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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Collectif Nemesis : A Propos de l’expression féministe « anti-immigration » utilisé à notre égard.

    3834054413.20.jpgSuite à notre action du 8 mars, nous avons reçu énormément de messages de soutien dont nous vous remercions infiniment.

    Nous savons que notre combat est juste et partagé par la majorité des françaises et des français.


    Dans le lot, nous avons aussi reçu des messages de soutien d’hommes et de femmes issus de l’immigration qui partageaient notre combat et notre constat mais qui, dans un même temps, nous demandaient si nous mettions dans le même sac, toutes les personnes issus de l’immigration, même celles qui, comme elles, étaient parfaitement assimilés, qui aimaient la France et en respectait ses lois.

    En voici quelques extraits ici:

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    La réponse est pour nous tellement évidente que nous n’avions jamais pris la peine de le préciser dans nos écrits: il est évident que Non, nous ne mettons pas toutes les personnes issus de l’immigration dans le même panier. Les personnes qui nous laissent vivre tranquillement ont tout à fait le droit de vivre, elles aussi, tranquillement. Nous avons toutes de la famille ou des amis d’origine étrangère et il est impensable et complétement injuste de leur ôter la nationalité française et de les expulser alors qu’ils sont innocents.
    Nous ne sommes pas des « suprémacistes blanches » comme on a pu le lire parfois et nous sommes loin d’être toutes des françaises « de souche » au sein de Némésis.
    Il est inutile de préciser que toutes les femmes, peu importe leurs origines, sont les bienvenues à Némésis. Elles aussi vivent au quotidien la même chose que nous.


    En effet, nous ne comptons plus le nombre de femmes de culture musulmane qui nous rapportent qu’elles en ont assez de subir les remarques et le regard des hommes issus de la même culture qu’elles si elles ne souhaitent plus porter le voile, pratiquer leur religion, sortir, fumer et boire. Nous ne comptons plus le nombre de femmes noires qui nous disent à quel point il est difficile d’annoncer à leurs familles qu’elles sortent avec un homme blanc. Nous ne comptons plus le nombre de filles asiatiques qui nous disent avoir peur de se balader dans la rue et d’être agressées par, il faut bien le dire, trop souvent le même profil d’homme.


    Pour les hommes issus de l’immigration qui nous soutiennent, nous vous invitons à rejoindre le combat patriotique. Nous sommes certaines que l’immigration incontrôlée telle qu’elle est faite aujourd’hui vous fait du tort. Nous pensons notamment au boxeur, Patrice Quarteron, traité tous les jours de « nègre de maison » ou de « bounty » pour le simple fait qu’il aime son pays et  qu’il refuse de jouer les victimes du colonialisme et la carte du communautarisme.


    A ce jour nous pensons que la France a été plus que généreuse. Nous souhaitons des mesures de bon sens, comme n’importe quel pays qui protège ses habitants: stopper l’immigration massive, ne plus distribuer la nationalité française comme des petits pains, suppression du droit du sol et du regroupement familial et bien sur expulsion des étrangers ou des personnes ayant la double nationalité criminels ou délinquants avec interdiction à vie de notre territoire.


    De simple mesures de bon sens qui sont appliqués par la plupart des pays à travers le monde mais qui, on ne sait pourquoi, choquent énormément en Europe qui refusent de voir la réalité.

  • La Cité Internationale de la Francophonie de Villers-Cotterêts : des mots ou des Actes ?, par Dominique Paolini.

    La francophonie ce ne sont pas seulement des mots. Pas seulement un alibi. Alibi ? Vous avez dit alibi ? qu’est-ce à dire ? C’est-à-dire que souvent la francophonie est un alibi pour patriote honteux, pour celui qui craignant d’être taxé de nationaliste , d’impérialiste, de colonialiste, où pire encore, se réfugie dans un concept pacifique et culturel qui l’exorcise de tout soupçon de supremacisme national.

    Et d’invoquer jusqu’à plus soif une solidarité fondée sur une même langue « porteuse de valeurs humanistes », se gargarisant tout à la fois d’Albert Camus « ma patrie c’est la langue française » et de Kateb Yacine « pour nous le français est une prise de guerre ». Invoquer cette solidarité n’est pas faux mais quand même limité quand on pense aux valeurs humanistes du marxiste francophone Pol Pot. Pour un Français le francophilie est quand même supérieure à la francophonie.

    La francophonie est une belle chose si au-delà des mots elle engage à l’action, à la construction d’un espace francophone mondial. La Cité Internationale de la Francophonie décidée par Emmanuel Macron devrait ouvrir ses portes en 2022 au château de Villers-Cotterêts en cours de restauration pour la circonstance. L’affectation de ce château (ou fut signé par François Ier l’édit de … Villers Cotterêts) est dû à l’ambassadeur Albert Salon, président d’Avenir de la Langue Française qui dès 2011, du haut du balcon de château avait lancé l’appel visant à affecter le Château à la francophonie. Pour avoir entendu l’appel il sera beaucoup (enfin un peu !) pardonné à Emmanuel Macron. Tiut laisse penser que ce projet aboutira à la différence de bien des initiatives antérieures (château de Chamarande …)

    D’où l’idée de proposer des programmes susceptibles de nourrir les programmes futurs de la Cité. Un appel à projet aurait, nous dit le site de l’Elysée, d’où comme chacun sait, est gouvernée la France, suscité des milliers de réponses … Pour sa part un collectif a repris une trentaine de contributions sous la forme d’un catalogue ou se retrouvent des propositions émanant d’institutions comme la Chambre de Commerce de Paris, la Biennale de la Langue Française, le Partenariat Eurafricain, l’Observatoire du Plurilinguisme en Europe, ou encore des signatures prestigieuses comme celle de l’ancien ministre Jacques Legendre, l’africaniste Gérard Galtier, le sociologue Jean-Paul Gourévitch, auteur de nombreux ouvrages du l’Afrique, l ’économiste Yves Montenay ou Philippe Kaminski, qui développe un projet axé sur la paternité francophone de l’Economie Sociale.

    Coordonné et préfacé par Catherine Distinguin, présidente d’Avenir de la langue Française, directrice du pôle francophonie du Carrefour des Acteurs Sociaux, ce catalogue, disponible gratuitement sur demande, a vocation à s’étoffer et à offrir une vitrine de projets mobilisateurs pour structurer la construction de l’espace francophone.

  • La France peut-elle retrouver sa souveraineté sans Frexit ?, par Henri TEMPLE (Co-fondateur et précédent Directeur du Ce

    OPINION. La nécessité de sortir de l’Union européenne pour retrouver l’autonomie de notre compétence fait l’objet de beaucoup de débats au sein du camp souverainiste. Si pour beaucoup, le Frexit est indispensable, l’auteur défend une autre stratégie, selon lui, davantage pertinente politiquement.

    5.jpgLa Souveraineté d'une nation, c'est sa Liberté et son indépendance politique, militaire, économique, et culturelle. Périclès avait trouvé il y a 2500 ans une formulation remarquable pour souligner l’importance de la Liberté : « Il n'est pas de bonheur sans Liberté, ni de Liberté sans courage. » Peut-être serait-il nécessaire, désormais, d'adapter au temps présent, cette belle formule : « Il n'est pas de bonheur ni d’efficacité sans Liberté, ni de Liberté sans courage et intelligence. »

    L'importance politique de la Liberté-Souveraineté est posée dans la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen du 26 août 1789 à l’article 3 : « Le principe de toute Souveraineté réside essentiellement dans la Nation. Nul corps, nul individu ne peut exercer d’autorité qui n’en émane expressément. » Cette formule vise aussi bien la souveraineté internationale (l'indépendance) que la souveraineté interne (la république).

    Or, ce qui fut la Communauté économique européenne des origines (Traité de Rome, 25 mars 1957) a changé de nature, en outrepassant sa finalité initiale par deux traités.

    D'abord par celui de Maastricht (1992) adopté par un référendum au score tendu (pour : 51 % des exprimés, et 49,8 % des votants) et après beaucoup de graves mensonges matraqués contre le peuple. Jean-Pierre Chevènement, dans Le Bêtisier de Maastricht (1997), cite les bêtises, parfois méprisantes ou agressives, et les mensonges notamment prononcés par Jacques Delors, Michel Rocard, Jack Lang, Michel Sapin, Julien Dray, Élisabeth Badinter, Martine Aubry, Alain-Gérard Slama, Françoise Giroud, Bernard-Henri Lévy, Simone Veil, Valéry Giscard d’Estaing, Alain Madelin, Bernard Kouchner…).

    Ensuite par le traité de Lisbonne (2007) qui, lui, non seulement ne fut pas adopté par référendum mais par le Congrès qui n'hésita pas à violer en 2008 la volonté de rejet par la nation, démocratiquement et nettement exprimée par référendum en 2005 (Rejet par 55 % des Français du projet de traité établissant une « constitution » (sic) pour l'Europe). Et cela en dépit d'une campagne médiatique honteusement orientée. Ce véritable coup d'État anti républicain est de nature à rendre nul et non avenu l'ordre juridique illégitime qui résulte de ce traité deux fois scélérat. À la suite de ces traités et de quelques décisions de la Cour de justice de l'Union européenne, le peuple français a été dépouillé malgré lui des prérogatives attachées à sa souveraineté et, notamment, du droit : faire ses lois ; battre monnaie ; maîtriser, aux frontières nationales, ou aux frontières externes de l'Europe, les flux de circulation des marchandises, des capitaux, des services, des personnes ; décider de sa politique migratoire ; voter une politique budgétaire et fiscale propre et sociale ; mener une politique industrielle et environnementale dans l'intérêt national ; avoir pour ses services publics une politique nationale ; conduire une politique étrangère ou de coopération qui ne soit pas sous tutelle. Or les Français ont désormais compris que ces asservissements, ces carcans anti-démocratiques, sont la cause de leurs malheurs personnels et des sombres échéances qu'ils sentent venir.

    Paradoxalement, bien qu'ayant voté « non » au référendum de 2005, et qu'étant d'accord sur le fait que l'euro a eu des résultats négatifs sur leur sort personnel — sondage TNS Sofres, 26/12 2006 : l'euro, « une mauvaise chose » pour plus d'un Français sur deux ; une écrasante majorité (94%) estime que le passage à l'euro a eu pour conséquence « une aggravation de la hausse des prix » —, les Français sont effrayés à l'évocation d'un sortie de l'euro ou de l'UE. Selon certains, cela serait impossible et selon d'autres ce serait dangereux. Pourtant, les nations d'Europe sont de plus en plus sceptiques sur les résultats de « l'usine à gaz bruxelloise » et elles savent bien que Bruxelles n'est pas l'Europe, mais une dérive non démocratique et inefficace usurpant le nom d'Europe.

    Une étude récente analyse les causes et la puissance de la montée de l'euroscepticisme (L. Djikstra, H. Poelman, A. Rodriguez-Pose, Géographie du mécontentement et du mal-être dans l’UE, Telos, 2 mars 2020). D’après cette étude effectuée en 2018, les votes pour les partis modérément opposés à l’intégration européenne au sein de l’UE ont connu un véritable essor, passant de 15% en 2000 à 26% en 2018. Le vote pour les partis radicalement opposés à l’UE a, quant à lui, connu un bond de 8%, de 10 à 18% sur la même période. Ainsi se séparent deux Europe : celle où les partis eurosceptiques progressent (Autriche, Danemark, Hongrie, Italie, France et désormais Espagne et Allemagne), et celle de petits pays, d'adhésion récente, ayant eu une histoire difficile, qui veulent y croire encore (Chypre, Pays Baltes, Irlande, Malte, Roumanie). Les Britanniques (qui pourtant étaient ceux qui souffraient le moins des « émanations toxiques de l'usine à gaz »), en ont déduit une conséquence radicale : le Brexit, qui ne leur a d'ailleurs attiré aucun des cataclysmes annoncés par les pythies bruxelloises.

    Pour les pays qui restent — et notamment la France —, l'enjeu hautement crucial est de savoir si, en tous domaines, les principes constitutionnels des nations sont subalternes et soumis aux règles bruxelloises (directives ou règlements, et arrêts de la CJUE). En droit la question est connue comme étant celle de la hiérarchie des normes. Selon une jurisprudence constante de la Cour de Luxembourg (CJCE puis CJUE), la primauté du droit communautaire doit revêtir un caractère « absolu » et aucune règle de droit interne des nations européennes, même incluse dans la Constitution (considérée pourtant comme étant le sommet de la hiérarchie juridique interne), ne saurait faire obstacle à l'application des règles de droit communautaire (Arrêt CJCE Costa, 15 juillet 1964, ensuite explicité, notamment par la jurisprudence Internationale Handelsgesellschaft CJCE 17 décembre 1970, Aff. 11/70.). Ces solutions prétoriennes de la Cour européenne, qui impose la suprématie du droit communautaire sur le droit national même constitutionnel, ne se fondent que sur une idéologie de juges placés à cet effet dans cette juridiction, mais pas sur des fondements juridiques tirés des Traités. Elles sont donc illégitimes et la résistance à la méthode fédéraliste bruxelloise autoritaire, provoque des spasmes juridiques de plus en plus forts des Cours constitutionnelles de plusieurs pays européens (Autriche, Hongrie, Pologne, et en Italie l'arrêt Pozzani : Cour constitutionnelle italienne, 27 décembre 1973, n° 183/73). Toutefois le cas plus digne d'attention est celui de l'Allemagne. Déjà en 1974, dans un série d'arrêts « SoLange » (Laurence Burgorgue-Larsen, Les résistances des États de droit, De la Communauté de droit vers l'Union de droit, J. Rideau (dir.), Colloque de Nice d'avril 1999, Paris, LGDJ, 2000, pp. 423-458.) le Tribunal constitutionnel fédéral (situé à Karlsruhe) avait émis des réserves de constitutionnalité sur certains points essentiels de textes de l'UE, tant qu'ils n'étaient pas compatibles avec les garanties de protection des droits fondamentaux offertes par la constitution allemande. Le Tribunal se reconnaissait en conséquence compétent pour contrôler la conformité des normes de droit communautaire avec la constitution fédérale.

    Or, voici que la Cour constitutionnelle allemande vient en 2020 rappeler sa résistance et de réitérer sa position (Arrêt du 05 mai 2020 ; Bundesverfassungsgericht [BVerfG], 5 mai 2020, 2 BvR 859/15, 2 BvR 1651/15, 2 BvR 2006/15, 2 BvR 980/16. Sur un sujet économique ultra sensible, la BVerfG a exigé que la Banque centrale européenne [BCE] justifie son programme d’achat d’actifs du secteur public sur les marchés secondaires, dit « PSPP » [Public Sector Purchase Programme] lancé en mars 2015. Elle a considéré que la BCE n’avait pas expliqué pourquoi la politique qu’elle menait était « proportionnelle » aux dangers économiques auxquels la zone euro était confrontée à l’époque. C’est la première fois que l’Allemagne refuse d’appliquer une décision de la Cour de justice de l’Union européenne, laquelle avait validé en 2018 le programme PSPP de la BCE à l’occasion d’une question préjudicielle — Jean Claude Zarka, L’arrêt du 5 mai 2020 de la Cour constitutionnelle fédérale d’Allemagne…, in extenso, 03/07/2020 : « La Banque de Francfort (BCE) est sommée de justifier le bien-fondé de ses rachats de dette publique menés depuis 2015, qui, selon le BVerfG, ont eu des effets négatifs sur des pans entiers de l’économie —.

    La Commission Von der Leyen s’est sentie tenue d’enclencher (le 9 juin 2021) une action judiciaire en manquement contre l’Allemagne (Cécile Boutelet et Virginie Malingre, La Commission européenne accuse l’Allemagne de prendre le risque d’une « Europe à la carte », Le Monde 15 juin 2021 ; Anne-Marie Le Pourhiet et Jean-Eric Schoettl, Démocratie contre supranationalité : la guerre des juges aura bien lieu, Revue politique et parlementaire, 1er juillet 2021). Tant il est vrai qu’une seule maille rongée emporterait tout l’ouvrage comme l’assure La Fontaine.

    Le prochain et nouveau gouvernement français devra dès mai 2022 (dans neuf mois) mettre à profit son état de grâce pour annoncer son intention de consulter, par référendum, la Nation sur les réformes profondes de nature à enrayer le déclin rapide du pays, et donc de prévenir de graves troubles. Mais le référendum essentiel, s’il ne devait y en avoir qu’un seul, serait celui qui trancherait cette question de la « hiérarchie des normes » et permettrait ainsi à la Nation de reprendre sa Liberté dans les domaines les plus importants, consubstantiels de sa Souveraineté. Ce référendum (en octobre 2022 ?) devrait proposer au Peuple français une profonde réforme de la Constitution pour qu’il retrouve sa dignité et sa liberté républicaines. Ainsi les plus graves des atteintes à la souveraineté de la République seraient abrogées à jamais, et l’Union européenne sauvée d’elle-même.

    Le contenu possible du texte référendaire pourrait être :

    Un rappel fondamental du Préambule constitutionnel (déjà existant) : « Le Peuple français proclame solennellement son attachement aux Droits de l'Homme et aux principes de la souveraineté nationale tels qu'ils ont été définis par la Déclaration de 1789, confirmée et complétée par le préambule de la Constitution de 1946, ainsi qu'aux droits et devoirs définis dans la Charte de l'environnement de 2004. »

    La conséquence oubliée de ce préambule dans la question essentielle : « Voulez vous que, pour restituer sa pleine souveraineté à la République et à la France, soient introduits ou ajoutés dans la Constitution les principes suivants ? »(les ajouts et modifications sont en gras)  :

    Article 3 : La souveraineté nationale appartient au peuple qui l'exerce par ses représentants et par la voie du référendum, selon les règles des articles 11, 53, 54, 55 bis, 88-1, 89. Aucune section du peuple ni aucun individu ne peut s'en attribuer l'exercice. Quiconque, français ou étranger, tenterait de porter, ou porterait atteinte aux principes du préambule et du présent article se rendrait coupable de crime contre la Nation, trahison, ou autres crimes d'atteinte à la sécurité nationale. — notons que le code pénal évoque la trahison (art. 411-1 et s.) et le complot (art. 412-1 et s.). Le Code de justice militaire n'évoque pas expressément la haute trahison mais les atteintes aux intérêts fondamentaux de la nation en temps de guerre (art. 476-1 et s.) ce qui renvoie aux infractions du code pénal. Faudrait-il étendre ces incriminations, notamment la trahison, au temps de paix ?

    Article 53 : Les traités de paix, les traités de commerce, les traités ou accords relatifs à l'organisation internationale, ceux qui engagent les finances de l'Etat, ceux qui modifient des dispositions de nature législative, ceux qui sont relatifs à l'état des personnes, ceux qui comportent cession, échange ou adjonction de territoire, ne peuvent être ratifiés ou approuvés qu'en vertu d'une loi. Ils ne prennent effet qu'après avoir été ratifiés ou approuvés. Nulle cession, nul échange, nulle adjonction de territoire n'est valable sans le consentement des populations intéressées.

    Lorsqu'un traité n'est pas applicable sans une modification ou une atteinte à la Constitution ou à ses principes fondamentaux, un référendum est organisé. Tout manquement à cette règle entraîne la nullité de plein droit de la ratification et de l'application de ce traité, la mise en cause pénale du chef de l'état, des membres du gouvernement, pour forfaiture ou haute trahison ainsi, s'il y a lieu, des juges, co-auteurs ou complices de cette forfaiture ou haute trahison.

    Article 54 : Si le Conseil constitutionnel, saisi par le Président de la République, par le Premier ministre, par le président de l'une ou l'autre assemblée ou par soixante députés et sénateurs (au lieu de soixante députés ou soixante sénateurs), a déclaré qu'un engagement international comporte une clause contraire à la Constitution, l'autorisation de ratifier ou d'approuver l'engagement international en cause ne peut intervenir qu'après la révision de la Constitution. Cette révision ne peut être adoptée que par référendum.

    Article 55 : Les traités ou accords régulièrement ratifiés ou approuvés ont, dès leur publication, une autorité supérieure à celle des lois, sous réserve, pour chaque accord ou traité, de son application par l'autre partie. La constitution est la loi suprême du peuple français. Aucune règle même internationale ou européenne ne peut s'imposer à la constitution du peuple français.

    Tout manquement à cette règle entraîne la nullité ou l'inexistence de plein droit de tout acte contraire, la mise en cause pénale du chef de l'état, des membres du gouvernement, ainsi que toute autorité institutionnelle, y compris judiciaire, ou étrangère, pour forfaiture, haute trahison, ou atteinte à la souveraineté nationale.

    Article 55 bis : Les règles concernant l'immigration, la nationalité, sont établies par référendum, ont valeur constitutionnelle et ne peuvent être modifiées que par référendum. »

    Article 88-1 : La République participe à l'Union européenne constituée d’États « souverains » qui ont choisi librement d'exercer en commun certaines de leurs compétences en vertu du traité sur l'Union européenne et du traité sur le fonctionnement de l'Union européenne, tels qu'ils résultent des seuls traités ratifiés par référendum (à la place du traité signé à Lisbonne le 13 décembre 2007).

    Voilà comment pensons-nous — comme d'ailleurs d'autres juristes — la meilleure façon de rétablir l’essentiel de la souveraineté internationale de la France, sa libération du carcan bruxellois sur les sujets majeurs, sans pour autant tenter l'aventure du Frexit qui serait fatale à la belle idée européenne.

    Il resterait à régler néanmoins deux autres questions de souveraineté : celle de la souveraineté interne du Peuple français, qui pourrait résulter d'une systématisation de référendum obligatoires sur les sujets majeurs, ainsi que de l'élargissement des référendums d’initiative, ainsi que celles, épineuses, de la dette et de l'euro. Nous y reviendrons prochainement.

    Source : https://frontpopulaire.fr/

  • Reims, programme des Fêtes du 600ème annivesraire de Jeanne d'Arc

    Mercredi 30 mai :


    • Conférence « Jeanne d'Arc à Reims » par Patrick Demouy, professeur d'histoire médiévale, à 18 h 30 à la salle des fêtes de l'hôtel de ville.
     

    Samedi 2 juin :


    • A 14 heures, ouverture du village médiéval, place du Forum, rue Colbert (entre la place du Forum et la place Royale), rue du Cloître, rue du Grand Crédo, place des Martyrs-de-la-Résistance et rue Robert-de-Coucy.

    • Jardin Henri-Deneux (sur l'arrière du Palais du Tau) : campement médiéval et tir à l'arc ; présentation de loups et des oies de Pépiloué.
    • Place des Martyrs-de-la-Résistance : campements et combats.
    A 21 h 30, spectacle « Le Jeu de Robin et Marion » (Adam le Bossu et Tony Amirati). En déambulation : les compagnies Les Pies, Soukha, les Derniers Trouvères, Les Tornals, la Carité de Guingamor, les Mercatores, les Doedelsacks, les Oies de Pépiloué.
    • Au cryptoportique : de 14 h 45 à 15 h 15, la Carité de Guingamor ; de 15 h 30 à 16 heures, la compagnie Soukha ; de 16 heures à 16 h 30, les Derniers Trouvères ; de 17 h 15 à 17 h 45, les Tornals ; de 18 h 15 à 18 h 45, les Mercatores ; de 19 h 30 à 20 heures, les Pies, farces et fabliaux du Moyen Âge, jonglerie et acrobaties ; de 21 heures à 21 h 30, les Doedelsacks de la Cote ; à 21 h 45, Companye of strangers of Canterbury.
    • Place Royale : les Baladins de la Vallée d'argent présentent la caravane de Samarkande avec ses dromadaires de Mésopotamie et des Indes, ses chameaux de Bactriane, et ses yacks de Mongolie et du Tibet. Balades proposées aux enfants.
    A 15 h 30 et 17 h 45, spectacle humoristique « Les Elixirs de Cornelius » (en présence de Jeanne d'Arc) au pied de la statue de Louis XV : théâtre, musiques, exploits, jonglage, équilibre, rire et humour. Compagnie du Lion de Flandre.
    A 20 heures, concert, en présence de Jeanne d'Arc et Jehan de Chesney. Compagnie les Tornals.
    A 20 h 45, spectacle de feu « Tribal Médiéval ». Compagnie du Lion de Flandre. En déambulation : les compagnies les Mercatores, les Tornals, la Carité de Guingamor, les Pies, les Derniers Trouvères, Soukha, les Oies de Pepiloué, les Doedelsacks.
    • Place du Forum : à 15 heures (en présence de Jeanne d'Arc) et à 17 h 45, vol de rapaces. Fauconnerie Marche.
    A 16 h 30 (en présence de Jeanne d'Arc) et 20 h 15, grand spectacle équestre médiéval. Compagnie Kalembredaine.
    • Parvis de la cathédrale : à 15 h 15 et 17 h 45, les Doedelsacks de la Cote, groupe de cornemuses flamandes unique en France.
    A 23 heures, « Rêve de Couleurs », spectacle présenté également le vendredi 1er juin et le dimanche 3 juin à 23 heures.
    • Place de l'Hôtel-de-Ville : de 22 à 23 heures, Fantaisie Nocturne, spectacle de feu, de jongleries et d'équilibres.
    • Chevet de la cathédrale : partagez la vie des chevaliers. Présentation de loups et des oies de Pépiloué.
     

    Dimanche 3 juin :


    A 10 h 10, cérémonie officielle devant la statue de Jeanne d'Arc.
    A 10 h 25, accueil de Jeanne par Monseigneur Thierry Jordan, archevêque de Reims, sur le parvis de la cathédrale.
    A 10 h 30, messe solennelle en la cathédrale.
    A 11 h 45, apéritif au Palais du Tau proposé à tous et animé par la compagnie la Carité de Guingamor, les Derniers Trouvères et la Companye of strangers of Canterbury.
    A 11 heures, ouverture du marché médiéval.
    • Cryptoportique : à 14 heures, Les Mercatores ; à 17 heures, Les Tornals ; à 18 heures, Companye of strangers of Canterbury.
    • Place du Forum : à 14 h 30 et 16 h 30, vol de rapaces.
    A 15 h 30 et 17 h 30, grand spectacle équestre médiéval.
    • Place Royale : vers 16 h 15, Caravane de Samarkande, Les Baladins de la Vallée d'Argent.
    A 15 h 45, Les Mercatores ; à 17 heures, spectacle humoristique « Les Elixirs de Cornelius ».
    • Basilique Saint-Remi : à 15 heures, départ du grand cortège du Sacre jusqu'à la cathédrale.
    • Chevet de la cathédrale : plongez au cœur du Moyen âge et partagez la vie des chevaliers.
    • Parvis de la cathédrale : à 15 h 15, Si Jeanne m'était contée… Rétrospective de la vie de Jeanne d'Arc par le Roi d'Armes Jehan de Chesney. Animations festives. Compagnie du Lion de Flandre.
    A 16 heures, arrivée du grand cortège du Sacre.
    A 18 h 15, grand final musical en l'honneur et en présence de Jeanne d'Arc et Charles VII, pour fêter les 600 ans de sa naissance. Plus de 60 musiciens médiévaux, bateleurs, saltimbanques, et les Compagnies du Lion de Flandre, les Doeldelsacks de la Cote, la Carité de Guingamor, les Pies, Soukha, les Tornals, les Derniers Trouvères, les Mercatores et la Compagnie Faï.

  • Bérénice Levet: «“Féminicides”: une sémantique militante pour une réalité tragique et complexe».

    Le choix des mots n’est pas secondaire, argumente Bérénice Levet, car il charrie une vision du monde. Clairefond

    Alors que le mot «féminicide», entré dans le dictionnaire, est de plus en plus utilisé par les politiques et les médias, la philosophe explique pourquoi elle se refuse à employer ce terme issu de la vulgate féministe pour désigner le meurtre d’une femme par son conjoint.

    2.jpgLes choses se sont incontestablement précipitées ces derniers temps. Il est désormais entendu qu’un homme qui tue son épouse, son ex-épouse, sa conjointe ou son ex-conjointe commet un « féminicide ». Et, signe des temps, sept ans après le dictionnaire Le Robert, l’édition 2022 du Larousse intronise ce vocable forgé dans l’arsenal du militantisme féministe. Le mot n’a en effet rien de neutre. Il est imprégné d’idéologie et charrie avec lui une interprétation de la réalité. L’adopter, c’est ratifier un certain récit, une certaine intrigue.

    Je n’ignore rien de l’atmosphère dans laquelle nous baignons. Mettre en question le mot, ce serait minimiser la chose. Le sophisme est évident, et grossier. Que le meurtre d’une femme soit un mal absolu ne souffre pas de discussion. Quasiment élevée au rang de langue officielle, la langue des féministes a acquis une autorité et une légitimité exorbitantes. Bien parler, bien penser, ce serait dire et penser la condition des femmes en puisant dans les catégories importées pour l’essentiel du féminisme américain. Nous ne devons pas nous laisser intimider. Ce n’est pas seulement la liberté d’expression qui est menacée, mais d’abord, et surtout peut-être, de manière plus préoccupante encore, ce qui la sous-tend, et qui est au fondement de notre civilisation : la passion de comprendre, la passion d’interroger, la passion de la vérité et de la réalité. Lorsque les hommes des Lumières, mais déjà Milton, et bientôt Stuart Mill, réclament la libre circulation des pensées et des opinions, ce n’est pas par obsession narcissique, pour permettre à chacun de s’exprimer, mais pour accroître nos chances de gagner en intelligibilité, mieux nous acheminer vers le vrai.

    Nos pensées sont captives, captives de la rhétorique victimaire, captives de la « cause des femmes », captives de la tyrannie de l’émotion. Captives et ennuyées. Accordons-nous, comme dans l’allégorie de la caverne, le droit de briser nos chaînes, accordons-nous la liberté d’inquiéter les évidences. C’est la réalité qui est en jeu, et elle seule doit être notre maître. Nous sommes ses obligés. Et puis, c’est rien de moins que l’essence de l’Occident, de l’Europe, de la France singulièrement, nous sommes cette civilisation qui s’est donné pour ancêtres Socrate, Eschyle, Sophocle, Périclès, ce moment foisonnant où tout devient question, où l’on proclame qu’il n’est pas de cartes routières de la pensée ni de l’art, où partout on se risque, se hasarde.

    Un mot se répand. La caverne bourdonne de ses échos assourdissants. N’est-ce pas alors la moindre des choses que de voir la pensée, l’âme, si l’on osait ce mot désuet, se mettre en mouvement ? N’est-ce pas la moindre des choses que de s’étonner, de se demander : que dit-on lorsque l’on parle de « féminicide » ? « Féminicide, lit-on dans Le Larousse : meurtre d’une femme ou d’une jeune fille en raison de son appartenance au sexe féminin ». Le néologisme a en effet été conçu dans les années 1970 pour signifier que les femmes sont tuées parce que femmes, en tant que femmes. La lecture de la définition ne rend-elle pas à elle seule éclatante la faille qui est au cœur de ce mot, le vice de forme ? L’homme qui tue sa compagne ou son ex-compagne ne tue pas une femme, il tue sa femme, la femme avec laquelle il vit ou avec laquelle il a vécu, avec laquelle il a peut-être eu des enfants. Féminicide il y aurait si quelque homme ou quelques hommes réunis s’emparaient d’un groupe de jeunes filles ou de femmes et les vouaient à la mort, les exterminaient pour la seule raison d’être nées femmes. Ce serait la seule acception rigoureuse.

    Premier vice, première faille. Ce mot fige chacun des deux sexes dans une essence, d’un côté, l’homme, sempiternel persécuteur, de l’autre, la femme, éternelle victime, perpétuelle proie de cet inaltérable prédateur. Reconduisant toute histoire particulière à une intrigue extrêmement sommaire, mettant aux prises un bourreau et sa victime, le bien et le mal, la victime perd toute singularité, toute unicité, tout visage. Elle n’est plus une femme avec sa personnalité, elle n’est plus un être de chair et de sang, elle devient la représentante d’une espèce, une généralité. D’être unique, elle déchoit au rang de simple représentante d’une espèce. Ce terme, censé rendre hommage aux femmes « tombées sous les coups » de leur compagnon ou ex-compagnon, produit l’effet exactement inverse : la victime se trouve dépossédée de son identité personnelle. Il est des hommages plus généreux, on me l’accordera.

    Il ne reste rien de l’unicité d’une vie. Rien de la singularité d’une histoire, de leur histoire exclusive et prise dans un faisceau de complexités. Que l’ambiguïté, l’ambivalence de certaines histoires individuelles vienne à être rappelée, nos activistes ne se laissent pas ébranler, ils ont à leur disposition, toute dégoupillée, une grenade qu’il tienne pour fatale: l’« emprise ». Cela ne retire absolument rien au caractère abominable de ces meurtres que d’admettre qu’ils s’inscrivent dans des histoires fatalement, et en l’occurrence funestement, mêlées, emmêlées. Mais précisément, la complexité, c’est ce avec quoi les militants, quels qu’ils soient au demeurant, sont fâchés, et contre quoi même ils sont en rébellion.

    Si le mot est défendu avec une telle ardeur et une telle obstination par les féministes, c’est qu’il présente, à leurs yeux, au moins, deux vertus : restreindre le terme d’« homicide » aux victimes de sexe masculin et imposer un terme équivalent pour les femmes ; élever le meurtre d’une femme, d’acte individuel au rang de « fait de société » et donc incriminer la structure même de nos civilisations.

    Pourquoi un homme tue-t-il sa compagne ou son ex-compagne ? Parce que, nous répondent les militants docilement relayés par nos politiques et la majorité des journalistes, nos sociétés sont et demeurent, et demeureront aussi longtemps que nous n’aurons pas donné partout la préséance aux femmes, « patriarcales ». Cette clef ouvre toutes les serrures. L’idéologie est une assurance prise contre le réel. Elle vous met, pour paraphraser Tartuffe, « en état de tout voir sans rien croire ».

    « Féminicide », le mot inscrit le meurtre des femmes dans une grande intrigue, celle de la société occidentale regardée comme vaste entreprise de fabrication de victimes – les femmes, naturellement, mais aussi les « minorités » et la « diversité ». La civilisation occidentale étant l’œuvre d’un homme blanc hétérosexuel chrétien ou juif n’ayant d’autre passion que la domination de tout ce qui n’est pas lui (donc des femmes, des Noirs, des musulmans, des animaux, des végétaux, ce qui fonde l’« intersectionnalité de la lutte », point de convergence des féministes, indigénistes, décoloniaux, écologistes, végans). Tous les continents sont concernés par les violences et les meurtres conjugaux, m’objectera-t-on. Sans doute, mais on aura observé que, lorsque le coupable n’est pas « blanc », le sort de la victime intéresse beaucoup moins nos féministes et les laisse pour ainsi dire muettes.

    Autre point : le Larousse précise « crime sexiste : le féminicide n’est pas reconnu en tant que tel par le Code pénal français ». Le droit est en effet, au nom de l’universalité et de l’individualisation de la peine, l’ultime citadelle. Poursuivre un homme pour « «féminicide », ce serait réduire l’accusé à un symbole, et le procès à un prétexte. Or la fonction de l’institution judiciaire n’est pas de juger un système mais une personne. « Quel que soit le procès, rappelait Hannah Arendt, les feux de la rampe sont concentrés sur la personne de l’accusé, homme de chair et de sang, avec son histoire individuelle, avec son ensemble toujours unique de qualités, de particularités, de schémas de comportement et de circonstances. Tous les éléments qui vont au-delà (…) ne concernent le procès que dans la mesure où ils constituent le contexte dans lequel l’accusé a agi ». Le hisser au rang de qualification pénale reviendrait à oublier, à nier l’essence même la justice.

    Certains, dont Marlène Schiappa, militent cependant en ce sens. La reconnaissance par le code pénal est leur ultime combat. Les féministes mènent l’assaut et, au train où vont les choses, au regard de l’empire qu’ont acquis la « diversité », les « minorités », les « victimes », on conçoit mal que l’institution judiciaire résiste encore longtemps. Tout porte à croire, et à craindre, que le drapeau de la victoire ne tardera plus à être planté.

    On l’aura compris, employer le mot de féminicide n’a rien de neutre. Que le mot « féminicide » ait sa place dans le vocabulaire des activistes, c’est leur affaire. « Il va vite, cela plaît dans la mêlée », ainsi que le disait Victor Hugo des mots dont tout militantisme se saisit et sous la bannière desquels il mène ses combats. Que la majorité des journalistes s’y convertissent est autrement contestable. Cela témoigne du changement de définition du métier même de journaliste pour beaucoup : de gardiens de la si fragile réalité factuelle, ceux-ci se conçoivent volontiers désormais comme des justiciers, chargés de mission du « changement des mentalités » et sont disposés à y sacrifier le réel.

    Nous avons là un exemple remarquable de la manière dont la novlangue féministe s’infiltre dans le langage ordinaire, avec la complicité ardente et zélée des politiques et de la plupart des médias. Et l’effet toxique, recherché par ses militants, est de criminaliser les hommes dans leur ensemble et aussi de jeter la suspicion sur l’hétérosexualité : la rencontre d’un homme et d’une femme, l’homme étant ce qu’il est, dans la logique néoféministe, est toujours susceptible de tourner à la tragédie.

    Le mot est donc une arme dirigée d’abord contre les hommes, contre notre civilisation. Le banaliser engage. Vers l’humaine condition compliquée avec des idées simples : tel est, pour paraphraser un général de Gaulle aux accents raciniens, le chemin sur lequel nous entraîne fatalement le mot de féminicide. Nous devons avec la plus vive énergie nous y refuser.

     

    * Bérénice Levet est l’auteur du Musée imaginaire d’Hannah Arendt (Stock, 2011), de La Théorie du genre ou le Monde rêvé des anges, préfacé par Michel Onfray (Livre de poche, 2016), du Crépuscule des idoles progressistes (Stock, 2017) et de Libérons-nous du féminisme ! (Éditions de l’Observatoire, 2018).

    Sources : https://www.lefigaro.fr/vox/

    https://institut-thomas-more.org/

  • L’État en question : l'analyse d'Hilaire de Crémiers dans Politique Magazine

                    Il règne en France une atmosphère délétère. Comme une annonce de fin de régime.

     

                C’est l’État qui est en question. Chacun le sent confusément. Les plus perspicaces – et ils sont peu nombreux – commencent à s’en inquiéter. Michèle Alliot-Marie dans un article du Figaro du lundi 23 août a mis en garde : à force de ne respecter rien ni personne, ni fonction ni décision, l’État lui-même, la République, dit-elle, risque aujourd’hui de se dissoudre dans cette mare acide de critiques systématiques de tout, à propos de tout.

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    Ce que note Michèle Alliot-Marie, avec finesse et pertinence, s'est déjà produit au cours de notre Histoire; se moquer de tout, "démolir" tout, critiquer tout systématiquement, cela est déjà arrivé; et on sait comment cela a fini.....

                De la tentative de réforme la plus nécessaire comme celle des retraites à la moindre décision de police quand les quartiers brûlent, tout est toujours critiqué. Hommes et résolutions, rien n’est épargné, rien ne subsiste.

     

    La critique systémique

     

                Ce que ne précise pas Michèle Alliot-Marie, c’est que ces critiques systématiques émanent pour la plupart de journalistes de radios et de télévisions d’État qui sont payés par l’État ou par des organismes patronnés par l’État ; quant aux moyens d’information autres que ceux de l’État, ils relèvent, pour le plus grand nombre et pour les plus puissants, de groupes qui ne vivent que de l’argent « capitaliste » avec l’aide directe ou indirecte de l’État, car tel est le système en France. Jusqu’aux sites en ligne les plus engagés qui reçoivent des subventions – c’est-à-dire de l’argent de l’État, donc des contribuables – et dont l’unique objet est d’attaquer, voire de détruire le pouvoir.

    On a parlé de « hold-up » de Sarkozy sur les moyens d’information et de communication ; et, certes, il a voulu le faire, ce « hold-up », comme il en a fait d’autres, d’ailleurs. Il s’amusait même à tenir tout ce monde de la presse en haleine ; il allait leur faire la leçon à ces journalistes et patrons de presse et il la leur a faite effectivement comme aux États généraux de la presse ! Oui, il se faisait même fort de les sauver d’eux-mêmes et de s’assurer en outre et en direct, sans hypocrisie , les nominations des directions à la radio, comme à France-télévision avec, encore tout dernièrement, la désignation de Rémy Pflimlin. Contrôle garanti, croyait-il, mais rien n’y fait. Non seulement le ton ne change pas, il s’aigrit de plus en plus. Sa volonté de sauvetage – parfaitement inutile – se retourne contre lui inéluctablement !

     

    Aucun souci du bien commun

     

                Pas une once de gratitude ; il s’agit d’un univers totalement inhumain, réduit, comme c’est le cas maintenant toujours et partout, à des affaires de pouvoir et d’argent. Les équipes journalistiques, toutes formatées sur le même moule, se déchaînent d’autant plus. Sans doute pour afficher ou revendiquer hautement leur liberté de parole. Il arrive que ce soit du n’importe quoi. Quant aux directions, elles ne maîtrisent rien du fond. Leur souci : encore et toujours l’argent, le pouvoir, la technique, surtout celle qui ajoute encore au pouvoir !

     

                Aucun souci du bien commun. Jamais ! Bien sûr, il reste encore quelques journalistes de talent et de renom, vraiment libres, mais ils sont comme des prophètes dans un désert. Rarisimes. Et encore confessent-ils en a parte qu’ils ne peuvent pas écrire ou dire tout ce qu’ils pensent. Très heureusement, il y a aussi tout ce qui arrive à vivre en dehors du monde officiel écrasant et c’est très intéressant et réjouissant. Mais comment ouvrir une brèche dans le système uniforme de la désinformation officielle, tel que l’ont admirablement décrit un Volkoff et un Sévillia ?

     

                Car la France d’aujourd’hui, « c’est ça » ! Et pire, c’est à travers « ça » qu’elle est perçue à l’étranger. La droite – ou prétendue telle – a toujours laissé la Culture, l’Éducation et l’Information à la gauche comme ses territoires attitrés, ses apanages historiques qui lui revenaient de droit. Elle se donnait ainsi bonne conscience, elle montrait son républicanisme conséquent, elle respectait le pacte républicain : on ne touchera pas aux bijoux de famille !

     

                Ce qui prouve que cette droite du système n’a jamais compris où était le vrai problème : elle ne s’intéressait qu’à l’argent et au pouvoir. Ce n’est pas que la gauche s’intéressât davantage au sort des pauvres gens, à la misère morale, intellectuelle, économique ; la gauche dans le système ne connaît, elle aussi, que l’argent et le pouvoir ; il suffit de voir ses hiérarques ! La misère, c’est leur argumentaire qui leur permet de guigner le pouvoir et de toucher l’argent.

     

                Et la France, la dedans ? Si un jour, oui un jour, une vraie réforme devenait possible, il faudrait commencer par celle-là. En attendant, il ne faut pas s’étonner que Nicolas Sarkozy passât pour un pantin et ses ministres pour des fantôches. Caricatures ? Oui, mais au fond consenties ! En France, tout journaliste d’un peu d’envergure se prend pour un dieu qui fait et défait les gouvernements : 1830, 1848, 1870… et puis la suite indéfinie... Ça leur monte à la tête : il n’est que de relire Balzac.

     

    La mécanique destructrice

     

                Ce que n’a pas précisé non plus Alliot-Marie, c’est que le système institutionnel français favorise cet état d’esprit délétère. Qu’il le veuille ou non, le chef de l’État n’est qu’un chef de parti. Tous les esprits sont déjà dans la présidentielle de 2012 ; et lui-même forcément aussi. Quelque décision que prenne Nicolas Sarkozy, elle sera toujours soupçonnée de ce qu’elle est nécessairement : un plan électoral. Comment faire autrement ? Éric Zemmour a des manières bien drôles de le faire comprendre ! Une nomination de préfet, une intervention musclée pour une remise en ordre de quartiers, des décisions de faire appliquer la loi à des groupes qui ont pris l’habitude de ne pas la respecter, tout est sujet à discussion, à dénonciation, à rhétorique véhémente.

     

    L’essentiel se perd.

     

                Le vrai tort de Nicolas Sarkozy, c’est de parler précisément à tort et à travers de tout ce qu’il fait ou croit faire, même avec les meilleures raisons. Dans son esprit, tout est dans la communication : erreur ! Un chef d’État ne doit agir et ou se manifester que dans la mesure, la force, l’efficacité et la majesté. Brevitas imperatoria ! On parle peu, on fait. Et surtout on laisse aux autorités déléguées le soin de porter le fer.

     

    L’agitation du candidat

     

                Sarkozy au fond est comme Chirac, quoique Chirac fût moins prolixe et plus prompt aux reculades : ils n’ont connu, ils ne connaissent la politique que comme candidats. Toujours candidats, c’est leur vie, leur unique conception du monde ; ils ne tiennent de discours que de candidats. Tous les autres politiques, d’ailleurs, ou peu s’en faut, leur ressemblent. Aucune vue historique, aucune conception de l’État, aucune formation sérieuse, aucun amour profond de la France réelle, aucun véritable projet d’avenir, sinon améliorer leur système, des dossiers, qui du coup, ne sont traités, sauf exception d’État tout de même, que de points de vue techniques et électoralistes. D’où une fébrilité de tous les instants dans une tension permanente avec le pouvoir, ce pouvoir à prendre, à reprendre, à gagner, à regagner, à s’approprier et à se réapproprier.

     

                L’agitation du candidat est toujours là qui désacralise la fonction de l’autorité suprême.

     

                Tout le problème politique français est là. Les gens qui pensent un peu, même ceux du monde politique, le savent bien. Mais ils ne le disent que pour en stigmatiser leurs adversaires. Nul n’ose en avouer la vérité de fond générale. Elle est trop éclatante et les briserait tous d’un seul coup.

     

                Non seulement le chef de l’État se trouve rivé à ce quinquennat de malheur qu’il ne peut vouloir que renouveler, mais – et ça aussi, Michèle Allio-Marie ne l’a pas dit – c’est toute l’organisation sociale et politique française qui entraîne automatiquement et de plus en plus vite cet horrible enchaînement de surenchères de plus en plus violentes. C’est sa raison d’être, son seul « bidule » qui justifie son existence et sa mécanique, dont le motif principal n’a rien à voir, malgré les apparences, avec la moindre appréhension du bien commun. Il ne s’agit que de courses au pouvoir, aux postes, aux élections, partis et syndicats logés à la même enseigne. Au fait, lequel d’entre eux a ouvert son lit ou prêté son jardin personnel au moindre « rom » de passage ? Lequel ? Voilà la question publique qu’il faudrait leur poser à la télévision !

    Leurs universités d’été ? Des tremplins pour démagogues, un point, c’est tout. Eva Joly, candidate à la présidentielle : il y a de quoi rire, franchement !

     

    Une crise systémique ?

     

                Le gouvernement durcit-il un tantinet à droite (et, d’ailleurs, sans doute « maladroitement » !), aussitôt ce sont des cris d’orfraie, toute la rhétorique habituelle, la reductio ad Hitlerum archi-connue… mais, aussi bien, il y aura toujours à droite quelqu’un de plus à droite pour dénigrer pareillement. Et vice-versa, côté gauche. On n’en sort plus ! Rien ni personne de sérieux ne résiste à de pareils jeux qui sont des jeux de gamins. Regardez-les : ce sont des gamins – et tous des gamins bien portants, dodus et frais ! – qui jouent à perpétuité à la guéguerre, sans risque ni péril, pour se donner un rôle, une importance. Quelle suffisance, quelle boursouflure. Villepin, pour ne prendre que celui-là, mais il est grotesque. Ils sont tous grotesques ! Il paraît qu’il en est qui font du travail sérieux. On voudrait savoir où ? Par ci, par là quelques hommes politiques, quelques hauts fonctionnaires ou magistrats dotés du sens de l’État, de la République au sens étymologique du terme, mais, en confidence, ils vous diront qu’ils sont très seuls.

     

                Voilà des syndicats qui ne représentent presque rien et dont Sarkozy a renforcé la représentativité légale en s’imaginant améliorer le système, qui ne pensent qu’à empêcher toute réforme. Voilà des partis qui ne représentent pas grand-chose et dont Sarkozy a aussi cru bon de renforcer l’importance légale, et qui ne sont devenus que des machines à élection, toutes tournées vers les prochaines échéances électorales.

    Pitoyable ! Aucune autorité, aucune direction ne peut durer longtemps dans un pareil système voué nécessairement à l’échec. On va vers une fin : 2012 en donnera les prolégomènes.

     

                Michèle Alliot-Marie prendrait-elle le pouvoir à Matignon d’abord, à l’Élysée ensuite, la donne ne changerait pas, contrairement à ce qu’elle pense. La dégradation est trop profonde et le mal, commun à bien d’autres pays, est chez nous trop inviscéré.

    À la crise économique et à la crise financière qui peut s’aggraver très vite, s’ajoute dès maintenant une crise politique. Elle était prévisible. Ce sera une rude épreuve supplémentaire. On parle de « crise systémique » en matière financière et économique. Sera-t-il possible de caractériser du même adjectif la crise politique ? « Crise systémique » ? Alors, si elle est perçue comme telle, il sera possible un jour de restaurer l’État sur un principe de légitimité stable qui donne à la représentation nationale le sérieux qu’elle mérite. ■

  • Paul-François Paoli : « L'appel aux valeurs républicaines, ce bouche trou de la pensée »

     

    C'est à la veille du deuxième tour des régionales que l'auteur de Quand la gauche agonise, a accordé l'entretien qui suit à FigaroVox. Il dénonce l'instrumentalisation des valeurs républicaines par une gauche qui a oublié sa propre histoire. Sans absoudre par ailleurs une droite incapable de penser par elle-même, du moins sans l'autorisation normative de la gauche. Quant à nous, ce sont les valeurs républicaines en tant qu'elles procèdent de l'idéologie révolutionnaire, qui nous paraissent devoir être contestées. Sur le plan intellectuel, c'est bien la remise en cause de cette idéologie qui constitue le bouleversement en cours. Et, comme l'écrit Houellebecq, si la défaite de cette pensée-là devait se confirmer, nous n'aurions rien à regretter. Lafautearousseau

     

    XVM09b7b140-a025-11e5-a950-99f8533f98fa.jpgAprès le premier tour des élections régionales, nous avons assisté à un retour du Front républicain face au FN. Quel est le sens politique de ce front contre front ?

    Nous assistons à un chantage plus effréné que jamais concernant ces « valeurs républicaines » qui, bien souvent, servent de mantra à des hommes politiques en mal d'inspiration. Et comme d'habitude c'est la gauche qui demande des comptes à la droite, comme si elle était la dépositaire de la quintessence républicaine. Ce qui est intéressant dans l'affaire est l'incroyable mauvaise foi d'un camp politique que la défaite historique qu'il vient de subir ne rend pas plus modeste. Qui a, ces dernières années, bradé les symboles républicains auxquels les Français sont, dans leur ensemble, attachés, sinon la gauche ? Souvenons-nous des sifflets du stade de France lors du fameux match France Algérie, en 2002. La gauche écolo-socialo communiste de l'époque, acquise au thème de la repentance coloniale, y était allée de sa « compréhension ». Quelques semaines plus tard, Jean Marie Le Pen accédait au second tour des présidentielles. Souvenons-nous des régulières railleries des Verts concernant les défilés du 14 juillet ou des protestations de Mme Dominique Voynet contre La Marseillaise ce « chant guerrier archaïque ». Souvenons-nous des milliers de supporters algériens, notamment à Marseille et à Paris qui, durant le dernière coupe du monde de football, ont brandi leur drapeau en clamant leur identité algérienne alors qu'ils sont, pour beaucoup, Français de droit. Protestation ou étonnement à gauche ? Mais vous rêvez. A l'époque, Mme Aurélie Filippeti avait même trouvé sympathique ces débordements. Et elle ne fut pas la seule. De son côté, le philosophe Alain Badiou, icone de la gauche intellectuelle, ne s'est pas gêné, au lendemain de l'attentat contre Charlie hebdo pour exprimer tout le mépris que lui inspirent le drapeau tricolore et l'idée de république française dans une tribune du Monde, parue le 28 janvier 2014. C'est un secret de polichinelle : la gauche - à l'exception de Jean Pierre Chevènement, Le Drian et quelques autres - n'aime pas une République française toujours trop française à son goût.

    Après les attentats du vendredi 13 novembre, la gauche s'est cependant réapproprié certains symboles: le drapeau, la Marseillaise et même l'idée de frontière …

    François Hollande et Manuel Valls ont été habiles sur ce plan là. Hollande est un maître de l'ambivalence et sa culture politique n'est peut être pas très éloignée de celle d'un Jacques Chirac. L'un et l'autre ont en commun cet habillage républicain qui peut toujours servir en état de crise. Du reste on ne voit pas très bien ce qu'il aurait pu faire d'autre. Les symboles républicains, depuis le drapeau jusqu'à la Marseillaise, rassurent les Français. D'un autre côté il est aussi un fossoyeur du principe républicain, notamment quand il revient agiter le thème du droit de vote des étrangers, une sorte de chiffon rouge symbolique qui affaiblit l'idée même de citoyenneté nationale.

    Pour la gauche et même une partie de la droite, l'idée de la préférence nationale défendue par le FN exclut ce parti du champ républicain

    Certains s'insurgent contre toute idée de préférence nationale, laquelle serait par nature anti républicaine. Ils oublient que la République radicale socialiste a, entre les deux guerres, renvoyé des dizaines de milliers d'ouvriers italiens ou polonais dans leurs foyers avec l'accord de la CGT qui souhaitait réserver l'emploi aux travailleurs français. Ils oublient le fameux décret-loi du 2 mai 1938 sur la police des étrangers signé par le président du conseil Edouard Daladier et le garde des sceaux Paul Reynaud, tous deux membres du part radical qui œuvra durant le Front populaire. Le rapport au président de la République française stipulait ceci: « Et tout d'abord la France ne veut plus chez elle d'étrangers « clandestins », d'hôtes irréguliers: ceux-ci devront dans le délai d'un mois fixé par le présent texte, s'être mis en règle avec la loi, ou s'ils préfèrent, avoir quitté notre sol ». Dans le décret lui-même il était écrit ceci: « Pour déceler et identifier les étrangers clandestins et ceux qui ne sont pas en règle, il nous aura paru indispensable d'étendre à tout logeur professionnel ou bénévole l'obligation de déclarer qu'il héberge un étranger. Rien de vexatoire dans une telle obligation, simple mesure d'ordre dont on aperçoit toute la portée pratique, comme toute l'efficacité ». La délation n'est plus anti républicaine quand c'est la gauche républicaine qui l'instaure. De même: la déchéance de la nationalité n'est plus antirépublicaine dès lors que c'est François Hollande qui la propose. Dans ce pays il suffit que la gauche mette en œuvre une disposition proposée par la droite pour qu'elle devienne aussitôt compatible avec les « valeurs républicaines ». C'est une chance quand on prétend donner aux autres des leçons de valeurs. Mais n'est-ce pas à la droite, aujourd'hui, de demander des comptes aux socialistes sur ce qu'ils ont fait de la République ?

    La gauche de la troisième République se reconnaitrait-elle dans la gauche d'aujourd'hui ?

    Je ne crois pas car il y a eu la rupture de Mai 68. La gauche hollandaise est acquise aux thèmes sociétaux de la post modernité, notamment la parité des sexes et le mariage pour tous. On imagine mal Pierre Mendès France ou Guy Mollet défiler pour le mariage gay. En réalité la gauche hollandaise a vidé le principe républicain de sa substance. La république chère à Mendès France, pour évoquer celui qui fut une des grandes figures de la gauche française au XXe siècle, était indissociable de la souveraineté nationale et d'une certaine conception de la vertu.

    Une certaine presse de gauche accuse les intellectuels d'avoir basculé à droite. La gauche conserve-t-elle vraiment l'hégémonie culturelle ?

    La gauche est entrain de perdre l'hégémonie culturelle et cela constitue un événement de la plus grande importance. Et ce pour la première fois depuis la Libération ! Il ne va plus de soi désormais qu'un intellectuel soit de gauche en France, ce qui constitue un changement inoui. Le lien, quasiment génétique, entre la gauche et l'intelligentsia est en train de rompre. D'où l'affolement de la gauche institutionnelle. Elle a déjà égaré le monde ouvrier en route et voilà qu'elle se retrouve sans ténors intellectuels ! Qui plus est, comme je l'explique dans mon prochain essai, la république des bons sentiments, le dernier grand penseur que la gauche pouvait revendiquer, à savoir Michel Foucault, dont l'œuvre entre dans la Pléiade, fut un des plus grands fossoyeurs de la gauche, aussi bien républicaine que social démocrate ou marxiste. Michel Foucault a déconstruit les fondamentaux du progressisme qui reposent sur la croyance au Progrès et en la Raison. Pour lui la notion de valeur républicaine n'avait aucun sens. Ni celle de nation et encore moins celle d'Etat. Les grands thèmes sociétaux, notamment celui de la théorie du genre ou du mariage pour tous, lui doivent beaucoup. A gauche on se croit intelligent en se référant en même temps à Michel Foucault, qui a ruiné toute idée de morale et aux valeurs républicaines, qui sont très moralisatrices. Si la droite politique était tant soit peu intellectualisée elle enfoncerait le clou et renverrait la gauche politique à son néant philosophique.

    Sur le plan intellectuel les lignes bougent, sur le pan politique c'est plus compliqué …

    Les politiques sont en retard sans doute. La droite politique n'a pas pris la mesure du bouleversement en cours et Eric Zemmour a raison de dire qu'ils sont, pour beaucoup, incapables de penser par eux mêmes, sans l'autorisation normative de la gauche. D'où la surenchère réthorique sur les « valeurs républicaines », ce bouche trou de la pensée. Alain Juppé va vers la gauche et liquide les fondamentaux du gaullisme quand les Français se radicalisent à droite, c'est étonnant quand on y pense !

    Les élections régionales vont-elles accoucher d'une recomposition ou d'un grand brouillage idéologique ?

    Il est possible qu'un bouleversement se produise au niveau des Républicains car je ne vois pas comment faire tenir ensemble une base qui pense majoritairement comme Nadine Morano et des notables qui ont une peur bleue d'être réprouvés par les médias. Churchill plaisantait avec Staline au Kremlin qui est un des plus grands criminels du XX e siècle, mais eux ont peur de discuter avec les responsables du Front national, on croit rêver ! 

    Paul-François Paoli est chroniqueur littéraire au Figaro et essayiste. Son dernier essai Quand la gauche agonise paraît le 25 janvier 2016 aux Editions du Rocher

    PROPOS RECUEILLIS PAR ALEXANDRE DEVECCHIO

     Alexandre Devecchio             

  • Mieux connaître, pour mieux comprendre et mieux évaluer... : Regards croisés sur l'Islam (II)

    Nous savons fort bien, comme tout un chacun, qu'il n'existe pas, et pourtant l'envie est forte de reprendre la vieille expression: le hasard fait bien les choses...    

    Quelques temps après avoir mis en ligne la remarquable conférence de Pierre Boutang - L'horizon politique: le Prince chrétien... (que vous pouvez écouter ici ) voici que la programmation des notes nous amène à publier aujourd'hui cette Lettre prophétique du père Charles de Foucauld à René Bazin de l'Académie Française, du 29 juillet 1916 (1).

    Et l'on voit que les grands esprits se rencontrent : les propos que tient Boutang, dans cette Conférence, sur l'Islam et sur les musulmans, résonnent singulièrement aux oreilles de celui qui lit la Lettre du père de Foucauld, prémonitoire à bien des égards. En effet, il est frappant de voir comment Boutang fait écho aux paroles de Foucauld lorsqu'il déclare avec force qu'il faudra beaucoup d'amour et beaucoup de force à la fois -ensemble, la force et l'amour: pas l'une ou l'un sans l'autre...- pour aborder et conjurer l'immense problème que représente l'Islam en France de nos jours.

    Maintenant que ce qui apparaît à la fois comme une prémonition, une prédiction, voire une prophétie..., de Foucauld s'est en grande partie réalisée, c'est en effet sur le sol métropolitain que se joue aujourd'hui ce grand affrontement spirituel entre l'Islam et nous. Et Pierre Boutang reprend, presque mot pour mot, les sages remèdes et recommandations énoncés par Charles de Foucauld lorsqu'il affirme que ce qu'il faut proposer aux musulmans -tout simplement, mais c'est énorme...-, c'est.... la Conversion !

    Y a-t-il, en effet, une alternative ?...

     

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    Et tout d'abord, en guise de préambule, puisque le Père de Foucauld traite longuement du Mahdi dans son texte, voici les précisions qu'apporte à ce sujet Michel Mourre dans son Dictionnaire Encyclopédique d'Histoire. Cela se trouve à l'article MAHDI, pages 2783/2784 :

     

                "La croyance eschatologique en la venue du mahdi (c'est-à-dire "le bien dirigé"), n'apparaît pas chez Mahomet, mais elle se répandit dès la fin du VIIème siècle et joua un rôle capital dans le chiisme, alors que les théologiens sunnites la considérèrent toujours avec quelque suspicion. Le Mahdi est le messie musulman, qui viendra vers la fin des temps, restaurera la justice et la vraie foi, et régnera pendant quelques années avant le jugement dernier. Ce personnage devait être identifié à Jésus, à Mahomet réincarné, à un membre de la famille du Prophète. Pour les chiites, le Mahdi est un membre de la famille d'Ali, autrement dit l'imam caché. En toutes les époques où l'Islam connut une grande crise, l'attente du Mahdi connut dans les masses populaires une ferveur nouvelle, qui fut exploitée notamment par Obéïd Allah, fondateur de la dynastie des Fatimides (début Xème siècle), et par Ibn Toumert, fondateur de la dynastie des Almohades (XIIème siècle). En Egypte, deux mahdis se dressèrent, l'un contre Bonaparte (1799), l'autre contre les Anglais (1833)." 

     

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    3e Conférence internationale sur la doctrine du mahdisme, Téhéran, août 2007
     
     

    Voici maintenant la Lettre du Père de Foucauld :

     

    "Ma pensée est que si, petit à petit, doucement, les musulmans de notre empire colonial du nord de l'Afrique ne se convertissent pas, il se produira un mouvement nationaliste analogue à celui de la Turquie : une élite intellectuelle se formera dans les grandes villes, instruite à la française, sans avoir l'esprit ni le cœur français, élite qui aura perdu toute foi islamique, mais qui en gardera l'étiquette pour pouvoir par elle influencer les masses ; d'autre part, la masse des nomades et des campagnards restera ignorante, éloignée de nous, fermement mahométane, portée à la haine et au mépris des Français par sa religion, par ses marabouts, par les contacts qu'elle a avec les Français (représentants de l'autorité, colons, commerçants), contacts qui trop souvent ne sont pas propres à nous faire aimer d'elle. Le sentiment national ou barbaresque s'exaltera dans l'élite instruite : quand elle en trouvera l'occasion, par exemple lors de difficultés de la France au dedans ou au dehors, elle se servira de l'islam comme d'un levier pour soulever la masse ignorante, et cherchera à créer un empire africain musulman indépendant.

    L'empire Nord-Ouest-Africain de la France, Algérie, Maroc, Tunisie, Afrique occidentale française, etc., a 30 millions d'habitants ; il en aura, grâce à la paix, le double dans cinquante ans. Il sera alors en plein progrès matériel, riche, sillonné de chemins de fer, peuplé d'habitants rompus au maniement de nos armes, dont l'élite aura reçu l'instruction dans nos écoles. Si nous n'avons pas su faire des Français de ces peuples, ils nous chasseront. Le seul moyen qu'ils deviennent Français est qu'ils deviennent chrétiens.

    Il ne s'agit pas de les convertir en un jour ni par force mais tendrement, discrètement, par persuasion, bon exemple, bonne éducation, instruction, grâce à une prise de contact étroite et affectueuse, œuvre surtout de laïcs français qui peuvent être bien plus nombreux que les prêtres et prendre un contact plus intime.

    Des musulmans peuvent-ils être vraiment français ? Exceptionnellement, oui.

    D'une manière générale, non. Plusieurs dogmes fondamentaux musulmans s'y opposent ; avec certains il y a des accommodements ; avec l'un, celui du Medhi, il n'y en a pas : tout musulman, (je ne parle pas des libres-penseurs qui ont perdu la foi), croit qu'à l'approche du jugement dernier le Medhi surviendra, déclarera la guerre sainte, et établira l'islam par toute la terre, après avoir exterminé ou subjugué tous les non musulmans. Dans cette foi, le musulman regarde l'islam comme sa vraie patrie et les peuples non musulmans comme destinés à être tôt ou tard subjugués par lui musulman ou ses descendants ; s'il est soumis à une nation non musulmane, c'est une épreuve passagère ; sa foi l'assure qu'il en sortira et triomphera à son tour de ceux auxquels il est maintenant assujetti ; la sagesse l' engage à subir avec calme son épreuve ; "l'oiseau pris au piège qui se débat perd ses plumes et se casse les ailes ; s'il se tient tranquille, il se trouve intact le jour de la libération", disent-ils ; ils peuvent préférer telle nation à une autre, aimer mieux être soumis aux Français qu'aux Allemands, parce qu'ils savent les premiers plus doux ; ils peuvent être attachés à tel ou tel Français, comme on est attaché à un ami étranger ; ils peuvent se battre avec un grand courage pour la France, par sentiment d'honneur, caractère guerrier, esprit de corps, fidélité à la parole, comme les militaires de fortune des XVIe et XVIIe siècles mais, d'une façon générale, sauf exception, tant qu'ils seront musulmans, ils ne seront pas Français, ils attendront plus ou moins patiemment le jour du Medhi, en lequel ils soumettront la France.

    De là vient que nos Algériens musulmans sont si peu empressés à demander la nationalité française : comment demander à faire partie d'un peuple étranger qu'on sait devoir être infailliblement vaincu et subjugué par le peuple auquel on appartient soi-même ? Ce changement de nationalité implique vraiment une sorte d'apostasie, un renoncement à la foi du Medhi..."

     

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    Notre-Dame d'Afrique, Alger:
    "...priez pour nous, et pour les musulmans..."
     
     
    (1) : Lettre à René Bazin, de l'Académie française, Président de la Corporation des Publicistes chrétiens; parue dans le Bulletin du Bureau catholique de Presse, n° 5 , octobre 1947.
  • Éphéméride du 12 mars

    1613 : Naissance d'André le Nôtre, inventeur du "Jardin à la française"

     

    1502 : Mort de Francesco Laurana

     

    Francesco est né vers 1430, à Vrana, près de Zara (l'actuelle Zadar, en Croatie), ville qui s'appelait La Vrana à l'époque où elle était dominée par les Vénitiens : c'est la déformation de ce nom en Laurana qui a donné son patronyme à l'artiste, dont on ne connaît que le prénom.

    Il commence son apprentissage à Naples, pour Alphonse V d'Aragon et, après le mort de celui-ci, en 1458, il est appelé en France, à la cour de René, duc d'Anjou, comte de Provence et roi de Naples.

    Ensuite, de 1466 à 1471, il est en Sicile, à Palerme.

    En 1471, il retourne à Naples, puis part à Urbino pour trois ans, et repart ensuite en France, où il introduit le travail à l'antique, c'est-à-dire le style de la Renaissance italienne.

    Il se fixe à Marseille, où il passa la plus grande partie des dernières années de sa vie. Son atelier produit l'Autel Saint-Lazare à la Cathédrale de Marseille, le Tombeau de Jean Cossa à Sainte-Marthe de Tarascon, celui de Charles IV du Maine au Mans, et le Retable du Portement de Croix pour l'église des Célestins d'Avignon.

    Sa fille épousa Jean de la Barre, peintre avignonnais, et Francesco vint s'installer en Avignon en 1498. Il y mourut en 1502, et fut inhumé dans la chapelle de Notre-Dame-la-Belle, qui jouxtait le couvent des Augustins. 

    À Marseille, dans l'ancienne cathédrale, Laurana édifia le superbe autel de Saint Lazare, en marbre de Carrare, de 1475 à 1481. Cet autel - non loin d'un autre chef d'oeuvre, de Della Robbia - est situé dans le croisillon nord du transept, et présente une arcature jumelée de style Renaissance; il est la première manifestation de ce mouvement en France :

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    On consultera avec profit l'étude suivante sur ce splendide travail, dans la cathédrale de La Major, où François 1er maria son fils, le futur Henri II, la cérémonie étant présidée par le Pape lui-même... :

    http://provence-historique.mmsh.univ-aix.fr/Pdf/2015-65-259_2.pdf

    et aussi ce lien, qui ne manque pas non plus d'intérêt :

    http://cathedrale.marseille.free.fr/vieille/laza/laza.htm

    Enfin, notre Éphéméride du 28 octobre, qui évoque le mariage "royal et papal" du futur Henri II donne d'autres renseignements sur cette splendeur mutilée qu'est la Vieille Major de Marseille...

     

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    1613 : Naissance d'André le Nôtre  

     

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    C'est avec Nicolas Fouquet, surintendant des finances, que commence vraiment la carrière d'André le Nôtre : il dessinera les jardins de Vaux-le-Vicomte (ci dessus), oeuvrant de conserve avec Louis Le Vau, architecte, et Charles Le Brun peintre et chancelier de l’Académie royale de peinture et de sculpture.  

    Ensuite, remarqué par Louis XIV - comme toute l'équipe qui avait travaillé à Vaux, édifiant le chef d'oeuvre que l'on sait... - Le Nôtre devient le grand responsable des jardins royaux et va se surpasser, pendant plus de vingt ans, dans la création des jardins de Versailles.

    Les jardins à la française de Versailles (ci dessous) deviendront une référence, ils seront admirés de toute l’Europe et les cours étrangères les prendront en exemple.  

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    En plus de Versailles, on lui doit également le Trianon, le jardin à la française du Château de Chantilly créé pour le Grand Condé (Louis II de Bourbon-Condé), le Parc de Saint-Cloud et sa majestueuse forêt, les Parterres de Meudon, la belle Promenade de la Hotoie d’Amiens et le parc de Dijon ainsi que le Parterre du Tibre à Fontainebleau (ci dessous).

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    La célèbre terrasse de Saint-Germain et les jardins de Clagny sont aussi l'oeuvre de ce prolifique architecte du paysage...

     
     
    Sur Le Nôtre et son oeuvre, en général, on consultera avec profit l'excellente site présentation qu'en fait le Château de Versailles:
     
     
     
     

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    1788 : Naissance de David d'Angers

              

    Son père fut l'un des 5.000 prisonniers "Bleus" que les Vendéens allaient massacrer; Bonchamps, mourant, ordonna qu'on leur laissât la vie : ce fut son dernier ordre... En reconnaissance, David d'Angers sculpta le mausolée de Bonchamps.

    Ci dessous, son Jean Bart :

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    Voir notre Feuilleton "Vendée, Guerre de Géants..." ou notre Album Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, "Guerres de Géants"... (les deux photos "Bonchamps mourant" et "Le dernier ordre de Bonchamps"...)

     


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    1792 : Mort de Georges Roux de Corse

     

    12 mars,le nôtre,fouquet,vaux le vicomte,louis xiv,le vau,le brun,versailles,trianon,chantilly,condé,saint cloud,meudonGeorges Roux de Corse, armateur et négociant, est né en 1703 à Tinos, dans les Cyclades, en Italie, mais d'une famille d'origine française. Vite revenu en France, il fut l'une des figures marquantes de la vie économique marseillaise du XVIIIème, faisant notamment pratiquer la guerre de course par ses capitaines. 

    Il devint rapidement très riche, grâce à ses heureuses entreprises en Martinique (il fut l'un des introducteurs du café en France, et l'un de ceux qui contribuèrent à le diffuser dans tout le bassin méditerranéen, pratiquant également - hélas... - la traite des esclaves), et sa fortune lui permit d'acheter en 1746 la terre de Brue (dans le Var, tout près de l'Argens) sur laquelle il édifia une petite ville. 

    Il fut Premier échevin de Marseille en 1744 et de nouveau en 1765. Chevalier de Saint-Michel en 1749, il fut anobli en 1750 avec le titre de Marquis de Brue, puis Conseiller d'État en 1765. Il organisa alors de somptueuses réceptions dans son hôtel particulier, où il reçut, le 22 juillet 1756, le maréchal duc de Richelieu auréolé de la victoire que lui valait la prise de Minorque ou de Port-Mahon. La tradition veut que ce jour là on ait servi pour la première fois en France la Mahonnaise ou mayonnaise, recette importée des îles Baléares pour assaisonner le poisson... 

    Dans une lettre célèbre, débutant par ces mots "Georges Roux à Georges Roi", il alla jusqu'à déclarer la guerre au roi d'Angleterre !  

    Il était au faîte de la prospérité et des honneurs lorsque la perte, coup sur coup, de trois de ses navires, marqua le commencement de sa décadence : ses biens, y compris les terres de Brue, furent saisis, et il fit faillite en 1774. Il mourut ruiné, à Brue, au début de la Révolution, après avoir été le personnage phare de Marseille. Sa fille, la baronne de Glandevès, émigra durant la Révolution...  

    De sa prospérité reste aujourd'hui l'hôtel de la rue Montgrand (ci dessous), construit en plein centre-ville par son frère André vers 1740, où lui-même donna des fêtes magnifiques, qui fut le siège de la Préfecture des Bouches-du-Rhône de 1805 à 1860 et qui est, depuis 1890, le Lycée Montgrand... : 

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    1793 : Soulèvement de Saint-Florent-le-Vieil, début des Guerres de Vendée

     

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    En jaune, zone des premiers combats (Vendée militaire) :
     
    flèches rouges : trajet des vendéens;
    flèches bleues : contre attaque des républicains;
    étoiles rouges : victoires vendéennes;
    étoiles bleues : victoires républicaines...
       

    Napoléon a qualifié ces Guerres de "Guerre de Géants".

    Un officier républicain a su clairement apprécier la nature, la grandeur et l'importance de l'insurrection vendéenne :

    "J'ai contemplé de près, dit-il, cette guerre de la Vendée si pleine d'intérêts et d'images : j'y pense le jour, j'y rêve la nuit ; ce n'est pas une guerre froide et plate, une guerre d'ambition et de politique, une guerre de commerce et de calcul ; c'est une guerre profonde, qui a ses racines dans le sol, dans le culte, une guerre de famille et de patrie, une guerre à la manière antique et passionnée, une guerre homérique et qui montera un jour sur nos théâtres pour y porter l'effroi, l'admiration, la pitié et l'amour."

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  • L’insolite silence de l’Elysée face aux inacceptables « exigences » algériennes, par Bernard Lugan.

    En parlant de la colonisation comme d’un « crime contre l’humanité », Emmanuel Macron a ouvert une boite de Pandore qu’il ne pourra plus refermer. Déjà, le 15 juillet 2019, Mohand Ouamar Bennelhadj, secrétaire général par intérim de l’ONM (Organisation nationale des moudjahidines, les anciens combattants), avait appelé les députés algériens à voter une loi criminalisant la colonisation française. 

    bernard lugan.jpgMaintenant qu’il y a tout à craindre du rapport de la « commission Stora » sur la « mémoire de la colonisation et de la guerre d’Algérie » qui devrait remis au début de l’année 2021, voilà déjà les demandes de « réparations » qui s’accumulent. Certaines exigent la remise des archives de l’Algérie française, d’autres formulent des demandes de « dédommagement » s’élevant à 100 milliards de dollars !!!
    L’Etat semblant avoir renoncé à défendre l’image de la France et ses intérêts face à ces exigences à la fois surréalistes et insupportables, il ne reste donc que la réaction citoyenne et la mobilisation du « pays réel » à travers les réseaux sociaux. Tel est le but de cette analyse.
     
    Puisque le « Système » algérien veut faire les comptes, nous allons donc lui présenter l’addition de ce que l’Algérie a coûté à la France entre 1830 et 1962…sans parler du coût colossal de l’immigration depuis cette dernière date…
     
    Au mois de juillet 1962, au terme de 132 années de présence, la France avait créé l’Algérie, lui avait donné son nom, l’avait unifiée et lui avait offert un Sahara qu’elle n’avait, et par définition, jamais possédé puisqu’elle n’avait jamais existé auparavant. La France avait drainé ses marécages, avait bonifié ses terres, avait équipé le pays, avait soigné et multiplié par dix ses populations. Elle avait également fait entrer dans la modernité des tribus jusque-là dissociées qui n’avaient jamais eu conscience d’appartenir à un tout commun supérieur.
     
    La France laissait en héritage à l’Algérie indépendante :
    - 70.000 km de routes, 
    - 4300 km de voies ferrées, 
    - 4 ports équipés aux normes internationales, 
    - une douzaine d’aérodromes principaux, 
    - des centaines d’ouvrages d’art (ponts, tunnels, viaducs, barrages etc.), 
    - des milliers de bâtiments administratifs, de mairies, de casernes, de gendarmeries, 
    - 31 centrales hydroélectriques ou thermiques,
    - une centaine d’industries importantes dans les secteurs de la construction, de la métallurgie, de la cimenterie, 
    - des milliers d’écoles, d’instituts de formation, de lycées, d’universités, d’hôpitaux, de maternités, de dispensaires, de centres de santé, etc.
     
    Tout cela avait été créé par la France, pensé et réalisé par des ingénieurs et des architectes français, et payé par les impôts des contribuables français.
     
    En 1959, toutes dépenses confondues, l’Algérie engloutissait à elle seule 20% du budget de l’Etat français, soit davantage que le budget de l’Education nationale ou ceux, additionnés des Travaux publics, des Transports, de la Reconstruction et du Logement, de l’Industrie et du Commerce. 
     
    Et cela, en pure perte car, économiquement, l’Algérie n’avait pas d’intérêt pour la France. Qu’il s’agisse des minerais, du liège, de l’alpha, des vins, des agrumes etc., toutes les productions algériennes avaient en effet des coûts supérieurs à ceux du marché. Ainsi, alors que le vin comptait pour près de 54% de toutes ses exportations agricoles vers la métropole, le prix de l’hectolitre qu’elle vendait à la France était largement supérieur à celui produit en Espagne, ce qui n’empêcha pas la métropole de se fermer au vin espagnol pour s’ouvrir encore davantage au sien… 
    En 1930, le prix du quintal de blé était de 93 francs alors que celui proposé par l’Algérie variait entre 120 et 140 f, soit 30 à 50% de plus. 
     
    Quant au pétrole, il avait lui aussi été subventionné par la France. Découverts en 1956, les hydrocarbures du Sahara furent mis en production entre 1957 et 1959, avec une exploitation qui débuta véritablement en 1961, quelques mois donc avant l’indépendance. Or, comme Daniel Lefeuvre l’a clairement montré, l’Etat français fut quasiment contraint d’imposer à des compagnies réticentes de s’investir dans cette production. En effet :
    - Le pétrole algérien devait obligatoirement être vendu sur le marché mondial car il était trop léger pour la transformation en fuel dont avait alors besoin l’industrie française.
    - A cette époque le marché mondial était saturé. L’URSS bradait ses huiles à bas prix et les gros producteurs du Moyen-Orient limitaient leur production. 
    - L’Algérie et la Libye arrivant en même temps sur le marché la chute des cours allait être accélérée, d’autant plus que le pétrole libyen était plus facile à exploiter et à écouler que celui d’Algérie.
    - Le brut algérien était cher : 2,08 $ le baril contre 1,80 $ au cours mondial. 
     
    Résultat : là encore, la France a surpayé un pétrole dont elle avait pourtant financé les recherches et la mise en exploitation, phénomène qui se poursuivra d’ailleurs après l’indépendance.
     
    Quant à l’immigration algérienne en France, et là encore, contrairement à tous les poncifs, elle n’a correspondu à aucune nécessité économique, l’absence de qualification et de stabilité de cette main-d’œuvre nécessitant la mise en place de mesures d’adaptation inutilement coûteuses. De plus, contrairement à la vulgate, l’afflux d’Algériens en métropole, dans les années 1950, n’a pas répondu aux besoins en main d’œuvre de l’économie française au cours des années de reconstruction ou des « Trente Glorieuses » puisque, sur 110 000 Algériens recensés en 1950 dans la région parisienne, Daniel Lefeuvre a montré que 50 000 n’avaient pas de moyens d’existence réguliers. De même, en 1957, sur 300 000 Algériens vivant en France le nombre de sans-emploi était de 100 000… 
     
    En Algérie où tout était plus cher qu’en métropole, année après année, la France a comblé la différence. Par comparaison avec une usine métropolitaine, l’ensemble des dépenses, salaires et accessoires était ainsi de 37% plus élevé en Algérie, ce qui faisait qu’une usine qui y était construite n’étant pas rentable, il lui fallait donc, non seulement un marché subventionné par la France, mais en plus un marché protégé… 
     
    Au lieu d’avoir pillé l’Algérie comme l’affirment contre la vérité historique et économique les dirigeants algériens, les culpabilisateurs et les « décoloniaux », la France s’y est au contraire ruinée. 
     
    Par le labeur de ses colons la France avait également permis à l’Algérie d’être alimentairement auto-suffisante. Aujourd’hui elle est le premier importateur africain de biens alimentaires pour un total annuel moyen de 12 à 14 milliards de dollars (Centre national algérien de l'informatique et des statistiques-douanes-CNIS). 
     
    Pour mémoire, en 1961, l’Algérie exporta 600.000 quintaux de grain et 700.000 quintaux de semoule. Aujourd’hui, la moyenne annuelle des importations de ces produits se situe entre 5 et 30 millions de quintaux par an. 
    L’Algérie n’exporte plus d’oranges alors qu’avant 1962, les exportations étaient de 200.000 tonnes. Elle n’exporte plus de tomates (elle en exportait 300 000 quintaux avant 1962), de carottes, d’oignons, de petits pois, de haricots verts, de melons, de courgettes etc., toutes productions qui faisaient la richesse de ses maraîchers avant 1962. Avant cette date, les primeurs algériens débarquaient à Marseille par bateaux entiers. Notamment les pommes de terre nouvelles dont les exportations annuelles oscillaient entre 500.000 et un million de quintaux alors qu’au 4e trimestre 2020, rien qu’en semences, et pour la seule France, l’Algérie en a importé 4300 tonnes (Ouest-France 14 décembre 2020). Toujours avant 1962, l’Algérie exportait 100.000 hectolitres d’huile d’olive et 50.000 quintaux d’olives tandis qu’aujourd’hui, la production nationale ne permet même pas de satisfaire la demande locale. La seule facture de lait en poudre et de laitages atteint en moyenne annuelle quasiment 2 milliards de dollars.
     
    Alors que la moitié de la population a moins de 20 ans, le pays est dirigé par des vieillards dont la seule « légitimité » repose sur le mythe de la résistance à la colonisation et sur d’auto-affirmations « résistancialistes » le plus souvent imaginaires. Quant aux nombreuses associations d’ « ayants-droit » auto proclamés acteurs ou héritiers de la « guerre de libération », dont les Moudjahidines ou Les enfants de martyrs, elles bloquent la jeunesse sur des schémas obsolètes qui tournent le dos à la modernité. Avec 6% de toutes les dotations ministérielles, le budget du ministère des Anciens combattants est ainsi supérieur à ceux de l'Agriculture (5%) et de la Justice (2%)…
    La cleptocratie d’Etat qui, depuis 1962 a fait main-basse sur l’Algérie indépendante a dilapidé l’héritage laissé par la France avant de détourner des dizaines de milliards de dollars de recettes gazières et pétrolières sans songer à préparer l’avenir. Après avoir ruiné le pays, il ne lui reste donc plus que son habituelle recette : accuser la « France coloniale ». 
    Et pourquoi cesserait-elle d’ailleurs de le faire puisque, à Paris, les héritiers des « porteurs de valises » boivent avec tant volupté au calice de la repentance…encouragés en cela par le président de la République lui-même…
     
    Pour en savoir plus, on se reportera à mon livre Algérie l’histoire à l’endroit.
     

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    Source : http://bernardlugan.blogspot.com/

  • La droite libre tire 3 conclusions de l’épreuve que la France a subie, par Christian Vanneste.

    La Droite Libre tire trois conclusions de l’épreuve que notre pays vient de traverser avec la pandémie du Covid-19 :

    d’abord, « l’étrange défaite » du meilleur système de santé du monde a été pour beaucoup d’observateurs impartiaux comme la répétition d’une situation déjà connue dans notre histoire. D’excellents médecins, un personnel soignant dévoué et compétent n’ont pas pu affronter l’arrivée annoncée de la vague épidémique dans des conditions dignes d’un pays « riche », moderne et depuis toujours à la pointe de la recherche médicale. L’Etat spectaculaire tente chaque soir de donner l’illusion d’une maîtrise chiffrée qui masque mal l’échec malgré le renfort d’une majorité de médias complices du pouvoir actuel.

    christian vanneste.jpgL’Allemagne fait beaucoup mieux avec quatre fois moins de morts et trois fois moins par rapport aux cas dépistés. Contrairement à ce que la presse laisse entendre en oubliant de rappeler que la population américaine est cinq fois plus nombreuse que la française, les chiffres des Etats-Unis sont moins lourds que les nôtres. La « stratégie » française par rapport à l’allemande explique ce mauvais résultat : en Allemagne, on teste systématiquement, on isole et on soigne les malades. Le confinement a été plus léger, et s’achève plus vite. En France, le pouvoir s’est livré à des palinodies affirmant tour à tour que les tests, ou les masques, « pour tous » n’était pas utiles, puis qu’ils l’étaient au point de devenir obligatoires. Cette gesticulation n’avait qu’une cause : une pénurie généralisée sur laquelle le gouvernement a été aveugle et imprévoyant. Cette première observation conduit a deux conclusions : en premier lieu, l’importance folle de la dépense publique et des prélèvements obligatoires n’est pas justifiée. Elle alimente un Etat obèse au sein duquel se développe une bureaucratie étouffante au détriment des éléments opérationnels. Certains voient dans l’insuffisance de la réponse française la conséquence des coupes budgétaires imposées par le libéralisme. C’est exactement le contraire : la technostructure médicale que symbolise Jérôme Salomon lequel sévissait déjà auprès de Mme Touraine a accru la lourdeur d’un système en décourageant une profession compétente et motivée dont les protestations ont été naguère traitées avec mépris par le pouvoir. En second lieu, en mentant avec constance devant les Français, en prétendant que la maladie n’atteindrait pas la France, puis que notre pays était prêt, en cachant aux Français que le confinement rigoureux était la conséquence des pénuries, et non le meilleur moyen de vaincre le virus, le pouvoir a perdu tout crédit. L’idée de le sauver par une « union nationale » qui conduirait une partie de « la droite » à être à nouveau la bouée de sauvetage d’un gouvernement de gauche, la complice des Macron, Castaner, Belloubet, Veran, Ferrand, avec lesquels elle ne devrait rien avoir en commun, est à proscrire résolument !

    La droite doit plus que jamais s’appuyer sur sa valeur cardinale : la liberté. Or, le triste épisode que nous vivons montre à quel point le pouvoir actuel écrase nos libertés. Il a privé la population de la liberté d’aller et de venir, suspendu autoritairement des activités économiques, réduit encore davantage le rôle du parlement, perturbé gravement le fonctionnement de la justice, au nom d’un état d’urgence qui met l’Etat de droit pendant de longs mois en sommeil. Il a par ailleurs offert le triste spectacle d’une répression excessive des manquements bénins au confinement tandis qu’il vidait les prisons et se refusait à faire régner la loi dans certains quartiers, étalant ainsi son impuissance et sa peur, en somme son incapacité à remplir ses missions essentielles. C’est là une invitation à la délinquance et à la violence. L’agression verbale de Zemmour et les agressions mortelles qui se sont produites, notamment à Romans-sur-Isère, ne sont pas le fruit du hasard. La désinformation qui règne dans notre pays a minimisé ces faits alors qu’elle ne pointait pas systématiquement les défaillances et contradictions du pouvoir. Il est par exemple paradoxal de vider les prisons de condamnés, alors que les détentions provisoires sont prolongées en raison du confinement judiciaire. Or, depuis son installation au lendemain d’une élection présidentielle marquée par une manipulation médiatico-judiciaire, le régime actuel n’a cessé de s’en prendre à la liberté d’expression, notamment sur internet. Il voulait même instaurer une sorte de ministère de la vérité en triant de son point de vue les bonnes et les mauvaises informations. Plus grave sans doute encore est sa tentative de faire passer sans vote du parlement un traçage numérique des Français sous le faux prétexte d’un dépistage de la maladie. Pour être efficace, cette application devrait prendre en compte 60% des Français, or, par exemple, les plus de 70 ans ne sont que 44% a à voir un smartphone. On perçoit mal la possibilité d’atteindre le seuil d’efficacité, mais on mesure évidemment les risques de piratage, de détournement des données, de réidentifications des personnes par recoupement. Le progressisme macronien, c’est le « meilleur des mondes » avec la PMA pour tous, mais c’est aussi « 1984 », avec une surveillance accrue des personnes. Le débat sur la thérapie du Professeur Didier Raoult, à la fois idéologique et sans doute suscité par des intérêts privés liés aux groupes pharmaceutiques étrangers, a été absolument consternant. Non seulement il met en cause gravement la liberté professionnelle du médecin d’utiliser un médicament ancien et bien connu, mais encore il introduit une dimension politique dans une profession et un service public qui devraient être à l’abri de cette dérive. Parce que l’universitaire proposait une solution empirique et peu coûteuse, il est devenu le gilet jaune en blouse blanche de la médecine, le populiste médical. Qu’un tel blocage, qui a sans doute coûté des vies, puisse exister dans notre pays en dit long sur le délabrement de son Etat, sur la corruption qui y règne et, une fois de plus, sur le pourrissement de la sphère médiatique.

    Enfin, le pouvoir a mis le pays en panne plutôt que d’avouer son aveuglement et son impréparation. La liberté économique, celle d’entreprendre, d’acquérir et de vendre, et de le faire sans être taxé de manière abusive, est indispensable à la prospérité d’un pays et au niveau de vie de ses habitants. Le libéralisme ne consiste pas à avoir quelques amis milliardaires qui vous soutiennent par leurs médias, mais à diminuer la dépense publique improductive, à alléger la pression fiscale, pour privilégier l’initiative et le mérite, à réduire la bureaucratie envahissante, au profit des missions prioritaires de l’Etat. La sortie de la crise économique engendrée par le confinement ne devra pas, comme d’habitude, se résumer à une distribution d’aides diverses, financées par un accroissement vertigineux de l’endettement et assorties de contrôles, de sélections, d’obligations et de sanctions. L’encouragement de l’épargne et de l’investissement est aussi important que celui du travail. Les entreprises ont besoin de capital fidélisé comme de travailleurs bien formés. Le choix idéologique privilégiant le travail au détriment de la propriété n’est pas de nature à instaurer la confiance, le vrai moteur de la reprise économique. Une baisse massive de la fiscalité, accompagnée d’un retour à l’indépendance économique et monétaire, c’est pour la France, à terme, le seul moyen d’enrayer son déclin. On a vu où menait la disparition de notre industrie. Il faut à tout prix la reconstituer et pour cela former des ingénieurs plutôt que des bureaucrates sortis de l’ENA ou d’ailleurs, dont on mesure chaque jour la nocivité. Dans l’immédiat, la reprise des activités touristiques, cruciales pour notre pays doit être la priorité. La vague de chômage qui a commencé à recouvrir notre pays ne pourra pas être refoulée en créant des emplois artificiels comme on crée de la monnaie illusoire. Seule une action à long terme fondée sur une politique de l’offre et sur un rétablissement de l’équilibre dans nos échanges avec l’étranger pourra sortir la France de la spirale suicidaire dans laquelle elle s’est engagée depuis longtemps déjà. De même, l’idéologie calamiteuse de la préférence étrangère, avec une immigration incontrôlée dont on mesure chaque jour les méfaits, doit être inversée. Plus que jamais, la France doit retrouver son identité, sur tous les plans, y compris spirituel, cette dimension que le pouvoir actuel méprise totalement. Elle doit retrouver sa souveraineté de nation, la seule qui ait un sens. Loin d’être un obstacle à la liberté, elle est au contraire une condition de son effectivité. Le choc de la période que nous venons de vivre, dramatique pour ceux des Français qui ont perdu un de leurs proches, ne doit pas conduire à un engourdissement du pays, mais au contraire à un sursaut, à une révolution conservatrice… et salvatrice.

    Christian Vanneste, président.

  • «  Soleil cou coupé  »

     

    Par François Marcilhac

     

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    Mandaté depuis septembre dernier par Macron pour la sauvegarde du patrimoine en péril, l’animateur de télévision Stéphane Bern souhaite faire payer l’entrée des cathédrales en France, s’inspirant, dit-il, des autres pays européens  : «  On est le seul pays où leur accès est gratuit. À Londres, l’entrée à l’abbaye de Westminster est fixée à 24 euros  !  » – oubliant de préciser qu’Anne Hidalgo, pour Notre-Dame, avait déjà eu la même idée au commencement de son mandat et qu’elle s’était alors vu opposer une fin de non-recevoir de l’archevêché de Paris. Bern, du reste, avoue qu’il ne fait que ressortir l’idée de «  la  » maire de Paris, en reprenant l’argument de celle-ci dans son entretien au Parisien du 10 novembre  : «  Une ville comme Paris n’a plus les moyens d’entretenir son patrimoine religieux.  » Ce qui est faux. Première ville touristique du monde, Paris pourrait entretenir ses églises qui participent pleinement de son attractivité et lui rapportent donc… Tout est évidemment une question de choix  : et ceux de «  Notre-Drame de Paris  », c’est de privilégier les Jeux olympiques, pour lesquels le scandaleux voyage à Lima de la délégation française en septembre – 1,5 million d’euros – annonce un gaspillage financier sans précédent  ; de subventionner des associations immigrationnistes ou LGBT ou de transformer la capitale en sanatorium festif en en chassant la voiture. Tout en laissant non seulement se délabrer ses églises, mais aussi proliférer les rats et transformer l’ancienne Ville Lumière en dernier dépotoir de France à ciel ouvert.

    L’âme de la France mise en vente

    Qu’importe les exemples étrangers, même de pays dits catholiques, comme l’Autriche, l’Italie ou l’Espagne  ? Que dans notre République laïque et obligatoire, les cathédrales et les simples églises soient encore considérées avant tout comme des lieux de prière peut paraître saugrenu aux yeux d’Anne Hidalgo ou de Stéphane Bern. Aux nôtres, c’est la réaffirmation essentielle que tout ne se vend ni ne s’achète et qu’il ne convient pas de réintroduire les marchands dans un temple… transformé en musée  !

    Pourquoi donner une telle importance à ce qui pourrait n’apparaître que comme une anecdote  ? Parce qu’elle illustre combien la victoire d’Emmanuel Macron provoque un total renversement de tous les fondements de la société française – et la Conférence des évêques de France, qui est aussitôt montée au créneau, ne s’y est pas trompée. Faire payer l’entrée des cathédrales ou des églises remarquables, c’est inverser, et donc nier, la nature même du bâtiment, en faire un monument vénérable par sa dimension historique et artistique et non plus par son caractère sacré, qui devient accessoire. On dira que la plupart des touristes visitant nos cathédrales ne sont pas croyants, ni même baptisés  ? Et alors  ? Outre que, dans la définition du touriste, n’entre pas celle de l’incroyant – en termes scolastiques on dira que le «  touriste  » n’est pas une espèce du genre «  incroyant  » –, on ne saurait réduire ce qui constitue l’âme d’un pays à des monuments d’un passé qu’on souhaiterait révolu – en l’occurrence le catholicisme comme passé religieux de la France –, et qui se visitent comme tels. Ni accepter que les «  derniers  » croyants soient, comme les derniers Peaux-Rouges d’Amérique du Nord sur leur territoire, parqués dans quelque zone de la cathédrale

    Encore réservée à la prière.

    La Macronie, c’est le règne arrogant et cynique de l’argent, devenu le critère à l’aune duquel tout est mesuré. La victoire que l’oligarchie voudrait définitive de l’avoir sur l’être. D’où la vulgarité foncière du macronisme, cet idéal matérialiste et consumériste que notre Jupiter philosophe propose à la jeunesse – devenir milliardaire –, vulgarité qu’il ne peut plus contenir à intervalles réguliers, comme si le vernis finissait pas craquer au contact de ceux dont il ressent la simple présence comme une offense à sa basse conception de la réussite calculable en termes de costards. D’où, aussi, l’instrumentalisation de tout ce qui respire l’être pour le réduire à une dimension strictement utilitariste. Vérité du «  en même temps  »  : faire d’une cathédrale en même temps un musée dont on paie l’entrée et un lieu de prière aboutit à la réduction du spirituel au culturel, puis de celui-ci à sa rentabilité touristique.

    Macron et la figure du roi

    Donner le change, pour mieux subvertir. Parce que, comme jadis Giscard, il les regarde de l’extérieur  : c’est dans les médias étrangers que Macron aime livrer sa pensée sur les Français. Et de revenir une énième fois, le mois dernier, dans un entretien à l’hebdomadaire allemand Der Spiegel, sur la prétendue verticalité dans laquelle il souhaite s’inscrire, tournant le dos à la normalité du quinquennat précédent. Mais là encore, c’est la structure sans le contenu, comme dans ce premier entretien qu’il avait donné à L’Un en juillet 2016 où le roi n’est qu’une «  figure  », et non une «  réalité effective, une personne  », comme le définit Boutang. Aux yeux de Macron, la verticalité n’est qu’une posture, dépourvue de toute transcendance véritable. Comme il le précise au Spiegel  : en France, «  l’Église catholique a marqué la société d’une empreinte verticale de haut en bas [sic] et je suis persuadé que cela [resic] persiste  ». Le phénomène du souverain ne serait donc plus qu’un marqueur de notre rapport au pouvoir à la fois intangible mais dépourvu de toute signification (comme nos cathédrales devenues musées), ce que n’avaient compris ni Sarkozy, ni surtout Hollande. Les Français en auraient besoin comme d’une poudre aux yeux symbolique qu’il faut leur jeter pour mieux leur faire admettre, sous les atours royaux, la fin du politique dans un monde devenu «  poreux  ». Et d’ajouter  : «  Non, je ne me prends pas pour un roi  ! Mais, qu’on le veuille ou non […]  : la France est un pays de monarchistes régicides. Paradoxe  : les Français veulent élire un roi, et en même temps pouvoir le renverser quand ils veulent.  » Réécriture pleine de signification des trois régicides (Henri III, Henri IV et Louis XVI), dont aucun ne fut la conséquence d’un consensus populaire. Au contraire, les deux premiers furent le fait d’illuminés armés par des conspirateurs ultra-minoritaires, le troisième ouvrit sur une guerre civile. Quant aux révolutions de 1830 et 1848, elles furent imposées par une fraction de Paris au reste de la nation.

    On l’aura compris, ce qui fascine Macron, ce n’est pas la transcendance effective du souverain, interface ou non d’une transcendance divine (le sacre des rois de France). Mais le régicide. Autrement dit la mort violente du souverain. C’est qu’il se sait condamné à prendre de court les Français, s’il veut en finir, comme c’est son projet, avec l’indépendance de la nation, définitivement, dans une Europe qui aurait réglé le problème de notre rapport prétendument régicide au souverain en s’appropriant elle-même la souveraineté.  C’est une lutte à mort qui se trouve ainsi engagée contre notre liberté et que Macron est chargé de conduire, ce qu’il fait avec prudence et détermination, par petites touches, par petites victoires successives, en s’efforçant de rendre l’Europe chaque jour plus incontournable tout en nous alignant sur l’Allemagne. Il ne flatte notre goût de l’histoire que pour mieux en faire notre passé révolu, que viendront visiter par cars entiers les touristes du monde entier – et les Français eux-mêmes, devenus touristes étrangers à leur propre pays, à leur propre civilisation. Mais il sait aussi qu’il n’y a pas loin du Capitole à la roche Tarpéienne. D’où le caractère morbide de sa fascination pour le régicide. «  Soleil cou coupé  » (Guillaume Apollinaire, «  Zones  », Alcools).   

     
  • Feuilleton : ”Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu”... : Léon Daudet ! (175)

     

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     (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : "L'Allemagne paiera !" L’Allemagne n’a pas payé...

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    ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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     Louis-Lucien Klotz, auteur de la célèbre, et dérisoire, formule /

    "L'Allemagne paiera !"

     

    Pour avoir plus de détails pratiques sur cette question des "réparations", on lira avec intérêt l'article que lui consacre Michel Mourre, dans son Dictionnaire encyclopédique d’Histoire, pages 3819 /3820 :

    * Réparations.
    "Après la Première Guerre, le Traité de Versailles (28 juin 1919) rendant l’Allemagne responsable du déclenchement de la guerre et des dégâts subis par les régions envahies, lui imposa le paiement de « réparations ». Les Alliés eurent beaucoup de mal à s’entendre sur la somme totale et la répartition de ces réparations. Aussi le Traité de Versailles se contenta de stipuler que le montant de la dette allemande serait fixé par une commission avant mai 1921, le gouvernement allemand devant en tout cas, avant cette date, effectuer des fournitures ou des paiements jusqu’à concurrence de 20 milliards de mark-or. En outre l’Allemagne dut livrer une importante partie de sa flotte de commerce, des machines, du matériel ferroviaire, du bétail, du charbon etc. Dès 1919, la voix d’un des plus grands économistes de l’époque, J.M. Keynes, dans ses Conséquences économiques de la paix, s’éleva pour dénoncer le péril de cette politique des réparations, appliquée à un pays désorganisé qui avait perdu une grande partie de ses marchés. Mais la France, qui avait subi les plus graves dommages matériels de la guerre, devait se montrer intransigeante sur cette question. Un ministre français, Klotz, proclama hautement : « L’Allemagne paiera ! ». Ce slogan fut répété maintes fois par les dirigeants du pays, et, pour les Français moyens, les réparations allemandes devinrent une sorte de panacée qui devait résoudre toutes leurs difficultés financières.
    Les laborieuses discussions de la commission des Réparations commencèrent au printemps 1920. La conférence de Spa (5/16 juillet 1920) fixa le pourcentage des versements : la France devait recevoir 52% ; la Grande-Bretagne 22% ; l’Italie 10% etc. La conférence de Paris (25/29 janvier 1921) fixa le montant total des réparations à environ 226 milliards de mark-or, qui devaient être payés en quarante-deux annuités, (jusqu’en 1963). À la conférence de Londres (printemps 1921), l’Allemagne se déclara incapable de faire face à une telle charge, et, après un ultimatum, les troupes franco-belgo-anglaises occupèrent Düsseldorf, Duisbourg et Ruhrort. Cependant, dès cette époque, des divergences très nettes se manifestaient entre la France, qui voulait, par les réparations, empêcher l’Allemagne de redevenir trop vite un concurrent économique redoutable, et l’Angleterre, qui souhaitait au contraire le rétablissement économique de l’Allemagne afin que celle-ci pût constituer un marché intéressant. La commission des réparations ramena le montant de la dette allemande ramena le montant de la dette allemande à 123 milliards de mark-or, payables en annuités de 2 milliards de marks, auxquelles s’ajoutait une somme correspondant à 26% des exportations allemandes annuelles. Le chancelier Wirth accepta ces clauses, et la politique du paiement régulier des réparations (Erfüllungspolitik) eut pour principal représentant en Allemagne Walter Rathenau.
    À la suite des accords de Wiesbaden (octobre 1921), l’Allemagne procéda au premier règlement, mais la chute bientôt vertigineuse du mark était déjà commencée. On a souvent accusé les gouvernements allemands de cette époque d’avoir eux-mêmes encouragé l’inflation afin de rendre leur pays insolvable et de le soustraire ainsi aux réparations. En tous cas, dès la fin de 1921, l’Allemagne dut demander un moratoire. A la conférence de Cannes (janvier 1922), l’Angleterre se montra favorable à un arrangement, auquel Briand était sur le point de se rallier lorsqu’une intervention du président de la République, Millerand, l’obligea à démissionner (12 janvier 1922). Le nouveau président du Conseil, Poincaré, allait se montrer intransigeant sur la question des réparations. Abandonné par l’Angleterre, il ordonna seul l’occupation de la Ruhr par les troupes françaises (11 janvier 1923). Les Allemands répondirent par la « résistance passive », et les difficultés dans lesquelles l’intervention française mettait le gouvernement de Berlin furent exploitées par Hitler, qui tenta son putsch de Munich (novembre 1923). Le plan Dawes, adopté par la conférence de Londres (juillet/août 1924), limita les paiements allemands à des annuités qui devaient passer, en cinq ans, de 1 milliard à 2 milliards et demi de marks-or, ce système étant contrôlé, à Berlin, par un agent général des réparations, qui fut l’américain Parker Gilbert.
    Pendant cinq ans, l’Allemagne devait régulièrement effectuer ses paiements, mais en partie à l’aide de prêts étrangers, ce qui contribua à rendre particulièrement aigüe la crise de 1929. Le plan Young (juin 1929) réduisit les réparations et prévoyait un échelonnement des paiements jusqu’en 1988. Le nouveau naufrage des finances allemandes, à la suite de la crise de 1929, arrêta en 1931 tous les paiements des réparations. Après le moratoire Hoover, celles-ci furent complètement supprimées par la conférence de Lausanne (juin/juillet 1932).
    Au total l’Allemagne paya un peu plus de 36 milliards de mark-or entre 1919 et 1931. Or, durant la même période, elle reçut de l’étranger une aide financière de 33 milliards de mark-or. Ainsi la charge des réparations fut-elle négligeable, et elle ne peut en tout cas être considérée comme la cause des difficultés financières de la république de Weimar. En revanche, l’effet moral et politique de ces réparations devait être désastreux : les réparations, qui, à mesure que la guerre s’éloignait, apparaissaient comme un tribut humiliant et injustifié, furent exploitées inlassablement par la propagande nationaliste et hitlérienne contre le régime de Weimar. Elles chargèrent la jeune république allemande d’un terrible handicap, non pas financier mais moral. Elles contribuèrent à l’échec de la politique de réconciliation franco-allemande dont Briand s’était fait le champion. Enfin, elles isolèrent la France de ses alliés anglais et américains et ne laissèrent finalement au peuple français qu’un sentiment de frustration et de découragement. Par les Traités de Saint-Germain, de Trianon et de Neuilly (1919/1920) des réparations avaient également été imposées aux anciens alliés de l’Allemagne, l’Autriche la Hongrie, la Bulgarie…."

    C’est donc bien Bainville et l’Action française qui avaient raison, et avec eux les généraux et hommes politiques sensés, à quelque bord qu’ils appartinssent : plutôt que de s’illusionner avec d’aléatoires et surréalistes calculs de soi-disant « réparations financières » étalés sur une période déraisonnable allant jusqu'à près de quatre-vingts ans, la vraie solution, la vraie « réparation » était le démembrement de « l’Allemagne, et le retour « aux Allemagnes » ; de plus, en établissant ainsi l’indépendance des régions rhénanes, la France retrouvait des perspectives d’avenir et d’expansion sur la rive gauche du Rhin, et, en tout cas, la sécurité ; ce qui était, au fond, la meilleure des « réparations », plutôt que de jongler d’une façon finalement assez grotesque avec de mirobolantes et fantasmagoriques sommes, échelonnées sur une durée non moins mirobolante et fantasmagorique…
    Mais le Pays légal, qui ne sut pas éviter la Guerre, ne voulut rien entendre, et perdit la victoire, si chèrement acquise, si chèrement payée…

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    11 Janvier 1923...

    ...les Français et les Belges occupent la Ruhr pour obliger les Allemands à verser le réparations de guerre prévues par le (calamiteux !) Traité de Versailles...
    Et que, naturellement, comme cela était prévisible, les Allemands s'arrangèrent pour ne pas payer (du moins, n'en payer qu'un infime partie...).

  • « Si le père Hamel n'est pas martyr, alors qui l'est ? »

     

    Par Guyonne de Montjou    

    Jean-François Colosimo, écrivain, théologien et éditeur, décrypte pour Figarovox [28.07] l'attentat, inédit sur le sol français, qui a notamment coûté la vie à un prêtre octogénaire dans son église. Un dialogue d'un grand intérêt où, comme d'ordinaire, Jean-François Colosimo va au fond des choses, à l'essentiel.  LFAR

     

    XVM395dab50-54b8-11e6-91e4-fb78b463148e.jpgCet attentat dans une église, visant des fidèles, était-il selon vous inévitable?

    Oui. Daech mène aussi une guerre de religions. Dans un conflit, il est essentiel de savoir désigner l'ennemi. Il n'est pas moins indispensable de connaître la manière dont l'ennemi vous définit. Dans la représentation de Daech, il n'est pas tant question de l'Occident, des Américains ou des Européens, que du « camp des juifs et des croisés»  ou du « royaume de la croix ». Qu'un prêtre soit égorgé dans son église nous paraît inouï, c'est pourtant ce qui se produit, dans l'indifférence, au Proche-Orient depuis une décennie. D'un coup, la mondialisation, qui est un univers de flux financiers, numériques, migratoires, abolit les distances et les différences. L'effet retard de notre prise de conscience explique notre sidération. Le déni la nourrit également: voyez le temps qu'ont mis les autorités françaises à reconnaître que les 21 Egyptiens décapités sur une plage en Libye en février 2015 l'avaient été parce qu'ils étaient chrétiens, précisément coptes.

    Comment analysez-vous cette sorte de cécité ?

    Nous sommes pris dans une logique historique inversée: le projet européen est une uchronie hors du passé, du présent, tendue vers un pur avenir de paix, de fraternité et… de consommation. Il s'agit de constituer l'empire du bien, neutre, capable d'accueillir toutes les altérités et de désarmer toutes les hostilités. Mais pour réaliser cette abstraction, il faut se couper de ses racines et se conjuguer éternellement au futur. L'Europe, dans sa Constitution même, nous ordonne d'être anhistoriques.

    Et pourtant les terroristes, en attaquant cette église mardi matin, ont voulu frapper un symbole…

    C'est là le paradoxe. Pour le califat réinventé par Daech, l'histoire détermine le présent: nous sommes les héritiers du christianisme. Les djihadistes nous assignent à notre identité religieuse, même si nous nous échinons à affirmer qu'elle ne nous concerne plus.

    Cet attentat marque-t-il, selon vous, un tournant ?

    Oui. D'une part, parce que la notion même de sanctuaire que représentent diversement le temple, la vieillesse, la périphérie, l'anonymat, s'en trouve annulée. D'autre part, parce que le fait chrétien, sans lequel la France est inconcevable, longtemps minoré, ne peut plus être ignoré. Là encore les pouvoirs politiques et médiatiques ont leur part de responsabilité: on s'émeut régulièrement et à raison des actions de vandalisme contre les cimetières juifs et musulmans tandis que les mêmes actions contre les cimetières chrétiens sont largement passées sous silence.

    Pensez-vous que la réponse de l'Eglise qui consiste à tendre l'autre joue, à s'aimer les uns les autres, puisse être interprétée comme un aveu de faiblesse ?

    C'est pourtant la seule bonne réponse! Les évêques sont des guides, chargé du peuple des fidèles. Ils doivent empêcher que l'on réponde à la haine par la haine. Mais ils font aussi œuvre publique. Daech espère que des représailles antimusulmanes finiront par survenir en Europe et que s'ensuivra une guerre civile généralisée. C'est un piège qu'il revient à l'Eglise de prévenir. Ce n'est en rien une position naïve: c'est le catholicisme qui, avec saint Augustin et saint Thomas, a fait en sorte que la guerre soit encadrée par le droit afin qu'elle ne tourne pas à la pure barbarie.

    Diriez-vous que le dialogue avec l'Islam est possible ?

    Le christianisme est engagé dans un effort permanent de dialogue avec l'Islam. C'est une entreprise souvent décevante, toujours difficile, mais nécessaire. Comme le disait l'orthodoxe Olivier Clément (1921-2009), les musulmans méritent notre «respect têtu», c'est-à-dire que nous menions avec eux un dialogue persévérant parce qu'exigeant, autant fondé sur la vérité que sur l'humanité.

    Comment distinguer islam et islamisme dès lors que les ferments de violence se trouvent dans les textes sacrés de cette religion ?

    Toute religion porte en elle une tentation fondamentaliste qui lui est propre. Néanmoins, l'islam présente une porosité singulière à ses dérives exacerbées. Contrairement à l'idée répandue, les causes de la crise ne sont ni politiques, ni économiques. La réforme doit d'abord être d'ordre théologique, philosophique, exégétique. Le monde musulman rêve de retrouver son Age d'or. Il le fera non pas en renouant avec l'imagerie de la conquête, mais avec l'impératif de l'interprétation.

    Si les djihadistes nous lançaient un défi, quel serait-il ?

    Le défi est là, et démonisé. Les voilà qui nous disent: «Je suis prêt à mourir parce que je veux l'au-delà. Et toi, pour quoi es-tu prêt à mourir?» C'est là qu'apparaissent le gouffre et la béance de notre société horizontale qui ne connaît plus de verticalité. Tant que nous ne retrouverons pas l'évidence qu'il nous faut articuler notre communauté de destin à une forme ou à une idée de la transcendance, nous serons condamnés, désolés, à compter nos morts.

    Et l'idée de progrès ou celle d'Europe ne suffisent-elles pas à nous transcender ?

    Ce sont des idées mortes! C'est fini le progrès, l'utopie, Prométhée. Ces idées ont été le cœur noir des Lumières, soldé par le goulag, la Shoah et Hiroshima. L'homme européen a proclamé la mort de Dieu et c'est la mort de l'homme qui est advenue et qui se poursuit.

    Croyez-vous que les djihadistes sont des êtres archaïques, fonctionnant avec les codes du Moyen Age ?

    Pas du tout. Les djihadistes sont le parachèvement de la modernité. Leur crime allie le goût de la barbarie et l'exaltation de la technique. C'est la combinaison du sacrifice sanglant et de l'application Periscope (qui permet de diffuser une vidéo en direct via son smartphone, ndlr). Si on ne comprend pas cela, on continuera à dire des âneries! Non les islamistes ne sont pas en transition historique, ils ne viennent pas du Moyen Age, ils sont l'acmé du nihilisme.

    Vous semblez imputer ces attentats à la modernité…

    Je crois qu'il faut bien comprendre que la globalisation consiste en deux mouvements: le premier, centrifuge, qui veut produire un individu cloné à l'échelle planétaire selon un même axe et sur un mode identique ; le second, centripète, qui voit éclater les identitarismes reconstruits, tribaux et claniques à la bordure. La mondialisation, ce n'est pas l'un ou l'autre, mais les deux en même temps. La stérilisation et la virulence simultanément.

    Quelle solution ?

    Ce n'est pas pour rien que les djihadistes assaillent les églises en Orient et désormais en Occident. Ils les attaquent car là, précisément, est la réponse. Celle-ci ne se trouve pas dans les universités, les think tanks ou les ministères. Les djihadistes divinisent la mort. Le carnage est leur prière. La réponse consiste en la démonstration que non seulement Dieu est vivant, mais qu'il est «le Vivant». La réponse est résolument spirituelle.

    Jacques Hamel, ce prêtre octogénaire assassiné, est-il au sens strict un martyr ?

    Qui d'autre le serait, sinon ? Au moment de mourir, il célébrait la messe. Il se trouvait à confesser sa foi. Il a été égorgé comme l'agneau sur l'autel. Si lui n'est pas martyr, alors qui l'est? Les dieux de toutes les religions sont des dieux gagnants. Seul le Dieu des chrétiens consent à apparaître perdant en s'incarnant, en subissant le supplice, en mourant sur la croix. Pour mieux renverser la malédiction qui amertume l'histoire des hommes. 

    Jean-François Colosimo est essayiste et directeur général des Editions du Cerf. Il a récemment signé Les Hommes en trop. La malédiction des chrétiens d'Orient, chez Fayard. - Crédits photo : Jean-Christophe MARMARA

    Guyonne de Montjou           

  • Des évêques plus mondialistes que catholiques ?

     

    Par  François Marcilhac 

    Encensé par Libération (du 13 octobre) qui y voit « un texte qui fait du bien », et plus généralement par la presse de l’oligarchie, nous avions tout lieu de craindre le dernier opus du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France (CEF), sous le titre « Dans un monde qui change, retrouver le sens du politique ».

     

    500021990.3.jpgD’autant que sa sortie en libraire avait été précédée par un entretien, d’une niaiserie affligeante, de Mgr Pontier, président de la CEF, dans Le Monde (du 14 octobre) — une page et demie ! Grand apôtre du vivre-ensemble « au ras du terrain », l’archevêque de Marseille qui, comme les socialistes de Terra Nova, voit dans chaque migrant ou presque une chance pour la France — « Ce sont aussi des talents qui nous arrivent » ...et dont nous dépouillons leur pays d’origine —, a « un peu honte » quand, contrairement au Liban, voire la Grèce et l’Italie, il ne voit pas notre pays « manifester le minimum d’accueil  ». Il n’a pas, en revanche, « un peu honte » de déconsidérer la Manif’ pour tous du dimanche suivant : car pour Mgr Pontier, le mariage pour tous, et, nous supposons, ce qui va avec, à savoir le prétendu droit à l’enfant, ne « tracassent » qu’ « un certain nombre de Français », qui, en manifestant, « donnent l’apparence d’une “militance excessive”  ». Il y a donc eu à Paris, ce dimanche, 200 000 militants excessifs !

    Ces propos illustrent bien la teneur de l’opus épiscopal : il faut désormais avaliser les évolutions de la « société », terme qui, selon la vulgate communautariste et mondialiste auquel ce texte emprunte son vocabulaire, est employé comme synonyme de « nation » ou de « pays ». Et si la question de l’identité est posée, c’est, là aussi, uniquement pour constater que, entrés dans une société « pluriculturelle  », nous devons positiver.

    Libération a raison sur un point : le diagnostic « n’est pas vraiment neuf », qu’il s’agisse du discrédit de la classe politique, de l’individualisme, du consumérisme et du matérialisme ambiants, de l’éclatement de la société en différents communautarismes, de « la question du sens » au sein d’une « société en tension » et du « contrat social à repenser ». Non, ce qui est intéressant, c’est ce que ce texte révèle de l’état d’esprit de nos évêques, du moins de ceux qui composent la commission permanente de la CEF, ce « pays légal » épiscopal censé s’exprimer au nom de tous. D’autant que leur parole sur le politique est rare, ce qui devrait donner d’autant plus de poids à un texte qu’ils destinent non seulement aux catholiques mais à tous les citoyens français. Ou plutôt non : « aux habitants de notre pays ». Or la différence n’est pas mince.

    Il pourrait en effet paraître paradoxal, alors que ce texte a été publié en complément de celui de juin dernier visant à donner « quelques éléments de réflexion » pour « 2017, année électorale », qu’il ne s’adresse pas en priorité aux citoyens. C’est qu’il s’agit bien, selon le titre d’un rapport commandé par le Gouvernement qui avait fait scandale en 2013, et dont ce texte n’est finalement que la version cléricale, de « faire société commune dans une société diverse », à savoir, comme l’affirment les auteurs du document épiscopal, de « gérer (sic) la diversité dans notre société », le christianisme ne devant plus être sollicité que pour « partager son expérience doublement millénaire et sans renouvelée d’accueil et d’intégration de populations et de cultures différentes dans la naissance d’une identité qui ne nie pas les autres appartenances ». Ou quand l’annonce du message évangélique est réduite à la valorisation d’une chrétienne attitude dans la gestion du vivre-ensemble. Du reste, cette attitude ne « doit pas être une confrontation de vérités, mais une recherche ensemble, en vérité », c’est-à-dire, en bon français, et non plus en sabir estampillé CEF, une recherche, certes emplie de sincérité, mais neutre au plan des vérités évangéliques, puisque toutes les idées se valent dans un relativisme dont on croit que sortira la paix sociale — comme si la société, comme la nature, n’avait pas horreur du vide. Du reste, « liberté, égalité, fraternité », « ces trois mots sont une change pour notre pays » (Mgr Pontier). Au pays enchanté des valeurs républicaines, qu’a-t-on encore besoin de parler d’évangélisation ?

    Remarquons simplement, nous qui ne nous intéressons dans ces colonnes qu’à l’humble bien positif de la cité, que le document avalise, voire revendique, finalement comme une « richesse », cette crise de l’identité nationale, qui entraîne la rupture du lien originel entre le christianisme et la France, qu’une laïcité agressive n’a cessé de distendre depuis plus d’un siècle et que le mondialisme, conçu par nos évêques eux-mêmes comme le nouvel horizon de l’humanité, est en voie de rompre définitivement. C’est là que la confusion entre société et nation est active, puisqu’elle vise, en encourageant l’immigration, à rendre inéluctable l’éclatement culturel et donc à placer « l’idée d’une Nation homogène » au rang des accessoires obsolètes — le concept de nation devant s’effacer derrière celui de société plurielle. Car si l’immigration n’est pas sans poser déjà de graves questions à notre communauté de destin, les évêques anticipent, dans l’esprit de Terra Nova, en déclarant qu’il conviendrait d’ores et déjà, face à l’affirmation de différences communautaires ou identitaires, « de redéfinir ce que c’est d’être citoyen français et de promouvoir une manière d’être ensemble qui fasse sens » — charabia qui signifie simplement l’acceptation d’une société multiculturelle dans une logique communautariste. Et pour bien enfoncer le clou d’affirmer que « le danger serait d’oublier ce qui nous a construits », c’est-à-dire notamment le christianisme, mais dont l’action est manifestement révolue, « ou, à l’inverse, de rêver du retour à un âge d’or imaginaire ». Plus explicite encore, Mgr Pontier, dans Le Monde, évoque une « supposée identité fermée, éternelle, que tout le monde aurait partagée dans le passé ». Voilà à quoi certains de nos évêques ramènent aujourd’hui le baptême de Clovis, et par là-même de la France, aux promesses duquel, en 1980 au Bourget, saint Jean-Paul II demandait aux Français s’ils étaient demeurés fidèles, déjà, sans susciter l’enthousiasme d’un bon nombre de nos évêques. N’osa-t-il pas aller jusqu’à qualifier la France de « fille aînée de l’Eglise » ? Il est vrai : « Dieu nous préserve aussi des saints ! », s’exclame le doyen de Blangermont devant le jeune curé d’Ambrecourt, dans le Journal d’un curé de campagne de Bernanos…

    Pour le rapport socialiste de 2013, il convient de « faire évoluer la société française [...] afin de permettre à toutes les personnes qui résident en France de vivre ensemble, de participer à une “société des égaux”, d’être (re)connues dans leur diversité, [...] simplement pour leur présence sur le territoire national ». Le texte épiscopal ne dit pas autre chose, en s’adressant aux « habitants de notre pays  », et non aux Français, tous ces « habitants  » étant destinés à partager une citoyenneté devenue le prête-nom d’un vivre-ensemble riche d’ « identités plurielles », ...et heureuses ? Et dans la dénonciation de « postures racistes réciproques », comment ne pas voir un écho à la définition européenne de l’intégration comme « processus dynamique à double sens d’acceptation mutuelle de la part de tous les immigrants et résidents des États membres » ? Ne sommes-nous pas tous des migrants, après tout ?

    Ce texte aurait mérité un 10 sur 20 s’il avait été la dissertation sans personnalité d’un potache auquel son professeur d’instruction citoyenne avait demandé de réfléchir sur le vivre-ensemble. Malheureusement il exprime, du moins officiellement, la pensée de nos évêques, manifestement soumise à la logique du mondialisme, prélude au village planétaire. Il n’est pas certain que, là aussi, le pays réel soit en accord avec le pays légal. 

    L’Action Française 200

    - Conseil permanent de la Conférence des évêques de France - Dans un monde qui change, retrouver le sens du politique - CERF- MAME - BAYARD, 4 euros
    - Faire société commune dans une société diverse