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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Une monarchie royale, pour une France forte à l’international, par Jean-Philippe Chauvin.

    Article relayé par le blog Le Courrier Royal

    La mondialisation apparaît désormais comme notre cadre de vie, influençant nos comportements économiques et de consommation, et, au-delà, nos manières de sentir, de penser et, donc, d’agir. Dans ce processus de mondialisation, ou face à lui, que peut la France, et que pourrait la Monarchie ? S’interroger sur cela ne signifie pas nier ce qui est, mais plutôt chercher à le comprendre, pour s’en défendre ou pour y répondre.

    Il ne s’agit pas d’un repli sur soi, d’un isolement qui, pour splendide que certains le verraient, serait, en définitive, mortel pour ce qu’il s’agit de préserver et de transmettre, mais d’une affirmation de soi, de l’exercice de la « liberté d’être » qui est d’abord un pouvoir, la possibilité d’être soi-même et de tracer son propre chemin dans l’histoire, ce qui donne une « raison de vivre » à notre pays, au delà même de ses conditions économiques d’existence.

    Pour cela, la France a de nombreux atouts, qu’ils soient économiques, culturels, diplomatiques, politiques, géopolitiques, mais elle semble parfois incapable de les valoriser, y compris aux yeux et aux cœurs de ses natifs ou de ceux qui l’ont rejointe en ces dernières décennies. Et pourtant ! La France est une puissance moyenne, mais une puissance quand même, une puissance qui, par sa taille même, peut jouer un rôle de médiation entre les puissances impériales et les nations. Tenir son rang, c’est ne pas céder à la tentation impériale qui fut celle de Napoléon et de la Troisième République (sous des formes différentes selon le cas évoqué), ni au tropisme de l’empire des autres : de Gaulle, dans la lignée des Capétiens, a rappelé ce que pouvait être une politique française d’indépendance, en écoutant les uns et les autres sans forcément leur céder. Si Kennedy en conçut quelque dépit, son concurrent Nixon (malgré tous ses défauts) comprit alors ce qu’était la France « historiquement libre », et il la respecta beaucoup plus que nombre de ses successeurs…

    jean philippe chauvin.jpgJean-Philippe Chauvin

     

     

     

    Sources : https://le-courrier-royal.com/

    https://jpchauvin.typepad.fr/jeanphilippe_chauvin/

  • Morbihan : Facebook censure la mise en ligne de croix et calvaires.

    Un calvaire, dans une campagne française. Un type de publication qu'apprécie peu Facebook © NICOLAS MESSYASZ/SIPA

    Les publications de la mairie de Crac’h (Morbihan) mettant en valeur le patrimoine religieux de la commune – calvaires et crucifix – ont toutes été supprimées par Facebook. Une décision que la maire ne s’explique pas. 

    Facebook serait-il engagé dans une croisade… contre les croix ? C’est ce que pourrait laisser à penser le sort réservé aux publications Facebook de la mairie de Crac’h, dans le Morbihan. Comme le raconte le journal local Le Télégramme, l’équipe municipale avait commencé une série de publications sur les croix et crucifix de la commune en décembre dernier. Une série intitulée « Au cœur des pierres »… qui s’est brusquement interrompue mardi dernier, 18 mai. « Les publications sur les croix et calvaires de Crac’h ont disparu du fil d’actualité », confie Catherine Chantelot, adjointe à la culture de la maire de Crac’h. « C’est incompréhensible », poursuit-elle, précisant que toutes les publications de la série ont été supprimées d’un coup, ainsi que les trois publications programmées, mais pas encore publiées. « C’est quelque chose qui plaisait aux gens », se lamente l’adjointe, désarmée face au gigantesque réseau social.

    Un algorithme un brin tatillon ?

    Malheureusement pour Catherine Chantelot et la mairie de Crac’h, aucune explication satisfaisante ne devrait éclaircir cette histoire… sinon celle des hasards de l’algorithme de Facebook. Comme le rappelle Le Télégramme, ce genre de suppressions intempestives n’est pas inédit. En réalité, la modération automatique de Facebook censure fréquemment des photos de crucifix ou des représentations du Christ en croix. La presque nudité de ce dernier ou la violence de certaines représentations de la crucifixion peuvent en effet enfreindre les règles de publication du réseau social, très à cheval sur le contenu des posts de ses utilisateurs. Et tant pis pour les publications culturelles de la petite maire morbihannaise. « Père, pardonne-leur, ils ne savent pas ce qu’ils font ».

    Source : https://www.valeursactuelles.com/

  • Après la très contestable soirée ”décolonisation” sur France 2 (3/3) : et d'accord avec... nous-mêmes !

    Voici le texte de l'épisode "L'Empire français en 1945" de notre Feuilleton L'aventure France racontée par les cartes.

    Et la conclusion de cet épisode :

    Ces quelques lignes d’Henri Nérac, parues dans La Nouvelle Revue d’Histoire (Hors-série, automne 2010) :

    "…Après 1945, la France, qui sortait ruinée du conflit et qui avait à reconstruire 7.000 ponts, 150 gares principales, 80% du réseau de navigation fluviale, 50% du parc automobile etc… lança dans son Empire et donc à fonds perdus pour elle une fantastique politique de développement et de mise en valeur qui se fit largement au dépens de la métropole elle-même.
    De 1945 à 1948, l’Etat français investit ainsi Outre-mer 1.7OO milliards de francs ; dont 800 en Afrique noire, 60% de ces investissements allant à la création d’infrastructures de transports.
    En 1955 et en 1958, alors que les indépendances étaient programmées, la France réalisa pour 180 milliards et pour 200 milliards de francs d’investissement, soit le chiffre effarant de 22% de toutes les dépenses françaises sur fonds publics…
    L’Empire boulet n’était même pas un fournisseur de matières premières agricoles ou minières à bon compte pour la métropole puisque nous savons que cette dernière a toujours payé les productions impériales, qu’elle avait pourtant subventionnées, environ 25% des cours mondiaux…
    L’Empire, erreur économique majeure, risquait de conduira la France à l’asphyxie et au déclin ; c’est pourquoi la décolonisation était devenue aussi urgente que vitale.
    Mais en partant la France léguait à ses colonies africaines : 50.000 kilomètres de routes bitumées, 215.000 de pistes toutes saisons, 18.000 kilomètres de voies ferrées, 63 ports, 196 aérodromes, 2.000 dispensaires équipés, 6.000 maternités, 220 hôpitaux dans lesquels les soins et les médicaments étaient gratuits. En 1960, 3,8 millions d’enfants étaient scolarisés en Afrique noire, 16.000 écoles primaires et 350 écoles secondaires, collèges ou lycées, fonctionnaient.
    En 1960 toujours, 28.000 enseignants français, soit le huitième de tout le corps enseignant national, exerçaient sur le continent africain. Nous sommes loin du prétendu "pillage colonial"…"

     

    Alors, journaleux bobos/gauchos/trotskos de France 2, quand est-ce qu'on arrête le délire ?

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  • Laïcité ! Laïcité !, par Gérard Leclerc.

    Le ministre de l’éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, doit affronter les nombreuses atteintes à la laïcité que les établissements publics subissent en ce moment. Mais qu’est-ce que la laïcité et comment se posent aujourd’hui les problèmes avec une population d’origine musulmane ?

    gerard leclerc.jpgLa laïcité est sans doute un grand mot, qui renvoie à notre histoire, notamment à la fameuse loi de 1905, dite de séparation de l’Église et de l’État, bien que le mot n’y soit pas prononcé. C’est que le concept est difficile à définir. Il semble être de nature essentiellement juridique, puisqu’il consiste d’abord dans la séparation de l’État et de la société religieuse, ce qui entraîne une obligation d’impartialité et de neutralité de cet État à l’égard des confessions religieuses. Peut-on tirer une philosophie, au sens d’une conception générale du monde et de l’existence, de ce principe juridique ? Émile Poulat, qui fut un des grands historien de la laïcité et notamment de la loi de 1905, se montrait extrêmement réservé à ce propos. Parlant de « notre laïcité publique », il signifiait une démarche pragmatique de la part de l’État, afin de trouver dans ses relations avec les religions la bonne distance possible, les mesures pratiques les plus sages.

    Encore faut-il ajouter que le problème, au début du XXe siècle, concerne fondamentalement les rapports entre la République française et l’Église catholique. Et même si c’est une nouvelle page qui va s’ouvrir, elle ne s’ouvre pas à partir de rien, parce que la France a été profondément marquée par le christianisme et que même les querelles anti-religieuses des XVIIIe et XIXe siècles sont incompréhensibles sans cette imprégnation chrétienne. L’islam est une donnée nouvelle pour la République, et la notion de laïcité lui est particulièrement obscure, n’étant nullement coutumière de cette séparation du spirituel et du temporel.

    C’est pourquoi, lorsque Jean-Michel Blanquer entend se défendre contre les atteintes à la laïcité dans l’école d’aujourd’hui, sa tâche est particulièrement délicate. Et ce n’est pas un mot talisman qui résoudra les difficultés. Les spécialistes nous avertissent de l’infinie complexité de la tâche. Il y a un sacré travail en perspective !

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 14 octobre 2020.

     
  • Dans le monde, et dans notre Pays légal en folie...

    1. Bravo à Charlotte d'Ornellas pour sa réaction en direct sur CNews, après "le repas à dix" de l'Élysée :

    "On va tous organiser des dîners de travail le soir de Noël ce sera beaucoup plus simple, on pourra enfin être avec toute la famille réunie"

    2. Le Figaro ? QUELLE "UNE" ! :

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    3. Manifestation pro-vie à Lyon, pour dénoncer la suppression de la clause de conscience des médecins. : A l'initiative de la Marche pour la Vie...

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    4. Le tweet honteux d'Audrey Pulvar... : 

    "Le @PCF aura bientôt 100 ans. Ce grand parti a tant compté dans l’histoire de l’émancipation et celle de la conquête des droits des travailleuses et travailleurs... La caricature dont il fait parfois l’objet résiste peu à l’examen des faits. Bon anniversaire cher.e.s camarades !"

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    4 BIS. Et le "pan sur le bec" bien mérité, et bienvenu, de Kevin Bossuet :

    Le #communisme a fait plus de 100 millions de morts et Audrey #Pulvar ose encore en 2020 glorifier cette idéologie criminelle et liberticide. Quelle infamie ! Qu'elle rende plutôt hommage aux millions de victimes de ce totalitarisme si elle est l'humaniste qu'elle prétend être !

     

    6. Qui arrêtera le petit Hitler du Bosphore et son belliqueux expansionnisme panturc ? Turquie et Azerbaïdjan ont signé un accord pour construire un gazoduc reliant Ighdir au Nakhitchevan. Une première étape... Et par où feront-ils venir plus tard le gaz de la Caspienne au Nakhitchevan puis en Turquie sinon par le corridor de Meghri...en #Armenie ? demande, avec raison, Jean-Christophe Buisson; qui remarque, toujours avec raison, que "le projet impérialiste panturc est aussi économique"...

     
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    7. Décapitations au Haut Karabakh :  Le Guardian a révélé que deux arméniens, Genadi Petrosyan, 69 ans, et Yuri Asryan, 82 ans, ont été décapités par les soldats azerbaïdjanais, sous prétexte qu'ils auraient refusé de quitter leurs villages à l’arrivée des forces azerbaïdjanaises...
     

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    8. Et, pour finir malgré tout cette série d'aujourd'hui sur une note moins déprimante : la réponse de lafautearousseau au pauvre type qui a osé écrire "ça" :

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    VIVENT LES FAMILLES HYPER FRANÇAISES !

  • L'aventure France en feuilleton : Aujourd'hui (203), Aux marges du Palais... (VI) : Val d'Aran...

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    Le territoire du val d'Aran (en aranais, «vallée de la vallée») est une région de montagnes et de forêts ne comptant que 620 km².

    Néanmoins, le val d'Aran a une superficie plus grande que la principauté d'Andorre (468 km²), le Liechtenstein (157 km²), la république de Saint-Marin (61 km²) et, bien sûr, la principauté de Monaco (2,5 km²).

    Il constitue la haute vallée de la Garonne - qui y prend sa source dans le massif de la Maladeta - et devrait, selon la logique des territoires versants (ou "ligne de partage des eaux") se trouver en territoire français...


    L'histoire et la politique en ont décidé autrement, comme pour la petite enclave de LLivia, à quelques kilomètres de l'Espagne, dans le Roussillon, restée à l'Espagne au Traité des Pyrénées...

    Le val d'Aran compte une petite communauté de quelque 7.000 habitants dont la langue principale, l'aranais (plus de 4.500 locuteurs), en fait une véritable enclave linguistique occitane. Cette région, située administrativement en Catalogne (dans la province de Lérida), est placée sous la juridiction de la Generalitat de Catalogne.


    Le val d’Aran dispose d’un régime juridique spécial qui reconnaît la spécificité de son organisation institutionnelle et administrative, et en garantit l’autonomie.

    Le val d'Aran possède son propre drapeau inspiré par la croix occitane, dérivée des armoiries des comtes de Toulouse.


    La croix occitane est utilisée pour représenter la langue et la culture occitanes, notamment au val d'Aran, mais aussi par certaines communautés françaises, comme dans le Languedoc-Roussillon, le Midi-Pyrénées et les Hautes-Alpes.


    L’organisme de gouvernement du val d'Aran est le Conseil général, le Conselh Generau (en aranais), qui se compose du Syndic (Síndic), de l'Assemblée des conseillers généraux (Plen des Conselhèrs e Conselhères Generaus) et de la Commission des auditeurs des comptes (Comission d’Auditors de Comptes).


    Le Síndic est le plus haut représentant ordinaire de la Generalitat de Catalogne dans le val d’Aran.


    Il existe neuf villages aranais : Arres, Bausen, Es Bòrdes, Bossòst, Canejan, Les Naut Aran, Vielha e Mijaran ainsi que Vilamós.


    C'est Vielha qui sert de capitale administrative et qui compte près de la moitié des habitants de la vallée.

     

    Pour retrouver l'intégralité du feuilleton, cliquez sur le lien suivant : L'aventure France racontée par les Cartes...

     

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  • Feuilleton : Chateaubriand, ”l'enchanteur” royaliste... (12)

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    Anne-Louis Girodet, Portrait de Chateaubriand,
    Saint-Malo, musée d’Histoire de la Ville et du Pays Malouin.

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : sur Mirabeau et sur la mystification de "la Bastille"...

    1. Sur Mirabeau...

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    "Le fond des sentiments de Mirabeau était monarchique; il a prononcé ces belles paroles :
    "J'ai voulu guérir les Français de la superstition de la monarchie et y substituer son culte."

    Dans une lettre destinée à être mise sous les yeux de Louis XVI il écrivait :"Je ne voudrais pas avoir travaillé seulement à une vaste destruction." C'est cependant ce qui lui est arrivé : le ciel, pour nous punir de nos talents mal employés, nous donne le repentir de nos succès."

    Mémoires d'Outre-Tombe, La Pléiade, tome I, pages 177/178.

     

    2. ...et sur les mystifications de la Bastille...

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    "...Le 14 juillet, prise de la Bastille. J'assistai, comme spectateur, à cet assaut contre quelques invalides et un timide gouverneur : si l'on eût tenu les portes fermées, jamais le peuple ne fût entré dans la forteresse.

    Je vis tirer deux ou trois coups de canon, non par les invalides, mais par des gardes-françaises, déjà montés sur les tours.

    De Launay, arraché de sa cachette, après avoir subi mille outrages, est assommé sur les marches de l'Hôtel de Ville; le prévôt des marchands, Flesselles, a la tête cassée d'un coup de pistolet; c'est ce spectacle que des béats sans cœur trouvaient si beau.

    Au milieu de ces meurtres, on se livrait à des orgies, comme dans les troubles de Rome, sous Othon et Vitellius. On promenait dans des fiacres les vainqueurs de la Bastille, ivrognes heureux, déclarés conquérants au cabaret; des prostituées et des sans-culottes commençaient à régner, et leur faisaient escorte. Les passants se découvraient avec le respect de la peur, devant ces héros, dont quelques-uns moururent de fatigue au milieu de leur triomphe.

    Les clefs de la Bastille se multiplièrent; on en envoya à tous les niais d'importance dans les quatre parties du monde. Que de fois j'ai manqué ma fortune ! Si moi, spectateur, je me fusse inscrit sur le registre des vainqueurs, j'aurais une pension aujourd'hui."

    Mémoires d’Outre-tombe, La Pléiade, Tome I, page 168.

  • Au Cinéma : Les Miens, par Guilhem de Tarlé

    1A.jpgA l’affiche : Les Miens, un film français de Roschdy Zem.

    Les Miens… Ils s’appellent Salah, Ryad, Moussa, Adil, Samia, Nesrine, Amir, Emma, et à la ville, Rachid Bouchareb, Roschdy Zem, Sami Bouajila, Abel Jafri, Meriem Serbah, Nina Zem, Carl Malapa, Maïwenn…

    Et si « tout ça » illustre, évidemment, le Grand Remplacement que d’aucuns nient, « tout ça, ça fait »  – aussi, comme le dit justement la chanson –d’excellents Français », une vraie famille française, bien intégrée, dans laquelle nous pouvons tous nous reconnaître avec ses drames et ses joies, ses rires et ses colères… ça fait enfin un excellent film, très certainement le meilleur des quinze derniers vus depuis un mois.
    « Sur une échelle de 0 à 6 », je dirais 5.

    Cette histoire inspirée du vécu de Roschdy Zem , dont l’un des jeunes frères aguilhem de tarlé.jpg effectivement été victime d’un choc à la tête, m’a paru d’abord comme un véritable portrait de famille, la mise à nu de l’esprit de famille qui permet de « s’eng… », s’injurier, se quitter sans se dire au revoir, à propos de tout et n’importe quoi, qui touche à l’intimité familiale mais aussi à la politique, la religion, au covid ou au « complotisme »,  avant de se retrouver le lendemain comme si de rien n’était…
    Ce long métrage est aussi une confession poignante de Ryad dans laquelle, là encore, quand chacun est absorbé par ses propres affaires, on peut se reconnaître.

    Gad El Maleh – que les cinémas de Châteauroux n’ont pas prévu de programmer -, Roschdy Zem… : les cinéastes se racontent, et se racontent dans leur famille… Peut-être « tout ça » nous raconte-t-il quelque chose de l’état de notre société.

  • L'aventure France en feuilleton : Aujourd'hui (132), La France contre la Convention (II)...

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    De Michel Mourre (Dictionnaire encyclopédique d'histoire, article "Fédéralistes (Insurrections, 1793)", page 1748.

    Pendant la révolution française, nom donné aux insurrections par lesquelles s'exprima le mécontentement des provinces devant la centralisation révolutionnaire et la dictature exercée par la capitale.
    Le refus des méthodes terroristes, la crainte des bouleversements sociaux, l'attachement à la religion catholique contribuèrent également à la crise fédéraliste, qui, en certains endroits, fut exploitée par des éléments ouvertement contre-révolutionnaires.

    Dès le printemps 1793, les Montagnards accusèrent les Girondins, représentants de la bourgeoisie provinciale, de sympathiser avec le fédéralisme et de préparer le démembrement de la république.
    Après la proscription des Girondins (2 juin 1793), la crise devint une révolte caractérisée. Des administrations locales se constituèrent en gouvernements indépendants et nouèrent des ententes.
    La révolte affecta surtout l'Ouest (Caen), le Sud-Ouest (Bordeaux) et le Sud-Est.
    Les insurgés de Normandie essayèrent de marcher sur Paris, mais furent arrêtés par les troupes de la Convention à Vernon (13 juillet); le mouvement de l'Ouest fut ainsi rapidement étouffé, mais il avait inspiré Charlotte Corday, qui vint à Paris assassiner Marat.

    A Lyon et dans le Midi, le fédéralisme, pénétré d'éléments royalistes, fut plus redoutable. Lyon soutint un siège de deux mois (août/octobre 1793) contre les forces de la Convention, et la ville subit une répression impitoyable.
    Marseille s'insurgea également, mais fut soumise dès le 25 août. Toulon reçut les secours des Anglais et ne fut pris qu'en décembre 1793, après un siège qui mit pour la première fois en valeur le jeune Bonaparte.
    Au moment le plus critique, une soixantaine de départements se trouvaient en état d'insurrection. La Convention triompha de cette crise en envoyant dans les départements des représentants en mission munis de pouvoirs dictatoriaux, et en plaçant à la tête des administrations locales des agents nationaux, sous le contrôle de comités révolutionnaires.
    L'oeuvre décentralisatrice des Constituants de 1791 fut ainsi ruinée.

     

    Pour retrouver l'intégralité du feuilleton, cliquez sur le lien suivant : 

    L'aventure France racontée par les Cartes...

     

    lafautearousseau

  • Au Cinéma :  L’ombre d’un mensonge, par Guilhem de Tarlé

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    À l’affiche : L’ombre d’un mensonge, un film franco-belge qui se situe en Écosse (VOSTF), de Bouli Lanners, avec Bouli Lanners (Phil), Michelle Fairley (Millie), Andrew Still (Brian), Julian Glover (Angus).

    guilhem de tarlé.jpgL’ombre d’un mensonge… En plein  Triduum pascal je m’attendais à un documentaire d’actualité religieuse,  nous racontant qu’à «la sixième heure, l’obscurité se fit sur la terre entière jusqu’à la neuvième heure » avant que jésus n’expire des mensonges et faux-témoignages rendus  contre lui devant les grands prêtres et le Sanhédrin.

    L’ombre d’un mensonge … En pleine campagne d’entre deux tours, j’aurais pu m’attendre aussi à  un film d’actualité politique… La 5ème République n’a-t-elle pas  été fondée sur le mensonge du « Vive l’Algérie française » ? Et les mensonges ne sont-ils pas l’ADN de la classe politico-médiatique qui, depuis, nous gouverne ? Citons pour mémoire – et nous inciter à le battre dimanche – la dernière perle du Président Macron, le 26 janvier dernier : «Votre problème, c’est que vous croyez qu’un père est forcément un mâle »…

    Mais Non, L’ombre d’un mensonge n’est pas, non plus, un pamphlet politique.


    L’ombre d’un mensonge… c’est seulement une histoire d’amour, dont l’idée originale a plu à mon épouse, quand je n’ai vu personnellement qu’un long-métrage, plus sombre que l’ombre, obscur et lugubre, et d’une lenteur assoupissante.

    Vous pouvez le « non-voir » sans l’ombre d’un regret.

  • Feuilleton ”Vendée, Guerre de Géants...” (4)

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

     

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    Aujourd'hui : Drapeaux vendéens...

     

    • Drapeau de la Grande Armée Catholique et Royale :

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    Guidon général :

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    Drapeau de Charette :

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    "Mais si, profitant de leurs étonnants succès, Charette et Cathelineau eussent réuni toutes leurs forces pour marcher sur la capitale... c'en était fait de la République, rien n'eût arrêté la marche triomphante des armées royales ; le drapeau blanc eût flotté sur les tours de Notre-Dame..." (Mémoires pour servir à l'histoire de France sous Napoléon, écrits à Sainte-Hélène, tome 6, 1825, Paris : Firmin Didot, pp. 221-222)

     

    Drapeau de La Rochejaquelein :

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    La devise est reprise d'une maxime latine, "pro aris et focis", c'est-à-dire pour les dieux pénates - dieux de la patrie - et pour les dieux lares, dieux du foyer domestique. L'expression latine a donc plus de profondeur et d'étendue que l'expression française : combattre pour la patrie. Elle embrasse à la fois les choses divines et humaines, l'intérêt général et l'intérêt particulier. Pour la comprendre vraiment, il faut bien se rendre compte du vrai sens des mots "aris" et "focis". Aris est l'autel public, celui des temples; focis, l'autel domestique, qui était placé près du foyer.

    À cette vision complémentaire des choses divines et humaines, La Rochajaquelein ajoute la touche politique avec le "Rege" : l'Ordre traditionnel est bien saisi comme formant un tout, face à la Révolution qui le nie, et veut lui substituer sa nouvelle religion républicaine...

     

    Drapeau de Bonchamps :

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    Marines royales :

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    Drapeau de la Commune de La Poitevinière :

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    Drapeau de la Paroisse de La Verrie :

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    Drapeau de la Compagnie du Puy Saint Bonnet :

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  • Au cinéma : Nous, les Leroy, par Guilhem de Tarlé

    Critique du film Nous, les Leroy - AlloCiné

     

    Grand prix à l’Alpe d’Huez : Nous, les Leroy, le premier long-métrage de Florent Bernard, avec Charlotte Gainsbourg, José Garcia, Lily Aubry et Hadrien Heaulmé (Sandrine et Christine Leroy, et leurs enfants, Lorelei et Bastien), avec aussi Lyes Salem (Claude) et Louisa Baruk (Melha).

    Se souvenir de l’Alpe d’Huez et de Florent Bernard, tellement ce film est nul, comme son titre le donnait à penser, mais la bande-annonce et surtout les deux acteurs principaux ont attiré mon épouse, ce qu’elle a regretté…
    Heureusement, quand même, qu’il y avait Charlotte Gainsbourg !
    J’ajoute que j’ai bien aimé aussi Lily Aubry qui se croit laide parce qu’elle est prognathe… mais cela lui donne, précisément, beaucoup de charme.

    Nous, les Leroy … est l’histoire d’une femme qui décide de quitter mari et enfants parce qu’elle s’ennuie… Ben voyons…
    Et son engagement du jour de son mariage ? et le mal qu’elle va faire à ses enfants qui voient leurs parents se déchirer ? C’est vrai que dans notre société actuelle, où prime l’égoïsme de chacun, tout le monde « s’en f… », ainsi que le commente par ailleurs très justement le réalisateur : « le divorce des parents s’est banalisé (…) tous nos potes avaient des parents séparés ».
    Il dit aussi, dans un autre registre, qu’il s’agit « d’une famille profondément française, qu’il a voulu raconter dans Nous, les Leroy, » et c’est sans doute pour cela qu’il s’est cru obligé de cocher la case « diversité et métissage » avec Melha, l’amie de Bastien.

    Quelques scènes auraient pu faire rire, si elles avaient été menées jusqu’à leur terme au lieu de finir en « queue de poisson ». Les dialogues se caractérisent surtout par leur vulgarité et leur grossièreté… sans doute Florent Bernard croit-il que le comique et l’humour se situent toujours au-dessous de la ceinture.

    Ecrivons pour conclure que j’ai été déçu de voir Lyes Salem dans cette « bouse », qui avait pourtant été un excellent vicaire dans Paternel.

     

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  • Deux feux à Marseille. Deux poids, deux mesures

                Si nous n'en avons pas parlé avant, c'est que nous préférions d'abord y voir plus clair, et non parce que cela ne nous intéressait pas. Le dilemme est bien connu: ou on réagit tout de suite, mais on court le risque d'être démenti par un fait nouveau, ou on attend un peu, par prudence et honnêteté intellectuelle, pour vérifier les infos, mais alors on court le risque d'être catalogué moins réactif.

               Pierre nous avait envoyé le texte d'une lettre ouverte à Jean-Claude Gaudin sur l'affaire du feu déclenché à Carpiagne, suite -disait-on- à un exercice de la Légion étrangère, pendant le mois de juillet. Juste après l'avoir reçu, l'AFP publiait le communiqué que nous reproduisons ci dessous. Et, pour finir, le vendredi 11 septembre, le principal intéressé prenait la parole dans La Provence. On peut donc considérer maintenant que les faits commencent à être établis avec assez de précisions pour demander des comptes, formuler quelques critiques, et lancer des accusations.....

     

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    Vite accusées: la Légion, l'Armée. Et plus qu'accusées: lynchées....

                Voici, dans l'ordre, et constituant un mini-dossier sur l' "affaire", le communiqué de l'AFP, la lettre ouverte à Jean-Claude Gaudin et l'entretien à La Provence

    I : Feu à Marseille. Les mineurs en liberté.

    Les deux adolescents de 14 ans interpellés hier (samedi 6 septembre, ndlr) sur le site de l'incendie qui a détruit six hectares de végétation basse aux portes de Marseille (ci dessous) ont été remis en liberté à l'issue de leur garde à vue, a-t-on appris dimanche de source policière. Ils feront l'objet d'une convocation ultérieure devant le tribunal pour enfants pour "incendie involontaire".

    Ils avaient été surpris la veille par un policier hors service et un apprenti-cuisinier, alors qu'ils jetaient des pétards. Ils avaient ensuite tenté d'éteindre le feu, qui s'est finalement arrêté à quelques dizaines de mètres des habitations à La Batarelle, dans les quartiers nord de Marseille. Les deux mineurs ont un casier judiciaire vierge et sont présentés comme "des jeunes sans histoire".

    Un dispositif terrestre de 150 hommes et la mobilisation de six Canadair avaient été nécessaires samedi pour maîtriser le sinistre, attisé par un fort mistral, qui s'était déclaré vers 16h30 dans une zone péri-urbaine.

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                A la lecture de ce communiqué, le texte envoyé par Pierre est encore plus parlant:

    II : Monsieur le Maire,  

     

                Vous avez publiquement, et sur toutes les chaînes des médias, accusé l’Armée qui a déclenché un feu de broussailles après avoir tiré, à balles traçantes, lors des exercices d’entraînement au camp de Carpiagne. Connaissant votre affection pour Marseille, vous avez dû avoir très peur en voyant le feu arriver aux portes de la Cité. Très en colère, vous avez demandé lors de ces interviews, une punition exemplaire pour le « contrevenant » qui avait commis « une stupide erreur » en entraînant ses hommes dans cette région à risques en cette période. Mais pourquoi crier si fort aujourd'hui contre notre Armée, alors que votre silence complaisant nous a atterrés lorsque, quelques jours plus tôt, le 14 juillet exactement,  ce sont des bandes de vos cités dites défavorisées qui ont mis Marseille en feu créant des incendies - quatorze selon La Provence – tout près des habitations et simultanément aux quatre coins de la ville. 

                Ces  bandes de jeunes ou moins jeunes avaient volontairement mis en péril la vie de vos administrés puisqu’ils avaient jugé important d’allumer leurs incendies près des habitationset leur dessein, à n’en pas douter, était de tuer sans distinction d’âge ou de sexe. Nous savons tous et vous aussi certainement, que, ce faisant, ils répondaient à un appel, sur Internet,  de ces immigrésqui peuplent la France mais la haïssent autant qu’ils haïssent les français. Comment se fait-il,  qu’après ces violences, autrement plus graves, le premier magistrat que vous êtes, ne se soit pas révolté contre ces hordes de dangereux pyromanes ? Vous aviez pourtant matière à demander aux Chef de l’Etat de sévir avec la plus grande fermeté et à l’Armée, Gardes mobiles et autre CRS,  de les déloger manu-militari afin de les traduire devant la justice française. Vous avez préféré passer sous silence les débordements qui s’étaient déroulés dans votre ville, et « vos médias » se sont contentés d’annoncer le nombre de voitures incendiées dans tout l’hexagone, précisant, comme s’il s’agissait d’une banalité, que le bilan avait été bien supérieur à l’année précédente pour la même occasion. 

     

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    Après la virulente "sortie" du Maire de Marseille, François Fillon lui-même....

                Par contre, ayant trouvé un coupable tout désigné pour  "noyer le poisson de la veille", en la personne d’un honnête soldat qui entraînait ses hommes, vous êtes apparu comme par enchantement, drapé dans votre indignation, réclamant réparation  à la stupide Armée qui avait osé menacer Marseille. A vous regarder piquer vos colères devant toutes ces caméras qui passaient près de vous, nous en avons eu le sang tout retourné comme on dit cheznous en Provence.  Car nous, aussi,  nous sommes très en colère ….. Contre vous Monsieur Gaudin. Car nous sommes marseillais et nous aimons Marseille autant,  sinon plus,  que vous. Et Marseille n'est pas seulement qu'un ramassis de voyous qui sèment la terreur dans Notre ville, Monsieur, elle nous appartient également.  Mais il nous semble que vous êtes bien plus zélé à protéger vos  délinquants, même s’ils sont des assassins en herbe,  qu’à protéger et défendre tous vos administrés. Ne verriez-vous en eux que des voix électorales potentielles qui vous aideraient à préserver votre siège lors des futures consultations qui auront lieu dès les premiers mois de 2010 ?

                 Nous vous rappelons que, nous aussi, nous votons. Et nous sommes nombreux à être fatigués de lutter contre cette délinquance qui a envahi notre ville. Nous vivons dans l’insécurité la plus totale à Marseille pendant que vous faites des effets de manches et poussez des coups de gueule pour attirer l’attention des marseillais et des pouvoirs publics contre un homme, un soldat de France,  dont le
    courage et l’honneur ne sont plus à prouver. Votre théâtralisme, votre partialité, votre irresponsable attitude, nous font honte. Ces deux
    affaires ayant eu le même résultat : des incendies, l’un causé volontairement,  l’autre accidentellement dans l’exercice d’une profession, il est encore temps que vous en appeliez à l’Etat, aux ministres et à tous les médias pour revenir sur vos déclarations tonitruantes et rétablir la vérité. L’adjudant Fontaine, de la Légion étrangère,  en entraînant ses hommes aux futurs combats qu’ils livreront contre les ennemis de la France d’abord et de la paix dans le Monde en général n’est pas responsable, SEUL, de cet accident terrible, soit, mais non criminel. Vos protégés, eux, ont provoquédes incendies criminels et vous ne les avez, en aucune manière, condamnés ni poursuivis. 

                 Y aurait-il, pour la ville de Marseille que vous représentez, deux sortes d’administrés ? Deux poids, deux mesures ? Des blancs coupables et  des immigrés innocents ?  Nous attendons rapidement votre réponse, Monsieur le Maire.   

                 III : et que dire, alors, du son de cloche que l'on entend avec l'entretien accordé à La Provence par l'adjudant Fontaine, lynché en direct, plusieurs jours durant, dans la plupart des médias ?

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    La Provence, vendredi 11 septembre
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    détaillée ci dessous, pour une meilleur lecture
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  • Culture • Au Mucem de Marseille, plus belle l’expansion musulmane

     

    ParJean-Paul Brighelli

    On sait que nous aimons les textes de Jean-Paul Brighelli, son style, son expression directe et sans ambages, son érudition, son bon sens, son non-conformisme, devenu, de nos jours, une qualité des plus appréciables. . Même, ajouterons-nous,  si nous ne partageons pas toutes ses idées. L'article qui suit - paru sur son blog le 22.08 - ne fait que nous conforter dans nos appréciations. LFAR 

    L’exposition sur les « aventuriers des mers » du musée des civilisations de l’Europe et de la Méditerranée (Mucem) est en fait une ode à l’expansion musulmane.  

    3327923779.jpgJe venais de traverser le Panier, qui comme son nom l’indique est une colline au-dessus du port de Marseille, et en redescendant, je suis tombé sur l’immense esplanade désespérée qui mène au MUCEM. « Aventuriers des mers » : un programme d’autant plus alléchant que l’Inspection générale a eu la bonne idée de décréter que le thème des prépas scientifiques, cette année, serait justement l’Aventure (Homère, Conrad, Jankelevitch).

    Quoiqu’échaudé déjà par quelques expositions médiocres montées dans ce cube de dentelles noires construit lorsque Marseille était capitale européenne de la culture (non, non, ne riez pas), ce MUCEM dont les collections permanentes n’ont ni rime ni raison — une juxtaposition d’objets hétéroclites et ethniques —, je me suis risqué.

    La citation d’Albert Londres, à l’entrée, faisait bon genre — beau sujet de dissert en perspective : « Dans le même voyage, l’homme de terre et l’homme de mer ont deux buts différents. Le but du premier est d’arriver, le but du deuxième est de repartir. La terre nous tire vers le passé, la mer les tire vers le futur. » C’est dans Marseille, porte du sud, publié en 1927. J’aime beaucoup Albert Londres, qui pensait que le métier de journaliste consiste à « porter la plume dans la plaie ». Tout un monde — disparu. Londres mourut dans l’incendie du Georges Philippar, quelque part au large d’Aden, en 1932, peut-être allumé pour lui : notre grandeur se mesure à la taille des bûchers qu’on nous prépare. C’est ça aussi, l’aventure — le risque du naufrage.

    Bref, je suis entré plus avant dans l’expo animé des meilleures intentions. 

    J’aurais dû me méfier en constatant que le premier « document » présenté était un extrait du Coran. J’aurais dû préparer ma visite en me rendant sur le site du MUCEM, où Vincent Giovannoni, conservateur du musée et commissaire de l’exposition, déclare : « L’exposition débute par la mise en place, au VIIe siècle, d’un empire des deux mers, celui des Omeyyades qui, régnant sur la mer Méditerranée et l’océan Indien, va permettre le développement du commerce maritime entre ces deux mondes. » Cet intéressant garçon, ethnologue (qui ne l’est pas ?) spécialiste des techniques de pêche dans l’étang de Thau, continue sur sa lancée : « Et puis, en commerçant, on rencontre « l’autre ». De l’histoire de ces rencontres, l’exposition n’élude ni l’esclavage, ni les tentatives d’évangélisation entreprises par les Européens. Elle raconte mille ans de projets commerciaux et, au final, de guerres économiques entre l’Orient et l’Occident. » C’est sûr que seul l’Occident (les « tentatives d’évangélisation », hein…) s’est rendu coupable d’esclavage et de colonisation. Que les Arabes aient conquis au VIIème siècle un immense empire par le fer et par le feu ; que les Turcs le leur aient subtilisé en appliquant les mêmes méthodes, en pire ; que les uns et les autres aient pratiqué les conversions forcées, les massacres, le pal en série, l’esclavage à bien plus grande échelle que l’Occident négrier, tout cela ne compte pas. La culpabilité sera chrétienne ou ne sera pas. Ici les bourreaux et là-bas les pauvres victimes.

    J’aurais surtout dû savoir que l’exposition était la reprise — avec moins d’ampleur, d’intelligence et d’objets présentés — d’une exposition présentée à l’Institut du Monde Arabe (IMA) en 2016.

    Or, quel était le fil conducteur de l’expo parisienne ? « Guidés par Sindbad le marin de légende, al-Idrîsî le géographe, Ibn Battûta l’explorateur et bien d’autres encore, embarquez au côté des Arabes, maîtres des mers, et des grands navigateurs européens qui empruntèrent leurs routes, pour un fabuleux périple en Méditerranée et jusqu’aux confins de l’océan Indien. Des débuts de l’islam à l’aube du XVIIe siècle, une aventure en mer à voir et à vivre, au fil d’un parcours immersif exceptionnel mêlant son, images et procédés optiques. D’extraordinaires récits de voyages ont conté la richesse des échanges maritimes entre les mers de l’Ancien Monde. Les plus fameux des témoins-voyageurs partagent avec vous ces fabuleux récits, fils d’Ariane de l’exposition. Ils vous emmènent à la croisée de l’or d’Afrique et de l’argent d’Occident, des monnaies grecques et des diamants de Golconde, des verreries d’Alexandrie, de Venise ou de Bohême et des porcelaines, des soieries et des épices venues de Chine et des Moluques. »

    Capture-d’écran-2017-08-22-à-12.49.17.pngAinsi parlait le prospectus de présentation, en toute logique . Explorateurs et aventuriers ont peut-être des pensées de commerce et de lucre, mais l’inspiration initiale leur vient des mythes littéraires. L’Occident s’est enté sur Ulysse et Enée, l’Odyssée et l’Enéide, l’Orient sur Sindbad et les 1001 nuits. On « fait comme » — puis on dépasse la légende pour construire la sienne. Les navigateurs arabes sont partis eux aussi à la poursuite d’un rêve, des démons et merveilles comme cet oiseau Rukhkh (ou Roc, dans les traductions françaises) qui s’en prend justement au navire de Sindbad.

    Mais que nous dit l’illustrissimo facchino Vincent Giovannoni ? « Le Mucem étant un musée de civilisations, plutôt que de valoriser les « héros », nous faisons la part belle aux cultures, aux civilisations et aux échanges. (…) Ce qui nous importe enfin, c’est les relations interculturelles, les échanges entre les civilisations. »

    Le voyez-vous pointer le bout de son nez, notre spécialiste de la pêche du loup aux leurres ? Des produits d’artisanats divers, des casiers pleins d’épices, des bouts de tissus et des tapis persans. Mais de héros et de grands voyageurs, peu de nouvelles.

    On y présente par exemple l’extraordinaire mappemonde de Fra Mauro, réalisée vers 1450 et à lire tête bêche, à l’époque on mettait le sud en haut (si vous voulez en savoir plus, lire le Rêve du cartographe, de James Cowan, Ed. Hozholi, 2015), d’une précision qui suppose une enquête minutieuse, sans nous dire que le moine vénitien — aidé d’un marin et cartographe de la ville, Andrea Bianco — s’est appuyé entre autres sur le récit de Nicolò de’ Conti, qui entre 1414 et 1440 parcourut le Moyen-Orient, navigua sur le golfe persique, passa le détroit d’Ormuz, atteignit les Indes, descendit à Ceylan, puis Sumatra, le golfe du Bengale, la Carte-de-Fra-Mauro (1).pngBirmanie, la Malaisie — et retour, un homme que les gentils Musulmans de l’époque obligèrent, lui et sa famille, à se convertir à l’islam sous peine de mort. C’est même à cette apostasie pas du tout imposée que l’on doit le récit de son voyage, car le pape auquel il était allé demander pardon du sacrilège consentit à le ramener dans le sein de la chrétienté pourvu qu’il raconte son périple à son secrétaire, Poggio Bracciolini. D’où la mine d’informations dont a bénéficié Fra Mauro pour établir sa carte.

    Et Nicolò de’ Conti n’était pas le seul, splendides aventuriers qui ne devaient rien — mais alors, rien — à l’expansion arabe.

    Bezoard-Inde-©-Khm-museumsverband.jpgJe ne veux pas avoir l’air de dénigrer. L’exposition du MUCEM est encore riche d’objets précieux, comme ce bézoard (la panacée, l’anti-poison miracle, le remède des remèdes, comme la corne de rhinocéros pilée ou les poils de tigre) ramené des Indes [ci-contre].

    Ou cette tapisserie monumentale illustrant l’arrivée de Vasco de Gama à Calicut.

    A la fin de l’expo — mais on ne comprend pas pourquoi elle finit là si l’on ne sait pas, depuis le début, qu’elle ne se préoccupe en fait que de l’expansion musulmane —, un tableau vénitien magistral, quoiqu’un peu fouillis, célèbre la bataille de Lépante, « la meravigliosa gran vitoria data da Dio », comme dit la légende au bas de la toile,où les bateaux de Don Juan d’Autriche ont flanqué la raclée aux galères turques. À côté de moi, une jeune femme accrochée au bras d’un monsieur un peu plus âgé murmura à son compagnon : « Et à votre avis, il est où, Cervantès, dans ce fatras ? Et est-ce qu’il a déjà perdu son bras ? »

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    L’arrivée de Vasco de Gama à Calicut.

     

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    La bataille de Lépante

    J’ai acheté le catalogue, splendide et intelligent, qui vous dispensera de l’expo, et je suis ressorti. Il faisait toujours beau. Sur la façade du MUCEM était annoncée la prochaine manifestation culturelle : Je gage que celle-là sera 100% marseillaise, et qu’y officiera peut-être Christian Bromberger, prof d’ethnologie à la fac d’Aix — c’est lui qui a dirigé la thèse aquatique de Vincent Giovannoni. Il a une double spécialité : l’Iran moderne et le foot. Deux beaux sujets pour célébrer la paix et la fraternité.  

      

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    Liens

    le site du MUCEM

    Exposition présentée à l’Institut du Monde Arabe

  • Le macronisme est-il un européisme béat ?

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    Par  Mathieu Bock-Côté

    Après qu'Emmanuel Macron a annoncé qu'il comptait reconnaître le drapeau et l'hymne européen, Mathieu Bock-Côté démontre ici que les aspirations européennes du chef de l'Etat sont à contre-courant de celles du peuple français [Figarovox 12.10]. Il a raison !

     

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    De bien des manières, et à plusieurs reprises, Emmanuel Macron l'a fait comprendre, la construction européenne est pour lui l'horizon indépassable de la France. Toujours, elle doit aller de l'avant. 

    La France ne peut qu'y participer avec enthousiasme ou déchoir dans un souverainisme que l'on décrète inévitablement étroit et poussant la nation au repli identitaire.

    L'imaginaire macronien reprend les catégories fondamentales du progressisme contemporain.

    Il y a l'ouverture et la fermeture, et conséquemment, les ouverts et les fermés.

    Il y a l'élan vers le monde et le repli sur soi. Il y a les citoyens du monde et les nationalistes tribaux.

    Il y a les forces de l'avenir et celles du passé.

    Il y a l'avant-garde d'un monde nouveau et le bois mort de la vieille humanité enracinée.

    Il y a les gens bien et ceux qui ne le sont pas ou le sont moins.

    Emmanuel Macron a l'ardeur conquérante des nouvelles élites mondialisées qui ne veulent plus s'encombrer de la ringardise patriotique.

    C'est assurément dans cet esprit qu'il s'est engagé à reconnaître le drapeau et l'hymne européens, pour marquer une fois pour toutes l'adhésion de la France à un projet devant lequel les Français ont pourtant témoigné de grandes réserves.

    C'est sa manière de répondre à ceux qui croyaient pour congédier ce symbole qu'ils jugent inapproprié au cœur des institutions nationales. C'est une nouvelle étape dans l'européanisation mentale et culturelle des élites françaises, pour qui la construction européenne relève du sens de l'histoire.

    On ne doit plus voir l'Union européenne comme un cadre dont on peut s'extraire ou s'éloigner, selon les préférences populaires et l'intérêt national. Emmanuel Macron ne cesse de brandir son idéal européen, presque de manière incandescente.

    Un mauvais esprit pourrait faire remarquer au Président de la république que lorsque la France voit dans l'Europe une occasion de sortir d'elle-même, comme si elle voulait se délivrer du fardeau de la souveraineté, l'Allemagne y voit l'occasion de s'imposer aux autres.

    Certes, il y a quelque chose de grotesque, pour ne pas dire de loufoque dans la manière dont cette controverse est en train de tourner. La déclaration de guerre de la France insoumise contre le drapeau européen est justifiée au nom d'un anticatholicisme aussi maladif qu'anachronique.

    C'est un peu comme si la France insoumise devait maquiller un souverainisme qu'elle juge déshonorant, parce que suspect de nationalisme, alors que la lutte contre la religion catholique apparaît toujours de rigueur. La gauche radicale semble n'en avoir jamais fini dans sa volonté d'arracher les racines chrétiennes de la France. On y verra à bon droit une névrose, ou du moins, la résurgence d'un détestable folklore.

    On trouve à la France insoumise un laïcisme ultra qui se trompe d'époque qui se conjugue avec le multiculturalisme agressif de ceux qui prétendent décoloniser la France en la dénationalisant. La gauche radicale ne sait jamais quoi faire de la nation, sinon la combattre ou la redéfinir comme une pure abstraction révolutionnaire.

    Il n'en demeure pas moins que l'initiative d'Emmanuel Macron fait problème dans un pays qui a voté contre la constitution européenne en 2005 et qui tient plus que ses élites à l'identité et l'indépendance nationales. À tout le moins, dans l'esprit du commun des mortels, on ne saurait placer sur le même pied le drapeau français et celui de l'Union européenne.

    Au nom du premier, des générations d'hommes ont accepté de sacrifier leur vie. Il touche aux plis les plus intimes de l'être et réfère à la part sacrée de la patrie. On ne saurait en dire autant du second qui demeure essentiellement un symbole technocratique qui ne touche ni le cœur ni l'âme. Rappeler cette simple vérité ne devrait pas choquer.

    À la rigueur, on peut souhaiter qu'un jour, le drapeau européen prenne la place des drapeaux nationaux dans la conscience collective des peuples d'Europe. Ce n'est pas encore le cas. Le sentiment national n'est pas encore aplati.

    Mais dans tout ce débat, un gros mot est sorti : qui ne s'enthousiasme pas pour l'initiative d'Emmanuel Macron est désormais suspect d'europhobie. C'est même pour lutter contre cette dernière qu'il faudrait s'y rallier. Il suffit d'inscrire une cause dans le cadre des grandes luttes contre les phobies pour d'un coup l'anoblir.

    On voit encore ici à quel point l'évolution du vocabulaire est symptomatique d'une mutation des codes de la respectabilité politique. Peu à peu, l'opposition à la fédéralisation discrète ou revendiquée de l'Europe devient non seulement illégitime mais impensable autrement que sur le registre de la pathologie.

    En trente ans, l'eurosceptique est devenu europhobe. Il a cherché à se définir positivement en se réclamant pour un temps du souverainisme, mais ce terme ne s'est jamais départi d'un parfum quelque peu exotique, comme s'il n'avait pas su faire sa place ailleurs que dans les marges politiques. Lui aussi aujourd'hui est disqualifié.

    La nation fondait autrefois le lien politique : on lui accorde maintenant une connotation retardataire, et même réactionnaire. La construction européenne est certainement un idéal légitime, mais elle ne saurait avoir le monopole de la légitimité.

    Cette controverse, toutefois, n'est pas sans quelques vertus. Elle rappelle que le macronisme n'est pas qu'un pragmatisme libéral appelé à mener en France les nombreuses réformes jugées nécessaires à sa modernisation, pour reprendre le vocabulaire d'usage. Il s'agit aussi, et peut-être surtout, d'un progressisme militant qui voit dans le dépassement de la nation un devoir d'époque et une mission presque sacrée.

    Quand Emmanuel Macron souhaite voir la souveraineté européenne transcender, puis se substituer à la souveraineté nationale, il propose une rupture radicale qu'il croit porter au nom de sa conception héroïque de la politique.

    À la différence de certains de ses prédécesseurs, il avance à visière levée et force ses adversaires à préciser leur propre philosophie politique. Il butera néanmoins sur cette réalité : il n'existe pas de peuple européen au singulier, mais des peuples européens, qui ne veulent pas se dissoudre dans un fantasme désincarné et indifférencié.

    Ce en quoi on est en droit de penser qu'après la « séquence sociale » du début du quinquennat, la question nationale, d'une manière ou d'une autre, sera au cœur des prochaines années politiques.

    Reste à voir comment la droite républicaine assumera ce clivage, elle qui peine pour l'instant à se positionner par rapport à un président si singulier.   

    Mathieu Bock-Côté

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie, chargé de cours aux HEC à Montréal et chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle : aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) de La dénationalisation tranquille (Boréal, 2007), de Le multiculturalisme comme religion politique (éd. du Cerf, 2016) et de Le Nouveau Régime (Boréal, 2017).