UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Hommage à Pierre Boutang, en ce jour anniversaire de son décès...

    (extrait de notre Ephéméride de ce jour, 27 juin)

     

     

    1998 : Mort de Pierre Boutang

     

    boutang.jpg

    http://xaviersoleil.free.fr/article/pierre-boutang-dossier-h.htm

    boutang fb emmanuel.jpg

     

    1. Dans notre Catégorie Grands Textes, voir les trois qui lui sont consacrés :

     

    • Grands Textes (III) : Reprendre le Pouvoir (Postface).

     

    • Grands Textes (XXXIII) : Qui sera le Prince ?

     

    • Grands textes XXXIX : Le mythe de la jeunesse (Revue universelle, février 1941)

     

     

    2. Consulter également notre Page : "Reprendre le Pouvoir" de Pierre Boutang, ou la Légitimité retrouvée.

     

     

    3. Enfin, écouter ce rarissime document : une conférence de plus d'une heure et demie, donnée à Marseille, le 31 mars 1988 : L'horizon politique, le Prince chrétien.

    BOUTANG LES IDEES A L'ENDROIT.jpg

               

    Trésor d'érudition maîtrisée, François Brigneau écrit de lui qu'il "écrivait un français admirable quand il s'appliquait à ne pas être obscur. C'était son penchant, qui alla s'aggravant. Il ressemblait à Picasso. Le premier trait était lumineux. Ensuite, hélas, il compliquait. Seule une élite intellectuelle, dont je ne faisais pas partie, pouvait le suivre et l'apprécier...".

    Paul-François Paoli, de Valeurs actuelles, demanda un jour à quatre philosophes qui "se souviennent" d'évoquer chacun un maître. Jean-François Mattéi choisit d'évoquer Pierre Boutang, l'homme en colère.

    Cela donna le petit billet suivant :

     

    Il y a des coups de foudre de l'esprit. C'est ce qui est arrivé à Jean-François Mattéi quand il a rencontré le philosophe et polémiste Pierre Boutang, qui prit la succession d'Emmanuel Lévinas comme professeur de métaphysique à la Sorbonne, en 1976.

    MATTEI 1.jpg"Ma première impression, confirmée par la suite, fut celle d'un géant de la pensée. Il se mouvait avec une aisance incroyable dans les textes les plus difficiles et récitait par coeur le Parménide de Platon et les poésies de Rimbaud... Il m'impressionnait, moins par son immense culture, que par le détachement avec lequel il la maîtrisait", explique Jean-François Mattéi. Hélléniste, auteur de nombreux essais, dont Europe, le regard vide (Flammarion), Jean-François Mattéi est devenu un fidèle de Pierre Boutang, mais il n'est pas sûr que celui-ci "ait été un maître en attente d'un disciple". 

    Jean-François Mattéi a souvent fait le voyage de Collobrières, dans le Var, où Pierre Boutang possédait une maison sans électricité. Là, ils ont devisé à la belle étoile en dégustant un Tavel bien frais, aux côtés de ceux que Boutang admettait dans sa proximité et qui prenaient le risque de se faire "engueuler" s'ils n'avaient pas lu Platon, Aristote, Saint Thomas et tant d'autres. Catholique et royaliste, Boutang, qui n'avait jamais renié Maurras, était un homme chez qui la tendresse s'accouplait souvent avec la colère. Mais quel personnage !

    "Je garde de lui le souvenir d'une fidélité à l'enfance", affirme Mattéi, qui a écrit la préface de la nouvelle édition de L'Ontologie du secret, grand oeuvre de Boutang, que réédite les PUF à la rentrée.

    "C'était un arpenteur de l'être qui, comme Platon et Heidegger, avait compris que la philosophie est une variation permanente sur l'archétype du voyage est que l'homme est bien un "homo viator". Il m'a appris, mieux que tout autre, le souci de la transcendance"...

    BOUTANG LA FONTAINE.jpg

     

     

     Enfin, pour se rapprocher encore un peu plus de "ce géant", écoutez les quarante trois minutes pendant lesquelles l'un de ses élèves, Rémy Soulié, parle de lui :

  • Dans notre Éphéméride de ce jour : pour faire connaître Pierre Boutang...

    1998 : Mort de Pierre Boutang

     

    1A.jpg

     "...Notre société n'a que des banques pour cathédrales; elle n'a rien à transmettre qui justifie un nouvel "appel aux conservateurs"; il n'y a, d'elle proprement dite, rien à conserver. Aussi sommes-nous libres de rêver que le premier rebelle, et serviteur de la légitimité révolutionnaire, sera le Prince chrétien..." (in Reprendre le pouvoir")

    http://xaviersoleil.free.fr/article/pierre-boutang-dossier-h.htm

     

    Pour contribuer à faire connaître Pierre Boutang, voici ce que vous propose en permanence lafautearousseau :

     

     1. Dans notre Catégorie Grands Textes, les trois qui lui sont consacrés :

     

    • Grands Textes (III) : Reprendre le Pouvoir (Postface).

     

     • Grands Textes (XXXIII) : Qui sera le Prince ?

     

     • Grands textes XXXIX : Le mythe de la jeunesse (Revue universelle, février 1941)

      

    2. Notre Page :

    "Reprendre le Pouvoir" de Pierre Boutang, ou la Légitimité retrouvée.

      

    3. Enfin, écouter ce rarissime document : une conférence de plus d'une heure et demie, donnée à Marseille, le 31 mars 1988 :

    L'horizon politique, le Prince chrétien

     

    Trésor d'érudition maîtrisée, François Brigneau écrit de lui qu'il "écrivait un français admirable quand il s'appliquait à ne pas être obscur. C'était son penchant, qui alla s'aggravant. Il ressemblait à Picasso. Le premier trait était lumineux. Ensuite, hélas, il compliquait. Seule une élite intellectuelle, dont je ne faisais pas partie, pouvait le suivre et l'apprécier....".

    Paul-François Paoli, de Valeurs actuelles, demanda un jour à quatre philosophes qui "se souviennent" d'évoquer chacun un maître. Jean-François Mattéi choisit d'évoquer Pierre Boutang, l'homme en colère. Cela donna le petit billet suivant :

               

    1AA.jpg 

    Il y a des coups de foudre de l'esprit. C'est ce qui est arrivé à Jean-François Mattéi quand il a rencontré le philosophe et polémiste Pierre Boutang, qui prit la succession d'Emmanuel Lévinas comme professeur de métaphysique à la Sorbonne, en 1976.

    "Ma première impression, confirmée par la suite, fut celle d'un géant de la pensée. Il se mouvait avec une aisance incroyable dans les textes les plus difficiles et récitait par coeur le Parménide de Platon et les poésies de Rimbaud... Il m'impressionnait, moins par son immense culture, que par le détachement avec lequel il la maîtrisait", explique Jean-François Mattéi. Hélléniste, auteur de nombreux essais, dont Europe, le regard vide (Flammarion), Jean-François Mattéi est devenu un fidèle de Pierre Boutang, mais il n'est pas sûr que celui-ci "ait été un maître en attente d'un disciple". 

    Jean-François Mattéi a souvent fait le voyage de Collobrières, dans le Var, où Pierre Boutang possédait une maison sans électricité. Là, ils ont devisé à la belle étoile en dégustant un Tavel bien frais, aux côtés de ceux que Boutang admettait dans sa proximité et qui prenaient le risque de se faire "engueuler" s'ils n'avaient pas lu Platon, Aristote, Saint Thomas et tant d'autres. Catholique et royaliste, Boutang, qui n'avait jamais renié Maurras, était un homme chez qui la tendresse s'accouplait souvent avec la colère. Mais quel personnage !

    "Je garde de lui le souvenir d'une fidélité à l'enfance", affirme Mattéi, qui a écrit la préface de la nouvelle édition de L'Ontologie du secret, grand oeuvre de Boutang, que réédite les PUF à la rentrée.

    "C'était un arpenteur de l'être qui, comme Platon et Heidegger, avait compris que la philosophie est une variation permanente sur l'archétype du voyage est que l'homme est bien un "homo viator". Il m'a appris, mieux que tout autre, le souci de la transcendance"...

     

     Enfin, pour se rapprocher encore un peu plus de "ce géant", écoutez les quarante trois minutes pendant lesquelles l'un de ses élèves, Rémy Soulié, parle de lui :

  • Napoléon contre la France : et dire que, deux siècles après, certains continuent à le célébrer !.....

             Le samedi 10 décembre, à l'heure exacte où nous tenions, à Marseille, notre troisième Café politique de cette saison, sur un sujet d'une éminente actualité (Présidentielles, le grand piège, par Jean- baptiste Donnier) des nostalgiques de l'Ogre, qui a fait tant de mal à la France, se réunissaient : conférence puis Dîner-débat et tout le toutim... La soirée était organisée dans le cadre des XVèmes journées d’Histoire Napoléonienne de Marseille-Provence en présence du Prince MURAT et de M. Christian FILEAUX, Président du Souvenir Napoléonien.

            C'est consternant mais c'est ainsi : voilà des personnes qui n'ont pas du lire Jacques Bainville : "Sauf pour la gloire, sauf pour l' "art", il eût probablement mieux valu qu'il n'eût pas existé. Tout bien compté, son règne, qui vient, selon le mot de Thiers, continuer la Révolution, se termine par un épouvantable échec. Son génie a prolongé, à grands frais, une partie perdue d'avance."

            Et qui n'ont pas du lire Napoléon lui-même, non plus : devant le premier tombeau de Rousseau, sur L'île des peupliers, à Ermenonville, où celui-ci mourut en 1778 (sa dépouille y demeura jusqu'en 1794, lorsqu'un décret de la Convention ordonna que l'on transférât ses cendre au Panthéon) eut lieu, le 28 août 1800, une entrevue qu'a racontée, brièvement, Stanislas de Girardin : elle se passa lors de la visite de celui qui n'était encore que Bonaparte, venu chasser le lapin dans les forêts voisines d'Ermenonville... : 

           -« Il aurait mieux valu pour le repos de la France, que cet homme n'eût pas existé ... » 
          - « Et pourquoi, citoyen Consul ? », lui dit Stanislas
          - « C'est lui qui a préparé la Révolution française. »
          - « Je croyais, citoyen Consul, que ce n'était pas à vous de vous plaindre de la Révolution ! »
     
          - « Eh bien ! L'avenir apprendra s'il n'eût pas mieux valu, pour le repos de la Terre, que ni Rousseau ni moi n'eussions jamais existé. »

            Peu importe, du reste... que les personnes qui sont allées à ce genre de célébration aient lu ou non Bainville et Napoléon : la vérité sur celui qui a épuisé la France est bien connue, et bien établie.

            Napoléon, c'est un million et demi de français tués pour rien sur les champs de bataille, dont une très grande majorité de jeunes, qui n'ont pu se marier ni fonder une famille : on a là l'une des explications et l'une des causes - pas la seule... - du déclin démographique de la France qui, sous les Rois, était la Chine de l'Europe (il naissait un million d'enfants par an sous Louis XVI... : nous parlons bien sûr de ceux qui restaient vivants, il en naissait en fait beaucoup plus, mais la mortalité infantile était élevée...).

            Napoléon, c'est celui qui a amené par deux fois l'Europe entière, coalisée contre nous, à Paris, alors que depuis un siècle la France n'avait plus été envahie. Un désastre militaire sans précédent...

            Napoléon, c'est celui qui a laissé la France plus petite après lui qu'avant lui. Nous avons perdu 500.000 habitants (estimation de Bainville) en perdant les forteresses de Philippeville et Marienbourg (cédées toutes deux à Louis XIV en 1659) ainsi que Bouillon (la ville de Godefroy !...), actuellement en Belgique. En perdant les villes de la Sarre, aujourd'hui allemandes (Sarrelouis, fondée par Louis XIV en 1681 et Sarrebrück) et aussi Landau, aujourd'hui dans le Palatinat, mais qui fit longtemps partie de la décapole alsacienne (ville française depuis 1648 !). En perdant Versoix, sur la rive nord du Léman, et une partie du pays de Gex, français depuis Henri IV, aujourd'hui en Suisse ( les six communes de Versoix, Pregny-Chambésy, Collex-Bossy, Grand-Saconnex, Meyrin et Vernier furent cédées à Genève ).

            Avec, en prime, une occupation de trois ans et une "amende" de 700 millions de francs !.....

            Napoléon c'est l'inconséquent à qui Louis XVIII écrivit pour lui demander de lui rendre son trône : le Roi offrait ainsi à Bonaparte l'occasion de devenir notre Monk, et l'un des plus grands français de tous les temps, par le bien qu'il aurait fait alors au pays. Napoléon refusa, hautainement, répondant à Louis XVIII que, s'il voulait revenir en France, il lui faudrait marcher sur les cadavres de ceux qui avaient voulu la révolution. Moyennant quoi, au moment du désastre final, il eut ce mot par lequel il se condamnait lui-même : "Au point où les choses en sont arrivées, il n'y a qu'un Bourbon qui me puisse succéder...".

            Napoléon s'est donc déjugé lui-même, en moins de dix ans...

           Moyennant quoi, deux siècles après, certains continuent, sinon à l'honorer, plus encore : à le célébrer. Comme disait Maurras, c'est crier "Vive ma mort ! Meure ma vie !".

            A ce stade, s'agissant de ces gens-là, qui peuvent bien être des patriotes, mais inconséquents, nous ne pouvons rien pour eux....

  • Les migrants ressuscitent les frontières

     

    Par François Marcilhac *

     

    500021990.jpgLa gestion par l’Allemagne des flux migratoires en provenance de Syrie, lesquels ne font que s’ajouter à ceux de la Libye, qui ne se tarissent pas, témoigne, s’il en était besoin, du fait que, contrairement à ce qu’on entend ici ou là, loin de penser « européen », chaque Etat membre de l’Union conduit en temps de crise la politique qui lui semble, à tort ou à raison, c’est une autre affaire, la plus conforme à son intérêt — du moins lorsque cet Etat est gouverné par des dirigeants dignes de ce nom, ce qui n’est plus, depuis bien longtemps, le cas de la France. Les media de l’oligarchie ne cessent de déplorer l’attitude des pays qui refusent d’accueillir ces « migrants », dont ils doutent à bon droit, du reste, de la qualité de réfugiés, et déplorent leur prétendu égoïsme, avec ce moralisme propre au projet européen — ainsi Juncker, le président de la Commission européenne, a déclaré dans son discours « sur l’état de l’Union », le 9 septembre, qu’ « il est temps de faire preuve d’humanité et de dignité », en accueillant tous les réfugiés qui se présentent.

    Accuser d’égoïsme les gouvernants qui pensent en premier lieu au bien de leur peuple, comme c’est leur devoir, et le proclament ouvertement, c’est oublier un peu vite que c’est l’Allemagne, qui, la première, a donné le signal d’une attitude strictement nationale en décidant unilatéralement d’un accueil massif dont elle savait fort bien que ses partenaires auraient ensuite à supporter les conséquences en termes d’appel d’air et de masse. Oui, Merkel a cherché et cherche toujours à imposer sa politique aux Vingt-Huit, pensant, à tort manifestement, que parce qu’elle a à sa botte le dirigeant de la première puissance militaire et de la deuxième puissance économique de l’Union — en l’occurrence Hollande —, elle ne ferait qu’une bouchée d’Etats plus petits. Que Merkel ait été la plus nationaliste dans l’affaire, il ne viendrait à l’idée ni de nos journalistes béats devant la nouvelle icône des droits de l’homme, ni évidemment à des hommes politiques complices de sa politique, de le dénoncer. Merkel accueille : tous les Etats européens doivent accueillir ; Merkel ne peut ou ne veut plus accueillir et suspend Schengen en rétablissant des contrôles à ses frontières : c’est la faute de ses partenaires qui ne l’ont pas suivie et refusent la politique des quotas, c’est-à-dire de répartition obligatoire des clandestins, politique qu’Hollande avait dans un premier temps lui-même refusée, avant de se coucher, comme d’habitude. Et dès lors de brandir des menaces, avec une suffisance qu’on n’aurait plus cru possible — ou du moins que n’imaginaient plus possible les naïfs qui croient encore à un quelconque progrès moral de l’humanité, y compris dans les relations entre Etats, un progrès moral qu’incarnerait justement l’Europe institutionnelle. N’a-t-elle pas osé répondre, le 31 août, avec un humour typiquement germanique, semble-t-il, lors d’une conférence de presse, à une question sur d’éventuelles sanctions contre les pays réticents à une répartition : « Je ne veux pas sortir maintenant tous les instruments de torture » ? Or ces pays, situés essentiellement en Europe centrale et orientale, sont ceux qui ont toujours le plus souffert de l’expansionnisme allemand et dont un des prédécesseurs de Merkel avait fait, en quelques années, des protectorats avec la même passive complicité d’une république française, incapable à l’époque comme aujourd’hui, de concevoir les rapports internationaux comme des rapports de forces — ce que, pourtant, ils n’ont jamais cessé et ne cesseront jamais d’être —, rapports dans lesquels l’idéologie, hier le pacifisme bêlant du briandisme, aujourd’hui le droit-de-l’hommisme mercantile de l’oligarchie européiste, jouent le rôle d’anesthésiants.

    Certes, l’échec, lundi 14 septembre, de la réunion des ministres européens de l’intérieur sur les quotas, montre que Merkel a sous-estimé la résistance de nations qui ne s’en laissent pas compter, au regard tant de leur histoire que de leur capacité d’absorption : une capacité d’absorption non seulement économique, mais également culturelle et religieuse, de flux d’allogènes disposés à tout, sauf à s’intégrer à des pays qui, en les accueillant avec une générosité confinant à la niaiserie, ne pourraient susciter que leur mépris. Toutefois, Merkel n’a rien lâché : Thomas de Maizière, son ministre de l’intérieur, a déclaré à la chaîne publique allemande ZDF, mardi 15 septembre, que les pays qui refusent les quotas, « souvent [...] reçoivent beaucoup de fonds structurels » européens. « Je trouve aussi juste (...) qu’ils reçoivent moins de moyens », a-t-il poursuivi en approuvant la proposition formulée en ce sens par Juncker.

    De fait, si Juncker et Merkel sont la main dans la main, Hollande jouant les utilités, c’est que l’idéologie de l’accueil leur sert à tous deux d’anesthésiant pour contraindre les peuples à accepter une politique d’immigration qu’ils jugent conforme, la seconde à l’intérêt d’une Allemagne vieillissante mais encore forte de plus de 80 millions d’autochtones et qui, pense-t-elle, saura sans trop de préjudice, absorber cette main-d’œuvre étrangère, le premier à celui d’une Union européenne sans autre identité que le consumérisme. En bon négrier mondialiste, Juncker, toujours dans son discours sur l’état de l’Union, n’a pas omis de préciser : « La migration doit cesser d’être un problème pour devenir une ressource bien gérée ».

    L’Europe n’existe pas. Elle est et demeure un mythe. La Pologne, la Hongrie, la Tchéquie ou la Slovaquie — le groupe de Visegrad — mais aussi le Danemark, la Lettonie ou la Roumanie, ne doivent pas être montrés du doigt : leur refus ou leur manque d’empressement est le témoignage d’une identité forte, qu’ils doivent à une histoire riche, souvent dramatique. Leur nationalisme défensif face à l’invasion n’est que l’expression de leur bonne santé morale. Persévérer dans l’être, tel est aussi l’objectif de Merkel, mais avec ce nationalisme agressif propre à la culture allemande qui, le plus souvent, fut aveugle sur ses propres intérêts. Bruxelles, qu’elle co-dirige avec la Commission européenne, tout à son universalisme matérialiste hors-sol, sert pour l’instant sa politique. La Grèce et l’Italie, quant à elles subissent, avec pour seul objectif de s’en sortir le plus rapidement possible. Seule la France, asthénique, joue un jeu « européen », l’Europe ayant toujours été, pour ses élites, l’autre nom du renoncement. 

    François Marcilhac - L’ Action Française 2000

     

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

     

    Attention, danger !

    Il y a déjà plusieurs décennies, les escrolos ont mis à mal notre filière d'excellence nucléaire (sabotage de Phénix avec Hollande, arrêt d'Atsrid par Macron,  Ségolène et Borne "actant" la fermeture de 15 centrales, en commençant par Fessenheim...); ils ont presque failli réussir leur sale coup...

    Voilà que les mêmes escrolos "remettent çà" et commencent à tirer à boulet rouge sur "les vols privés". Dès qu'il s'agit de démolir l'économie, l'industrie, la puissance française, on peut être sûr qu'on va trouver des escrolos en pleine action ! Traîtres un jour, traîtres toujours !

    Bravo à Charles Aguettant, qui parle haut et fort. Et, surtout, clair ! :

    "Est-ce qu’on veut mettre à bas la filière aéronautique française ?" 

    (extrait vidéo 1'08)

    https://twitter.com/clhebdo5/status/1644778212822589440?s=20

     

    lfar espace.jpg

     

    1. "La caque sent toujours le hareng", dit le proverbe. Malgré quelques moments où il peut apparaître "sympa" (disons "buvable" : défense du bon vin, du bon fromage...) comment voudrait-on que le représentant d'un Parti :

      périmé et condamné par l'Histoire;

    qui a fait au bas mot 130 millions de morts - ou plus... - sur l'ensemble de la terre;

    qui n'a jamais été condamné pour ses crimes par un procès de Nuremberg, qui s'impose pourtant;

    que ses derniers représentants actuels n'ont jamais condamné non plus...

    bref, comment voudrait-on qu'un serpent venimeux cessât de cracher son venin ? Fabien Roussel peut bien jouer au "propre sur lui", au "type sympa", "popu", tout ce qu'on voudra : il représente la pire idéologie meurtrière de l'histoire de l'humanité, celle qui aura duré le plus longtemps (et dure encore : Chine, Viet-Nam...), aura ensanglanté une part immense des territoires émergées. Et, jusqu'au bout du bout, jusqu'à son essoufflement intégral car terminal, aura craché son venin à chaque fois qu'elle l'aura pu...

    Image

    Lui qui n'a pas peur de "l'URSS de Staline" et ne l'a jamais condamnée, il a peur de "la France de Pétain", général parfaitement républicain que ses prédécesseurs de la Chambre "cocos/socialos/radicaux" du Front populaire ont porté au pouvoir (à quelques exceptions près) avant de s'enfuir piteusement devant l'ennemi, contre lequel ils ont gâché les dernières années où il aurait été possible d'armer/réarmer la France : c'était pendant qu'ils étaient, hélas, au pouvoir, les "cocos/socialos/radicaux"...

    Décidémmment, oui : la caque sent toujours le hareng !

     

    2. D'accord avec Marion Maréchal :

    "Utiliser le succès du « grand patrimoine » touristique pour sauver nos milliers de joyaux locaux menacés. Une excellente idée de @stephanebern, qui aurait le profil idéal pour mettre en place cette politique à la tête d’un Secrétariat au patrimoine en péril. Alors, qu’est ce qu’on attend ?"
    Image

     

    3. Pourquoi le(s) groupe(s) de pression éolien et les escrolos ne le disent-ils pas au grand public ? Le Scottish Daily Express, lui, rapelle que, pour des raisons techniques, les éoliennes écossaises ont besoin d'un apport d'énergie diesel 6 heures par jour : alors, les escrolos ? Toujours écolos, les éoliennes ?...

    https://www.scottishdailyexpress.co.uk/news/politics/snpgreens-accused-environmental-madness-wind-29142836

     

    4. Ubuesque, mais surtout dramatique pour nos paysans, notre agriculture, notre Économie :  À partir du 25 avril, la France ne pourra plus exporter sa production céréalière en dehors d'Europe !...

    https://www.lefigaro.fr/economie/la-france-interdite-d-exportations-de-cereales-a-partir-du-25-avril-20230410

     

    5. "Ça s'insinue petit à petit" Les traditionalistes gagnent-ils du terrain dans l'Église? Le reportage très intéressant et instructif de BFM/TV... :

    https://www.bfmtv.com/societe/religions/ca-s-insinue-petit-a-petit-les-traditionnalistes-gagnent-ils-du-terrain-dans-l-eglise_AN-202304070023.htmlImage

     

    6. (Source : L'Usine nouvelle) Enfin ! Les six réacteurs nucléaires EPR en projet commencent à mobiliser la filière. Chez Framatome, au Creusot (Saône-et-Loire), la nouvelle ambition nucléaire nationale se matérialise par la décision de relocaliser la fabrication des internes des cuves : "Nous voulons gagner en souveraineté, en délai, en qualité, mais aussi en flexibilité en ramenant cette activité au Creusot", précise Laurent Gless, le directeur du site, qui fabriquait déjà les composants en carbone et en inox des îlots nucléaires pour les générateurs, les pompes et le circuit primaire...

     

    7. Et l'on terminera cette série d'aujourd'hui en disant un grand "bravo !" à SOS PARIS, qui propose cette amusante petite vidéo de 52" pour dénoncer, intelligemment, la stupidité des saccageurs/saccageuses de Par'Hidalgo, Paris bobo, Paris pas beau... :

    https://twitter.com/SOSParis/status/1645423141030592512?s=20

     

     

    À DEMAIN !

    LFAR FLEURS.jpg

  • Éphéméride du 15 septembre

    1613 : Naissance de La Rochefoucauld 

     

    Auteur des Sentences et Maximes morales, La Bruyère lui décerne ce bel éloge :

    "(La Rochefoucauld)...est la production d'un esprit instruit par le commerce du monde, et dont la délicatesse était égale à la pénétration...; observant que l'amour-propre est dans l'homme la cause de tous ses faibles, l'attaque sans relâche quelque part où il le trouve; et cette unique pensée, comme multipliée en mille autres, a toujours, par le choix des mots et par la variété de l'expression, la grâce de la nouveauté." (Discours sur Théophraste) 

     "Il faut une plus grande force de caractère pour supporter la bonne fortune que la mauvaise".

     "Les grandes âmes ne sont pas celles qui ont moins de passion ou plus de vertu que les âmes communes, mais  celles seulement qui ont de plus grands desseins".

     "Celui qui sort de votre entretien content de lui l'est de vous parfaitement".

     "Lorsque notre haine est trop vive, elle nous met au dessous de ceux que nous haïssons."
     
    "Les biens et les maux qui nous arrivent ne nous touchent pas selon leur grandeur, mais selon notre sensibilité."
     
    LA ROCHEFOUCAULD CHATEAU.jpg
    Le château de La Rochefoucauld, dans les Charentes :
     
     
     
     

     10 septembre,ronsard,michelin,micheline,clement marot,pleiade,martinique,du bellay,salon,l'emperi

     

     

    1642 : Sedan devient française

     

    Par traité signé le 15 septembre 1642, Frédéric Maurice de La Tour-d'Auvergne, frère de Turenne, cède à la France sa principauté de Sedan et Raucourt.

    S’étant déjà opposé à Louis XIII et à Richelieu – notamment lors de la bataille de la Marfée, en 1641 – il avait réussi à rétablir sa situation. Mais, s’étant de nouveau compromis, l’année suivante, dans la conspiration de Cinq-Mars, cette dernière erreur, lui fut fatale : il dut céder sa principauté, en échange de sa vie…

    15 septembre,la rochefoucauld,charles de foucauld,cadastre,le notre,chars d'assaut

    Construit sur un promontoire en 1424, le château fort de Sedan s'est vu flanqué de bastions par Vauban en 1699. Avec ses 35.000 m²,  il est le plus grand château féodal d'Europe...

     Entièrement classé Monument Historique, il abrite maintenant un musée et un établissement hôtelier

     

     

     10 septembre,ronsard,michelin,micheline,clement marot,pleiade,martinique,du bellay,salon,l'emperi

     

     

     1700 : Mort d'André Le Nôtre

     

    vauxlevicomtejardin2.jpg
    Ses jardins de Vaux le Vicomte (ci dessus) préfigurent ceux qu'il réalisera à Versailles...
     
     
    Sur Le Nôtre et son oeuvre, en général, voir notre Éphémeride du 12 mars (jour de sa naissance) et notre Évocation du 13 mars :
     
     
    Et aussi l'excellente site présentation qu'en fait le Château de Versailles :
     
     
     
     

     10 septembre,ronsard,michelin,micheline,clement marot,pleiade,martinique,du bellay,salon,l'emperi

     

     

    1807 : Début du Cadastre Général

     

    Jusque là, on ne disposait que de terriers (description des terres des féodaux), de polyptiques (recensement des propriétés d'une abbaye), ou, dans certaines provinces seulement, de parcellaires.

    Étant donné l'ampleur de la tâche, ce Cadastre ne sera achevé qu'en... 1840 ! Dans un grand nombre de petites et moyennes communes, surtout rurales, il est toujours en service.      

    CADASTRE PRIVAS 1811.jpg
    Plan cadastral de Privas (Ardèche), 1811
     
     
     
     

     10 septembre,ronsard,michelin,micheline,clement marot,pleiade,martinique,du bellay,salon,l'emperi

     

     

    1812 : Incendie de Moscou : Napoléon et La Grande armée pris au piège... 

     

    15 septembre,la rochefoucauld,charles de foucauld,cadastre,le notre,chars d'assaut,sedan

    Construite pour l'essentiel en bois, Moscou est en flammes : sur un total de 9.500 édifices, 7.000 brûlent, totalement ou partiellement... 

    Le piège s'est refermé sur la Grande armée : après un mois d'attente dans la capitale russe, la retraite est ordonnée, alors que "le général hiver" va entrer en action : c'est le commencement de la fin...

    http://www.herodote.net/histoire/evenement.php?jour=18120915  

     

     Et, dans notre album Écrivains royalistes (I) : Chateaubriand voir la photo "15 septembre 1812 : l'incendie de Moscou".

     

    Sur cette désastreuse Campagne de Russie - le "commencement de la fin..." - voir aussi les Éphémérides du 22 juin (Napoléon déclare la guerre à la Russie), du 7 septembre (bataille de la Moskowa, ou de Borodino), du 19 octobre (début de la retraite de Russie) et du 26 novembre (le passage de la Bérésina)...

     

     

     10 septembre,ronsard,michelin,micheline,clement marot,pleiade,martinique,du bellay,salon,l'emperi

     

     

    1858 : Naissance de Charles de Foucauld

     

    untitledcharles de foucauld.JPG
     
    Sur l'Islam et les musulmans en général, dans leurs rapports avec la France, on lira avec profit car elle n'a pas pris une ride, la Lettre du Père de Foucauld à René Bazin.pdf
     

     

     10 septembre,ronsard,michelin,micheline,clement marot,pleiade,martinique,du bellay,salon,l'emperi

  • Révolution et République, Ecole, Historiquement correct : un débat entre Philippe Nemo et Roland Huraux (3/3)...

    Troisième partie : dénonciation de l’historiquement correct ; ou : les mensonges d’une certaine histoire officielle…..

    F.C. : Philippe Nemo, dans votre livre, vous mettez en cause la conception de la Résistance qui prédomine encore aujourd’hui.

    P.N. : La Résistance et le régime de Vichy sont en effet l’objet de quelque tabous qui ont la vie dure. Deux erreurs sont indéfiniment répétées.

              D’une part que la première vague de Résistance qui a précédé l’entrée du PCF dans l’action aurait été le fait de la gauche, alors qu’elle a plutôt été celui de la droite, voire de l’extrême-droite, et surtout des démocrates-chrétiens. C’est vrai tout autant du personnel de Londres que des résistants de l’intérieur comme Frenay, ou de ces « vichysto-résistants » sur lesquels un livre récent apporte un utile éclairage (« Les Vichysto-résistants de 1940 à nos jours », par Bénédicte Vergez-Chaignon, Perrin).

              Deuxième phénomène tragiquement occulté : la collaboration a été largement le fait d’hommes de gauche,  de « républicains », d’ascendance « 1793 » ! Or on n’accuse que les catholiques, la droite, les anti-communistes.

              Par exemple, on nous rappelle régulièrement que le premier statut des juifs du 3 octobre 1940 a été conçu par des catholiques et des maurrassiens de l’entourage de Pétain, ce qui est vrai. Mais on ne nous dit jamais qu’aussi horrible qu’ait été ce statut, il n’avait pas pour intention de préparer Auschwitz et le génocide, atrocités que les initiateurs de la loi ne pouvaient pas vouloir en 1940, pour la bonne raison qu’ils ne pouvaient même pas l’imaginer ! 

              Ce statut édictait des interdictions professionnelles absolument scandaleuses et indignes, contraires à al tradition française d’égalité devant la loi issue de 1789, mais il n’impliquait ni des persécutions directes ni des expulsions. Dans l’esprit revanchard et étriqué de ses promoteurs, il s’agissait de combattre l’influence des idées radicales-socialistes et franc-maçonnes par une politique culturelle appropriée. Les francs-maçons n’avaient-ils pas eux-mêmes, quelques années auparavant, combattu la catholicisme en interdisant l’accès de l’Enseignement public aux ecclésiastiques, c’est-à-dire en édictant, eux aussi, des interdictions professionnelles ? C’était donc, en un sens, la réponse du berger à la bergère.

              Les horreurs qui ont suivi, à savoir le second statut des juifs, l’ « aryanisation » des biens juifs, la création du Commissariat aux questions juives  avec ses redoutables fichiers, et surtout les rafles et l’expulsion vers les camps de la mort de quelques soixante-quinze mille juifs étrangers ou français, ont été le fait de Darlan et de Laval, deux hommes qu’on peut dire de gauche à certains égards, en tous cas excellents « républicains » et  laïcards  convaincus.

              Laval avait été député socialiste pendant une quinzaine d’années. Bousquet, l’organisateur de la rafle du Vel d’Hiv, était un radical, rédacteur de La Dépêche de Toulouse, et franc-maçon ! Et surtout, les extrémistes de la collaboration avec l’Allemagne, comme Jacques Doriot et Marcel Déat, étaient, l’un, un ancien dirigeant du parti communiste, et l’autre l’ex numéro deux de la SFIO ! Pour lui ; la collaboration avec l’Allemagne anti-capitaliste était naturelle. Il pensait sincèrement que les soldats d’Hitler étaient les continuateurs de l’œuvre des soldats de l’An II….. S’il suggérait de collaborer avec les nazis pour bâtir une nouvelle Europe, c’était non pas en fonction d’idées de droite, mais en raison de son socialisme !

             Il y a donc une grande injustice en même temps qu’une grande confusion intellectuelle dans la manière dont on a raconté toute cette histoire aux Français après la guerre.

    R.H. : Je ne suis pas aussi systématique que vous sur cette période, même si, de fait, l’alliance tactique des gaullistes avec les communistes à partir de 1942, qui est la traduction, à l’échelle de la France, de l’alliance des Etats-Unis, de la Grande-Bretagne et de l’URSS, a permis de désigner de commodes boucs émissaires après la guerre. On a façonné une légende qui fonctionne encore, comme on l’a vu avec l’affaire Guy Môcquet qui identifie la résistance avec le PCF. 

              Le mythe a pris une nouvelle tournure avec Mai 68, où on s’est servi du repoussoir que représentait Vichy pour justifier les dérives libertaires. On oubliait ainsi que certaines idées morales et sociales prônées à Vichy n’étaient pas si éloignées de celles de la Résistance, qui évoque aussi un principe de régénération morale et sociale. Péguy est bien souvent leur référence commune. On trouve une critique radicale de la France parlementaire et décadente des années 30 aussi bien chez les maurrassiens maréchalistes que dans la plupart des mouvements de résistance.          (fin).

  • Crise : après une simple correction, l’or va continuer de grimper, par Marc Rousset.

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

    Après une correction spectaculaire, ce mardi 11 août, la plus importante depuis 2013, les métaux précieux sont repartis à la hausse. Alors qu’il avait dépassé les 2.070 dollars l’once, l’or est très vite repassé sous les 2.000 dollars, et même sous la barre des 1.900 dollars, mais pour terminer à 1.936,20 dollars, ce vendredi 14 août. La correction a été initiée suite à une prise de profits, mais du côté des fondamentaux économiques, rien n’a changé car les dettes, les créations monétaires, les dépenses publiques et déficits publics, quelques conflits possibles sont toujours présents.

    marc rousset.jpgL’endettement va empirer et la seule porte de sortie est l’inflation. La plupart des pays sont engagés dans des programmes de relance sans précédent. Simultanément, la pression de la qui a permis de limiter l’inflation diminue. Même en cas de signes d’inflation, les banques centrales ne relèveront pas les taux d’intérêt pour la maîtriser, de peur d’empêcher une éventuelle reprise économique et de diminuer l’inflation qui aide à résoudre le problème de la dette irremboursable.

    Même si un , quelle que soit sa nationalité, est prêt en novembre 2020, il ne sera pas distribué avant le premier trimestre 2021, et d’ici là, de l’eau aura coulé sous les ponts, avec des ravages partout dans le monde. Le contexte fondamental est malheureusement l’un des plus radieux de l’histoire de l’or. Ce n’est pas le Covid-19 qui est responsable de la hausse de l’or et de l’argent, mais les déficits des gouvernements ainsi que les créations monétaires par les banques centrales afin de monétiser la dette publique. Seuls sont faibles les fondamentaux de l’argent, en raison de la baisse de la demande industrielle et de la joaillerie. La hausse de l’argent, actuellement à 26 dollars l’once, est tirée par la hausse de l’or, mais elle pourrait connaître un krach structurel.

    Pendant le deuxième trimestre 2020, les faillites des grandes entreprises ont doublé dans le monde. Selon Euler Hermes, les sociétés françaises représentent 14 % des cas d’insolvabilité. En France, les défaillances de grandes entreprises et entreprises de taille intermédiaire ont grimpé de 16,7 %, en mai, et 38,2 %, en juin. La réalité France, c’est que 616.900 emplois ont déjà été détruits depuis début 2020. 20 % de personnes en sous-emploi voudraient travailler plus, un niveau inédit depuis 1990. Et, après une contraction de 13,8 % du PIB au deuxième trimestre, 2,5 millions de personnes sont considérées comme inactives mais souhaiteraient trouver un emploi, un record depuis 2016. L’INSEE anticipe déjà la destruction de 900.000 emplois sur l’année.

    En Grande-Bretagne, ce n’est guère mieux : 730.000 emplois ont été détruits depuis mars 2020 et le , avec un recul de -20,4 % du PIB au deuxième trimestre, plonge dans la récession la plus sévère d’Europe.

    Quant aux États-Unis, ils auront dépensé, en 2020, le double de leurs rentrées fiscales. Leur déficit public sera de 2.807 milliards de dollars, soit plus de 10 % de leur dette publique actuelle. Trump a promulgué un nouveau plan d’aide de 400 dollars par semaine aux Américains. Les créations d’emplois de 1,8 million, en juillet, ont ralenti par rapport aux 4,8 millions de juin. Au regard du 1,4 million, puis des 20,8 millions d’emplois détruits respectivement en mars et avril, le solde reste terriblement négatif, à près de 15 millions !

    Le secteur bancaire européen risque aussi de connaître une nouvelle crise. En 2019, les banques détenaient 600 milliards d’euros de créances douteuses ; elles devraient atteindre 1.000 milliards fin 2020. La BCE a demandé aux banques de ne pas verser de dividendes et de ne pas racheter d’actions cette année. La Commerzbank est dans le rouge. La Société générale a affiché une perte de 1,26 milliard d’euros au deuxième trimestre 2020 tandis que celle de la banque espagnole Santander était de 11 milliards d’euros, soit la première perte de son histoire, suite à une augmentation de 60 % des provisions pour crédits impayés. Le titre a perdu 46 % depuis le début de l’année. Une crise bancaire à venir est aussi très probable, même si les médias font tout pour ne pas traumatiser davantage les populations.

    En résumé, rien de changé sous le soleil où l’on ne sait que nous parler du coronavirus. Nous venons de vivre une simple correction passagère du prix de l’or. Mais la situation économique, nonobstant une scandaleuse invasion migratoire complètement passée sous silence, en France, de 450.000 extra-Européens tous les ans, soit deux fois la population de la Franche-Comté, est toujours aussi catastrophique.

  • Famille de France • Les événements et les activités du prince Jean autour de Pâques

    Le régiment du Prince Jean lors du tir escadron à Arras 1992

     

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpg

    Pêle-mêle

    Plusieurs événements et activités ont occupé notre agenda autour de Pâques.

    Je suis allé rencontrer le 4ème Régiment de Chasseurs, dont je suis le parrain, dans ses quartiers de l’est parisien alors qu’il était déployé pour l’opération Sentinelle. Puis des membres de l’association ANORABC, qui regroupe les anciens officiers de cavalerie passés à Saumur, sont venus nous rendre visite à Dreux à l’occasion de leur sortie annuelle.

    Cette visite a été suivie par celle d’une centaine d’élèves du Lycée Paul et Marie Curie de Dreux, dans le cadre du programme « La Nation en Partage » mené par la ville. Ces visites sont le cœur de l’action que nous menons au sein de Gens de France dont l’objet est de faire connaître l’histoire de France par la découverte de hauts lieux de notre patrimoine.

    Puis nous sommes partis pour Vienne où nous avons passé les fêtes de Pâques en famille. L’occasion de souffler un peu et de recharger les accus après un hiver difficile. Ce pays nous aide à mieux comprendre l’esprit de l’Europe centrale tel qu’il a été façonné par les Habsbourg et qui est encore manifeste.

    3-Recherche-à-lInstitut-Jérôme-Lejeune-300x133.jpgJe suis ensuite rentré à Paris pour assister à mon premier conseil d’administration de l’Institut Jérôme Lejeune. Cet institut scientifique travaille sur la trisomie 21 par la recherche, la consultation et la formation. (Photo ci-contre : Recherche à l'Institut Jérôme Lejeune)

    Philomena et les enfants m’ont ensuite rejoint pour les Naturalies qui avaient lieu en fin de semaine dernière. Cette manifestation a de nouveau attiré quelques 15 000 personnes sur deux jours.

    L’occasion d’évoquer la présence des frelons asiatiques à Dreux et des moyens à mettre en place pour piéger les reines. Elles survivent à l’hiver et sortent ensuite pour se nourrir à partir de février jusqu’à fin avril. Pour les piéger, il faut couper une bouteille de plastique en deux, retourner la partie haute et l’imbriquer dans la partie basse, y mettre ensuite un mélange de bière brune, de vin blanc (pour repousser les abeilles) et de sirop de cassis.  

    4-Quelques-frelons-asiatiques-piégés-à-Dreux-2017-300x225.jpg

    Quelques frelons asiatiques piégés à Dreux en 2017 

      

    Domaine Royal de Dreux, 17 avril 2018

    Jean de France, duc de Vendôme

     

    Le site officiel du Prince Jean de France

  • Dans la Famille de France l'avenir dure longtemps : Le prince Gaston à Blois pour l’inauguration d’une exposition sur Ga

    Le présent et l'avenir de la Maison de France (Photo lanouvellerepublique.fr)

     

    Sur cette visite à Blois, le Prince Jean a publié sur son site officiel, ses propres impressions et de belles photographies. Nous ne manquerons pas de reprendre l'ensemble tout prochainement, pour les lecteurs de LAFAUTEAROUSSEAU ...

     

    Vendredi 30 juin, Son Altesse Royale le prince Jean de France, accompagné de son fils le prince Gaston et de son neveu le prince Pierre, étaient au châteaux de Blois en compagnie de Stéphane Bern (parrain de l’exposition), pour l’inauguration d’une exposition consacrée au frère du Roi Louis XIII, le prince Gaston d’Orléans intitulée : « Gaston d’Orléans, prince rebelle & mécène ».

    Une exposition pour réhabiliter un prince libre, moderne et indépendant

    Longtemps présenté comme un conspirateur, ourdissant des complots contre la couronne depuis ses résidences d’exils, manipulé par ses proches, Gaston d’Orléans est injustement resté dans l’ombre de l’histoire. Enfant préféré de sa mère, il reste ce frère cadet jalousé, prétendant au trône jusqu’à la naissance de Louis XIV en 1638. Prince tout entier dressé contre la centralisation du royaume, il s’oppose aux deux cardinaux-ministres Richelieu et Mazarin. Il ira même jusqu’à se marier par amour avec Marguerite de Lorraine, allant contre la volonté de Richelieu et de son frère Louis XIII !

    sans-titre.pngGaston d’Orléans : Prince rebelle, mécène, collectionneur

    Articulée autour de ces trois grandes facettes de Gaston d’Orléans, l’exposition réunira pour la première fois, une partie de sa célèbre collection de médailles et d’antiques, de coquilles, de cartes géographiques, de livres et de reliures mais aussi l’exceptionnel ensemble de peintures sur vélin, réalisés par Nicolas Robert, qui reproduisent avec minutie et somptuosité les plantes et les oiseaux du jardin botanique qu’il créa à Blois. Du prince rebelle en désaccord avec son frère sur la gestion politique du royaume au collectionneur dont les objets formaient l’un des plus riches cabinets de l’Europe en passant par le mécène qui révèle sa passion pour l’art, la culture, l’architecture et la botanique : cette rétrospective met l’accent sur un prince érudit et profondément humaniste. 

    La Couronne

  • Chevènement - Sorel : mener un combat résolu pour continuer la France

     

    Par Alexandre Devecchio 

    C'est un entretien remarquablement intéressant que Malika Sorel et Jean-Pierre Chevènement ont donné au Figaro [16.12]. Pour le nouveau patron de la Fondation de l'islam de France, l'islam politique est d'abord le révélateur du malaise français. Pour l'ancienne ingénieur de l'École polytechnique d'Alger, il s'agit de la menace prioritaire à laquelle la République est confrontée. Chez l'un comme chez l'autre, il y a une authentique visée patriotique, un vrai souci politique, au sens de Boutang, de très justes analyses et sans-doute aussi quelques illusions. Chevènement est de nouveau engagé dans une action d'origine gouvernementale. Malika Sorel est libre de ses jugements. Nous ne commenterons pas davantage. Simplement, nous avons jugé utile de proposer aux lecteurs de Lafautearousseau, familiers des sujets traités, de lire cet entretien. Il émane en tout cas de deux personnalités évidemment patriotes.   LFAR

     

    LE FIGARO. - Jean-Pierre Chevènement, votre dernier livre s'intitule Un défi de civilisation. N'y a-t-il pas davantage lieu de croire à un choc des civilisations ?

    Jean-Pierre CHEVÈNEMENT. -L'idée d'un choc des civilisations a été développée par l'essayiste américain Samuel Huntington en 1994. Celui-ci ne souhaite nullement ce choc mais il en perçoit le risque dans l'univers de la globalisation marqué par l'effondrement des grandes idéologies. Sa définition des différents « blocs de civilisation » (occidental, orthodoxe, confucéen, etc.) est contestable. Même la « civilisation musulmane » est loin d'être homogène : il y a une mosaïque de l'islam traversée par plusieurs courants et différentes écoles. L'échec de la Nahda (la Réforme) n'est pas définitif. L'humanité reste composée de nations et la nation, à mes yeux, reste encore un concept plus opératoire que celui de « bloc de civilisation ».

    Cela dit, l'hypothèse de Huntington, qui apparaissait lointaine en 1994, s'est considérablement rapprochée depuis. L'idée de choc des civilisations a été portée aux États-Unis par les intellectuels néoconservateurs qui, dès la fin des années 1990, ont théorisé l'idée d'un « nouveau siècle américain » fondée sur l'exportation de la démocratie par la force des armes. Ce courant serait resté complètement marginal sans les attentats du 11 Septembre et la réponse totalement inappropriée qu'y a apportée George Bush Jr. Celui-ci a envahi l'Irak, a détruit son État et créé les conditions de l'émergence de Daech. De l'autre côté, le fondamentalisme religieux s'est affirmé. 1979 est l'année charnière. En Iran avec Khomeyni, en Arabie saoudite avec l'occupation des Lieux saints par des extrémistes wahhabites, et en Afghanistan avec l'invasion soviétique et l'organisation d'un premier djihad armant les moudjahidins afghans. De là naîtra après la guerre du Golfe la nébuleuse Al-Qaïda. De part et d'autre, des groupes très minoritaires, au départ, ont ainsi entraîné le Moyen-Orient dans un chaos sans fin. Pour moi, le défi de civilisation n'oppose pas le monde musulman et le monde occidental. Il interpelle et traverse aussi bien l'Occident que l'Orient. Il faut rappeler que les Irakiens, les Afghans ou les Algériens ont payé le plus lourd tribut au terrorisme djihadiste. Il faut offrir un horizon de progrès à des peuples qui ont perdu leurs repères, qui ont l'impression d'aller dans le mur. C'est vrai aussi du peuple français. Il faut ouvrir des voies de réussite et d'élévation économique, sociale, morale, spirituelle. Tel est le défi de notre époque.

    Malika SOREL. - Je partage l'idée que la guerre en Irak a été une faute historique. Cependant, ce conflit à l'intérieur du monde arabo-musulman, mais aussi entre le monde arabo-musulman et l'Europe du fait des flux migratoires, a des racines beaucoup plus lointaines. Les soubresauts avaient commencé bien avant. Ils sont cycliques et s'inscrivent dans le temps long. Dès les années 1920, les Frères musulmans sont revenus en force en Égypte en faisant appel à une dimension de l'inconscient collectif dans les sociétés arabo-musulmanes : l'aspiration au retour d'un grand califat qui est associé à la nostalgie d'une époque glorieuse. Il ne faut pas nier l'influence souterraine des islamistes. Influence qui a débouché notamment sur la guerre civile en Algérie dans les années 1990.

    L'idée de choc des civilisations et celle de défi de civilisation ne sont pas incompatibles. Dès 2003, Hubert Védrine lançait un appel : « Plutôt que de nous offusquer de cette théorie du choc des civilisations, trouvons les moyens d'en sortir. Il ajoutait, et ce sont ses mots, que « ce choc a commencé il y a longtemps, qu'il se poursuit sous nos yeux et qu'il peut s'aggraver. (…) Que les racines du choc Islam-Occident plongent profondément dans l’histoire ». D'où un certain nombre de recommandations qu'il formulait pour que l'on puisse en sortir. Le livre de Jean-Pierre Chevènement évoque un défi de civilisation et c'est vrai que nous nous retrouvons, par la faute de nos élites de commandement, confrontés à un défi majeur, celui de la continuité historique de la France et de son peuple. Les principes républicains, qui sont la synthèse des us, coutumes et traditions hérités de l'histoire politique et culturelle des Français, ont été pris comme variables d'ajustement. Chacun des principes qui composent la devise républicaine a été retourné contre la France elle-même.

    L'islam politique est-il la cause première de la décomposition française ou un symptôme parmi d'autres ?

    M.S.- De nombreux éléments ont favorisé cette décomposition française. C'est donc une erreur d'analyse, ou presque, que de tout mettre sur le dos de la globalisation qui a simplement joué le rôle d'accélérateur, vu que cette globalisation a abattu les frontières et érigé en dogme la libre circulation des biens, des flux financiers et des personnes. À présent que le résultat s'étale sous nos yeux, on comprend bien que cela a servi les intérêts des tenants d'un libéralisme devenu fou. Cette libre circulation a également servi les intérêts de tous ceux qui souhaitaient fondre les peuples européens afin qu'ils n'en forment plus qu'un, et que puisse enfin s'établir à sa tête un gouvernement unique. Les nations constituaient l'obstacle majeur à ce projet. C'est pourquoi elles ont été méthodiquement dessaisies de la plupart des leviers de leur souveraineté, comme le développe très bien Jean-Pierre Chevènement dans son ouvrage. L'immigration de cultures extra-européennes a constitué, malgré elle, un merveilleux outil aux mains des apprentis sorciers européens.

    J.-P. C. - La crise des élites françaises a ses racines lointaines dans la Première Guerre mondiale dont la France est sortie affaiblie par la mort d'un million cinq cent mille jeunes gens, avec trois millions d'invalides et de blessés, des centaines de milliers de veuves et d'orphelins. Dans un essai intitulé Mesure de la France paru en 1922, Drieu la Rochelle écrit : « Qu’elle est devenue petite ma patrie ! Elle croit avoir gagné la guerre, mais en réalité cette guerre n'est pas celle qui nous opposait aux Allemands dans les tranchés de L'Argonne, c'était d'abord la guerre pour l'hégémonie mondiale entre l'Empire britannique et le Second Reich allemand. ». Nos élites dans l'entre-deux-guerres ne voulaient plus de nouvelle guerre avec l'Allemagne. La droite et la gauche étaient également gangrenées par le pacifisme. La France a perdu confiance en elle-même. Là est l'origine du grand effondrement de 1940. Ainsi comme le décrit Marc Bloch, dans L'Étrange Défaite, nos généraux parlaient-ils déjà de capitulation quinze jours à peine après la percée de Sedan. Nous vivons aujourd'hui une réplique de cette étrange défaite. Les raisons de la crise de confiance de la France en elle-même sont à chercher beaucoup plus loin dans le passé que ne le fait Malika Sorel. Elles ne remontent pas qu'au regroupement familial dans les années 1970 coïncidant avec la montée du chômage. La France en 1974 ne se voit déjà plus que comme «1 % de la population mondiale ».

    Dans le débat qui oppose les tenants de l'intégration et ceux de l'assimilation, où vous situez-vous ?

    J.-P. C. - Le mot d'assimilation figure dans le Code civil. Je préfère cependant le mot d'intégration à la communauté nationale. Celle-ci suppose la maîtrise des codes sociaux qui permet l'exercice des libertés dans la République. Bien sûr, les étrangers qui acquièrent la nationalité française ont le droit de conserver leur quant-à-soi. Ils peuvent parler leur langue à la maison, bien que cela ne soit pas forcément souhaitable. J'entends encore Robert Badinter m'expliquer que son père interdisait le russe dans la famille parce que ce n'était pas la meilleure manière de s'intégrer à la France. La France a toujours accepté des apports extérieurs, mais à condition qu'ils préservent sa personnalité qui, elle, doit demeurer. Il y a incontestablement des formes de communautarisme agressives. La République ne peut pas accepter que des petites filles soient voilées à l'âge de 6 ou 7 ans. Nos élites ont négligé les conséquences qu'allait avoir un chômage de masse dans des quartiers où ont été concentrées des populations d'origine étrangère. La politique de rénovation urbaine telle qu'elle a été impulsée par Jean-Louis Borloo et Nicolas Sarkozy a certes modifié le visage de beaucoup de quartiers. Mais il ne suffit pas d'agir sur le béton. Il faut agir aussi sur ce qu'il y a dans les têtes. C'est la mission de l'École. La concentration des élèves dans certaines zones et le fait qu'ils ne maîtrisent pas le français dès les petites classes rendent très difficile leur progression ultérieure. Là sont les principales racines de l'échec scolaire, dès l'école primaire.

    M.S. - La politique de la ville a surtout consisté en un ravalement de façade. Or, le défi de l'intégration est d'ordre culturel et non économique. D'après les chiffres de l'Uclat, 67 % des jeunes candidats au djihad sont issus des classes moyennes, 17 % sont même issus de catégories socioprofessionnelles supérieures. Comment continuer à penser que c'est une question de moyens et qu'il faut donner davantage ! Ce discours est un piège pour les enfants de l'immigration. Il nourrit leur ressentiment contre la société d'accueil. La langue pratiquée au sein des familles a un rôle dans l'acceptation ou le refus d'intégration. Lorsque j'ai vécu mes dix premières années en France, j'ai vécu à l'heure française. Mes parents s'astreignaient à parler français, malgré leurs difficultés, y compris à la maison. J'ai appris que j'étais d'origine arabe lorsque je suis allée pour la première fois en Algérie. En France, mes parents m'ont laissée me nourrir au lait de la République. Ce n'est plus le cas aujourd'hui à cause de l'explosion des flux migratoires et de l'évolution vers le multiculturalisme ainsi que vers une forme d'indifférence et de relativisme. L'assimilation ne se décrète pas. Il faut respecter la décision des personnes et aussi en tenir compte. C'est d'ailleurs ce que le Code civil prévoit, puisque « nul ne peut être naturalisé s'il ne justifie de son assimilation à la communauté française ». C'est la condition pour pouvoir maintenir un corps politique. Sans cela, la nation est appelée à s'effondrer.

    Quelle est la ligne de crête pour éviter l'embrasement du pays ?

    J.-P. C. - Ce que nous avons devant nous est un combat résolu pour continuer la France. C'est difficile, mais j'ai des raisons de ne pas être trop pessimiste. Même après soixante-dix ans de paix, alors que le patriotisme semblait s'être effacé, il connaît aujourd'hui un regain manifeste. On sent que la société française tient à ses valeurs et à leur perpétuation. La France va au-devant de secousses depuis longtemps prévisibles, mais elle peut en tirer le meilleur et pas seulement le pire. Le civisme se manifestera à tous les niveaux, y compris et peut-être d'abord chez les Français de culture musulmane. Si nous prenons la population d'origine maghrébine, une moitié se trouve assez bien intégrée, l'autre très insuffisamment. Il faut bien sûr être vigilant, mais ne nourrissons pas un pessimisme systématique. Il y a sept cents djihadistes français en Syrie, et il est légitime de redouter leur retour. Mais il faut mettre en regard de ce chiffre les dix mille soldats de tradition musulmane qui servent aujourd'hui dans l'armée française. Partout je vois émerger chez nos concitoyens de tradition musulmane des élites républicaines. C'est cela qu'il faut encourager. Il y a quatre à cinq millions de musulmans en France, pour la plupart de nationalité française. Il faut en faire des citoyens ! Je crois à la puissance de la société d'accueil dès lors qu'elle s'aime assez pour devenir attractive pour les autres. Quels que soient les réticences et les rejets, elle finira par s'exercer. Pour cela, il faut revenir aux sources de la République. Malika Sorel, elle-même, apporte un vivant démenti aux prophètes d'un malheur inéluctable.

    M.S. - J'estime pour ma part que la situation est extrêmement grave et qu'on ne pourra pas s'en sortir en se contentant de dire que la majorité s'intègre, ni en s'en tenant à des considérations d'optimisme ou de pessimisme. Dès 1981, Georges Marchais souhaitait « stopper l'immigration officielle et clandestine ». Il faut à tout le moins considérablement réduire les entrées. C'est la première des mesures à adopter. De même, pour ne pas perdre définitivement la main sur la formation des futurs citoyens, il nous faut empêcher la libéralisation de nos écoles. Il nous faut aussi créer les conditions du renouvellement des élites, car notre système politique est bloqué et cela fait peser de lourdes menaces sur notre démocratie. Il est fondamental de supprimer la Commission européenne pour la remplacer par un gouvernement des chefs d'État et de gouvernement, car il nous faut, peu à peu, réactiver le principe de subsidiarité qui nous permettra de faire revenir en France des leviers de notre souveraineté perdue. Mais rien de tout cela ne sera possible si nous ne trouvons pas le moyen d'imposer que soit respectée «la libre communication des pensées et des opinions » qui est « un des droits les plus précieux de l’homme », comme le stipule la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen. C'est un enjeu décisif, car c'est lui qui permettra enfin aux Français de ne plus avoir peur d'exprimer ce qu'ils sont. 

    1630167502.jpg

    Alexandre Devecchio

  • Le Système a rattrapé Emmanuel Macron. Les velléités de verticalité et de grandeur ont fait long feu

     

    580234331.2.jpg

    Emmanuel Macron revient du Danemark (28.08). Il s'était peu avant rendu en Espagne (26.07) ; Il doit aller prochainement au Maroc (vraisemblablement en novembre). Ces trois pays sont des royaumes. L’Espagne et le Danemark sont deux des sept ou huit monarchies européennes. Le Royaume du Maroc est le seul État d'Afrique du Nord qui tienne debout.  

    4273019-le-president-de-la-republique-francaise-950x0-1.jpgAu Danemark, le plus sudiste des États scandinaves, le Chef de l'État est allé chercher, dit-on, un soutien à sa rêverie européiste qui n'en a quasiment plus.  Mais le Danemark, le plus paisible des royaumes, entend conserver son identité, sa souveraineté, et, dans un message de Noël qui avait surpris (2016) mais fut suivi d'effets, la reine Margrethe II avait mis en garde ses compatriotes contre les dangers d'un accueil massif de migrants*. Le Danemark durcit aujourd'hui sa politique migratoire jusque-là dangereusement laxiste. Nonobstant les consignes de Bruxelles. Les mises en garde royales, pour les Danois, ont prévalu.  

    1507107624.jpgLe cas de l'Espagne est différent, plus complexe. Elle est royaume depuis la nuit des temps. Si l'on additionne les années qu'ont duré ses deux républiques, fût-ce en comptant les périodes de guerre civile qu’elles ont connues et perdues, on ne dépasse pas la dizaine. Mais l'Espagne n'a jamais atteint le niveau français d'unité politique. Elle est aujourd'hui affaiblie par le séparatisme catalan et, le cas échéant, basque. La société civile espagnole est presque aussi dissoute que la nôtre et que celles de l'Occident en général.  Il n'empêche : l'Espagne a vécu quarante-trois ans de paix civile depuis que la monarchie y a été rétablie (1975), quatre-vingts si l'on compte la période franquiste. Les connaisseurs de l'histoire d'Espagne sauront que depuis plusieurs siècles une aussi longue période de paix civile ne lui avait pas été donnée. Sans son roi qui l'unit tant bien que mal, il est assez probable qu'il y aurait aujourd'hui une république à Barcelone, une autre à Bilbao et peut-être à Séville, sans compter celle qui ne manquerait pas de s'instaurer à Madrid. Cela ne s'accomplirait pas dans l'ordre et la concorde. L'Espagne renouerait avec ses vieilles luttes fratricides. L'Europe que nous aimons, la vraie, s'en trouverait encore diminuée. 

    o-DISCOURS-ROYAL-facebook.jpgQuant au Maroc, il suffit de songer à ce qu'il en serait advenu si l'attentat de Skhirat fomenté par la Libye de Kadhafi contre le roi Hassan II et la famille royale (1971) avait réussi, ou celui ourdi par le général Oufkir l'année suivante (attaque du Boeing du roi au-dessus du détroit de Gibraltar) ou encore si l'actuel souverain y était renversé ou tué par un quelconque complot islamiste, ce qui n’est pas une hypothèse fantaisiste... Le bienfait qu'apporte à son pays le régime monarchique marocain malgré ses défauts, saute aux yeux. 

    Reconnaissons-le simplement : l'Europe dont nous avons hérité a été construite, façonnée, conduite au plus haut de la civilisation et de la puissance par des dynasties. C'est à dire par des familles.  En symbiose avec des multitudes d'autres f9edd1378.jpgamilles aristocratiques et populaires. L'Europe est l'œuvre des Habsbourg, des Hohenzollern,  des Capétiens, des Savoie, des Saxe-Cobourg, des Romanov,  de la Couronne britannique, etc. Et c'est dans ce qui subsiste de leur héritage que nous survivons aujourd'hui. Héritage qui fut et reste en partie superbe, même s'il ne faut pas l'idéaliser. Les démocraties ou dites telles qui, dans le sillage des Lumières, gèrent cet héritage depuis un peu plus de deux siècles, n'y ont ajouté, en tout cas de leur fait, à peu près rien de substantiel ni qui mérite l'admiration.  Elles y ont retranché beaucoup. Elles ont ouvert l'ère des guerres de masse qui ont laissé le continent exsangue :  de millions d'hommes sacrifiés et de richesses englouties. Elles ont coupé les peuples de leurs racines profondes, détruit, surtout en France,  les communautés intermédiaires qui faisaient leur organicité ; elles veulent aujourd'hui les fondre - c'est à dire les tuer - dans la mondialisation, l'immigration massive, etc. De démocratie elles n'ont d'ailleurs que le nom : ce sont en vérité des ploutocraties. Elles nous ont fait passer, comme Maurras l'avait vu, « de l'autorité des princes de notre sang sous la verge des marchands d'or ». ** L'avilissement de la civilisation européenne et le déclin de sa puissance s'en sont inexorablement suivis. 

    Il est donc clair que les siècles où les régimes dynastiques dominaient ont uni, construit, amassé, édifié, bâti une civilisation couronnée d'esthétique et de culture, tandis que les siècles dits démocratiques ont consommé, dilapidé, dégradé, enlaidi. 

    Ces systèmes de démocratie formelle telles qu'elle a été imaginée et installée en France, seront-ils à la hauteur, seront-ils capables de faire face aux redoutables défis qui semblent attendre l'Europe des prochaines décennies, au premier rang desquels les grandes invasions africaines prévisibles, dont nous ne vivons sans-doute que les prémices ? L'Europe, si elle veut survivre, rester elle-même, ne pas se transmuer en une annexe islamisée du continent africain, devra sans-doute lutter durement sur son propre sol pour sa survie.  

    De cette épreuve, les peuples du continent européen peuvent sortir vaincus. Notre civilisation, submergée et soumise, aura alors vécu. On se souvient peut-être des termes dans lesquels Malraux avait envisagé cette lugubre éventualité : « L’Europe défend encore les valeurs intellectuelles les plus hautes du monde. Et pour le savoir, il suffit de la supposer morte. Si, sur le lieu qui fut Florence, sur le lieu que fut Paris, on en était au jour où « s’inclinent les joncs murmurants et penchés », croyez-vous véritablement qu’il faudrait un temps très long pour que ce qu’ont été ces lieux illustres se retrouve dans la mémoire des hommes comme des figures sacrées ? » *** 

    Mais les Français et les autres Européens, unis comme ils le furent pour la Croisade, comme ils le furent à Lépante face aux Turcs, peuvent aussi trouver en eux-mêmes l'envie, le goût, l'ardente obligation et, comme aux âges de foi, la passion d'une authentique renaissance, qui se forgerait dans la lutte pour la survie. 

    7794739059_le-chef-de-l-etat-bat-son-record-d-impopularite-apres-sa-rentree-ratee.jpgDans cette dernière hypothèse, la plus favorable, celle où nous nous ressaisirions face au danger, l'on ne donnera pas cher des régimes politiques dérisoires et faillis du genre de celui aujourd’hui établi en France. Nonobstant les velléités de verticalité et de grandeur du président Macron. Après à peine un peu plus d'un an d'exercice du pouvoir l'on voit bien au terme d'un été chaotique qu'il en a rêvé en vain. Le Système dont il procédait, qu'il était sans-doute destiné à servir, l'a déjà rattrapé. Les velléités ont fait long feu.  

    *    Danemark : Dédié aux royalistes qui croient que les monarchies nordiques ne servent à rien
         Chronique d’une Saint Sylvestre au royaume du Danemark 
    **   Charles Maurras, L’Avenir de l’intelligence, 1905
    ***  André Malraux, Appel aux intellectuels, Discours de la salle Pleyel, 5 mars 1948 

    Retrouvez l'ensemble des chroniques En deux mots en cliquant sur le lien suivant ... 

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • Royaliste n°1199 (23 Novembre 2020)

    Cible : Daniel Cordier.
    A la une : La crise s’aggrave à l’école.
     
    LA NATION FRANCAISE. – Pages 2 à 5.
    Enseignement : Mon école va craquer, par Nicolas Palumbo.
    Politique : Sur le mur de Jean Chouan.
    Politique : Une « panthéonisation » en catimini, par Brindavoine.
    Industrie : Le ferroviaire alsacien sacrifié par Bruxelles, par Henri Valois.
    Grandes surfaces : Méli-mélo dans le chariot, par Laurent Lagadec.
    L’Écho du net : Complotisme, par Loïc de Bentzmann.
    La Quinzaine sociale : Heures supplémentaires. – Télétravail. – Qualité de l’air.
     
    LES CHEMINS DU MONDE. – Pages 6 et 7.
    Actualité : Les Heures sanglantes du Kosovo, par Yves Landevennec.
    Chronique internationale : L’Amérique en pause, par Yves La Marck.
    Voix étrangères : Traduction, trahison, par Yves La Marck.
    Les Faits majeurs : Espagne, Guinée, Japon.
     
    ENTRETIEN. – Pages 8 et 9.
    Entretien avec David Cayla autour de son livre : Néolibéralisme et populisme.
     
    LES IDÉES. – Pages 10 à 12.
    Analyse : La mer, espace à ménager, par François Gerlotto.
    (sur le livre de Didier Gascuel, Pour une révolution dans la mer.)
    La vie des idées : Orwell pour aujourd’hui, par Gérard Leclerc.
    (autour de la publication des Œuvres complètes de George Orwell dans La Pléiade.).
    Lettres : « Le Maître et Marguerite » de Boulgakov, par Alexie Lagadec.
    (sur une nouvelle traduction du roman de Mikhaïl Boulgakov.)
    Dans les revues : L’Amérique et l’argent (revue America).
     
    L’HISTOIRE. – Pages 13.
    Mémoire : Honneur au bataillon français de Corée, par Laurent Lagadec.
    Lectures : Quand l’Amérique s’éloigne, par Annette Delranck.
    (sur le livre des Hurons, France-Amérique, un divorce raté.)
    Le Carnet : Le vote sous la révolution – 1870, l’année terrible.
     
    LE MOUVEMENT ROYALISTE. – Pages 14 et 15.
    Des royalistes contre les nazis (11) : Daniel Cordier, par François-Marin Fleutot.
    Brèves royales : Thaïlande, Émirats, Madagascar, Japon, par Frédéric de Natal.
    Actualités royalistes : Notre campagne d’adhésion, Noël sans Amazon, Mercredis de la NAR.
     
    ÉDITORIAL. – Page 16.
    Instituer la République, par Bertrand Renouvin. 
    Pour vous désinscrire de la liste de diffusion : lejournal@nouvelle-action-royaliste.fr

    Pour nous contacter : Royaliste, rédaction-administration :

    Bloc C, BAL 13 – 36,38, rue Sibuet, 75012 PARIS

    lejournal@nouvelle-action-royaliste.fr

     
    Pour vous désinscrire de la liste de diffusion:
     
     
    A nos abonnés, à nos lecteurs
    ROYALISTE PARAIT RÉGULIÈREMENT ET ACCROÎT MÊME SA PAGINATION SUR 16 PAGES, malgré les difficultés liées à la crise sanitaire actuelle.
    Vous recevez donc votre journal en version numérique, sous format PDF, lors de sa parution.
    A partir de ce numéro 1190, nous reprenons l'impression du journal et l'expédition par La Poste des exemplaires papier, qui vous seront livrés dans les délais habituels.
     
     
    Pour les lecteurs qui renouvellent leur abonnement ou pour ceux qui souscrivent un premier abonnement, nous les invitons à le faire :
    - via le site de la NAR (http://nouvelle-action-royaliste.fr/presentation/royaliste) sur notre boutique en ligne en utilisant l’option PayPal de règlement sécurisé par carte bancaire,
    - ou par virement sur notre compte Nouvelle Action Royaliste auprès de la Banque Postale (IBAN : FR26 2004 1000 0100 1931 4Z02 066, en précisant votre nom, votre adresse, votre éventuelle adresse mail et la formule d’abonnement choisie (« Papier et PDF » ou « Uniquement PDF ») afin d’alléger autant que possible nos taches de gestion.
    Nous vous remercions de votre compréhension. Royaliste a besoin de votre soutien dans cette période difficile.
     
    N’hésitez pas non plus à transmettre tout ou partie de ce journal à vos amis qui pourraient être intéressés : c’est grâce à vous que l’audience de Royaliste peut s’accroître.
     
    Bonne lecture.
    La Rédaction
  • Littérature & Société • Relire Soljenitsyne pour retrouver une source de vérité et de courage

      

    Par   

    soleil.jpgTRIBUNE - À l'occasion du dixième anniversaire de la mort d'Alexandre Soljenitsyne et du quarantième anniversaire de son discours d'Harvard, Laurent Ottavi revient sur les maux occidentaux que pointait le dissident russe. Il y voit une dimension prophétique. [Figarovox 3.08]. « Ne pas vivre dans le mensonge » où, de fait, nous vivons de tant de manières.  Soljenitsyne peut aider notre monde à le détruire.    

     

    rOttavi%20encontres%20franco%20russes%20074.jpg

    Ce 3 août 2018 [était] le dixième anniversaire de la mort d'Alexandre Soljenitsyne. Le dissident russe, auteur d'Une journée d'Ivan Denissovitch et de L'Archipel du Goulag, fût une figure controversée, souvent qualifiée de « réactionnaire ». Le ressentiment de l'élite libérale américaine à son égard remonte à un discours retentissant, Le déclin du courage, dont c'est le 40ème anniversaire cette année. Le texte de ce discours prononcé à Harvard a été réédité en 2017 aux éditions des Belles lettres. 

    Il faut le resituer dans son contexte et dans la biographie de son auteur, pour en saisir toute la portée.

    Du Goulag à Harvard

    À la veille de la victoire des Alliés, Alexandre Soljenitsyne écrit dans une correspondance que Staline est un chef de guerre incompétent, qui a affaibli l'Armée rouge par les purges et s'est imprudemment allié à Adolf Hitler. Cette critique le conduit pendant huit années dans l'enfer du Goulag, « où ce fut, écrit-il, mon sort de survivre, tandis que d'autres - peut être plus doués et plus forts que moi - périssaient ». Il révèle l'existence des camps de travaux forcés au monde dans Une journée d'Ivan Denissovitch. Staline, depuis, est mort. Ce texte est publié dans une revue littéraire avec l'autorisation de Nikita Khrouchtchev. Il donne à son auteur une renommée en Russie mais aussi dans le monde.

    Alexandre Soljenitsyne est récompensé du prix Nobel de littérature en 1970. Après d'autres écrits et sa demande de supprimer toute censure sur l'art, il fait paraître en 1973, à Paris, son livre le plus connu, L'Archipel du Goulag. Le dissident est déchu de sa nationalité et exilé. Il vit d'abord à Zurich puis s'installe aux États-Unis. Il y réside depuis deux ans, dans la plus grande discrétion, quand il est invité par l'université d'Harvard à prononcer un discours lors de la séance solennelle de fin d'année, le 8 juin 1978.

    La parole du dissident, dans le contexte de guerre froide, est très attendue. Alexandre Soljenitsyne, pensent les Occidentaux, est venu faire l'éloge du monde libre. Quelle ne fût pas leur surprise ! Le dissident ne fait pas le procès du communisme ; il fait un portrait à charge de l'Occident.

    L'amère vérité

    Il le fait « en ami », mais avec l'exigence, presque toujours amère, de la vérité, qui est la devise (Veritas) d'Harvard. Le texte qu'il prononce ce jour-là a traversé le temps de la guerre froide pour nous renseigner, encore aujourd'hui, sur ce que nous sommes. C'est pourquoi il mérite encore toute notre attention. Il n'est pas, comme a pu le penser l'élite américaine, celui d'un réactionnaire ou d'un homme ingrat à l'égard du pays qui l'a accueilli. Alexandre Soljenitsyne reste fidèle dans ce discours à sa ligne de conduite passée, à l'honneur, à la Vérité.

    « Ne pas vivre dans le mensonge » était le nom de son dernier samizdat paru en URSS. Qu'est-ce que le totalitarisme, en effet, sinon essentiellement un mensonge en ce qu'il cherche à dénaturer l'homme en faisant fi de sa condition et à transfigurer le monde ? Alexandre Soljenitsyne parle d'autant plus librement pendant son discours d'Harvard qu'il se trouve dans une démocratie. La réception si controversée de ce discours l'amènera à faire cette réflexion dans ses mémoires : « Jusqu'au discours d'Harvard, écrit-il, je m'étais naïvement figuré vivre dans un pays où l'on pouvait dire ce qu'on voulait, sans flatter la société environnante. Mais la démocratie, elle aussi, attend qu'on la flatte ».

    Le discours d'Alexandre Soljenitsyne, à la fois méditatif et audacieux, est une alerte, une mise en garde, un avertissement. Comme la vigie, son auteur envoie des signaux. Ce qu'il pointe n'a fait que s'aggraver depuis. A posteriori, le discours d'Harvard s'est donc avéré, en grande partie, prophétique. Soljenitsyne voit suffisamment bien ce qui est, pour anticiper ce qui sera. « En ami », il a le courage de le dire.

    Le déclin du courage

    Dès le début de son texte, il remet l'orgueil du « monde libre » à sa place, en affirmant qu'il ne recommanderait pas la société occidentale comme «idéal pour la transformation» de la sienne : « Étant donné la richesse de développement spirituel acquise dans la douleur par notre pays en ce siècle, le système occidental dans son état actuel d'épuisement spirituel ne présente aucun attrait ». Le caractère de l'homme s'est affermi à l'Est et affaibli à l'Ouest. Il vise ici, à la fois la prétention des Occidentaux à se croire la pointe avancée du Progrès dans ses multiples dimensions et à vouloir imposer leur modèle - les autres pays étant jugés « selon leur degré d'avancement dans cette voie » - mais aussi la décadence de l'Occident. Il souligne sa débilité, c'est-à-dire sa faiblesse, liée à ce qu'il nomme le déclin du courage, « qui semble, dit-il, aller ici ou là jusqu'à la perte de toute trace de virilité » et qui « a toujours été considéré comme le signe avant-coureur de la fin ». Pour lui, l'esprit de Munich continue à dominer le XXe siècle.

    Alexandre Soljenitsyne cible plus particulièrement la couche dirigeante et la couche intellectuelle dominante, c'est-à-dire ceux qui donnent « sa direction à la vie de la société ». Il parle notamment des mass-médias qui (dés)informent avec hâte et superficialité. La presse, alors qu'elle n'est pas élue, est d'après lui la première force des États occidentaux et encombre l'âme de futilités au nom du « droit de tout savoir ». Elle est marquée par l'esprit grégaire, comme le milieu universitaire, empêchant aux esprits fins et originaux de s'exprimer.

    La lâcheté, l'indisposition au sacrifice des classes les plus socialement élevées trouvent évidemment un écho dans notre monde contemporain marqué par la révolte des élites des pays occidentaux et l'expansion de l'islamisme, qui a su habilement tirer parti de nos lâchetés. Aujourd'hui comme hier, le défaut de courage et le refoulement du tragique de l'Histoire se paient par le grossissement du monstre. Que l'on songe à l'après-Bataclan et aux injonctions au «tous en terrasse ! » qui l'ont accompagné en lisant ces lignes : « un monde civilisé et timide n'a rien trouvé d'autre à opposer à la renaissance brutale et à visage découvert de la barbarie que des sourires et des concessions (…) vos écrans, vos publications sont emplis de sourires de commande et de verres levés. Cette liesse, c'est pourquoi ? ».

    Juridisme sans âme 

    L'Occident, nous dit Soljenitsyne, s'est perdu en atteignant son but. Dans la société d'abondance déchristianisée, l'homme est amolli. Son confort sans précédent dans l'histoire lui fait rechigner au sacrifice et perdre sa volonté, ce qui est un problème bien plus grave que l'armement : « quand on est affaibli spirituellement, dit-il, cet armement devient lui-même un fardeau pour le capitulard ». Il a l'illusion d'une liberté sans borne (« la liberté de faire quoi ? ») mais il ne fait que se vautrer dans l'insignifiance. Comme l'homme-masse décrit par le philosophe espagnol Ortega y Gasset, il réclame sans cesse des droits et délaisse ses devoirs. Les grands hommes, dans ce contexte, ne surgissent plus.

    Cette société d'abondance déchristianisée est le fruit d'une conception du monde née avec la Renaissance et qui « est coulée dans les moules politiques à partir de l'ère des Lumières ». C'est le projet d'autonomie : l'homme est sa propre loi. De l'Esprit (Moyen Âge), le curseur a été excessivement déplacé vers la Matière (à partir de la modernité), au risque de la démesure. L'érosion de ce qu'il restait des siècles chrétiens a ensuite amené, selon Soljenitsyne, à la situation contemporaine.

    Corollaire de la société de l'abondance où le marché est roi, le droit est omniprésent en Occident. Ne permet-il pas de compenser la dégradation des mœurs ? Autant l'URSS est un État sans lois, autant l'Occident est aujourd'hui, selon Soljenitsyne, un juridisme sans âme. Il est dévitalisé par un droit « trop froid, trop formel pour exercer sur la société une influence bénéfique ». Il encourage la médiocrité, plutôt que l'élan. Il ne peut suffire à mettre les hommes debout, comme l'exigent pourtant les épreuves de l'Histoire.

    Pour se hisser, l'homme a besoin de plus. Chez le chrétien orthodoxe qu'est Soljenitsyne, le remède est spirituel. En conclusion de son discours, il juge que « nous n'avons d'autre choix que de monter toujours plus haut », vers ce qui élève l'âme, plutôt que vers les basses futilités. Ce plus-haut est un frein aux pulsions, aux passions, à l'irresponsabilité. Il donne du sens. Il donne des raisons de se sacrifier, de donner sa vie. Le propos de Soljenitsyne est condensé dans la célèbre phrase de Bernanos : « on ne comprend absolument rien à la civilisation moderne si l'on n'admet pas d'abord qu'elle est une conspiration universelle contre toute espèce de vie intérieure ». Cette vie intérieure, chez le dissident passé par l'enfer du Goulag, est ce qui nous est le plus précieux. À l'Est, elle est piétinée par la foire du Parti, à l'Ouest ; elle est encombrée par la foire du commerce.

    « Ne soutenir en rien consciemment le mensonge »

    La philosophe Chantal Delsol, en s'appuyant en grande partie sur les dissidents de l'est (dont Soljenitsyne), a démontré dans La Haine du monde que la postmodernité poursuivait les mêmes finalités que les totalitarismes. Celles de transfigurer le monde et de renaturer l'homme. Seulement, elle le fait sans la terreur mais par la dérision.

    La postmodernité, comme le communisme, engendre des démiurges qui font le choix du mensonge. Le démiurge se désintéresse de sa vie intérieure. Il veut, non pas se parfaire, mais être perfection. Il veut, non pas parfaire le monde, mais un monde parfait. Les apôtres de la gouvernance mondiale jettent les nations aux poubelles de l'Histoire. Les idéologues du gender font fi des différences sexuelles. Les transhumanistes promettent « l'homme augmenté » débarrassé de sa condition de mortel et capable de s'autocréer.

    Comme Chantal Delsol, Alexandre Soljenitsyne explique l'attraction longtemps exercée par le communisme sur les intellectuels occidentaux par le lien avec les Lumières françaises, et leur idéal d'émancipation perverti, excessif, qui est toujours celui de la postmodernité. Dans ce cadre, l'enracinement est l'ennemi à abattre. Le matérialisme, qu'il soit communiste ou postmoderne, se déploie sur la destruction de ce qui ancre l'individu à un lieu et à une histoire et de ce qui le relie à un Plus-haut que lui-même.

    Dans un autre discours, celui relatif à son prix Nobel qu'il n'a jamais prononcé, Alexandre Soljenitsyne écrit que seul l'art a le pouvoir de détruire le mensonge. L'homme simple, cependant, peut et doit le refuser: « par moi, ne soutenir en rien consciemment le mensonge ». Relire le discours du dissident russe, c'est retrouver la source de vérité et de courage. Sans elle, l'Occident ne se remettra pas debout face à ceux qui ne lui laissent le « choix » qu'entre deux options : la soumission ou la mort.    

    Laurent Ottavi est journaliste à la Revue des Deux Mondes et à Polony TV.

    Lire aussi dans Lafautearousseau ...

    Grands textes [I] • Discours intégral d'Alexandre Soljenitsyne en Vendée.

    Soljenitsyne, le Vendéen ... Retrouvez le superbe récit de Dominique Souchet

  • Après le reportage de TF1 sur ”les royalistes” : Vive le Roi ! Vive Jean IV !

    photo : le Comte de Paris à Amboise avec son fils, le Dauphin Gaston

     

    TF1 a proposé un reportage hier soir, dimanche 26 janvier, sur "les royalistes".

    Reportage en partie intéressant, en partie très décevant.

    Si de belles images ont été présentées, montrant d'une façon positive la marche au flambeau du 18 janvier dernier (la meilleure partie de ce reportage); si Etienne Lombard, président de la Fédération Île de France de notre mouvement, a pu parler un peu (et il a bien parlé); si plusieurs jeunes (garçons/filles) ont eu droit au micro pendant quelques instants et ont dit de bonnes choses; s'il a bien été dit que l'Action française représentait l'écrasante majorité des royalistes... on ne peut que regretter :

    1. L'affirmation péremptoire, mais clairement contraire à la vérité historique, selon laquelle "le royalisme était clairement lié au champ de la collaboration". Malheureusement pour TF1, les premiers résistants étaient d'Action Française, Honoré d’Estienne d’Orves, officier royaliste, fut le premier résistant fusillé par les nazis le 29 août 1941 au Mont Valerien, et "Londres" était peuplé de royalistes d'Action française, quand les sinistres Laval, Déat, Doriot et compagnie (de gauche) peuplaient, eux, "Vichy"...

    2. La lourde insistance avec laquelle a été présentée la "prétendance" du prince Luis Alfonso de Borbon y Martinez-Bordiu. 

    On connaît notre position : les Bourbons d'Espagne sont partis, il y a deux cent vingt ans, pour régner sur l'Espagne, et ils sont maintenant "bons espagnols", même s'ils "se souviennent qu'ils sont nés français". C'est la recommandation qu'a faite Louis XIV à son petit-fils lorsqu'il a accepté le testament du dernier roi Habsbourg d'Espagne, et qu'il a, donc, envoyé, ce petit fils, devenu Philippe V, régner à Madrid, devenant ainsi le premier roi Bourbon d'Espagne.

    A partir de là, les choses sont claires, simples, faciles : pourquoi les compliquer ? Les Bourbons d'Espagne sont en Espagne, ils y restent et ils y règnent; les Bourbons de France sont en France, et notre tâche, aussi exaltante que difficile, est de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour qu'ils reviennent aux affaires.

    Il n'y a donc pas pour nous de dilemme ou de choix : le roi est donné par l'Histoire, et c'est le Comte de Paris, descendant direct d'Henri IV et de Louis XIII, par le deuxième fils de celui-ci, Philippe, duc d'Orléans, aussi Bourbon qu'il est possible de l'être.

    Or, est c'est le principal reproche que l'on peut faire au reportage de TF1 : si l'on admet - ce que fait la chaîne - qu'il y a deux "prétendants" (position, redisons-le, que nous rejetons absolument), est-il déontologiquement acceptable de ne donner la parole qu'à l'un des deux, et pas à l'autre ?

    C'est pourtant ce qu'a choisi de faire TF1, donnant la parole au prince espagnol Luis Alfonso de Borbon y Martinez-Bordiu, alors que le Comte de Paris, s'il a été cité, n'a pas eu l'honneur du micro.

    Nous n'allons pas épiloguer, ni protester, ni gloser à l'infini.

    Nous nous contenterons de ce qui précède, et nous redirons, une fois de plus, notre attachement indéfectible aux représentants actuels de la Maison de France : le prince Jean, Comte de Paris, et le Dauphin Gaston.

    Quant à la personne du prince Luis Alfonso, voici la mise au point que nous avons rédigée il y a quelque temps déjà, et qui éclairera certainement les journalistes de TF1.. et d'autres peut-être :

    la prétendance de Luis Alfonso de Borbon

     

    Les six minutes et quelques de ce reportage sont donc largement contestables, mais le plus important, au fond, est que TF1 ait éprouvé le besoin "d'en parler". C'est révélateur...

    Pour ceux qui souhaitent visionner ce reportage, c'est ici :

    lafautearousseau