, mais juge-t-on un homme de 48 ans sur les positions qu'il défendait à 18 ans ? En France, nous avons eu au cours des dernières décennies un certain nombre de hauts responsables politiques et de ministres qui, dans leur jeunesse, ont été membres d'Occident ou à l'inverse de mouvements trotskistes : fallait-il les enfermer dans cette étiquette ? Depuis qu'il a pris la tête du FPÖ, en 2005, et réunifié les deux partis populistes après la mort de Haider, en 2008, Heinz-Christian Strache a plutôt fait un sans-faute, rejetant les ambiguïtés dont aimait jouer Haider quant au national-socialisme, condamnant l'antisémitisme, se rapprochant d'Israël. En Autriche, même ses adversaires peinent à pointer ses « dérapages », sauf à considérer que la critique du fondamentalisme islamique soit un dérapage. Cela dit, Strache est à son tour au pied du mur. A part son mandat de député et la direction de son parti, il n'a jamais exercé de responsabilité politique effective autre que le ministère de la parole. Lui aussi va devoir prouver qu'il est capable de passer du discours à l'acte.

    Deux ministres du FPÖ ont été nommés à des postes régaliens à l'Intérieur et la Défense. Sebastian Kurz ne semblait pas y être contraint ?

    Un troisième ministère régalien très important, celui des Affaires étrangères, a été attribué à Karin Kneissl, qui n'est pas membre du FPÖ, mais a été choisie par lui. Cette femme de 52 ans, diplômée de l'université américaine de Georgetown et de l'ENA à Paris, spécialiste du Proche-Orient, parle l'arabe et l'hébreu. Il sera difficile de la faire passer pour une nationaliste au front bas… Pourquoi Kurz a-t-il consenti à donner des ministères régaliens au FPÖ ? Mais Schüssel en avait fait autant. Les Autrichiens ont une vision pragmatique de la politique, c'est tout. Dès lors qu'il y a coalition, il y a partage des fonctions et des compétences. Mais encore une fois, le maître du jeu, au sein du gouvernement, restera le chancelier.

    Le rapprochement entre les conservateurs et le FPÖ en Autriche est-il symptomatique d'une droitisation en Europe ?

    Je ne sais pas si le terme de « droitisation » est le bon, mais il est certain que, face à un certain nombre de défis qui sont posés à l'Europe, à toute l'Europe, la nouvelle coalition gouvernementale autrichienne veut répondre à des attentes de l'opinion en matière de sécurité nationale et de contrôle des flux migratoires.

    Kurz fait profession de foi européenne, et prendra personnellement en charge les questions européennes, enlevées au ministère des Affaires étrangères. Critique sur la politique migratoire de l'Union européenne, et de l'Allemagne d'Angela Merkel en particulier, le nouveau chancelier d'Autriche partage la volonté des pays du groupe de Visegrád (Hongrie, Pologne, République tchèque, Slovaquie) de contrôler strictement leurs frontières au nom de leur souveraineté nationale. Au centre de l'Europe, c'est une inflexion majeure.

    L'Autriche peut-elle être un laboratoire politique pour d'autres pays, notamment la France ?

    Il y faudrait une révolution culturelle et un long chemin… Les Autrichiens, encore une fois, ont une conception beaucoup plus pragmatique de la politique, et sont habitués aux coalitions de gouvernement nationales ou régionales - conservateurs avec sociaux-démocrates, sociaux-démocrates avec populistes, conservateurs avec populistes - qui ne sont pas dans la pratique constitutionnelle de la Ve République. En France, malheureusement, il y a toujours un arrière-plan idéologique en politique, même quand on s'en défend. Notre histoire politique reste marquée en profondeur par l'expérience de la Révolution de 1789.   

    Journaliste, essayiste et historien, chroniqueur au Figaro Magazine et membre du conseil scientifique du Figaro Histoire, Jean Sévillia est un spécialiste de l'Autriche.

    Entretien par  Alexandre Devecchio 

    Auteur - Sa biographie

    Lire aussi dans Lafautearousseau ...

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    Sommes-nous donc contre l'Europe ?

  • Éphéméride du 2 décembre

    L'Hospice de la Vieille Charité, à Marseille

     

     

    1694 : Mort de Pierre Puget 

     

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    Pierre Puget fut à la fois peintre, architecte et sculpteur, trois domaines dans lesquels il excella...

    Il naquit à Marseille ou dans ses environs immédiats, le 31 octobre 1622, dans une famille très modeste.

    Il partit en Italie, comme c'était l'usage à l'époque, pour parfaire sa formation, puis il y retourna régulièrement, mais revint toujours, tout aussi régulièrement, en France... 

     

    La porte et le balcon de l'Hôtel de Ville de Toulon (ci dessous) furent son premier ouvrage : Le Bernin, lorsqu'il vint en France à la demande de Louis XIV, déclara après avoir vu ce monument, qu'il s'étonnait d'avoir été appelé puisque le roi possédait un si habile artiste. 

    Entre Louis XIV et Pierre Puget l'estime et l'admiration étaient réciproques : c'est Pierre Puget qui a appelé le roi "Louis le Grand en tout"; quand à Louis XIV, il écrivit à François, le frère de Pierre Puget : "Monsieur, votre frère est grand et illustre; il n'y a personne dans l'Europe qui le puisse égaler."

     

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    En peinture, on admire parmi les chefs-d'oeuvre de Puget, surtout les tableaux de La sainte famille au palmier et celui du Sauveur, en présence duquel Pierre Julien disait que Puget était aussi grand peintre que grand sculpteur.

    En architecture, on ne peut citer, outre l'Hôtel de Ville de Toulon, que l'église de l'Hospice de la Charité, à Marseille (ci dessous) car ce fut surtout par ses plans que Puget se montra grand architecte. Il ne fut malheureusement appelé à exécuter que ceux qui exigeaient le moins de génie et, surtout, de dépense...

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    Il n'en fut pas ainsi de la sculpture (ci dessous, Persée et Andromède, au Louvre), dont il a laissé de nombreux et admirables chefs d'oeuvre. Les plus remarquables sont le Milon de Crotone, acquis par Louis XIV, et placé dans le Parc de Versailles, ainsi que son groupe d'Andromède (ci dessous). Mais aussi L'Hercule français, commencé pour le surintendant Fouquet, et une statue de saint Sébastien, dans l'église de Carignan, à Gênes.

    Les plus beaux ouvrages de Puget sont encore aujourd'hui dans cette ville, où il fut toujours dignement accueilli. La famille Sanli et la famille Lomellini, outre le paiement de ses oeuvres, le gratifiaient chacune d'une pension de trois cents Louis.

    La maison Doria l'avait chargé de la construction d'une église quand, sur les conseils de Bernin, Colbert le rappela en France, où il lui donna 3.600 francs d'appointements, en le nommant Directeur de la décoration des vaisseaux à Toulon.

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    Puget avait pris pour devise : Nul bien sans peine, et ce travailleur acharné ne passait jamais un jour sans oeuvrer.

    En 1683, il écrivit à Louvois "Je suis dans ma soixantième année, mais j'ai des forces et de la vigueur, Dieu merci, pour servir encore longtemps. Je suis nourri aux grands ouvrages, je nage quand j'y travaille, et le marbre tremble devant moi, pour grosse que soit la pièce."

    En 1694, année de sa mort, Puget travaillait avec toute l'énergie de son talent au bas-relief de la Peste de Milan. La ville de Marseille a fait élever à ce grand homme devant la maison qu'il habitait, rue de Rome, une colonne surmontée de son buste, et portant cette inscription : 

     À Pierre Puget, sculpteur, peintre et architecte, Marseille sa patrie qu'il embellit et honora.

     

     http://culture.marseille.fr/actualites/la-vie-et-l-oeuvre-de-pierre-puget-en-ligne

     

     

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    1804 : Sacre de Napoléon

     

    Onze ans seulement après avoir guillotiné Louis XVI, la révolution se donne à un nouveau Sire !...

    600.000 morts, le premier Génocide des Temps modernes, la Terreur comme mode ordinaire de gouvernement, une guerre folle déclarée à l'Europe entière : tout "çà", pour "cà" !...

     
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    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XVII, Le Consulat et l'Empire :

    "L'Empire fut proclamé le 18 mai 1804 et le nom d'empereur fut choisi, parce que celui de roi était inséparable des Bourbons. Ce titre semblait aussi plus grand, plus "militaire", plus nouveau, tandis qu'il évoquait d'indestructibles souvenirs. Jusque-là, l'empereur était germanique. Transférer la couronne impériale en France, c'était attester la défaite des Habsbourg qui reconnaissaient le soldat de fortune devenu empereur d'Occident et, désormais, se contentaient pour eux-mêmes du nom d'empereurs d'Autriche. C'était aussi restituer à la France le sceptre qu'avait porté Charlemagne. Comme Charlemagne lui-même, Napoléon voulut être couronné par le pape, et non pas à Rome, mais à Paris. Pie VII, après quelques hésitations, se rendit à son désir et, le 2 décembre, à Notre-Dame, on eut le spectacle extraordinaire du sacre, le soldat de la Révolution devenu l'oint du Seigneur.

    À ceux qui s'étaient émus du Concordat, qui s'effarouchaient bien davantage de cette apparente subordination à la papauté, Napoléon répliquait qu'il mettait le nouveau régime issu de la chute des Bourbons à l'abri de toute opposition religieuse, qu'il y attachait l'Église au lieu de s'attacher à elle, qu'il le légitimait aux yeux des catholiques du monde entier et se rendait, d'un seul coup, l'égal des souverains des plus vieilles maisons : il eut soin, d'ailleurs, de prendre la couronne des mains de Pie VII et de la placer lui-même sur sa tête. Mais ne pouvait-il oser tout ce qu'il voulait ? Il reconstituait une noblesse, il se composait une cour : il n'était rien que la France n'approuvât.

    Né au milieu de cette satisfaction et de ces bénédictions, l'Empire, qui réalisait le mariage des principes révolutionnaires avec les principes monarchiques, semblait aux Français comme le port où ils étaient sûrs de reposer après tant de convulsions épuisantes et terribles. Par le plus étrange des phénomènes, personne ne s'alarmait de ce qui rendait fragile tout cet éclat. L'Empire ne serait vraiment fondé, les conquêtes de la Révolution assurées que le jour où la puissance britannique serait vaincue, et, on l'oubliait presque, nous étions en guerre avec elle..."

     
    2 décembre,pierre puget,le bernin,toulon,louis xiv,fouquet,versailles,milon de crotone,louvre,cour puget,louis le grand,napoleon,louis xviSix ans plus tard, le 2 avril 1810, Napoléon épousera Marie-Louise d'Autriche (voir l'Éphéméride du 2 avril), alors que les révolutionnaires ont assassiné la reine de France, Marie-Antoinette (ci-contre), tante de Marie-Louise, au cri haineux et xénophobe de "À mort l'Autrichienne" : si l'on pouvait plaisanter de ces horreurs, on serait tenté de rire aux éclats en constatant de telles incohérences (doux euphémisme !)...
     
    Oui, vraiment, toutes ces horreurs, toutes ces abjections, tout "ça"... pour "ça" !...
     
     
     
     
     
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    1805 : Victoire d'Austerlitz

     

    Un an jour pour jour après son sacre, Napoléon remporte une bataille décisive lors de la campagne de Prusse près du village d'Austerlitz.

    Feignant un repli, il parvient à tromper les troupes de François II d'Autriche et d'Alexandre 1er de Russie. Les forces austro-russes composées de 90.000 hommes, perdent 30.000 soldats. La France quant à elle ne dénombre que 7.000 pertes sur 73.000 hommes.

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     Napoléon donnant l'ordre avant la Bataille d'Austerlitz (toile appelée également "Matin d'Austerlitz")

             

    Avec la Paix de Presbourg signée entre les trois empereurs (France, Autriche et Russie), la France se verra céder la Vénétie et la Bavière par François II.

    D'Austerlitz, Jacques Bainville écrit (Histoire de France, chapitre XVII, Le Consulat et l'Empire) que c'est "la plus éblouissante de ses victoires... les forces de la France semblaient invincibles"...

    "Il fallait seulement choisir le parti qu'on tirerait de ce triomphe militaire. Talleyrand conseillait une réconciliation avec l'Autriche. C'était un retour à l'idée de Louis XIV, de Choiseul, de Vergennes : l'Autriche pouvait servir de contrepoids. Étendue vers l'Orient, le long du Danube, elle serait un élément de conservation et d'équilibre, contiendrait la Russie et, par là, s'opposerait à elle. Napoléon avait d'autres idées.

    Il comprenait peut-être mieux que d'autres que ses victoires étaient fragiles, aussi fragiles que les conquêtes territoriales de la Révolution qu'il avait pour mission de défendre. Tant que l'Angleterre ne serait pas à sa merci, rien ne serait durable et il avait renoncé à la mer. Un autre projet s'était emparé de son esprit. Il revenait à la conception dont avait procédé l'expédition d'Égypte : atteindre la puissance anglaise et la faire capituler par l'Orient, peut-être par la prise de Constantinople.

    La paix de Presbourg, signée par l'Autriche accablée, marquait une extension considérable de l'Empire napoléonien vers l'Est. Napoléon avait déjà changé la présidence de la République italienne contre la couronne de la Lombardie. À la place des Bourbons de Naples, il installait son frère Joseph. Il reprenait Venise à l'Autriche et les anciennes possessions de la République vénitienne jusqu'à l'Albanie. L'Autriche assujettie, considérablement réduite, expulsée d'Allemagne, n'était plus qu'un chemin de communication vers Constantinople. C'était là que Napoléon voulait frapper les Anglais.

     

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     La pyramide commémorant la bataille. 

     

    Alors commençait la tâche impossible. Pour exécuter un si vaste projet, il fallait dominer toute l'Europe. Partie de la conquête de la Belgique, la Révolution était conduite à des entreprises démesurées. Ni le génie militaire de Napoléon ni ses combinaisons politiques ne devaient y suffire.

  • Navigation sélective sur le Net : échos des Blogs, des Pages Facebook, et d'ailleurs...

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     Sur les Blogs, sur Facebook ou  ailleurs... :  

     

    1. D'Eric Zemmour : UMP et PS dans l'impasse : ZEMMOUR UMP PS DANS L IMPASSE.jpg

    2. (De Jean-Dominique Merchet) Une majorité de Français ne souhaite pas une baisse du budget de la Défense : http://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/majorite-francais-ne-souhaite-pas-baisse-budget-defense-12915

    2. BIS  (idem) : Comment les iondustriels de la Défense ont fait reculer le gouvernement : http://www.lopinion.fr/blog/secret-defense/comment-industriels-defense-ont-fait-reculer-gouvernement-12882

    4. Bâclage et bricolage : la réforme régionale (du Blog de Patrice de Plunkett) : Bâclage et bricolage.pdf

    5. Qu'est-ce que la Traité transatlantique ?... Voyez "Treat the Treaty" : http://treatthetreaty.org/fr 

    6. Dans le blog Investig'action (Michel Collon) : Lybie : sommet Hollande pour masquer le fiaso : http://www.michelcollon.info/Libye-Sommet-Hollande-pour-masquer.html

  • Sur le Blog de Jean-Philippe Chauvin : Bretagne, les portiques de l'injustice fiscale...

     http://www.nouvelle-chouannerie.com/index.php?option=com_content&view=article&id=1099%3Ales-portiques-de-linjustice-fiscale-en-bretagne&catid=47%3A2013&Itemid=58

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    En parallèlle à cet article, consulter Le Figaro sur l'alerte des RG au Gouvernement : la fronde bretonne pourrait faire des émules, surtout dans les régions à forte identité... : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2013/10/28/01016-20131028ARTFIG00526-fronde-bretonne-les-rg-prevoient-des-actions-tres-dures.php?m_i=zWAz7w_aSrDPU7SG4hUOdiDAsgXrFMrMAJXF85CmdgH90Gy5J

  • Du côté du Site du Prince : ça bouge, dans la Vendôsphère, et c'est tant mieux....

            Dans la dernière Lettre de Gens de France, le Prince, qui s'est entouré d'une équipe de professionnels, nous a promis, entre autres choses, des nouveautés et des surprises pour le développement de son Site :

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           En effet, tous les moyens actuels disponibles doivent être utilisés pour que la parole du prince porte de plus en plus, et de plus en plus loin (les réseaux sociaux, Facebook, Twitter....). Et nous devons tous avoir à coeur d'appuyer et de relayer toutes les actions du Prince.

           Ce qui passe aussi par des moyens matériels, que chacun peut apporter, d'abord et avant tout, en adhérant à Gens de France, et en faisant adhérerer un maximum d'amis autour de soi :

       GENS DE FRANCE LETTRE 22 OCTOBRE 2011 2.jpg 

          Rappelons également, en cette période de voeux et de cadeaux, le bel album photos que vous pourrez offrir autour de vous :

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  • O.B. : le retour....

    Il faut croire qu' "ils" ont trouvé Poutou terriblement nul, au NPA : O.B. (Olivier Besancenot, pour les intimes) a cru devoir se fendre d'une déclaration mi larmoyante, mi scandalisée sur le refus par Manuel Valls de régulariser plus de 30.000 clandestins par an.

    Déjà, en régulariser un seul est une erreur, mais 30.000 !

    Pour des raisons diamétralement opposées aux nôtres, Olivier a réagi comme nous : il est critique, il est "contre". Mais lui c'est à cause de la "fracture morale" que cette dureté de Valls introduit entre les idéaux de gauche et l'action du gouvernement (sic !...)

    On comprend sa réaction : O.B. s'est fait, par idéologie anti "nationale" et objectivement, le laquais des faiseurs de fric, en agissant, de fait - par son soutien inconditionnel et systématique aux immigrés - comme un pourvoyeur de chair à profit pour employeurs peu scrupuleux : si le méchant Manu lui "casse le travail"....

  • Aujourd'hui c'est la Saint Jean.....

            En ce jour où l'on célèbre Saint Jean l'évangeliste, lafautearousseau présente au Prince Jean ses voeux les plus sincères et les plus affectueux, l'assurant une nouvelle fois de son soutien indéfectible dans son action.

            Un soutien et une affection que nous étendons, tout naturellement, à sa famlille, à la Princesse Philoména, au petit Prince Gaston, et au deuxième enfant du couple qui sera bientôt parmi nous.... 

            Site officiel du Prince Jean

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     Giacomo Jaquerio - 1420, Fresque, Abbazia di Sant'Antonio di Ranverso, Chiesa della Precettoria, Piémont - Saint Jean l'évangeliste.

    Maître piémontais du style gothique international, Giacomo Jaquerio est l'auteur d'un cycle de fresques pour l’abbaye de Sant’Antonio di Ranverso (dans le Val Susa, Piémont). On y remarque notamment les évangélistes qu’il a peints dans la sacristie, dont ce saint Jean revêtu d’un vêtement à l’étoffe précieuse peinte dans des nuances de blanc particulièrement délicates.
  • A tous, et qu'on se le dise !...

                Si vous souhaitez que nous annoncions telle ou telle manifestation, ou que nous en rendions compte, nous le ferons bien volontiers, dans la mesure où - bien évidemment.... - la manifestation en question cadre avec les objectifs, la nature, la ligne de lafautearousseau.

                Mais n'omettez pas de nous envoyer les informations nécessaires, en utilisant par exemple la rubrique "contactez-nous", en haut à gauche de la page d'accueil, juste en dessous des fleurs de lys.

                Par sa présence quotidienne sur la toile, et -soyons fous, osons l'espérer !...- par ses qualités propres, lafautearousseau s'est maintenant affirmé comme un acteur habituel de la réflexion et de l'action royaliste. Avec une fréquentation en hausse régulière, il est devenu une caisse de résonance non négligeable, qui ne demande qu'à être à votre disposition, et il ne dépend que de vous de vous en servir...

     

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  • Grenoble : ce lundi 13 février, une table ronde du Centre Lesdiguières à ne pas rater

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    Soucieux de l'état actuel de la France et de son avenir, à la veille d'échéances politiques capitales en 2017, le Centre LESDIGUIERES vous invite à une réunion le LUNDI 13 février , sous la forme d'une

     

    TABLE RONDE

     

    sur

     

    LA SOUVERAINETE NATIONALE

     

    avec les représentants locaux

     

    de Debout la France (Nicolas Dupont-Aignan)

    du Parti Chrétien Démocrate (Jean-Frédéric POISSON)

    de l'Action Française

    et du Front National (Marine Le Pen)

     

    Une introduction et une conclusion du Professeur Jean-Christophe Lévèque, économiste, permettront de planter le décor et de tirer les principaux enseignements de ces échanges.

     

    Cet événement aura lieu à partir de 20 heures au 10 place Lavalette, 1er étage et sera suivi d'un buffet. Entrée : payante (tarif réduit pour chômeurs et étudiants).

    10 place Lavalette, 38000 Grenoble - salle du 1er étage (Tram : arrêt «Notre-Dame »). CONTACT : lesdixguieres@laposte.net

  • Conférence de Samuel Laurent au Cared, le 1er octobre, à Troyes

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    Le Comité d’Action Pour le Respect de l’Etat de droit organise une conférence à Troyes avec Samuel Laurent, spécialiste du terrorisme, qui a récemment donné un entretien à Politique magazine (lire ici) et publié Al-Qaïda en France aux éditions du Seuil. Il explique notamment que : « Une trentaine d’agents [des jihadistes] sont d’ores et déjà implantés dans l’hexagone. Ils ne portent pas de barbe ni de djellaba, ne font preuve d’aucun prosélytisme et ont coupé tout lien avec leur famille… » Cela donne à réfléchir… C’est donc un rendez-vous à ne pas manquer sur un sujet brûlant d’actualité !  u

    Cette conférence aura lieu à la Maison des Associations de Troyes, 63 avenue Pasteur, le 1er octobre à 18h30.
    Pour tout renseignement et vous inscrire : c.ared@yahoo.fr

     

  • Sur sa page FB, le Prince Jean présente rapidement son entretien dans l'Incorrect...

    "J'ai répondu à un long entretien dans L'Incorrect de ce mois.
    L'occasion de revenir sur le 21 janvier à Dreux, les gilets jaunes, les actions que j'envisage en tant que nouveau chef de la Maison Royale de France, mon opinion sur la majorité et Emmanuel Macron, mais aussi ma vision de la France et de la monarchie".

    Ce numéro de L’Incorrect contient un dossier de 14 pages consacré au royalisme français, dont 4 pages d’entretien exclusif avec le prince Jean, comte de Paris.

    Le blog ami de la Couronne nous indique que dans cet entretien politique, le Chef de la Maison royale de France expose sa vision de la monarchie et des perspectives de restauration de cette dernière en France.

    Héritier des rois de France, le Prince donne son point de vue sur la situation actuelle du pays, ainsi que sur la place de la France dans l’Europe, sur son soutien aux Gilets jaunes comme sur son investissement quotidien en politique.

    Il y déclare notamment :

    « La Révolution devait lutter contre les inégalités : 200 ans après, c’est pire ».

    https://lincorrect.org/produit/n28/

  • La NAR communique : pour un plan d'urgence en faveur des étudiants.

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    La précarité des étudiants est un fait ancien et durable qu'aggravent dramatiquement les mesures de confinement. L’interruption ou l’annulation des stages gratifiés, l’impossibilité d’exercer des petits boulots ou de travailler pendant les vacances, les privent des revenus qui leur permettraient de faire face à la nécessité de se ravitailler dans le commerce, alors que les tous les restaurants universitaires ont fermé. Aujourd’hui des étudiants ont faim !

    Tous les syndicats étudiants dénoncent le caractère dérisoire des mesures prises par le gouvernement pour faire face à cette situation, mesures bureaucratiques largement financées par les étudiants eux-mêmes.

    C’est pourquoi la Nouvelle Action royaliste s’associe aux demandes d’annulation des loyers en résidence universitaire, à la généralisation des chèques repas étudiants, ainsi qu’à une juste rémunération des étudiants des filières médicales, mobilisés contre le virus. Plus largement, la NAR demande la mise en place d’un plan pérenne d’aide, massif et généralisé, en faveur des étudiants, au delà des mesures d’urgence.

  • TV Libertés • Où le Prince Jean, nouveau Chef de la Maison de France, évoquait le retour de l’idée monarchique

     

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgMonseigneur le Comte de Paris, nouveau Chef de la Maison de France doit être connu des Français et, naturellement, des royalistes eux-mêmes. Y contribuer nous paraît être une action utile. Notamment dans un contexte où les Français ont le sentiment d'une absence flagrante de légitimité à la tête du Pays. Voici un document permettant de retrouver où découvrir la pensée, et la personnalité même du Chef de la Maison de France : un entretien donné à TV Libertés, le 30.10.2017. Bonne écoute !    Lafautearousseau

     

    Le 30 octobre 2017, le prince Jean de France, alors Dauphin de France et Duc de Vendôme était sur TV Libertés. 

    Présentation de TV Libertés

    Jean d’Orléans, duc de Vendôme, a pour devise : « Je pense en prince chrétien, j’agis en prince français ». Celui qui se veut l’héritier des 40 rois de France s’exprime très rarement à la télévision. Il a choisi TV Libertés pour évoquer son parcours, la restauration de la monarchie mais aussi le président Macron ou la Vème République finissante.  

    Une émission à regarder absolument.