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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Éphéméride du 18 mars

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    1871: Début de la Commune de Paris. De Georges Bernanos  (à propos du "Parti républicain") : "Lorsque...ils se trouvèrent face à face, devant les barricades de la Commune, avec ce même peuple qu’une prodigieuse mise en scène avait fini par prendre aux entrailles, ils le rafraîchirent avec du plomb".  

     

     

     

    1314 : Supplice de Jacques de Molay  

          

    Vingt-deuxième et dernier Grand Maître de l'Ordre du Temple (fondé par Hugues de Payns, voir l'Éphéméride du 13 janvier) Jacques de Molay est brûlé vif avec ses compagnons à Paris, sur l'île aux Juifs, plus tard rattaché à l'Île de la Cité (lors de la construction du Pont neuf).

    7 ans auparavant, le 13 octobre 1307, l'arrestation générale des Templiers avait été menée, sur ordre du roi, dans tout le Royaume de France : ce fut l'opération de police la plus importante jamais réalisée jusqu'alors (voir l'Éphéméride du 13 octobre). 

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    1656 : Institution de la Madunaccia, fête patronale d'Ajaccio

     

    Cette fête est née en 1656, à l'époque où plusieurs régions de l'Italie sont touchés par la peste, notamment la ville de Gênes. Le Conseil des Anciens décide alors de mettre la ville d'Ajaccio sous la protection de la vierge miraculeuse de Savone, Notre Dame de la Miséricorde.

    C'est le 16 novembre de cette année que la Magnifica Communità et le Conseil des Anciens, réunis dans la salle del publico palazzo, proclament la Vierge de la Miséricorde patronne de la ville et prennent l'engagement perpétuel de fêter le 18 mars de chaque année : c'est le vœu des "Magnifiques Anciens".

    Ils font édifier une chapelle de Notre dame de la Miséricorde dans la cathédrale d'Ajaccio.
    Depuis, les solennités débutent le soir du 17 mars par les prières traditionnelles devant la statue de Notre dame de la miséricorde située sur la Place des Palmiers. Et, le 18 mars, le Conseil municipal se rend en cortège à la cathédrale afin d'assister à la grand messe. L'après midi, la procession fait le tour de la ville et  la statue de Notre dame de la miséricorde est suivie de la foule.

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     http://www.ajaccio.fr/Le-Voeux-des-Magnifiques-Anciens_a138.html

     

     

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    1662 : Premier Transport en commun

     

    Le principe en a été imaginé par Blaise Pascal et Artus Gouffier, duc de Roannes : les "carrosses à cinq sols".

    Jusqu'à cette époque, des coches circulent entre Paris et la province, mais dans la ville, seules existent les voitures de louage, très coûteuses. Les nouveaux "carrosses à cinq sols", nommés ainsi d'après le prix de la place, rouleront sur des itinéraires fixes, selon des horaires définis, qu'il y ait ou non des voyageurs, et pour ce prix de cinq sols, modique à l'époque.

    Pour commencer, sept carrosses publics sont mis en service entre la Porte Saint-Antoine et le Luxembourg.

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    Contrat des Carrosses à cinq sols. Signature: 1662
     
     

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    1871 : Début de la Commune de Paris

     

             

    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XXI, La Troisième République

     

    18 mars,jacques de molay,templiers,philippe le bel,paris,pascal,commune de paris,bainville,bismarck,thiers,communards,versaillais,louise michel"...Parmi les conditions que Bismarck (ci contre) avait posées, il en était une qui était grave, et c'était la seule qui ne lui rapportât rien. Il avait exigé pour les troupes allemandes une entrée solennelle dans Paris. Rien n'était plus propre à surexciter les Parisiens, après les souffrances et l'énervement du siège, dans le trouble dont était frappée la vie de cette immense cité. L'explosion révolutionnaire qui s'y préparait était mêlée de beaucoup d'éléments. L'humiliation du défilé, bien que limité aux Champs-Élysées et d'une durée de quelques heures seulement, compta parmi les causes de la Commune. Presque tous les députés de Paris avaient voté contre la paix. Paris était pour la République, pour la guerre révolutionnaire. Paris était hostile à cette Assemblée de "ruraux" dont les sentiments conservateurs et pacifistes étaient si différents des siens. Les traditions de 1793, les souvenirs de 1830 et de 1848 n'avaient pas disparu : les débuts de Delescluze, un des chefs de la Commune, dataient des journées de Juillet.

    La Révolution "patriote" s'associait d'ailleurs bizarrement à l'Internationale socialiste, la vieille conception jacobine de la Commune à des idées de fédéralisme communal fort éloignées de la République une et indivisible. Le fonds général, c'était l'esprit d'émeute dans une population qu'on avait armée pour le siège et qui avait gardé ses armes, parce que le gouvernement n'avait eu ni la volonté ni la force de les lui enlever.

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    Le déroulement chronologique de la Semaine sanglante...
     
     
     

    L'insurrection que l'on voyait venir commença le 18 mars lorsque l'ordre eut été donné de reprendre les canons de la garde nationale. Mais une autre circonstance s'était produite et elle donne à ces événements une curieuse ressemblance avec ceux de la Révolution. L'Assemblée, d'abord réunie à Bordeaux, avait décidé de siéger, non dans la capitale dont l'agitation était redoutée, mais à Versailles, comme les états généraux de 1789. On avait même proposé Bourges ou Fontainebleau.

    Cette marque de méfiance fut interprétée à Paris comme l'annonce d'une restauration ou d'un coup d'État. Une grande partie des gens paisibles avait déjà quitté la ville, remplie d'une masse oisive et armée où affluaient aussi des aventuriers de toute sorte. 18 mars,jacques de molay,templiers,philippe le bel,paris,pascal,commune de paris,bainville,bismarck,thiers,communards,versaillais,louise michelQuant aux forces régulières, il était inutile de compter sur elles pour maintenir l'ordre. Elles existaient à peine et leur esprit était mauvais : celles qui furent envoyées à Montmartre pour reprendre les canons (ci contre ) fraternisèrent avec la foule et abandonnèrent le général Lecomte, fusillé quelques heures plus tard avec un ancien général de la garde nationale, Clément Thomas. Alors éclata ce qui couvait depuis longtemps. Après quelques jours d'incertitude et de confusion, l'insurrection prit forme par la création d'un gouvernement de la Commune qui rompit avec celui de Versailles. Ce n'était plus une émeute. C'était la guerre civile et plus grave qu'aux journées de Juin.

    La Commune a singulièrement frappé les esprits. Elle a laissé une horreur profonde. C'est elle cependant qui a consolidé le régime républicain, d'abord, comme nous l'avons déjà dit, parce que la République se montra capable de rétablir l'ordre, ensuite parce que, dès les premiers symptômes de l'insurrection, qui avaient paru également dans quelques grandes villes, Thiers avait cessé de ménager la droite, s'étant convaincu que la République était nécessaire pour calmer les esprits. Tel était le vrai sens de son mot : "La République est le régime qui nous divise le moins."

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    Adolphe Thiers photographié par Nadar 

     

    En attendant, il fallait battre les insurgés. Thiers, s'inspirant des leçons de l'histoire et de l'expérience de la réaction européenne en 1848, notamment de la méthode employée à Vienne par le général Windischgraetz, avait résolu de livrer Paris aux révolutionnaires pour les y enfermer et les y écraser ensuite. Ce plan réussit, parce que l'insurrection avorta dans les autres grandes villes et parce que la France voulut la répression et la soutint. Il y fallut deux mois pendant lesquels Paris connut une nouvelle Terreur par l'exécution ou le massacre des otages, au nombre desquels se trouva l'archevêque de Paris. Le 21 mai seulement, après un véritable siège, les Versaillais entrèrent dans la capitale. Pendant une semaine encore, la semaine sanglante, les fédérés, les communards furent refoulés de quartier en quartier, tandis qu'ils allumaient des incendies pour arrêter les soldats, brûlaient les Tuileries (ci dessous), l'Hôtel de Ville, laissant croire que la révolution détruirait Paris plutôt que de se rendre. Dans les deux camps, l'acharnement fut extrême.

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    Voir notre Éphéméride du 17 mai, sur la terrible prédiction de Louise Michel : "Paris sera à nous, ou n'existera plus !..."; mais aussi l'Éphéméride du 13 décembre, où l'on rend hommage à l'héroïsme de Martian de Bernardy et de tous ceux qui, avec lui, sauvèrent les collections du Louvre de la folie barbare des révolutionnaires...

     

     

    La rigueur de cette répression n'avait jamais été égalée. Il y eut dix-sept mille morts, des exécutions sommaires, plus de quarante mille arrestations. Les conseils de guerre prononcèrent des condamnations jusqu'en 1875. Quelques chefs de la Commune furent exécutés, d'autres déportés, parmi lesquels Rochefort. Et, loin de nuire à la République, cette sévérité la consolida. Elle apparut comme un régime à poigne, un régime d'autorité, qui avait renversé la règle de 1789, de 1830, de 1848, qui n'avait pas admis que Paris imposât une révolution à la France..."

     

     

    Alors, que penser de "La Commune" ?...

     

    Pour Léon Daudet, "La Commune" ? : "une vaste machination voulue ?"

     
  • Au cinéma : Gran Turismo, par Guilhem de Tarlé

    Gran Turismo - film 2023 - AlloCiné

     

    A l’affiche :  Gran Turismo, une production américaine de Neill Blomkamp avec Archie Madekwe (Jann Mardenborough) et David Harbour (Jack Salter).

    Les films d’action ne sont pas ma tasse de thé (ni mon « energizeer »), mais j’ai été attiré par la bande-annonce «d’après une histoire vraie », et j’ai un bon souvenir du Le Mans 66 (2019) qui racontait la lutte de Ford contre Ferrari pour mettre fin au règne des Italiens sur la course française.

    Gran Turismo… Je ne connaissais même pas ce nom dont Wikipédia dit qu’il s’agit d’ une « série de jeux vidéo de course automobile conçue par un studio japonais sur les consoles de la gamme PlayStation »… un univers qui m’est étranger… je ne sais pas ce qu’est un jeu vidéo ni une « PlayStation », mais je comprends à lire cela que l’on est en présence d’une réalisation à la Barbie qui fait la promotion, la « pub », d’une entreprise commerciale de jeux…

    Oui, mais « pas que », comme on dit maintenant, puisque ce long-métrage raconte précisément « l’histoire vraie » de l’anglais Jann Mardenborough, identifié par l’entreprise comme l’un des meilleurs joueurs, à telle enseigne qu’elle le forme à la « GT Academy » pour en faire un vrai pilote de vraies voitures de course, jusqu’à devenir un champion !

    Le profane que je suis aurait aimé que le réalisateur insiste davantage sur « l’avant », l’apprentissage du « gamer » (pour reprendre le franglais de la VF), qui m’aurait permis, en quelque sorte, de jouer moi-même à ce jeu vidéo. On assiste néanmoins à une histoire trépidante, comme dans le cockpit, que je recommande à mes petits-fils. On y voit en sus – trophée sur le podium – une magnifique et émouvante cérémonie d’ouverture des 24H du Mans… dont je me rends compte que notre époque écolo-anti-voitures a bien peu célébré le centenaire, en juin dernier… mais c’est vrai que ces gens-là ne s’intéressent aux automobilistes que comme « vaches à lait ».

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  • Macron, Villiers et le piège des 3%

     

    Par Jean-Michel Quatrepoint

    Patriotisme économique et patriotisme tout court commandent à ceux qui s'en réclament, dont nous, dont les royalistes, de suivre avec attention, comme nous l'avons fait souvent ici, les publications de Jean-Michel Quatrepoint, journaliste économique lucide, informé et ... patriote. Il revient, dans cette tribune [Figarovox, 21.07] sur la crise entre Emmanuel Macron et les armées mais, surtout, sur l'avenir de nos armées et de notre industrie, notamment de Défense, mises à mal par une impossible équation budgétaire . LFAR

     

    4163199303.jpgLe général Pierre de Villiers est tombé au champ d'honneur… des 3 %. Ce trop fameux critère de Maastricht, inventé il y a plus de trente ans par la technocratie française, est la cause du « clash » avec Emmanuel Macron. Ce dernier est prisonnier de ses engagements vis-à-vis de l'Allemagne et de Bruxelles, dont il a fait la pierre angulaire de sa stratégie. Pour relancer le couple franco-allemand, redonner à la France une place éminente, il estime qu'il n'y a pas d'autre solution que d'obéir aux dogmes : à commencer par les 3 % de déficit budgétaire et la réforme du marché du travail. C'est le prix à payer, estime t-il pour se faire à nouveau respecter par les Allemands. « En même temps », le président doit respecter les promesses faites en matière de fiscalité du capital (réforme de l'ISF, flat tax de 30% sur les revenus de capitaux mobiliers).

    Un instant, son gouvernement, face à une équation budgétaire impossible, a été tenté de repousser ses promesses. Les milieux d'affaires ayant vivement réagi, Emmanuel Macron a réaffirmé que son programme de baisses d'impôts ciblées seraient tenues. Dès lors, face à un budget 2017 qui - ce que chacun savait - dérapait, Emmanuel Macron n'avait plus qu'une option: sabrer dans les dépenses publiques et mettre les collectivités territoriales à la dette. C'était, à vrai dire, ce que l'on attendait de lui à Bruxelles et à Berlin. Mais pas dans les grands ministères régaliens. À commencer par les Armées, qui ont un autre agenda, avec également un chiffre: 2% du PIB pour le budget de la Défense. Un objectif qui correspond aux règles de l'OTAN et qui doit s'appliquer à tous les pays européens.

    Pour comprendre ce qui se joue, il faut faire un bref retour en arrière. En 1995, les militaires ont obtenu de Jacques Chirac la fin du service militaire et la professionnalisation des Armées. Avec, du moins l'espérait-il, une double retombée. D'une part une amélioration des soldes et des conditions de vie. De l'autre, une modernisation des équipements. C'était sans compter sur Bercy, qui voyait dans le budget de la Défense une variable d'ajustement. Ainsi, chaque année, au nom de la lutte contre les déficits, on rognait allègrement les dépenses d'équipement. Ce qui ne faisait qu'en accroître, in fine, le coût. C'est ainsi que l'armée française s'est peu à peu paupérisée, comme la police, la justice et les affaires étrangères.

    Sous le quinquennat de François Hollande, le rapport de forces avait quelque peu changé : lutte antiterroriste et opérations extérieures obligent ! Jean-Yves Le Drian et son très puissant directeur de cabinet Cédric Lewandoski gagnaient la plupart des arbitrages. D'autant que le ministre se révélait un remarquable VRP pour les industriels de la Défense. La jeune technostructure de Bercy rongeait son frein. En attendant de prendre sa revanche. L'élection d'Emmanuel Macron allait lui en donner l'occasion.

    Pierre de Villiers, lui, au contact direct des troupes, connaissait parfaitement l'état d'obsolescence d'une partie des équipements. Au-delà des forces spéciales et des quelque Rafales qui interviennent sur les théâtres extérieurs, l'Armée manque de tout. Les hommes sont épuisés par l'opération Sentinelle. À l'automne, quand la campagne présidentielle a démarré, le chef d'État-major militait pour porter le budget de la Défense à 2% dès 2018. Puis il avait repoussé les délais à 2022. Ce que tous les grands candidats à l'élection présidentielle avaient repris à leur compte. À l'exception d'Emmanuel Macron qui avait déjà fixé à 2025 l'échéance. En 2016, nous étions à 1,78%. Ce pourcentage va baisser en 2017. Pour tomber avec les dernières économies réclamées (850 millions) à moins de 1,75%.

    Certes, Emmanuel Macron a promis qu'en 2018 les Armées seraient le seul budget en augmentation et qu'il atteindrait 34,02 milliards contre 32,5 en 2017. En réalité, ce ne sera qu'un rattrapage et la montée en puissance pour atteindre les 2% en 2025 est sujette à caution. Pour les Armées, le compte n'est pas bon, car les dépenses d'équipement sont considérables si l'on veut maintenir la France dans le peloton de tête des grandes nations militaires. À un moment où bien des pays réarment. À partir de 2020, la modernisation de la force de frappe va absorber 6 milliards d'euros au minimum par an, contre 3,5 actuellement. Il faut d'urgence lancer le successeur du Charles de Gaulle, l'idéal étant d'avoir enfin deux porte-avions, afin qu'il y en ait toujours un d'opérationnel. Les chars, véhicules blindés arrivent en bout de course. Notre flotte aérienne se rétrécit. En matière de cyber défense ou de drones, nous avons beaucoup à faire.

    Voilà pourquoi la décision d'Emmanuel Macron de sabrer dans les dépenses d'équipement, avec une phrase sibylline, qui semblait reprocher au chef d'État-major d'être trop à l'écoute des industriels de la Défense, est inquiétante. Y a-t-il un agenda caché dans tout cela ? Après avoir laissé tomber, depuis un quart de siècle, des pans entiers de l'industrie, s'apprête-t-on à liquider, sous couvert de coopération européenne, nos industries de défense ? L'Allemagne ne cache plus ses ambitions dans ce domaine. D'ores et déjà, son budget de la Défense dépasse celui de la France. Il atteint, cette année, 37 milliards, dont 11,1 milliards pour les seuls équipements. Une Allemagne qui n'a pas la charge de la dissuasion nucléaire, ni des opérations extérieures. En 2020, ce budget atteindra 39 milliards. Cette montée en puissance permet aux industriels allemands de se positionner sur leurs secteurs traditionnels (sous-marins, chars), mais aussi sur des créneaux qu'ils avaient délaissés jusqu'alors. Avec des succès à l'exportation surprenants. C'est un fusil allemand qui va désormais équiper les armées françaises !

    Le prochain scénario que l'on va nous communiquer, nous vendre est celui de l'indispensable coopération franco-allemande en matière de défense. Ce fut l'objet d'un conseil franco-allemand à Paris, à la veille du 14 juillet, avec l'annonce du projet d'un futur avion de combat commun, d'un programme sur la cyber guerre, sur les drones, les avions de transport, etc. Puisque nous n'avons plus les moyens financiers, il nous faut donc partager les coûts avec ceux qui ont l'argent. Ce que l'on n'a peut-être pas compris à Paris, c'est qu'à terme c'est un marché de dupes. Le même que celui que nous avons fait lors de la création d'EADS. La France a perdu le pouvoir au sein d'Airbus, en partie par sa faute. Les Allemands ont méthodiquement grignoté, récupéré les parties les plus juteuses. Ce sont eux qui règnent sur les activités de défense du groupe. Ils fabriquent l'Eurofighter, un vieil avion dépassé concurrent du Rafale. Ils ont donc besoin d'un successeur et du savoir-faire des Français. Attention à ce que ce futur avion européen ne soit pas le moyen de nous phagocyter. L'Allemagne estime que tout ce qui relève de l'industrie lui revient. Et on peut se demander si notre jeune président, dont les yeux brillent surtout pour les start-up, ne pense pas au fond de lui-même que l'avenir de notre pays ne passait plus par l'industrie, quelle qu'elle soit. Le piège des 3% se referme donc sur nous et sur ce qui restait encore de l'excellence industrielle française : les industries de défense. 

    « Après avoir laissé tomber, depuis un quart de siècle, des pans entiers de l'industrie, s'apprête-t-on à liquider, sous couvert de coopération européenne, nos industries de défense ? »

    Jean-Michel Quatrepoint

    Jean-Michel Quatrepoint est journaliste économique. Il a travaillé entre autres au Monde, à La Tribune et au Nouvel Économiste. Il a écrit de nombreux ouvrages, dont La crise globale en 2008 qui annonçait la crise financière à venir. Il est membre du Comité Orwell. Dans son livre, Le Choc des empires. États-Unis, Chine, Allemagne: qui dominera l'économie-monde? (Le Débat, Gallimard, 2014), il analyse la guerre économique que se livrent les trois grands empires qui règnent en maîtres sur la mondialisation. Son dernier livre, Alstom, scandale d'État - dernière liquidation de l'industrie française, est paru en septembre 2015 aux éditions Fayard.

  • Lu sur le Blog de la FRP : Réunion de rentrée de la Fédération Royaliste Provençale : Arles, puis Fontvieille, samedi 24

    Samedi 24 : réunion de rentrée FRP...

           .....On y fera et on y parlera d'un tas de choses;

            Entre autre, devant le portail de Saint Trophime, on récitera La Coumunioun di sant, de Mistral. Ce superbe poème met en scène, en effet, si l'on peut dire, les quatre saints dont les quatre statues ornent le portail de la façade (Jean,Luc, Trophime et Honnorat), et qui s'en vont, dit le poème, aux Alyscamps voisins pour... mais attendez le 24, vous le saurez à ce moment-là, si vous ne le savez déjà.

            Les Racines, l'identité (être identitaire...) en effet, cela n'a de sens que si l'on connaît ses racines; si on les fréquente; si on les vit et qu'on en vit, pour paraphraser Guitry....

     

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                       REUNION DE RENTREE FRP DU 24.09.2011.pdf

                       BULLETIN REPONSE.pdf

            Vous le savez, on dévoilera au cours de cet après-midi en deux temps, le programme général de l'année, du moins pour les choses prévisibles. Évidemment, on réagira en cours d'année à tout évènement inattendu (comme on a réagi à l'affaire Strauss-Kahn); mais tout ce qui est d'ores et déjà prévisible et organisable sera expliqué ce jour-là : les Cafés politiques d'Aix (9 dans l'année); les quatre Cafés/conférences d'ores et déjà prévues pour Toulon; les 9 Cafés de Marseille (avec des thèmes évidemment d'actualité : la théorie du Genre, les Présidentielles, la Crise, l'Europe, le communautarisme...); bien sûr le 21 janvier et Jeanne d'Arc (pour laquelle plusieurs hypothèses sont envisagées...)....

            L'année 2011/2012 sera, évidemment, dominée par la Présidentielle. Mais il y aura aussi le cinquantième anniversaire de notre départ d'Algérie et, même, les Jeux Olympiques ! Pourtant, il faudra faire un effort spécial pour parler encore plus de Maurras, puisque 2012 sera aussi le soixantième anniversaire de sa mort : à ce sujet, "nous avons en tête une affaire..." comme on le chante dans Carmen, et ce qui est sûr c'est que nous ferons des  choses marquantes, mais... un peu de patience.

            Enfin, 2012 ce sera aussi la dixième annnée des retrouvailles entre les Princes et les royalistes, concrétisées par la venue au Rassemblement royaliste des Baux du Prince Jean - alors célibataire - et de son frère Eudes.

            C'est donc une année riche en symboles qui va s'ouvrir, et il va nous falloir non seulement poursuivre mais aussi amplifier nos efforts, en redoubler, afin d'en retirer toutes les promesses qu'elle annonce...    

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Les événements qui secouent le Burkina Faso (autrefois Haute-Volta) prouvent une fois de plus, après tant dautres du même genre, que lAfrique noire nen finit pas de se chercher. Quand elles ne sont pas tributaires dune décolonisation bâclée et peu soucieuse des réalités ethniques, voire géographiques, les « nations » africaines peinent à trouver une stabilité politique faisant consensus. On nen finirait pas d’égrener la litanie des conflits, coups dEtat, révolutions, etc. qui déstabilisent et ensanglantent le continent depuis un demi-siècle. Il serait pourtant vain et prétentieux dadopter la posture paternaliste du donneur de leçons : les pays africains, notamment les pays dits « francophones », existent bel et bien et, selon une tradition que rien ne saurait remettre en cause, la France se doit de traiter avec les Etats. 

Il y a quelques années, M. Guaino, par la voix de M. Sarkozy, délivrait à Dakar un message sans doute maladroit puisque mal compris. Il est de toute façon inutile et certainement contre-productif de reprocher aux gens d’être ce quils sont. Les Africains sont dans lHistoire, autant que nous, mais selon leur personnalité propre. Et cest avec eux, tels quils sont, que lon doit traiter si lon veut resserrer ou (re)nouer des liens solides - et profitables aux deux parties comme en témoignent par exemple les diverses interventions de nos troupes sur le sol africain. 

La France dispose encore datouts-maîtres dans la région. Dabord sa langue, langue officielle de la quasi-totalité de ses ex-colonies, ce qui assure à cette « communauté » une assise linguistique et culturelle incontestée. Ensuite une implantation, encore bien réelle, dans des secteurs aussi variés que le commerce, l’économie, la médecine ou lenseignement. Et encore, une présence demandée dans les domaines régaliens que sont la monnaie (zone franc C.F.A.) et la Défense (bases militaires françaises). 

De toute façon, nous navons pas vraiment le choix. Linfluence de la France en Europe ne cesse de diminuer à proportion de l’élargissement de lUnion et de laccroissement progressif des pouvoirs supra-nationaux. Son effacement, par manque de moyens, de lAsie et du Pacifique est notoire - tout comme son absence du continent américain. Ne lui reste véritablement que lAfrique pour asseoir ses prétentions à demeurer une puissance internationale.  

En 1958, la « Communauté française » sest substituée à « lUnion française ». Mais les déclarations dindépendance de 1960 ont vite eu raison de ce qui n’était quun prête-nom. Cependant, un « commonwealth à la française » aurait peut-être permis d’éviter une relation calamiteuse fondée sur un mélange détonant de « Françafrique » au tropisme semi-maffieux et didéologique approche « droits-de-lhommiste ». Oui, il est grand temps de redonner vie à un projet véritablement communautaire qui sinscrirait dans une vision stratégique à long terme. Et de retrouver ainsi lami africain.  ♦

  • Feuilleton : ”Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu”... : Léon Daudet ! (234)

     

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     (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : Léon Daudet vu par : Thierry Maulnier...

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    ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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    Sur cette photo, prise au théâtre, Thierry Maulnier est à gauche, parlant avec André Malraux, à droite...

     

    De "L'Action française racontée par elle-même" d'Albert Marty, pages 389/390/391 :

    "..."L'Action française" du 9 juillet 1942 contenait ce témoignage de Thierry Maulnier :
    "Il parlait comme on voudrait écrire, avec des illuminations saisissantes sur les hommes et les choses, des formules si fortes et si soudaines qu'on pouvait les dire inspirées.
    Il écrivait comme il parlait, avec l'abondance de la conversation, mais aussi la rapidité, les digressions, les reprises, la vivacité familière, une sorte de négligence seigneuriale.
    Par hasard, je l'entendis un jour échanger quelques mots avec quelque personnage dont je ne sais plus le nom, et qui appartenait sans doute à l'espèce bien pensante. Il s'agissait du député communiste Vaillant-Couturier, dont Léon Daudet venait d'apprendre la mort :
    "C'était un charmant garçon", déclara-t-il; mais...mais, bredouilla l'autre, surpris et quelque peu effrayé d'entendre parler ainsi d'un dangereux adversaire. "Oui, je sais, interrompit Léon, ave cette autorité naturelle que l'on n'oubliera jamais, il vous aurait fait pendre, cher ami,. Et moi aussi, d'ailleurs. Mais, quelle importance ?"
    Ce n'était pas là seulement la liberté d'esprit de Léon Daudet, sa générosité devant l'adversaire, sa joyeuse insolence et sa vigueur dans la formule. C'était là son style. C'est là le style...
    ...Léon Daudet n'a pas seulement pratiqué tour à tour le roman, la critique, l'essai philosophique, la polémique politique, écrit toute la série des ouvrages qui font de lui le plus extraordinaire des mémorialistes de notre époque. Cet homme, pour qui écrire n'était pas seulement un métier, n'était même pas vraiment un métier, mais en même temps, par une contradiction paradoxale dont son équilibre superbe s'accommodait comme de beaucoup d'autres contradictions, un engagement total des forces torrentielles de sa nature, et le plus amusant des jeux; il n'y avait pour ainsi dire pas de domaine étranger ou interdit : les figures de ses contemporains les plus vils et de la plus grande médiocrité et aussi les plus grandes et les plus pures de l'histoire, l'oeuvre naissante des écrivains nouveaux et celle de Shakespeare ou de Goethe, la poésie anglaise, la philosophie allemande et la littérature provençale, les anciens et les modernes, la peinture et la musique, Rembrandt et Picasso, Descartes et Proust, l'art et la vie, les formes et les couleurs sensuelles du monde et les vérités les plus hautaines, les joies les plus raffinées d'une civilisation exquise et les énigmes de la mort, le mysticisme et la science, la médecine et la table, tout lui était objet non seulement d'attention et d'étude, mais d'investigation rigoureusement personnelle et de découverte..."
    Thierry Maulnier expliquait l'universalité d'un esprit comme celui de Léon Daudet par les affinités qui l'unissaient à toute la variété d'êtres vivants et de choses qui composent la création. L'imagination de Léon Daudet avait le surprenant pouvoir d'aller jusqu'au coeur des choses vivantes et de le recréer pour le lecteur, dans leur signification la plus secrète.
    Son oeuvre restera.
    "Le "Voyage de Shakespeare", les "Souvenirs", dans leur ensemble, 'Paris vécu", "Le courrier des Pays-Bas", et, au-delà de ces maîtres-livres, les milliers d'éclairs et de feu qui brillent dans une oeuvre immense et incroyablement diverse, assurent à Léon Daudet, dans l'histoire de nos lettres une place qu'on ne mesure sans doute pas encore.
    Un des grands esprits de notre temps disparaît, et le crépuscule qui paraît grandir autour des choses de la pensée, dans une Europe livrée à de mortels délires, se fait un peu plus sombre."

  • Le regard vide, extraits n° 22, 23, 24 et 25 (et dernier)

                Voici les quatre derniers extraits de la série dont nous avons commencé la publication le lundi 7 septembre.
     
    MATTEI.jpg

    Il faut être reconnaissants à Jean-François MATTEI, avons-nous dit, d’avoir écrit « Le regard vide - Essai sur l'épuisement de la culture européenne ». Et, en effet, il faut lire et relire ce livre, le méditer, en faire un objet de réflexion et de discussions entre nous. Il dit, un grand nombre de choses tout à fait essentielles sur la crise qui affecte notre civilisation – et, bien-sûr, pas seulement la France – dans ce qu’elle a de plus profond.  

     Ce livre nous paraît tout à fait essentiel, car il serait illusoire et vain de tenter une quelconque restauration du Politique, en France, si la Civilisation qui est la nôtre était condamnée à s’éteindre et si ce que Jean-François MATTEI a justement nommé la barbarie du monde moderne devait l’emporter pour longtemps.

     C’est pourquoi nous publierons, ici, régulièrement, à compter d’aujourd’hui, et pendant un certain temps, différents extraits significatifs de cet ouvrage, dont, on l’aura compris, fût-ce pour le discuter, nous recommandons vivement la lecture. 

                                     Extrait n° 22 : page 197.

     

    la culture de l’âme

     

    Dans son bel essai sur l’identité de la culture européenne, Europe, la voie romaine, Rémi Brague établit de façon convaincante que l’Europe s’est pensée, depuis les Romains, sur le modèle de la secondarité culturelle. La civilisation romaine a pris en effet conscience d’elle, au cours de sa longue histoire, à partir de l’opposition tranchée entre la Romania et la Barbaria. On le voit clairement, et rétroactivement, dans les Rerum gestarum libri XXXI d’Ammien Marcellin. Le dernier grand historien romain reconnaît dans la défaite de Rome en août 378 contre les goths –« une foule de gueux épouvantables »- la fin de la civilisation vaincue par les Barbares. L’Orbis romanus se réclamait en effet de l’instauratio de l’humanité entière, non pas son « instauration », mais sa « restauration », c’est-à-dire la célébration de l’acte initial d’apparition de l’homme arraché à son animalité primitive. L’instauratio romaine de l’humanité, assimilée à la raison universelle, témoigne de sa dépendance à l’égard de la Grèce qu’elle avait pourtant vaincue par les armes. Mais le vainqueur ne put restaurer la splendeur grecque, par l’imitation des lettres et des arts, qu’en instaurant un nouvel espace de culture qui portera plus tard le nom d’ « humanisme », une notion inconnue des Grecs. Rémi Brague souligne le double versant de cette secondarité qui animera l’Europe au cours de son histoire : : « Être « romain », c’est avoir en amont de soi un classicisme à imiter, et en aval de soi une barbarie à soumettre…  Être « romain », c’est se percevoir comme Grec par rapport à ce qui est barbare, amis tout aussi bien barbare par rapport à ce qui est Grec » (1).

                  Curieusement, et nous revenons à la jonction initiale des deux principaux courants de la culture européenne, c’est l’enseignement chrétien qui prendra le relais de la philosophie grecque en approfondissant la notion d’homme intérieur. Saint Paul, tout en refusant la sagesse du monde que Dieu a frappé de folie, annonce que Dieu habite en chacun des hommes comme dans un sanctuaire. Il n’y a plus désormais de Juif ni de Grec, d’esclave ni d’homme libre, d’homme ni de femme, mais des enfants de Dieu identifiés au Christ qui est, selon l’Epître aux Colossiens, « tout et en tout » (1). Paul appelle alors celui qui s’appréhende lui-même selon la loi de Dieu, qui est la loi de son intelligence et non la loi du péché, un « homme intérieur » ; la même expression revient dans plusieurs épîtres pour désigner le nouvel être spirituel créé par le baptême (2). L’image de ce sanctuaire intérieur, d’une ampleur infinie, que l’homme creuse au fond de lui quand il fait la découverte de Dieu, sera amplifiée par Saint Augustin ; Dieu, interior intimo meo, « plus intérieur que ma propre intimité », lui apparaît au livre XII des Confessions sous la triple forme psychologique de l’être, de l’intelligence et de la volonté.

    (1)     : Paul, Colossiens 3, 11.

    (2)     : Paul, Romains 7, 22 ; 2 Corinthiens 4, 16 ; Ephésiens 3, 16 ; cf. 1 Pierre 3,4.

                           -extrait n°  23 : pages 226/227.

                (C’est reconnaître que) la pure présence à soi, dans l’écoulement indifférent  de la vie, abolit tout horizon de signification en aveuglant le regard que l’on porte sur le monde. Selon le mot d’Ernst Bloch, dans Traces, « laissés à nous-mêmes, nous sommes encore vides » (1). Une telle vacuité, ou une telle vanité d’existence, est brillamment mise en scène par Gilles Lipovetsky dans L’Ere du vide. Prenant acte de l’ébranlement des mœurs et de la révolution individualiste de la seconde moitié du XXème siècle à travers la désaffection politique, l’érosion des autorités, la désagrégation des personnalités et l’émergence des valeurs hédonistes, l’auteur dresse le portrait éclaté d’une société désenchantée dans laquelle « la désubstantialisation post-moderne » fait bon ménage avec « la logique du vide ». La thèse centrale de l’ouvrage est présentée avec la froideur du diagnostic : « c’est désormais le vide qui nous régit ». Le lecteur assiste alors à une série étourdissante de variations kaléidoscopiques sur la séduction des apparences qui abolit les identités, le désinvestissement des valeurs qui cultive les indifférences, la stratégie narcissique du vide qui évacue les significations, la déconstruction post-moderne qui détruit la créativité artistique, la société de dérision qui parodie les modèles transcendants et les violences urbaines qui imposent un régime de barbarie à une époque suicidogène.

                Là où la tragique révélait la plénitude de la condition humaine et l’apocalypse de la fin des temps, le « vide sans tragique ni apocalypse » (2) déréalise le monde et déserte le sens. Notre époque illustre ad nauseam la sentence de Nietzsche dans le Zarathoustra : « Le désert croît. Malheur à celui qui recèle un désert ! »(3) Ce à quoi répond Lipovetsky en assurant au nomadisme contemporain que « le désert est devant nous, à inscrire parmi les grandes conquêtes à venir ». En conséquence, les multiples traits de cette société hédoniste dans laquelle le Moi, bien que comblé d’informations, devient « un miroir vide » (4), concourent à évoquer le mirage de ce désert intérieur.

    (1)     : E. Bloch, Traces (1930), Paris, Gallimard, 1968, page 7.

    (2)     : G. Lipovetsky, L’Ere du vide (1983), Paris, Gallimard, « Folio », 1993, page 16.

    (3)     : F. Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, IV, 16 « Parmi les filles du désert », page 348.

    (4)     : G. Lipovetsky, L’Ere du vide, pages 64 et 69. Souligné par l’auteur.

     

    Extrait n° 24 : pages 285/286.

                Allan Bloom rejoint les propos de Kosic et de Claudel quand il écrit que l’âme humaine doit avoir une structure de cathédrale gothique. Tout repose en effet en Europe, chez Platon et chez Kant, chez Bach, Cézanne ou Klee, sur l’architectonique de l’œuvre qui articule le regard aux ogives, les ogives à la voûte, la voûte au vitrail et le vitrail à Dieu dans la structure diaphane de la lumière. Kosic retrouve ici naturellement le souci platonicien de l’âme qui permet de sortir de l’envoûtement de la caverne vers son ouverture afin de parvenir, « dans ce passage transcendant », à fonder le monde. Et le philosophe tchèque de faire appel à la fois à Platon et à Heidegger, aux deux bouts de l’Europe, pour repenser l’harmonie d’un monde où les noces de la terre et du ciel, évoquées par Camus un soir de ruines romaines, célèbrent la communion des hommes et des dieux. La culture de l’âme parvient alors, dans le travail de la terre, à vivre sous le ciel en compagnie des hommes et à honorer les dieux qui tournent vers eux leurs regards (1).

    (1)     : Kosic, La Crise des temps modernes, pages 149/188/199 et 234.

     

    Extrait n° 25 : pages 291/292 (dernière page de l’œuvre).

               Le philosophe brésilien Bento Prado Junior, qui avait attiré mon attention sur la gravure de Goya, discernait en elle l’image du nomadisme de notre époque perdue dans un labyrinthe sans issue (1). Pour parfaire son interprétation, il proposait de changer le titre de l’œuvre, No saben el camino, « Ils ne connaissent pas le chemin », en No sabemos el camino, « Nous ne connaissons pas le chemin ». Et il commentait ainsi le nouveau titre, en l’appliquant à notre situation actuelle :

    « Si nous ne sommes pas capables de discerner les voies sur al surface de la Terre, c’est parce que nous en sommes pas capables de nous localiser, sur la Terre, entre le Ciel qui est au-dessus d’elle et l’Enfer qui –on le suppose- est en dessous. Justement, ce qui  nous manque, c’est l’horizon. »

                Je ne peux m’empêcher de penser, en lisant ces phrases, à la magnifique sentence de Georges Steiner tirée de l’un de ses premiers livres, Dans le château de Barbe-Bleue, qui éclaire la dualité de la condition humaine :

    « N’avoir ni paradis, ni enfer, c’est se retrouver intolérablement privé de tout, dans un monde absolument plat » (2).

                Quelques mois avant sa disparition, Bento Prado Junior ajoutait que ce nomadisme, voué à = »la recherche interminable de l’horizon » dans la vaste plaine de nos indifférences, ne se réduisait pas à la curiosité. Il nous entraîne dans une plus haute quête qui est toujours guidée, non par un visage aveugle, mais, disait el philosophe brésilien, « par un télos éthique ». Il reprenait ici, en un pays neuf éloigné de la vieille Allemagne, l’expression même de Husserl. Une telle fin révèle la hauteur essentielle de la culture européenne qui surplombe son horizon historique et lui donne son orientation. Nous pourrons connaître le chemin et nous délivrer de nos chaînes par une conversion du regard qui rend visible ce qui nous est tellement proche et que nous ne voyons plus. C’est à une telle conversion qu’amène la culture en nous permettant de retrouver chaque fois, selon une image plus ancienne, « le chemin qui conduit chez nous » (3).

    (1)     : Bento Prado Junior, « Gérard Lebrun et le devenir de la philosophie », Actes du Colloque de Nice « Brésil Brésils », Philosophie brésilienne et traditions françaises, J.-F. Mattéi,  P. Guenancia  et J.-J. Wunenburger  éd., Lyon, Editions de l’Université Jean Moulin, 2008.

    (2)     : G. Steiner, Dans le château de Barbe-Bleue, page 67.

    (3)   

  • Apaisée, la France ?

     

    Par François Marcilhac

     

    500021990.3.jpgLa pré-campagne électorale continue d’étaler son spectacle dégradant, mêlant ambitions personnelles et intérêts partisans, voire infrapartisans : à droite, après la désignation du chef, ce sont les places subalternes, dans le parti ou dans le futur gouvernement, qui sont âprement disputées. 

    Au centre, Bayrou, qui se voyait déjà en premier ministre de Juppé, se demande de quelle façon il pourra exister au printemps prochain, tandis que Macron est lancé comme une marque de lessive par des médias qui aimeraient en faire le troisième homme du premier tour — comme Bayrou en 2007. Qu’il n’oublie pas alors que la roche tarpéienne n’est jamais loin du Capitole électoralo-médiatique : Bayrou s’en souvient encore. Quant à la gauche, c’est la bousculade depuis l’annonce par Hollande de sa non-candidature, Valls ayant laissé à Cazeneuve l’administration des affaires courantes jusqu’au mois de mai prochain pour gagner la primaire. On pensait que ce dernier avait atteint son niveau d’incompétence en devenant le premier flic de France : on se trompait lourdement. Avec Hollande à l’Elysée, Ayrault aux affaires étrangères et Le Roux à l’intérieur, nous voilà dotés de fortes personnalités pour relever les défis que le pays aura à affronter d’ici au printemps 2017 : car le monde ne va pas s’arrêter de tourner dans l’attente du résultat de nos différentes échéances électorales.

    GUERRE INSTESTINE AU FN

    Pendant ce temps, le Front national, qui veut apaiser la France, se déclare ouvertement la guerre à lui-même, Marine Le Pen n’arrivant plus à imposer de la retenue à son principal lieutenant, qui dissimule de plus en plus mal son impatience à s’emparer de tout l’appareil, quoi qu’il dût en coûter en termes de cohésion et, finalement, de résultats aux prochaines élections. Qu’importe ! A moins de bouleversements tels, que la paix civile en serait menacée — mais alors la tenue de l’élection serait elle-même compromise —, il ne se fait aucune illusion sur la possibilité pour Marine Le Pen d’être élue en 2017, hypothèse chaque jour plus folklorique quand c’est sa présence au second tour qui devient incertaine. D’où une stratégie de plus en plus agressive d’isolement de Marine Le Pen : purges successives, au risque d’affaiblir considérablement le parti, provocation flagrante à l’encontre de Marion Maréchal-Le Pen contraignant habilement, sous couvert d’appel au calme, Marine Le Pen à descendre de son piédestal incontesté pour devenir, contre sa nièce, la porte-parole du clan Philippot, et à révéler au passage son cynisme peu glorieux sur la question de l’avortement en 2012, consistant, au lendemain de son élection à la tête du parti, à amadouer les soutiens de Bruno Gollnisch. Coup double, la cheffe s’étant égratignée elle-même en tant que femme de conviction.

    D’autant que la remise en cause du mariage pour tous et la filiation feront probablement les frais du même cynisme : Philippot n’a-t-il pas déjà préparé les esprits en parlant, à ce sujet, de « culture du bonsaï », Marine Le Pen qualifiant aujourd’hui, sur le même mode, de « lunaire » la question du périmètre et du remboursement de l’IVG ? Lorsque Philippot jugera que l’électorat de la Manif pour tous a fini de se dissoudre dans un soutien peu glorieux à François Fillon, alors la doctrine officielle du FN passera à la trappe cette question sociétale, qui, c’est bien connu, n’est pas la priorité des Français.

    IDENTITÉ ET SOUVERAINETÉ

    Vous avez dit priorité ? Les commentateurs opposent à l’envi, au sein du camp national au sens large du terme, les tenants d’une ligne souverainiste à ceux d’une ligne identitaire. Or pour un pays comme la France — il en est différemment des empires —, le rapport de la souveraineté à l’identité est analogue au rapport de la nationalité à la citoyenneté : c’est celui du convexe au concave, souveraineté et identité n’étant que les deux aspects, extérieur et intérieur, d’une même réalité : l’Etat-nation. Isoler ces deux concepts comme réellement indépendants, c’est tomber dans le piège des mondialistes, qui ont été les premiers à introduire dans le débat cette fausse opposition en 1992, à l’occasion du référendum sur le traité de Maastrichit.

    Il vont plus loin, aujourd’hui : à travers les migrants définis comme résidents — concept neutre destiné à balayer l’opposition entre étrangers et nationaux —, ils veulent finir par imposer une citoyenneté déconnectée de la nationalité, sous couvert de l’universalité d’un droit hors-sol, tandis qu’une contre-identité (multiculturelle) finirait par imposer une gouvernance, plus encore qu’une souveraineté, européenne. Ce n’est pas pour rien que l’Europe s’attaque à la fois aux frontières nationales (Schengen) et à l’identité des peuples européens en exigeant une intégration réciproque des nationaux et des immigrants (doctrine officielle de l’Union européenne depuis 2004). Ce n’est donc pas parce qu’ils sont eux-mêmes convaincus de la pertinence de cette opposition artificielle, que les tenants d’une ligne souverainiste et ceux d’un ligne identitaire ont raison de l’entretenir, à moins de se situer dans une ligne identitaire postnationale — ce qui n’est pas le cas de Marion Maréchal-Le Pen —, ou dans une ligne nationale post-identitaire, où la laïcité tient lieu d’identité de substitution, ce qui est peut-être le cas, en revanche, de Florian Philippot.

    REGARDER VERS LA RUSSIE

    Toutefois, ne désespérons pas ! L’exemple de la Russie, que la fin du communisme et l’échec de la CEI ont contrainte à se repenser aussi, sinon uniquement, comme une nation — à laquelle, d’ailleurs, s’adressait uniquement De Gaulle —, est là pour le prouver. Tout en prenant en compte, même au plan culturel, le fait musulman, c’est autour de son identité millénaire chrétienne que se construit la nouvelle Russie, laquelle cherche à assumer, parfois non sans conflits ni paradoxes, toute son histoire. Ce que ne lui pardonne pas l’oligarchie mondiale. Car ce n’est pas tant le Poutine restaurateur de la puissance russe qu’elle diabolise que le Poutine refondateur de la nation russe dans son identité et sa souveraineté, avec lesquelles l’« Occident », c’est-à-dire les Etats-Unis et ses satellites européens, avaient cru en finir dans les années 1990. D’où les provocations incessantes à l’égard d’une Russie qui cherche simplement à jouer pleinement son rôle de puissance eurasiatique, « facteur d’équilibre dans les affaires internationales et du développement de la civilisation mondiale », comme le rappelle la doctrine extérieure russe, que Poutine vient de redéfinir via un document d’une trentaine de pages, publié le 1er décembre dernier. D’où, aussi, la désinformation systématique — un vrai pilonnage médiatique — dont son action, notamment en Syrie, fait l’objet, et qui redouble d’intensité alors qu’Alep-est, aux mains depuis quatre ans des islamistes, est sur le point d’être libérée. Cette nouvelle doctrine prend acte, dans l’affaire ukrainienne, de la volonté d’ « expansion géopolitique » de l’Union européenne, qui vise également, aux côtés des Etats-Unis, ou à leur service, à « saper la stabilité régionale et globale ». Elle constate aussi que « le rôle du facteur de la force dans les relations internationales augmente  ». Nul ne saurait s’en réjouir, mais les torts ne seraient-ils pas partagés ? On dit que l’arrivée de Trump à la Maison-Blanche pourrait rebattre les cartes. La diplomatie française n’a aucune raison d’attendre pour recouvrer son indépendance. Plutôt que de s’aligner sur Berlin et de faire semblant de redouter pendant les élections de 2017 une cyberguerre russe visant à déstabiliser le pays, Paris devrait renouer un vrai dialogue avec un partenaire historique millénaire. 

    L’ACTION FRANÇAISE 2000

  • Le prince Jean d’Orléans : « Je me souviens », par Frédéric de Natal.

    Source : http://www.monarchiesetdynastiesdumonde.com/

    Quand il n’est pas sur le terrain à rencontrer les autorités locales ou au chevet du patrimoine, le comte de Paris, le prince Jean d’Orléans, twitte. Célébration de l’Assomption oblige, le prétendant au trône de France a souhaité s’inscrire dans l’actualité. Le 15 août, il a eu une pensée pour les acadiens dont c’était aussi la fête nationale. Durant un siècle, la monarchie française a planté son drapeau sur cette partie du continent nord-américain où le prétendant au trône de France s’est rendu à diverses reprises. Il a rencontré nos cousins outre-atlantique qui défendent le français, « une langue de culture et de paix » selon lui.

    frédéric de natal.jpgSituée en Amérique du Nord, l’Acadie est un enjeu de taille que vont convoiter et occuper tour à tour écossais, néerlandais, britanniques ou français. C’est finalement le traité de Saint-Germain en Laye qui concède l’Acadie à la France en 1632. Avec le Canada et la Louisiane, cette colonie comptoir va former un ensemble territorial qui prend le nom de « Nouvelle France » (Nova Francia). Une aventure commencée presque un siècle plutôt sous le règne de François Ier. Elle va se développer grâce aux actions mercantiles du cardinal de Richelieu, de Colbert et aux « filles du roy », principalement originaires de l’Orléanais, venues contribuer à l’essor familial de cette seigneurie de la couronne française.

    2.jpg« En ce jour de l'Assomption, j'ai une pensée particulière pour les Acadiens dont c'est la fête nationale. La Maison de France adresse à cette occasion tous ses vœux à nos amis francophones des États-Unis et du Canada ! » a twitté le 15 août le prince Jean d’Orléans, comte de Paris. Un message loin d’être anodin puisque le prétendant au trône de France a tenu à rappeler les liens étroits qui unissent encore l’hexagone et cette partie francophone de l’Amérique du Nord que les affres de l’histoire ont placé sous le joug britannique. En effet, c’est en 1713 qu’une partie de l’Acadie sera cédée à l’Angleterre, illustrant le premier chapitre de la fin progressive de la domination française. Une histoire qui trouvera son épilogue avec la vente de la Louisiane par l’empereur Napoléon Ier, en 1803. Beaucoup d’acadiens vont alors fuir au Québec où ils vont essaimer. La résistance de ces français, devenus sujets du roi d’Angleterre, va permettre au royaume de France d’essayer de reprendre pied sur ce territoire perdu. Vaine tentative qui va s’accompagner d’un véritable traumatisme. Pour avoir soutenusla France ou être restés neutres, 8000 acadiens sont dispatchés dans les colonies anglaises d’Amérique du Nord. C’est le « Grand dérangement », encore enseigné dans les écoles du Canada. D'autres fuiront vers la Louisiane ou le Mississipi où ils donneront naissance à une nouvelle communauté, les cajuns, toujours très fiers de parler le français. La guerre de 7 ans (1756-1763) est passée par là, le royaume de France va bientôt perdre l’ensemble du Canada en échange de la Guadeloupe. Une nouvelle aventure de colonisation débute aux Antilles pour ces familles expatriées.

    3.jpg« Y a dans le sud de la Louisiane. Et dans un coin du Canada. Des tas de gars, des tas de femmes. Qui chantent dans la même langue que toi (...) » dit la chanson de Michel Fugain, «Les acadiens» Lorsqu’il évoque le Canada et toutes ses composantes françaises, le comte de Paris se souvient de ce voyage qu'il avait efectué en avril- mai 1987 avec son grand-père, le prince Henri d’Orléans. Nous sommes alors en plein « Millénaire capétien » et le Québec, où flotte au vent les fleurs de Lys, va faire un « accueil chaleureux » à ces princes de France comme le note le bulletin de l’Association des Amis de la Maison de France (AAMF). Aux Québécois qui se précipitent pour serrer la main au prétendant de France, Henri d’Orléans leur demande de continuer à « cultiver leur mémoire (…) et la langue française, ce patrimoine reçu en héritage ». « Avec vous, je retrouve ce que cette aventure française a eu de plus noble et de plus beau, (…), une autre France qui a fait [des Québécois], un peuple libre et fier. (…), moi aussi je me souviens » avait déclaré ce descendant d’Henri IV, reçu tour à tour par le maire de Québec et le premier ministre Robert Bourassa. Une véritable consécration et une reconnaissance internationale très médiatisée outre-atlantique.

    4.jpgUn voyage qui va marquer profondément l’actuel comte de Paris qui, étudiant ira lui aussi sur les traces de la présence française.  Notamment en Louisiane. Dauphin de France, il sera l’invité officiel de la « Belle province », en juillet 2008. Le Québec fête alors les 400 ans de la fondation de la ville par Samuel Champlain.  Le prince plaide autant pour que les liens se resserrent entre la France et le Québec qu’il se veut le défenseur de la langue française,   affirmait-il en 2009. « A Bâton Rouge, j’ai été reçu par le maire de la ville et par le Conseil pour le développement du français en Louisiane. A Lafayette, j’ai vu toutes les organisations acadiennes» rapportait encore  il y’a peu le prince Jean. Un prétendant au trône qui entremêlent ses pas à ceux d’un autre prince de France, Philippe VII,  ce français engagé dans les armées yankees lors de la guerre de sécession et  ceux de son grand-père,  en publiant un message de soutien aux Acadiens. Lesquels ont adopté le drapeau tricolore en 1884, en hommage à la mer, Jeanne d'Arc et à la foi catholique. Bon sang ne saurait mentir. 

    Copyright@Frederic de Natal

  • Nuit, Silence et Amulettes… par Champsaur

    L’auteur a passé une quinzaine d’années dans les Services Spéciaux français, dans des activités opérationnelles, SDECE nom changé en DGSE. C’est donc perplexes et éberlués que nous sommes nombreux à avoir observé le déluge sur des activités de la NSA, sigle ne signifiant nullement Nuit, Silence et Amulettes, mais National Security Agency.

     

    Ce département de la communauté du renseignement américain est très connu des professionnels ainsi que de la littérature spécialisée, ce qui représente au niveau international beaucoup de monde. Même s’il ne l’est pas du grand public …

     

    Et donc cette vague d’étonnements, de surprises feintes, d’indignations théâtrales, d’affabulations accusatrices ont certes occupé des pages et des heures de media, mais sans que l’on perçoive le but de cette agitation, qui de toute évidence ne modifiera pas l’utilisation intensive de moyens techniques sophistiqués pour la promotion des intérêts des États Unis d’Amérique. 

    nsa.jpg

    A Fort Meade, au plus près des oreilles de la NSA... :

    http://www.liberation.fr/monde/2013/06/26/a-fort-meade-au-plus-pres-des-oreilles-de-la-nsa_914019

    Les Services Spéciaux ont toujours cajolé des devises ronflantes. La DGSE affiche un Nox generat lumen, ou Ad augusta per angusta. La NSA américaine « They serve in silence ».

    Il est très cocasse de lire ou d’écouter des anciens des Services français, ayant vaguement tenu des postes de responsabilités, venir doctement offrir des explications, alors qu’ils furent plutôt inexistants lorsqu’ils étaient en fonction…

     

     

    Un peu de vocabulaire

    Une série de synonymes : codage et code secret, chiffrement et chiffre, encryptement, cryptologie, les mêmes mots pour désigner l’action rendant illisible un message. Une fonction d’un service d’écoute est de « décrypter » le signal intercepté. C’est donc la course entre l’épée et le bouclier. Il est important de souligner que la France possède depuis l’origine de cette fonction (vers 1900) les meilleurs spécialistes des codes secrets, spécifiquement en la personne des mathématiciens des laboratoires de mathématiques de Normale Sup et de l’X, tel Jacques Stern (ci dessous, ndlr).  

    jacques stern.jpg

    http://www2.cnrs.fr/presse/communique/947.htm

     

     

    Classifié : c’est la mention attribuée à une information qui décide de son niveau de confidentialité et du droit à son accès, protégé par la Loi. Les échelles de classification sont variables selon les pays. Peu d’industries en sont pourvues.

    Les natures du signal à transmettre, il n’y en a que trois : voix, texte ou image.

    Les supports : il n’y en a que deux, le fil (aujourd’hui la fibre optique), et les ondes, transitant majoritairement par satellites.

    Il n’y a que trois manières de récupérer du renseignement, ce que Richard Nixon appelait les Arts de la nuit :

    * Par source humaine (donc un agent qui trahit; un de nos maîtres nous enseignait que recruter un agent, c’est fabriquer un traitre);

    * Par intrusion clandestine dans des locaux;

    *Enfin par moyens techniques, autrement appelés interceptions.

    En dernière analyse, il n’y en a pas d’autres.

     

     

    Un peu d’histoire

    La NSA américaine fut créée formellement en Novembre 1952, en agrégeant plusieurs services d’écoutes qui fonctionnaient depuis l’entrée en guerre des États-Unis.

    (lien : http://fr.wikipedia.org/wiki/National_Security_Agency)

    JULIUS ET ETHEL ROSENBERG.jpgAvec le Projet Manhattan (fabrication de l’arme atomique), la nécessité apparut de renforcer la protection du secret contre l’espionnage soviétique dès le début des recherches (1942). Un des résultats le plus connu fut l’arrestation et l’exécution des espions soviétiques Julius et Ethel Rosenberg (photo, ndlr), les États Unis préférant essuyer une violente campagne des relais de Moscou plutôt que de dévoiler la source de leurs informations (en l’espèce les interceptions radio).

    Notons que la NSA n’a jamais réellement caché la puissance de ses moyens et son efficacité. L’action la plus spectaculaire vers le public ayant été en Juillet 1995 la déclassification de quelques archives (autour de 2.900 télégrammes soviétiques du KGB vers des illégaux aux USA, une goutte d’eau) de l’opération Venona, avec parfois des pseudonymes transparents (confirmation que Pierre COT était un agent soviétique), et d’autres conservant leur mystère (un ou une collaboratrice immédiate de De Gaulle à Alger en 1943, source soviétique, et identité connue des seuls Américains);

    (lien : http://fr.wikipedia.org/wiki/Projet_Venona)

    Au cours des cinquante dernières années la proportion de renseignements obtenus par moyen techniques a considérablement augmenté, représentant par exemple 90% de la production de la DGSE. La raison en est la facilité, moins dangereux que les deux autres procédés. De surcroit intercepter des ondes ne relève pas de l’atteinte à la vie privée. D’où la considérable montée en puissance de la NSA. Qui se chiffre par son budget. On répertorie seize services de renseignement américains pour un budget de 53 milliards $ (soit presqu’exactement la totalité du budget de la défense français; à noter que l’activiste américain Steve Aftergood avance le montant de 75 milliards $ …). Dans cette enveloppe la NSA pèse 11 milliards $, ce qui est absolument considérable (soulignons la disproportion avec le budget total de la DGSE soit 780 millions $, plus 73 millions $ de fonds spéciaux)

    La France est suspendue aux Services américains pour son propre renseignement, autant qu’elle est une cible.

    La lutte conjames woosley.jpgtre le terrorisme avancé par Washington, est un prétexte éventé depuis longtemps. Les quelques affaires dites françaises, proposées au public par nos Services dans ce domaine (DCRI) viennent de chez eux. Nous savons depuis bien longtemps que la mission de la NSA est le renseignement politique et économique dans le seul intérêt des États Unis d’Amérique, avec une surveillance tout azimut. En Mars 2000 le patron de la CIA, James Woosley (photo, ndlr), déclarait dans le Wall Street Journal que le renseignement américain espionnait tous les concurrents pour des raisons économiques.

    Une bonne synthèse du bond technologique accompli ces dernières années par la NSA est toute entière dans la revue « Wired » de Mars 2012, détaillant la construction d’un gigantesque centre de stockage et de traitement dans l’Utah :

    http://www.wired.com/threatlevel/2012/03/ff_nsadatacenter/all/ 

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Utah_Data_Center

     

    Il faut être très clair qu’il n’y a aucune possibilité de légiférer pour contrôler cette activité qui n’empiète qu’à la marge sur la vie privée. Un appel via un téléphone portable suit un circuit très complexe dont une branche est par nature en transmission radio, donc ouvertement accessible.

    Cette montée en puissance considérable de la NSA va de pair avec le développement des « data centers » où la France et l’Europe ont un retard dommageable, voire auront d’énormes difficultés à en retrouver la maitrise, si jamais…

     

    La réponse de la France à cette situation est médiocre et relève du coup de menton. Ce fut à partir de 2003 une agitation pusillanime autour du concept foireux de « l’intelligence économique », et du « patriotisme économique », beaucoup de salive, beaucoup de papiers, beaucoup de temps perdu. Alors que les Américains ont créé les structures simples pour distribuer au mieux le produit du renseignement industriel et commercial vers leur tissu économique, la France n’a cessé de se pénaliser en s’interdisant de fournir la maigre moisson de ses Services à ses entreprises. Les plus acharnés à organiser cette frontière sectaire entre l’activité économique privée et l’État, n’ont pas eu la décence de se taire depuis que les media glosent abondamment sur les activités de la NSA. Sans le talent de John Le Carré.

    Les cris de chat huant poussés par certaines autorités de la France peuvent laisser penser que les fonctionnaires ne lisent pas les journaux ! Alors qu’est public le budget de la défense américain qui est égal à la somme des budgets de la défense de tous les autres pays du monde.

    Rien n’est confidentiel dans ce qui est écrit ici et la littérature professionnelle à la disposition du public est particulièrement copieuse.

  • Nuit, Silence et Amulettes… par Champsaur

    A Fort Meade, au plus près des oreilles de la NSA

     

    Etonnements, indignations, imprécations, tartufferie et cris d'orfraies ont suivi les pseudo « révélations » de Libération et Médiapart, Edwy Plenel et Laurent Joffrin réunis. Et dans cette affaire, tout est posture et gesticulation. Les grandes oreilles ne se sont pas ouvertes d'hier, pour les besoins de la communication et de la réclame des protagonistes.

    Le jeudi 14 novembre 2013, nous avions publié dans Lafautearousseau une note fort intéressante signée Champsaur et qui avait pour titre : « Nuit, Silence et Amulettes…  ».

    L'actualité nous y ramène. Extraite des riches archives de notre site, cette étude nous paraît tout aussi pertinente qu'elle l'était il y a deux ans. LFAR 

     

    L’auteur a passé une quinzaine d’années dans les Services Spéciaux français, dans des activités opérationnelles, SDECE nom changé en DGSE. C’est donc perplexes et éberlués que nous sommes nombreux à avoir observé le déluge sur des activités de la NSA, sigle ne signifiant nullement Nuit, Silence et Amulettes, mais National Security Agency.

     

    Ce département de la communauté du renseignement américain est très connu des professionnels ainsi que de la littérature spécialisée, ce qui représente au niveau international beaucoup de monde. Même s’il ne l’est pas du grand public …

     

    Et donc cette vague d’étonnements, de surprises feintes, d’indignations théâtrales, d’affabulations accusatrices ont certes occupé des pages et des heures de média, mais sans que l’on perçoive le but de cette agitation, qui de toute évidence ne modifiera pas l’utilisation intensive de moyens techniques sophistiqués pour la promotion des intérêts des États Unis d’Amérique.

      

    http://www.liberation.fr/monde/2013/06/26/a-fort-meade-au-plus-pres-des-oreilles-de-la-nsa_914019

     

    Les Services Spéciaux ont toujours cajolé des devises ronflantes. La DGSE affiche un Nox generat lumen, ou Ad augusta per angusta. La NSA américaine « They serve in silence ».

    Il est très cocasse de lire ou d’écouter des anciens des Services français, ayant vaguement tenu des postes de responsabilités, venir doctement offrir des explications, alors qu’ils furent plutôt inexistants lorsqu’ils étaient en fonction… 

    Un peu de vocabulaire

    Une série de synonymes : codage et code secret, chiffrement et chiffre, encryptement, cryptologie, les mêmes mots pour désigner l’action rendant illisible un message. Une fonction d’un service d’écoute est de « décrypter » le signal intercepté. C’est donc la course entre l’épée et le bouclier. Il est important de souligner que la France possède depuis l’origine de cette fonction (vers 1900) les meilleurs spécialistes des codes secrets, spécifiquement en la personne des mathématiciens des laboratoires de mathématiques de Normale Sup et de l’X, tel Jacques Stern.  

    2777515728.jpg

     Jacques Stern

     

    http://www2.cnrs.fr/presse/communique/947.htm 

     

    Classifié : c’est la mention attribuée à une information qui décide de son niveau de confidentialité et du droit à son accès, protégé par la Loi. Les échelles de classification sont variables selon les pays. Peu d’industries en sont pourvues.

    Les natures du signal à transmettre, il n’y en a que trois : voix, texte ou image.

    Les supports : il n’y en a que deux, le fil (aujourd’hui la fibre optique), et les ondes, transitant majoritairement par satellites.

    Il n’y a que trois manières de récupérer du renseignement, ce que Richard Nixon appelait les Arts de la nuit :

      Par source humaine (donc un agent qui trahit; un de nos maîtres nous enseignait que recruter un agent, c’est fabriquer un traitre);

      Par intrusion clandestine dans des locaux;

    •  Enfin par moyens techniques, autrement appelés interceptions.

    En dernière analyse, il n’y en a pas d’autres. 

    Un peu d’histoire

    La NSA américaine fut créée formellement en Novembre 1952, en agrégeant plusieurs services d’écoutes qui fonctionnaient depuis l’entrée en guerre des États-Unis.

    (Lienhttp://fr.wikipedia.org/wiki/National_Security_Agency)

     

    1367797017.jpgAvec le Projet Manhattan (fabrication de l’arme atomique), la nécessité apparut de renforcer la protection du secret contre l’espionnage soviétique dès le début des recherches (1942). Un des résultats le plus connu fut l’arrestation et l’exécution des espions soviétiques Julius et Ethel Rosenberg (photo), les États Unis préférant essuyer une violente campagne des relais de Moscou plutôt que de dévoiler la source de leurs informations (en l’espèce les interceptions radio).

    Notons que la NSA n’a jamais réellement caché la puissance de ses moyens et son efficacité. L’action la plus spectaculaire vers le public ayant été en Juillet 1995 la déclassification de quelques archives (autour de 2.900 télégrammes soviétiques du KGB vers des illégaux aux USA, une goutte d’eau) de l’opération Venona, avec parfois des pseudonymes transparents (confirmation que Pierre COT était un agent soviétique), et d’autres conservant leur mystère (un ou une collaboratrice immédiate de De Gaulle à Alger en 1943, source soviétique, et identité connue des seuls Américains).

    (Lien : http://fr.wikipedia.org/wiki/Projet_Venona)

    Au cours des cinquante dernières années la proportion de renseignements obtenus par moyen techniques a considérablement augmenté, représentant par exemple 90% de la production de la DGSE. La raison en est la facilité, moins dangereux que les deux autres procédés. De surcroit intercepter des ondes ne relève pas de l’atteinte à la vie privée. D’où la considérable montée en puissance de la NSA. Qui se chiffre par son budget. On répertorie seize services de renseignement américains pour un budget de 53 milliards $ (soit presqu’exactement la totalité du budget de la défense français; à noter que l’activiste américain Steve Aftergood avance le montant de 75 milliards $ …). Dans cette enveloppe la NSA pèse 11 milliards $, ce qui est absolument considérable (soulignons la disproportion avec le budget total de la DGSE soit 780 millions $, plus 73 millions $ de fonds spéciaux)

    La France est suspendue aux Services américains pour son propre renseignement, autant qu’elle est une cible.

    4179073374.jpgLa lutte contre le terrorisme avancé par Washington, est un prétexte éventé depuis longtemps. Les quelques affaires dites françaises, proposées au public par nos Services dans ce domaine (DCRI) viennent de chez eux. Nous savons depuis bien longtemps que la mission de la NSA est le renseignement politique et économique dans le seul intérêt des États Unis d’Amérique, avec une surveillance tout azimut. En Mars 2000 le patron de la CIA, James Woosley (photo), déclarait dans le Wall Street Journal que le renseignement américain espionnait tous les concurrents pour des raisons économiques.

    Une bonne synthèse du bond technologique accompli ces dernières années par la NSA est toute entière dans la revue « Wired » de Mars 2012, détaillant la construction d’un gigantesque centre de stockage et de traitement dans l’Utah :

    http://www.wired.com/threatlevel/2012/03/ff_nsadatacenter/all/ 

    http://fr.wikipedia.org/wiki/Utah_Data_Center

     

    Il faut être très clair qu’il n’y a aucune possibilité de légiférer pour contrôler cette activité qui n’empiète qu’à la marge sur la vie privée. Un appel via un téléphone portable suit un circuit très complexe dont une branche est par nature en transmission radio, donc ouvertement accessible.

    Cette montée en puissance considérable de la NSA va de pair avec le développement des « data centers » où la France et l’Europe ont un retard dommageable, voire auront d’énormes difficultés à en retrouver la maitrise, si jamais…

     

    La réponse de la France à cette situation est médiocre et relève du coup de menton. Ce fut à partir de 2003 une agitation pusillanime autour du concept foireux de « l’intelligence économique », et du « patriotisme économique », beaucoup de salive, beaucoup de papiers, beaucoup de temps perdu. Alors que les Américains ont créé les structures simples pour distribuer au mieux le produit du renseignement industriel et commercial vers leur tissu économique, la France n’a cessé de se pénaliser en s’interdisant de fournir la maigre moisson de ses Services à ses entreprises. Les plus acharnés à organiser cette frontière sectaire entre l’activité économique privée et l’État, n’ont pas eu la décence de se taire depuis que les media glosent abondamment sur les activités de la NSA. Sans le talent de John Le Carré.

    Les cris de chat huant poussés par certaines autorités de la France peuvent laisser penser que les fonctionnaires ne lisent pas les journaux ! Alors qu’est public le budget de la défense américain qui est égal à la somme des budgets de la défense de tous les autres pays du monde.

    Rien n’est confidentiel dans ce qui est écrit ici et la littérature professionnelle à la disposition du public est particulièrement copieuse.   • 

     

  • Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray (9)

    Au centre Daniel Cohn-Bendit

    lfar bleu.jpg

    Nous poursuivons la publication de notre série, dont la lecture expliquera à ceux qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000.  Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies.  LFAR

     

    2235704335.jpg1ère partie : l’Homme Masse 

    Mai 68 : la révolution du prolétariat intellectuel

    Une révolution s'est produite, en mai 68 dont les acteurs eux-mêmes n'ont pas mesuré la portée. Elle a discrédité le travail, en même temps que la famille et la patrie, transmutation de toutes les valeurs dont les conséquences ne pouvaient apparaître que progressivement. Les barricades qui ont tant effrayé le peuple travailleur ne relevaient que du théâtre. Sociodrame, a-t-on dit. Sans doute mais surtout entrée bruyante sur la scène de l'histoire du prolétariat intellectuel, nouvelle classe révolutionnaire qui se substituait au vieux prolétariat ouvrier, en voie de désagrégation. Renault refusa d'ailleurs la main tendue par la Sorbonne, profitant de l'occasion pour obtenir les augmentations de salaire, qui lui permettaient de jouir des délices de cette société de consommation, contestée par les émeutiers.

    Le prolétariat intellectuel avait d'ailleurs les meilleures raisons de s'en prendre à un type de société dont il tenait son existence, une existence malheureuse qu'il reprochait à son géniteur. La révolution de 1968 n'est pas partie par hasard de la faculté des lettres de Nanterre, qui en restera, jusqu'au bout le fer de lance. Alors que les effectifs s'étaient démesurément gonflés, les facultés des lettres n'offraient que peu de débouchés, en dehors de l'enseignement. Elles formaient des Masses de psychologues et de sociologues, qui n'avaient aucun espoir de trouver un emploi. Ce prolétariat intellectuel végétait dans les universités avec pour unique ambition de profiter le plus longtemps possible des avantages matériels de la condition étudiante. Comme dans tout rassemblement d'oisifs, une intense fermentation idéologique agitait les campus, analogue à celui qui se manifestait dans les jardins du Palais Royal, à la veille de la Révolution de 1789. Elle s'alimentait de vagues notions, de mots-fétiches tels qu'aliénation ou impérialisme, résidus d'un enseignement mal digéré. Pendant quelques années la guerre d'Algérie devait fournir un exutoire à la turbulence du prolétariat intellectuel. Défilés, réunions, confection de tracts servaient d'alibis à la paresse. Une fois la guerre d'Algérie terminée, la guerre du Viêt-Nam la remplaça. Quand elle s'acheva à son tour, ce fut le vide, comment le remplir ?

    Faute de cause à défendre, le prolétariat intellectuel entreprit de s'occuper de ses propres intérêts de classe, réclamant la suppression des diplômes, l'abandon des cours magistraux, l'autogestion, toutes revendications destinées à le libérer de la corvée des examens. Plus de sélection. Chaque étudiant devait pouvoir développer librement sa créativité. En 1848 le prolétariat ouvrier avait fait la révolution au nom du droit au travail. En 1968, le prolétariat intellectuel la faisait au nom du droit à la paresse. Il le justifiait en critiquant les besoins artificiels développés par la société de consommation, qui aliénaient le peuple, obligé de s'épuiser, afin de les satisfaire. Les plus naïfs ou les plus sérieux partirent dans les Cévennes, élever des chèvres. L'expérience se révéla décevante. Ils découvrirent que promener un troupeau, cela fatiguait. Les plus nombreux préférèrent passer, un compromis avec le pouvoir politique. Celui-ci, désireux de payer le prix de la paix civile, décida d'abandonner au prolétariat intellectuel deux secteurs, le culturel et le social, où la fainéantise et l'incompétence lui paraissaient peu dommageables.

    images.jpgLes soixante-huitards colonisèrent les maisons de la culture, les centres dramatiques, le cinéma, la télévision. Sous prétexte d'apporter la culture au peuple, ils lui infligèrent des spectacles prétentieux et bavards. D'autres devinrent animateurs de ceci, éducateurs de cela, conseillers d'on ne sait quoi. Les plus doués s'infiltrèrent dans la magistrature, les moins chanceux se résignèrent à devenir instituteurs. Certes l'idéologie gauchiste est bien oubliée mais la révolution de 1968 finalement s'est révélée plus durable que celle de 1848, même si elle risque de tenir moins de place dans les manuels scolaires. Pour la première fois une révolution visait à changer non les structures mais les mentalités. La plupart des objectifs qu'elle s'était fixés furent atteints : libéralisation de l'avortement, divorce par consentement mutuel, reconnaissance du concubinat, aménagement du système fiscal afin de pénaliser les gens mariés. Les Français renoncèrent à épouser et à faire des enfants. La vente libre du ciné-cochon, l'ouverture des sexshops attesta qu'il était désormais interdit d'interdire. Mais surtout la liquidation de l'enseignement fut menée à bien, par une série de ministres, réputés de droite. Il fallut M. Haby pour réaliser le projet du socialiste Langevin et du communiste Wallon, d'école unique, tous les enfants coulés dans le même moule afin que l'idéologie égalitaire puisse triompher.

    La réforme Haby acheva de désarticuler notre système éducatif. Certes, la dérive avait commencé bien avant, lorsque la poussée démographique de l'après-guerre gonfla les effectifs, dans le primaire. Des gouvernements imprévoyants furent contraints d'improviser. Il fallut construire à la hâte des locaux, aux moindres frais. D'où des catastrophes, comme l'incendie du « C.E.G. Pailleron ». Et surtout, le ministère de l'éducation nationale embaucha, comme instituteurs, des bacheliers, sans vocation ni formation, qui choisissaient l'enseignement comme pis-aller, parce qu'il n'exigeait pas de capacités et qu'il procurait de longues vacances. Mal payés, peu considérés, ces instituteurs d'occasion grossirent les rangs du prolétariat intellectuel. Le primaire fut donc rapidement gangréné par l'idéologie soixante-huitarde. Des pédagogies aberrantes permirent la fabrication à la chaîne d'illettrés. Les enfants, versés automatiquement dans le secondaire sous prétexte de démocratiser l'enseignement arrivèrent en sixième sans une suffisante maîtrise de la langue.

    La mise en place du « tronc commun » aggrava le désastre. Les instituteurs, rebaptisés « professeurs d'enseignement général », (P.E.G.) investirent le premier cycle du secondaire. D'où une baisse du niveau des études, des élèves qui, faute d'une formation de base, s'ennuient, des enseignants menacés de dépression nerveuse. L'enseignement technique, qui aurait dû être privilégié, fut le plus sévèrement atteint : locaux délabrés, outillage vétuste, spécialités obsolètes, corps professoral médiocre et, en tous cas, découragé. Chaque année cent mille jeunes sortent de l'école sans la moindre compétence professionnelle, incapables de trouver un emploi. On multiplie, à grands frais, les stages de formation. Les résultats se révélèrent le plus souvent décevants. Des garçons et des filles qui ont, jusqu'à seize et même jusqu'à dix-huit ans, perdu leur temps dans un système scolaire inadapté, ont pris des habitudes de paresse... Mal alphabétisés, comment pourraient-ils devenir électroniciens ? Ils le savent et perdent pied.

    Ceux mêmes qui ont eu la chance d'obtenir un diplôme sont mal préparés à la compétition impitoyable qui, peu à peu, sous l'empire de la nécessité, se rétablit dans les universités. Une sélection sournoise s'introduit. Dans la période de prospérité, ceux qui ne pouvaient faire des études supérieures ou sortaient de l'université sans diplôme sérieux, trouvaient assez facilement un emploi dans le secteur « tertiaire », l'enseignement, la fonction publique, les banques, les assurances. L'Etat, afin d'utiliser cette masse de diplômés sans véritables compétences poussait d'ailleurs le secteur nationalisé à embaucher des « manœuvres aux écritures ». Tout le monde ne pouvait pas devenir animateur culturel, inspecteur du travail ou travailleur social. Le secteur tertiaire semblait destiné à absorber ce surplus. Ainsi se constitua une plèbe moderne d'employés de bureaux, revendicative et aigrie, accomplissant des tâches ennuyeuses et souvent inutiles, d'autant que les sureffectifs favorisaient l'absentéisme et les faibles rendements.

    Encadrée par le prolétariat intellectuel, la plèbe moderne des manœuvres aux écritures a fourni ses troupes au parti socialiste. Elle jalouse le peuple travailleur, le méprise, vit à ses dépens et quand elle se trouve en situation d'entraver la production elle n'en manque pas l'occasion. Deux ou trois millions de français sont ainsi employés à empêcher les autres de travailler. Parfois, elle le fait avec hargne, le plus souvent pour s'occuper et en tous cas justifier ses émoluments. Cette plèbe effraie les gouvernements de droite et de gauche. Elle est nombreuse ; elle a le temps de s'occuper de politique, peut trouver parmi les lycéens désœuvrés et les loubards des troupes de choc. Aussi s'efforcent-ils de la divertir. Les rares constructions de la Ve République, le centre Pompidou, le parc omnisports de Paris-Bercy, le Zénith, demain l'opéra de la Bastille ou l'immense foire culturelle que risque de devenir « le grand Louvre », sont les équivalents des cirques et des amphithéâtres de l'Empire romain, des lieux gigantesques où la plèbe se rassemble afin de se distraire. Il s'agit d'une sage précaution. Outre que cela fournit de nouveaux débouchés au prolétariat intellectuel, la plèbe trouve dans ses manifestations de masse un exutoire à sa turbulence et un remède à son angoisse.   

    A suivre  (A venir : Demos désintégré)

     

    Lire les articles précédents ...

    Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray     

    (1)     (2)     (3)     (4)     (5)     (6)     (7)     (8)

  • La Semaine de MAGISTRO, une tribune d'information civique et politique

     

    La  Semaine de MAGISTRO Adossée à des fondamentaux politiques avérés, Magistro, une tribune critique de bon sens, raisonnée et libre, d'information civique et politique.

    Du côté des élites

    Eric DENECE   Directeur du Centre Français de Recherche sur le Renseignement (CF2R)     Starfish et A.L.F. : les modèles d'Al-Qaïda ?  

    En France

    Roland HUREAUX   Essayiste    En Syrie,  Francois hollande fait encore le choix  de la guerre

    Malika SOREL SUTTER   Essayiste, ancien membre du Collège du Haut Conseil à l'Intégration   Immigration : il est encore possible d'agir

    De par le monde

    Jean SALVAN   Officier, général de corps d'armée (2S)   Le drone, double inversé de l’attentat ?

    Renaud GIRARD   Journaliste, reporter de guerre, géopoliticien   Que peut faire la France au Moyen-Orient ?

    François JOURDIER   Officier, amiral (2S)   La guerre tue  (la guerre au Yémen)

    Eric ZEMMOUR   Journaliste politique   La guerre de civilisation actuelle se fonde autant sur la géographie que sur l’histoire

    Au-delà

    Rémi BRAGUE   Spécialiste de la philosophie grecque et de la philosophie médiévale arabe et juive     Du pardon chrétien  (Père Hamel)  

    Devant l'histoire

    Denis FADDA   Haut fonctionnaire international, ancien Président de l'Académie des Sciences d'Outre-Mer   Hommage à Boutros Boutros Ghali

    Faites suivre à vos amis, dans votre famille et partagez ...  MAGISTRO  vous invite aussi à vous rendre sur son site et y (re)lire tous les écrits depuis son origine (2008).  MERCI. 

  • Goldnadel a raison ! Et il ose dire les choses : « Le racisme anti-blanc impose l'omerta médiatique »

     Marché aux esclaves noirs en Libye 

     

    Par  

    CHRONIQUE - Gilles-William Goldnadel évoque le racisme anti-blanc, dont très peu de médias ou d'associations osent parler. Selon lui, c'est ce tabou qui explique le silence médiatique autour du scandale d'abus sexuels révélé à Telford. Cette chronique [Figarovox,20.03] dit avec force et un courage certain un grand nombre de simples vérités !  LFAR

     

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    Le racisme antiblanc est le trou le plus noir de l'information comme de la réflexion. Si vous aimez la tranquillité, évitez donc de le nommer. Ou utilisez si possible une circonlocution. Essayez plutôt « détestation anti-occidentale ». 

    Vous éviterez ainsi le chromatisme gênant. On peut parler des noirs, davantage encore du racisme qui les frappe. Mais évoquer le blanc, sauf de manière négative, voilà qui est gênant. Et très inélégant. En parler le moins possible. J'ai connu une époque, pas très lointaine, où les organisations antiracistes autoproclamées contestaient l'existence même de l'aversion du blanc. Lorsqu'on la leur mettait juste dessous leurs yeux, elles la reconnaissaient du bout des lèvres pincées en alléguant le fait que seules des organisations « d'extrême droite » se souciaient de cette question très secondaire. Bref, une pirouette assez primaire. De nos jours, lorsque le temps est clair, certaines condescendent toutefois à se saisir de cas emblématiques, pourvu que le traitement soit discret et homéopathique.

    L'actualité récente me permet, à travers deux exemples, l'un en creux, l'autre en plein, de faire sonder du doigt le trou noir maudit.

    Prenez Mayotte. On a tout dit sur les dernières manifestations d'exaspération de la colère populaire des Mahorais à propos de l'immigration massive et invasive.

    On a dit que cette colère était légitime. On a dit que cette immigration était insupportable pour la population autochtone. On a reconnu sans barguigner le lien entre immigration excessive, illégale et criminalité. On a convenu également qu'elle était facteur de misère sociale, médicale et d'appauvrissement. On a accepté sans pousser de hauts cris de questionner la légitimité du droit du sol. On a reconnu qu'il existait effectivement « des Français de papier » qui avaient indûment instrumentalisé le droit du sol français pour devenir nos concitoyens pour de pures questions d'opportunité financière. On a tout dit, sauf que les Mahorais qui se plaignaient légitimement mais parfois violemment seraient des racistes, des xénophobes ou des populistes extrémistes.

    On voudra bien à présent se donner la peine de comparer le regard compréhensif et même empathique porté par le monde médiatique et politique à l'égard des Mahorais exaspérés avec celui qui embrasse, si l'on ose dire, la population métropolitaine qui, aujourd'hui majoritairement, considère l'immigration illégale et massive comme un facteur d'inquiétude majeure. Encore que les réactions de celle-ci soient infiniment plus calmes que celle de la population mahoraise, qui peut honnêtement nier que le jugement médiatique et politique soit dans le meilleur des cas condescendant et dans le pire haineux et méprisant ? Pour ceux qui ne veulent pas comprendre ce qui explique cette différence de regard, je vais leur mettre crûment la réalité sous les yeux. La population française métropolitaine, à la différence des Comoriens musulmans de Mayotte, est majoritairement chrétienne, blanche et occidentale. Par conséquent plus facilement soupçonnable de racisme, précisément par un préjugé raciste insoupçonné et indicible.

    Mais que j'ose nommer et que j'ai déjà expliqué par l'Histoire.

    À présent, passons au second exemple explicite et extérieur à la France.

    L'excellente revue National Geographic s'est livrée récemment à une autocritique en règle en examinant de quelle manière, au siècle dernier, elle était restée indifférente à la réalité et à la souffrance noires.

    D'un siècle l'autre, d'un excès l'autre, et, parfois, d'une souffrance l'autre. Je ne crains pas en effet d'appliquer cette saine autocritique au présent et à la souffrance blanche que l'on cache, que l'on tait ou que l'on ne veut pas voir.

    C'est ainsi que les exactions contre les fermiers blancs en Afrique australe font partie des territoires occultés de l'information. Au Zimbabwe, la quasi-totalité des fermiers blancs ont été expulsés. De très nombreux fermiers massacrés. L'ex-dictateur Mugabe, récemment déchu, refusait de répondre à un journaliste parce qu'il était blanc. C'est dans ces conditions que la revue Jeune Afrique (et non un journal occidental) a écrit : « Les abus et les erreurs commis par Londres, les colons britanniques et leurs descendants, pour beaucoup restés fidèles à Ian Smith, ont été nombreux. Mais en répliquant avec une politique aussi inconséquente, Mugabe aura surtout ajouté de la souffrance à l'injustice. » De la souffrance blanche. Selon la BBC, cette politique a détruit l'économie du Zimbabwe basée sur l'agriculture, qui est dans une situation catastrophique avec une hyperinflation et une réapparition du choléra.

    Qui pourrait prétendre honnêtement que ce racisme-là a été condamné par la classe médiatique antiraciste ?

    En République Sud-Africaine, la situation n'est aujourd'hui pas meilleure. De très rares articles dans la presse écrite française s'en saisissent pour décrire « le massacre oublié des fermiers blancs ». Les télévisions françaises s'en désintéressent complètement.

    Plus indiscutable et plus récemment encore, le 22 février 2018, l'agence Reuter, dans une indifférence totale, annonçait que « dans un souci de soigner les divisions du passé, le président sud-africain fraîchement élu Cyrille Ramaphosa avait annoncé que l'expropriation de terres sans compensation était envisagée pour accélérer leur redistribution aux Sud-Africains noirs ».

    Si les mots ont un sens, cette annonce aurait dû plonger tous les hommes de bonne volonté, sincèrement désireux d'harmonie entre les peuples, dans un état de consternation ou d'hébétude.

    Si cette mauvaise décision est en effet menée à bien, elle tournera définitivement le dos à la politique de pardon et de réconciliation chère à Mandela et à Declercq. Elle signifiera la fin du pays « arc-en-ciel ». Plus désespérément encore, elle signifiera qu'un règlement politique pacifique basé sur la concorde et non le rapport de force est une chimère. Elle donnera raison aux pessimistes et aux cyniques.

    Mais il y a peut-être encore pire: l'incroyable omerta qui couvre pour l'heure en France les crimes sexuels autour des filles blanches ayant été découverts dans la commune anglaise de Telford.

    Près de mille jeunes filles ont fait l'objet de viols collectifs et de trafic de proxénétisme violent de la part d'hommes issus principalement de la communauté pakistanaise. L'affaire connue depuis plusieurs mois, vient de prendre désormais une dimension extravagante et met en cause la police et les médias.

    À l'époque de « Balance ton porc », où les violences faites aux femmes font l'objet d'une attention obsessionnelle permanente, le silence qui entoure ce drame immonde prend un tour invraisemblablement obscène et scandaleux.

    Je renvoie notamment aux articles du Birminghammail et du Mirror du 11 mars 2018 ainsi qu'à la note Wikipédia en français issue de la note anglaise qui vient d'être complétée: « Suite aux nouvelles révélations en mars 2018 dans le Sunday Mirror, la journaliste Johanna Williams du magazine Spiked, s'émeut que ce qui semble être le pire scandale d'abus sexuels sur des enfants de Grande-Bretagne ait reçu relativement peu de couverture et ne fasse pas la une de journaux tels que le Guardian ou le Times , alors que depuis plusieurs mois, le harcèlement des femmes est dénoncé comme par exemple par le mouvement Me Too dont elle dénonce l'hypocrisie et le silence assourdissant ». Comme de nombreux journalistes anglais le reconnaissent désormais, ces nouvelles révélations sont issues d'enquêtes du Daily Mirror et ont montré que l'étendue des abus était beaucoup plus vaste que ce qui avait été révélé auparavant.

    « Comme dans les autres affaires similaires, les auteurs étaient très majoritairement d'origine pakistanaise et bangladaise et de religion musulmane. Par crainte d'être considérées comme racistes, les autorités ont longtemps refusé d'enquêter » (Steve Bird The Télégraph du 9 décembre 2017).

    Pendant ce temps, les pseudo-antiracistes hystériques et les néo-féministes frénétiques à moralisme chromatiquement variable restent calmes.

    La souffrance, quand elle est blanche, demeure une zone noire interdite de visite. 

    Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain.  

  • UNE REUNION DU BUREAU POLITIQUE DE LA FEDERATION ROYALISTE PROVENCALE POUR PREPARER L'AVENIR

    REUNION POLIT LA CIOTAT 16.11.2013.jpg

    (De gauche à droite)  Sylvie HUEBER - François DAVIN - - Jean-Louis HUEBER - Jean GUGLIOTTA - Paul LEONETTI - Gérard POL

    Le Bureau Politique de la Fédération Royaliste Provençale s'est réuni, le samedi 16 novembre 2013, pour un après-midi de travail. Les présents sont notés sur la photographie ci-dessus.  Yves BOULON était excusé.

    A l'ordre du jour : différentes questions d'ordre administratif; le déroulement des activités passées et futures : bilan, perspectives et projets; les progrès de lafautearousseau et son rôle exceptionnel pour la diffusion des idées d'Action française; les relations de la Fédération Royaliste Provençale avec les organisations royalistes nationales, Restauration Nationale et autres.

    Le blog de la Fédération Royaliste Provençale - souvent relayé, pour une audience nationale, par lafautearousseau lorsque le sujet en vaut la peine, annonce régulièrement l'ensemble des activités de l'Action française en Provence et, à chaque fois, en dresse un compte-rendu détaillé.

    Rendez-vous est donné à tous pour nos prochaines activités.