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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Sur Figaro Live, Zemmour : « Il n'y aura pas de traité d'amitié avec l'Algérie ».


    Le chroniqueur revient sur les relations franco-algériennes , qui, selon lui, n'ont pas pas vocation à s'apaiser. Il pointe notamment du doigt la repentance et la faiblesse française qui n'ont de cesse de renforcer le ressentiment algérien.

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  • GRANDS TEXTES (15) : Le regard vide, de Jean-François Mattéi (2/3)

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    Il faut être reconnaissants à Jean-François MATTEI d’avoir écrit "Le regard vide - Essai sur l'épuisement de la culture européenne". 

    Il y dit, un grand nombre de choses tout à fait essentielles sur la crise qui affecte notre civilisation – et, bien-sûr, pas seulement la France – dans ce qu’elle a de plus profond.  

    Ce livre nous paraît tout à fait essentiel, car il serait illusoire et vain de tenter une quelconque restauration du Politique, en France, si la Civilisation qui est la nôtre était condamnée à s’éteindre et si ce que Jean-François MATTEI a justement nommé la barbarie du monde moderne devait l’emporter pour longtemps.

     

    Le regard vide - Essai sur l'épuisement de la culture européenne, de Jean-François Mattéi. Flammarion, 302 pages, 19 euros.

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    Plus ultra

    (Chapitre intégral, pages 153/154/155/156/157/158)

               

     

    Si l’Europe a réussi à s’imposer au monde, à la suite des grandes explorations des XVème et XVIème siècles, c’est parce que sa « soif infinie du savoir » l’a poussé à prendre et à unifier tout ce qui lui était extérieur. Et sa liberté de mouvement, qui se confond avec sa passion de connaissance, l’a progressivement arrachée à elle-même pour se retrouver, ou se perdre, dans ses altérités. Le drame de l’Europe, des Temps modernes au XXème siècle, tient au fond à la devise que Charles Quint avait reçue de son médecin italien, Luigi Mariliano : Plus ultra.

    C’était à vrai dire un jeu de mots qui appelait un défi. Non plus ultra était l’ordre gravé par Hercule sur les deux colonnes du détroit de Gibraltar pour interdire aux navigateurs de s’aventurer au-delà du monde connu. Le héros grec faisait ici preuve de sagesse en demandant à l’homme de rester dans ses propres limites.

    L’empereur viola l’interdit mythique en changeant la devise, qui devint celle de l’Espagne, pour affirmer sa volonté de dépasser toutes les bornes  et assurer la plus grande extension à son empire. L’impérialisme de l’action est ainsi la conséquence naturelle de l’empire de la pensée dès qu’elle cherche à connaître et à posséder, pour mieux jouir d’elle-même, tout ce qui tombe sous son regard. Et le regard de l’Europe a porté toujours plus loin dans sa conquête du monde et de l’univers. Tel un navire qui largue ses amarres, l’esprit européen n’a pas hésité à franchir les limites, grecques, romaines et chrétiennes au sein desquelles il était né tout en faisant appel à ses propres principes pour imposer à la planète son hégémonie culturelle et politique.

     
     
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    En trois ans -du 20 septembre 1519 au 6 septembre 1522- Magellan et El Cano réalisent le premier tour du monde...
     
    "L’impérialisme de l’action est ainsi la conséquence naturelle de l’empire de la pensée dès qu’elle cherche à connaître et à posséder, pour mieux jouir d’elle-même, tout ce qui tombe sous son regard..."  
     
     
     

    La liberté de conquête du monde prendra une forme militaire, avec les conquistadores, scientifique, avec les savants, religieuse avec les missionnaires, pédagogique, avec les instituteurs, économique, avec les marchands et politique, avec les juristes. L’Europe se voudra ainsi le centre du monde comme la Terre, dans le système de Ptolémée, occupait le centre de l’Univers. Déjà l’oracle de Delphes, pour le mythe archaïque, se trouvait au nombril du monde là où les deux aigles, envoyés par Zeus aux extrémités de la Terre, s’étaient croisés à l’aplomb de l’omphalos. Apollon, le dieu de lumière et de divination, prit alors possession de Delphes et, après avoir terrassé le dragon Python, installa le sanctuaire où devait officier la Pythie.

    La Grèce, puis l’Empire romain et, après sa chute, l’Europe chrétienne se pensèrent sur le même modèle géocentrique d’un monde habité par le souffle de la prophétie. Ce désir de maîtrise de la pensée, exacerbé par sa fascination pour le mouvement, ce que Peter Sloterdijk a qualifié de « mytho-motricité européenne » (1), s’il n’était plus fidèle à l’essor platonicien de l’âme ordonné par l’Idée, devenait légitime pour la translatio imperii. La vocation impériale de l’Europe, dans sa volonté farouche d’unité, s’est toujours appuyée depuis Charlemagne et l’Empire carolingien, sur la continuité de l’imperium romain, mais également sur la tradition de la philosophie grecque qui voyait dans l’orbe de l’unité la perfection du monde et celle de la cité.

    Le transfert du pouvoir, translatio imperii, a donc été en même temps un transfert du savoir, translatio studii, comme on le voit chez les théologiens médiévaux. Othon, évêque de Freising, demi-frère et oncle des empereurs allemands Conrad III et Frédéric Ier ; écrivait que « toute la puissance et la sagesse humaines nées en Orient ont commencé à s’achever en Occident », retrouvant l’idée grecque puis romaine de la perfection de la culture barbare réalisée par la culture philosophique. Hugues de Saint-Victor soulignait, de façon plus appuyée, la vocation divine de cet empire chrétien d’Occident qui ne portait pas encore à son époque le nom d’Europe :

    « La divine Providence a ordonné que le gouvernement universel qui, au début du monde, était en Orient, à mesure que le temps approche de sa fin se déplaçât vers l’Occident pour nous avertir que la fin du monde arrive, car le cours des évènements a déjà atteint le bout de l’univers» (2).

     

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    1543 : Le De revolutionnibus orbium celestium, de Nicolas Copernic, étudiant de l'Université Jagellon de Cracovie, dont la devise est Plus ratio quam vis (la raison plus que la force)

     

     

    Ce sera effectivement bientôt la fin du monde fini, en politique comme en cosmologie, pour une Europe qui va peu à peu s’aliéner d’elle-même. Je suis tenté de croire que le déclin de l’Europe, sur le plan politique comme sur le plan moral, et en dépit de son règne colonial, a suivi avec quelques siècles de retard la révolution de Copernic. Qu’a-t-elle fait d’autre, en effet, pour reprendre la question de Nietzsche dans le Gai Savoir, sinon « désenchaîner cette terre de son soleil » au point de parvenir à « effacer l’horizon tout entier ».

    Tel est le sens cosmique de la mort de Dieu qu’annonce l’insensé en allumant la lanterne de notre hubris en plein midi. En se détachant des idéaux qui la guidaient et en doutant de ses propres principes, l’Europe a perdu l’orientation solaire qui lui était naturelle pour se livrer à une errance « à travers un néant infini » où elle sent « le souffle du vide » (3). Désormais, ce n’est plus seulement notre planète qui a perdu sa situation centrale dans le concert d’un monde qui tournait autour d’elle ; ce n’est plus l’homme, perdu  entre deux infinis, qui occupe une position privilégiée dans l’ordre du cosmos ; c’est le continent européen qui n’impose plus son hégémonie culturelle aux autres peuples et aux autres civilisations. L’ironie de l’histoire tient à ce que ce sont les penseurs européens eux-mêmes, avec Copernic, Kant et Marx, qui, en s’appuyant sur leurs principes scientifiques, moraux et politiques pour en critiquer la légitimité, ont mis en péril l’hégémonie d’une culture qui se voulait universelle.                                                                           

    Carl Schmitt a longuement établi dans Le Nomos de la Terre, comment le droit des gens européens, le Jus publicum Europoeum, fondé sur l’Etat moderne au sens de Bodin et de Hobbes, a imposé ses normes politiques et juridiques au reste du monde. La justification de la prise de terre des pays étrangers au continent européen, qui fixa le nomos de l’ensemble de la terre, fut appuyée à la fois sur l’existence d’ « immenses espaces libres » et sur la supériorité d’une culture tout aussi libre qui ignorait superbement les obstacles conceptuels ou matériels.

    En ce sens, les Européens n’ont jamais considéré leurs conquêtes sur le modèle des invasions traditionnelles de territoires occupés par d’autres peuples. Comme l’écrit Schmitt dans une perspective hégélienne, la découverte et l’occupation du Nouveau Monde étaient plutôt « une performance du rationalisme occidental revenu à lui, l’œuvre d’une formation intellectuelle et scientifique telle qu’elle s’était constituée au Moyen-Âge européen, et cela essentiellement à l’aide de systèmes conceptuels qui ont joint le savoir de l’Europe antique et du monde arabe à l’énergie du christianisme européen pour en faire une force maîtresse de l’histoire » (4).  

     

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    "la supériorité intellectuelle était entièrement du côté européen, et forte à ce point que le Nouveau Monde put être simplement « pris », tandis que dans l’Ancien Monde d’Asie et de l’Afrique islamique ne s’est développé que le régime des capitulations et de l’exterritorialité des Européens..." (Carl Schmitt)
     

     

    Tout est en effet une question d’énergie et de force comme le montre l’appétit de découvertes et de connaissances que la science de l’époque tira très vite des expéditions lointaines. Les représentations cosmographiques que les savants multiplièrent dans toute l’Europe en témoignent au même titre que les progrès des sciences à la Renaissance. L’occupation politique et économique ne fut au fond que l’expression visible de l’occupation intellectuelle et culturelle du rationalisme occidental contre laquelle les indigènes ne pouvaient pas lutter avec leurs propres armes. 

    Schmitt est donc autorisé à dire, même si le propos paraît blessant pour les peuples vaincus, que « la supériorité intellectuelle était entièrement du côté européen, et forte à ce point que le Nouveau Monde put être simplement « pris », tandis que dans l’Ancien Monde d’Asie et de l’Afrique islamique ne s’est développé que le régime des capitulations et de l’exterritorialité des Européens » (5). Ce qualificatif d’ « Européens » désignait alors le statut normal de l’humanité qui prétendait être le statut déterminant pour les parties inconnues de la Terre : la civilisation mondiale se confondait avec la civilisation européenne. « En ce sens – conclut Schmitt - l’Europe était toujours encore le centre de la Terre » (6), même si le décentrement apporté par le Nouveau Monde, qui, des siècles plus tard, donnerait l’hégémonie à l’Amérique, avait relégué dans la passé « la vieille Europe ».

    Il me semble que la raison est facile à comprendre, par delà toute critique convenue du colonialisme. Si le nomos, un terme grec que l’on traduit généralement par la « loi » mais qui signifie à l’origine le partage, et même la répartition des pâturages dans le monde pastoral, est bien la mesure qui divise les terres et la configuration spatiale d’un pays, l’espace géographique est indissolublement lié à l’espace politique, à l’espace intellectuel et à l’espace spirituel ou religieux qui en sont la manifestation abstraite.

    La colonisation européenne, mise en place lors des expéditions militaires sur des mers libres de toute autorité, ce qui a entraîné l’opposition juridique de la « terre ferme » et de la « mer libre » du fait de la maîtrise maritime de l’Angleterre, a été le trait fondamental du droit des gens européens. Elle a commandé par conséquent l’ensemble de la politique mondiale jusqu’au XXème siècle et défini l’ordre spatial et juridique des Etats d’Europe par rapport aux espaces libres des océans et de l’outre-mer. La libido sciendi et la libido dominandi de la culture européenne sont demeurées fidèles à cette énergie inépuisable d’un esprit qui ne pouvait s’appréhender et se communiquer, comme le soulignait Hegel, que dans son opposition à un monde extérieur qu’il lui fallait soumettre à son principe d’universalité.

     

     

    (1)     : Peter Sloterdijk, Si l’Europe s’éveille, Paris, Mille et une nuits, 2003, page 69.  

    (2)     : Jacques Le Goff, La Civilisation de l’Occident médiéval, Paris, Arthaud, 1964,, pages 218/219.

    (3)    F. Nietzsche, Le Gai savoir (1882), livre III, § 125, « L’insensé » Œuvres philosophiques complètes, Paris, Gallimard, 1967, tome V, page 137.

    (4)     : C. Schmitt, Le Nomos de la Terre (1950), Paris, PUF, 2001, pages 133 et 141.

    (5): C. Schmitt, Le Nomos de la Terre (1950), Paris, PUF, 2001, pages 133.

    (6 ): C. Schmitt, Le Nomos de la Terre, ibid, page 88.

     

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    Le plongeur de Paestum : tombe de la Grande Grèce, en Campanie, au sud de Naples, vers 490 avant J.C. Symbole de l’au-delà des Colonnes d’Hercule. Rare représentation grecque de la mort.
     
    Retour aux premières lignes du passage :
     
     "Si l’Europe a réussi à s’imposer au monde, à la suite des grandes explorations des XVème et XVIème siècles, c’est parce que sa « soif infinie du savoir » l’a poussé à prendre et à unifier tout ce qui lui était extérieur. Et sa liberté de mouvement, qui se confond avec sa passion de connaissance, l’a progressivement arrachée à elle-même pour se retrouver, ou se perdre, dans ses altérités..."

     

     

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  • Paris et la politique, au-delà des municipales, par Jean- Philippe Chauvin.

    La campagne des élections municipales a pris un tour national fort peu ragoûtant et souvent inappropriée aux souhaits des électeurs comme aux nécessités communales et civiques. Il est vrai que l’affaire des images de M. Griveaux a mobilisé les grands médias plus que la raison et la simple décence n’auraient dû le permettre, et ce péché d’orgueil de l’ancien porte-parole élyséen lui a coûté une élection qui, de toute façon, semblait ne pas lui être vraiment promise. Mais, au-delà du grivois et de la fin d’une carrière politique, cette histoire révèle aussi quelques uns des travers de notre système politique particulier hérité des bouleversements principiels de la Révolution française.

    jean philippe chauvin.jpgEn effet, la mésaventure grivalsienne a eu un retentissement national parce que, dans ces élections municipales, celles de Paris ont une importance, une centralité qui nous rappellent que notre République est non seulement centrée mais aussi éminemment centralisée sur Paris. La même affaire à Rennes, ou même à Lyon ou Lille, n’aurait ému que la presse locale et suscité quelques minutes amusées du « Quotidien » de Yann Barthès, dans une sorte de condescendance à l’égard de ces « provinciaux » qui, décidément, « ne seront jamais complètement à la hauteur des Parisiens » (sic), mais Paris « est », dans une conception de « République une et indivisible », « la » ville de France, voire « la France »…

     

    Bien sûr que la capitale qui, comme son nom l’indique, apparaît comme la tête du pays, l’est symboliquement aussi, mais doit-elle en être la « grosse » tête, hypertrophiée au point de cacher le corps de la nation ? C’est bien de cette déformation dont la France souffre depuis plus de deux siècles, et à laquelle le général de Gaulle lui-même, en bon connaisseur de l’histoire de France et en politique conséquent (du moins sur ce plan-là), souhaitait remédier par ses projets de réorganisation régionale, ébauche d’une décentralisation qui n’aurait pas privé l’Etat de son autorité.

     

    La métropolisation contemporaine, traduction et vecteur privilégié de transmission de la mondialisation en France, a été largement favorisée par cette centralisation qui, plus jacobine que louisquatorzienne, fait de la France d’aujourd’hui une République (d’abord) parisienne plutôt que française au sens complet, aussi bien historique que politique : quand la France est « plurielle », pour reprendre l’heureuse formule de Fernand Braudel, la République n’est « que » une et indivisible, devenue au fil des décennies une mosaïque instable et mobile dont l’unité première s’est perdue et dont les harmonies parfois compliquées des siècles passés ont laissé place à un désordre cafouilleux et parfois désagréable. Son indivisibilité et son unicité (qui n’est pas l’unité mais l’uniformité désirée par le Pouvoir parisien et que l’école de Ferry avait vocation à concrétiser) sont, en fait, des sables mouvants plus que le roc d’une société vivante et enracinée.

     

    La campagne pour Paris est aussi un enjeu majeur pour les grandes structures partisanes, surtout en ce moment particulier de l’histoire dans lequel les grandes métropoles cherchent à s’émanciper des Etats dont elles sont, parfois, les capitales et à former des alliances entre elles, renforçant l’image et l’idée d’un archipel métropolitain mondial plus soumis à la « gouvernance » mondiale qu’aux gouvernements nationaux locaux : que l’actuel maire de Londres demande (en vain jusqu’à présent) à l’Union européenne une sorte de statut particulier pour les habitants de la métropole britannique quand son pays, lui, a rompu les amarres avec le continent institutionnel européen, doit nous alerter sur cette forme de sécessionnisme métropolitain en gestation. Mme Hidalgo a, un temps, donné l’impression d’être sensible à cette forme de tentation métropolitaine mais, si elle peut trouver une oreille attentive à cette option dans une part (la plus nomade et mondialisée) de son électorat, la révolte française des gilets jaunes a montré qu’elle ne pouvait guère se passer de la tutelle d’un Etat français qui lui fournit son « service d’ordre »… Sans doute avait-elle aussi en mémoire le destin tragique de son lointain prédécesseur Etienne Marcel qui avait cru pouvoir faire sécession du royaume, et qui en avait payé de sa propre vie la tentation…

     

    Ainsi, par leur médiatisation et la déflagration politique qu’ils ont provoquée (principalement) au sein du parti présidentiel, les malheurs de M. Griveaux qui, en d’autres temps, auraient simplement fait sourire, nous rappellent à nouveau que, en France, Paris n’est pas qu’une simple capitale, mais qu’elle est aussi une vitrine de la République (même si l’Elysée n’est pas l’Hôtel de ville, et réciproquement…) et de ses ambiguïtés, plus souvent pour le pire que pour le meilleur… Cela oblige donc à ne pas se désintéresser des débats autour de sa gestion, non par ambition partisane mais par simple souci de peser sur le débat politique national et d’être entendu au-delà des dix-sept arrondissements de la capitale…

     

    Redonner de la force et du sens à l’attachement national tout en « libérant » Paris de son hypertrophie et en lui redonnant sa juste place, « la première mais pas l’unique », dans le paysage institutionnel et national français (1), voici une ligne directrice de la future municipalité, qu’elle soit électoralement dans la continuité de la précédente ou pas… Mais aussi déjouer les pièges d’une métropolisation qui, en définitive, n’est qu’une forme nouvelle de « féodalisation » (urbaine, cette fois)  dont la nation politique comme les citoyens eux-mêmes doivent se défier. Renforcer et muscler l’Etat, redonner souffle et vivacité aux villes comme à la métropole parisienne sans que l’une étouffe les autres, et sans que l’autonomie des villes n’entraîne le séparatisme de celles-ci : tout un programme, dont il n’a, en définitive, guère été question et que M. Griveaux, avant même ses soucis « artistiques », n’a pas eu l’heur de valoriser, ni même de penser, ce qui en dit long sur l’état de la réflexion politique sur les institutions urbaines et leurs possibilités et perspectives civiques.

     

    Là encore, il ne sera sans doute pas possible de faire l’économie d’un débat institutionnel sur le moyen politique le mieux approprié à l’histoire française comme aux enjeux contemporains pour affronter ces défis de l’avenir… Oui, décidément, Paris mérite mieux qu’un Griveaux et qu’une République, et leur spectacle décidément peu honorable !

     

    Notes : (1) : Il faut absolument éviter le système d’un « Paris et le désert français » - en référence à l’ouvrage éponyme de Jean-François Gravier - qui oublierait les territoires provinciaux, périphériques ou ruraux (peu importe le nom), et ne raisonnerait qu’en fonction des métropoles « attractives », encore « soumises » (malgré les lois de décentralisation des années 1980 et 2000) à la République « seule législatrice et ordonnatrice » avant que de l’être aux lois terribles de la mondialisation et de sa gouvernance économique et si peu sociale.

  • Lettre ouverte de Bernard Lugan à Monsieur Emmanuel Macron, homme politique né d’une PMA entre le grand capital et les M

     

    Lancé sur le marché politique tel un nouveau smartphone, vous êtes, Monsieur Macron, un ignorant butor dont les propos concernant la colonisation sont doublement inadmissibles.

    1. En premier lieu parce qu’ils furent tenus à Alger, devant ces rentiers de l’indépendance qui, pour tenter de cacher leurs échecs, leurs rapines et la mise en coupe réglée de leur pays, mettent sans cesse la France en accusation. Certains qui, parmi votre auditoire, applaudirent à vos propos d’homme soumis (cf. Houellebecq), et devant lesquels vous vous comportâtes effectivement en dhimmi, sont en effet ceux qui, le 1er novembre 2016, publièrent un communiqué exigeant que la France : « (…) présente des excuses officielles au peuple algérien pour les crimes commis durant les 132 ans de colonisation et pour les crimes coloniaux perpétrés à l’encontre du peuple algérien afin de rappeler les affres de la répression, de la torture, de l’exil, de l’extermination et de l’aliénation identitaire car l’histoire du colonialisme restera marquée par ses crimes de sang et ses pratiques inhumaines ».

    Candidat à la présidence de la République française, vous avez donc donné votre caution à de telles exigences autant outrancières qu’insultantes. Ce faisant, vous vous êtes fait le complice des pressions et chantages que l’Algérie exerce à l’encontre de la France afin d’obtenir d’elle une augmentation du nombre des visas ou tel ou tel avantage diplomatique ou financier. En d’autres temps, vous auriez donc pu être poursuivi pour « Atteinte aux intérêts fondamentaux de la Nation ».

    2. Ensuite parce que vos propos constituent non seulement un recul de l’état des connaissances, mais également le viol de ce consensus historique auquel étaient arrivés les historiens des deux rives de la Méditerranée. Or, par ignorance ou par misérable calcul électoraliste, vous les avez piétinés. Au nom de quelle légitimité scientifique avez-vous d’ailleurs pu oser les tenir ? Avez-vous seulement entendu parler des travaux de Jacques Marseille, de ceux de Daniel Lefeuvre ou encore des miens ?

    Oser parler de « crime contre l’humanité », maladroitement rectifié en « crime contre l’humain », au sujet de la colonisation revient en réalité à classer cette dernière au niveau des génocides du XXe siècle, ce qui est proprement scandaleux. Sur ce terrain, vous voilà donc encore plus en pointe que Christiane Taubira, ce qui n’est pas peu dire... Pierre Vidal-Naquet, pourtant militant de la décolonisation et « porteur de valises » assumé du FLN écrivait à ce sujet : « Assimiler peu ou prou le système colonial à une anticipation du 3e Reich est une entreprise idéologique frauduleuse, guère moins frelatée que l’identification, à Sétif, (…)  de la répression coloniale aux fours crématoires d’Auschwitz et au nazisme (…). Ou alors, si les massacres coloniaux annoncent le nazisme, on ne voit pas pourquoi la répression sanglante de la révolte de Spartacus, ou encore la Saint-Barthélemy, ne l’auraient pas tout autant annoncé… En histoire, il est dangereux de tout mélanger. Un sottisier peut-il tenir lieu d’œuvre de réflexion ? (…) L’air du temps de la dénonciation médiatique (…), le contexte social, économique et politique actuel est encore fécond qui continuera à générer de telles tonitruances idéologiques à vocation surtout médiatique ».  J’ajoute électoralistes.

    Vous devriez pourtant savoir, Monsieur le candidat à la présidence de la République, qu’en créant l’Algérie, la France donna un nom à une ancienne colonie ottomane, traça ses frontières, unifia ses populations, y créa une administration et toutes ses infrastructures.

    Ce faisant, y aurait-elle commis  un « crime contre l’humanité » ou « contre l’humain » ? Les chiffres de l’accroissement de la population ne semblent pas l’indiquer puisqu’en 1830, la population musulmane de l’Algérie n’excédait pas 1 million d’habitants alors qu’en 1962 elle avait bondi à 12 millions. Serait-ce donc en commettant des « crimes contre l’humanité » que la France, ses médecins et ses infirmiers soignèrent et vaccinèrent les populations et firent reculer la mortalité infantile ? Serait-ce parce qu’elle commettait des « crimes contre l’humain » que chaque année, à partir du lendemain du second conflit mondial, 250 000 naissances étaient comptabilisées en Algérie, soit un accroissement de 2,5 à 3% de la population, d’où un doublement tous les 25 ans ? A ce propos, relisons René Sédillot : « La colonisation française a poussé l’ingénuité - ou la maladresse - jusqu’à favoriser de son mieux les naissances : non seulement par le jeu des allocations familiales, mais aussi par la création d’établissements hospitaliers destinés à combattre la stérilité des femmes. Ainsi, les musulmanes, lorsqu’elles redoutaient d’être répudiées par leurs maris, faute de leur avoir donné des enfants, trouvaient en des centres d’accueil dotés des moyens les plus modernes tout le secours nécessaire pour accéder à la dignité maternelle. (…) (L’histoire n’a pas de sens, Paris, 1965, page 71).

    Enfin, puisque vos propos indécents tenus à Alger obligent à faire des bilans comptables, voici, Monsieur le candidat à la présidence de la République, celui qui peut être fait au sujet de l’Algérie française : en 132 années de présence, la France créa l’Algérie, l’unifia, draina ses marécages, bonifia ses terres, équipa le pays, soigna et multiplia ses populations, lui offrit un Sahara qu’elle n’avait jamais possédé après y avoir découvert et mis en exploitation les sources d’énergie qui font aujourd’hui sa richesse. Comme je ne cesse de l’écrire depuis des années, en donnant l’indépendance à l’Algérie, la France y laissa 70.000 km de routes, 4300 km de voies ferrées, 4 ports équipés aux normes internationales, une douzaine d’aérodromes principaux, des centaines d’ouvrages d’art (ponts, tunnels, viaducs, barrages etc.), des milliers de bâtiments administratifs, de casernes, de bâtiments officiels qui étaient propriété de l’Etat français ; 31 centrales hydroélectriques ou thermiques ; une centaine d’industries importantes dans les secteurs de la construction, de la métallurgie, de la cimenterie etc., des milliers d’écoles, d’instituts de formations, de lycées, d’universités. Dès l’année 1848, et alors que la conquête de l’Algérie était loin d’être achevée, 16 000 enfants en  majorité musulmans étaient scolarisés. En 1937 ils étaient 104 748, en 1952 400 000 et en 1960 800 000 avec presque 17 000 classes, soit autant d’instituteurs dont les 2/3 étaient Français (Pierre Goinard, Algérie : l’œuvre française. Paris,  1986).

    En 1962, il y avait en Algérie, un hôpital universitaire de 2000 lits à Alger, trois grands hôpitaux de chefs-lieux à Alger, Oran et Constantine, 14 hôpitaux spécialisés et 112 hôpitaux polyvalents, soit le chiffre exceptionnel d’un lit pour 300 habitants. Tous ces équipements, toutes ces infrastructures, tous ces établissements ainsi que les personnels qui les faisaient fonctionner avaient été payés par la France et avec l’argent des Français.

    Monsieur le candidat à la présidence de la République, je vous poste ce jour en RAR mon dernier livre « Algérie, l’histoire à l’endroit »*, afin que vous puissiez mesurer l’abîme séparant la réalité historique de vos inacceptables propos. 

    Bernard Lugan  

    * Ce livre est uniquement disponible via l’Afrique Réelle. Pour le commander : http://bernardlugan.blogspot.fr/2017/02/nouveau-livre-de-bernard-lugan-algerie.html

    Bernard Lugan

    Dimanche 19 février 2017

  • Société • Najat si tu savais ...

     

    Jean-Louis Faure a eu la riche idée de nous adresser le texte qui suit en ajoutant ceci : « Je ne résiste pas à faire partager cette petite interpellation bien tournée, transmise par un ami officier général de gendarmerie (e.r.) ». Les lecteurs de ce texte leur en sauront gré, à l'un comme à l'autre !   LFAR


    La-ministre-Najat-Vallaud-Belkacem-a-elle-aussi-brievement-porte-le-voile-au-Maroc_exact1024x768_l.jpgSi tu savais Najat, comme on était fiers et heureux, nous les Rinaldi, les Fernández, les Ribolowski, les Sebbah, les Piemontesi, les Van... de Kerkof, nous les Bernstein, les Bogossian, les Campana, les Suchodolsky ... d'écouter, les doigts encore douloureux et engourdis par la bataille de boules de neige de la récré, notre maître d'école nous parler de nos ancêtres gaulois qui avaient combattu les armées de César à Alésia et de nos ancêtres Francs qui avaient fait de Clovis leur roi.

    Si tu savais petite Najat, ministre inculte de l'Education Nationale, comme c'était bon, pour les petits français de neuf ans que nous étions, de faire mordre la poussière aux Anglais aux côtés de notre ancêtre Bertrand Duguesclin, connétable de France, de chevaucher aux côtés de notre ancêtre Bayard, le chevalier sans peur et sans reproche.

    Si tu savais microscopique Najat, qui lit un livre par an mais traite les membres de l'Académie Française de « pseudo Z' intellectuels », comme c'était pénible pour nous de souffrir en sonnant du cor avec notre ancêtre Roland le Preux, mortellement blessé à Roncevaux en assurant les arrières de Charlemagne, comme c'était grisant de partir pour les Croisades avec notre ancêtre Saint Louis.

    Évidemment que nous savions, nous qui avions des noms si difficiles à prononcer ou à écrire, que nos héros n'étaient pas nos ancêtres et que nos ancêtres avaient eu d'autres héros.

    Mais c'était si bon de croire le contraire, rien qu'une heure par semaine.

    On était si fiers de faire partie spirituellement de cette Histoire là.

    Penses tu, inculte, haineuse et revancharde petite Najat, que ton cerveau formé dans les années Mitterrand et lessivé depuis trente ans à l'eau de Javel de SOS racisme et de Terra Nova, sera capable un jour de comprendre cela ? 

     

  • Patrimoine • Lancement du projet de reconstruction de la flèche de Saint-Denis

     

    Les projets de reconstruction sont nombreux. Peu se réalisent, beaucoup tardent à le faire. Tous sont intéressants, méritent d'être signalés et témoignent, en tout cas, de l'attachement persistant de la société française à son patrimoine historique. LFAR 

    En cette année 2015, la façade de la basilique vient d'être rénovée : elle a retrouvé la blancheur de ses pierres, ses inscriptions dorées et sa très originale horloge dont les aiguilles sont en forme de serpent. Mais, depuis un siècle et demi, il manque à la basilique sa tour nord, surmontée d'une flèche (croquis ci dessous).

    st denis 2.jpgJusqu'au XIXème siècle, les deux éléments culminaient à 86 mètres au-dessus du parvis. Frappés par la foudre puis déstabilisés par une tornade, ils avaient dû être démontés en 1846. Une intervention - pense-t-on à l'époque - provisoire... 

    Fin 2015, un Comité de parrainage du projet de reconstruction de la tour nord et de sa flèche, présidé par l'académicien Erik Orsenna se crée, appuyé par la mairie : "Cette basilique fait partie de notre histoire. Elle est inscrite dans les gènes d'une ville qui s'est édifiée autour d'elle. C'est l'une de nos grandes fiertés, et il est temps de lui redonner le visage qu'elle a eu pendant des siècles." (Didier Paillard, le maire PCF de Saint-Denis)  

    L'idée portée par la municipalité et les parrains du projet est d'installer un chantier médiéval en pleine ville, le visiteur étant ainsi plongé dans les techniques de l'époque, tout à côté de la cathédrale, découvrant comment sont façonnés les éléments de la tour, observant le travail des artisans (tailleurs de pierre, forgerons, charpentiers...), découvrant les méthodes de transport de l'époque, exactement comme ce la se passe au château de Guédelon, édifice construit aujourd'hui selon les méthodes utilisées au Moyen-Âge... 

    st denis 3.jpg

     

     

    L’horloge de la Basilique est une superbe rosace de 4,50 mètres de diamètre, restituée avec ses très curieuses - et très originales... - aiguilles en forme de serpent...

  • Espagne : Des centaines de personnes protestent au Valle de los Caídos contre le transfert des restes de Franco

    Dans l'assistance Luis-Alfonso de Bourbon 

     

    2293089609.14.jpgEl Pais, le premier des grands quotidiens espagnols, a mis en ligne, le 15 juillet, cette vidéo d'une minute et demi montrant une manifestation de quelques « centaines de personnes »,  réunies au Valle de los Caídos, pour protester contre le projet de transfert des restes du Général Franco en un autre lieu.  

     

     

    Pour qui les a connues, on est loin des immenses foules rassemblées en 1975 et chaque 20 novembre des quelques années suivantes, en hommage au général Franco. Nous avons dit maintes fois pour quelles raisons françaises, aujourd'hui du domaine de l'Histoire, Franco, qui avait sans doute rendu d'immenses services à son pays en le préservant du Communisme, en avait rendu aussi d'éminents au nôtre. Pour aujourd'hui, le projet de transfert de ses cendres rouvre en Espagne d'inutiles et anachroniques querelles qui seront sources de désordres et d'affrontements d'ampleur et de durée indéfinies. Ce n'est l'intérêt ni de l'Espagne ni de ses voisins.

    Dans la vidéo qui suit, l'on chante néanmoins - pas très bien - le superbe hymne phalangiste, le Cara al Sol, en honneur sous Franco. On lance quelques slogans. Et l'on entoure le prince Alphonse de Bourbon, fidèle à ses origines et à sa famille maternelle, puisqu'il est, par sa mère, la duchesse de Franco, l'arrière petit-fils du Caudillo, alors qu'il est, par son père, l'arrière petit-fils du roi d'Espagne Alphonse XIII.

    Si on l'appelle Louis de Bourbon en France, tout le monde le prénomme Alfonso en Espagne, de son premier prénom de baptême. Et on lui dit : « Don Alfonso, Usted es nuestro Rey », Don Alfonso, Vous êtes notre Roi. Nous en laissons la responsabilité à ceux qui le lui disent. Nous ne nous mêlerons pas des affaires dynastiques d'Espagne ...     LFAR    

  • Madame la Comtesse de Paris, S.A.R. la princesse Philomena d'Orléans.

    La princesse Philomena, est l’épouse du Chef de la Maison royale de France Monseigneur le comte de Paris. Si les Français décidaient de renouer le fil de leur histoire, Madame la comtesse de Paris, régnerait au coté de son époux en tant que Reine de France.

    Née de Tornos y Steinhart, la princesse Philoména est née le 19 juin 1977, à Vienne. Petite fille de Juan de Tornos, chef du secrétariat de feu le comte de Barcelone lors de son exil au Portugal, elle réunit deux nationalités: espagnole – par son père, Alfonso de Tornos – et autrichienne, par sa mère, Marie-Antoinette von Steinhart.
    Après le baccalauréat, Philomena a étudié, à Paris en Sorbonne, les langues et civilisations russe et germanique. Elle a travaillé cinq ans comme cadre dans une société industrielle française d’extraction de roches. Après son expérience professionnelle, Philomena décide de se dédier un temps à sa passion pour la mer et le grand large. Elle s’inscrit au Lycée maritime de Ciboure, au Pays Basque, et passe le Certificat d’initiation nautique et le Capitaine 200.
    Pendant une année elle mènera la vie des marins pêcheurs de Saint-Jean de Luz. Elle effectue ensuite plusieurs périples en Atlantique et en Méditerranée et suit plusieurs régates….
    En épousant le prince Jean de France le 2 mai 2009 à Senlis, Philomena de Tornos y Steinhart est devenue officiellement la nouvelle duchesse de Vendôme. Un titre qui fut porté la dernière fois par la princesse Henriette de Belgique, fille des comte de Flandre et sœur du Roi Albert I depuis son mariage en 1896 avec le prince Emmanuel d’Orléans, duc de Vendôme jusqu’à sa mort en mars 1948. Plus de 60 ans donc que ce titre attendait sa duchesse… Le 2 février 2019, son époux le prince Jean d’Orléans, alors nouveau Chef de la Maison de France, annonce le jour des funérailles de son père, relever le titre de comte de Paris, faisant ainsi “de facto” de son épouse la nouvelle comtesse de Paris.
     
  • Au cinéma : Une Affaire d’honneur, par Guilhem de Tarlé

    Une affaire d'honneur - film 2023 - AlloCiné

     

    A l’affiche : Une Affaire d’honneur, un film français de Vincent Perez, avec Vincent Perez (le colonel Louis Berchère), Roschdy Zem (le Maître d’armes Clément Lacaze) et Doria Tillier (Marie-Rose Astié de Valsayre).

    Une Affaire d’honneur… Le titre n’est pas anodin puisque depuis bientôt deux siècles, selon le dictionnaire de l’Académie française, l’expression « signifie quelquefois Duel ». C’est en effet, de la salle d’arme au pré, à partir de faits réels, l’histoire, le fonctionnement et la chorégraphie de l’institution du duel que nous présente Vincent Perez.
    Interdit par des édits depuis le XVIème siècle, passible de la peine de mort depuis Richelieu, le duel perdura jusqu’après la deuxième guerre mondiale, avec des « temps forts » notamment à la fin des années 1880, allant jusqu’à devenir une revendication féministe…
    Cette Affaire d’honneur se révèle un docufiction où l’on apprend que, si tous les coups sont permis, le duel doit répondre à la défense de son honneur et jamais à un esprit de vengeance.

    « Une femme ne peut-elle pas défendre son honneur ? » interroge Marie-Rose Astié de Valsayre – qui ne figure ni dans mon dictionnaire historique Mourre, ni dans mon Larousse en 10 volumes de 1960, mais sur Wikipédia -.

    Je retiens pour ma part qu’un homme ne se bat pas contre une femme, et j’avais précisément été choqué de voir en duel d’Artagnan et Milady.
    J’en reste donc à la seule idée qu’une femme s’honore, et c’est l’homme qui se déshonore à déshonorer une femme.

     

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  • Au cinéma : Au fil des saisons, par Guilhem de Tarlé

    Au fil des saisons - film 2024 - AlloCiné
     

    A l’affiche : Au Fil des saisons,  un film franco-américain de Hanna Ladoul et Marco La Via, avec Morgan Saylor, Andrea Riseborough et Catherine Deneuve (Charlie, Laura Sanders, Solange Fagard, à savoir la petite-fille, sa mère et sa grand-mère ), Martin Scorsese (comme producteur exécutif), Mélita Toscan du Plantier (coproducteur) et Emmanuel de Boissieu au mixage.

    Au Fil des saisons… C’était déjà le nom d’un film d’animation de 2017, et même si le scénario d’aujourd’hui se développe sur une année à la campagne, je ne suis pas sûr que ce titre soit le plus idoine pour cette histoire de poules, si vous me permettez ce terme trivial à l’égard de ces trois femmes réunies par un cancer, tandis que leurs volailles sont confinées par la grippe aviaire.  

    Alors que ses fille et petite-fille sont américaines, Solange Fagard a le triple atout d’être française, de porter le prénom de la sainte patronne du Berry et d’être native de Cucuron. Malheureusement c’est une militante écolo endurcie qui, pour « sauver la planète », a abandonné sa fille et raconte à sa petite-fille, inconnue, qu’elle n’a pas avorté parce que « à l’époque cela n’était pas légal ». Finalement ce film, qui rappelle à certain critique le retour de « l’enfant prodigue » , n’est-il pas une plaidoirie contre l’IVG ?  
    Il s’agit en effet d’une relation mère-fille, de traiter du pardon, de réconciliation et de réunification familiale, optimiste et pleine d’espoir, que les critiques – qui ne sont pas à une pédanterie près – qualifient de « feel good movie »… Ce sont les mêmes cuistres d’ailleurs qui m’accuseront de « spoiler » ce long métrage pour dire – en français -  que j’en dévoile la fin… en fait ils doivent souffrir de dyslexie car le verbe juste – français - est « spolier » quand on dérobe au spectateur son droit de suivre le Fil des saisons sans en connaître la conclusion.

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  • Éphéméride du 4 mai

    Beauvais, choeur de la Cathédrale Saint-Pierre

     

    13 mars,germain pilon,renaissance,francois premier,henri ii,saint denis,jean goujonIl y a treize jours, dans l’année, pendant lesquels il ne s’est pas passé grand-choseou bien pour lesquels les rares événements de ces journées ont été traités à une autre occasion (et plusieurs fois pour certains), à d'autres dates, sous une autre "entrée".

    Nous en profiterons donc, dans notre évocation politico/historico/culturelle de notre Histoire, de nos Racines, pour donner un tour plus civilisationnel  à notre balade dans le temps; et nous évoquerons, ces jours-là, des faits plus généraux, qui ne se sont pas produits sur un seul jour (comme une naissance ou une bataille) mais qui recouvrent une période plus longue.

    Ces jours creux seront donc prétexte à autant d'Évocations :  
     1. Essai de bilan des Capétiens, par Michel Mourre (2 février)
     2. Splendeur et décadence : Les diamants de la Couronne... Ou : comment la Troisième République naissante, par haine du passé national, juste après avoir fait démolir les Tuileries (1883) dispersa les Joyaux de la Couronne (1887), amputant ainsi volontairement la France de deux pans majeurs de son Histoire (12 février)
     3. Les deux hauts lieux indissociables de la Monarchie française : la cathédrale Notre-Dame de Reims, cathédrale du Sacre, et la Basilique de Saint-Denis, nécropole royale. I : La cathédrale de Reims et la cérémonie du sacre du roi de France (15 février)
     4. Les deux hauts lieux indissociables de la Monarchie française : la cathédrale Notre-Dame de Reims, cathédrale du Sacre, et la Basilique de Saint-Denis, nécropole royale. II : La basilique de Saint-Denis, nécropole royale (19 février)
     5. Quand Le Nôtre envoyait à la France et au monde le message grandiose du Jardin à la Française (13 mars)
     6. Quand Massalia, la plus ancienne ville de France, rayonnait sur toute la Gaule et, préparant la voie à Rome, inventait avec les Celtes, les bases de ce qui deviendrait, un jour, la France (11 avril)
     7. Quand Louis XIV a fait de Versailles un triple poème : humaniste, politique et chrétien (28 avril)
     8. Les Chambiges, père et fils (Martin et Pierre), constructeurs de cathédrales, élèvent à Beauvais (cathédrale Saint-Pierre) le choeur ogival le plus haut du monde : 46 mètres 77 ! (4 mai)
     9. Quand la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais a reçu, au XIIIème siècle, son extraordinaire vitrail du Miracle de Théophile (28 mai)
     10.  Quand Chenonceau, le Château des Dames, à reçu la visite de Louis XIV, âgé de douze ans, le 14 Juillet 1650 (26 juillet)
     11. Le Mont Saint Michel (11 août)
     12. Quand François premier a lancé le chantier de Chambord (29 septembre)
     13. Quand Léonard de Vinci s'est installé au Clos Lucé (27 octobre)   

     

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    Aujourd'hui : Les Chambiges père et fils (Martin et Pierre), constructeurs de cathédrales, élèvent à Beauvais (Cathédrale Saint Pierre) le choeur ogival le plus haut du monde : 46 mètres 77 ! 

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    Martin Chambiges, père de Pierre, est né vers 1460, à Paris, où il exerçait la profession de maître-maçon.

    Il fut appelé à Sens, afin d'y élever le transept de la cathédrale saint Etienne (ci dessous). En 1497, il fut nommé maistre de l'entreprise et conducteur de la croisée de l'édifice.

    Il revint à Paris en 1499, tout en continuant à superviser de loin les travaux qui continuèrent, à Sens, d'après ses plans.

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    Le 15 octobre 1499, à Paris, le Pont-Neuf s'écroula. Martin Chambige, consulté par les édiles, fut d'avis de reconstruire le pont en pierres de taille, jointes avec de la chaux et du ciment, et reposant sur des fondations faites de cailloux et de pierres dures, alors que d'autres architectes proposaient une construction sur pilotis. Il se trouve être, ainsi, aux origines lointaines de la conception ultra moderne - pour l'époque - de notre actuel Pont neuf (le plus vieux pont de Paris, tout de même, bien que "neuf" !...). Ce sera Henri III qui lancera le projet, et son successeur Henri IV qui l'achèvera (voir l'Éphéméride du 16 mars)...

    En 1506, il alla à Beauvais, où il dirigea les travaux du transept de la cathédrale Saint-Pierre. La même année, il fut consulté à Troyes pour la cathédrale Saint-Pierre-et-Saint-Paul, visita le chantier de Sens toujours en cours et revint à Beauvais.

    En 1520, il entreprit l'édification de la façade du transept sud de la cathédrale Notre-Dame de Senlis (ci dessous). Mais il ne put voir son œuvre totalement terminée. Il mourut le 29 août 1532, et le superbe portail de cette façade fut terminé par son fils Pierre Chambiges en 1538. Sa ressemblance avec le transept de Saint Pierre de Bauvais est frappante.

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    Il ne put voir non plus l'achèvement de la construction du transept de la cathédrale de Beauvais. Après sa mort, le vaste chantier de cette cathédrale se poursuivit cependant suivant ses plans. Il se termina seulement en 1550 par la fin de la construction des voûtes du bras sud du transept.

    Martin Chambiges est inhumé dans la cathédrale de Beauvais.

    Son fils Pierre mourut douze ans à peine après son père, en 1544. On sait qu'il a travaillé à la construction du magnifique Hôtel de ville de Paris, avec le Boccador, mais sans que l'on puisse avec certitude déterminer quelle part lui revient dans ces travaux.

    Le Manuscrit 542 de la Bibliothèque de Boulogne-sur-Mer (6ème liasse) contient ce très intéressant document de 1542, deux ans avant sa mort donc :

    Je, Pierre Chambigez, maistre des oeuvres de massonnerye et pavemens de la ville de Paris, certiffie a Messieurs de ladicte ville que, ce jour d'uy, septiesme jour de juing mil cinq cens quarente deux, me suys transporté sur les esgoutz de la Cousture du Temple, a commencier au coing de la rue des Quatre filx Emond, tirant tout le long desdicts esgoutz jusques au ponceau desdictz esgoutz près l'ostel d'Ardoyse, auquel lieu jé trouvé le pavé tout pourry et usé. Et est grand besoing y faire besongner. Et fault pour y commencer pour ceste foys trois milliers de carreaux neufs. Et tout ce vous certifie estre vray et par moy avoir esté aussy faict. Tesmoin mon seing cy mys les jours et an dessudictz.

    P. CHAMBIGEZ.

    Soit livré lesdictz troys milliers carreau contenuz ci dessus. Faict au bureau l'an et le jour susdictz.

    O. COURTIN.

     

     
    Afin d'approfondir ce vaste sujet, on pourra consulter avec profit les quatre liens suivants :
     
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    I : Site officiel de la cathédrale :

    www.cathedrale-beauvais.fr/

     

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    II : L'histoire mouvementée de la cathédrale, et pourquoi elle n'est pas achevée :

    https://www.patrimoine-histoire.fr/Patrimoine/Beauvais/Beauvais-Saint-Pierre.htm

     

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    III : Quelques photos :

    photoenligne3.free.fr/Oise/Beauvais/Cathedrale/Cathedrale.html

     

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    IV : Notre Évocation du 28 mai :

    Quand la cathédrale Saint-Pierre de Beauvais a reçu, au XIIIème siècle, son extraordinaire vitrail du Miracle de Théophile

    et aussi notre Album : Racines (III) : Le vitrail du Miracle de Théophile

     

     

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    1935 : L'Autoroute A 13 (première autoroute française) déclarée d'utilité publique...
     
     
    À l'époque où Le Havre et Cherbourg constituaient des escales importantes pour les paquebots de luxe, et où il n'existait que très peu de vols commerciaux et touristiques, la France souhaita commencer à rattraper son retard en matière de circulation autoroutière par la réalisation de "l'autoroute de Normandie", reliant Paris à Caen. Cette autoroute permettait aussi de faciliter l'accès aux plages de Normandie à un large public de vacanciers, notamment ceux de la région parisienne...
    Doublement retardé par la Guerre et par le caractère historique et patrimonial du magnifique Parc de Saint-Cloud, qu'il était hors de question de "balafrer" en le traversant à l'air libre, le projet commença donc, d'abord, par la très délicate reconstruction du Pont de Saint-Cloud, pour continuer par Vaucresson et Orgeval; puis, passant au sud de Rouen, à 15 kilomètres environ de son centre-ville, l'autoroute s'étire sur 225 kilomètres, jusqu'à ce qu'elle atteigne son but initial : Caen, et les plages de Normandie, mises quasiment à portée de roue des Parisiens...

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    3 janvier,sainte geneviève,paris,pantheon,attila,gaule,puvis de chavannes,huns,saint etienne du mont,larousse,joffreCette Éphéméride vous a plu ? En cliquant simplement sur le lien suivant, vous pourrez consulter, en permanence :

    la Table des Matières des 366 jours de l'année (avec le 29 février des années bissextiles...),

    l'album L'Aventure France racontée par les cartes (211 photos),

    écouter 59 morceaux de musique,

    et découvrir pourquoi et dans quels buts lafautearousseau vous propose ses Éphémérides  :

     

     

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  • Se battre pour sauver l'Eglise Saint Jacques de Bordeaux !

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    Hier matin, Lundi de Pentecôte, lafautearousseau a relayé - avec grand plaisir et grand intérêt - l'action de nos jeunes amis et camarades bordelais pour sauver l'Eglise Saint Jacques de Bordeaux : Communiqué de l'Action française Bordeaux : Sauvons l'église Saint-Jacques.

    On le sait, lafautearousseau estime de son devoir de relayer tous les jours tout ce qui se fait, dans toute la France, en vue du Bien commun; et se trouve ainsi, en permanence, aux côtés de tous les militants du pays, en donnant le maximum de résonance à leur action, dans la limite, évidemment, de ses moyens et possibilités, que nous travaillons à augmenter sans cesse, afin que l'audience de ces action relayées soit toujours de plus en plus grande...  

    Aujourd'hui, donc, pour aider nos amis bordelais dans leur juste et beau combat pour la défense de notre Patrimoine, de nos Racines, d'une partie de ce qui constitue notre Être profond, lafautearousseau vous propose de mieux connaître (ou, tout simplement, de connaître !...) cette Eglise Saint Jacques, qui se trouve en état de "péril grave et imminent"... :

    1. Signalons d'abord qu'il existe une page facebook du "Collectif 1120" : lafautearousseau vient d' "aimer" cette page et invite tous les amoureux du Patrimoine, ceux qui sont fiers de leurs Racines à en faire autant, et à soutenir toute action qui sera organisée en ce sens :

    collectif « 1120 -Sauvons l’église Saint-Jacques de Bordeaux » 

     

    2. Voici ensuite trois liens qui permettront au lecteur de découvrir l'ampleur et l'urgence du "problème :

    • https://www.persee.fr/doc/bulmo_0007-473x_2015_num_173_1_12254

     

    • https://actu.fr/nouvelle-aquitaine/bordeaux_33063/bordeaux-historien-se-bat-sauver-une-eglise-12e-siecle-transformee-garage-voiture_33635459.html

     

    • https://france3-regions.francetvinfo.fr/nouvelle-aquitaine/gironde/bordeaux/collectif-citoyens-veut-sauver-eglise-saint-jacques-bordeaux-1831386.html

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    lafautearousseau

  • Macron est-il si clairvoyant ? Il est à côté de la plaque et il ne s'en rend pas compte

     

    Par Roland Hureaux

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgC'est, selon son habitude, à une fine analyse que Roland Hureaux se livre ici [Causeur - 16.07]Rappelons simplement qu'il fut l'un des participants au colloque d'Action française du 7 mai 2016, à Paris, « Je suis royaliste, pourquoi pas vous ? »    LFAR  

    229464004.jpgDepuis qu’il a été élu président de la France, il virevolte avec ce qui semble du brio. Ses discours, comme celui qu’il a récemment prononcé devant le Congrès réuni à Versailles, ont du style.

    Beaucoup de Français pensent que notre pays est mieux représenté par lui. Il a, à un degré caricatural, l’assurance bien connue des hauts fonctionnaires français – qui, sur la scène internationale, ne plait pas à tout le monde et ne signifie pas non plus qu’il ait des idées.

    L’OPA magistrale qu’il a réalisée sur la France au printemps 2017 était assurément le signe d’une certaine intelligence. En ce temps de confusion de toutes les valeurs, avoir contourné les règles républicaines fondamentales qui tiennent chez nous les juges éloignés des processus électoraux passe non pour une faute mais pour un exploit : bravo l’artiste, dit-on ! La subversion du clivage gauche-droite qu’il a opérée n’est pas nouvelle mais jamais elle n’avait été poussée aussi loin.

    Un président psychorigide ?

    Macron fait preuve d’une incontestable habileté politicienne. Il est vrai que la bêtise d’une certaine droite, contaminée par les logiques techniciennes, lui facilite la tâche : en lançant des réformes qui plaisent à celle-ci comme celle du code du travail ou de la SNCF ou encore la sélection à l’entrée des universités, il conduit une partie de l’opposition républicaine à l’approuver et, dès lors, les Français à se demander à quoi elle sert.

    Il reste que l’intelligence, la vraie intelligence politique, ce n’est pas de savoir vibrionner au jour le jour ou de gérer sa « com », c’est la capacité à s’adapter au monde tel qu’il est.

    Ses nombreux faux-pas diplomatiques, tant  à l’égard des Etats-Unis que de l’Italie ou des pays du groupe de Višegrad, tout comme le conformisme de ses réformes, amènent à douter que le nouveau président soit vraiment aussi clairvoyant qu’on le dit et qu’il le croit.

    Or sur ce plan, Macron donne, il faut bien le dire, des signes inquiétants de psychorigidité. D’abord, sur l’Europe. Discours après discours, il présente un plan de relance de l’Europe supranationale, d’un idéalisme exalté, sans paraître voir que cela n’intéresse plus personne : ni aucun de nos partenaires, ni personne en France. Le président en est resté  sinon à Jean Monnet, du moins aux années 2000, au temps des grands débats sur la Constitution européenne et il n’a sûrement jamais compris  pourquoi le non l’avait emporté en 2005. Depuis, il y a eu le Brexit qu’il n’a pas avalé non plus ; et il y a l’opposition forcenée du groupe de Višegrad à tout approfondissement : loin de tendre la main à ces vieux pays, amis historiques de la France, il les insulte et se les met à dos. La classe politique allemande, paralysée, s’arc-boute pour empêcher la montée de l’AFD, parti eurocritique. Les Italiens viennent de montrer qu’ils ne veulent pas de l’Europe de Bruxelles : Macron les rappelle à l’ordre avec arrogance, ignorant visiblement combien les Italiens détestent les leçons de morale venues de France – surtout après avoir été contraints d’accueillir seuls près de 800 000 réfugiés.  Irrité de voir que les choses ne vont pas comme il le souhaiterait, il ressort la vieille rengaine que l’Europe n’aurait pas dû être élargie, et va même jusqu’à qualifier de « lèpre » le « populisme » de ceux qui résistent au projet européen. Demain des « vipères lubriques » ? On le dit ouvert mais il refuse le pluralisme, moderne, mais il refuse l’histoire.

    Macron, le dernier des européistes

    L’évolution de l’opinion publique n’est pas le seul signe de l’usure du projet européen : pour maintenir l’euro à flot, la Banque centrale européenne (BCE) poursuit sa fuite en avant inflationniste (c’est le sens du quantitative easing) : jusqu’où ? Le vaisseau Europe fait eau de toute part ; Macron seul ne semble pas s’en apercevoir : est-ce le fait d’un homme éclairé ? Dans la défunte Union soviétique nul doute que Macron aurait été plutôt du côté de Brejnev (ou de Souslov !) que de Gorbatchev.

    Le projet européen de Macron pourrait intéresser l’Allemagne sous un seul angle : la récupération de notre industrie de défense. Après le démantèlement d’Alstom dont il porte largement la responsabilité et au motif de faire l’Europe de la défense, le GIAT (le char Leclerc), la DCN (le Charles de Gaulle) sont en train de passer subrepticement sous pavillon allemand. Aveuglement ou volonté délibérée de laminer la singularité française ? Beaucoup se le demandent.

    Même oubli de l’intérêt national au bénéfice de l’idéologie dans les rapports avec la Russie : si le front ukrainien semble un peu calmé – grâce à Trump plus qu’à Macron -, les sanctions à l’encontre de la Russie que Fillon voulait lever ne sont pas près de l’être et lèsent toujours autant les intérêts de la France. Si les Russes avaient apprécié l’invitation surprise du nouveau président à célébrer la visite du tsar Pierre le Grand à Versailles, par-delà les ronds de jambe, rien n’a changé quant au fond dans la relation franco-russe : les Russes s’en sont certainement aperçus.

    Macron le continuateur

    Les changements à la tête d’un Etat ont toujours servi à corriger la ligne politique d’un pays quand elle était mal engagée, sans que le nouveau président ait à se désavouer. Or elle l’avait été rarement aussi mal qu’en Syrie sous Sarkozy et Hollande : la rupture totale des relations diplomatiques, le soutien constant aux milices djihadistes, les mêmes qui se félicitaient bruyamment des  attentats en France (quand elles  ne les avaient pas organisés), la diabolisation  hystérique et – infantile quand on sait comment se manipule aujourd’hui l’opinion internationale – du gouvernement syrien, tout en constituant une trahison des chrétiens d’Orient, nous ont aliéné inutilement un pays, ancien mandat français, qui avait été au cours des deux dernières décennies un partenaire précieux. Or Bachar a aujourd’hui pratiquement gagné la guerre, les augures du Quai d’Orsay (la « secte » néoconservatrice) qui prédisaient en 2011 sa chute en huit jours  en sont pour leurs frais. Visiblement, Macron reste sur la même ligne que ses prédécesseurs ; au lieu de s’adapter à la nouvelle donne, il laisse son ministre des Affaires étrangères, le médiocre Le Drian, accuser Assad de massacrer son peuple. Des forces spéciales françaises, armées d’hélicoptères,  sont présentes dans le nord de la Syrie, on se demande pour y faire quoi : même Sarkozy et Hollande n’étaient pas allés jusque-là. Alors que Trump retire ses forces du pays, Macron y augmente  les siennes ; prétendant de manière ridicule avoir convaincu Trump de rester, il s’attire un démenti cinglant. Tout aurait pu changer sur ce front et rien ne change. Loin de déplacer les lignes, comme Trump a su le faire à sa manière avec la Corée du Nord, Macron reste sur le même rail.

    Dans les affaires intérieures, beaucoup louent le dynamisme du nouveau président, ses multiples efforts pour faire « bouger la France ». Il donne le vertige par la multiplication des projets de réforme. Mais quelles réformes ? La vérité est que loin d’être originaux, les projets de Macron étaient tous dans les cartons des ministères et ne sont que le prolongement des réformes effectuées au cours des quinze ou vingt dernières années, lesquelles ont si bien réussi à la France comme on sait !

    Au titre de la réforme de la fonction publique, il annonce la rémunération au mérite des fonctionnaires ; sait-il qu’elle a été instaurée dès 2001 par une loi bien connue appelée « Lolf », mise en œuvre par Sarkozy et dont on connait déjà les effets pervers ? Faute de critères de rendement fiables, la porte a été ouverte à l’arbitraire, parfois à la promotion canapé, l’ambiance s’en est trouvée détériorée et le zèle découragé. Les deux piliers de l’Etat que sont le ministère des Finances et la représentation locale de l’Etat ont été gravement désorganisées. Macron veut aller encore plus loin…

    Les Ordonnances travail, auxquelles certains trouvent cependant quelques aspects positifs, sont-elles autre chose qu’une  mise aux normes européenne ?  Comme l’est l’adhésion au Ceta, laquelle intervient au moment où un Jacques de la Rosière, ancien patron du FMI, remet en cause une partie des dogmes libre-échangistes.

    Le spectacle permanent

    La réforme de la SNCF est la transposition mécanique d’un règlement de Bruxelles. Déjà affaiblie par la séparation, économiquement absurde mais imposée par le dogmatisme de la commission, des réseaux et de l’exploitation, la SNCF le sera plus encore. 

    En décembre dernier, le gouvernement s’est réuni au grand complet à Cahors pour marquer son intérêt pour la « France périphérique ». Il n’en est pas sorti une seule idée. Est annoncée, au contraire, la fermeture de milliers d’écoles rurales pour renforcer les ZEP et sans doute celle de nombreuses petites lignes de chemin de fer. L’abaissement de la limitation de vitesse à 80 km à l’heure, va d’abord toucher ces zones.

    La réforme annoncée du bac est dans les cartons du ministère depuis des années. Elle s’inscrit dans la progressive déconstruction du système éducatif : course à la facilité, dilution de la notion de discipline scientifique, notes de gueule.

    Il est vrai que, par exception, l’enseignement primaire semble géré par le ministre Blanquer plus intelligemment que par ses prédécesseurs : il faudrait voir dans ce retour au bon sens l’influence de Brigitte Macron. Dommage qu’on ne la voie pas ailleurs !

    De cette réformite sans imagination, deux lectures. Celle de l’oligarchie économique, médiatique, technocratique, des think tanks libéraux qui tous font chorus : la France a besoin d’être réformée ; tout le monde sait quelles réformes il faut faire. Si on ne les a pas encore faites, c’est que les gouvernements successifs ont manqué de « courage ».

    L’autre lecture se réfère à Guy Debord : la société du spectacle (disons de communication) dans laquelle nous sommes entrés a besoin de s’étourdir de réformes, lesquelles, au point où nous en sommes, ne sauraient faire aller les choses que de mal en pis : « La société du spectacle dans sa phase avancée (…) n’est plus pour l’essentiel réformable. Mais le changement est sa nature même, pour transmuter en pire chaque chose particulière ». Dans cette optique, la réforme est d’abord un produit de communication (de « spectacle »).

    Macron ne comprend pas la France

    Les réformes de type technocratique ne font que suivre les logiques de celles qui les ont précédées et qui sont précisément les causes des problèmes. Avec Macron, nous les voyons à l’œuvre de manière caricaturale. Comment espérer trouver les remèdes aux maux de l’Education nationale dans les cartons d’un ministère qui est le responsable de ces maux ? La technocratie française élabore des  projets de réforme  qui, chacune dans son domaine, suit un schéma simple, voire simpliste, ignorant la  complexité des choses, en général le même depuis quarante ans : regrouper les communes, fusionner les services, étendre le mode de gestion privé, flexibiliser l’emploi, mettre aux normes européennes ou internationales (celles de l’OCDE pour le bac). Face aux résistances, jamais, au grand jamais, leurs initiateurs se demanderont si dans ces résistances, il n’y aurait pas quelque chose de légitime. On se contente d’y voir l’effet de l’archaïsme, de la routine, d’un conservatisme « bien français ». Nul n’imagine que ce pourrait être à la technocratie de s’adapter. Penser qu’il pourrait y avoir  de bonnes et de mauvaises réformes comme il y a de bons et de mauvais remèdes, est une question hors du champ épistémologique de ceux qui nous dirigent, comme dirait Foucault. Réformer est devenu intransitif comme communiquer ou changer. Face à ces blocages, « enfin Macron vint », selon une expression dont on peut penser qu’elle était ironique. Cette fois, ça passe où ça casse.

    Macron, c’est jusqu’à la caricature l’incapacité à critiquer à partir d’une connaissance du terrain (qu’il n’a pas) ou d’idées neuves (qu’il n’a pas non plus) les projets des administrations que la plupart du temps, le gouvernement  avalise. Loin d’apporter la touche du vrai chef (« l’œil du maître ») comme le faisait par exemple un Pompidou, homme supérieurement intelligent, lui, et critique lucide des logiques technocratiques, Macron ne doute pas que les services aient, sur tous les sujets, raison. Comme en politique étrangère, il est sur les rails et il y reste.

    Erreur sur la personne ?

    Tragique malentendu : les Français étaient las d’une classe politique usée, et en réalité d’une technocratie dont les projets étaient avalisés passivement par les politiques. Voulant du nouveau, ils élisent quelqu’un qui ne propose rien d’autre que de donner un coup d’accélérateur aux réformes qu’inspire ladite technocratie.

    Or la France d’aujourd’hui  rencontre des problèmes graves qui, comme jamais jusqu’ici, conditionnent son avenir. Ces problèmes : démographie, désindustrialisation, dépenses publiques excessives, justice et insécurité, déliquescence de l’Education nationale. Il y a là de quoi être inquiet :  Macron, prisonnier des logiques du passé, ne semble armé intellectuellement pour se saisi

  • Culture & Littérature • Alain Finkielkraut : un néo-réac sous la coupole

     

    Par Henri BEC

     

    2015-03-20_155205_bec-village.jpgAlain Finkielkraut a prononcé son discours de réception à l’Académie française (on dit son « remerciement »), où il avait été élu en avril 2014. On se souvient que cette élection avait été accompagnée des cris d’orfraie du petit monde médiatico-bobo, scandalisé de l’élection d’un pareil réactionnaire.

    D’une part elle nous a donné le plaisir d’assister à l’effondrement d’une pensée, et peut-être même d’un système qui ne séduit plus les esprits. Les mouvements de l’histoire sont toujours lents nous a appris Jacques Bainville, ceux de la pensée également. Mais l’Académie s’est une fois de plus honorée de résister au mauvais air du temps.

    D’autre part, le discours prononcé sous la coupole n’en fut pas moins éminent : « Le nationalisme, voilà l’ennemi : telle est la leçon que le nouvel esprit du temps a tirée de l’histoire, et me voici, pour ma part, accusé d’avoir trahi mon glorieux patronyme diasporique en rejoignant les rangs des gardes-frontières et des chantres de l’autochtonie. Mais tout se paie : ma trahison, murmure maintenant la rumeur, trouve à la fois son apothéose et son châtiment dans mon élection au fauteuil de Félicien Marceau. Les moins mal intentionnés eux-mêmes m’attendent au tournant et j’aggraverais mon cas si je décevais maintenant leur attente » .

    Alors il a répondu à leur attente mais il les a déçus.

    La France s’oublie elle-même

    Dans de nombreux ouvrages dont le très controversé L’identité malheureuse, Alain Finkielkraut n’a cessé de déplorer la disparition progressive de notre culture, notre langue, notre littérature, notre religion, nos traditions et tout simplement notre art de vivre, pour en arriver à l’être désincarné dont rêve tout dictateur, notamment le dictateur consumériste américain. Et de regretter que la France « semble glisser doucement dans l’oubli d’elle-même ».

    « Notre héritage, qui ne fait certes pas de nous des êtres supérieurs, mérite d’être préservé, entretenu et transmis aussi bien aux autochtones qu’aux nouveaux arrivants. Reste à savoir, dans un monde qui remplace l’art de lire par l’interconnexion permanente et qui proscrit l’élitisme culturel au nom de l’égalité, s’il est encore possible d’hériter et de transmettre » .

    Fils d’un juif déporté, son remerciement, au terme duquel il devait, selon une belle tradition, faire l’éloge de son prédécesseur, Félicien Marceau, homme de lettres belge, condamné par contumace à 15 ans de travaux forcés pour collaboration avec l’ennemi, condamnation qu’Alain Finkielkraut juge « exorbitante » , était très attendu. « Il n’y a pas de hasard, pensent nos vigilants, et ils se frottent les mains, ils se lèchent les babines, ils se régalent à l’avance de cet édifiant spectacle ».

    Mais il eut été étonnant que Finkielkraut s’abaissât à un jeu malsain.

    Rappelant Richelieu, fondateur de l’Académie, il cite Pierre Gaxotte, l’historien de l’Action française, évoquant Blum : « Comme il nous hait ! Il nous en veut de tout et de rien, de notre ciel qui est bleu, de notre air qui est caressant, il en veut au paysan de marcher en sabots sur la terre française et de ne pas avoir eu d’ancêtres chameliers, errant dans le désert syriaque avec ses copains de Palestine ». Il reprend Simone Weil (la philosophe, pas l’autre) et affirme, comme elle l’avait écrit dans L’enracinement, avoir été étreint par le « patriotisme de compassion » … « non pas donc l’amour de la grandeur ou la fierté du pacte séculaire que la France aurait noué avec la liberté du monde, mais la tendresse pour une chose belle, précieuse, fragile et périssable. J’ai découvert que j’aimais la France le jour où j’ai pris conscience qu’elle aussi était mortelle, et que son « après » n’avait rien d’attrayant » .

    L’hommage à Félicien Marceau

    Puis c’est tout en nuances qu’il analyse l’évolution intellectuelle de Louis Carette, le véritable nom de Félicien Marceau.

    Celui-ci occupait le poste de chef de section des actualités au sein de Radio-Bruxelles, placé sous le contrôle direct de l’occupant. Lorsque la connaissance des mesures prises contre les juifs commence à se répandre, il écrit  « Je puis concevoir la dureté. Je suis fermé à la démence. Je résolus de donner ma démission » .

    « Ce geste ne lui est pas facile » commente Finkielkraut. « Deux hontes se disputent alors son âme : la honte en restant de collaborer avec un pouvoir criminel ; la honte, en prenant congé de laisser tomber ses collègues et de manquer ainsi aux lois non écrites de la camaraderie » . Il explique longuement sa démarche, « révulsé par la guerre immonde qui suscite tout ce qu’il y a d’immonde dans le cœur déjà immonde des braillards » et rappelle que De Gaulle lui a accordé la nationalité française en 1959 et que Maurice Schumann a parrainé sa candidature à l’Académie française.

    Son discours stigmatise tous ceux qui, sans nuance mélangent les époques et les hommes pour ne juger qu’à l’aune d’un moment : « Aux ravages de l’analogie, s’ajoutent les méfaits de la simplification. Plus le temps passe, plus ce que cette époque avait d’incertain et de quotidien devient inintelligible. Rien ne reste de la zone grise, la mémoire dissipe le brouillard dans lequel vivaient les hommes, le roman national qui aime la clarté en toutes choses ne retient que les héros et les salauds, les chevaliers blancs et les âmes noires » …

    … « Car les hommes prennent pour l’être vrai le système formé par la rumeur, les préjugés, les lieux communs, les expressions toutes faites qui composent l’esprit du temps. Cartésiens et fiers de l’être, ils ont le cogito pour credo. « Je pense, donc je suis » disent-ils alors que, le plus souvent, au lieu de penser, ils suivent « Les démocrates, les modernes que nous sommes, prétendent n’obéir qu’au commandement de leur propre raison, mais ils se soumettent en réalité aux décrets de l’opinion commune ».

    Et de déclarer solennellement sous cette coupole, devant les représentants de l’intelligence et de la culture française, protecteurs de la langue : « Je ne me sens pas représenté mais trahi et même menacé par les justiciers présomptueux qui peuplent la scène intellectuelle » …

    Il analyse enfin longuement l’œuvre littéraire de Félicien Marceau : « Félicien Marceau appartient à cette période bénie de notre histoire littéraire, où les frontières entre les genres n’étaient pas encore étanches. Les auteurs les plus doués circulaient librement d’une forme à l’autre et savaient être, avec un égal bonheur, romanciers, essayistes, dramaturges« .

    Contre le prêt-à-penser

    Sa conclusion résume, dans un magnifique raccourci, les pensées distillées quotidiennement par les penseurs-censeurs enfermés dans leurs certitudes, leurs caricatures et finalement leurs erreurs, grands prêtres satisfaits du penser correct :

    « C’est la mémoire devenue doxa, c’est la mémoire moutonnière, c’est la mémoire dogmatique et automatique des poses avantageuses, c’est la mémoire de l’estrade, c’est la mémoire revue, corrigée et recrachée par le Système. Ses adeptes si nombreux et si bruyants ne méditent pas la catastrophe, ils récitent leur catéchisme. Ils s’indignent de ce dont on s’indigne, ils se souviennent comme on se souvient » .

    La place manque ici pour évoquer la magnifique réponse de Pierre Nora. Le directeur des Débats a rendu un hommage appuyé à Alain Finkielkraut après le départ de quelques grincheux. Dans Marianne (oui, oui Marianne !) Laurent Nunez se demande si ces « idiots » (sic) ont bien tout compris.

    Il entretient avec le nouvel académicien, dit-il, « une amitié distante » faite de « tout ce qui nous rapproche et nous réunit : une sensibilité attentive au contemporain, un judaïsme de génération et d’enracinement décalé, un souci de l’école et de la transmission, un rapport intense à la France, à sa culture, à sa langue, à son histoire. »

    Il formule le même constat sur « la désintégration de l’ensemble national, historique et social et même sur le naufrage d’une culture dans laquelle nous avons tous les deux grandi » .

    Mais : « À mon sens, le mal vient de plus loin, de la transformation douloureuse d’un type de nation à un autre que tout mon travail d’historien a cherché à analyser. Ses causes sont multiples et l’immigration me paraît avoir joué surtout un rôle d’accélérateur, de révélateur et de bouc émissaire. En un sens, je suis, en historien, encore plus pessimiste que vous. L’identité nationale, vous disais-je, serait peut-être aussi malheureuse s’il n’y avait pas un seul immigré, car le problème principal de la France ne me paraissait pas la puissance de l’Islam, mais la faiblesse de la République » .

    Et pour finir : « L’Académie française représente, sachez-le, le conservatoire et le condensé de tout ce qui vous tient le plus à cœur : une tradition historique vieille de près de quatre siècles, la défense de la langue dans son bon usage, le respect de la diversité des personnes dans l’unité d’un esprit de famille et le maintien, par-delà l’abîme de nos différences, d’une éternelle courtoisie. La Compagnie vous a ouvert les bras, vous allez connaître avec elle ce que c’est qu’une identité heureuse » .

    Déception bien sûr de ceux qui attendaient une condamnation sans appel, sinon une exécution, de Félicien Marceau d’abord, d’Alain Finkielkraut ensuite. Aussitôt les écrans et les radios se sont fermés, les patrons de la pensée manipulée sont partis pratiquer leur terrorisme intellectuel sur une autre victime, la discrétion s’est abattue sur cette brillante entrée à l’Académie où, faut-il le rappeler, la famille d’Orléans a son siège attitré sous la coupole. Ce fut, pour l’occasion, une fille de feu le comte de Paris qu’une limousine noire aux vitres teintées a amenée jusqu’à la cour intérieure pour respecter cette règle multiséculaire. Il est plaisant de constater que l’Académie n’entend pas rompre le fil de l’histoire. 

    Politique magazine

  • L'Album Mistral revu, corrigé, augmenté....

            Le 9 février dernier - jour anniversaire de la naissance et de la mort de Jacques Bainville, nous avons fait une sorte de parenthèse, sur lafautearousseau, avec une "journée Bainville".

            Ahjourd'hui, 29 février, nous ferons un peu la même chose, mais en consacrant la "journée" à Frédéric Mistral : le 29 février, c'est en effet le jour où, en 1904, Mistral a reçu le Prix Nobel de Littérature, premier et seul français à l'avoir reçu pour une oeuvre écrite en langue régionale.

             Cette année bissextile était la bonne occasion pour enrichir notre Album Mistral comme nous l'annoncions jeudi dernier : le travail est achevé, douze nouvelles photos ont été ajoutées, et "légendées", - l'Album passe donc de 69 à 81 photos - et deux ont été modifiées et "enrichies"...

             1. Les deux photos modifiées sont :

    * celle de "Mistral à 29 ans", pour laquelle nous n'avions pas, jusqu'à présent la certitude de la date. Elle est d'Étienne Carjat, et date du premier voyage de Mistral à Paris pour la publication de "Miréio".

    * et celle sur "la foi", enrichie d'un plaque contenant de très beaux vers sur "les purs", qui, "blancs comme lys", échapperont - grâce à la mort, qui est la vie - à la méchanceté du monde, "où les bons sont sans cesse lapidés"... 

             2. Les douze nouvellles représentent cinq photos de Mistral, seul ou en groupe, dont le premier portrait/dessin connu de lui; son acte de décès; le buste de Mireille imaginée par le sculpteur Brouchier; la plaque en l'honneur de Gérard Tenque, apposée par Mistral sur la Mairie de Martigues, le 11 août 1891; une vue de Toulon, avec quelques vers de Calendal, parlant de cette ville où s'arment et d'où s'élancent les grands navires du roi.....

                 Et, surtout, deux photos accompagnant deux très beaux textes de Jacques Bainville, publiés dans l'Action française juste après la mort du poète, les 30 mars et 7 mai 1914 (Mistral est mort le 25 mars 1914); les deux textes, pas très longs, mais très beaux et très émouvants, sont retranscrits en entier....

              Les Albums, sur Hautetfort, peuvent contenir 200 photos chacun. Voici donc une nouvelle mouture du précédent, en attendant, pourquoi pas, de nouveaux enrichissements futurs..... 

                 Cliquez sur le lien ou sur l'image....

    mistral 

    Maîtres et témoins...(I): Frédéric Mistral.