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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Au cinéma : Anatomie d'une chute, par Guilhem de Tarlé

    Critique du film Anatomie d'une chute - AlloCiné

     

    Festival de Cannes 2023 :  Anatomie d’une chute, un film français de Justine Triet, avec Milo Machado Graner ( Daniel, 11 ans, malvoyant), Sandra Hüller (Sandra, sa mère), Swann Arlaud (l’ami et avocat de Sandra) et Antoine Reinartz  (l’avocat général).

    Anatomie d’une chute… Avec cette réalisationJustine Triet  a obtenu la Palme d’or au Festival de Cannes 2023, ce qui aurait pu la faire chuter tellement elle accompagna cette distinction d’une déclaration politique gauchisante… mais c’est vrai que de ce côté sinistre tout est permis… Imaginez qu’au lieu d’évoquer « l’exception culturelle française » elle ait parlé de « préférence nationale culturelle »… cette locution dite « d’extrême droite » lui aurait fermé définitivement l’accès aux médias et à Cannes.

    La palme d’or au festival de Cannes est une raison suffisante pour un beau-frère de refuser d’aller voir ce film, auquel l’un de ses neveux a pourtant participé…

    Il aurait tort, surtout, parce que malgré sa longueur, 2h30 – et sans doute la fin aurait pu être écourtée –, ce long-métrage vaut la peine, et pourrait s’inscrire dans mon panthéon cinématographique, catégorie « procès ». j’avais apprécié Saint Omer, en début d’année, mais je me souviens particulièrement, il y a soixante ans – « je vous parle d’un temps » - d’un film magnifiquement interprété par Pierre Brasseur, les Bonnes causes, dont j’ai toujours retenu la morale : il n’y a que de bons avocats !

    Je laisse la question en suspens en vous appelant à la barre au procès de Sandra.

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  • Sur le blog ami de la Couronne : La sœur de Madame la Comtesse de Paris, attend un heureux événement pour cet été.

    Le comte Jean d’Haussonville et son épouse Maria-Magdalena, sœur de Madame la Comtesse de Paris, attendent leur 3ème enfant pour le début de l’été.

    Très proche de sa sœur et de son beau-frère le prince Jean de France, Maria Magdalena de Tornos y Steinhart a épousé le 26 août 2017, le comte Jean d’Haussonville, à Vienne, en Autriche. Aujourd’hui, le comte et la comtesse d’Haussonville habitent une demeure près du château de Chambord et son déjà les heureux parents de deux fils jumeaux, Alfonso et Drogo, nés le 28 septembre 2018.

     

    Le blog de la Couronne adresse toutes ses sincères félicitations au comte et à la comtesse d’Haussonville et leurs souhaite beaucoup de bonheur pour les semaines à venir.

  • Claude Lévi-Strauss à propos des « idées de la Révolution »

     

    Publié le 3 juillet 2017 - Actualisé le 1er octobre 2018

    « La révolution a mis en circulation des idées et des valeurs. On peut toutefois se demander si les catastrophes qui se sont abattues sur l'Occident n’ont pas trouvé aussi là leur origine. On a mis dans la tête des gens que la société relevait de la pensée abstraite, alors qu'elle est faite d'habitudes, d'usages, et qu'en broyant ceux-ci sous les meules de la raison, on réduit les individus à l'état d'atomes interchangeables et anonymes. »  ■ 

     

    Claude Lévi-Strauss 

    De près et de loin, entretiens avec Claude Lévi-Strauss par Didier Eribon, Odile Jacob, 1988 ; rééd. 2008.

  • Où Léon Bloy (avril 1914) donne une assez exacte description de notre chienlit

    Léon Bloy (1846-1917)

    Publié le 27 mars 2017 - Actualisé le 2 octobre 2018 

    « Atrophie universelle des intelligences, avachissement inouï des caractères, exécration endémique de la Beauté et de la Grandeur, obsèques nationales de toute autorité humaine ou divine, boulimie furieuse de jouissances, destruction de la famille et vivisection de la patrie, moeurs de cochons enragés, empoisonnement systématique de l'enfance, élection de chenapans ou de goîtreux dans les cavernes de la politique ou sur le trottoir des candidatures, etc., tels sont les fruits de l'arbre de la Liberté ».

            

    Léon Bloy, avril 1914

  • Aux Mercredis de la NAR : #75 - David CAYLA pour son livre ”Populisme & néolibéralisme”.


    Docteur en économie, membre du collectif “Les économistes atterrés”, David Cayla enseigne l’économie à l’université d’Angers. Avec Coralie Delaume, il a publié en 2017 La fin de l’Union européenne puis L’économie du réel en 2018. Son nouvel ouvrage, Populisme et néolibéralisme plonge au cœur de deux réalités polémiques qu'il importe d'analyser en toute rigueur et de mettre en relation.

    Le populisme n’est pas un simple phénomène électoral. C’est un mouvement de défiance envers les élites qui répugnent à intervenir dans l’économie. C’est aussi une protestation contre la croissance des inégalités.

    Cette défiance et cette protestation sont liées au néolibéralisme, qu’il importe de définir précisément si nous voulons en sortir sans sacrifier nos libertés.

  • Général Soubelet : « La solution pour notre pays est simple : restaurer l’ordre et l’autorité ».

    Pouvez-vous nous décrire l’insécurité en France ? Cette dernière est-elle chiffrable ? Sommes-nous entrés dans une ère d’incivilité palpable ? Les Français sont-ils en danger dans leur propre pays ?

    L’insécurité dans notre pays est omniprésente.

    Elle prend des formes diverses selon les territoires et elle est ressentie très diversement en fonction du niveau de délinquance réel subi par la population. Dans les zones les plus criminogènes, la banalisation de la délinquance violente est devenue la règle. Prenez le cas de Marseille : qui s’étonne de ces tueries récurrentes ? Alors qu’il s’agit de terribles drames.

    Des chiffres existent à partir de la constatation des crimes et délits par les forces de sécurité, police et gendarmerie nationales. Mais ils ne sont pas le reflet fidèle de la réalité car beaucoup de faits relatifs à l’insécurité ne sont jamais signalés pour des raisons très diverses. On appelle cela le « chiffre noir » et personne n’est en mesure d’en évaluer le volume.

    Nous ne sommes pas rentrés dans une ère d’incivilités, mais il est vrai qu’elles sont quotidiennes et de plus en plus difficilement supportables. Le constat est que les comportements individuels sont désormais marqués par une absence quasi totale de retenue et la disparition des règles élémentaires de politesse et d’attention aux autres, parfois même au nom de la liberté individuelle.

    C’est le résultat d’une société dans laquelle l’individualisme a pris le pouvoir en raison de la quasi-disparition des standards éducatifs et de la notion d’autorité.

    Les Français ne sont pas plus en danger dans notre pays qu’ils ne le sont ailleurs ou bien qu’il y a vingt ans. Cependant, le niveau de violence a beaucoup augmenté et les faits divers sont devenus le carburant des médias, ce qui crée un sentiment général de danger. En revanche, il est clair que dans certaines zones du territoire, les Français qui y résident sont réellement en danger en raison des activités des trafiquants et de leur absence du respect de la vie.

     

    En 2021, qu’est devenu le rôle de la police en France ? Les forces de l’ordre constituent-elles le premier rempart face au chaos ? Si oui, quelles sont les principales difficultés que ces dernières rencontrent dans l’exercice de leur mission ? Finalement, sommes-nous dotés d’une police forte dans la France de 2021 ?

    Le rôle des forces de sécurité n’a jamais varié. Il est de protéger les Français. Mais il est vrai que, parfois, le pouvoir politique déstabilisé voire désemparé face à certaines situations inédites leur fait jouer un rôle qui peut prêter à confusion.

    Mais les femmes et les hommes qui protègent les Français sont, sauf rares exceptions, totalement imprégnés de l’importance de leur mission et s’y consacrent avec énergie et dévouement. Ils constituent, à n’en pas douter, un pilier stabilisateur et régulateur de notre société. Une des difficultés qu’ils rencontrent est de servir d’exutoire pour certains Français, d’être pris pour des cibles et injustement critiqués par une partie de la population. Acclamés un jour et jetés aux chiens le lendemain en raison de mensonges ou d’exagérations finit par peser sur leur moral.

    Mais la principale difficulté est la capacité de réaction et de traitement de la Justice, et cela n’est pas une critique mais un constat. Depuis des années, nous sommes quelques uns à dire que la priorité doit être donnée à la Justice. Non seulement en termes de moyens, mais également de méthodes et de conception de la sanction.

    Nos forces de sécurité, police et gendarmerie sont des institutions fortes par la qualité de celles et ceux qui les composent. Ils ne sont, à mon sens, pas suffisamment protégés par l’État dont c’est le devoir et trop facilement mis en cause pour faire du buzz et créer des polémiques inutiles. Ce contexte général rend le quotidien des forces de sécurité très difficile.

     

    La police n’est-elle efficace que lorsque la Justice est son alliée ? Beaucoup ont le sentiment qu’un fossé profond s’est creusé entre l’action policière et l’action judiciaire, comment l’expliqueriez-vous ? Pourquoi de plus en plus de policiers se plaignent d’une justice inefficace ? Une action commune et conjointe entre ces deux institutions est-elle envisageable ?

    Mon analyse est que les forces de sécurité ont toujours travaillé en bonne coopération et complémentarité avec la Justice.

    Bien sûr, il arrive que, ponctuellement, des décisions judiciaires surprennent, dérangent et parfois révoltent les policiers et les gendarmes. Mais ça n’est pas la règle.

    Il peut y avoir, ici ou là, des dysfonctionnements, mais ils tiennent essentiellement à la nature humaine. La vraie difficulté concerne les moyens insuffisants accordés à la Justice depuis les trente dernières années, et ce retard n’est pas dû aux magistrats mais aux responsables politiques qui ont été sourds aux nombreux avertissements et mises en garde de l’appareil judiciaire.

    Certains se plaignent parce que les décisions rendues par certains magistrats ne sont pas à la hauteur de leurs attentes, de l’énergie consacrée et des risques qu’ils ont pris pour présenter des délinquants à la Justice. C’est humain. Mais il faut dire que ces décisions sont rendues en raison d’une situation locale parfois compliquée : pas de place dans les établissements pénitentiaires, pas de possibilité de peines alternatives, pas de structures d’accueil pour les mineurs, par exemple.

    Mais dire que la Justice est laxiste n’est pas conforme à la réalité car les peines prononcées depuis plusieurs années sont en moyenne plus sévères.

    La seule action qui serait utile pour la sécurité de notre pays serait de revoir totalement le mode de fonctionnement de notre appareil judiciaire et de modifier notre conception de la peine, car priver de liberté n’est pas toujours la réponse adéquate.

    Une telle révolution résoudrait la quasi-totalité des problèmes que nous rencontrons depuis 25 ans. Et je suis convaincu qu’elle est nécessaire.

     

    Terrorisme, délinquance, trafic de drogue, quels sont les grands risques de demain ? Par quels moyens politiques pourrait-on refaire de la France un pays réellement sûr ? La mondialisation, et l’immigration qui va de pair, jouent-elles un rôle central dans l’explosion de la délinquance en France ?

    Deux dangers majeurs menacent la cohésion de notre société.

    Le premier, c’est la perte de contrôle de certaines parties de notre territoire en raison des trafics qui s’y déroulent. Ces trafics représentent, annuellement, des milliards d’euros, et cela explique que des bandes organisées affrontent les forces de sécurité pour en garder la maîtrise.

    C’est un enjeu important, car des millions de Français vivent dans ces territoires, sont maltraités et attendent une réaction de l’État qui ne vient pas.

    Le deuxième danger est l’islamisme, qu’il prenne une forme violente ou pas, car le péril est identique.

    Nous devons lutter contre cette idéologie mortifère et irrespectueuse de la dignité de chaque être humain.

    C’est un enjeu majeur et il est déjà bien tard pour réagir.

    Quant aux questions d’immigration et de mondialisation, elles ne sont pas un vrai danger en elles-mêmes. C’est le laisser-faire, l’inertie ou le dogmatisme qui sont dangereux. Ces thèmes sont devenus des leitmotiv parce que la classe politique ne s’en est pas emparée pour les traiter avec pragmatisme. Mondialisation et immigration doivent être maîtrisées avec une vision et une méthode. Cela nous éviterait de subir et d’avoir une politique de rafistolage incohérente.

    La vraie solution pour notre pays est simple. C’est la restauration de l’ordre et de l’autorité. Il suffit d’appliquer les lois existantes sans avoir peur de déplaire à tel ou tel minorité ou groupe de pression de quelque nature qu’il soit.

    Mais pour cela, il faut de la hauteur de vue, de la lucidité et du courage pour décider et assumer.

     

  • Islam et féminisme (2/3), par Annie Laurent

     

    Annie_Laurent.jpgLe jeudi 16 juin dernier, nous donnions ici-même le premier texte de cette série de trois que consacre Annie Laurent au thème Islam et féminisme. Vous pouvez le retrouver ici :

    Islam et féminisme (1/3), par Annie Laurent

    Voici, aujourd'hui le deuxième texte de la série, que viendra conclure celui que vous pourrez lire demain...

    François Davin, Blogmestre

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    Nayla Tabbara, Zeina El-Tibi et Asma Lamrabet constatent la stagnation et le déclin de la condition féminine en Islam, mais elles refusent d’en imputer la responsabilité aux textes fondamentaux de cette religion.

     

    HOMME ET FEMME : MÊMES DROITS, MÊMES DEVOIRS ?

    N. Tabbara : « Si l’on prend la peine de revenir aux sources de l’islam, on constate que le Coran s’adresse aussi aux femmes à une époque et dans un contexte où elles avaient rarement une voix » (L’islam pensé par une femme, Bayard, 2018, p. 88). L’auteur cite un verset coranique où Dieu parle « aux croyants et aux croyantes » en énumérant les pratiques vertueuses qui vaudront à chacun « un pardon et une récompense sans limites » (33, 35). Sur ce plan, il y a effectivement égalité entre hommes et femmes, les uns et les autres étant appelés à « gagner » le paradis (cf. aussi Coran 4, 124 ; 9, 72 ; 16, 97).

    Cependant, souligne l’islamologue libanais Ghassan Ascha, la description coranique du paradis réserve les jouissances sexuelles aux seuls hommes qui y disposeront de « houris ». Il cite plusieurs versets explicites sur ce thème (78, 31-33 ; 40, 54-58 et 70-74 ; 56, 10-22 et 35-38 ; 52, 19-20 ; 37, 48-49 ; 44, 51-55 ; 38, 49-53 ; 2, 25 ; 3, 15 et 4, 57). Mais rien n’est prévu dans ce domaine pour les femmes qui accèderont au paradis. Cet auteur mentionne aussi un hadîth attribué à Mahomet, selon lequel « l’enfer est surtout peuplé de femmes » (Du statut inférieur de la femme en Islam, L’Harmattan, 1987, p. 31-33).

    Qui sont les houris ? « Au sein de l’exégèse classique, on trouve une pléthore de représentations fantasmagoriques des hûr décrites comme des femmes belles, chastes et jeunes, dont la seule fonction est l’accouplement continuel avec des hommes venus au paradis dans le seul but d’avoir des relations sexuelles éternelles » (A. Lamrabet, Islam et femmes. Les questions qui fâchent, Gallimard, 2017, p. 125-129).

    Peut-on dès lors approuver Z. El-Tibi lorsqu’elle écrit : « Aucune religion ne s’est préoccupée de la femme et ne lui a donné autant d’importance que l’Islam » (La condition de la femme musulmane, Cerf, 2021,p. 46) ? Ou encore : « Le Coran fait l’éloge de nombreuses personnalités féminines » (ibid., p. 51) ? Comment comprendre alors la marginalisation des femmes dans le texte sacré de l’islam ? A l’exception notable et mystérieuse de Marie dont une sourate, la XIXème, s’intitule Mariam, toutes les femmes dont il y est question sont anonymes. Par exemple : l’épouse du pharaon (66, 11), la reine de Saba (27, 32), dont les noms, Assia et Bilqîs, ne sont indiqués que par des historiens.

    Z. El-Tibi : « Pour l’Islam, les droits et les devoirs sont les mêmes pour les hommes et pour les femmes, et toute la question est de savoir comment ces prescriptions sont respectées dans la pratique » (ibid., p. 21).

    Elle appuie son affirmation sur deux intellectuels musulmans contemporains :

    • Qassim Amîn, juriste égyptien du XIXème siècle, pour lequel « la charia a été la première loi à donner l’égalité à l’homme et à la femme », cet auteur affirmantque « la corruption [est venue de l’extérieur], avec des pratiques tirées des usages coutumiers » (ibid., p. 41).
    • Mustapha Cherif, universitaire algérien, pour qui « l’essentiel des dérives relatives à la condition de la femme a des causes sociologiques et non point religieuses » (ibid. p. 41).
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    L’héritage, un exemple d’inégalité juridique

    La question de l’héritage fait l’objet d’une prescription coranique précise : « Quant à vos enfants, Dieu vous ordonne d’attribuer au garçon une part égale à celle de deux filles » (4, 11).

    Pour Z. El-Tibi, cette disposition ne doit pas être comprise comme inégalitaire. « Il est notable que cette situation résulte d’un esprit d’équité, c’est-à-dire de la juste appréciation de ce qui est dû à chacun selon ses devoirs ». S’appuyant sur le juriste Ghazali (1058-1111), elle précise : « Il est normal que la femme n’ait que la moitié de la part d’un homme dans la mesure où son époux doit subvenir à ses besoins et lui offrir un douaire (dot) » ; puis elle commente : « Les textes doivent toujours être lus en tenant compte des finalités supérieures ». Elle admet cependant la nécessité de réformer cette règle pour tenir compte des situations réelles (op. cit., p. 88-92), imitée en cela par N. Tabbara (op. cit., p. 118-123).

    Telle est aussi la position d’A. Lamrabet qui, pour sa part, va jusqu’à affirmer qu’« avec la révélation du Coran, les femmes ont eu pour la première fois le droit à l’héritage […]. En octroyant ce droit, inconnu dans les autres civilisations, l’islam a initié la reconnaissance des droits juridiques des femmes, une première dans l’histoire de l’humanité » (op. cit., p. 143). Or, selon le sociologue marocain Mohammed Ennaji, aucune preuve historique n’atteste cette affirmation (Le corps enchaîné. Comment l’islam contrôle la femme, éd. La croisée des chemins, 2018, p. 50).

    L’universitaire tunisienne Hela Ouardi relate une situation d’exception qui suscite le doute sur l’authenticité de l’inégalité successorale : le calife Omar, premier successeur de Mahomet, a réservé à sa fille Hafsa l’intégralité de son patrimoine, au détriment de ses fils. L’auteur s’interroge : « Omar enfreint-il la loi coranique ? […] Ce serait tout de même bizarre de sa part, lui qui est si intraitable sur l’application des lois divines ! Dès lors, de deux choses l’une : soit ce verset n’existait pas du temps d’Omar et donc il serait apocryphe, soit la loi divine concernant l’héritage des filles n’était pas du tout considérée comme un impératif absolu mais plutôt comme une règle par défaut, susceptible d’être modulée par le testament du légataire » (Les Califes maudits, t. III, Albin Michel, 2021, p. 91).

    Quoi qu’il en soit, en 2017, El-Azhar s’est formellement opposée à un projet de loi tunisien prévoyant la reconnaissance de l’égalité successorale (cf. PFV n° 84). L’institution égyptienne, qui prétend assumer une fonction magistérielle, a ainsi rejoint les adeptes de ceux pour lesquels le caractère explicite de la mesure relative au partage de l’héritage interdit qu’elle soit abolie ou amendée, observe Razika Adnani, philosophe franco-algérienne, citant le téléprédicateur Youssef El-Qaradaoui, militant influent des Frères musulmans, pour lequel annuler ou remplacer la charia reviendrait à « donner à l’être humain le droit de corriger Dieu et de critiquer ses règles » (« Égalité dans le partage successoral, qu’est-ce qui gêne les musulmans ? », Econostrum-Info, 3 septembre 2018).

    R. Adnani rappelle cependant que « l’abrogation est une pratique qui n’est pas étrangère à l’islam. Elle a été pratiquée dès le début de son histoire ». Alors, poursuit-elle, pourquoi ne pas y recourir lorsque des principes adaptés à la culture des premiers siècles de l’islam posent problème aujourd’hui ? La complaisance de certaines musulmanes en ce domaine inspire cette réflexion à la philosophe : « N’est-ce pas que le dominé [la femme] se rallie parfois au dominant [l’homme], souvent pour obtenir quelques privilèges personnels ? », ce qui « renforce ainsi sa propre domination » (ibid.).

     

    HOMMES ET FEMMES DANS LE MARIAGE

    Le mariage est le cadre approprié pour l’exercice de la supériorité masculine, comme le précise le Coran : « Admonestez celles dont vous craignez l’infidélité ; reléguez-les dans des chambres à part et frappez-les. Mais ne leur cherchez plus querelle si elles vous obéissent » (4, 34).

    En outre, une fois mariée, la femme ne s’appartient plus ; elle doit se tenir en permanence à la disposition de son époux. « Vos femmes sont pour vous un champ de labour. Allez à vos champs comme vous le voudrez » (2, 223). Ce verset renvoie au sens premier du mariage en islam, tel que l’exprime le mot arabe nikâh d’où a été forgé le verbe « niquer » en français. « Le nikâh, c’est le coït transcendé », écrit l’islamologue tunisien Abdelwahab Bouhdiba (La sexualité en islam, PUF, coll. Quadrige, 1975, p. 24). Le mariage est un contrat juridique qui a pour objet de rendre licite l’acte sexuel. Sur ces sujets, cf. A. Laurent, L’Islam, pour tous ceux qui veulent en parler (mais ne le connaissent pas encore), Artège, 2017, p. 150- 153 et 159-165.

    Tout cela n’empêche pas A. Lamrabet d’assurer : « Le Coran décrit le mariage comme un pacte solennel “lourd de sens” entre deux partenaires égaux » (op. cit., p. 70). Il n’est pourtant valide que si le consentement de l’épouse est donné par son tuteur légal (walî) qui ne peut être qu’un homme, condition qui n’est pas requise de l’époux.

    D’après elle, ce sont les compilations du fiqh (droit jurisprudentiel) classique qui ont inscrit le mariage dans « une logique de domination », reflet de la culture patriarcale. « C’est au nom d’une lecture de la religion asservie à l’autoritarisme politique qu’on a fait croire aux musulmanes qu’elles devaient être asservies à leurs époux […]. Accepter ces notions d’obéissance et de soumission des femmes dans le mariage c’est accepter de cautionner l’instrumentalisation idéologique du message spirituel dont la principale finalité est de libérer l’être humain, homme ou femme, et de lutter contre les oppressions quelles qu’en soient les origines » (ibid., p. 72).

    Permission polygamique

    Après avoir affirmé que « la polygamie a été pratiquée dans la plupart des sociétés anciennes », Z. El-Tibi souligne que le Coran limite cette forme de mariage à quatre femmes, à condition de les traiter avec équité (4, 3 ; 4, 129), et elle la justifie par la nécessité de ne pas abandonner les orphelins qui avaient perdu leur père à la guerre (4, 3). « C’est, dans ce contexte précis que le verset tolère l’ancienne coutume de la polygamie pour des raisons exceptionnelles et d’intérêt général. S’il n’y a pas de telles raisons, la polygamie n’est pas admise car elle ne doit pas chercher à satisfaire des convenances personnelles. Mais elle peut aussi répondre à des situations précises, par exemple si l’épouse est victime d’une maladie qui la rend incapable de mener une vie conjugale normale ou d’avoir des enfants » (op. cit., p. 70-71). Quant à Mahomet, s’il « prit, souvent symboliquement, plusieurs épouses [c’était] pour des raisons de haute politique », raisons que cet auteur n’explique pas (ibid., p. 107).

    Un réformiste contemporain, Mahmoud Taha, philosophe soudanais (cf. PFV n° 66), présente ainsi, dans son livre Le second message de l’islam (1967), la raison historique invoquée par les musulmans qui ont recours à une interprétation contextuelle du Coran sur ce sujet : « Si la monogamie n’a pas été immédiatement imposée par l’islam, c’est parce qu’à l’époque le nombre de femmes excédait nettement celui des hommes à cause des guerres qui décimaient les rangs de ces derniers. En autorisant la polygamie limitée, le Coran assurait une protection aux femmes qui seraient autrement demeurées sans protection faute d’un mari » (cité par Jean-René Milot, Égalité hommes et femmes dans le Coran, Médiaspaul, 2009, p. 117).

    Cette localisation dans le temps et l’espace ne permet pas de considérer la polygamie comme un progrès dans l’histoire humaine. Selon la Bible et le Coran, le premier couple était d’ailleurs monogame.

    Tout cela n’empêche pas Z. El-Tibi d’assurer que « l’islam a permis le passage de la famille patriarcale, dans laquelle la femme n’avait aucun droit, à la famille conjugale, dans laquelle elle est une moitié du couple » (op. cit., p. 45). Or, observe le journaliste franco-algérien Slimane Zéghidour, « en admettant la polygamie (polygynie devrait-on dire car seul l’homme peut disposer de plusieurs conjointes) à l’instar du judaïsme – jusqu’à quatre épouses concomitantes -, et en autorisant le mari à répudier unilatéralement les indésirables, l’islam ignore tout simplement la notion de conjugalité, si fondamentale dans le christianisme » (Le voile et la bannière, Hachette, 1990, p. 13).

    C’est en effet l’enseignement du Christ qui a institué le mariage monogame et sacramentel, comme cela est rapporté dans l’Évangile (cf. Mt 19, 4-6 ; Mc 10, 6-9).

    Tout en exprimant leur préférence pour la monogamie, les trois intellectuelles musulmanes justifient la pratique du mariage polygame ou portent sur elle des regards accommodants,

    A. Lamrabet : « Le verset qui parle de la polygamie est l’exemple type des versets conjoncturels spécifiques au contexte de l’époque et qui ont accompagné, en douceur, la révolution des mœurs sociales de l’Arabie au moment de la révélation coranique […]. Il s’agit là non point d’un verset législatif éternel mais d’une permission donnée afin de remédier à une situation sociale contraignante ». Pour elle, l’évidence saute aux yeux : « La peur de l’iniquité interdit la polygamie et comme l’équité entre épouses y est inapplicable, celle-ci devient de fait très improbable à concrétiser » (op. cit., p. 75-77).

    N. Tabbara : « Pour ne pas introduire une rupture radicale insurmontable dans les habitudes sociales du temps de la Révélation, le Coran aurait usé de psychologie en limitant la pratique polygame et par le nombre et par les conditions pour, graduellement, faire comprendre que Dieu veut la monogamie » (op. cit., p. 109-110).

    Sur ce point, G. A

  • Essais non conformistes : D'une colonisation l'autre - Vers la guerre civile, d'Emil Darhel

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    Editions L'Aencre, 126 pages, 18 euros 


    Emil Darhel défend avec ce premier essai la thèse suivante : la population française est en voie de disparition et cet ethnocide se fait avec la complicité voire la bénédiction de ses élites. La France a en effet connu un certain nombre de transformations démographiques majeures qui sont immensément plus graves qu'on ne le fait croire, et le "wishful thinking", utilisé abondamment par les élites médiatico-politiques pour apaiser les peurs, perd peu à peu en efficacité face au réel. L'auteur montre comment l'histoire récente de notre pays a permis à cette situation catastrophique de s'installer avec l'approbation d'une population françaises à qui l'on ment effrontément depuis des décennies.La vérité doit être dite pour que les décisions qui s'imposent soient prises au plus vite.

     « Une légende particulièrement tenace voudrait que la France soit une terre de mélange depuis des siècles. C’est totalement faux »

     

    Que nous apprend votre livre ?

            Que les Français sont dans une situation particulièrement pénible : ils baignent dans le formol depuis des décennies. C’est assez confortable a priori. Ils sont gentiment bercés par le complexe médiatico-politique. Mais ce formol est un peu particulier… Au lieu de les préserver en tant que peuple, il les fait disparaître au profit d’autres peuples. L’écrivain Renaud Camus parle de “grand remplacement”. L’expression est particulièrement bien trouvée. Mon livre veut faire sortir nos compatriotes de leur état comateux. Les informations réunies dans D’une colonisation l’autre concernant la démographie, la criminalité, les intentions plus ou moins assumées des partis politiques traditionnels, etc. sont jusqu’à présent et pour la plupart d’entre elles restées hors de portée du grand public. Pourtant, lorsqu’elles sont recoupées, on peut voir quel avenir se dessine pour notre pays, et il est loin d’être “désirable”, si je peux me permettre cette allusion au slogan ringard d’une candidate socialiste...

    L’actualité semble apporter de l’eau à votre moulin…

            Tout à fait : entre Houria Bouteldja, porte-parole du parti des Indigènes de la République, qui nous dit que les Blancs ont tout intérêt à lécher les babouches des nouveaux arrivants car ces derniers ne se priveront pas, quand ils en auront le pouvoir, de faire payer les premiers pour toutes leurs exactions (lesquelles ? on se le demande encore !), et Rokhaya Diallo, chroniqueuse pour la télévision, qui n’y va plus par quatre chemins et qui affirme à la télévision (sur France Ô le 11 octobre dernier) que “lorsqu’un pays s’interroge autant sur ce qu’il a été, c’est qu’il sent qu’il est en train de changer et que le rapport de force est en train de s’infléchir”, nous ne sommes plus dans le délire paranoïaque de suprémaciste blanc…

    Reprochez-vous aux néo-français leur manque flagrant d’intégration ?

            C’est une question à double tranchant… On peut effectivement déplorer leur manque d’intégration. D’un bout à l’autre de l’échiquier politique, on ne parle que de cela en insistant sur le fait que le fameux “modèle d’intégration à la française” ne fonctionne plus. On notera d’ailleurs que, là encore, c’est la faute des Français de souche et non celle des immigrés si ces derniers ne s’intègrent pas…  Mais on oublie systématiquement que ce modèle d’intégration ne peut fonctionner que si deux conditions sont remplies : il faut que les nouveaux arrivants aient la volonté de s’intégrer, mais il faut aussi et surtout que leur culture soit intégrable. Une légende particulièrement tenace voudrait que la France soit une terre de mélange depuis des siècles. C’est totalement faux. Mais les vagues récentes d’immigration de la fin du XIXe siècle et du début du XXe, beaucoup plus réduites que le tsunami actuel, remplissaient ces deux conditions. Aujourd’hui, la grande majorité des nouveaux arrivants n’ont pas la volonté de s’intégrer, mais – et c’est beaucoup plus intéressant à mon sens – ils n’en ont pas les moyens. Leur culture est insoluble dans la nôtre. Et comme ils sont très nombreux, ils sont de plus en plus revendicatifs. Faut-il le déplorer ? Je ne crois pas. C’est plutôt une chance pour nous ; il ne pourra pas y avoir de cinquième colonne. Il y a déjà deux camps : celui de mesdemoiselles Bouteldja et Diallo, et le nôtre. Malheureusement pour les indécis, ils devront choisir.

    Vous parlez de culture. Pensez-vous à l’Islam ?

            Pas seulement, mais il est évident que l’Islam est particulièrement problématique. Le plus étonnant, c’est que l’Islam a été perçu comme une menace depuis le VIIe siècle en Europe et dès 721 en France, avec la première grande bataille de notre histoire contre les musulmans à Toulouse. Aujourd’hui, nous devrions considérer cette religion comme une chance pour nous, mais elle n’est pas comme les deux autres grandes religions monothéistes. Tout est dans Le Coran. L’Islam est un projet de société. Les progressistes ne pouvant occulter les revendications toujours plus grandes des musulmans pour modifier en profondeur notre société, ils ont inventé le concept d’Islamisme. Seulement l’Islamisme n’existe pas, il n’y a que des musulmans. Le caractère ochlocratique [du grec “Okhlos”, foule, multitude, et “kratos”, pouvoir, autorité] des populations musulmanes fait qu’elles ne peuvent absolument pas s’intégrer à une population non musulmane et qu’il ne peut y avoir que deux solutions : soit la population indigène non-musulmane résiste et combat, politiquement d’abord, puis physiquement si cela ne suffit pas, et sa terre restera le Dar Al Kufr, “domaine des incroyants”, soit elle cède et sombre dans le Dar Al Islam, “la maison de la soumission”. Pour le moment, nous sommes dans le Dar al Harb, “domaine de la guerre”. C’est pour le moment un conflit de basse intensité, mais cela reste une guerre…

    Justement, la probabilité d’une guerre civile, que vous semblez anticiper, est-elle vraiment envisageable ?

            J’aimerais préciser que ce que je crains n’est pas ce que je souhaite. Mais effectivement, je pense que le contexte économique actuel ne fait qu’augmenter ce risque. Il n’y a qu’à voir la situation des immigrés en Grèce aujourd’hui… La plupart des Occidentaux n’ont pas vraiment de conscience nationale : “Peu importe ce qui se passe dans mon pays tant que ma vie personnelle n’en est pas affectée”. Quand ils ne manquent de rien, ils balaient les discours qui risqueraient de gâcher leur plaisir. C’est la raison pour laquelle aujourd’hui les Français s’accrochent encore aux programmes à la fois lénifiants et grotesques des candidats socialistes qui promettent de mettre au pas les marchés financiers, de créer des millions d’emplois aidés et d’abaisser l’âge légal de départ à la retraite… Les électeurs veulent y croire et sont prêts à ne pas accorder d’importance au reste du programme du Parti socialiste, c’est-à-dire le droit de vote des étrangers, les régularisations massives et le “changement de civilisation” cher à Madame Aubry… Quand le réel aura frappé, tout cela sera oublié. Certains en feront forcément les frais. Mais il n’est pas trop tard, et il suffit que certaines décisions soient prises pour que la disparition de notre civilisation soit évitée, et sans aucune violence. 

    Propos recueillis par Fabrice Dutilleul.

  • Mais qu’est-ce qu’un type pareil fait chez nous ?

               Kemi Seba (à gauche sur la photo ci dessous) est le fondateur du groupuscule noir ultra-radical et antisémite Tribu Ka. En 2006, sur son site, il avait notamment qualifié la France de "camp de concentration asphyxiant la dignité raciale de chaque peuple".

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             Un mois de prison ferme a été requis contre lui, le mardi  2 septembre à Paris, par le ministère public à son encontre (son groupuscule ayant été dissous en juillet 2006 par décret présidentiel, il était jugé pour diffamation raciale). Regrettant des "propos antisémites sous couvert d'antisionisme", le procureur de la République, Béatrice Bossard, a requis à l'audience une "sanction particulièrement sévère".
     
             Au cours du procès, deux avocats (Mes Patrick Klugman et Stéphane Lilti), ont demandé au tribunal de "mettre fin à ce barnum raciste", organisé par un prévenu qui ne cherche dans ces procès qu'"une nouvelle tribune" pour ses idées.
     
             La 17e chambre rendra sa décision le 7 octobre.

             Mais tout de même, ce fait tiré de l’actualité immédiate ne pose-t-il pas problème ? Ne doit-il pas nous interpeller quelque part (comme on dit dans le savoureux jargon….) ?

            A dire la vérité, comme nous préférons la fréquentation de Finkielkraut ou de Chateaubriand (ou d’autres, la liste n’est évidemment pas limitative…. !) aux élucubrations malsaines et nauséabondes de ce monsieur, nous devons avouer que nous ne passons pas notre temps en sa compagnie. Nous avons largement mieux à faire,  nous avons heureusement d’autres centres d’intérêts, et nous savons comment beaucoup mieux employer temps et loisirs qu’à les perdre avec un cinglé pareil…..

             Nous devons donc avouer très humblement ne pas savoir grand’chose sur ce monsieur ; ne pas savoir par exemple s’il a ou s’il n’a pas la nationalité française. Nous avons trouvé sur internet que, né à Strasbourg, le 19 décembre 1981, de parents ivoirien et haïtien, Kemi Seba, titulaire d'une capacité en droit, a adhéré en 1999 à la section française de l'organisation noire américaine Nation of Islam de l'extrémiste Louis Farakhan.....

             On sait, car c’est sa politique délibérée, que  la république donne généreusement la nationalité française à tout le monde, et surtout à n’importe qui. Il n’y a donc que deux solutions : soit monsieur Seba est légalement français, soit il ne l’est pas.

             Solution 1 : il n’est pas français. Alors ce n’est pas un procès qu’il faut lui faire. Notre justice est suffisamment engorgée et impuissante comme cela pour ne pas s’occuper de tous les fondus de l’univers. C'est d'une expulsion immédiate qu'il relève ! Affaire classée, affaire suivante …..

             Solution 2 : la république a donné la carte d’identité à ce monsieur. Il est donc un français légal, avec un rectangle de plastique dans sa poche. On sait bien que pour nous être français ce n’est pas avoir quelques grammes de plastique, de forme rectangulaire, sur soi. C’est se fondre dans un Héritage millénaire et accepter de le projeter dans l’avenir, de le continuer et de l’enrichir. Pour reprendre l’heureuse formule d’Hubert Védrine, que nous citons chaque fois que l’occasion s’en présente, c’est vouloir continuer l’histoire, continuer notre Histoire.

              Croit-on sérieusement que ce soit là le ferme propos de Kemi Seba ? Dans le cas où la république lui aurait follement accordé une nationalité dont, à peine gratifié, il montre, comme tant d’autres, qu’il n’est pas digne ? Dans ce cas-là, une seule solution : le déchoir de cette nationalité dont il montre par ses discours haineux qu’il ne sait pas, ne veut pas ou ne peut pas l’assumer. Des discours haineux mais aussi et surtout profondément, désolamment stupides oserons-nous dire, ce qui en un sens pourrait peut-être même être considéré comme encore plus grave ; et repoussant presque à l’infini les limites de cette débilité intellectuelle, de cette bêtise terrifiante dont on dit, à juste titre, qu’elle est la seule chose qui donne une idée de l’infini…

               La France, dit-il, est un "camp de concentration asphyxiant la dignité raciale de chaque peuple" ?. Eh bien, chiche, prenons le au mot et, vite, donnons lui la liberté, sortons le de cet enfer où il gémit et permettons lui de partir vite fait de cet endroit sinistre où il perd sa belle jeunesse ! Ne serait-ce pas une bonne politque, en même temps qu'un bon slogan: Liberté pour la tribu Ka et pour son fondateur !.....

  • Refus de nationalité pour ”port de burqa”...

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              Sur le site d'AOL, le 18 juillet, on pouvait lire un petit article consacré -dans la rubrique "Actualités"- au récent refus de nationalité opposé à une marocaine.

              Celle-ci portait en effet la burqa d'une façon ostentatoire, manifestant une "pratique radicale de la religion incompatible avec les valeurs essentielles de la communauté française, et notamment avec le principe d'égalité des sexes" (dixit le Conseil d'Etat).

                  L'article en question n'apportait en réalité rien de bien nouveau sur le sujet. Son seul "mérite" était en fait de rendre compte de certaines réactions de femmes musulmanes "d'une cité populaire de Saint-Denis". Et que pensent ces femmes ? Eh bien, majoritairement, elles sont contre ce refus. Et elles expliquent sans sourciller que, si pour elles mêmes elles n'ont pas fait le choix de la burqa, elles ne voient pas pourquoi on interdirait ce vêtement à d'autres. Le Conseil d'Etat est pour elles "à côté de la plaque" (merci pour lui...). Une certaine Hasna déclare, mi révoltée, mi désabusée: "c'est tellement pas ça !...", dans un style qui -n'en doutons pas- fera date dans l'histoire des Lettres françaises. "C'est une question de libre choix" renchérit même une certaine Malika....

                  Fort bien, n'en jetez plus, on a compris. En somme, pour ces personnes, les immigrés sont parfaitement fondés à se transporter avec armes et bagages dans un autre pays (la France en l'ocurrence) et à imposer à ce nouveau pays leurs moeurs, traditions et coutumes, sans se soucier le moins du monde de ce que pensent les autochtones. Elles invoquent, pour cela, le sacro-saint "libre choix".

                  Mais notre "libre choix" à nous, y ont-elles pensé, ne fût-ce qu'un instant ?

                  C'est au nom de ce "libre choix" que nous répondrons à "ces femmes d'une cité populaire de Saint-Denis" que nous ne voulons pas de burqa chez nous, et que -comme du reste la quasi unanimité de celles et ceux qui se sont exprimés sur le sujet- nous approuvons tout à fait la récente décision du Conseil d'Etat -qui n'est pas du tout "à côté de la plaque", selon nous...-

                   Et pourquoi ne voulons-nous pas de burqa ? Pas plus que d'excision, de charia, de polygamie ou autre.... ? Tout simplement parce que ces choses nous sont étrangères, étrangères à nos moeurs, à notre mentalité, à notre Histoire.... 

                   On remarquera -nous l'espérons- que nous ne nous référons en rien à de quelconques raisonnements, à l'on ne sait trop quelle(s) théorie(s), pour affirmer clairement et calmement cela. Qu'avons-nous, en effet, besoin d'idéologie(s), pour dire que nous sommes ce que nous sommes, et que nous voulons le rester. Sans que cela signifie le moins du monde de la haine ou du mépris pour les autres cultures.

                   Nous sommes des empiriques et des pragmatiques, pas des idéologues. Et nous constatons simplement que la France est située en Europe et pas en Asie ou en Afrique: cela ne veut pas dire que nous n'aimons pas l'Afrique ou l'Asie, cela veut simplement dire que la France est géographiquement située en Europe. Qu'elle est un peuple blanc (cela ne signifie pas qu'elle est supérieure ou inférieure: cela signifie simplement qu'elle est un peuple blanc). Que ses origines philosophiques et culturelles sont gréco-latines (cela ne veut pas dire que nous ignorons ou méprisons les autres cultures du monde: cela veut simplement dire que nos origines sont gréco-latines). Et que spirituellement nous sommes chrétiens (cela ne veut pas dire que nous méprisons les autres religions, cela veut simplement dire que nous sommes chrétiens...).         

                   On le voit, et il est fondamental qu'on le sache bien, nous ne plaçons donc pas le débat sur le plan des idéologies: nous n'avons pas envie d'être ni racistes ni anti-racistes; nous constatons, un point c'est tout. Sans aucune arrière-pensée, sans aucun jugements de valeurs. Nous constatons simplement ce que nous sommes, et nous n'en concevons ni gloire ni honte: nous recevons un héritage, et c'est tout. Et nous n'avons pas besoin, pour affirmer cette simple constatation, tirée de l'observation du réel, de prendre parti dans un débat biaisé et oiseux, qui n'est pas le nôtre.

                   Nous avons suffisamment expliqué pourquoi nous n'étions pas racistes (1) pour n'avoir pas besoin d'épouser la cause des pseudo anti-racistes: nous refusons tout simplement d'entrer dans un débat piégé entre tenants du racisme ou de l'anti-racisme; car ce débat, ce combat n'est pas le nôtre. Notre combat c'est la défense de l'identité française, non pas parce qu'elle est -ou serait- supérieure aux autres, mais parceque c'est la nôtre, tout simplement, et qu'elle nous convient, et que nous ne souhaitons pas en changer.

                   A la différence des révolutionnaires, nous n'avons pas de message universel à transmettre à l'Homme universel, qui n'existe pas et que nul n'a jamais rencontré ni ne rencontrera jamais; notre seul messsage est: nous sommes ce que nous sommes, et nous voulons le rester. Comme on dit: point barre!.....

    (1); voir les deux notes "Le piège du racisme" et "Pourquoi nous ne sommes pas racistes", dans la Catégorie "Anti racisme: la grande mystification".

  • LETTRES • Geneviève Dormann, bretteur charmant des idées reçues... Par Benoît Gousseau

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    En 2010, Politique magazine avait rencontré, chez elle, Geneviève Dormann pour un portrait. Nous le republions suite au décès de l’écrivain, survenu le 13 février. Il y a bien plus longtemps, nous nous souvenons, ici, que Geneviève Dormann avait déjà accordé un entretien à Pierre Builly et François Davin, pour le mensuel Je Suis Français. Selon Le Monde, « elle se disait  maurrassienne ». Nous n'oublierons pas Geneviève Dormann.  Lafautearousseau  •   

    Roger Nimier, qu’elle avait eu la chance de rencontrer dès ses débuts en littérature, lui avait prodigué un précieux conseil : « N’écris pas un livre pour obtenir un prix ou un succès de librairie. Rédige tes romans comme si tu écrivais une lettre à une seule personne, un ami à qui tu veux raconter une histoire ». De fait, c’est ce que fit la jeune Geneviève Dormann. Elle y acquit un style frais et direct traduisant un sens aigu de l’observation qui toucha le public et lui façonna, de surcroît, une notoriété de femme de lettres libérée des préjugés idéologiques de son temps. Son immense culture et l’abondance de ses lectures la conforta, par ailleurs dans un amour de la langue française jamais démenti. Ses lecteurs apprécièrent. Insolente, sensible, amusante, l’écrivain Dormann était né.

    C’est à son père, dit-elle, qu’elle doit son goût des livres. Grand mutilé de la Guerre 14-18, sénateur de la Seine, imprimeur, il la guida, complice, dans sa voracité pour l’importante bibliothèque familiale où elle puisa sans relâche parmi les grands classiques au premier rang desquels Balzac, et chez des modernes comme Colette, Léon Daudet et Marcel Aymé. Elle connut pourtant la dureté d’une éducation à la Maison de la Légion d’honneur au château d’Écouen, où elle forgea son tempérament de réactionnaire, celui d’une femme libre se rebellant contre des situations, non contre les institutions.

    Lecteur pris à témoin comme un confident

    Geneviève Dormann nous reçoit chez elle, dans la simplicité chaleureuse d’un appartement des beaux quartiers, tapissé de livres et niché à hauteur des toits de Paris. L’œil bleu pétille, la frêle silhouette se meut avec vivacité, la voix un peu rauque de fumeuse charme par son élégance pimentée de saillies. Des engagements, oui, elle en a eu, notamment dans les combats pour l’Algérie française, mais elle n’en a jamais encombré sa littérature. Des hommes, elle en eu aussi, mais elle n’en fit jamais un étendard d’émancipation féminine, elle qui éleva quatre filles en travaillant comme journaliste à Marie Claire et au Figaro magazine.

    Parmi une œuvre romanesque tonique et en prise avec son temps, il faut distinguer ce qui, en dehors de son immense succès, fut un coup de pied dans le panthéon républicain, Le Roman de Sophie Trébuchet, livre dans lequel elle remettait en cause la filiation de Victor Hugo. Non seulement elle s’y livrait à un sérieux travail de recherche autour des relations de la mère du poète et de l’Adjudant général La Horie, occultées par l’histoire officielle de la IIIe République, mais, avec la facétie heureuse qui la caractérise, fidèle à son style en pieds de nez éclairants, elle truffait son récit, tel un Alexandre Dumas, d’adresses spirituelles où son lecteur est pris à témoin comme un confident. En note dans ce roman historique de la meilleure veine, on peut lire : « Mme de Staël, une sorte de Marie-France Garraud de l’époque, mais en plus cultivée »… Ce n’est peut-être pas politiquement très correct, mais c’est assez réjouissant pour construire la trame d’un authentique style littéraire.

    Dans Mickey, L’Ange, roman de 1977, décrivant une rombière un peu arrivée, elle évoque « ce qu’on appelle une belle femme, tu vois, comme on dit un beau camembert ». Et sa fille est une sorte de Françoise Hardy à cheveux longs et jean avec « un petit nez en prise de courant » qui se fait alpaguer par un gentil garçon comme une pitance glanée par un Gabriel Matzneff au jardin du Luxembourg ou à la piscine Deligny. Certes, ses héroïnes ne sont pas des exemples de vertu, mais elles croquent la vie en la respectant. Elles vont de l’avant sans s’excuser d’être ce qu’elles sont… C’est au Bon Dieu d’être miséricordieux.

    Le malheur

    Ce qui la met en colère aujourd’hui, c’est l’état des lieux de l’Éducation nationale. En 1977, prévoyant ce qui allait suivre, elle mettait en scène un petit prof de français qui s’exaspérait des parents d’élèves « Cornec ou mes fesses… à la limite du langage articulé ». C’est un enseignant d’il y a trente ans et qui y croit encore, mais qui constate alors qu’avec un « dernier sous-fifre des PTT… tu perds tes nerfs, ton sang, ta moelle à expliquer que si son Joël, son Bruno ou sa Véronique a de mauvaises notes, ce n’est pas forcément parce que tu es un sadique furieux, mais parce que Joël a décidé de ne rien foutre, qu’il est incapable de suivre une leçon et qu’il serait plus heureux si on lui permettait d’aller garder les oies ». Et le malheur, selon les éclats jubilatoires d’une Geneviève Dormann plus impliquée dans son temps qu’il n’y paraît au premier abord, c’est qu’aujourd’hui, les choses étant ce qu’elles sont, l’élève inadapté à un système imbécile de collège unique ne s’appelle même plus Joël, mais Kevin ou Aziz et qu’il ne dispose même pas d’espaces verts pour garder des moutons à La Courneuve.

    Ce qui l’indigne au vrai, et là le ton se fait plus grave, c’est « l’aggravation de l’inculture, du côté des parents et l’abandon de leur mission du côté des enseignants, la vulgarité des médias, la soumission totale au marché d’éditeurs acceptant au nom du chiffre des ventes le massacre de la langue française par leurs auteurs ». Ce sera le sujet du prochain livre qu’elle est en train d’écrire. Un pamphlet.

    Politique magazine

  • Le Lys repousse sur les dalles de la banlieue, par PM.

    Le Fils d’un Roi, de Cheyenne-Marie Carron, raconte comment deux lycéens deviennent royalistes.

    Orpheline kabyle adoptée par une famille française chrétienne, Cheyenne-Marie Carron explore la société française depuis plusieurs films, avec un regard bien à elle : L’Apôtre traitait de la conversion d’un jeune musulman, Jeunesse aux cœurs ardents relatait l’engagement dans la Légion étrangère d’un jeune gauchiste.

    Sa dernière pellicule nous invite à nouveau dans l’univers de la banlieue. Elle met en scène l’amitié entre Kevin, un fils de prolétaire qui se débrouille vaille que vaille dans la brocante, et un jeune enfant d’émigrés, Elias, vivant chez sa mère, Marocaine de cœur et Française d’adoption.

    Les deux protagonistes n’arrêtent pas de pédaler en vélo dans leur quartier, balades récurrentes qui rythment leur quête de vérité, rêvant de beauté et de grandeur en opposition avec un décor triste, dans lequel ils évoluent. Ces promenades sont marquées par des étapes, qui sont des réunions, des confrontations et des retrouvailles. Leur parcours n’est pas anecdotique, il appartient au récit épique : histoire de deux chevaliers en quête non pas du Graal, mais de la rencontre espérée avec un Roi ! Oh surprise ! Ils ne pédalent pas mais chevauchent des destriers pour entamer une nouvelle croisade.

    Découverte de la royauté

    Le thème principal, véritable colonne vertébrale de ce film, est la découverte de la royauté, de son mystère, et surtout de la mise en évidence que ce principe est inaliénable et inscrit dans les gênes de notre humanité, quelle que soit son appartenance ethnique ou religieuse. Autour de la tige royale du Lys, colonne vertébrale du film, s’enroulent de nombreux thèmes et digressions, qui s’invitent dans le scénario de la réalisatrice. Même s’il est parfois difficile de les suivre, il ne s’agit point d’une cacophonie, mais bien plutôt une symphonie intégrant les grands thèmes de notre existence et essence.

    Tout d’abord la doctrine républicaine qui s’impose et s’oppose, avec l’usage de la censure, à l’histoire de notre pays. Car ces adolescents sont à contre-courant de leur propre génération, et surtout du programme de l’Éducation nationale. On est obligé d’évoquer la scène où nos deux paladins, dans le cadre d’un cours scolaire, sont amenés à présenter un exposé sur le roi, sous l’œil du professeur complètement désemparé.

    Les ouvriers réduits en esclavage en 1789

    Élias : « On va commencer par vous lire un texte de Tocqueville qui mentionne un discours de Louis XVI. Le prolétariat fut une création républicaine par l’expropriation de la classe ouvrière opérée par la Révolution. Les ouvriers ont été réduits en esclavage par les idéaux de 1789 ».

    Kevin : « Qui a supprimé le système corporatif qui garantissait la sécurité et les libertés ouvrières ? Qui a interdit aux ouvriers et au peuple l’exercice du droit naturel d’association ? Qui a enlevé à l’ouvrier la propriété professionnelle et les droits qui en découlent ? Qui a confisqué aux associations ouvrières l’immense patrimoine financier ? Qui a massacré le peuple et en particulier les ouvriers depuis 1789 ? Qui a supprimé les congés, les dimanches et tous les jours fériés ? Qui a obligé les enfants à travailler dès 5 ans dans les manufactures et les femmes la nuit ? La Révolution ! »

    Élias : « La Révolution a été une immense escroquerie puisqu’elle a dépouillée l’ouvrier de tous les droits que lui garantissait la Royauté »…

    D’autres thèmes sont évoqués, parfois brutalement, mais tous inhérents à la branche principale. La transmission du savoir, l’amour immense de Kevin pour sa mère, handicapée et prostrée, et sa résurrection, l’amour conjugal avec aussi la tromperie, scène iconoclaste qui amène à la rédemption par le pardon, la misère de la banlieue, avec ses injustices sociales et l’exploitation capitaliste des requins, petits chefs d’entreprises ou assureurs, et surtout la déliquescence de l’Éducation nationale. Mais sont mis à l’honneur, l’amitié, la pureté et la beauté. En filigrane : le destin avec la mort subite. Enfin l’espoir, la transmission du savoir avec l’exercice du théâtre que pratiquent les jeunes lycéens, qui interprètent dans une forêt les textes médiévaux de Pierre de Blois. Et surtout l’amour filial avec un duel entre père et fils, en guise de réconciliation, récitant sous sa forme théâtrale élisabéthaine La Complainte du Prisonnier de Richard Cœur de Lion.

    À la fin, Kevin se rend à la Basilique Saint-Denis et se met face au mausolée du roi Louis XVI, agenouillé devant Dieu.

    Un film, ou plutôt un séisme. On ne saurait trop souligner un montage astucieux qui nous transporte d’un univers à l’autre, la teinte pastel utilisée par une caméra proche du pinceau, et surtout l’admirable interprétation de tous les acteurs, qui nous font croire à un reportage pris sur le vif tant les jeunes ados parlent dans leur langage propre. On soulignera plus particulièrement le rôle pathétique de la mère d’Elias, la puissance émotionnelle du père de Kevin, le naturel des deux jeunes acteurs principaux, la palme revenant au professeur complètement formaté mais d’une sincérité absolue, qui n’arrive pas à concevoir que ses élèves de banlieue ne puissent point être des républicains, mais des royalistes !

     

    Réalisatrice : Cheyenne-Marie Carron

    Acteurs et actrices : Arnaud Jouan (Kevin), Aïmen Derriachi (Elias), Yann-Joël Collin (Le père), Véronique Berthoud (La mère).

    Le DVD du film qui est en vente sur le site de la réalisatrice : www.cheyennecarron.com

  • Goldnadel: «Le collectif Adama Traoré est le symbole de l’impunité médiatique dont bénéficient ceux qui insultent la Fra

    Gilles-William Goldnadel. JOEL SAGET/AFP

    Source : https://www.lefigaro.fr/vox/

    L’ancien co-détenu d’Adama Traoré qui l’accuse de viol a été indemnisé mais n’a bénéficié d’aucun traitement médiatique compatissant, tant la famille d’Adama Traoré s’accapare le monopole de la victimisation, regrette l’avocat et chroniqueur.

    L’affaire Adama Traoré, jusqu’à son dernier développement, constitue bien plus qu’un fait divers. C’est un symbole, un concentré du drame français, un précipité de ses errements, mensonges, occultations gênées et silences médiatiques et politiques. C’est aussi une histoire d’impunité.

    Commençons par ce qui pourrait en constituer la fin: la mise en cause de feu Adama Traoré dans l’agression sexuelle de son ancien codétenu et qui a vu celui-ci indemnisé par la justice.

    Comme la famille Traoré est susceptible, allons-y précautionneusement. Il ne saurait donc être question d’accuser le défunt Adama d’avoir violé le plaignant d’abord et avant tout pour la simple raison juridique que les poursuites engagées à son encontre ont été naturellement éteintes lors de son décès dans les conditions actuellement soumises à la justice et que nous ne voulons donc pas commenter.

    Assa Traoré continue de défendre la mémoire de son frère Adama en incriminant la partialité judiciaire.

    En ce qui concerne l’agression sexuelle précitée, nous nous bornerons à la résumer telle qu’elle nous est parfaitement présentée par Margaux d’Adhémar dans un article pour Le Figaro en date du 22 juillet 2020. Nous rappellerons donc au lecteur que la somme de 28 793,75 euros a été accordée au plaignant en suite de sa plainte déposée le 6 septembre 2016 pour agression sexuelle contre Adama Traoré, pendant leur détention commune à la prison d’Osny.

    Cette somme comprend également l’indemnisation du préjudice occasionné par l’un des frères d’Adama, Yacouba, pour avoir durement rossé le malheureux codétenu victime à sa sortie de prison. La spéculation intellectuelle sur la réalité de ces faits est grandement relativisée par la condamnation prononcée contre le dit Yacouba par le tribunal correctionnel de Pontoise «pour coups et blessures» le 15 mars 2017 à 18 mois de prison ferme.

     

    Le lecteur voudra bien ne pas confondre Yacouba avec son frère Bagui condamné lui à 30 mois de prison ferme pour extorsion de fonds à des femmes vulnérables.

    D’autres membres de la fratrie - fort respectée craintivement à Beaumont sur Oise - ont également fait l’objet de condamnations que je ne rappellerai pas pour ne pas alourdir mon sujet.

    Retour à l’agression sexuelle putative. Ainsi qu’il est écrit dans Le Figaro: «La décision de la CIVI ne laisse aucun doute sur l’existence des faits eux-mêmes. Son jugement rappelle qu’il ressort «des pièces pénales produites que la victime avait pour codétenu à la maison d’arrêt du Val-d’Oise Adama Traoré» selon donc la Commission, la matérialité des infractions d’agressions sexuelles dénoncées doit être considérée comme établie».

    Assa Traoré continue néanmoins de défendre la mémoire de son frère Adama, certes entachée de nombreuses condamnations pénales, en incriminant la partialité judiciaire.

    Il ne nous pas été donné de lire le moindre commentaire compatissant à propos de la victime présumée d’Adama Traoré.

    Nous nous en tiendrons donc là sur cette dernière controverse en rappelant toutefois que dans son ultime contestation, le comité Adama a cru devoir livrer l’identité de la victime indemnisée qui vit sous protection et a tenté de se suicider le 23 mai. Détail piquant: dans son communiqué ledit comité croit devoir s’attarder sur le passé pénal de la victime dont on avait cru qu’il ne saurait en rien affaiblir la noblesse d’une juste cause.

    À ce stade de ce rappel factuel, un esprit un peu frais ou inaccoutumé aux mœurs idéologiques de l’époque pourrait penser que l’instant Traoré, dans le sillage parasite incongru du moment Floyd, était passé. Qu’Assa Traoré avait mangé son pain blanc. Que les scandales judiciaires à répétition, y compris le dernier à caractère sexuel concernant son défunt frère compte tenu notamment de cette matière sensible particulière, avait définitivement usé le crédit familial.

    Encore que je ne sois pas le mieux placé pour vouloir la rassurer, je pense qu’il n’en est rien. Tout m’invite à penser que dans cette période follement irrationnelle - j’ai coutume à écrire névrotique - celui qui insulte la France et met en cause un racisme systémique bénéficie de l’impunité médiatique.

    Le clan Traoré coche absolument toutes les cases pour aspirer à cette impunité qui fait qu’on aura vu une ministre de la Justice trahir les devoirs de sa charge pour excuser une manifestation interdite devant le palais du même nom.

    Assa Traoré aura tout aussi impunément insulté la police française taxée de racisme, appelé à la révolution, morigéné «le privilège blanc», considéré que le pays où elle vit était consubstantiellement xénophobe, sans encourir d’autres tourments qu’un article thuriféraire dans Le Monde.

    Plus éclairant encore, il ne nous pas été donné de lire le moindre commentaire apitoyé ou compatissant sous la plume d’un chroniqueur progressiste ou d’une féministe à propos de la victime présumée d’une fellation forcée sous la menace d’une fourchette.

    On comparera avec les commentaires emphatiques et pléthoriques dans une affaire Darmanin autrement moins violente et qui n’a pas donné lieu à la moindre mise en examen dans une matière qui est pourtant le siège de l’hystérie obsessionnelle actuelle.

    L’explication est aveuglante mais interdite. Toute l’histoire de cette dernière quinzaine de l’insécurité ensauvagée met en cause sans la nommer l’immigration forcée. Les victimes sont françaises mais leurs agresseurs sont anonymisés au nom de cette impunité.

    Ce dimanche où j’écris ces lignes, par une cruelle coïncidence de date, tandis que l’on commémore le massacre d’un prêtre dans son église par un islamiste étranger, on apprend que celui qui a voulu incendier une cathédrale est un étranger irrégulier. Défense de se plaindre de l’hospitalité française chaque jour piétinée. Seule la France doit être coupable, ainsi que les Français. L’affaire Traoré n’est donc pas terminée.

     

    Gilles-William Goldnadel est avocat et essayiste. Chaque semaine, il décrypte l’actualité pour FigaroVox. Son dernier ouvrage, Névroses médiatiques. Le monde est devenu une foule déchaînée, est paru chez Plon.

  • Éphéméride du 6 mars

    Château-Gaillard, aujourd'hui

     

     

     

    1204 : Chute de Château-Gaillard 

     

    Cinq ans après la mort de son adversaire, Richard Coeur de lion, Philippe Auguste s'empare de ce verrou stratégique et rattache la Normandie au Royaume.

    Les Capétiens l'emportent sur les Plantagenêts, et terminent à leur avantage cette première Guerre de Cent ans.

    Mais ce n'était pas écrit d'avance !

    Plusieurs fois dans l'Histoire (comme avec Louis XI, opposé aux Ducs de Bourgogne...) le Roi de France finira par sortir vainqueur d'un duel engagé avec plus fort que lui au départ. 

    "Qu'elle est belle, ma fille d'un an !" s'était exclamé Richard Coeur de Lion, contemplant la puissance de sa forteresse construite en si peu de temps, une véritable prouesse pour l'époque :
     
     
     
     
     

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    1597 : Aux origines du Régiment d'Auvergne...

     

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    Dans notre Album Drapeaux des Régiments du Royaume de France, voir la photo Le Régiment d'Auvergne...

    Créé sous le nom de Régiment du Bourg de Lespinasse, il est l'une des plus anciennes unités militaires françaises, l'un des cinq "Petits Vieux"...

     

     

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    1597 : Création du Régiment de Bourbonnais

     

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    Dans notre Album Drapeaux des Régiments du Royaume de France, voir la photo Le Régiment de Bourbonnais...

     

     

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    1666 : Louis XIV, aux origines de l'Académie de France à Rome, la "Villa Médicis"...

     

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     C'est le 6 mars 1666 que partit de France la première promotion de l'Académie de France à Rome, créée par Colbert sur instructions de Louis XIV...

     

    Fondée en 1666 par Louis XIV, l'Académie de France à Rome favorise la création artistique dans tous ses domaines en offrant des temps de résidence pour artistes et chercheurs, et en proposant une programmation culturelle qui vise à valoriser les échanges entre la France et l'Italie, dans un esprit d'ouverture sur l'Europe et sur le reste du monde. Elle s'occupe également de conserver et faire connaître la Villa Médicis, son siège depuis 1803, sur la colline du Pincio, à Rome ses jardins et collections d'art.

    L'Académie de France à Rome fut d'abord logée, pendant sept ans, dans une maison sur les pentes du Janicule, près du Monastère de Sant'Onofrio, puis dans le Palais Caffarelli (en 1673); onze ans plus tard (en 1684) elle déménagea à nouveau, pour le Palais Capranica. En 1725, elle s'établit au Palais Mancini. Enfin, en 1803, elle s'établit à la Villa Médicis, où elle se trouve encore, sur décision de Napoléon.

     

       http://www.villamedici.it/fr

     

     

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    1695 : Mort d'Everard Jabach

             

    Né à Cologne dans une famille de banquiers, Everard Jabach, financier et collectionneur (1618-1695), s’installe à Paris en 1638, devient le banquier de Mazarin et obtient les titres de directeur de la Compagnie des Indes orientales et directeur de la Manufacture des Gobelins.

    Il fut aussi l’un des plus grands collectionneurs de son siècle.

    En 1671, de mauvaises affaires le forcèrent à se dessaisir de son extraordinaire collection, que Louis XIV fit acheter : Jabach vendit au roi 101 tableaux (dont le Concert champêtre de Giorgione, le Saint Jean-Baptiste de Léonard de Vinci, l'Érasme d'Holbein) et 5.542 dessins, tous actuellement au Louvre, et qui sont d'ailleurs à l’origine du Cabinet des dessins du Louvre.  

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    Saint Jean-Baptiste, par Léonard de Vinci 

     

    Cependant, un autre grand collectionneur du siècle suivant, Jean-Pierre Mariette, écrit que "Monsieur Jabach, dont le nom subsistera pendant longtemps avec honneur dans la Curiosité, en vendant au Roi ses Tableaux et ses Desseins, s’était réservé une partie des desseins et ce n’étoient pas certainement les moins beaux..."

    Jabach (ci-dessous) continua par la suite de collectionner les dessins : à sa mort, l’inventaire de ses biens fait état de quelque 4.000 feuilles. À l’occasion de la publication de cet inventaire, dont le manuscrit est conservé à la Bibliothèque centrale des musées nationaux, on peut voir que l’art italien est prédominant (Léonard de Vinci, Andrea del Sarto, Parmesan, Carrache...) sans toutefois éclipser les écoles du Nord : Lucas de Leyde, Durer ou Van Dyck, l’art français étant représenté par un bel ensemble de Nicolas Poussin. 

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    1824  : Élection de la Chambre retrouvée

              

    Les élections au suffrage censitaire donnent à nouveau une écrasante majorité aux Ultras : les Libéraux sont réduits au nombre de 17 sur 428 députés.

    Cette domination écrasante des royalistes fait donc surnommer la nouvelle Chambre "la chambre retrouvée" en référence à celle de 1815 connue sous le nom de "Chambre introuvable" selon une expression de Louis XVIII, étonné lui-même, alors, de l'importance du succès électoral des royalistes (voir l'Éphéméride du 21 août).

     

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    1980 : Première femme à l'Académie française...

     

    Marguerite Yourcenar, de son vrai nom Marguerite de Crayencour (dont Yourcenar est l'anagramme), est la première femme élue à l'Académie française : à 76 ans, l'auteur des Mémoires d'Adrien et de L'Oeuvre au noir s'installe dans le fauteuil de Roger Caillois.

     

    yourcenar.jpg

    http://www.academie-francaise.fr/les-immortels/marguerite-yourcenar

     

    http://www.espacefrancais.com/marguerite-yourcenar/

     

       Pour aller au  Musée Marguerite Yourcenar...

     

     

  • Alain de Benoist a raison : Morale et politique - saints et ascètes sont rarement des machiavéliens !

    Le cardinal Mazarin par Philippe de Champaigne - Peut-être le plus corrompu et le plus grand de nos ministres 

     

    Par Alain de Benoist

    Sur morale et politique, Alain de Benoist, dans cet entretien intéressant donné à Boulevard Voltaire [18.07], opère les distinctions nécessaires. Celles-là même que nous avons rappelées nous aussi dans Lafautearousseau à maintes reprises, au fil des récentes affaires. Corruption, mensonges, tartufferie, sont des reproches d'ordre moral, secondaires au regard du politique. Les vérités qu'exprime ici Alain de Benoist ressortent d'une très ancienne sagesse du gouvernement des Etats ; elles imprègnent notamment l'Ancien Régime. La sous-morale qui infeste aujourd'hui médias, opinion et soi-disant élites constitue comme une drogue débilitante de toute action politique. Elle n'intéresse pas les esprits politiques et même leur répugne.  LFAR    

     

    3650118671.7.pngDès son élection, Emmanuel Macron a fait de la « moralisation de la vie politique » son cheval de bataille. Là-dessus, Richard Ferrand et le couple François Bayrou-Marielle de Sarnez ont été obligés de quitter le gouvernement dans les conditions que l’on sait. Vous en pensez quoi ?

    Honnêtement, rien du tout. Les histoires d’emplois fictifs, de comptes en Suisse, d’attachés parlementaires, de mutuelles bretonnes et que sais-je encore ne sont là que pour amuser la galerie. Elles ne sont là que pour distraire, au sens pascalien, une opinion publique qui n’est déjà plus depuis longtemps en état de distinguer l’historique de l’anecdotique. Leur seul effet positif est de discréditer toujours un peu plus une classe politique qui a effectivement démérité, mais pour de tout autres raisons. En dehors de cela, elles conduisent à croire que la vie politique doit se dérouler sous l’œil des juges, en même temps qu’elles généralisent l’ère du soupçon au nom d’un idéal de « transparence » proprement totalitaire. Et le mouvement s’accélère : on reprochera bientôt aux ministres de s’être fait offrir des caramels mous et d’avoir oublié de déclarer leur collection de moules à gaufres dans leur déclaration de patrimoine.

    Quant aux lois destinées à « moraliser la vie publique », elles resteront à peu près aussi efficaces que celles qui prétendent moraliser la vie financière. Depuis le scandale de Panama (1892) – pour ne pas remonter plus haut -, les « affaires » ont de tout temps émaillé la vie politique. Pour y remédier, on légifère à grand bruit mais dans le vide. En bientôt trente ans, ce ne sont pas moins de dix lois différentes qui ont été adoptées à cette fin, depuis la loi du 11 mars 1988 sur la « transparence financière de la vie politique » jusqu’à celle du 9 décembre 2016 relative à la « lutte contre la corruption », en passant par celle du 29 janvier 1993 sur la moralisation des campagnes électorales et des procédures publiques. Aucune de ces lois n’a empêché de nouvelles « affaires » de surgir. Il en ira évidemment de même de celle que prépare le gouvernement.

    Serait-il plus immoral de se faire offrir des costumes en douce (François Fillon) que d’attaquer la Libye (Nicolas Sarkozy), avec les résultats politiques que l’on sait ?

    Évidemment pas, mais avec cet exemple, vous abordez indirectement la véritable question qu’il faut se poser : celle des rapports entre la politique et la morale. Tout le monde, bien entendu, préférerait être gouverné par des dirigeants intègres plutôt que par des corrompus. Mais la politique n’est pas un concours de vertu. Mieux vaut une franche fripouille, voire une sinistre crapule qui fait une bonne politique (il n’en a pas manqué dans l’Histoire), qu’un brave homme aux qualités morales incontestables qui en fait une mauvaise (il n’en a pas manqué non plus) – et qui, du même coup, discrédite jusqu’à ses qualités. La politique a pour but d’atteindre des objectifs politiques, pas des objectifs moraux. Ce qui a manqué à Louis XVI, c’est d’être aussi Lénine et Talleyrand. Les saints ou les ascètes sont rarement des machiavéliens !

    La vérité est que les qualités politiques et les qualités morales ne sont pas de même nature. Elles n’appartiennent pas à la même catégorie. La politique n’a pas à être gouvernée par la morale, car elle a sa propre morale, qui veut que l’action publique soit ordonnée au bien commun. Elle n’est pas ordonnée à l’amour de tous les hommes, ou à l’amour de l’homme en soi, mais se préoccupe d’abord de ce que peut être le destin de la communauté à laquelle on appartient. À ceux qui pensent avoir tout dit lorsqu’ils ont proclamé que « tous les hommes sont frères », rappelons que la première histoire de frères est celle du meurtre d’Abel par Caïn. 

    La politique morale, émotionnelle et lacrymale, la politique des bons sentiments est en fait la pire politique qui soit. La politique qui consiste à multiplier les ingérences « humanitaires » au nom des droits de l’homme aboutit régulièrement à des désastres, comme on peut le voir aujourd’hui au Proche-Orient. Celle qui nous commande d’accueillir avec « générosité » tous les migrants de la planète confond tout simplement morale publique et morale privée. Celle qui consiste à gloser sur les « valeurs » pour mieux ignorer les principes est tout aussi invertébrée. Le politiquement correct relève lui aussi de l’injonction morale, pour ne rien dire de la « lutte-contre-toutes-les-discriminations ». Cette politique morale prend malheureusement toujours plus d’ampleur à une époque où le « bien » et le « mal », tels que les définit l’idéologie dominante, tendent de plus en plus à remplacer le vrai et le faux. Là comme ailleurs, le politique doit reprendre ses droits.

    Et Simone Veil au Panthéon ?

    Simone Weil n’y est pas. 

    Intellectuel, philosophe et politologue

     
    Entretien réalisé par Nicolas Gauthier