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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Sur France Culture, un Black Bloc est « mal à l’aise avec le terme de violences »… Il pensait faire de la pâte à modeler

    À chaque jour son lot de problèmes insolubles. Dans la série des « que-voulez-vous-faire-ma-brave-dame », après les délinquants et les terroristes, voici les . Insaisissables. Ils se dissimulent si bien, sont si mobiles que l’on ne sait pas les intercepter. On peut verrouiller 60 millions de Français, les aligner pour un masque sous le nez. 

    gabrielle cluzel.jpegMais on ne peut rien contre quelques centaines de Black Blocs. On vous a déjà expliqué, c’est trop compliqué.

    Étrangement,  le site de  Culture a réussi là où les renseignements, les forces de l’ordre ont échoué. Ils ont identifié trois Black Blocs. Les ont approchés. Et les ont interviewés façon Psychologies Magazine parce que, voyez-vous, les Black Blocs sont des être fragiles, avec un petit cœur gros comme ça, des susceptibilités, des coquetteries et des états d’âme. L’article, s’intitule « Ceux que l’on appelle Black Blocs ». Parce qu’« on les appelle souvent Black Blocs, mais les principaux concernés n’apprécient pas trop cette appellation, considérée comme une construction médiatique ». Quel est leur petit nom préféré, dans ce cas ? Enfant de chœur ? Héros ? Justicier ?

    L’un d’entre eux affirme aussi « [être] mal à l’aise avec le terme de violences » : « On casse des vitrines de banques, d’assurances qui, pour nous, représentent des dépossessions. » Paris a été dévasté, mais avec les vertueuses intentions de Robin des bois. Du mobilier urbain vandalisé avec délicatesse, des vitres brisées tout en douceur, des flics, des pompiers jetés au sol, caillassés tendrement. Sans compter les tags aimants… « ACAB. Magnanville partout », pour le plus récent, synthèse parfaite, en peu de mots, de l’-qui-n’existe-pas. Ah non, le journaliste de France Culture n’a pas évoqué l’épineuse question des inscriptions.

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    On préfère laisser Irène, 25 ans, nous compter ses souvenirs d’ancienne combattante : « Elle se souvient très bien de son expérience dans une ZAD du Tarn qui a été le théâtre de la du militant Rémi Fraisse. C’était en 2014, et l’affrontement avec les policiers a duré plusieurs heures. C’était un peu la guerre des tranchées, on va dire. […] Les flics lançaient des grenades assourdissantes et ça faisait des cratères sur le sol. » Verdun et le Chemin des Dames réunis…

    Il y a aussi « Kevin, thésard en sciences humaines », ou encore Sophie qui, en 2011, s’est engagée, en Italie dans un mouvement qui lutte contre le projet TGV Lyon-Turin… Romantique comme du Fellini : « On est parti à quinze là-bas, dans un petit village en hauteur. Je me souviens avoir dormi dans un jardin à la belle étoile. » « Au réveil, le groupe côtoie les vieux du village italien » : il y règne  une « ambiance villageoise », on y est « saisi par l’imaginaire de la résistance ». « Une solidarité plane au-dessus du village. Les vieux du village renseignent les plus jeunes sur les “tactiques” à adopter ou à éviter. La bataille avec les forces de l’ordre dure toute la journée… »

    « Face au sentiment d’impuissance, certains choisissent l’émeute », écrit l’auteur de l’article Antoine Guirimand, comme une justification. Si tous les Français se sentant impuissants dévastaient Paris, gageons qu’il ne resterait plus une l’une sur l’autre dans la capitale. À la fin du papier, notons que le journaliste, comme s’il avait couvert un camp scout, va jusqu’à remercier chacun des Black Blocs par son prénom, en vieux copains, pour ce beau témoignage.

    Disons-le : pour commencer à lutter contre les Black Blocs, on pourrait – et ça, ce ne serait pas compliqué – faire en sorte que cesse toute complaisance médiatique, surtout venant de médias subventionnés à près de 90 % par la contribution à l’audiovisuel public (anciennement redevance audiovisuelle), c’est-à-dire les des Français, ceux-là mêmes qui serviront à réparer les dégâts perpétrés dans les rues des grandes métropoles. Un bon début et la moindre des décences.

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    Gabrielle Cluzel

    Ecrivain, journaliste
  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

    Gabrielle Cluzel dénonce - à bon droit - ces employeurs de la Restauration/hôtellerie qui, de fait, favorisent l'immigration, qui "tire les salaires vers le bas", au lieu de faire de  leurs métiers des métiers attractifs, ce qui passe évidemment, et qui commence, par des salaires décents et justes, même si le salaire n'est pas, loin s'en faut, le seul "problème" qui gêne, dans ces métiers...

    (extrait vidéo 0'59)

    https://twitter.com/Je_Puig/status/1551557021861908480?s=20&t=lcVPGCWTIz1oC7VLh0Jm-w

     

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    1. Rémy Rebeyrotte, un député à sanctionner ! Le 12 juillet dernier, ce sombre crétin macroniste avait fait un salut nazi à l’attention d’un député RN. Marine Le Pen a annoncé qu'elle allait déposer plainte pour diffamation...

    https://www.cnews.fr/france/2022-07-26/salut-nazi-lassemblee-les-deputes-rn-vont-deposer-plainte-pour-diffamation-1247232

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     Marine Le Pen a fait cette annonce lors de la conférence des présidents de l'Assemblée [Bertrand GUAY / AFP]

     

    2. Guillaume Bigot a raison sur Darmanin, mi-incapable/mi-enfumeur, qui se moque de nous :

    "Les dix tweets d’indignation par jour de Darmanin servent un objectif politique précis : faire diversion au service de l’Europe Maastrichtienne sans frontiériste et immigrationiste."

    (extrait vidéo 2'10)

    https://twitter.com/Guillaume_Bigot/status/1552150211157544961?s=20&t=TQn3ZgY-yKH_fzZfUr2lVQ

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    2 BIS. Et pour Julien Odoul, qui le critique lui aussi à bon droit, Darmanin est "un ministre virtuel" :

    (extrait vidéo 0'56)

    https://twitter.com/CNEWS/status/1551985851483459585?s=20&t=TQn3ZgY-yKH_fzZfUr2lVQ

     

    4. D'acciord avec Bruno Attal :

     

    5. Chronique ordinaire de la "poubelle ordinaire" en quoi le Système a transformé la France :

    https://www.bvoltaire.fr/saint-germain-en-laye-78-un-musulman-sintroduit-dans-une-eglise-et-tabasse-un-paroissien/

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    5 BIS. La "France poubelle, à cause du Système" (suite, mais pas fin, hélas !...) À Saint Denis, le cortège d'un mariage (de qui ? vous avez sûrement trouvé la réponse !...) investit la place de la Mairie et manque de renverser à plusieurs reprises une poussette. S'ensuivront des tirs de mortiers. Nous, on n'est plus chez nous, par contre, "eux", ils sont bien chez eux... jusqu'à notre grand mouvement de libération nationale...

    (extrait vidéo 0'58)

    https://twitter.com/ActuelleReal/status/1552013506433671170?s=20&t=TQn3ZgY-yKH_fzZfUr2lVQ

     

    5 TER. "France poubelle etc... etc..." : l’ancien journaliste septuagénaire Gérard Corneloup, tabassé pour sa sacoche le 18 juillet dernier dans son hall d’immeuble de Lyon, est décédé ce jour des suites de ses blessures.

    D'accord avec Goldnadel, une fois de plus :

    G-William Goldnadel
    "Pas 1 mot de l’odieux visuel de sevice public sur le meurtre de l’ex journaliste #GerardCorneloup par la racaille. La mort d’un français serait elle moins importante que celle d’une journaliste d’Al Jazira qui a engendré des dizaines d’articles ? Idéologie quand tu nous tiens."

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    À DEMAIN !

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  • Paris, 11/12 Mai : Fête de Jeanne d'Arc... Samedi 11 Mai (de 14h à 18h) Colloque de la Jeanne 2024 / Dimanche 12, Cortèg

    Peut être une image de texte qui dit ’DIMANCHE 12 MAI 10H OPÉRA CORTÈGE DE JEANNE D'ARC ACTION FRANÇAISE’
     

    You are currently viewing Programme du Colloque de la Jeanne 2024 : Moins d’Europe, plus de France – Reprenons le contrôle

     

    Une rupture politique majeure se met en place sous nos yeux. Jamais le danger d’un gouvernement supranational ne fut aussi imminent. À la faveur de la covid, puis de la guerre en Ukraine, s’installe en France un gouvernement par la peur qui n’offre comme perspective qu’un fédéralisme européen mortifère. Nos agriculteurs en sont, aujourd’hui, les victimes expiatoires.

    À la veille d’élections européennes, pour la première fois, décisives, le colloque de la Jeanne 2024 propose de reprendre la main sur notre destin. Il faut entendre le diagnostic inquiétant fait par des personnes de qualité. Surtout, il faut se donner les arguments indispensables au combat politique décisif qui s’annonce.

    Le programe :

     

    14h

    I) Accueil et introduction

    • Henri Bec, président de la Restauration nationale
    • Olivier Perceval, secrétaire général : « France toujours »
    • Etienne Lombard, secrétaire général adjoint : « L’Europe, reprenons le contrôle »

    II) L’Europe, quelle identité ?

    • Rémi Brague, Membre de l’Institut, Académie des sciences morales et politiques, philosophe
    • Discutant : Francis Venciton, philosophe

    L’Europe, lorsqu’il s’est agi de définir son identité, a très tôt été rapportée à une double origine, grecque et juive, plus tard à l’opposition entre Athènes et Jérusalem. À partir d’emprunts à d’autres civilisations, la voie romaine a opéré une synthèse fondatrice de la première unité culturelle qui fut le premier espace européen. C’est l’hypothèse de départ de cette discussion sur l’identité de l’Europe.

    Derniers ouvrages parus :

    Des vérités devenues folles, Salvator, 2019, avec Souleymane Bachir

    Sur l’islam, Paris, Gallimard, coll. « L’esprit de la cité », 2023

    14h45

    III) Les enjeux

    • Jean-Luc Coronel de Boissezon, agrégé des facultés de droit, historien du droit et des institutions, professeur à l’ISSEP-Lyon. Notamment collaborateur des Dictionnaires du conservatisme, du populisme et du progressisme aux éditions du Cerf.

    « L’État de droit : l’Europe et la dictature des normes »

    L’Union européenne s’impose par le droit ruinant la souveraineté des États. « L’État de droit » est devenu l’Alpha et l’Omega du gouvernement supranational. Il s’agit d’une idéologie née dans le monde germanique et qui est devenue la règle chez les anglo-saxons, elle s’impose à nous désormais.

    • Christophe Réveillard, universitaire, ancien directeur de séminaire à l’École de guerre et ancien enseignant à Sciences Po Paris. Spécialiste des questions européennes. Auteur de La frontière, espace et limite, Paris, coll. « Géopolitique du XXIe siècle », SPM, 2023 et La construction européenne, Paris, Ellipses, 2020.

    L’Europe, un ovni politique devenu fou ?

    À la veille des élections européenne, cette conférence propose de revenir sur les principaux enjeux du scrutin : la fin du vote à l’unanimité, la guerre en Ukraine, la convergence dangereuse avec l’OTAN.

    • Un représentant de la coordination rurale
    • Discutant :Étienne Lombard

    Le mouvement des agriculteurs a montré les limites des politiques européennes. Partout en Europe, des agriculteurs luttent pour leur survie. En France, si la protestation a pris un caractère national avec le soutien de la population, c’est que l’agriculture n’est pas une activité économique comme une autre, interchangeable ou « globalisable».

    16h – Pause

    16h30 – Table ronde politique

    L’Europe : comment reprendre la main ?

    • Animée par Philippe Mesnard, rédacteur en chef de Politique Magazine
    • Paul-Marie Coûteaux, ancien député européen, rédacteur enchef du Nouveau conservateur
    • Rodolphe Cart,éditeur, rédacteur à Éléments et Front populaire
    • Axel Tisserand, historien des idées, docteur en sciences religieuses, rédacteur en chef adjoint de la Nouvelle Revue Universelle, rédacteur au Bien commun

    17h45 – Conclusions

    • Hilaire de Crémiers, président d’honneur de la Restauration nationale, membre du comité de rédaction de La nouvelle revue universelle et de Politique Magazine

    18h – Clôture

    20h00 Grand banquet d’AF

  • La Dizaine de MAGISTRO...

    MAGISTRO ... Droite ? Gauche ? Au milieu ?  ... l'important, ce sont les fondamentaux !

            MAGISTRO, une tribune libre et indépendante d'information civique et politique, en ligne depuis 2008


    *Liens : -  http://www.henrihude.fr/ 

                  - http://www.democratiedirecte.fr/  (Yvan Blot)   

     

    Denis TILLINAC  Ecrivain, chroniqueur Poncifs à gogo  La crise n’est pas un mythe et nos compatriotes ...
    Philippe BILGER  Avocat général près la cour d'appel de Paris  Homme, femme, une histoire ou une réalité ?   Luc Chatel a décidé de ne pas s'en mêler et il a bien fait.
    Denis TILLINAC  Ecrivain  L’altérité hors la loi  L’accès au mariage des homosexuels est au programme des rouges, des roses et des Verts.
    Chantal DELSOL  Membre de l'Institut  Morale à l'école  Retour de la morale à l’école primaire, ...
    Yves-Marie LAULAN  Géopoliticien  Le temps des grands dangers est-il de retour ?  Voilà une réflexion qui vient bien à son heure alors que …
    Raphaël DRAÏ  Professeur de sciences politiques  Veut-on la mort d'Israël ?  Pour l’Etat d’Israël, créé en 1948 et membre de l’ONU …
     

    Extrait du Laulan, Le temps des grands dangers est-il de retour ? (début) :

            "Voilà une réflexion qui vient bien à son heure alors que des bruits de bottes se font entendre un peu partout dans le monde, en Corée, en Afrique, au Moyen-Orient, en Libye, en Afghanistan. Voilà un tableau déjà bien chargé, pour l’immédiat. Assistons-nous au retour de la guerre, comme le craignent certains ? Mais ne faut-il pas porter le regard plus loin, sur le long terme, pour avoir une vue d’ensemble ? Une présence s’impose, d’emblée, celle de la Chine.

    Un
    monde  hautement dangereux 

            La Chine est partout. Car la Chine, grosse de 1,3 milliards de Chinois actifs, entreprenants, de plus en plus sûrs d’eux-mêmes, est au centre de la problématique mondiale, sur tous les plans :
    - monétaires, avec la guerre  larvée des monnaies, yuan contre dollar
    - commerciaux, avec le colossal excédent commercial qui condamne ses partenaires au déficit et à la stagnation,
    - financiers, avec les puissants investissements chinois partout là où il ya une place stratégique à occuper, au Pirée, en Espagne, en Afrique ou ailleurs,
    - la Chine enfin qui rafle les ressources  nécessaires à la croissance, pétrole, matières premières, métaux rares, partout où cela est possible.
            On rencontre désormais la Chine à chaque coin de la planète, carnet de chèques en main.
    Dès lors, le monde occidental est dans la situation, fort inconfortable, de voyageurs entassés dans un wagon déjà surpeuplé, mais où un voyageur supplémentaire, fort corpulent et grossissant à vue d’œil, veut absolument pénétrer, au risque de ne plus pouvoir fermer les portières.
            Cette situation ne va pas sans rappeler, un bien fâcheux précédent, l’irruption à la fin du 19° siècle d’une Prusse surpuissante et déjà fort peuplée sur la scène européenne, au grand dam de l’Angleterre inquiète et de la France angoissée. On sait ce qui en a résulté quelques années plus tard.
            On voit bien que cette situation est grosse de conflits potentiels, pas seulement aux portes de la Chine, à Taiwan, en Corée, en Inde, dans l’Océan Indien, mais dans les coins plus reculés de la planète, au Moyen -Orient, en Afrique, en Sibérie, partout où la croissance démographique combinée et le progrès économique font peser une pression difficilement supportable sur les ressources naturelles, renouvelables ou non, de notre terre, sans compter la pollution sur terre, dans les mers, dans les airs.
            Le problème est d’autant plus préoccupant que l’essor prodigieux de la Chine est tout récent, à l’échelle de l’histoire contemporaine, à peine 30 à 40 ans.   

            Et qu’il se poursuit, sans faiblir, à un rythme effréné, 10 % l’an, soit un doublement tous les 7 ans, selon la loi des intérêts composés, du jamais vu dans l’histoire du monde.

            Quand la Chine va-t-elle s’arrêter ? Ou va-t-elle s’arrêter ? Alors que, pendant ce temps-là, le monde occidental, Europe comprise, mène sagement sa croissance à allure de sénateur, 1 à 2 % l’an, 3 % les bonnes années, quand il n’y a pas de récession et donc pas de recul. Les Etats-Unis, hier maîtres du monde, sont fasciné par la Chine, comme le lapin devant le cobra, sachant qu’ils risquent fort, à terme, d’être dévorés tout cru, mais sachant bien aussi qu’ils ne peuvent rigoureusement rien y faire, sauf à déclencher un cataclysme sans précédent.
            Alors que faire ? Attendre, s’entendre, composer, prier le ciel ? Car les Etats-Unis savent bien qu’ils n’ont plus de cartes maîtresses en main et que le "Juggernaut" chinois, la force irrésistible de la Chine lancée à fond de train, n’est pas près de s’arrêter...."

  • Humeur : Le Bac c’est comme le Tour …

                Ou plutôt, le Bac est devenu, en mal, ce qu’est devenu le Tour….

                Il ne faut voir dans cette note, et dans ce titre un brin provocateur, qu’une exaspération contre ceux qui cassent et l’un, et l’autre car, que l'on ne s'y trompe pas, nous faisons partie de ceux qui aiment bien et le bac, et le Tour...

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                Oui mais voilà, soyons sérieux. Qu’est-ce que c’est que « ce » Tour (et non pas « le » Tour…) où le nombre de kilomètres parcourus a considérablement augmenté depuis plusieurs décennies alors que, chaque année, quoi qu’on fasse et quoi qu’on dise, la vitesse moyenne du peloton augmente ? Il y a évidemment un truc (euphémisme, euphémisme….).

                Mais c’est pareil avec le Bac. Non seulement aujourd'hui tout le monde l’a, mais maintenant c’est la mention que tout le monde a. Cette année, avec 78,4 % de réussite au premier coup ( et 86,6% après le rattrappage) soit une progression de trois points, on a encore amélioré les résultats (comme sur le Tour !...) mais, avec 47 pour cent de mentions, là on les explose. Carrément. Les mentions « Très Bien » sont passées de 0,3% en 1967 à 4,9% en 2006 ! Les mentions « Assez Bien », de 4,4 à 13,6% ! Il n’y a que les « Assez Bien » qui sont restées relativement raisonnables, progressant seulement de 27,1% à 27,8%.

                Là, il n’y a vraiment que deux solutions : ou bien la France est en train de devenir, sous nos yeux, une nation de surdoués et d’hyper-compétents ; ou alors…..

                Soyons sérieux. Qu’on arrête le délire ! Qu’on arrête de casser ainsi un diplôme qui a sa valeur et son utilité ! Qu’on arrête de mentir à tout le monde. C’est Jean-Robert Pitte qui a raison, et qui a lancé le bon slogan : Stop à l’arnaque du Bac ! Jeunes, on vous ment ! (et on ment aux parents aussi, d’ailleurs, et à la société toute entière… )

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    P.S. : au moment où nous rédigions cette note, nous recevions le message suivant, transmis par Jean-Philippe Chauvin. Lui aussi proteste contre la "dévalorisation" du Bac sous pretexte de le "démocratiser". Son exaspération rejoint la nôtre.....
     
    Madame, monsieur,
     
    Professeur d’histoire-géographie, j’ai corrigé 50 copies de la session 2009 du baccalauréat et fait passer les oraux de rattrapage ce mercredi matin. Or, je refuse d’être payé pour ce travail, pour des raisons d’éthique professionnelle, et j’ai fait transmettre la lettre ci-dessous au centre de paiement des examens pour signifier ma colère et ma déception.
     
    En bref, je suis fort fâché contre l’Education nationale et, surtout, contre l’hypocrisie qui peut y régner, en particulier quant à cet examen du baccalauréat qui n’est plus qu’un rite vidé de son sens premier et condamné à n’être qu’une triste mascarade dont nos élèves sont les premières victimes alors qu’ils mériteraient plus de soins et de considération. Je suis certes très content de la réussite de mes élèves et des autres, mais je suis furieux contre cette institution scolaire qui dévalorise le travail des professeurs en dévaluant sciemment le bac et sa qualité : certains me disent que cette stratégie de l’Education nationale vise à « démocratiser » l’accès aux études supérieures, je leur réponds que cela n’est ni à l’honneur de la démocratie ni à celui de l’Education nationale !
     
    Voici la lettre transmise au centre de paiement des examens aujourd’hui même :
     
    Madame, monsieur,
     
    Considérant que le baccalauréat n’est plus qu’une triste mascarade, en particulier au regard de la teneur des sujets proposés et des consignes démagogiques et antipédagogiques données aux correcteurs, le plus souvent oralement,
    je vous indique, par la présente lettre, mon refus d’être payé pour mes corrections de cette session 2009 (50 copies) : je refuse les « 30 deniers » versés par l’Education nationale pour ce bac 2009 qui n’est rien=2 0d’autre qu’une double trahison, celle de l’intelligence et de l’espérance.
     
    Trahison de l’intelligence, car le bac créé il y a 200 ans par Napoléon 1er ne couronne plus des compétences ou des savoirs mais les « efforts » des candidats (comme l’expliquait un IPR d’histoire il y a deux ans) sans juger des qualités intellectuelles et du travail véritablement accompli…
     
    Trahison de l’espérance, car de nombreux élèves d9établissements moins favorisés que celui où j’enseigne se font du bac une idée qui n’est plus, dans la réalité, qu’une illusion : d’où les désillusions postérieures, les ressentiments et un triste gâchis…
     
    Professeur d’histoire-géographie de l’enseignement public, je le suis par vocation, passionné par mon métier comme par les matières que j’enseigne, par ce devoir de transmission et d’éveil des intelligences : ainsi, cette mascarade d’examen me navre et me paraît être une insulte à l’honneur de la fonction et de la mission confiées par l’Etat à mes soins comme à ceux de mes collègues.
     
    D’autre part, en période de crise et de disette financière, au moment où nos collègues enseignants de Lettonie, pays de l’Union Européenne, voient leur traitement presque divisé par deux (!), à l’heure où tant de nos concitoyens, souvent parents d’élèves ou anciens élèves, souffrent du chômage et d’une perte importante de revenus, il me paraît indécent de toucher une prime pour la correction d’une épreuve malheureusement vidée de son sens et de sa portée originels.
     
    Je tiens à signaler que ce refus d’être payé pour mes corrections de 50 copies du bac (session 2009) est et reste un acte individuel, assumé et revendiqué seul : il n’engage aucun de mes collègues, bien sûr, mais veut signifier que=2 0je préfère renoncer de moi-même à ce petit privilège financier, au nom de mes convictions professionnelles et de l’honneur de ma vocation.
     
    Veuillez recevoir, madame, monsieur, mes salutations distinguées.
  • Staline = Hitler ? Juste, mais incomplet...

                Ou: Staline et Hitler, les deux enfants de Robespierre et de la Convention.....

                Voici ce qu'on pouvait lire sur la page d'accueil du site Radio Vatican, le 22 août dernier:

                http://www.radiovaticana.org/FR1/Articolo.asp?c=311285

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                Ce dimanche, 23 août, on célèbre pour la première fois une journée européenne du souvenir des victimes du stalinisme et du nazisme. Le jour retenu correspond à l'anniversaire de la signature du pacte Molotov- Ribbentrop, en 1939, qui scella le partage de l'Europe entre Hitler, à l'Ouest, et Staline, à l'Est. Le 3 juillet dernier, l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe a donc mis pour la première fois le nazisme et le stalinisme sur un même pied d’égalité. C’est une nouveauté sauf pour l’Église catholique. Dans les années 30 déjà, on l’oublie trop souvent, le Pape Pie XI avait condamné sans équivoque les deux idéologies totalitaires du XXème siècle, les deux forces du mal, Hitler et Staline.
                Une résolution récente de l'Organisation de coopération et de sécurité en Europe, proposée par la Lituanie et la Slovénie, a condamné d'un même mouvement le nazisme et stalinisme et c’est une première. Dans les pays d’Europe centrale et de l’Est, les catholiques sont nombreux à saluer cette initiative. Ainsi, la commission Justice et Paix de l’épiscopat slovène invite les chrétiens à s’associer à cette journée.
               

                 Voilà une nouvelle importante. On en arrive en somme à ce que l'on pourrait appeler l'acte II de l'officialisation urbi et orbi de cette vérité fondamentale, encore ignorée de beaucoup: le marxisme et le nazisme sont frères. Frères ennemis, certes -du moins, après la fin de leur Pacte de non-agression... (caricature ci dessus et ci dessous)- mais frères tout de même, frères jumeaux. 

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                 L'Église catholique, comme le rappelle ici Radio Vatican, l'avait clamé haut et fort "dans les années 30": c'était ce que l'on pourrait appeler l'Acte I. Il aura tout de même fallu attendre près de 80 ans pour en arriver à ce que ce message de l'Église reçoive un aval officiel (en l'occurrence de l'OSCE): Acte II.

                 C'est un peu long, mais bon... c'est une bonne chose.

                 Il ne manque plus, donc, que l'Acte III et dernier, le Final de la pièce: montrer maintenant au public, urbi et orbi, l'origine de ces deux jumeaux. Car enfin, en politique pas plus qu'ailleurs, la génération spontanée, cela n'existe pas. Ils viennent bien de quelque part ces jumeaux, ils ont bien une origine, une filiation. Cette filiation, en droite ligne, en ligne directe, elle est très claire: l'un et l'autre sont les enfants de Robespierre et de la Convention, qui ont posé les actes fondateurs des Totalitarismes modernes, et des Génocides modernes.

                 Tout est dit, entre autres, dans le discours fondamental de Robespierre sur le jugement de Louis XVI (1ère intervention) prononcé à la tribune de la Convention le 3 décembre 1792 (1): en substance, Louis ne saurait être jugé, car le principe même d'un jugement sous-entend que l'on peut être déclaré innocent; donc la Révolution pourrait étre déclarée coupable; il faut donc que Louis meure, car s'il est innocent, alors ceux qui on fait la révolution sont coupables...          

                 Au nom de cet "admirable" (!), extra-ordinaire et... monstrueux sophisme, on a assassiné un innocent. Mais la leçon a été retenue par les deux enfants de Robespierre. 

                 A quoi bon juger ces Juifs, dira Hitler, la race aryenne ne saurait être soupçonnée d'erreur dans ses pensées, ses jugements ou ses actes, puisqu'elle est "supérieure" (!). Ces juifs doivent donc mourir, sinon c'est admettre l'idée que la race aryenne a pu se tromper, ce qui est impossible... A quoi bon juger ces dissidents, dira Staline, la classe ouvrière est l'avant-garde consciente qui a reçu pour mission de faire éclore l'Histoire et de l'achever. Elle marche dans le sens de l'Histoire, et l'idée même de juger quelqu'un qui s'oppose à elle -et qui ne peut être qu'un traître ou un malade- serait admettre l'idée que la classe ouvrière pourrait se tromper, ce qui est impossible.....

                On le voit, le tout de la mécanique infernale est contenu dans le discours de Robespierre, qui est une vraie bombe, insuffisamment lu, insuffisamment étudié. Ce discours est bien l'acte fondateur, la parole fondatrice de tous les procès nazis ou staliniens de l'histoire, de tous les Totalitarismes, de tous les Génocides.

                 On attend donc maintenant avec impatience que cette filiation Robespierre/Hitler-Staline soit officiellement reconnue et proclamée à la face du monde entier. Notre tâche est d'y contribuer. Allons-y !.....

    (1) : Nous publierons d'ailleurs bientôt, dans notre Catégorie "Grands Textes", l'intégralité de ce discours fondateur de tous les procès totalitaires, et des assassinats qui s'ensuivirent. Ce sera, en quelque sorte, "L'Anti Grand Texte" de la série....

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  • Xavier Darcos a présenté les nouveaux programmes de l'école primaire...

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                   Ces programmes doivent être mis en oeuvre à la rentrée prochaine. Ils resteront courts et recentrés  "sur l'essentiel", dit-on au Ministère. Comme il fallait s'y attendre, les syndicats d'enseignants de gauche dénoncent, eux, une vison "passéiste" de l'école.

                   De quoi s'agit-il en fait ? Le Français et les maths sont à l'honneur, et l'on va insister sur "les fondamentaux". Il s'agit d'un pas dans la bonne direction, qu'il faut saluer et qu'il faut encourager. Pourtant on peut faire quelques réserves et penser que l'on va faire encore a la fois trop et pas assez......

              En effet, puisqu'on parle de "fondamentaux", la Culture générale, l'Histoire doivent être aussi renforcées: or ce n'est pas le cas -du moins pour l'instant....- alors que l'on va faire de l'histoire de l'Art, et que par exemple le cinéma va être introduit par ce biais dans les programmes....

              Il nous semble qu'en fait il faudrait arrêter le saupoudrage d'horaires, un saupoudrage induit par l'encyclopédisme des programmes. Il faudrait admettre une fois pour toutes que les enfants ne vont pas à l'école pour tout apprendre, tout faire et tout savoir. Or, n'est-ce pas ce à quoi prétendent ces programmes démentiels, parce que trop ambitieux, que l'on propose tout au long du cursus scolaire ?

              Expliquer au contraire aux enfants qu'il ne serait ni souhaitable, ni de toutes façons possible, de prétendre tout voir, ce serait leur donner une première et forte "leçon de vie", une utile "leçon de sagesse". On les met au contraire dans un système où on leur laisse à penser d'une certaine façon que tout est possible, que l'on va toucher à tout; on les installe en quelque sorte dans l'illusion qu'ils vont arriver à tout découvrir dans l'école, ce qui ne peut que fausser leur vision des choses et leur découverte des -dures...- réalités du monde.

              Ajoutons à cela l'idéologie dominante du "yaka": "yaka-mettre-plus-de-profs", "yaka-mettre-plus-de-moyens" etc... (discours qu'ils entendent forcément et qui ne peut pas ne pas laisser quelques traces...) et l'on court bien évidemment le risque de déformer dès le départ la perception des choses et de la réalité des enfants......

               Pour en revenir au problème plus concret des programmes et des horaires, le Ministère peut aller plus loin et peut faire beaucoup mieux. Il laisse en effet un nombre d'heures important (jusqu'à onze par semaines...) à la disposition des Maîtres. C'est sur ce volume que l'on peut jouer, en augmentant e,core fortement le nombre d'heures dévolues réglementairement aux matières fondamentales.

              Voici par exemple quelques données intéressantes, proposées par "Veille-éducation". Elles ne concernent que les horaires d'enseignement du Français, puisqu'encore une fois l'Histoire et la Culture générale -pourtant tout aussi "fondamentales" selon nous....- ne sont pas concernées. Pas ou pas encore, restons foncièrement optimistes et espérons que ce sera pour la prochaine fois, en donnant acte pour l'instant au ministre du fait qu'il a fait, pour le Français un pas dans la bonne direction. Qu'on juge du problème que soulèvent ces chiffres, qui s'interéssent également au Collège:

               En 1976,
    un élève sortant du collège a reçu 2800 heures d'enseignement du français depuis son entrée au cours préparatoire.

               En 2004, et depuis,
    il en a reçu 800 de moins. Il a donc perdu l'équivalent de deux années et demie par rapport à 1976. C'est comme si, au milieu de son année de cinquième, on le faisait passer en seconde !.....

               Et puisque la lutte contre l'illettrisme est une priorité, et que l'efficacité d'un apprentissage dépend aussi du temps qui lui est consacré, "Veille éducation" demande  l'adoption des horaires suivants:

    1: à l'école primaire
    - en CP, 15 heures par semaine au lieu de 9 heures 30 ;
    - en CE 1, 11 heures 30 au lieu de 9 heures 30 ;
    - en CE 2, 11 heures 30 au lieu de 6 heures 30 ;
    - en CM 1 et CM 2, 9 heures au lieu de 6 heures 30 ;

    2: au collège
    - en 6e, 6 heures par semaine, dont trois dédoublées, au lieu de 5 heures ;
    - en 5e, 6 heures, dont deux dédoublées, au lieu de 4 heures ;
    - en 4e, 5 heures, dont une dédoublée, au lieu de 4 heures ;
    - en 3e, 5 heures au lieu de 4 heures 30 ;

              Ces horaires correspondent, redisons-le, à ceux du collégien de 1976. Or, on ne peut continuer de parler honnêtement de lutte contre l'illettrisme si l'on continue de refuser aux élèves d'aujourd'hui ce qu'on accordait hier à leurs aînés....

              Les mesures que vient de prendre Xavier Darcos, et qui visent à redonner toute sa place au Français vont donc dans le bon sens. Elles auront donc forcément un impact direct sur la qualité d'apprentissage de toutes les matières, puisque aucun enfant n'apprend volontiers s'il ne sait lire et écrire aisément. Il reste à les renforcer, en augmentant encore les heures consacrées au Français, et à les doubler de mesures visant, parallèlement, à rétablir la Culture générale et historique, afin que l'on puisse dire que la réforme à enfin reposé l'école sur des bases vraiment saines.....

  • Le bouffon des temps tragiques

     

    PAR MATHIEU BOCK-CÔTÉ

    Cette tribune [2.08] - d'une pertinence toujours égale - est l'une de celles que Mathieu Bock-Côté donne sur son blogue du Journal de Montréal. Il aura été, depuis quelque temps déjà, un observateur lucide non seulement des évolutions politiques des pays dits encore occidentaux mais aussi de leur situation sociétale qui n'est pas de moindre importance.  L'esprit de ces chroniques, comme de celles qu'il donne au Figaro, est, au sens de la littérature et de l'histoire des idées, celui d'un antimoderne, même s'il n'est pas sûr qu'il acquiescerait à cette classification. Il s'est en tout cas imposé, selon nous, comme un esprit de première importance. Mathieu Bock-Côté n'est pas tendre ici pour Donald Trump, bien que, comme nous, il ait sans-doute préféré son élection à celle d'Hillary Clinton. Sur ce personnage, chef du plus puissant pays du monde, il nous paraît toutefois lucide.  Ce qui nous rappelle que, de par la nature de ce grand Etat, de ses intérêts, de son système politique et de sa classe dirigeante, les limites de l'alliance américaine doivent être toujours très présentes aux esprits français.  LFAR 

     

    501680460.5.jpgIl peut sembler facile, très facile, et même trop facile, de dire du mal de Donald Trump et de son administration. Hélas, il est difficile d’en dire autre chose !

    Nous sommes manifestement devant un pouvoir grotesque. Il a toutefois cela de particulier qu’il s’exerce à la tête de l’empire qui domine notre temps à un moment de l’histoire qui exigerait de grands dirigeants, capables de faire face à une époque tragique.

    Il y a quelque chose de saisissant à lire d’un côté les déboires d’un président fantasque et de l’autre, l’explosion d’une actualité internationale agitée qui laisse deviner des années difficiles.

    Histoire

    C’est le paradoxe de Trump : il prétend incarner un renouveau de la puissance américaine, mais il tourne son pays en ridicule sur la scène mondiale.

    Évidemment, l’Amérique survira à Trump, mais il aura contribué à son affaiblissement. Il en viendra un jour à représenter un dérèglement possible de la démocratie qui, toujours, peut céder aux démagogues, même si ceux-ci jouent souvent sur des inquiétudes populaires légitimes pour se hisser au pouvoir.

    Trump a conquis la Maison-Blanche en prenant au sérieux le sentiment de dépossession d’un grand nombre d’Américains. Il les trahit en se montrant incapable de se hisser à la hauteur de sa nouvelle fonction.

    Il voulait transgresser le politiquement correct, mais il en est venu à piétiner les exigences élémentaires de la décence.

    Revenons-y : l’époque est tragique et nous ne semblons toujours pas l’accepter.

    Revenons au début des années 1990. Après la chute du communisme, le monde occidental se croyait engagé sur le chemin de la paix perpétuelle. Certes, on trouverait encore ici et là des poches de résistance à la modernité.

    Mais le monde serait en voie de s’unir sous la pression du commerce et grâce au génie des droits de l’homme. La révolution technologique ferait de la planète un immense village.

    Les vieux conflits entre les pays, les religions et les civilisations deviendraient tout simplement incompréhensibles.

    Mondialisation

    Tout cela nous semble aujourd’hui terriblement ridicule.

    Qu’on pense seulement à la Russie de Poutine. Elle est dans une quête de puissance classique qui semble incompréhensible à ceux qui ne jurent que par la vie festive.

    Qu’on pense aux migrations massives, surtout celles qui frappent l’Europe : elles annoncent un monde chaotique qui fragilisera comme jamais le vieux monde.

    Qu’on pense aux fantasmes nucléaires de la Corée du Nord.

    Pensons, de manière plus heureuse, cette fois, au Brexit : en votant en sa faveur, les Britanniques ont rappelé que l’indépendance nationale demeure une valeur cardinale. Dans un monde bouillant, les peuples redécouvrent l’importance vitale des frontières.

    Retour à Trump. À certains égards, il représentait une révolte du peuple américain contre les excès de la mondialisation et un désir de réaffirmer une vision plus traditionnelle des États-Unis, plus adéquate pour affronter les temps nouveaux.

    Jusqu’à présent, il a tout gâché en se contentant d’être la caricature de lui-même. Il n’a pas su quoi faire de sa victoire. On ne voit pas comment il pourrait changer de cap.  

    MATHIEU BOCK-CÔTÉ

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007), de Le multiculturalisme comme religion politique (éd. du Cerf, 2016) et de Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).

  • Mathieu Bock-Côté : « Budapest, Varsovie et le sermon de Macron »

     

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgLors de sa tournée à Visegrád, Emmanuel Macron s'est permis une pique contre la Hongrie d'Orban et la Pologne. Il y avait quelque chose d'irréel à le voir sermonner l'Europe de l'Est, elle qui avait été très longtemps privée d'existence politique. De cette politique tout aussi irréelle d'Emmanuel Macron - qui devrait être l'exact inverse - Mathieu Bock-Côté donne ici une analyse qui mérite une lecture attentive. [Le Figaro, 2.11].  LFAR

     

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    Emmanuel Macron a manifestement l'intention d'aller au bout de sa croisade contre la « lèpre » populiste, comme on l'a vu encore cette semaine lorsqu'il a comparé la présente situation européenne à celle qui prévalait pendant les années 1930.

    C'est dans le même esprit qu'il s'est permis, lors d'une brève tournée dans certains pays du groupe de Visegrad, une mise en garde contre une politique nationaliste qui les éloignerait du cœur de l'Europe. L'Europe de l'Est devrait rentrer dans les rangs. Si le président français s'est permis comme à l'habitude une pique contre la Hongrie d'Orban, il a aussi ciblé la Pologne, qui s'engage certes dans une aventure politique hasardeuse, pour le dire d'un euphémisme.

    Il y avait néanmoins quelque chose d'irréel à voir Emmanuel Macron sermonner l'Europe de l'Est au moment où la Pologne s'apprête à célébrer le centième anniversaire de sa renaissance nationale, elle qui avait été très longtemps privée d'existence politique.

    Plus largement, la traversée du XXe siècle par les petites nations d'Europe de l'Est ne saurait se réduire à l'affrontement schématisé entre démocratie libérale et totalitarisme. Pour elles, le XXe siècle a aussi correspondu à une négation de leur souveraineté nationale. Elles ont, notamment, fait les frais de la doctrine de la souveraineté limitée au temps de Brejnev et n'entendent pas répéter l'expérience au nom cette fois de l'impérialisme humanitaire. Si la comparaison entre URSS et Union européenne est évidemment exagérée, et même choquante, on comprend néanmoins qu'elle ne soit pas totalement insensée à la lumière de la conscience historique est-européenne. Cela ne veut pas dire qu'on ne s'y sent pas appartenir à la civilisation européenne, au contraire.

    On le sait : l'Europe de l'Est est le domaine privilégié des petites nations. Milan Kundera a défini leur situation existentielle en parlant de leur précarité historique et de la conscience qu'elles en ont. En d'autres mots, ces nations savent qu'elles peuvent disparaître et que leurs aspirations, à l'échelle de l'histoire, pèsent peu. On tolère leur existence dans la mesure où celle-ci semble bucolique mais lorsqu'elles entendent peser sur le cours des événements, on leur reproche de basculer dans la déraison. Ces pays devraient se soumettre aux lois de l'histoire révélées dans les grandes métropoles et ne pas leur résister. Leur opposition frontale à l'immigration massive aujourd'hui passe pour une manifestation d'arriération historique symptomatique d'une psychologie autoritaire. On pourrait néanmoins se demander si les nations d'Europe occidentale ne sont pas devenues des petites nations sans le savoir, comme Alain Finkielkraut l'avait deviné dès la fin des années 1990. Chose certaine, elles sont aujourd'hui hantées par la crainte de leur propre dissolution.

    La tentation de la démocratie illibérale

    Les petites nations d'Europe de l'Est savent une chose aujourd'hui oubliée à l'Ouest : une nation ne saurait se définir exclusivement par son adhésion à un ensemble de valeurs universelles. Aucune ne s'imagine incarner l'histoire humaine à elle seule. Aucune n'accepte la réduction de son identité culturelle à un stock de coutumes folkloriques que la modernité devrait tôt ou tard liquider, à la manière d'habitudes provinciales désuètes et inadéquates à l'échelle de la mondialisation. Pour cela, on les accuse de crispation identitaire. En réalité, l'identité culturelle d'un peuple rend possible la mise en scène d'un monde commun sans lequel la démocratie est condamnée à une réduction minimaliste. L'identité d'un peuple est la médiation qui lui permet de participer au monde, et on ne saurait l'oblitérer sans le condamner au rabougrissement. De ce point de vue, à l'est de l'Europe, souveraineté et identité sont intimement liées.

    C'est à partir de cet arrière-fond historique qu'on doit aujourd'hui considérer la tentation de la démocratie illibérale, qui traverse l'Est de l'Europe. À certains égards, cette expression désigne la démocratie libérale d'avant-hier, au temps où elle n'était pas encore victime de la judiciarisation du politique et alors qu'elle ne faisait pas du culte de la diversité un de ses principes fondateurs. Selon les catégories médiatiques aujourd'hui dominantes, Churchill comme de Gaulle passeraient aujourd'hui pour de très inquiétants illibéraux, à tort par ailleurs. Car le libéralisme bien compris se conjugue avec la souveraineté et l'identité culturelle. La démocratie illibérale, de ce point de vue, semble répondre à nos démocraties impolitiques. S'il ne faut d'aucune manière y voir un contre-modèle à faire valoir contre nos sociétés en crise, on ne devrait pas non plus croire que le refus de l'immigration massive, de la tutelle bruxelloise et du gouvernement des juges est contradictoire avec la démocratie libérale, dont on ne concédera pas la définition aux progressistes autoproclamés.  

    Mathieu Bock-Côté        

    Le-nouveau-regime.jpgMathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (éd. VLB, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (éd. Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille (éd. Boréal, 2007). Ses derniers livres : Le multiculturalisme comme religion politiqueaux éditions du Cerf [2016] et le Le Nouveau Régime (Boréal, 2017). 
  • L’Afro-futurisme, nouvelle mythologie, par Frederic de Natal.

    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

    Afrique. L’Afrique a besoin de rêver. En s’appropriant les codes culturels de l’Occident (super-héros, luttes sociales et urbanisme utopique), l’afro-futurisme tente une synthèse qui exalte l’Afrique et gomme le colonialisme.

    frédéric de natal.jpgIl y a des milliers d’années de cela, cinq tribus africaines se sont affrontées pour la possession d’une météorite dans laquelle se trouvait un métal précieux, le vibranium. Un jour, un des guerriers décida de manger une herbe altérée par cette pierre de l’espace et acquit ainsi de superpouvoirs. Transformé, il réussira à unifier quatre des cinq tribus en une seule nation scientifiquement avancée. Nous sommes en 1966, le Wakanda est né, sorti tout droit de l’imagination de l’écrivain et éditeur Stan Lee, qui inventa tous les super-héros Marvel, ou presque. Les États-Unis sont à ce moment (déjà ?) en proie à une crise identitaire et raciale et les afro-américains ont leur groupe terroriste, les panthères noires. Les Américains découvrent alors dans leurs librairies un nouveau héros, noir, roi d’un pays qui se révèle être l’un des plus avancés de son temps sur le plan technologique. L’afro-futurisme tente de s’imposer alors comme la culture de l’avenir.

    La sortie du film Black Panther a permis le retour inattendu d’une vague littéraire et artistique que l’on croyait enterrée dans les livres d’histoire, les vieux Marvel et les sixties. Cette production à succès a remis au goût du jour ce courant qui se veut à l’intersection des cultures africaine et afro-américaine, mélangeant, avec une esthétique baroque, science-fiction et réalité économique et sociale du continent noir, à laquelle on a ajouté un zeste d’afrocentrisme. Longtemps ignoré par un Occident qui a imposé son modèle durant des décennies au continent africain, l’afro-futurisme est devenu une véritable tendance. Un moyen pour l’Afrique de se réapproprier son passé et son histoire, de s’affranchir de son passé colonial, à travers un concept qui dessine désormais un certain nombre d’enjeux et d’avantages non négligeables pour ce continent émergent. « Un courant qui choisit de se tourner vers le futur afin de corriger les erreurs du passé », affirme l’écrivain antillais Anthony Joseph.

    Affirmer son indépendance culturelle

    Le symbole de cet afrofuturisme se trouve sans nul doute en Côte d’Ivoire. À l’heure du « miracle ivoirien », son président Félix Houphoüet-Boigny voyait les choses en grand. Ce sera la fameuse Pyramide (aujourd’hui délabrée) dans le quartier d’affaires d’Abidjan. Un édifice datant de 1968 et que l’on peut même apercevoir dans une courte scène qui nous présente la capitale du Wakanda, avec ses rues sans voitures, où les piétons circulent au milieu d’échoppes qui cohabitent avec des immeubles plus futuristes comme ceux que l’on aperçoit dans le film Blade Runner. Il n’y a qu’un pas entre l’utopie cinématographique et la réalité. L’afro-futurisme a des adeptes au Nigeria. En 2007, ce pays de l’Afrique de l’Ouest a lancé le projet Eko Atlantic à Lagos. Il s’agit pour la ville de régler son problème de surpopulation en créant une île artificielle de 820 hectares devant la marina de Victoria Island et de la transformer en mégalopole attractive sur le modèle avant-gardiste et informatisé de Dubaï. Le Nigéria n’est pas le seul pays à rêver. Un projet d’urbanisme similaire a été présenté au Burkina Faso, une « smart city » en marge de Ouagadougou-la-belle, une ville connectée qui porterait le nom de Yennenga, comme la princesse mossi du même nom.

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    Le jeu video camerounais “Aurion”

    L’Afrique en devenir entend concurrencer architecturalement ses alter ego européens, mais aussi dans d’autres domaines artistiques variés. Dans les années 1990, le free jazzman Herman Poole Blount (1914-1993) affirmait avec sérieux qu’il était originaire de Saturne et se produisait en « pharaon de l’Espace », nous rappelle avec une certaine ironie l’hebdomadaire Jeune Afrique. Sun Ra, de son nom de scène, était sans contexte une modèle de l’afro-futurisme musical qui intégrait dans ses compositions des références psychédéliques et mythologiques africaines. Aujourd’hui, « Caleb Rimtobaye veut rendre les Africains maîtres de leur destin » nous précise Jeune Afrique qui voit en ce musicien tchadien le nouveau maître de la bande-son électronique noire. Habillé d’un costume qui semble sorti tout droit d’un univers située entre Star Wars et Le cinquième élément, il a fondé le groupe AfrotroniX qui puise ses origines dans la rythmique mandingue et moderne afro-américaine. Un style qui inspire désormais des chanteuses comme Beyoncé ou Rihanna et que l’on retrouve dans la mode africaine qui y puise également ses propres influences. Le cinéma africain n’est pas en reste. Deux ans avant la sortie du blockbuster Black Panther, il y a eu la série Jongo, l’histoire d’un noir sud-africain devenu le héros des townships, doté de superpouvoirs grâce à une pierre bleue qui n’est pas sans rappeler le vibranium du Wakanda. La série s’est voulue avant tout urbaine et cosmopolite, avec dans le rôle du méchant le blanc machiavélique de service, lui-même doté de pouvoirs maléfiques. Et, dans la série des jeux vidéos qui contribuent allègrement à renforcer aujourd’hui le mythe afro-futuriste, Aurion. Créé au Cameroun, Aurion est le héros d’un fantasy-game à l’africaine, préambule à une nouvelle génération noire qui entend être indépendante des grandes sociétés occidentales et démontrer au monde qu’il faut désormais compter avec elle dans ce type d’industrie.

    Une dérive marketing ?

    Certains afro-futuristes, loin d’être majoritaires, déplorent pourtant que le courant ne soit devenu qu’une vulgaire expression marketing, comme l’auteur de science-fiction d’origine nigériane Nnedi Okorafor. Cette prophète de l’afro-futurisme 2.0, installée aux États-Unis (et peut-être un peu éloignée de la scène africaine) regrette que le thème, peu prisé des grands romanciers, architectes ou artistes africains ou de sa diaspora, ne soit plus aujourd’hui qu’une source de travail afro-américain. Selon la revue Usbek et Rica, « l’afro-futurisme se transforme en une mode pour hipsters ». Le film Black Panther n’a d’ailleurs pas échappé lui-même à la critique, accusé de « diffuser une version épurée, dépolitisée et commercialisable de ce courant à la fois philosophique et esthétique qu’est l’afro-futurisme » et d’être « porteur d’un nationalisme conservateur » trahissant la culture noire en la dévoyant. On ne peut pas plaire à tout le monde !

  • Pour la France, comme pour l’Amérique, le libre-échange ce sont des déficits

    Finies les embrassades ?

     

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    Ce que nous rappelle l'offensive économique de Donald Trump - qui a surpris le monde et dérangé brutalement ses habitudes - c'est que le mondialisme, le libre-échangisme, ne sont que des idéologies et en ont la fragilité. 

    Les idéologies sont un puissant moteur de l'Histoire, il est vrai. Mais quelles que soient leurs prétentions philosophiques ou éthiques, elles naissent et meurent de réalités plus déterminantes encore, devant lesquelles, en définitive, elles cèdent un jour ou l'autre.

    Les anglo-saxons ne parlent pas de mondialisation mais de globalisation, laquelle, dans leur logique et leur esprit, signifie surtout l'abaissement généralisé des taxes douanières instituant un marché mondial unique ou si l'on veut globalisé. De cette évolution dont les anglo-saxons ont été les promoteurs parce qu'ils la pensaient favorable à leurs industries et à leur commerce, l'on a fait un dogme, l'on a forgé une idéologie. Surtout en Europe, d'ailleurs, et surtout en France, reconnaissons-le, où l'on a volontiers l'esprit abstrait. Les buts d'affaires des anglo-saxons y étaient naïvement assimilés aux vieux rêves hugoliens ou plus récemment attaliéns ou encore démochrétiens, d'unité du monde ! Ce n’est pas ainsi que l’on raisonne au Texas ou dans l’Arizona.

    Mais les réalités économiques du monde ont évolué autrement que prévu. La donne a changé. La Chine, en particulier, n'est plus cet immense marché à conquérir qui a été comme un mirage que l'on fixait avec avidité ; elle n'est même plus cet atelier du monde auquel on a un temps transféré en masse des travaux manufacturiers bas de gamme, à faible coût. La Chine est un dragon capable de haute technologie, qui a commencé de ruiner les économies occidentales, américaine en premier lieu. Comme elle avait ruiné l'Angleterre au XVIIIe siècle avec son thé. Le déficit commercial des Etats-Unis avec la Chine aura atteint 276 milliards de dollars en 2017... 

    L'autre dragon du monde actuel est l'Allemagne. Elle prend chaque année de considérables bénéfices sur la plupart des grandes économies du monde, dont ses partenaires européens, qui semblent pour l'instant s'y être résignés, mais aussi sur les Etats-Unis de Donald Trump qui, lui, ne se résigne à rien du tout. 

    Reconnaissons à Emmanuel Macron d'avoir admirablement résumé la situation à l'endroit de l'Allemagne - mais tout aussi bien de la Chine : « les bénéfices des uns sont les déficits des autres ». On ne saurait mieux dire les choses ni définir plus simplement à quoi aboutit aujourd'hui le libre-échange généralisé.

    Donald Trump sait au moins compter. Il a pris la mesure du déficit du commerce extérieur de son pays : près de 600 milliards de dollars par an, soit près de 10 fois le nôtre (62 milliards) pour un PIB autour de 19 000 milliards, soit seulement près de huit fois le nôtre (2 400 milliards). 

    Donald Trump a donc sifflé la fin de partie de cette phase de l'histoire moderne où l'on a cru sottement à la fin de l'Histoire et au primat de l'économique, qui devait demeurer l'unique réalité d'un monde uni et pacifié. Il ne nous semble pas que Donald Trump ait la moindre notion de ces utopies ou, en tout cas, qu'il leur accorde un quelconque crédit.

    En matière économique, comme politique ou militaire, la ligne du président américain est simple, elle n'est pas nouvelle, elle renoue avec le sentiment américain le plus ancien, le plus profond et le plus constant, c'est à dire avec sa soif maintenant multiséculaire de richesse et de puissance. Trump l'a résumée dans la formule sans détour : America first.

    Alors, les hiérarques européens se sont indignés, Macron a repris son postulat anachronique et faux : « le nationalisme, c'est la guerre » et Le Figaro n'a pas reculé devant le risque de tourner notre président en ridicule en titrant à la une : « Emmanuel Macron met en garde les Etats-Unis ». Allons donc ! L'Allemagne boude après la taxation de ses exportations d'acier et d'aluminium vers les Etats-Unis, mais modérément parce qu'elle inonde le marché américain de ses grosses voitures et qu'elle voudrait bien éviter à son industrie automobile le sort de sa sidérurgie. Rien n'est moins sûr, d'ailleurs. La Chine proteste de sa bonne volonté et promet d'ouvrir son marché intérieur. Elle n'y croit sans-doute pas beaucoup plus qu'elle n'est crue.

    Il nous paraît en revanche assez clair que le libre-échange universel - du moins tel qu'on le rêve à l'OMC ou à Bruxelles - dérange aujourd'hui trop d'intérêts puissants pour demeurer en l'état. A commencer par ceux de la première nation économique - et militaire - du monde, les Etats-Unis d'Amérique.

    Trump n'a pas été élu par la population assemblée de l'humanité toute entière. Il n'est pas en charge de l'univers mais des intérêts américains. C'est d'ailleurs à eux qu'il pense pour être réélu d'ici à deux ans. Et c'est pourquoi il s'emploie à protéger sans états d'âme trop universels, ses industries, son commerce, les travailleurs et les patrons américains. Ses électeurs. Nous serions étonnés qu'Emmanuel Macron ou Justin Trudeau soient de taille à le faire changer d'avis.

    Nous serions sans aucun doute résolument libre-échangistes, mondialistes, universalistes, si nous étions Chinois ou Allemands. Nous  trouverions à cela d'excellentes raisons idéologiques et morales. Nous en ferions notre propagande. Et nous accumulerions les milliards.

    Nous avons en commun avec Donald Trump et les Américains de n'être ni Chinois ni Allemands et d'avoir avec ces deux grands peuples qui ne sont nos ennemis ni l'un ni l'autre, des déficits de nos échanges commerciaux considérables. Trump en a tiré la conséquence et nous ferions bien d'en faire autant. Le libre-échange n’est pas affaire de doctrine, d’idéologie ou de principe. C’est affaire de circonstances, d’époque, et d’opportunité. Pour la France, comme pour l’Amérique, depuis déjà nombre d’années, le libre-échange ce sont des déficits.  ■ 

    Retrouvez l'ensemble de ces chroniques en cliquant sur le lien suivant ... 

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

     

    "La" bonne question  de Guillaume Bigot, sur CNews :

    "Les Frères musulmans sont interdits en Égypte et dans les EAU. En France, ce sont les interlocuteurs des pouvoirs publics. On s'occupe juridiquement des Frères musulmans maintenant ou on attend un nouveau massacre ?"

    (extrait vidéo 2'19)

    https://x.com/Guillaume_Bigot/status/1713109566383182126?s=20

    Pétition STOP Frères Musulmans

     

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    1. SYSTÈME POURRI,

    QUI A CRÉÉ DES LOIS POURRIES

    À SON IMAGE ET À SA RESSEMBLANCE !

    C'EST DARMANIN LUI-MÊME QUI LE DIT :

     "Il y a 4.000 étrangers délinquants que je ne peux pas expulser du territoire national parce que la loi empêche de les expulser"

    (extrait vidéo 0'38)

    https://x.com/GilbertCollard/status/1713267260272349631?s=20

    CHANGEONS CES LOIS SCÉLÉRATES !

    CHANGEONS CE SYSTEME QUI LES PRODUIT !

     

    2. Encore et toujours la ferme solidité de notre grand ami Bernard Lugan et d'Éric Zemmour, seuls remèdes contre les tartarinades outrancières et ridicules des soi-disant "algérianistes", soi-disant persécutés, soi-disant "devant être indemnisés par la France et autres cingleries de foldingues... Ouf, heureusement, on a l'antidote : Bernard Lugan, Éric Zemmour et... vlan dans les dents !

    (extrait vidéo 0'56)

    https://x.com/nardin129/status/1713224586576154881?s=20

     

    3. D'accord avec Philippe David (sur tweeter), 1 : nos compatriotes de Mayotte avant les terroristes assassins du Hamas !

    "La France a donné 26 millions d’euros à Gaza pour les conduites d’eau potable pour que le Hamas les transforme en roquettes. Dans le même temps nos compatriotes de Mayotte n’ont pas d’eau. On a arrêté quand les conneries et le gaspillage de l’argent public ?"
     
    (extrait vidéo 1'03 : dans une vidéo de propagande, le Hamas montre comment il transforme des conduites d’eau potable en roquettes...)
     

     

    3 BIS. D'accord avec Philippe David (sur tweeter), 2 : sur l'indigne "Une" de Libé (il est vrai, coutumier du fait !...)...

    "L’indigne Une de Libé qui omet les mots « terroriste » et « islamiste ». Vu comme ça ils ont été tués chez Charlie parce qu’ils étaient dessinateurs ? Au Bataclan parce qu’ils aimaient le rock ? À l’hyper cacher parce qu’ils étaient commerçants ? Le Père Hamel parce que curé ? #Honte"

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    5. Bonne réponse de Jean- Christophe Buisson à Meyer Habib...

    • Celui-ci déclare (dans Valeurs) qu'Israël est le bouclier de l'Europe face au djihadisme : "Si l’État hébreu, seul pays de la région partageant nos valeurs judéo-chrétiennes, vacille, c'est la France qui risque à son tour d'être emportée par le terrorisme islamiste..."

    • La juste et pertinente réponse de Jean-Christophe Buisson :

    "Ben non, il y a aussi l'#Armenie, mais @Meyer_Habib est membre du groupe d'amitié France-Azerbaïdjan... Cela l'empêche apparemment de noter que des milliers de djihadistes syriens ont été recrutés par les Azéris en 2020 pour tuer des civils #armeniens chrétiens en #Artsakh..."

     

    6. De Raphaël Ayma (sur tweeter) : "Le transfert des votes communautaires afro-maghrébins vers la FI c'est LE phénomène de sociologie électorale le plus prégnant des dix dernières années. Il faut le mettre en miroir avec le vote RN (France périphérique, etc) et le transfert d'une partie du corps électoral LR vers le RN ou Zemmour. Le destin de la sociologie électorale en France, c'est le Brésil. Une course en avant vers des votes motivés par des affects identitaires. Si on ne comprend pas ça, on ne peut rien comprendre."

    Ci-dessous, ce manifestant pro Hamas, à Paris, a choisi son candidat, qui fait l’apologie du terrorisme islamique; et il n'est pas le seul dans ce c as !... :

    "Là je vais voter Melenchon, toute ma famille va voter, on est une grosse communauté on va tous voter… on va l’amener au pouvoir!..."

    (extrait vidéo 0'13)

    https://x.com/slerudulier/status/1712945293803536614?s=20

     

    7. Et l'on ne pouvait pas ne pas terminer en beauté cette série d'aujourd'hui : en parlant du nouveau livre de Philippe de Villiers...

    "A l'occasion de la sortie de mon nouveau livre "Le roman du Roi-Soleil", retrouvez mon entretien dans le @FigaroMagazine de cette semaine. Le règne de Louis XIV est un chef-d’œuvre de l’art politique !"

     

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    (extrait - entame de l'article du Figaro)

    GRAND ENTRETIEN - Dans son nouveau livre, Le Roman du Roi-Soleil (Plon), le fondateur du Puy du Fou raconte la vie de Louis XIV à la première personne. Après Clovis, Saint Louis, Jeanne d’Arc, il ajoute un nouveau chapitre à sa monumentale histoire de France romanesque. Une leçon d’histoire et de politique qui a la force de l’épopée.

    Clovis, Saint Louis, Jeanne d’Arc, Charette et maintenant Louis XIV, c’est une véritable histoire de France romanesque que vous construisez depuis des années. Avez-vous l’intention d’écrire un véritable roman national ?

    Oui. Si la Providence m’en laisse le loisir. À l’heure où, sous nos yeux distraits par les gesticulations consuméristes des histrions, s’active la grande fabrique de l’homme de sable, on commence à comprendre que l’évangile des droits de l’homme ne suffit plus à étancher la soif des mémoires en manque et des âmes appelantes, palpitantes. Il est urgent de renouer avec les anciens serments tramés dans l’étoffe des songes et d’inventer une mise en image allégorique pour déposer dans le sillage de chaque petit Français, un peu de nos tendresses enfouies.

     

    À DEMAIN !

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  • Sur Marianne, Covid : un an d’impuissance politique ou sanitaire ?

    « Il y a une éternité, un siècle, il y a un an »... Une année de crise, de confinement et de couvre-feu, de révélation de toutes nos faiblesses : sanitaire, économique, politique... Une année à prendre conscience de notre propre déclassement.

  • Liberté d'expression à l'école : ”Pour mes élèves, Charlie Hebdo, c'est l'extrême droite”, par Anthony Cortes et Célia C

    Illustration : une manifestante brandit la une de Charlie Hebdo à la manifestation en hommage à Samuel Paty, à Paris, le 18 octobre 2020.
    Estelle Ruiz / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

    L’assassinat du professeur Samuel Paty bouleverse le corps enseignant. Après le sentiment de révolte, il y a cette peur de se frotter aux sujets interdits : religion, caricatures et liberté d’expression.

    Gaël J., s’excuse, il ne « devrai[t] pas ». Il ne devrait pas utiliser ce vocabulaire martial. C’est évident, un enseignant ne devrait pas dire ça, surtout pas en début de carrière. Professeur d’histoire et géographie dans un collège de l’académie d’Amiens (Somme), ce trentenaire en reconversion s’excuse. Une, deux, trois fois. Puis lâche ces mots offensifs : « La mort de Samuel Paty, collègue de 47 ans, c’est une perte en première ligne, au front. Subitement, on comprend qu’on fait un métier dangereux. Avant-hier, je n’y pensais pas, et aujourd’hui, ça me saute à la figure : nous sommes des cibles potentielles. »

    Au fond de lui, il le savait sans vraiment le formaliser. Simplement, ce drame le ramène brusquement à sa mission, à son quotidien, et à ces cours parfois piégeux, pollués bien souvent par les outrances. Le terrain le plus miné ? Les heures d’éducation morale et civique dont les professeurs d’histoire et géographie ont la charge, celles-ci mêmes qui ont valu à Samuel Paty une condamnation à mort.

    Un élève : "Si on dépasse les limites, il y aura des attentats"

    Parmi les thèmes à aborder par les professeurs avec les classes de quatrième : la liberté d’expression. Il raconte : « Naïvement, l’année dernière, pour mon tout premier cours sur ce sujet, j’ai décidé de mettre les pieds dans le plat et abordé le sujet des caricatures de Mahomet. Malheureusement, ça ne s’est pas vraiment passé comme je l’imaginais. » Lui espérait les voir débattre, discuter, échanger, s’ouvrir à d’autres opinions, « penser les libertés au pluriel ». Avant de tomber de très haut. « Quel que soit le profil des élèves, il y a tout de suite eu un consensus pour dire qu’on ne peut pas toucher aux religions. Ça m’a frappé. À partir de là, on se dit qu’il y a du boulot… »

    Le professeur décide alors de constituer différents petits groupes qui devront, au terme de cette séquence de quatre heures, proposer un exposé oral sur un sujet de leur choix. L’un d’eux choisit les attentats de 2015. « Ils se sont portés là-dessus parce que ça les a marqués, ils étaient de très jeunes adolescents au moment des faits. »

    Lorsqu’ils se présentent au tableau, le professeur ne connaît pas le contenu de l’exposé. Il sait simplement que les discussions ont été riches et le travail plutôt studieux. Une élève prend la parole, autour le silence se fait : « Depuis plusieurs années, la liberté d’expression est menacée parce que certains journalistes manquent de respect aux religions et ne prennent pas en compte les lois… Si on dépasse les limites, il y aura des attentats. » Dans la salle, tous acquiescent. Au milieu, le professeur est dépité. « On avait pourtant fait un large rappel de ce que permettait la loi, jure-t-il. Pour eux, la loi, c’est quelque chose d’abstrait. Ils ne se basent pas sur des textes, mais sur leur distinction personnelle du bien et du mal. »

    "Face à une vidéo de drapeaux français brûlés au Pakistan, la plupart des élèves ont applaudi."

    Jordi Sutra, enseignant de la même matière dans un collège du Val-de-Marne qu’il décrit comme « sensible », fait lui aussi un récit particulièrement terrifiant de ces cours où certains élèves vont jusqu’à « défendre les terroristes », parfois même dès la classe de sixième. Depuis qu’il est en poste, il utilise les caricatures de Mahomet comme support pour illustrer la question de la liberté de la presse. « Au fil des années, j’ai vu la situation se dégrader », confie-t-il. Jusqu’à entendre des élèves lui promettre de possibles « problèmes » à venir s’il s’obstine à brandir certains dessins. « Il y a parfois des débats stimulants, mais la déconstruction des représentations est un travail de plus en plus difficile à mener. »

    Ce constat, Jean-Baptiste Jorda le fait également. Professeur de français en lycée professionnel dans le département de la Seine-Saint-Denis, il est tenu de construire des séquences autour de l’information. Libre à lui de choisir l’objet d’étude de son choix. Cette année, il a proposé à ses élèves de seconde de se pencher sur les journaux satiriques et leur liberté éditoriale. Pour éviter que les séances dérapent, le professeur a fait le choix de ne pas montrer les caricatures mais plutôt de les décrire avec des mots. Dont cette fameuse une de Charlie Hebdo montrant Mahomet en pleurs, dépité d’être « aimé par des cons ». « Ils ont explosé, se souvient-il. Ils ont immédiatement insulté le journal, certains ont même expliqué vouloir que le blasphème soit interdit par la loi… Et quand je tentais de leur opposer des arguments, ils essayaient de me faire dire certaines choses pour me piéger. Je ne maîtrisais plus rien. » Pour les ramener à la raison et engager une autre discussion, le professeur Jorda dégaine une vidéo de drapeaux français brûlés au Pakistan en septembre 2020 en réaction à la republication des caricatures par l’hebdomadaire, pour leur montrer « où l’intolérance peut mener ». « Je pensais les faire réfléchir, mais la plupart des élèves se sont levés et ont applaudi. » Stupeur.

    "Pour eux, Charlie, c’est l’extrême droite"

    Après cette séance, le professeur s’est longtemps interrogé sur l’utilité de sa démarche sans vraiment trouver de réponses. Parler de liberté d’expression à des élèves sûrs de leur position et parfois menaçants, c’est « une perte de temps » en plus de présenter un « danger » pour sa personne ? « Après ce qui est arrivé à Conflans-Sainte-Honorine, je n’ai pas dormi de la nuit, explique-t-il. Ça a réveillé certaines inquiétudes. »

    Quoi qu’il en soit, il ne parvient toujours pas à expliquer ce dialogue fermé. Il identifie simplement quelques symptômes. « Leur grand argument, c’est le prétendu double standard qu’ils présentent en comparant des choses incomparables, détaille-t-il. Par exemple, ils ne comprennent pas que la critique du prophète des musulmans puisse être autorisée alors que douter de la Shoah ne l’est pas… Pour beaucoup, Charlie est le symbole de ce qu’ils voient comme une persécution des musulmans et qu’ils nomment “islamophobie”. » Il précise : « Ils ont une vision politique très confuse. Pour eux, Charlie, c’est l’extrême droite. Alors, pour lutter contre eux, tous les moyens sont légitimes. L’insulte comme la violence. Les reprendre sur cette question-là, c’est se ranger du côté des “racistes”. »

    "À croire que nous sommes en poste davantage pour préserver les élèves du discours républicain plutôt que pour leur exposer."

    Agnès, 42 ans, professeur d’histoire et géographie dans la région de Toulouse, abonde : « Tous les combats de Charlie sont assimilés à l’extrême droite… Dont un en particulier : la laïcité. » La faute, selon elle, à certains discours médiatiques, notamment à gauche, et qui circulent sur les réseaux sociaux par fragments. « La laïcité, comme l’ensemble des principes républicains, devrait être exposée et définie clairement par l’ensemble du personnel enseignant. Nous devrions déclarer une mobilisation générale avec du temps et des moyens dédiés. Mais aujourd’hui, sur cette question, nous sommes clairement désarmés. Nous partons au combat à poil ! » En cause, le manque de préparation à ces sujets au moment de leur formation à l’Institut national supérieur du professorat et de l’éducation (Inspe). Gaël reprend : « On nous dit seulement que ce sont des questions “socialement vives” et à aborder avec précaution. Moi, j’attendais plutôt qu’on nous donne concrètement des clés pour répondre aux questions d’élèves sur des sujets inflammables avec des publics potentiellement éruptifs. »

    Une attente que partage sa collègue Agnès : « C’est à croire que nous sommes en poste davantage pour préserver les élèves du discours républicain plutôt que pour leur exposer. » Le rapport rédigé par l’inspection générale de l’Éducation nationale et publié ce mardi 13 octobre faisant le point sur « l’application du principe de laïcité dans les établissements scolaires publics » pointe justement cet aspect-là. Conséquence logique, selon le document, « le principe de laïcité, la connaissance de ses racines historiques et juridiques et de sa signification, ainsi que ses règles d’application et sa portée restaient très lacunaires chez beaucoup d’enseignants ». Les quatre inspecteurs d’académie qui tiennent la plume ajoutent : « Pour un certain nombre d’enseignants, la conception de la laïcité et de son sens [est] davantage affaire de positionnement personnel, idéologique et politique, que de droit. »

    Entre insultes à la République et propos homophobes

    Une vision des choses partagées par Jean-Baptiste Jorda : « Beaucoup de collègues tentent de nous dissuader d’aborder ces questions. Quelques fois par frilosité, d’autres fois par idéologie. C’est le cas notamment chez certains syndicalistes, auprès desquels nous sommes censés trouver un soutien, un appui… Quand vous rapportez à votre syndicat que votre classe était au bord de l’émeute, entre insultes à la République et propos homophobes, et qu’on vous répond que vous n’auriez pas dû offenser leur croyance, que voulez-vous faire ? Nous ne sommes pas tous des héros. Alors, on abandonne. » Tous n’abandonnent pas.

    D’autres, comme Samuel Paty, tentent de jouer leur rôle malgré le manque de soutien et les pressions. Ils organisent des conférences, des débats, des expositions autour des valeurs républicaines et de la modeste place que doit occuper la religion dans l’espace public. « La mort de l’un des nôtres nous prouve bien que nous sommes toujours des hussards, note Ahmed, professeur d’histoire dans le Val-d’Oise. Sous la IIIe République, les instituteurs avaient pour mission de protéger l’école de la superstition, de l’Église. Nous en sommes toujours là aujourd’hui ! »

    "Nous ne sommes pas rassurés par notre hiérarchie si prompte à nous sanctionner."

    Emmanuelle de Riberolles, professeure de français dans un collège de Picardie, souscrit à cette vision. « Ce rôle, on ne le tient plus, cela fait beaucoup trop d’années que l’on se soumet à toutes les croyances, déplore-t-elle. Pendant le ramadan, on ne fait plus l’appel, le vendredi, c’est du poisson à la cantine… Comment ne pas croire, ensuite, que la religion est au-dessus de tout et que la loi, c’est elle qui la fait ? »

    Ce drame a réveillé une révolte, une rage pure à l’encontre de toutes les lâchetés portées par « ceux qui ne veulent pas voir » et qui poussent l’école à reculer, au quotidien, face aux croyances. Cette fièvre les pousse dans le dos. Tous ou presque nous le disent : à la rentrée, ils se saisiront des caricatures de Mahomet en classe pour les brandir et « résister ». Ils sont nombreux à vouloir nous l’affirmer haut et fort, à visage découvert, comme un acte militant. C’est oublier que, parfois, la fièvre redescend bien vite.

    « La peur est très forte depuis vendredi, et nous ne sommes pas rassurés, que ce soit par l’atmosphère ambiante ou par notre hiérarchie si prompte à nous sanctionner. Si vous pouvez ne pas citer mon nom, finalement… », nous intime une professeure interrogée quelques heures auparavant. « Si l’ensemble de la communauté éducative s’engage, nous pouvons combattre sans crainte, souligne Gaël J. Mais aujourd’hui, quand on s’inscrit dans cette démarche, on est seuls. On pose nous-mêmes une cible sur notre dos. » Il souffle, harassé : « On ne devrait pas partir au combat nu et avec un couteau suisse. Les bonnes intentions ne peuvent pas tout. » Gaël ne devrait pas dire ça, mais il le dit. Pour quelle réaction collective ?

  • Mathieu Bock-Côté nous le conseille : ”Il vaut la peine de lire ce texte de Paul St-Pierre Plamondon, qui pose très bien

    POLITIQUES COMPLÈTEMENT IRRESPONSABLES EN IMMIGRATION :
    VERS UNE CRISE SOCIALE SANS PRÉCÉDENT
    Paul St-Pierre Plamondon
     
     
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    La CAQ (Coalition Avenir Québec, ndlr) a présenté cette semaine un plan sur deux ans en immigration et annoncé une hausse des seuils à environ 64 000. Non seulement il s’agit à nouveau d’un bris évident d’une promesse électorale qui avait été jouée à gros trait, lorsque le premier ministre disait que c’était « suicidaire » d’augmenter à plus de 50 000 et que la « Louisianisation » nous guettait, mais en plus, la CAQ se joue de nous à nouveau en trafiquant les chiffres pour nous faire croire que les seuils demeurent à 50 000, ce qui est absolument faux.
     
    La CAQ a simplement changé la méthode de calcul pour camoufler la hausse, un autre épisode où le gouvernement prend les électeurs pour des valises en les induisant en erreur. Plus les semaines passent depuis la défaite dans Jean-Talon, plus ce gouvernement nous confirme qu’il ne comprend pas les raisons profondes qui ont amené les Québécois à lui retirer leur confiance. Or, ce 180 degrés en matière d’immigration n’aura pas que des conséquences sur les intentions de vote de la CAQ. Un regard lucide sur la situation sociale et économique qui découle de ces seuils d’immigration doit nous amener à conclure que nous construisons de toute pièce une crise sociale sans précédent. L’effet conjugué des seuils astronomiques du fédéral, de modifications des règles aux aéroports pour faciliter les demandes d’asile qui le plus souvent dissimulent une démarche d’immigration économique en marge du système, et de la mollesse de la CAQ qui n’a aucun rapport de force avec Ottawa, nous entraine dans des perturbations sociales qui sont déjà amorcées et qui ne peuvent que s’aggraver au cours des prochaines années : crise du logement, crise du français, crise au niveau des services essentiels. Cette crise sociale découle d’abord d’un manque de logements : il nous en manque 1,2 millions d’ici 2030. Pendant que le gouvernement caquiste a mené un grand débat pour savoir s’il devait y avoir 50 000 ou 60 000 immigrants permanents, entre janvier et juillet de cette année, le nombre de temporaires sur le territoire du Québec a augmenté de 85 000. On est rendu à 471 000 au total. Pour vous donner une idée de l’ordre de grandeur de cette augmentation, la CAQ accueille 9 fois plus d’immigrants temporaires à un rythme annualisé cette année que les libéraux de Philippe Couillard. Neuf fois plus. Au même moment, jusqu’à maintenant cette année, on aura construit un total de 19 500 logements. Ainsi, lorsqu’on inclut les permanents, on parle au minimum de 120 000 nouvelles personnes (et ces chiffres sont en retard, ils datent de cet été).120 000 nouvelles personnes pour seulement 19 500 nouveaux logements, c’est la recette parfaite pour un désastre. C’est ce que la Banque du Canada, la Banque nationale et la Banque de Montréal ont mis par écrit de manière limpide récemment: il y a un déséquilibre majeur entre l’offre et la demande en raison d’une immigration trop forte pour notre capacité à bâtir du logement, ce qui entraîne une hausse des prix. L’impact concret de ces politiques est l’étranglement des finances des ménages. Les locataires font face à des hausses de loyers sans précédent, des augmentations de près de 50% dans certaines régions, parce que l’offre et de la demande de logement est complètement débalancée. L’itinérance a bondi de 44% au Québec sous la CAQ, on parle de 4500 personnes en situation d’itinérance juste pour Montréal. Depuis l'arrivée au pouvoir de la CAQ, le prix moyen d'une maison a augmenté de 64%. Dans toute l’histoire du Québec moderne, jamais une génération complète de jeunes premiers acheteurs n’aura vu sa capacité à accéder à la propriété disparaître aussi rapidement que depuis l’arrivée au pouvoir de ce gouvernement. En l’espace de cinq ans, nous avons créé une toute nouvelle génération de jeunes Québécois qui pourraient demeurer locataires pour toujours. C’est un bris du contrat social sans précédent puisque des jeunes qui occupent d’excellents emplois et qui se sont forcés toute leur vie pour y arriver n’auront pas la même chance que leurs parents d’être propriétaires. Tout ça parce qu’on a des gouvernements qui sont soit incompétents, soit de mauvaise foi, et certaines élites médiatiques qui trop souvent font tout pour contourner le sujet et ne pas nommer ce phénomène pourtant très bien documenté. Ce qui m’amène à la question du français : après des décennies et des décennies de travail, on est en train de défaire tout l’héritage des 40 dernières années en protection du français en accueillant un nombre d’allophones beaucoup plus élevé que notre capacité d’intégrer et de franciser. Cela s’explique notamment à travers des techniques du fédéral qui visent à faire rentrer des demandeurs d’asile qui sont pour une partie d’entre eux des immigrants économiques. Nous avons eu le chemin Roxham pendant une longue période et aussitôt qu’on l’a fermé, le fédéral a changé ses règles aux aéroports en catimini pour alléger les critères d’obtention d’un visa touristique au Canada, créant une arrivée massive de demandeurs d’asile aux aéroports et par le fait même, pérennisant le phénomène de Roxham. Cela n’est évidemment pas la faute des gens qui procèdent selon les règles du jeu qu’on leur a données; c’est la faute du gouvernement fédéral qui a complètement détourné une filière d’immigration, avec les conséquences que nous connaissons sur le Québec. L’effet tangible sur le français est que jamais dans toute l’histoire du Québec notre langue aura décliné et reculé aussi rapidement : rappelons que presque un allophone sur deux s’intègrera à l’anglais. C’est donc le summum du ridicule de voir le premier ministre s’autoféliciter et parler de fierté d’être celui qui en fait le plus pour le français depuis René Lévesque, alors que les livres d’histoire retiendront sans l’ombre d’un doute qu’il aura été le premier ministre qui aura vu le déclin le plus important du français de toute l’histoire du Québec, un recul qui découle d’abord de son propre aveuglement volontaire. L’impact sur la langue est indéniable : on ajoute à l’écosystème linguistique montréalais un groupe d’allophones et d’anglophones équivalent en population à la ville de Sherbrooke, et ce à chaque 5 ans. Un autre sujet qui n’est toujours pas amené avec transparence est l’impact sur les services. Dans certaines des écoles de ma circonscription, le tiers des classes sont des classes d’accueil pour des immigrants qui souvent ne maitrisent pas le français. Cela veut dire qu’une bonne partie des ressources de l’école est dirigée vers l’adaptation à une vague migratoire inédite. C’est aussi le cas en santé et pour les organismes communautaires qui, sous le couvert de l’anonymat, nous disent qu’ils ont largement excédé leur capacité à livrer et qu’ils ne voient pas comment ils vont réussir. Certains ont eu le courage d’en parler publiquement et nous avons appris, il y a quelques jours, que 40% des dormeurs dans certains refuges pour sans-abri sont des immigrants. Ce genre de situation est indigne de ce que le Québec a à offrir en matière d’intégration et est uniquement le résultat d’une absence de planification dans le mépris complet de notre capacité d’accueil. Comme le disait l’ambassadeur du Danemark à l’Union européenne pour expliquer la raison pour laquelle le Danemark a complètement changé son fusil d’épaule en immigration en décidant de limiter ses seuils : le Danemark avait le choix entre conserver le modèle d’État-providence avec des services à la population, ou abandonner ce modèle pour consacrer toutes les ressources à accueillir un nombre illimité de personnes dont l’intégration ne se fait pas facilement dans la société danoise. Les Danois ont fini par choisir de maintenir les services à la population en ayant une immigration en proportion de leur capacité d’accueil. Le même dilemme se pose au Québec et seul le Parti Québécois a le courage d’aborder cette question de manière transparente. Il y a une hypocrisie dans une partie des élites médiatiques et d’affaires qui consiste à éviter par tous les moyens de nommer ces constats, dans un désir de bien paraître, de signaler sa vertu ou simplement d’échapper à toute critique et intimidation idéologique. Cette hypocrisie consiste également à véhiculer des mensonges comme celui que la hausse des seuils mènera à une solution à la pénurie de la main d’œuvre, alors qu’il n’y aucune donnée au soutien de cette affirmation qui a été largement démentie par de nombreux économistes. La raison est simple : en faisant venir un nouveau travailleur, on fait aussi venir un consommateur, qui aura des besoins comme tout le reste de la population. L’effet macroéconomique, au final, est donc nul, peut-être même négative lorsqu’on considère la main d’œuvre nécessaire à la construction de nouveaux logements et pour offrir de nouveaux services d’accueil. À ce titre, la CAQ souscrit à ce mensonge dans la planification de l’immigration qu’elle a présenté cette semaine. Le Parti Québécois est dédié à donner l’heure juste sur cette question, comme sur tous les autres sujets. Même si une frange très minime de la population tente d’imposer un agenda idéologique en accablant d’intolérant ou de raciste toute personne qui nomme publiquement ces dynamiques et pose des questions sur nos politiques publiques. On le voit dans le reste du Canada : les mêmes questions se posent et les réponses sont encore plus vigoureuses. Il est temps qu’on se donne un espace de réflexion objectif, avant que les conséquences de ces mauvaises politiques s’aggravent davantage. J’ai eu l’occasion de le répéter à de nombreuses reprises, mais le débat ici que nous amenons en est un sur le modèle et les politiques publiques en matière d’immigration. Il n’a rien à voir avec les néo-Québécois individuellement, pour qui nous souhaitons tous qu’ils puissent s’épanouir et réussir l’aventure québécoise. Je l’ai dit durant la campagne électorale et je vais le redire ici pour que ce soit très clair : il n’y a AUCUN lien entre le nombre de personnes que nous souhaitons accueillir et notre niveau d’ouverture. Ce qui importe, c’est la manière dont nous accueillons les gens et les opportunités que nous leur donnons de se sentir un jour pleinement Québécois, pleinement chez eux. C’est ce que le Parti Québécois vise et nous devons nous donner un modèle durable à long terme pour y arriver, tant pour la société d’accueil que pour les gens qui la joignent.