Régiment de Bourbonnais
Le 6 mars 1597 est créé le Régiment de Nerestang, qui deviendra "de Chappes", puis "de Sainte-Mesme", puis "de Silly" et enfin "de Castelnau", avant de devenir, le 1er février 1673, le Régiment de Bourbonnais...
Ce Régiment est l'un des plus anciens de l'Armée française, et fait partie des dix "Vieux Corps" et "Petits Vieux" :
lorsque Henri IV monta sur le trône, il n'y avait que 4 régiments d'infanterie, connus sous le nom de Vieux Corps :
- le Régiment de Picardie;
- le Régiment de Champagne;
- le Régiment de Navarre;
- le Régiment de Piémont.
En 1620, le nombre de régiments fut porté à dix :
- aux 4 vieux corps initiaux, un cinquième fut ajouté : le Régiment de Normandie;
- puis, 5 autres régiments reçurent le nom de "Petits Vieux" :
- le Régiment de Bourbonnais;
- le Régiment de Béarn;
- le Régiment d'Auvergne;
- le Régiment de Flandre;
- le Régiment de Guyenne.
Le régiment de Bourbonnais est présent à Toulon et en Corse vers 1768-1769 : il s'y trouvait encore
l'année de la déclaration d'indépendance des États-Unis : cette année-là (1776,) il quitta l'île et, en 1779, après que la guerre eut été déclarée à la France par la Grande-Bretagne, à cause du traité d'amitié avec les États-Unis et la reconnaissance de leur indépendance par le gouvernement français, il fut dirigé sur la Bretagne. De Rennes, il passa, en juin, à Brest où il s'embarqua le 7 avril 1780. Il était le plus ancien des quatre régiments que le comte de Rochambeau conduisait aux États-Unis...
Il arriva au mois de juillet à Newport et les Américains lui remirent immédiatement la garde de tous les retranchements élevés sur la côte du Rhode Island contre lesquels le général britannique, Clinton, qui avait dû abandonner ces retranchements l'année précédente, préparait une expédition : l'arrivée de l'armée française la fit abandonner...
Le Bourbonnais passa l'hiver dans ces quartiers et ce ne fut qu'en juin 1781 que l'armée de Rochambeau fut concentrée et réunie à l'armée américaine.
Les deux armées ensemble firent route pour Yorktown, dans le sud et sur la baie de Chesapeake.
Le 21 juillet, 2500 hommes de l'armée de Rochambeau, les régiments de Bourbonnais et Régiment Royal-Deux-Ponts, ainsi qu'un bataillon formé des compagnies d'élite de Soissonnais, poussèrent une reconnaissance sur Kingsbridge et forcèrent les Britanniques à se replier. Les troupes françaises arrivèrent le 15 août aux portes de Philadelphie.
Elles ne s'y arrêtèrent qu'un jour, car elles apprirent que la flotte du comte de Grasse venait d'entrer dans la Chesapeake.
Elles se rendirent alors vers le fond de la baie où quelques compagnies s'embarquèrent. Le reste des troupes se dirigea sur Baltimore et de là sur Annapolis. Les deux flottilles ayant parcouru la baie entrèrent dans la rivière de James, et les régiments qu'elles avaient à bord se joignirent à ceux que le comte de Grasse avait amenés des Antilles : ces troupes formaient un effectif d'environ 7.500 hommes, réunis à autant d'Américains, et vinrent - le 28 septembre - investir Yorktown.
Les Français furent chargés de l'attaque de gauche, et ce fut le Bourbonnais qui ouvrit la tranchée, le 7 octobre 1781.
Le 15 du même mois, il repoussa vigoureusement une sortie, et, le 19, Cornwallis se résigna à capituler...