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Feuilleton : Chateaubriand, "l'enchanteur" royaliste... (12)

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Anne-Louis Girodet, Portrait de Chateaubriand,
Saint-Malo, musée d’Histoire de la Ville et du Pays Malouin.

(retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

Aujourd'hui : sur Mirabeau et sur la mystification de "la Bastille"...

1. Sur Mirabeau...

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"Le fond des sentiments de Mirabeau était monarchique; il a prononcé ces belles paroles :
"J'ai voulu guérir les Français de la superstition de la monarchie et y substituer son culte."

Dans une lettre destinée à être mise sous les yeux de Louis XVI il écrivait :"Je ne voudrais pas avoir travaillé seulement à une vaste destruction." C'est cependant ce qui lui est arrivé : le ciel, pour nous punir de nos talents mal employés, nous donne le repentir de nos succès."

Mémoires d'Outre-Tombe, La Pléiade, tome I, pages 177/178.

 

2. ...et sur les mystifications de la Bastille...

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"...Le 14 juillet, prise de la Bastille. J'assistai, comme spectateur, à cet assaut contre quelques invalides et un timide gouverneur : si l'on eût tenu les portes fermées, jamais le peuple ne fût entré dans la forteresse.

Je vis tirer deux ou trois coups de canon, non par les invalides, mais par des gardes-françaises, déjà montés sur les tours.

De Launay, arraché de sa cachette, après avoir subi mille outrages, est assommé sur les marches de l'Hôtel de Ville; le prévôt des marchands, Flesselles, a la tête cassée d'un coup de pistolet; c'est ce spectacle que des béats sans cœur trouvaient si beau.

Au milieu de ces meurtres, on se livrait à des orgies, comme dans les troubles de Rome, sous Othon et Vitellius. On promenait dans des fiacres les vainqueurs de la Bastille, ivrognes heureux, déclarés conquérants au cabaret; des prostituées et des sans-culottes commençaient à régner, et leur faisaient escorte. Les passants se découvraient avec le respect de la peur, devant ces héros, dont quelques-uns moururent de fatigue au milieu de leur triomphe.

Les clefs de la Bastille se multiplièrent; on en envoya à tous les niais d'importance dans les quatre parties du monde. Que de fois j'ai manqué ma fortune ! Si moi, spectateur, je me fusse inscrit sur le registre des vainqueurs, j'aurais une pension aujourd'hui."

Mémoires d’Outre-tombe, La Pléiade, Tome I, page 168.

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