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  • Société & Actualité • « Société civile » : un trompe-l'oeil

     

    Une analyse de Patrice de Plunkett

    dans son blog, le 20.05 - Et nous sommes d'accord ...

     

    hqdefault.jpgLa Macronie représente surtout la France d'en-haut : ce qu'à Bruxelles on appelle « société civile » depuis un certain rapport de la Commission. Coup d'œil sur ce gouvernement et ces candidats :   

    Qu'est-ce que «la société civile » ?  Aucune définition précise n'en est donnée ; c'est une expression variable dont le sens dépend du lieu, du moment et de l'interlocuteur. Et pour cause : c'est une arme déguisée. L'expression est apparue dans les années 1980, au moment où pointait la grande offensive néolibérale contre « l’Etat ». L'universitaire liégeois Gautier Pirotte analyse cette genèse stratégique dans l'étude qu'il a publiée en 2008 à La Découverte : le mythe d'une « société civile » fut lancé pour persuader l'individu que ses potentialités étaient « bloquées » par « les rouages d'un Etat extrêmement présent ». En 2001, la Commission de l'UE publie un Livre blanc de la gouvernance européenne qui fait avancer d'un cran l'opération : la « société civile », affirme-t-il, sera le pilier de la construction de l'Union ; un pilier de la « gouvernance » destinée à faire pièce aux Etats politiques. Les analystes anti-libéraux ripostent aussitôt que cette « gouvernance » (terme emprunté au management) n'est autre qu'une « manière de gérer le néo-libéralisme » en réduisant le rôle des instances politiques au nom d'une émancipation de la « société civile ». Mais les « instances politiques » n'ont pas été capables de discerner le péril ; ou, l'ayant discerné, s'en sont fait le complice pour des raisons coulissiers...

    Faite principalement au nom de « l’expertise » (autre élément de langage néolibéral), l'OPA de M. Macron sur l'Etat se fait également au nom de la « société civile ». Plus de la moitié des 526 candidats LREM aux législatives en sont déclarés « issus ». Parmi eux, peu d'employés et de chômeurs ; moins de 10 % de membres des professions intermédiaires (alors qu'ils sont 30 % de la population) ... Mais beaucoup de médecins, d'avocats d'affaires, de cadres du privé et de hauts fonctionnaires ! 68 % des candidats LREM viennent des professions supérieures (comme dans l'Assemblée sortante, mais avec deux fortes progressions : le nombre de « consultants » et de « conseillers en communication », et le nombre de diplômes de grandes écoles jusque chez les rares candidats d'origine étrangère : par exemple celui de la 6e du 93, Alexandre Aïdara, qui a fait Centrale et l'ENA. La « société civile » en Macronie, c'est un club.  

    C'est donc - déplore Libération - le « miroir déformant » d'une société « sans chômeurs ni retraités ou presque, sans ouvriers », et où les seuls « représentants de la diversité » faisaient déjà partie de la France d'en-haut... Selon la formule de notre blog avant-hier, le pays qui va mal sera représenté par le pays qui va bien. Exactement comme auparavant. Mais d'un pied plus léger, bien sûr. Et quelle prestance chez notre jeune Président ! der Junge, comme dit la chancelière. 

    Patrice de Plunkett : le blog

  • Vous avez dit liberté de la presse ? Voici un avis américain qui est un brûlot !

     

    Rédacteur en chef du New York Times, lors d'un banquet - le 25 septembre 1880 - John Swinton se fâche lorsque quelqu'un propose de boire « à la liberté de la presse ». On méditera sa réaction, ses propos iconoclastes au regard du médiatiquement correct. Un brûlot. Et les lecteurs de Maurras rapprocheront ce que dit ici John Swinton de ce qui était exposé vingt-cinq ans plus tard dans l'Avenir de l'intelligence sur la condition des intellectuels de l'ère démocratique. Certes, la dite condition ne s'est pas améliorée, à l'exception de cette sorte particulière de liberté de publication que ménage Internet, où tout paraît à volonté. A satiété. Le meilleur et le pire, dans un grand désordre. LFAR

     

    NewYorkTimes.jpg« ...Il n'existe pas, à ce jour de l'Histoire du monde, en Amérique, de presse indépendante. Vous le savez et je le sais.

    Il n'y en a pas un seul parmi vous qui ose écrire ses franches opinions et si vous le faisiez, vous savez très bien qu'elles ne elles ne seraient jamais imprimées.

    Swinton-John.jpgOn me paye chaque semaine pour que je garde mes franches opinions hors du journal pour lequel je travaille. Vous autres aussi vous percevez des salaires pour la même chose  et celui d'entre vous qui serait assez fou pour écrire ses franches opinions se retrouverait dehors, dans les rues, à chercher un autre travail. Si je laissais mes franches opinions apparaître sur une édition de mon journal, avant vingt-quatre heures mon emploi se serait envolé.   

    Le travail du journaliste est de détruire la vérité, de mentir sans limite, de pervertir, d'avilir, de ramper aux pieds de Mammon, et de vendre son pays et sa race pour son pain quotidien. Vous le savez et je le sais. Alors qu'est-ce que c'est-ce que cette folie de vouloir porter un toast à l'indépendance de la presse ? 

    Nous sommes les outils et les vassaux des puissants et des riches, qui sont derrière la scène. Nous sommes leurs marionnettes, ils tirent les ficelles et nous dansons. Nos talents, nos facultés et nos vies sont la propriété d'autres hommes. Nous sommes des prostitués de l'intellect.

    Tout cela vous le savez aussi bien que moi .» 

     

    [Source : Labor's Untold Story, de Richard O. Boyer et Herbert M. Morais, publié par  United Electrical, Radio & Machine Workers of America, New York, 1955 - 1979)]

  • SOCIETE • Questions sur le prix Nobel d’économie

     

    par Ph. Delelis

    Le Prix de la Banque de Suède en Sciences Economiques, plus connu sous le nom de Prix Nobel d’Economie, vient d’être attribué à Angus Deaton, professeur à Princeton, pour ses travaux sur la consommation, la pauvreté et le bien-être. Chaque année à la même époque, on peut s’interroger sur l’utilité des études menées par ces brillants esprits pour les politiques économiques, en tout cas en France. La logique conduit à se poser deux questions : est-ce que, en France, quelqu’un les lit et en tire des conclusions opérationnelles ? ou, si c’est le cas, compte tenu des résultats, est-ce que l’on attribue ce prix à des imposteurs ?

    Première question, donc : en dehors de la petite communauté des professeurs d’économie, quelqu’un, en charge à un titre ou à un autre, de la politique économique française, a-t-il lu les travaux des Nobel d’économie ? Pas sûr. D’abord, ils ne sont pas tous traduits et on connaît le niveau des Français en anglais. Ensuite, l’inertie de l’enseignement est telle que les résultats de la recherche y sont introduits avec retard. Ceci explique par exemple que les vieilles recettes de Papa Keynes continuent à être appliquées à la lettre par des décideurs qui n’ont guère entendu parler que de lui, de ses bons mots (« A long terme nous serons tous morts ») et de ses équations de niveau CM2 sur les bancs de Sciences Po. Enfin, quand les plus doués d’entre eux se rendent intelligibles – tels Jean Tirole l’année dernière – ils disent des horreurs sur la nécessaire déréglementation du marché du travail, les ravages de la politique du logement et les bienfaits de la concurrence. Bref, en France au moins, les Prix Nobel d’Economie ne servent à rien.

    D’où la seconde question, fort légitime dans un pays fier de sa rationalité depuis Descartes : n’a-t-on pas affaire à des imposteurs ? Une réponse positive à cette question justifierait bien sûr que l’on ignore superbement leurs travaux. Déjà M. Tirole avait dû faire face à un procès en orgueil et sorcellerie après s’en être pris à la création d’une deuxième section d’économie dans les universités, fondée sur les sciences sociales et politiques, autrement dit de la littérature engagée. Aujourd’hui, on ne manquera pas de souligner que M. Deaton est parvenu à démontrer que la malnutrition était la conséquence de la pauvreté et non l’inverse, ce qui pouvait sans doute être déduit sans y passer trop de temps par un élève de CM2 (qu’est-ce qu’on apprend après, franchement ?). On relèvera aussi qu’il a établi que le bien être individuel ne s’accroissait pas significativement au-delà de 75 000 dollars de revenus annuels, théorie qui serait vilipendée par les propriétaires d’une Ferrari s’ils la connaissaient. Mais on oubliera sans doute aussi vite qu’il est l’auteur de modèles de consommation très utilisés par les départements marketing des entreprises et les institutions financières internationales pour leurs politiques de développement. En effet, il n’échappera à personne que, dans ce pays, les procès en imposture sont toujours intentés par de vrais spécialistes du genre. Comme le disait plus simplement ce grand économiste qu’était Michel Audiard, injustement ignoré en son temps par la Banque de Suède : « On est gouverné par des lascars qui fixent le prix de la betterave et qui ne sauraient pas faire pousser des radis ». 

  • Médias • On n’est pas levé

     

    HUMOUR

    par Ph. Delelis

    – Monsieur le Premier ministre, bonjour ! Et merci d’avoir accepté notre invitation dans l’émission On n’est pas levé. Et d’abord une question : puis-je vous appeler par votre prénom, Kevin ?
    – Bien entendu, mon cher Léo.
    – Merci, Kevin ! Mais pas de « mon cher ». Au contraire, la question suivante est : « Puis-je te tutoyer » ? Parce que c’est la règle de l’émission, Kevin.
    – Oui, je le sais et je l’accepte bien volontiers. Au début du XXIème siècle, il y avait encore un peu de formalisme – je crois qu’on appelait ça « politesse » ou « respect » – mais c’est fini, il faut vivre avec son temps.
    – Parfait. Alors, Kevin, je pense qu’on va passer un bon moment ensemble en compagnie de nos internautes. On n’est pas levé est diffusé en prime time à onze heures du matin sur Internet puisque, dans ce pays de cent millions d’habitants, à peine vingt millions ont un job et tous les autres peuvent donc nous regarder en direct.
    – Souvent depuis leur lit…
    – Oui, d’où le titre de l’émission… Ils pourront aussi se coucher tôt parce que de toute façon, ils n’ont pas d’argent à dépenser et la télévision, ancêtre d’Internet, a disparu.
    – Si tu veux me faire dire qu’on n’a pas tout essayé contre le chômage, c’est vrai.
    – Je ne t’ai pas invité pour ça, parce qu’ au fond ça n’intéresse personne, l’histoire nous l’a montré. Non, on va évoquer l’actualité culturelle.
    – Je sens que tu vas me parler de la réédition en package numérique collector du discours de réception de Finkie à la French Academy.
    – Non pas du tout ! Je vais te parler de Dalida. Nous sommes en 2057, c’est le soixante-dixième anniversaire de sa disparition. Un concert de son hologramme sera donné à la Philarmonie la semaine prochaine c’est ça l’actu ! Quelle est ta chanson préférée ?
    Gigi l’Amoroso, incontestablement, surtout dans la version remixée en synthèse vocale et réalité augmentée.
    – Bien sûr, indépassable ! Et dis-moi, quand tu en as fini avec les problèmes du pays, vers 16h ou 16h30, tu te retires dans ton appartement de Matignon Mansion, qu’est-ce que tu écoutes pour te détendre ?
    – Du classique, uniquement.
    – Par exemple ?
    Dialogue de l’Ombre Double de Pierre Boulez
    – Connais pas.
    – Dans une reprise de Patrick Bruel.
    – Ah oui, là je vois ! Bon, puisqu’on est sur du sérieux, que peux-tu nous dire du projet gouvernemental de reconversion du Garnier Palace en temple du hip-hop ?
    – Ça avance. Nous avons choisi l’architecte qui va reconfigurer l’espace. Il a proposé un concept que l’on ne pouvait pas refuser, il l’a appelé : « le vide ».
    – Le vide ?
    – Oui, on garde l’extérieur, qui est d’un kitch incroyable mais plébiscité par les touristes asiatiques, et on fait le vide à l’intérieur.
    – On casse tout, quoi…
    – Oui.
    – Eh bien, Kevin, merci ! Le vide à l’intérieur… tout un programme ! 

  • Lynchage d'un ”jeune” par d'autres ”jeunes” : ou, quand se réinvente le ”droit du sol” !

            Les "défenseurs" de l'immigration à tout crin, du "grand voyage organisé" et des délocalisations de population le vouent aux gémonies, ce "droit du sol" si décrié, par eux.

            Mais voilà que les bandes de "jeunes" le ré-inventent, en quelque sorte, et se l'approprient, ce "droit du sol", l'appliquant même avec une férocité qui ne s'embarasse d'aucun scrupule ni d'aucune précaution juridique.

            Et si le mot "amusant" convenait pour un sujet pareil, il est certain que c'est celui qu'il faudrait employer lorsqu'on lit dans les journaux les détails du passage à tabac d'un "jeune" (Haroun, en l'occurrence) par d'autres "jeunes", d'une autre "bande"; d'une autre "cité", d'un autre "territoire", comme ils disent.....

           "Tu n'es pas de Bondy, tu dégages !..." lui ont-ils dit, avant de le rouer de coups, à une quinzaine contre un, tout de même, et de le laisser pour mort (1). Voilà une politique de l'immigration à laquelle même les plus énergiques, semble-t-il, n'avaient pas pensé ! Comme quoi, on est toujours l'immigré de quelqu'un !....

            Imagine-ton la PAF (Police de l'Air et des Frontières) parler et agir ainsi ? Mais, au fait, on n'a pas encore entendu les réactions des diverses associations du parti immigrationniste, qui vivent grassement de nos impôts (sous forme de subventions), devant cette intolérable intrusion du droit du sol abhorré (par elles...) dans les pratiques quotidiennes au niveau du vécu !....

    (1) : Sur le fil AOL du jour, qui commentait l'évènement, les témoignages des "jeunes" du coin étaient concordants : "il n'était pas du quartier" ! Mais ils ne se rendent pas compte, ces jeunes, qu'ils devraient prier, semble-t-il, pour qu'on ne leur applique pas, en France, la loi d'airain qu'ils s'appliquent entre eux et à eux-même, sous prétexte qu' "ils ne sont pas du quartier"...

           Encore plus "fort" : dans une sorte de micro-trottoir, réalisé dans la foulée par des journalistes-investigueurs (!), ils répondent, à l'objection que c'est mal, c'est violent, qu'il ne falllait pas..., ils répondent, donc, en substance : comment ça c'est mal ? Mais qu'est-ce qu'on a fait de mal ou de pas bien? On a simplement fait respecter la loi et l'ordre, c'est tout... Texto ! En "jeune" dans le texte....

  • La consolation chrétienne (Épidémie de coronavirus), par Gérard Leclerc.

    Église Saint-Jean-Baptiste, Arras. Chemin de Croix. VIIIe station : Jésus console les filles d’Israel© Philippe Lissac / Godong

    Le quotidien La Croix d’hier titrait : « Être chrétien au temps du COVID-19. » Rien de plus légitime que cette interrogation alors que les précautions préconisées par les pouvoirs publics touchent jusqu’à la pratique religieuse, avec fermeture des églises là où l’épidémie est la plus menaçante. Cela va même plus loin en Italie. C’est encore La Croix qui nous informe que dans le diocèse de Brescia, pour les morts du coronavirus, la dépouille est immédiatement conduite au cimetière où est célébré le court rite de l’ensevelissement, le passage à l’église étant exclu. On imagine la détresse des familles privées ainsi du réconfort de la liturgie et abandonnées à leur solitude.

    gerard leclerc.jpgL’État du Vatican lui-même est soumis aux mesures de confinement en usage dans la péninsule italienne. Le Pape n’est pas apparu dimanche à sa fenêtre de la place Saint-Pierre, préférant s’adresser aux fidèles par le seul canal de la télévision. Cela ne l’a pas empêché de demander aux prêtres « d’avoir le courage de sortir et d’aller chez les malades, apportant la force de la Parole de Dieu et l’Eucharistie et d’accompagner les agents de la santé, les bénévoles dans ce travail qu’ils font ». Cette invitation ne reçoit pas un acquiescement unanime, car l’on remarque que la personne qui visite les malades peut être contaminée à son insu et menacer son entourage. Il y a donc lieu de faire preuve d’imagination pour trouver les moyens pour aider, ne serait-ce que par téléphone, nos frères et nos sœurs en souffrance.

    Aider spécifiquement pour un chrétien, qu’est-ce que cela peut bien signifier ? Est-ce apporter de la consolation ? Ce mot de consolation appartient au vocabulaire des spirituels. Il est notamment employé par saint Ignace de Loyola dans ses Exercices spirituels, chers à notre pape jésuite. Ignace le définit comme un accroissement de foi, d’espérance et de charité, ce qui renvoie à la plus haute expression chrétienne. Comme l’écrit le Père Pascal Ide, nous sommes bien au-delà des seuls réconforts sensibles [1]. Ou même des grands allègements que Flaubert réclamait pour rendre acceptable une vie qu’il trouvait si triste. C’est l’excellente critique littéraire Mona Ozouf qui aime citer ce mot désenchanté de l’écrivain. Mais pour un chrétien, il ne s’agit pas d’alléger la vie, il s’agit d’accéder à la vraie vie !

  • Sur le blog de Michel Onfray : une nouvelle revue pour les jours ”d'après”.

    Sauvagerie de la mondialisation, dévoiement de l’Europe, arrogance des gouvernants, appauvrissement des classes populaires, collusion des médias et du pouvoir, casse de l’hôpital public, sécession des territoires perdus de la République: L'épidémie de coronavirus agit comme un révélateur photographique qui met au jour l’état désastreux de notre pays.

    Mais nos malheurs ne s'arrêtent pas là. Après la crise sanitaire viendra le temps de la facture économique. Et les ménages modestes seront à n'en point douter bien plus pénalisés que la France d'en haut. Il suffit de voir le durcissement du Code du travail décrété dans le cadre de l'état d'urgence sanitaire... alors que le droit du capital, lui, n'a été retouché en aucune manière. En cette période troublée, la finance continue de régner.

    Alors que faire? Avec ses amis, Michel Onfray a décidé de créer une revue pour penser les jours "d’après". Son nom: FRONT POPULAIRE. Les auteurs: d’anciens élus, des gilets-jaunes, des enseignants, des juristes, des journalistes, des démographes…

    Les uns sont de gauche, les autres sont de droite. Les uns croient au Ciel, les autres n’y croient pas. Mais tous sont convaincus qu’il faut plus que jamais mener le combat des idées pour retrouver notre souveraineté. Car à quelque chose malheur est bon, le confinement généralisé les rend encore plus déterminés!

    FRONT POPULAIRE prendra la forme d’un mook trimestriel de 200 pages qui ne recevra, par choix d'indépendance, aucun financement publicitaire. Qu’est-ce qu’un mook? Il s’agit d’un objet éditorial hybride, à mi-chemin entre le magazine et le livre (book). Les lecteurs pourront ainsi se le procurer aussi bien chez leur libraire favori que dans les maisons de la presse. Une façon pour d’être présents dans tout le pays, aussi bien dans les grandes villes qu'à la campagne.

    FRONT POPULAIRE, c’est aussi un style éditorial. Il tient en une formule: ne pas prendre les Français pour des enfants. Depuis le début de la crise du coronavirus, le pouvoir nous parle comme si nous savions à peine lire et écrire. C’est pour résister à cette petite musique crétinisante qui fait tant de mal à la République que la revue a une ambition de haute tenue et d'ouverture au débat.

    A parution, les enquêtes et analyses de FRONT POPULAIRE seront également disponibles sur le site web FrontPopulaire.fr, où l'on trouvera aussi des informations régulièrement mises à jour quant au projet (dévoilement des auteurs, des thèmes…) et une fonctionnalité "Vos idées", permettant aux internautes de soumettre leurs suggestions. Sans oublier bien sûr une page "Contributeurs", dans laquelle sont remerciés tous ceux qui contribuent à ce projet, soit par leur abonnement soit par leur pré-achat.  

    Pour que FRONT POPULAIRE voie le jour au plus vite (c’est-à-dire avant l’été) les contributions de chacun sont en effet essentielles. Envoyez vos suggestions, informez-vous sur l'avancement du projet, et pré-abonnez-vous en vous rendant sur FrontPopulaire.fr.

    Bien à vous,

    L'équipe de MichelOnfray.com.

  • Un coup de torchon nécessaire ? par Gérard Leclerc

    Hier, je m’interrogeais à propos du procès Weinstein à New York et de la vague que le scandale d’un comportement insupportable avait provoquée. Doit-on se féliciter de cette houle de haine déclenchée contre les hommes définis comme prédateurs ? Peut-être est-ce la rançon d’un passé plus que glauque. Un énorme coup de torchon était nécessaire pour dissiper tant d’ignominies et plus encore pour venger tant de souffrances secrètes et de vies gâchées.

    13584804_1050497325039319_7100176010205014433_o.jpgJ’aurais quand même quelques objections à formuler contre tous ces réquisitoires, parfois gâtés par l’idéologie. Le féminisme est-il une cause si uniformément pure qu’on le prétend. Ses icônes sont-elles des modèles de vertu, indemnes de toute attitude de domination et d’agression, y compris à l’égard des femmes ? Sûrement pas, et l’auteur du Deuxième sexe, le manifeste féministe du siècle dernier, a pu être mise en accusation par une de ses anciennes élèves sans que cela émeuve grand monde.

    Par ailleurs, j’en suis désolé, mais mon expérience personnelle contredit amplement le discours ambiant. Depuis l’enfance, j’ai appris le respect absolu des femmes et je n’avais aucune difficulté à les respecter, ayant tout reçu d’elle. La misogynie m’a toujours été étrangère, tout simplement parce que les exemples que j’avais autour de moi m’inspiraient amour et reconnaissance. Et comme le disait un philosophe ami, elle nous sont bien supérieures à tous égards ! Sans doute, de tels propos sont-ils suspects de sexisme ou de machisme refoulés, ces marques de reconnaissance étant simplement l’aveu d’un refus de l’égalité. J’avoue être un peu désarmé par ce type d’argument. Qu’est-ce que ce féminisme étranger à la symbolique positive de la femme ?

    Enfin, il y a un réel problème que je n’ai pas le temps d’examiner sérieusement ce matin. Pourquoi les publications, qui furent les plus en pointe dans la revendication des libertés sexuelles, notamment en matière de pédophilie, sont-elles aujourd’hui les plus véhémentes dans leur condamnation ? Sans doute est-ce l’effet de leurs excès passés, qui les rend désormais si vertueuses et si vindicatives à l’égard des délinquants qu’ils protégeaient, valorisaient et hébergeaient hier. L’histoire a déjà connu pareils retournements. Elle en connaîtra d’autres qui nous surprendront.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 7 janvier 2020

     

  • Passage d’une année à l’autre par Gérard Leclerc

    Qu’est-ce qu’un changement d’année ? Le fait d’un phénomène cyclique lié aux rythmes cosmiques ? Pas seulement ! Car il s’agit d’abord de l’histoire humaine dont la notion été inventée par le christianisme avant que la pensée moderne ne s’en empare…

    13584804_1050497325039319_7100176010205014433_o.jpgLe passage d’une année à l’autre n’est pas seulement, pour l’humanité, lié à son insertion dans les cycles cosmiques, aussi importants soient-ils. L’actuel vogue de l’écologie nous l’assène suffisamment. Elle se rapporte aussi à la temporalité spécifique que l’on ne saurait mieux définir que par l’histoire. L’histoire, un mot qui résonne familièrement dans nos têtes à nous modernes. La philosophie depuis Hegel n’a cessé d’en explorer le concept, et le marxisme lui a donné un contenu qui a longtemps structuré l’analyse des événements et de la dynamique des évolutions sociales. Mais il y avait d’autres manières aussi modernes de considérer la genèse génératrice de notre devenir, aussi bien du côté de Tocqueville, d’Auguste Comte ou de Max Weber. Ce fut la tâche d’un Raymond Aron que de mettre en évidence ce qu’était la philosophique critique de l’histoire.

    Mais ce qu’on a un peu oublié, c’est qu’il s’agissait d’un phénomène de laïcisation d’une donnée essentielle de la Révélation chrétienne. Oui, l’histoire au sens moderne du mot est une pure invention chrétienne ou judéo-chrétienne, puisqu’on ne saurait comprendre l’avènement du Christ sans ce qui l’a préparé. Mais il fallait cet avènement pour que l’on saisisse l’enchaînement providentiel qui conduit à la réalisation de la Promesse.

    Le cardinal de Lubac a écrit sur le sujet un livre absolument essentiel à propos de cet immense penseur chrétien que fut Origène. Un livre qui s’intitule Histoire et Esprit, car c’est l’Esprit qui confère au devenir son intelligibilité. Les Grecs étaient fermés à celle-ci. Et un Philon d’Alexandrie, pourtant héritier du peuple de la Bible, ne percevait pas en quoi il y avait transcendance de l’événement par rapport aux régularités cycliques. Il en va tout autrement d’Origène qui perçoit l’Esprit dont l’histoire est porteuse.

    On me pardonnera ce développement un peu intellectuel pour saluer l’aube de la nouvelle année. Il ne voudrait que nous sensibiliser au sens d’une histoire qui n’est pas un vain ressassement mais une perpétuelle ouverture à ce qu’il faut bien appeler l’espérance. Espérance parce qu’elle a été définitivement rendue possible par le Salut qui a resplendi à Noël.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 1er janvier 2020

  • Dans la malle aux trésors de lafautearousseau, découvrez... : 5. Nos 43 Grands Textes !

    (Cliquez sur les titres)

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    43 : Charles Péguy : "Pour la première fois dans l'histoire du monde l'argent est seul devant Dieu"

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    42 : Pierre Debray : La cathédrale effondrée

    41 : Charles Maurras : L'avenir du Nationalisme français

    40 : Charles Maurras : Maurrassisme et Catholicisme

    39 : Pierre Boutang : Le mythe de la jeunesse

    38 : Charles Maurras : Une Patrie...

    37 : Charles Maurras : Affirmer hautement ses Racines, son Identité, son Être profond... pour mieux s'ouvrir à l'universel

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    36 : François Bluche : La "Monarchie absolue", c'est la monarchie parfaite

    35 : Charles Maurras : La Monarchie fédérale

    34 : Raymond Poincaré célèbre le cinquième centenaire de Jeanne d'Arc

    33 : Pierre Boutang: Qui sera le Prince ?

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    32 : Yvan Blot : La démocratie est-elle la fille de la Révolution française ?

    31 : Vladimir Volkoff : Du Sacré

    30 : Jacques Bainville : dernières lignes du XXVIIème et dernier chapitre de Napoléon

    29 : Vladimir Volkoff : Monarchie et Royauté

    28 : Charles Maurras : Le Nationalisme français et le Nationalisme allemand

     

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    27 : Jacques Bainville, Chapitre VII et dernier de L'Histoire de deux Peuples : Le réveil de la Walkyrie

    26 : Vladimir Volkoff : Du Roi , deuxième partie : L'héritier

    25 : Vladimir Volkoff : Du Roi, première partie : Du Roi comme père / De la Reine

    24 : Charles Maurras : Politique naturelle et politique sacrée

     

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    23 : François-René de Chateaubriand : L'idée chrétienne est l'avenir du monde   

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    22 : André Malraux : "Oh, Jehanne, sans sépulcre et sans portrait..."

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    21 : Charles Maurras : Amis ou ennemis

    20 : Charles Maurras : Qu'est-ce que la Civilisation ?

    19 : François-René de Chateaubriand : De l'égalitarisme au goulag

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    18 : Maximilien Robespierre : Première intervention au cours du pseudo procès de Louis XVI

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    17 : Hilaire de Crémiers : Naissance d'une nation (deuxième partie)

    17 : Hilaire de Crémiers : Naissance d'une nation (première partie)

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    16 : Jean-François Mattéi : Le Regard vide (III)

    15 : Jean-François Mattéi : Le Regard vide (II)

    14 : Jean-François Mattéi : Le Regard vide (I)

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    13 : Benoît XVI : Discours au Collège des Bernardins

    12 : André Malraux : Préface de Mademoiselle Monk

    11 : Vladimir Volkoff : Royauté et Incarnation

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    10 : Gustave Thibon : La paille des mots remplace le grain des choses

    9 : Charles Maurras : Jean-Jacques, faux prophète

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    8 : Alexandre Soljénitsyne : Discours d'Harvard

    7 : François-René de Chateaubriand : L'avenir du monde

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    6 : Vladimir Volkoff : Le roi, l'éternelle solution

    5 : Hilaire de Crémiers : Benoît le romain

    4 : Gustave Thibon : Le suprême risque et la suprême chance

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    3 : Pierre Boutang : Reprendre le pouvoir (Postface, extrait)

    2 : Charles Maurras : Kiel et Tanger (chapitre XXIV, intégral)

    1 : Alexandre Soljénitsyne : Discours des Lucs sur Boulogne

     

    lafautearousseau

  • Réaliser la transition écologique, un défi passionnant, par Louis Anders.

    285712845.8.jpgSource : https://www.politiquemagazine.fr/

    La transition écologique sans radicalité excessive est-elle possible ? Oui, affirme Philippe Murer dans un nouveau livre sur le sujet. Il suffirait d’une politique pragmatique suffisamment forte pour s’arracher aux lobbies de l’argent et de l’immédiateté. Cet économiste, qui avait coproduit une étude novatrice de la fondation Res Publica sur les scénarios de sortie de l’euro en 2013, avait intégré par la suite le Rassemblement national pour en refonder le programme écologique.

    Mais la transition écologique, qu’est-ce que c’est ? Dans l’esprit de l’auteur, il s’agit en priorité d’une transformation du modèle agricole contemporain – destructeur du sol et des eaux –, d’un virage énergétique afin de supprimer les sources émettrices de CO2, et de règles destinées à réduire les déchets de consommation. Le tout sans en faire payer le prix fort à la population. Philippe Murer calcule les coûts (élevés) du passage à une agriculture biologique ou à une économie de l’hydrogène.

    Une telle transition ne serait possible que par des politiques menées sur 5 à 25 ans selon les thématiques abordées. Elle s’appuierait sur « la régulation (des normes simples), l’État stratège, la commande publique et l’encouragement de l’investissement privé, l’utilisation de la banque centrale pour le financement ». La hausse éventuelle de taxes incitatives ne devrait advenir qu’« en dernier recours ». L’auteur estime qu’un tel programme serait créateur net d’emploi. « L’écologie n’est pas forcément un chemin pavé de sacrifices comme l’ont ancré dans nos esprits nombre de ses prophètes ».

    Si cet ouvrage (peu synthétique) montre un attrait assez marqué pour le concept de décroissance, il n’en porte pas moins une vision relativement ouverte de la transition écologique. Et il rappelle que de véritables avancées ont déjà été obtenues par le passé. Ainsi des pluies acides dues au dioxyde de soufre qui ravageaient les forêts dans les années 80 ont été stoppées par la purification des carburants. Plus étonnant, les émissions de CO2 ont été réduites de 25 % en France depuis 1990. À noter par ailleurs que 90 % de la pollution plastique des océans provient de 10 fleuves situés en Asie et en Afrique, et non depuis une Europe ou des États-Unis souvent montrés du doigt. Il n’empêche : selon l’auteur, le modèle de production actuel demeure néfaste pour notre santé et il est nécessaire de le transformer en profondeur.

  • Les rapports police-État, par Gérard Leclerc.

    © Ella_87 / Pixabay

    Que les policiers soient en colère à la suite de déclaration de Christophe Castaner, ministre de l’Intérieur et donc leur ministre, se conçoit aisément. Ils s’estiment désavoués en une période d’extrême tension psychologique. Qu’un « soupçon avéré d’acte ou de propos raciste » entraîne systématiquement une suspension, selon les propos du ministre, leur est intolérable. Qu’est-ce qu’un soupçon avéré ? Un soupçon est un soupçon. S’il est confirmé par une vérification sérieuse, ce n’est plus un soupçon, c’est une vérité. On ne suspend pas un policier sur un soupçon.

    gerard leclerc.jpgEt par ailleurs, nos forces de l’ordre s’estiment également désarmées pour procéder à des arrestations de personnes violentes, si on leur interdit certaines pratiques physique. Une menace plane dans l’air : tout simplement laisser fuir les individus, dès lors que les moyens adéquats sont refusés à la police par le ministre de l’Intérieur.

    Les polémiques actuelles semblent désarçonner le gouvernement et le président lui-même qui, pour le coup, ne veulent pas encourir le soupçon de complaisance pour le racisme. D’où d’autres propos pour le moins curieux de Christophe Castaner déclarant que des manifestations interdites peuvent être tolérées du fait d’une « émotion saine ». L’émotion primerait donc le droit ? Il n’est pas seul en cause. La garde des Sceaux, Nicole Belloubet, s’est exposée à la critique en invitant la famille d’Adama Traoré à venir parler avec elle place Vendôme. Elle a d’ailleurs reçu un refus bien ajusté d’Assa Traoré, la sœur d’Adama, qui a rappelé tout bonnement les règles juridiques élémentaires.

    C’est que le climat actuel est malsain, en dépit du grand mouvement anti-raciste que beaucoup saluent. S’il y a des actes et des propos racistes de la part de certains policiers, ils doivent être sanctionnés. Mais il y a aussi urgence pour un pays de retrouver sa confiance envers ceux qui protègent sa vie quotidienne. Et cela d’autant plus qu’ils sont, depuis des années, soumis à rude épreuve. Que l’on songe à leur mobilisation incessante contre le terrorisme, aux débordements de certaines manifestations dues souvent aux fameux black-blocs. Aux surveillances nécessitées par le confinement… Le gouvernement risque d’être en difficulté, s’il a perdu durablement la confiance de sa police.

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 11 juin 2020.

  • Une nouvelle étude vient bousculer les connaissances sur les infrasons émis par les éoliennes

    Infrasons (c) Pixabay

    Les riverains de parcs éoliens en France et en Allemagne sont nombreux à faire état de problèmes de santé parfois graves : maux de tête, acouphènes, troubles du sommeil, vertiges, nausées, sentiments d’oppression dans l’abdomen, ou encore états dépressifs. Ils attribuent l’origine de leur mal aux infrasons, ces sons de basse fréquence inaudibles par l’oreille humaine. Les promoteurs éoliens, quant à eux, nient l’influence que peuvent avoir les infrasons d’origine éolienne sur la santé humaine. Une nouvelle étude commandée par Paysage Libre Suisse apporte des éléments inédits au débat et prouve que la Confédération doit urgemment prendre le problème en main.

    Dans sa réponse à l’interpellation du Conseiller national Jean-Pierre Grin (13.3113), le Conseil fédéral estimait que les émissions d’infrasons des installations d’énergie éolienne se situent en dessous du seuil d’audition ou de perception et n’ont ainsi pas d’effets sur la santé. Il avait toutefois précisé qu’il suivait de près la recherche sur les effets du bruit dans ce domaine et qu’en cas de nouveaux développements, il proposerait des mesures appropriées pour protéger la population des nuisances sonores.

    Une nouvelle étude publiée par Paysage Libre Suisse montre que le problème des infrasons n’a pas été correctement analysé jusqu’à présent, et que la Confédération doit reprendre ce dossier en main dans les plus brefs délais. Paysage Libre Suisse a transmis ses conclusions aux autorités fédérales, auxquelles il est demandé d’agir très rapidement pour protéger la population suisse, étant donné le grand nombre de projets éoliens qui pourraient être construits dans les deux à cinq prochaines années, soit près de 12 parcs, pour un total d’environ 120 machines.

    Qu’est-ce qui est nouveau ? Jusqu’à présent, la grande majorité des études sur l’impact sanitaire des infrasons émis par les éoliennes ne considèrent que les émissions mesurées dans l’air. Or c’est dans le sol que se situe le problème : des mesures effectuées dans le voisinage de plusieurs parcs éoliens montrent que des intensités d’ondes de vibrations importantes dans les sols se propagent loin des machines, parfois à plusieurs kilomètres. Convertis en décibels sonores acoustiques, les niveaux d’intensité sont très élevés dans le voisinage de certains parcs. À ces niveaux de vibrations s’ajoutent des effets de résonance dans les bâtiments, qui peuvent multiplier la vibration externe par 10 voire 20 selon le bâtiment. Cette résonance dite de Helmholtz explique pourquoi certains habitants sont plus touchés que d’autres.

    La nature du sous-sol est déterminante : les niveaux sonores sont les plus élevés dans des régions de sous-sol dur, notamment le calcaire. Or, la plupart des parcs éoliens suisses dont la construction pourrait intervenir dans les prochaines années se situent dans l’Arc jurassien, sur un sol en calcaire.

    Paysage Libre Suisse demande à la Confédération d’agir rapidement pour que la nature du sous-sol soit soigneusement prise en compte dans les procédures de permis de construire. Il est aussi demandé aux autorités judiciaires d’appliquer de façon stricte le principe de précaution, afin de protéger les riverains de conséquences sanitaires graves. Un moratoire sur la construction de nouveaux parcs éoliens est nécessaire aussi longtemps que les mesures adéquates ne sont pas définies par voie d’ordonnance.

    Lire l’étude: lien

    Source : https://www.paysage-libre.ch/

  • Hommages à Avignon : Un flic mort est un bon flic… si l’on soutenait aussi le flic vivant ?, par Gabrielle Cluzel.

    « Un bon flic est un flic mort ». Tel est le tag qui a été découvert sur le mur de la gare à Villefranche-sur-Saône, près de Lyon, le jeudi 22 avril, veille de l’assassinat de Stéphanie Monfermé dans le commissariat de Rambouillet.

    gabrielle cluzel.jpegUne enquête a été ouverte, pour la forme, mais le slogan est (affreusement) banal, un grand classique de l’. Pour s’en convaincre, il suffit d’aller sur la petite boutique en ligne www.ni-dieu-ni-maître.com, commercialisant « T-shirts militants et vêtements éthiques » (sic) et ayant pignon sur rue tant le Net que sur Facebook dont les pudeurs sont décidément à géométrie variable. La phrase apparaît comme un must have, – c’est comme ça qu’on dit dans la mode – floqué sur un tee-shirt proposé dans toutes les couleurs, à la rubrique « violences policières ACAB », affichée benoîtement et sans complexe, comme d’autres ont l’onglet “collection printemps-été”. 

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    Sur ce site, on trouvera d’ailleurs un vaste choix de produits “engagés“, offrant mieux qu’un long essai sociologique une synthèse de toute la gauchosphère dans ses diverses composantes : « antifa & anti-racisme, féminisme, athéisme, Black Lives Matter, LGBTQ+, Environnement, Contre le guerre, Vegan & animale… avec en sus un rayon “humour” édifiant : on pourra y acquérir à prix modique le T-shirt « Va te faire cuire un keuf », au-dessus d’un pictogramme de voiture en flamme. Spéciale dédicace, sans doute aux frères Bernanos… qu’est-ce qu’on rigole, n’est-ce pas ? Mais que l’on se rassure, c’est bien précisé tout en bas, chaque t-shirt est garanti « 100 % Vegan par PETA, non-testé sur les animaux ». Faire cuire un keuf, oui. Faire cuire un steack, non. 

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    Pourquoi vous parler (sinistres) chiffons aujourd’hui, alors qu’un policier, jeune père de , vient d’être tué à Avignon ? Car cette phrase, ou son symétrique, irrigue en réalité de façon inconsciente tous les esprits : ce jeune policier est mort, on se répand en louanges. Gérald Darmanin, autrement appelé, sur les Monsieur-je-condamne-avec-la-plus-grande-fermeté, est accouru aussitôt sur place pour lui rendre hommage, il évoque « un soldat » de la guerre face à la , « mort au combat, en héros ». Un flic mort est un bon flic. Toujours. Il en va autrement hélas du flic vivant.

    Que se serait-il passé si, ayant riposté, ou si l’un de ces collègues ayant riposté – et qui peut-être sûr que le climat ambiant n’a pas fait, consciemment ou non, hésiter l’un d’entre eux durant une demi seconde fatale ? – l’agresseur avait été tué avant d’avoir lui-même tué ? Combien d’émeutes dans les quartiers, d’indignations surjouées, de manifs anti-flics, de témoignages jurant que feu le dealer était doux comme un agneau, de déclarations politiques embarrassées soutenant les forces de l’ordre comme la corde soutient le pendu ?

     

    Gabrielle Cluzel

    Ecrivain, journaliste
  • Loi de Bioéthique : être comme des dieux ?, par Marie-Hélène Verdier.

    « Vous serez comme des dieux. ». Ainsi parle le serpent dans le récit de La Genèse qui met en images notre origine. Rien n’a changé, depuis, de notre dérisoire et tragique, à travers les siècles : la rivalité entre un Dieu fantasmé et un homme asservi à sa condition. Être comme, être pareil à, imiter, mimer. Le prix à payer de cette « bêtise à front de taureau », on le connaît : la mort pour tous.

    2.pngDans une tribune du Monde, des philosophes, Élisabeth Geffroy, Pierre Manent et François-Xavier Bellamy, rappellent le contenu qui serait largement méconnu de la loi que sont les manipulations génétiques, les ciseaux CRISPR/Cas9, les chimères homme-animal. Ces manipulations génétiques seraient peu évoquées. Pas plus pas moins, a-t-on envie de dire, que la loi de la pour toutes qui crée des enfants sans père, dès le sein de leur mère, et qu’une poignée d’hommes peut voter demain dans l’Hémicycle.

    Les manipulations et les transgressions génétiques, rendues spectaculaires, de nos jours, par la technique, font partie des rêves de l’homme depuis toujours. Lisez la mythologie ou Faust. Il y a belle lurette que l’homme expérimente, dans des tubes, tout ce qui est faisable. Lisez le livre de Dominique Folscheid Made in labo. Comment se fait-il, en revanche, que l’autorisation de créer des embryons génétiques ait été votée de nouveau en « commission », début juin, à seule fin de la rendre licite rapidement ? Pourquoi ces interdits de débattre ? Ces huis clos ? Et pourquoi ne sommes-nous pas tous vent debout contre ces lois qui portent atteinte à l’humanité ? Parce que nous sommes fascinés par la technique. La vérité est que la Technique nous tient en respect.

    Ces chimères, faites sous couvert de » recherche », on en repoussera toujours plus les limites : ce n’est pas à la portée de tous. Faire du mal à autrui, en revanche, c’est concret, à la portée de chacun. Donc, sans s’interdire de penser à ces chimères, il faudrait fermement penser que voter une loi qui fait des orphelins de père est un abus de droit sur un plus faible que soi, donc un acte moralement injuste. Au nom de quoi s’arroger ce pouvoir ? De quel droit exigera-t-on, ensuite, d’un enfant, programmé par l’État et qui aura un coût, le respect et l’amour ? Que chacun se demande s’il aimerait, lui, être privé, de par la loi, de sa filiation.

    Le monde de demain, promis par le Président Macron, est une bulle qui crève. Avant de penser à la violation des espèces, posons-nous cette question très simple : comme en est-on arrivé à imaginer de faire légalement des enfants sans père ? Comment une grand-mère, bien sous tout rapport, pourvue de deux petits-enfants nés des reins de son fils, peut-elle m’avoir répondu, à une question sur la légalisation de la PMA : « Pourquoi pas, si le sperme n’est pas trop cher ? » Qu’est-ce qui est le plus étonnant : les chimères ou une conscience obscurcie ?

     

    Marie-Hélène Verdier

    Agrégée de Lettres Classiques