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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • 14 juillet, la Fête nationale ambigüe...

                (Ceci est une réponse à Antiquus, qui a envoyé  le commentaire que nous avons tous pu lire le 15 juillet).

     

                Loi du 6 juillet 1880: article unique: La République adopte la date du 14 juillet comme date de fête nationale annuelle.

     

                L'ambigüité vient de là: Qui célèbre quoi ? On peut penser à une date (14 juillet 89) ou à l'autre (14 juillet 90), ou tenter un improbable mélange des deux, lorsqu'on célébre le 14 juillet. Et c'est là qu'est le problème....

     

                Si l'on célèbre le 14 juillet 1789, il s'agit d'une journée intégralement pourrie, perverse dans son intégralité et de laquelle il n'y a rien à conserver. Sauf une utilité : le fait qu'elle sert, justement, à marquer le début des monstruosités à venir. Tout à fait d'accord, donc, avec Antiquus, là dessus : dès cet épisode du massacre de la Bastille et des têtes promenées au bout des piques, la Terreur est en gestation; Furet l'a très bien dit : "la culture politique qui peut conduire à la Terreur est présente dans la révolution française dès l'été 1789", et la prise de la Bastille inaugure "le spectacle de sang, qui va être inséparable de tous les grands épisodes révolutionnaires".

     

                 Par contre, si l'on célèbre le 14 Juillet 1790, c'est-à-dire la Fête de la Fédération, là on célèbre une espérance, vite déçue certes, qui n'a débouché sur rien, et qui fut entâchée de profanation et de sacrilège. Mais qui fut, aussi, enthousiasmante et belle, malgré tout : au moins l'intention, dans l'opinion, était-elle bonne. Rien à voir avec l'ignoble massacre populacier de l'année précédente. Pour Marc Bloch, repris par Max Gallo, tout Français véritable ne peut que vibrer à l'évocation de la Fête de la Fédération, qui n'a son pendant que dans le Sacre de Reims....

     

                 Voilà pourquoi nous parlons de bon grain et d'ivraie, et d'ambigüité. Car chacun peut mettre -et met effectivement- ce qu'il veut dans l'actuelle Fête nationale. Et comment savoir si tel célèbre 89 alors que tel autre célèbre 90 ? Et, même si l'on célèbre le 14 juillet 1790, l'épisode n'est pas aussi consternant que celui de l'année précédente, mais il est loin d'être totalement propre.

     

                 Il n'est pas inutile, et pas inintéressant, de relire à cette occasion le document ci dessous.....

     

    Sénat, séance du 29 juin 1880

    Discussion du projet de loi ayant pour objet l'établissement d'une fête nationale

    M. Le président. La parole est à M. le rapporteur.

    M. Henri Martin, rapporteur. Messieurs, nous ne pouvons que remercier l'honorable orateur, auquel je réponds, de l'entière franchise, de l'entière loyauté avec laquelle il a posé la question comme elle doit être posée, entre l'ancienne société et la société nouvelle, issue de la Révolution.

    Cette ancienne société, cette monarchie, messieurs, nous vous l'avons dit bien des fois, nous en acceptons tout ce qui a été grand, tout ce qui a été national, tout ce qui a contribué à faire la France.

    Mais où en était-elle, à la veille du 14 juillet 1789 ?

    Vous le savez : la royauté, arrivée au pouvoir le plus illimité qu'on ait vu en Europe, était devenue incapable d'en user ; elle-même se vit contrainte d'en appeler à la nation, après un siècle et trois quarts d'interruption des Assemblées nationales de l'ancien régime. (C'est vrai ! - Très-bien ! à gauche.)

    Je n'ai pas la prétention de vous refaire l'histoire de cette grande année 1789 ; mais enfin, puisqu'on vient de faire ici le procès du 14 juillet, puisqu'on a symbolisé, dans ce petit acte de guerre qu'on appelle la prise de la Bastille (Rires ironiques à droite) et qui est un très-grand événement historique, tout l'ensemble de la Révolution, il faut bien que nous nous rendions compte, en quelques mots, de la situation où étaient alors Paris et la France.

    Le 17 juin 1789, le Tiers Etat s'était déclaré Assemblée nationale. Le 20 juin, la salle de l'Assemblée nationale fut fermée par ordre de la cour. Vous savez où se transporta l'Assemblée, à la salle du Jeu de Paume ! Vous savez aussi quel serment elle y prononça ! L'ère moderne tout entière est sortie de ce serment.

    Le 23, déclaration du roi annulant tous les actes de l'Assemblée nationale et la sommant de se séparer.

    L'Assemblée ne se sépara pas. La cour parut céder. Mais, le 11 juillet, le ministre populaire, qui était l'intermédiaire entre la cour et le pays, M. Necker, fut congédié, remplacé par un ministère de coup d'Etat ; en même temps, on appela, on concentra autour de Paris une armée entière, une armée, ne l'oubliez pas, messieurs, en très-grande partie étrangère.

    (A gauche. C'est vrai ! Très-bien !)

    M. le rapporteur. Et le même jour, le nouveau conseil décida l'émission de cent millions de papier-monnaie, attendu qu'il ne pouvait plus espérer obtenir des ressources de l'Assemblée nationale. C'était la préface de la banqueroute, comme la préface d'un coup d'Etat.

    Le malheureux Louis XVI était retombé dans les mains de ceux qui devaient le mener à sa perte. Eh bien, le même jour, dans Paris, vous vous rappelez ce qui se passa au Palais-Royal, cet épisode fameux d'où sortit le grand mouvement des trois journées qui suivirent. Cette petite action de guerre à laquelle je faisais allusion tout à l'heure, en manifestant la force populaire, mit à néant tout les projets arrêtés contre l'Assemblée nationale ; cette petite action de guerre sauva l'avenir de la France. Elle assura l'existence et la puissance féconde de l'Assemblée nationale contre toutes les tentatives de violence qui la menaçaient (Nouvelle approbation sur les mêmes bancs).

    On parlait de conflit du peuple et de l’armée, dont il ne fallait pas réveiller le souvenir ; mais contre qui le peuple, soutenu par les gardes françaises, avait-il été engagé, dans les rues, sur les places de Paris, durant les deux journées qui ont précédé le 14 juillet ? Qu’est-ce qu’il y avait autour de Paris et surtout dans Paris ? De l’infanterie suisse, de la cavalerie allemande, de la cavalerie hongroise, dix régiments étrangers, peu de troupes françaises, et c’est contre ces régiments étrangers que les gardes-françaises avaient défendu le peuple et l’Assemblée.

    Laissons donc ces souvenirs qui ne sont pas ceux d’une vraie guerre civile.

    Il y a eu ensuite, au 14 juillet, il y a eu du sang versé, quelques actes déplorables ; mais, hélas ! dans tous les grands événements de l’histoire, les progrès ont été jusqu’ici achetés par bien des douleurs, par bien du sang. Espérons qu’il n’en sera plus ainsi dans l’avenir. (Très bien ! à gauche. - Interruptions à droite.)

    A droite. Oui, espérons !

    M. Hervé de Saisy. Nous n’en sommes pas bien sûrs !

    M. le rapporteur. Nous avons le droit de l’espérer. Mais n’oubliez pas que, derrière ce 14 juillet, où la victoire de l’ère nouvelle sur l’ancien régime fut achetée par une lutte armée, n’oubliez pas qu’après la journée du 14 juillet 1789 il y a eu la journée du 14 juillet 1790. (Très-bien ! à gauche.)

    Cette journée-là, vous ne lui reprocherez pas d’avoir versé une goutte de sang, d’avoir jeté la division à un degré quelconque dans le pays, Elle a été la consécration de l’unité de la France. Oui, elle a consacré ce que l’ancienne royauté avait préparé.

    L’ancienne royauté avait fait pour ainsi dire le corps de la France, et nous ne l’avons pas oublié ; la Révolution, ce jour-là, le 14 juillet 1790, a fait, je ne veux pas dire l’âme de la France, - personne que Dieu n’a fait l’âme de la France, - mais la Révolution a donné à la France conscience d’elle-même (Très-bien ! sur les mêmes bancs) ; elle a révélé à elle-même l’âme de la France. Rappelez-vous donc que ce jour-là, le plus beau et le plus pur de notre histoire, que d’un bout à l’autre du pays, les Pyrénées aux Alpes et au Rhin, tous les Français se donnèrent la main. Rappelez-vous que, de toutes les parties du territoire national, arrivèrent à Paris des députations des gardes nationales et de l’armée qui venaient sanctionner l’œuvre de 89. Rappelez-vous ce qu’elles trouvaient dans ce Paris : tout un peuple, sans distinction d’âge ni de sexe, de rang ni de fortune, s’était associé de cœur, avait participé de ses mains aux prodigieux préparatifs de la fête de la Fédération ; Paris avait travaillé à ériger autour du Champ-de-Mars cet amphithéâtre vraiment sacré qui a été rasé par le second empire. Nous ne pouvons plus aujourd’hui convier Paris et les départements sur ces talus du Champ-de-Mars où tant de milliers d’hommes se pressaient pour assister aux solennités nationales.

    M. Lambert de Sainte-Croix. Il faut faire dire une messe !

    M. le rapporteur. Nous trouverons moyen de remplacer le Champ-de-Mars. Un peuple trouve toujours moyen d’exprimer ce qu’il a dans le cœur et dans la pensée ! Oui, cette journée a été la plus belle de notre histoire. C’est alors qu’a été consacrée cette unité nationale qui ne consiste pas dans les rapports matériels des hommes, qui est bien loin d’être uniquement une question de territoire, de langue et d’habitudes, comme on l’a trop souvent prétendu. Cette question de nationalité, qui a soulevé tant de débats, elle est plus simple qu’on ne l’a faite. Elle se résume dans la libre volonté humaine, dans le droit des peuples à disposer de leur propre sort, quelles que soient leur origine, leur langue ou leurs moeurs. Si des hommes associés de sentiments et d'idées veulent être frères, ils sont frères. Contre cette volonté, la violence ne peut rien, la fatalité ne peut rien, la volonté humaine y peut tout. Ce qu’une force fatale a fait, la libre volonté le défait. Je crois être plus religieux que personne en proclamant cette puissance et ce droit de la volonté humaine contre la prétendue force des choses qui n’est que la faiblesse des hommes. (Très-bien ! très-bien à gauche.)

    Si quelques-uns d’entre vous ont des scrupules contre le premier 14 juillet, ils n’en ont certainement pas quant au second. Quelles que soient les divergences qui nous séparent, si profondes qu’elles puissent être, il y a quelque chose qui plane au-dessus d’elles, c’est la grande image de l’unité nationale, que nous voulons tous, pour laquelle nous nous lèverions tous, prêts à mourir, si c’était nécessaire. (Approbation à gauche.)

    M. le vicomte de Lorgeril. Et l’expulsion de demain ? (Exclamations à gauche.)

    M. le rapporteur. Oui, je ne doute pas que ce soit là un sentiment unanime, et j’espère que vous voterez unanimement cette grande date qu’aucune autre ne saurait remplacer ; cette date qui a été la consécration de la nationalité française et qui restera éternellement gravée dans le cœur des Français.

    Sans doute, au lendemain de cette belle journée, les nuages s’assemblèrent de nouveau, la foudre en sortit : la France, en repoussant d’une main l’étranger, se déchira de l’autre main, mais, à travers toutes les calamités que nous avons subies, à travers tous ces courants d’action et de réaction qui ont si longtemps désolé la France, cette grande image et cette grande idée de la Fédération n’ont pas cessé de planer sur nos têtes comme un souvenir impérissable, comme une indomptable espérance.

    Messieurs, vous consacrerez ce souvenir, et vous ferez de cette espérance une réalité. Vous répondrez, soyez-en assurés, au sentiment public, en faisant définitivement du 14 juillet, de cette date sans égale qu’a désignée l’histoire, la fête nationale de la France. (Applaudissements à gauche.)

    Rapport

    fait au nom de la commission chargée d’examiner le projet de loi, adopté par la Chambre des députés, ayant pour objet l’établissement d’un jour de fête nationale annuelle, par M. Henri Martin, sénateur.

    Messieurs, le Sénat a été saisi d’une proposition de loi votée, le 10 juin dernier, par la Chambre des députés, d’après laquelle la République adopterait la date du 14 juillet comme jour de fête nationale annuelle.

    La commission, qui m’a fait l’honneur de me nommer son rapporteur, a délibéré sur le projet de loi dont vous avez bien voulu lui confier l’examen.

    Deux de nos collègues ont combattu, non la pensée d’une fête nationale, mais la date choisie pour cette fête. Ils ont proposé deux autres dates, prises dans l’histoire de la Révolution, et qui, toutes deux, avaient, suivant eux, l’avantage de ne rappeler ni luttes intestines, ni sang versé. L’un préférait le 5 mai, anniversaire de l’ouverture des Etats généraux en 1789 ; l’autre recommandait le 4 août, dont la nuit fameuse est restée dans toutes les mémoires.

    La majorité, composée des sept autres membres de la commission, s’est prononcée en faveur de la date votée par la Chambre des députés. Le 5 mai, date peu connue aujourd’hui du grand nombre, n’indique que la préface de l’ère nouvelle : les Etats généraux n’étaient pas encore l’Assemblée nationale ; ils n’étaient que la transition de l’ancienne France à la France de la Révolution.

    La nuit du 4 août, bien plus caractéristique et plus populaire, si grand qu’ait été le spectacle qu’elle a donné au monde, n’a marqué cependant qu’une des phases de la Révolution, la fondation de l’égalité civile.

    Le 14 juillet, c’est la Révolution tout entière. C’est bien plus que le 4 août, qui est l’abolition des privilèges féodaux ; c’est bien plus que le 21 septembre, qui est l’abolition du privilège royal, de la monarchie héréditaire. C’est la victoire décisive de l’ère nouvelle sur l’ancien régime. Les premières conquêtes qu’avait values à nos pères le serment du Jeu de Paume étaient menacées ; un effort suprême se préparait pour étouffer la Révolution dans son berceau ; une armée en grande partie étrangère, se concentrait autour de Paris. Paris se leva, et, en prenant la vieille citadelle du despotisme, il sauva l’Assemblée nationale et l’avenir.

    Il y eut du sang versé le 14 juillet : les grandes transformations des sociétés humaines, - et celle-ci a été la plus grande de toutes, - ont toujours jusqu’ici coûté bien des douleurs et bien du sang. Nous espérons fermement que, dans notre chère patrie, au progrès par les Révolutions, succède, enfin ! le progrès par les réformes pacifiques.

    Mais, à ceux de nos collègues que des souvenirs tragiques feraient hésiter, rappelons que le 14 juillet 1789, ce 14 juillet qui vit prendre la Bastille, fut suivi d’un autre 14 juillet, celui de 1790, qui consacra le premier par l’adhésion de la France entière, d’après l’initiative de Bordeaux et de la Bretagne. Cette seconde journée du 14 juillet, qui n’a coûté ni une goutte de sang ni une larme, cette journée de la Grande Fédération, nous espérons qu’aucun de vous ne refusera de se joindre à nous pour la renouveler et la perpétuer, comme le symbole de l’union fraternelle de toutes les parties de la France et de tous les citoyens français dans la liberté et l’égalité. Le 14 juillet 1790 est le plus beau jour de l’histoire de France, et peut-être de toute l’histoire. C’est en ce jour qu’a été enfin accomplie l’unité nationale, préparée par les efforts de tant de générations et de tant de grands hommes, auxquels la postérité garde un souvenir reconnaissant. Fédération, ce jour-là, a signifié unité volontaire.

    Elles ont passé trop vite, ces heures où tous les coeurs français ont battu d’un seul élan ; mais les terribles années qui ont suivi n’ont pu effacer cet immortel souvenir, cette prophétie d’un avenir qu’il appartient à nous et à nos fils de réaliser.

    Votre commission, pénétrée de la nécessité de donner à la République une fête nationale ;

    Persuadée par l’admirable exemple qu’a offert le peuple de Paris le 30 juin 1878, que notre époque est capable d’imprimer à une telle fête un caractère digne de son but ;

    Convaincue qu’il n’est aucune date qui réponde comme celle du 14 juillet à la pensée d’une semblable institution,

    Votre commission, messieurs, a l’honneur de vous proposer d’adopter le projet de loi voté par la Chambre des députés.

    L’un de nos collègues avait pensé qu’il serait utile d’ajouter la qualification de légale à celle de nationale que la Chambre des députés a appliquée à la fête du 14 juillet, et ce afin de préciser les conséquences juridiques qui découleront de l’adoption de la présente loi.

    Comme une fête consacrée par une loi est nécessairement une fête légale, votre commission a pensé que cette addition n’avait point d’utilité, et qu’il n’y avait pas lieu de modifier la rédaction du projet de loi qui vous est présenté ainsi qu’il suit.

    Projet de loi

    Article unique. - La République adopte le 14 juillet comme jour de fête nationale annuelle.

  • SOCIETE • Contre la frénésie du tout-béton

    Le bocage, à Notre-Dame-des-Landes, aujourd'hui 

     

    Par Jean-Philippe Chauvin

     

    arton8470-7b8cd.jpgJe parcours fréquemment les campagnes françaises, particulièrement entre la région parisienne et le pays gallo, et j'ai d'ailleurs fait une sorte de « tour de l'Ouest » au début du mois d'août, sur une douzaine de jours, dont il me faudra reparler au fil de quelques notes prochaines pour évoquer cette France pleine de ressources et pourtant souvent dévitalisée et « asséchée » par la République et la Société de consommation : il y a tant à dire, mais il y a aussi tant à faire, le désespoir n'étant, en ce domaine comme en d'autres, qu'une « sottise absolue » pour reprendre la juste formule de Maurras. 

    Ce qui me marque dans mes pérégrinations champêtres, c'est la frénésie, un peu calmée aujourd'hui mais toujours active néanmoins, pour le bétonnage ou l'artificialisation des campagnes : lignes de TGV (les LGV, lignes à grande vitesse) ; ronds-points ; routes élargies ou nouvelles ; zones pavillonnaires et centres commerciaux alors que les centres-bourgs se vident et que les cafés ferment ; etc. Une étude récente parlait de plus de 80.000 hectares de terres françaises sacrifiées au béton ou à d'autres matériaux de l'artificialisation chaque année ! Au moment même où il y a tant de maisons inoccupées dans nos villages ruraux ou, même, rurbains ! Cherchez l'erreur...  

    Dans le courrier des lecteurs du quotidien La Croix, une lettre publiée dans l'édition du 9 juillet dernier et écrite par M. Christian Guinard, résume bien ce que je pense sur cette question, et je me permets donc de la citer longuement, avec quelques commentaires : 

    « (…) Nos élus, de tous bords ou presque, croient encore que quand le bâtiment va, tout va. Ils appellent de leurs vœux des LGV ruineuses et non rentables ; des aéroports inutiles et dévoreurs d'espace ; des barrages qui ne serviront qu'à polluer un peu plus les eaux ; des canaux à grand gabarit qui ne feront le bonheur que de quelques engins de terrassement. Même constat pour les projets de routes et autoroutes alors que la majorité des besoins de déplacement des personnes réside aujourd'hui dans des transports ferroviaires à courte et moyenne distance dont les infrastructures sont à l'abandon. A croire que les décideurs de travaux ne se déplacent qu'en voiture ou en avion. » 

    On pourrait accompagner cette lettre de nombreux exemples, et les cas de l'aéroport annoncé de Notre-Dame-des-Landes peut être cité : pourquoi rebâtir une structure aussi lourde alors que Nantes a déjà un aéroport réputé et largement suffisant pour répondre aux défis de son développement et de sa réputation internationale ? De plus, pourquoi vouloir détruire le dernier bocage bien conservé de la région et une zone humide dont on connaît, au-delà de l'heureuse biodiversité, l'importance pour toutes les campagnes avoisinantes ? Sans oublier que cette construction entraînerait celle de nombreuses voies d'accès rapide qui, pour l'heure, ne sont pas financées et qui pourraient coûter près de 4 milliards d'euros, dont une grande partie serait payée par les contribuables de l'Ouest de la France... Surtout si c'est pour revendre cet aéroport, quelques années après sa construction, à des investisseurs chinois, comme c'est le cas pour celui de Toulouse actuellement ! Va-t-on refaire éternellement le même coup que pour les autoroutes françaises, que les usagers payent deux fois, l'une pour la construction, l'autre pour l'utilisation, et cela malgré les promesses des années 1960-70 d'une gratuité future qui n'est jamais advenue ?  

    La lettre se termine par un constat économique simple et vérifié par les expériences passées : « Ce n'est pas ainsi qu'on créera des emplois durables et non délocalisables. Ce serait plutôt en améliorant la qualité des bâtiments dont les mauvaises performances thermiques nous coûtent des milliards sous forme de pétrole ou de gaz.(...) ». Effectivement, au-delà même des aménagements permettant une meilleure pratique énergétique, conjuguant sobriété et efficacité, mieux vaut rénover, rehausser, restaurer que bétonner sans fin : il y a, là encore, de quoi faire et de quoi travailler des millions d'heures, tout en embellissant plutôt qu'enlaidir nos zones rurales et même urbaines. Cela ouvre, en définitive, bien des perspectives ! 

    Je me souviens d'une famille royaliste de Touraine qui, non loin de Loudun, avait passé plus de vingt ans à relever un vieux château jusque là condamné à disparaître dans les ronces et bientôt dans l'oubli : elle en avait aussi profité pour rénover les bâtiments avoisinants, eux aussi en piètre état avant son heureuse intervention. De quoi rendre vie à un lieu et à ses environs, et fournir quelque travail aux artisans locaux... Ce qui est possible pour une vieille demeure féodale est tout à fait envisageable et même souhaitable pour des centres-bourgs aujourd'hui délaissés et qui, pourtant, disposent de nombreuses maisons d'habitation, souvent pourvues de petits jardins propices aux potagers et poulaillers ou, tout simplement, au repos et à la lecture tranquille... 

     

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

     

  • Interview exclusive de Mathieu Bock-Côté pour Educ’France !, par Axelle Girard.

    Source : https://educfrance.org/

    Mathieu Bock-Côté a accordé une interview exclusive à Educ'France : #Assimilation #Identité #LibertéScolaire #EdTech... Une leçon aussi édifiante qu'elle est porteuse d'espoirs. Propos recueillis par Axelle Girard.

    8.jpg1/ Vous êtes un auteur prolifique, et avez choisi d’inscrire votre action au cœur de plusieurs champs, parfois jugés incompatibles – à tort d’ailleurs. Comment définiriez-vous votre action ; êtes-vous d’abord un militant, un chercheur, un enseignant ou tout à la fois ?

    Comme sociologue (j’enseigne à HEC Montréal) et comme chroniqueur (Journal de Montréal et Figaro). Je me suis toujours intéressé, à travers mes livres, à la configuration de l’espace public en démocratie. À quelles conditions peut-on y avoir accès ? À partir de quels critères peut-on y être reconnu comme un interlocuteur légitime ? En d’autres termes, c’est la question de la légitimité qui m’obsède. C’est ce qui m’a amené à m’intéresser à ce qu’on pourrait appeler la grande mutation idéologique occidentale engagée à partir des années 1960. Nous vivons aujourd’hui sous le régime diversitaire, qui prétend donner la seule interprétation possible de l’expérience démocratique – alors qu’à mon avis, il la dénature. Je m’intéresse beaucoup à la manière dont le régime diversitaire se représente ses adversaires et ses ennemis. C’est ce qui explique notamment mon intérêt pour le conservatisme, et plus largement, pour les différentes formes de dissidences au sein de la modernité. Car si la modernité émancipe l’homme, elle le mutile aussi, et il faut prendre la révolte contre cette mutilation au sérieux. La modernité porte aussi en elle une tentation totalitaire, et il vaut la peine, encore aujourd’hui, de voir de quelle manière elle s’actualise pour mieux y répondre. Au nom de quoi les hommes ont-ils résisté au totalitarisme, au siècle dernier, et au nom de quoi pourraient-ils y résister, aujourd’hui ?

    Pour ce qui est de mon travail de chroniqueur, il consiste essentiellement à penser l’histoire qui se fait, pour le dire avec les mots de Raymond Aron. J’essaie, à travers mes chroniques, de décrypter l’époque derrière l’actualité, de situer les événements dans un contexte plus large pour les rendre intelligibles, en dévoilant dans la mesure du possible leur épaisseur historique et sociologique. Suis-je militant ? Je ne le crois pas. Je tiens beaucoup trop à ma liberté intellectuelle pour me définir ainsi. Cela dit, je suis militant d’une cause, une seule, mais qui me tient à cœur plus que tout : l’indépendance du Québec.

     

    2/ Comme étudiante en administration publique, j’ai lu vos travaux sur le multiculturalisme assimilé par vous à une religion. Et je vous rejoins presque systématiquement mais, au fond, j’ai envie de vous demander pourquoi la France a échoué à imposer l’assimilation ?

    Il y a des raisons internes et externes à cela. 

    Parmi les premières, on trouve la mise en place d’un dispositif politico-médiatique inhibiteur qui se réclame de l’antiracisme mais qui a véritablement eu pour fonction, depuis 40 ans au moins, de faire le procès de la nation : ceux qui résistaient à cette dénationalisation de la France étaient disqualifiés moralement, extrême-droitisés, fascisés, nazifiés, même. Ils étaient ostracisés, traités en paria. Le progrès des sociétés était associé à leur dénationalisation. La nation devenait une référence au mieux vieillotte, au pire maudite, et qui s’en réclamait risquait une très mauvaise réputation. La référence nationale a été refoulée dans les marges de la cité ou ne survivait dans le discours public que dans sa forme la plus diminuée. À travers tout cela, la définition de la nation n’a cessé de s’affadir : on a cessé de parler de la France comme une réalité historique et substantielle, pour la définir exclusivement à travers des valeurs républicaines, certes honorables et admirables et auxquelles je tiens comme tout le monde, mais qui ne la caractérisent pas. À ce que j’en sais, la démocratie, l’égalité, la justice sociale ne sont pas exclusives à la France. En fait, les références incandescentes à la République ont de plus en plus servi à masquer la désubstantialisation de la nation, comme si la première devait finalement se substituer à la seconde. C’est dans ce contexte que la France est ainsi passée de l’assimilation à l’intégration à la «société inclusive». Elle a suivi son propre chemin vers le multiculturalisme, même si le corps social y résiste, tant les mœurs françaises demeurent vivantes. La définition de l’identité nationale tend à se retourner contre les Français, dans la mesure où on leur reproche de verser dans la crispation identitaire et la xénophobie dès qu’ils refusent de pousser plus loin leur conversion au multiculturalisme qui repose, je l’ai souvent dit, sur l’inversion du devoir d’intégration. Dans la logique du multiculturalisme, ce n’est plus au nouvel arrivant de prendre le pli de la société d’accueil mais à cette dernière de transformer ses mentalités, sa culture, ses institutions, pour accommoder la diversité – l’islamisme, nous le savons, verra là une occasion de faire avancer son programme politique, en le formulant dans le langage du droit à la différence. Et plus la France est pénitente, honteuse d’elle-même, occupée à s’excuser dès qu’on l’accuse de quelque chose, moins elle est attirante, évidemment. Il est difficile d’aimer un pays qui maudit ses héros et veut les faire passer pour des monstres. L’État lui-même, perdant confiance en sa légitimité, a progressivement renoncé à assimiler en ne posant plus la culture française comme culture de convergence : elle ne devenait, en France, qu’une culture parmi d’autres, devant renoncer à ses «privilèges» historiques pour qu’advienne le vivre-ensemble diversitaire. Autrefois, plus on envoyait des signes ostentatoires d’assimilation ou d’intégration, plus on avant de chance de profiter des avantages de la coopération sociale. Il n’en est plus ainsi puisque les mécanismes sociaux poussant à l’assimilation sont désormais diabolisés au nom d’une fantasmatique «lutte contre les discriminations». D’ailleurs, l’État n’ose même plus défendre les frontières, au point de célébrer ceux qui ne les respectent pas au nom d’une conception particulièrement dévoyée de la fraternité. 

    On mentionnera aussi la dynamique de l’individualisme propre à toutes les sociétés modernes, mais qui s’est radicalisée avec les années 1960 et qui pousse l’individu à se désaffilier du cadre national comme si ce dernier était écrasant, étouffant, illégitime. Cette dynamique pousse à la désassimilation de la population française historique – et de toutes les populations occidentales, évidemment. L’individu ne se voit plus comme un héritier : il en vient même à rêver à son autoengendrement. Le progressisme contemporain déréalise l’individu et l’arrache aux appartenances les plus fécondes : il le décharne en croyant l’émanciper. Il le condamne pourtant à la nudité existentielle. C’est ainsi qu’on doit comprendre la fameuse théorie du genre qui pousse l’individu à vouloir s’autodéterminer au point de choisir lui-même son propre sexe, s’il s’en choisit un, parce qu’il peut aussi avoir la tentation de demeurer dans un flux identitaire insaisissable : c’est la figure du queer, associée, par ses promoteurs, à une forme d’émancipation absolue, la subjectivité ne se laissant plus instituer et se définissant exclusivement sous le signe de la volonté et de l’autoreprésentation. Qui questionne cette théorie est immédiatement accusée de transphobie, comme s’il fallait bannir intégralement ce qu’on pourrait appeler l’anthropologie fondatrice de la civilisation occidentale. L’être humain ne naît plus homme ou femme, apparemment : par décret théorique, on abolit l’humanité réelle pour en fantasmer une nouvelle, fruit d’un pur modelage idéologique. Le réel est condamné, proscrit, maudit : le réel est réactionnaire. Mais puisque le réel résiste, il faut toujours plus loin l’entreprise de rééducation des populations, qui ne parviennent pas à voir leur réalité à travers les catégories privilégiées dans les sciences sociales universitaires. L’État social se transforme alors en État-thérapeutique qui multiplie les campagnes de sensibilisation à la différence et à la diversité, pour neutraliser ce qui, dans la population, la pousse à ne pas s’enthousiasmer pour cet univers orwellien. Cela dit, l’individu ne peut pas durablement vivre dans un monde aussi mouvant, donc il en vient à se replier sur des identités de substitution paradoxalement bien plus contraignantes que l’identité nationale. On constate aujourd’hui, par exemple, une remontée du racialisme, qui vient essentiellement de la gauche, et qui cherche à relégitimer un concept régressif, la race, que nos sociétés avaient travaillé à neutraliser depuis plusieurs décennies. Ne soyons pas surpris : dès le début des années 1990, les plus lucides le disaient déjà, si vous renoncez à la nation, vous aurez pendant un temps l’individu, mais très vite, vous retomberez vers la tribu.

    Quant aux facteurs externes, j’en identifierais rapidement quatre. 

    Il faut d’abord mentionner l’américanisation des mentalités, qui déstructure l’imaginaire national en imposant un univers conceptuel absolument étranger à l’histoire française, qui la rend inintelligible aux nouvelles générations. On le voit avec la promotion délirante d’un racialisme venu tout droit des universités américaines et qui pousse à la tribalisation des appartenances. Ce racialisme déstructure profondément les rapports sociaux. La France en vient à ne plus comprendre ses propres mœurs et intériorise, du moins dans son appareil médiatique, la critique de l’intelligentsia anglo-saxonne, qui la présente comme une Union soviétique bulldozant ses minorités. La gauche radicale universitaire et les mouvements sociaux qui s’en réclament jouent un grand rôle dans cette américanisation, et pas seulement le capitalisme, comme on a tendance à le croire. Le commun des mortels résiste à cette dynamique, mais il y résiste peut-être de moins en moins. 

    La mondialisation, aussi, transforme les conditions mêmes de l’existence des sociétés. Il n’est plus nécessaire de s’assimiler pour fonctionner en société. Les métropoles et leurs banlieues connaissent une hétérogénéité identitaire de plus en plus marquée et la révolution technologique permet de vivre dans une société sans vraiment chercher à y appartenir, en continuant d’habiter mentalement son pays d’origine. On ne saurait sous-estimer les effets politiques de cette dynamique sociologique qui devrait nous amener à examiner avec lucidité ce qu’on pourrait appeler nos capacités d’intégration comme société.

    La construction européenne, aussi, qui n’a pas grand-chose à voir avec la civilisation européenne, et qui a même tendance à se construire contre elle, a contribué à disqualifier la référence nationale, en la décrétant inadaptée aux temps nouveaux. L’UE prétendait transcender les nations en les invitant à constituer politiquement la civilisation européenne : en fait, elle s’est construite contre la civilisation européenne, en la vidant de son épaisseur historique. On se rappellera son refus de reconnaître ses racines chrétiennes. La souveraineté nationale était jugée réactionnaire, et ceux qui la défendaient passaient pour les nostalgiques du nouvel ancien régime, centré sur la figure de l’État-nation. L’européisme s’accompagnait aussi d’un discours sur la mondialisation où l’intérêt de l’humanité était associée au mouvement perpétuel – Taguieff a parlé pour cela de bougisme. La mode, il y a quelques années encore, était à la déterritorialisation des appartenances et aux identités hybrides, engendrées par des métropoles mondialisées, se présentant comme tout autant d’espaces privilégiées pour favoriser le déploiement du régime diversitaire. 

    Il faut aussi parler de la pression migratoire. L’historien québécois Michel Brunet disait que trois facteurs pesaient dans le destin des civilisations : le nombre, le nombre, et encore le nombre. L’immigration massive déstructure profondément les sociétés qui la subissent. Le phénomène n’est pas nouveau : il se déploie depuis plusieurs décennies, même si le maquillage de la réalité par une démographie lyssenkiste a tout fait pour en minimiser la portée. Ou alors, on présente les grandes migrations d’aujourd’hui comme des flux démographiques naturels appartenant aux lois de l’histoire, auxquels on ne pourrait rien faire. On joue du droit, de l’histoire et de la statistique pour faire croire que ce qui arrive n’arrive pas et les médias, trop souvent, participent à ce recouvrement idéologique de la réalité. Plus encore, ils jouent un rôle central dans cette négation du réel. Nous vivons une forme d’écartèlement idéologique : la mutation démographique des sociétés occidentales est reconnue lorsqu’il faut la célébrer, mais niée lorsqu’on pourrait être tenté de la critiquer. Les tensions associées à cette société fragmentée sont constamment relativisées. Lorsque le réel pèse trop fort, on le maquillera ou on le traitera sur le mode du fait divers : on se souvient tous du traitement des agressions de Cologne, en 2016. On pourrait évoquer bien d’autres exemples, plus récent, mais celui-là est resté dans nos mémoires. Sur le fond des choses, l’immigration massive tend progressivement à rendre de plus en plus difficile l’assimilation et favorise plutôt la constitution de communautés nouvelles, qui se définissent à travers l’action d’entrepreneurs idéologiques associés à la mouvance indigéniste et décoloniale, comme des victimes intérieures de la communauté nationale. La laïcité française est ainsi présentée comme une forme de néocolonialisme intérieur destinée à étouffer les populations immigrées. Amusant paradoxe : autrefois, le colonialisme consistait à imposer sa culture chez les autres, aujourd’hui, cela consiste à imposer sa propre culture chez soi. Les nations occidentales sont expropriées symboliquement de chez elles, et lorsqu’elles protestent contre cette dépossession, on juge qu’elles basculent dans le suprémacisme ethnique. On leur explique que leurs racines ne comptent plus : nous sommes tous des immigrants, telle est la devine du régime diversitaire. L’histoire nationale est appelée à se dissoudre dans la mystique diversitaire : tel était le projet qui animait, il y a quelques années, l’ouvrage L’histoire mondiale de la France. Le régime diversitaire cherche alors à imposer de toutes les manières possibles la fiction du vivre ensemble, quitte à devenir de plus en plus autoritaire dans la maîtrise du récit médiatique pour éviter que des voix discordantes ne viennent troubler la fable de la diversité heureuse. Il cherche à contrôler les paroles dissidentes au nom de la lutte contre les propos haineux, mais on comprend qu’à ces derniers sont assimilées toutes les critiques du progressisme.

     

    3/ Parlons d’école : quelles grandes similitudes voyez-vous entre le combat pour la liberté scolaire en France et au Québec ?

    La question de l’autonomie scolaire me semble moins centrale, si je puis me permettre, que celle de la soumission du ministère de l’Éducation, chez nous, mais aussi, je crois, chez vous, à un pédagogisme débilitant qui a progressivement sacrifié les savoirs – j’ajoute toutefois que le phénomène est allé beaucoup plus loin de notre côté de l’Atlantique que du vôtre, où survit encore une conception exigeante de la culture. Cela dit, dans toutes les sociétés occidentales, une forme d’égalitarisme a poussé à la déconstruction de la culture parce qu’elle est verticale, et censée légitimer, dans l’esprit de ses détracteurs, certains mécanismes de reproduction sociale au service d’une élite masquant ses privilèges ses références culturelles. Alain Finkielkraut, dans La défaite de la pensée, et Allan Bloom, dans L’âme désarmée, ont analysé et critiqué ce discours dès la fin des années 1980. L’école ne devait plus transmettre le monde mais le recommencer à zéro : l’héritage était réduit à un stock de préjugés condamnables. Par ailleurs, le pédagogisme a voulu transformer l’école en laboratoire idéologique devant moins transmettre un patrimoine de civilisation que fabriquer à même les salles de classe une société nouvelle, dans la matrice du progressisme contemporain. Le pédagogisme invite moins à admirer et explorer les grandes œuvres, par exemple, qu’à les démystifier pour voir comment elles sont porteuses d’intolérables préjugés comme le racisme, la xénophobie, l’homophobie, la transphobie, la grossophobie, et ainsi de suite. Et cela quand on leur parle de ces œuvres. Car l’élève est aussi invité à exprimer son authenticité et à construire lui-même son propre savoir : c’était la lubie du socio-constructivisme. Le ministère de l

  • La banquet des Camelots du Roi de Provence s'est tenu samedi soir à La Ciotat

     

    1026011746.jpgCi-dessus, une première image de ce banquet sympathique et fervent, dans la tradition des Camelots du Roi, telle qu'elle s'est toujours maintenue en Provence. 

    La soirée s'est déroulée, comme il convenait, sous la présidence de Jean Gugliotta, président de l'Union Royaliste Provençale, l'organisation historique de l'Action Française en Provence. Il lui revenait de souhaiter la bienvenue aux participants. Guy Bertran responsable de l'Action Française Provence y est intervenu brièvement car - autre point de la tradition - il n'y a pas de discours dans les banquets de Camelots du Roi...

    Le repas et les chants ont suivi avant qu'un ancien, fils et petit-fils de Camelot ne remette l'insigne prestigieux porté par nos aînés à un jeune militant qui reprend la flambeau. « Au nom des traditions de l'Action Française, je te remets l'insigne des Camelots du Roi »... Telle est la formule consacrée.

    Les jeunes étaient d'ailleurs nombreux et dynamiques à ce banquet très réussi.  LFAR

  • 11 Novembre : hommage à tous les morts pour la France, dont les Camelots du Roi, bien sûr...

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    Ce dimanche 11 novembre, une délégation d'une dizaine de militants d'Action française de Marseille s'est rendue à Nîmes, devant la stèle des Camelots du Roi nîmois morts pour la France. Cette délégation était conduite par Jean Gugliotta, Président de l'Union Royaliste Provençale, représentante historique de l'Action française en Provence, et qui est ouverte aujourd'hui à l'ensemble des royalistes provençaux, après l'heureuse fusion entre le CRAF et la Restauration nationale. Notre délégation a déposé une gerbe de fleurs au pied du monument des Camelots nîmois, devant lequel elle a incliné le drapeau de la Section de Marseille de l'Action française, accompagné de plusieurs autres... Puis, à la demande des organisateurs de la cérémonie (Cercle Jeanne d'Arc, Cercle Saint Charles...), un de ses membres a récité la Prière de la fin...
    Dans l'après-midi, rejoints par d'autres militants marseillais, nous nous sommes rendus au Cimetière Saint Pierre, où nous avons déposé une deuxième gerbe et, là aussi, incliné le drapeau historique de notre Section de Marseille..."

  • Demain, ne manquez pas notre Éphéméride du jour...

    3547970204.jpgElle raconte, entre autres choses d'importance, la fin de la grande aventure du journal L'Action française, interdit de parution et dont l'imprimerie fut saisie par les communistes : c'était la triste époque de la sinistre Épuration, qui ne fut qu'une vulgaire re-Terreur, laquelle dénatura et souilla la magnifique libération du territoire...

    Un territoire qui n'aurait du reste jamais été envahi si le Pays légal avait écouté les sages conseils de... l'Action française, et démembré en 1918 l'Empire allemand vaincu - qui n'avait même pas cinquante ans d'existence !

    Le pays légal préféra travailler de fait contre les intérêts supérieurs de la France, démembra l'Empire autrichien - qui pouvait redevenir notre allié - et maintint intacte la puissance allemande, qui se précipita de nouveau sur nous vingt ans après, conformément à la prédiction de Bainville.

    Face au remords et à la mauvaise conscience du Système, L'Action française était un reproche vivant à ce maudit Système qui avait permis cette folie : celui-ci voulait et devait faire taire cette voix, ce qui fut fait...

    lafautearousseau

  • Dans notre Éphéméride de ce jour : ”la démence révolutionnaire” (le mot est de Balzac)...

    1912 : La Revue de Paris achève la publication, en feuilleton, de "Les Dieux ont soif"...

     

    15 janvier,empire allemand,galerie des glaces,versailles,provence,aix en provence,saint rémy,reims,croisade des albigeois,université de paris,clovis,philippe augustePrétendre "régénérer" les autres - par la force, évidemment, s'ils ne sont pas d'accord... - et prétendre faire leur bonheur éventuellement malgré eux, sans eux et contre eux, c'est, à coup sûr, dégénérer très vite soi-même, sombrer dans la paranoïa et la démence personnelle, et, collectivement, aboutir immanquablement au Totalitarisme et au Génocide.

    "Régénérer", c'était le mot fétiche d'un Saint Just ("...une Nation ne se régénère que sur des monceaux de cadavres..."), d'un Barère ("le vaisseau de la révolution ne peut arriver au port que sur une mer rougie de flots de sang...") d'un Carrier ("Nous ferons de la France un cimetière plutôt que de ne pas la régénérer à notre façon..." ) ou de toute leur clique d'assassins...

    Leurs descendants - surtout en Asie... - emploieront volontiers le terme de ré-éduquer, dans des camps de ré-éducation dont on sait combien peu sortirent, et dans quel état : mais que l'on dise "régénérer" ou "ré-éduquer", l'idée centrale, et le crime, sont les mêmes...

    C'est ce délire mortifère et ce naufrage mental et moral qu'Anatole France, à l'âge de soixante-sept ans, décide de comprendre, d'expliquer, de montrer : on pourrait dire, de disséquer : ce sera Les Dieux ont soif...

     

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    "Les Dieux ont soif" est un roman d'Anatole France, publié en feuilleton dans la Revue de Paris du 15 octobre 1911 au 15 janvier 1912, puis en volume chez Calmann-Lévy à la mi juin 1912.

    "La société devient enfer dès qu'on veut en faire un paradis." Cette pensée si juste de Gustave Thibon accompagne le lecteur tout au long de cette impeccable dissection de la démence révolutionnaire, qui renvoie à cette autre phrase, monstrueuse celle-là, prononcée par Staline, et qui "légitime" (!) tous les Génocides : "Le problème, c'est les hommes; pas d'hommes, pas de problème !..."

    De même que le personnage central du roman, le peintre raté Évariste Gamelin, fait irrésistiblement penser à la morale de la Fable d'Anouilh, "Le loup et la vipère" :

    "Petits garçons heureux, Hitler ou Robespierre,

    Combien de pauvres hères Qui seraient morts chez eux ?"...

    Avec justesse, Balzac qualifia cette bien triste époque de "sanglante démence" (Rois de France, Éditions Afrique Orient, 2017, page 71)...

     

    15 janvier,empire allemand,galerie des glaces,versailles,provence,aix en provence,saint rémy,reims,croisade des albigeois,université de paris,clovis,philippe augusteLe fait est surprenant, car, en 1911 - lorsque débute la publication en feuilleton de "Les Dieux ont soif" - Anatole France provoque la fureur de ses "amis" politiques - qui crient à la trahison (il a tout de même collaboré dès sa création à L'Humanité, en publiant Sur la pierre blanche dans les premiers numéros, et dans laquelle il écrivit un Salut aux Soviets, en novembre 1922 !...), et la profonde satisfaction des milieux réactionnaires (il faut se souvenir que, en 1911, la République est toute jeune encore, elle n'a été établie, par les multiples inconsciences et inconséquences des royalistes et du roi lui-même - Henri V - qu'en 1875, c'est-à-dire qu'elle a, à peine, 36 ans, qu'elle est encore mal assurée et qu'elle manque de légitimité, tout le monde sachant bien qu'elle a été voulue, pour les Français, par Bismarck...). Le sinistre Aragon - lui-même grand Épurateur devant l'Éternel, en 45... - alla jusqu'à écrire: "Il ne faut plus que, mort, cet homme fasse de la poussière !"

    Cela importe peu à Anatole France, qui, d'un point de vue littéraire n'a plus rien à prouver et peut, en quelque sorte, tout se permettre : lui, qui n'a plus que treize ans à vivre, connaît la gloire, et recevra d'ailleurs, en 1921, le Prix Nobel de littérature...

    REIMS 1914 6.jpgIl aggravera même, en quelque sorte, son cas, durant la Première Guerre mondiale, lui qui côtoyait tant de pacifistes - tous germanophiles "de fait" - lorsqu'il n'hésita pas à écrire des phrases terribles sur le peuple allemand à propos de la destruction volontaire et méthodique, par les troupes du Kaiser, de la cathédrale de Reims (dans La Guerre Sociale, du 22 septembre 1914) : "Les barbares ont incendié, en invoquant le dieu des chrétiens, un des plus magnifiques monuments de la chrétienté.
    Ils se sont ainsi couverts d’une infamie immortelle, et le nom allemand est devenu exécrable à tout l’univers pensant.
    Qui donc, sous le ciel, peut douter maintenant qu’ils sont les barbares et que nous combattons pour l’humanité ?..."

     

    LA REVUE DE PARIS.jpgLe 15 octobre 1911, La Revue de Paris entreprend donc la publication, en feuilleton, de "Les Dieux ont soif", publication qui s'achèvera le 15 janvier 1912, l'ouvrage entier paraissant, à la mi-juin de la même année, chez Calmann-Lévy.

    Le titre de l'ouvrage est emprunté à Camille Desmoulins, qui s'écria, la veille de son exécution - lui qui avait fait assassiner tant d'innocents... -  "Les Dieux ont soif de sang..."

    L'intrigue, en elle-même, n'a quasiment aucun intérêt, l'essentiel étant de montrer comment des êtres humains - humains au départ, et "normaux"... - deviennent cruels et féroces quand ils sont persuadés de détenir la Vérité, et de "voir Dieu", au risque d’être "dévorés par l’Histoire", comme l’est Évariste Gamelin, le triste héros de l'oeuvre, peintre raté, qui finira guillotiné comme son idole, Robespierre, après avoir envoyé lui aussi tant d'innocents à la mort, lui qui n'était qu'un être "ordinaire qui se croit extraordinaire".

    TERREUR.jpgLes Dieux ont soif racontent des événements qui se passent de mai 1793 à la fin juillet 1794 (11 thermidor, an II), à travers l’histoire d’Évariste Gamelin, ce peintre raté, qui devient juré au Tribunal révolutionnaire. Faisant "taire ses sentiments dans l’intérêt supérieur de l’humanité", persuadé d’être un pur, cet austère met en pratique jusqu’au fanatisme la devise des révolutionnaires inscrite au-dessus de la porte de l’église des Barnabites devenue siège de l’assemblée générale de la section : "Liberté, Egalité, Fraternité ou la Mort." Et l’on pourrait dire de lui ce qui fut dit de Robespierre l’Incorruptible : "Il est vertueux : il sera terrible."


       
    1. En voici quelques morceaux choisis, quelques "bonnes feuilles", tirées de notre note :

    Les Dieux ont soif : comme une analyse clinique de la démence révolutionnaire...

    2. Et en voici le commentaire donné par Jacques Bainville dans L'Action française du Dimanche 23 Juin 1912 :

    Grandes "Une" de L'Action française : Jacques Bainville présente et commente "Les Dieux ont soif", d'Anatole France...

     

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  • Chiche !...

               Proposition archi/super/ultra conformiste de SOS Racisme : "Parce qu'il est important pour un pays de connaître l'intégralité de son histoire, nous demandons que ses écrits soient enseignés dans les écoles".   

               Voilà ce qu'a déclaré l'association, le dimanche 20 Avril, à propos de la disparition d'Aimé Césaire.

              Comme c'est beau ! On dirait de l'Antique ! Ca vous a un petit air de hauteur de vue, de grandeur d'âme, d'intérêt pour les jeunes générations...

              Bref, à SOS, ils sont "trop" !...

              Allez, chiche, on le fait ? Et du coup, "parce qu'il est important pour un pays de connaitre l'intégralité de son histoire", on va aussi, bien sûr, enseigner dans les écoles Maurras, Boutang, Bainville, Gaxotte etc...etc...

              En tout cas, SOS Racisme ne s'y opposera certainement pas puisque -on vous le dit- "c'est important pour un pays de connaître l'intégralité de son histoire"...

  • Henri IV, homme pressé de la réconciliation, par Jean de France, Duc de Vendôme

    (Le Figaro, vendredi 14 mai 2010)

     

                Il y a 400 ans, jour pour jour, rue de la Ferronnerie, à deux pas du futur Forum des Halles, le « bon roi Henri » tombait sous le poignard de Ravaillac. Aujourd’hui, reconnaissant que « l’histoire de la France moderne n’a pas commencé avec la Révolution de 1789 », la République tient à l’honorer et souligner l’importance de ce règne dans notre histoire. C’est à Rome, le 11 décembre dernier, que fut lancée l’année Henri IV. J’avais tenu à être moi-même présent à cette cérémonie pour rappeler le rôle de la Maison de France dans la construction de la France actuelle.

     

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    Rue de le Ferronnerie: une plaque au sol marque le lieu de l'assassinat....

     

                Ce qui ne s’est pas fait sans peine ! C’est à la pointe de l’épée qu’Henri IV a dû faire reconnaître sa légitimité. Plus qu’entre catholiques et protestants, la vraie fracture de la France était alors entre un parti espagnol – maître d’une partie du territoire, dont Paris – et le parti français. La « loi salique » avait mis fin aux conflits de légitimité grâce à un principe de succession admis par tous : elle a rendu le pouvoir indépendant des partis et des puissances financières, tout en garantissant qu’il demeure entre des mains françaises. Seule cette volonté déterminée a permis d’assurer ce qui a toujours été le principal souci d’Henri IV comme de ses prédécesseurs et successeurs : l’unité des Français. On sait comment le roi Henri, avec son célèbre panache blanc, son étonnante vitalité, sa capacité sans égale à entraîner les hommes et fédérer les énergies, a rendu à une France déchirée, exsangue, le goût du « vivre ensemble ». Il l’a fait notamment à travers l’édit de Nantes, affirmant la distinction des pouvoirs politique et religieux, ouvrant ainsi la porte aux dimensions positives de la laïcité.

     

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    Décembre 2009: le Prince est à Rome, pour les cérémonies d'ouverture de l'Année Henri IV.
    on le voit ici à Saint Jean de Latran, devant la statue d'Henri IV, son aïeul...

                Le titre de duc de Vendôme, qu’avait porté Henri de Navarre, le sera aussi par le futur Louis XVIII. Le rapprochement vaut d’être souligné. Sortant de la tempête révolutionnaire et napoléonienne, les Français ressentaient un besoin de réconciliation. Comment Louis XVIII n’aurait-il pas pensé à son ancêtre, confronté à une situation analogue ? Il lui élèvera une statue – celle-là même que la République va honorer le soir du 14 mai – dans un lieu emblématique : le Pont Neuf. La conception alors révolutionnaire de ce pont, dépourvu d’habitations et doté de trottoirs de pierre, est due au roi Henri. Elle exprime sa détermination à créer des liens, à relier des rives opposées, à briser les antagonismes pour imposer la paix civile et l’unité. A cette fin, il a mobilisé toutes les ressources de sa bonhomie, de son naturel affable, de son bon sens, merveilleusement servi par un humour décapant qui nous vaudra l’étonnante profusion de bons mots que nous connaissons.

     

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    Symbole, symboles...: le Prince Jean est Duc de Vendôme, comme, avant lui, Henri IV et Louis XVIII...

     

                Ce prince de naissance et d’éducation, rompu à toutes les habitudes et disciplines de son rang, a su à un suprême degré allier le sang royal et le sens du peuple : mieux qu’aucun autre, il incarne l’idée de monarchie populaire. Prince moderne et réformateur, son action au tournant de deux siècles reste une source d’inspiration pour la politique d’aujourd’hui. Son soutien à l’agriculture, popularisé par son mot sur la « poule au pot », comme celui qu’il a apporté aux entreprises industrielles et commerciales en s’appuyant sur les techniques les plus contemporaines, préfigurent les meilleurs aspects des interventions de l’Etat aujourd’hui. Il en va de même pour sa réforme de l’enseignement et sa politique culturelle.

     

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    Au commencement de l'année 1600, le roi dit à Charles-Emmanuel Ier, duc de Savoie : «Si Dieu me donne encore de la vie, je ferai qu'il n'y ait pas de laboureur en mon royaume qui n'ait moyen d'avoir une poule dans son pot.»

     

                Ce n’est pas le moindre paradoxe que cet « homme pressé » – ce qu’attestent ses aventures féminines, mais aussi le pressentiment qu’il avait de sa mort prochaine – fut en même temps un homme du « temps long ». A plus d’un titre. Fondant une nouvelle branche de la Maison de France, les Bourbons, il identifiait sa légitimité à cette continuité familiale ancrée dans la construction de la France. Roi bâtisseur, il jeta à Paris les bases d’un nouvel urbanisme. Et tandis que son ministre Sully n’y voyait déjà que « quelques arpents de neige », il fut visionnaire quant à l’avenir de l’Amérique.

     

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    "Roi bâtisseur... d'un nouvel urbanisme": la merveilleuse place Royale, à Paris, actuellement place des Vosges.....

     

                Cet homme d’action eût-il apprécié nos commémorations ? Ce qu’il attendrait surtout de nous, c’est que nous nous inspirions de son exemple, que nous appliquions ses méthodes, que nous adhérions à son regard sur la France. La principale leçon que je retiens de lui, c’est cette volonté obstinée de recréer le lien des Français entre eux, de bousculer leurs inévitables divisions religieuses, politiques ou sociales en leur faisant comprendre en quoi leur passé et leur présent engage déjà leur avenir.

     

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  • Feuilleton : ”Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu”... : Léon Daudet ! (95)

     

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     (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : Soupers à Montmartre (I, II et III)

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    ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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    Fondé en 1793 par Catherine Lemoine, le restaurant "Chez La Mère Catherine" appartient véritablement à l'histoire de France. Danton lui-même l'aurait fréquenté...

     

    1. De "Paris vécu", Première série, rive droite, page 214 :

    "...Place du Calvaire, chez le père Lemoine, c'était une autre affaire.
    On y mangeait aussi fort bien, et les Camelots du Roi, à un moment donné, avaient adopté cet endroit plaisant.
    La charcuterie était de premier ordre, la hure et le pâté de lapin, précédée, puis suivie d'un vin blanc qu'affectionnait, avec raison, Marius Plateau.
    Quelle n'est pas la force des souvenirs ! Je n'ai, par la suite, mangé de pâté de lapin de cette allure et poivrade qu'en Anjou, le soir de mon échec sénatorial de Maine-et-Loire (1925).
    Je me fichais de cet échec, qui désolait les Camelots et ligueurs. Mais mon esprit, amorcé par le goût, se reportait douloureusement à l'époque d'avant-guerre, au balthazar de la place du Calvaire, alors que Plateau et mon Philippe vivaient encore !..."

     

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    L'ancien "Le Coucou" est devenu "Chez Plumeau"...

     

    2. De "Paris vécu", Première série, rive droite, page 213 :

    "...Au sommet de la rue Lepic se trouve la place du Calvaire, aimable au possible et plantée d'arbres rabougris, suivie de la petite place du Tertre, où se trouve le cabaret du Coucou.
    Pendant une dizaine d'années, ce cabaret fut tenu par des Italiens, qui faisaient une cuisine savoureuse de poissons, de pâtes, de selles de mouton et d'agneau.
    Nous allions dîner là avec Lemaître, Capus, Maurras, Bainville et Mme Bainville, Pujo, Fayard et Mme Fayard, de façon délicieuse et dans une solitude, en semaine, absolue.
    Le chianti était de choix et ce vin à goût de violette, qui rappelle Florence et Venise, est, quand il fait chaud, un enchantement de fraîcheur parfumée.
    Vous n'avez qu'à le faire basculer dans son petit panier d'osier, peuchère, et ça y est : il coule de source, pimpant et vif, comme un poème de Tristan Derème..."

     

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    Souper avec Mistral à Montmartre...

     

    De "Paris vécu", Première série, rive droite, page 209 :

    "...Une année, vers 1890 (Mistral, né en 1830, a alors 60 ans, ndlr), Frédéric Mistral, descendu à Paris chez Mariéton, nous demanda de le mener dans un restaurant montmartrois, à l'heure du souper.
    Nous le conduisîmes dans un établissement relativement - oh très relativement - correct, des environs de la place Blanche.
    Nous prîmes une table à part; mais la présence de ce monsieur âgé, de manières polies et fort beau, sous son chapeau gris "buffalo" avait naturellement fait sensation...
    "Eh bien ma chère, veux-tu que je te dise... Oh moi, ma chère... Mais demande donc aux deux autres... J'ai déjà vu ça quelque part..."
    En sortant, j'interrogeai Mistral sur ce qui l'avait le plus frappé. Il répondit :
    "L'enfantillage. Ce sont de petites filles dégradées."
    Je lui dis aussi ce que je pensais des poètes montmartrois, mais je vis qu'ils étaient loins de sa sympathie artistique; et pourtant, il admirait Henri Heine, mais peu Verlaine..."

  • SOCIAL et ECONOMIE, de Frédéric Winkler.

    Selon Edward Goldsmith : « Le commerce mondial a été multiplié par onze depuis 1950 et la croissance économique par cinq et pourtant au cours de cette période, il y a eu un accroissement sans précédent de la pauvreté, du chômage, de la désintégration sociale et de la destruction de l'environnement. Il n'y a donc pas de preuve que le commerce ou le développement économique soient d'une grande valeur pour l'humanité... » En outre, un contrôle sévère et souvent aveugle de l'Etat sur l'économie toute entière, notamment sur les prix, doublé d'une fiscalité dévorante, décourage l'expansion et le travail.

    ftédéric winkler.jpgNous voici donc, là encore, devant de dangereuses impasses : il ne faudrait pas croire que le sentiment public y soit indifférent et que les résultats concrets ne suivent pas. Si l'on tient compte des créations et des échecs, il y a chaque année des milliers d'entreprises qui disparaissent en France. Certes, les raisons sont multiples, pourtant ce nombre est trop important pour ne pas être inquiétant... Combien ce système libéral aura-t-il suscité de délocalisations, de fuites de cerveaux allant enrichir nos voisins. Nous vivons les conflits sociaux et économiques sans fins, alors que notre économie est sinistrée. Je vous laisse juge de la politique menée pour en arriver là…
    Afin de réduire les coûts le patronat a préfèré utiliser la main-d’œuvre étrangère au lieu de moderniser ses installations (voir Marianne II sur le Net), cela lui permettant de casser les revendications ouvrières salariales. A l’époque, le parti communiste affichait « Produisons Français. Colbert était plus malin lorsqu’il créait les manufactures où ateliers où seule la qualité, le beau et le meilleur était fabriqué, toute l’organisation corporative des métiers veillait alors au bien-être des consommateurs. Il désirait avec Louis XIV, attirer les richesses chez nous comme les artistes et les inventeurs, on a l’inverse aujourd’hui avec la fuite des cerveaux !
    Notre industrie de qualité qui avait réussi à survivre fut largué et vendue pour combler un déficit abyssal permanent, nous livrant à la finance internationale. La politique de l’ouverture vers l’extérieur qui nous est imposé depuis Giscard, condamne la France et ses particularités économiques. Cette politique favorise les pays qui donnent le moins à leur peuple, travaillant pour presque rien. Ce n’est qu’un marché de dupes, pour le profit des riches, un crime contre l’humanité dans un nouvel esclavage pratiqué par des politiques issus des idéaux de 89 !
    La recherche suscite l’investissement vers la création, entraîne la production puis la consommation. Que sont devenus nos mines de charbon alors que l’Allemagne continue d’en produire. Notre acier, notre aéronautique comme l’aérospatiale qui fait quoi ? Sans parler des drames d’Alsthom, de Pechiney voir le chantier naval devenu italien, la vente de nos vignobles et nos terres, châteaux comme richesses architecturales. Nos marchés africains sont laissés à la Chine et l’Allemagne. Nous restons la 2e puissance à posséder le plus d’étendue de mer, qu’en faisons-nous, lorsque l’on ne donne pas nos iles aux anglo-saxons comme pour les Minquiers et les Ecrehous. Devrions-nous parler de l’état de nos voies ferrés, de nos routes… Le monde de la finance explose dans des bénéfices qui dépassent l’entendement, il suffit juste de citer les « GAFA » (Google, Amazone, Facebook et Apple) dont deux dépassent le trillion de dollars en valorisation boursière. Entre le chiffre d’affaire et la valorisation boursière de ces 4 puissances, on trouverait une équivalence avec environ 150 Etats du monde !
    Un système antisocial détruit par « ordonnances » notre code du travail qui, même s’il avait besoin de profondes réformes, va déclencher une nouvelle misère dans le monde du travail, rappelant demain les scandales du monde industriel du XIXe siècle ! La misère dans le nord est pléthorique depuis que la sidérurgie a fermé ses portes, les familles n’arrivent plus à subvenir à l’entretien de leurs enfants, quand ils ne sont pas pris par la DASS ! Ces problèmes paraissent insurmontables, symptômes d’une société malade, fruit d’un système incohérent et antisociale. Nous consommons 70 milliards de plus que ce que nous produisons, alors que l’Allemagne est en excédent commercial de 250 milliards (Radio Courtoisie Henri Fouquereau 11/09/2018) ! Le pays est incroyablement endetté, notre peuple est en danger devant des marionnettes qui prétendent gouverner mais qui ne gère qu’un déficit permanent, nous entraînant vers l’abime ! Le réveil sera dramatique. Lorsque les créanciers refuseront de prêter et qu’ils exigeront de se servir pour être remboursé que croyons-nous qu’il adviendra ?
    Quelle honte de voir ainsi notre pays décliner lorsque celui-ci fut la lumière du monde, jamais le plus médiocre de nos rois ne l’aurait accepté. Le déficit budgétaire comme le déficit commercial annuel avoisinent les 60/70 milliards, la Sécurité sociale, l’Etat perdant autour de 150 milliards chaque année qu’il doit emprunter sans jamais savoir comment rembourser. Un européisme niais attire nos élus comme des veaux à l’abattoir, le jour viendra où les créanciers imposeront leurs volontés sur notre territoire contre le possible effacement de nos dettes si ce n’est pas déjà en cours. Cette pente infernale nous entraîne vers la soumission au nouvel ordre mondial qui prendra en main nos affaires comme mettra en coupe réglée tout notre patrimoine en biens, architectures et paysages. A quand un Henri IV pour redresser la France et mettre dehors une ripoublique handicapant l’avenir de nos enfants ! La pire des monarchies ne peut rivaliser avec une telle faillite dont les français ignorent le gouffre ! Tout cela entraîne des milliers de pertes d'emplois comme plonge dans la misère sociale, des milliers de familles. Ce « jeu » de la mondialisation « sans entraves » défendus par des élites globalisées détruisent les peuples !
    Et puis un peu de réflexion, est-ce que notre économie doit continuer dans cette voie ? N’y a-t-il pas d’autres chemins, devons-nous vivre sous l’infernale augmentation du PIB (Produit Intérieur Brut), entraînant la hausse constante de la consommation donc de la production ? Ce système libéral est une impasse, comme nous l’avons dit dans sa recherche permanente de la réduction des coûts, donc des salaires, entraînant les peuples vers l’esclavage et la robotique (Lire Bernanos). La décroissance apporte, à juste titre, quelques pistes intéressantes, qu’il ne faut pas négliger.
    Qui en est le responsable ?
    Mais contre qui, là encore, faut-il se retourner ?
    Et le syndicalisme !
    Les syndicats patronaux ou ouvriers, eux aussi constituent souvent de grandes féodalités du capital ou du « travail ». Ils se confondent la plupart du temps avec l'action de tel ou tel parti au risque de brouiller les cartes, comme de pervertir le sens même du syndicalisme. Il y aurait tant à dire sur la soumission des officines syndicales devant les « Ordonnances Macron », sur cette acceptation d’une politique mené par un ancien banquier, offrant au libéralisme, le monde du travail sur un plateau, au nom du Cac40 !
    Le syndicaliste devrait se questionner sur le système en question, allant vers le totalitarisme, alors que son véritable rôle est de défendre la JUSTICE SOCIALE, d’où déclinent : Organisation, hiérarchie et décentralisation, sans laquelle il n'y a pas de libertés ! Un globalitarisme règne, où les mots d'ordre sont : Uniformité, égalité, centralisation. Notre doctrine sociale est foncièrement contre le libéralisme économique, représentant le « renard libre dans le poulailler libre ». Le libéralisme est générateur de conflits, de délocalisations, de misère, de destruction du tissu économique et social. Alors que nous sommes basés sur l'humanisme et la recherche de la qualité dans le travail. On voit s'étendre à l'horizon les familles en péril, la réduction du travail valorisé et de l'emploi, mais aussi des magouilles financières en hausse, ainsi que les gâchis comme les superprofits avec cette « arrogance des puissants » qui accable le monde... Le capitalisme, issu en partie de la Révolution Française, après la révolution industrielle née du charbon anglais comme de la machine à vapeur, exploite notre main-d'œuvre et celle des pays du Sud en développement, dans un nouvel esclavage, pour plus de gains !!! Ainsi, en 2012, les grandes fortunes françaises ont vu leur capital grimper de 25 % quand, dans le même temps, le nombre de pauvres a augmenté en France et que le niveau de vie médian a, lui, baissé de 0,5 % dès 2010, mais beaucoup plus pour les moins favorisés de nos concitoyens (environ 3 % par an depuis 2008). Le syndicaliste est (ou devrait être, logiquement...) inévitablement contre la loi Le Chapelier de 1791, qui supprime toute association et tout droit d'association. La loi de 1884, insuffisante, autorisant les syndicats, fut le début d'une liberté, donc d'un pouvoir accordé à des groupements. Ce fut le retour, encore bien timide, des libertés réelles contre la liberté abstraite de 1789... Le savent-ils ces syndicalistes ?
    N'oublions pas que si la « Déclaration des Droits de l'Homme » néglige les devoirs, elle a aussi aboli, en fait, beaucoup de droits communautaires. Les syndicalistes doivent prendre conscience que le régime qu'ils désirent n’est pas celui dans lequel nous vivons !
    Tant qu'il y aura des élections politiques, il ne pourra pas exister d'élections sur le plan professionnel ou communal sans que celles-ci ne soient, tout au moins en grande partie, politiques. Lorsque « l'Etat ou la Commission de Bruxelles sont les patrons » (en particulier sur le plan réglementaire), que peuvent les syndicats ?
    Il n'y a plus d'arbitre souverain pour départager les ouvriers et le patron. Écoutons Jean de France (« Un Prince Français», Entretiens avec Fabrice Madouas, Pygmalion) : « Cette société devient anonyme. Les rapports ne sont plus régis par la politesse, ni par la courtoisie, mais par la loi, forcément impersonnelle. Nous allons vers une judiciarisation des relations humaines. »
    FW (Projet de société, à suivre...)

  • Les preuves de la réalité du grand remplacement, par Jean-Yves Le Gallou

    Les preuves de la réalité du Grand Remplacement

     

    Si la désinformation est extrêmement répandue, l’immigration est assurément le domaine où elle est la plus forte, notamment sur la question du grand remplacement.  Sur ce point, curieusement, les grands médias tiennent conjointement des propos contradictoires puisqu’ils affirment à la fois que le grand remplacement n’existe pas… mais également qu’il n’est pas voulu !

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    Jean-Yves Le Gallou

     

    1. « Le grand remplacement n’existe pas »

    Pour discréditer ceux qui affirment l’existence du grand remplacement, les médias utilisent, là encore des arguments contradictoires puisqu’ils soutiennent d’une part que la France a toujours été une terre d’immigration mais, d’autre part, que la structure de la population n’a pas fondamentalement changé.

    « La France a toujours été une terre d’immigration »

    Comme il ressort de la monumentale étude (1) dirigée par Dupâquier (2), c’est une contre-vérité. En réalité, pendant 5.000 ans, la population française issue d’un peuplement indo-européen a très peu varié : quelques pourcents en quelques siècles. L’essentiel des mouvements migratoires s’est fait à l’intérieur du continent européen, y compris ce que l’on a nommé « les grandes invasions ».

    Il est vrai qu’à la fin du XIXème et au début du XXème siècle la France a connu des phénomènes d’immigration mais il s’agissait pour l’essentiel de populations catholiques venues de Pologne, d’Italie, d’Espagne ou du Portugal. Cela est resté vrai jusqu’aux années 1960.

    « La population immigrée est stable »

    Même à s’en tenir aux statistiques officielles, c’est faux. En 1911, la population étrangère représentait 3 %, aujourd’hui 5 à 6 %. Cette évolution pourrait sembler minime mais, en réalité, ce chiffre – dont les immigrationnistes se plaisent à souligner la constance au cours des dernières décennies – dissimule une réalité bien différente. A chaque fois qu’arrivent sur le sol français 100 ou 150 000 étrangers, autant sont naturalisés.

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    Jacques Dupâquier

     

    Dès lors, si la réalité administrative ne change pas (la proportion d’étrangers) il est une autre réalité qui change considérablement : la réalité culturelle, politique, sentimentale, civilisationnelle. Aujourd’hui le terme « Français » a perdu beaucoup de son contenu, car on peut avoir la nationalité française sans avoir le moindre attachement à la France, en tous cas en ne participant guère à sa civilisation.

    On peut évaluer à 20 %, la part de la population qui n’est pas originaire de France ou d’Europe. Chiffre que plusieurs sources viennent confirmer. Ainsi, le CSA a reproché aux médias de ne faire apparaître dans les émissions de télévision « la diversité » que pour 18,5%, preuve qu’il considère qu’en réalité son poids démographique est bien supérieur !

    De même l’INED et l’INSEE chiffrent à 19,5 % les étrangers et descendants d’étrangers.
    Certes, ces chiffres prennent en compte les descendants d’européens parfaitement assimilés et donc ce chiffre devrait, dans une certaine mesure, être revu à la baisse. En fait, pour l’essentiel, c’est à la hausse qu’il doit être revu !
    D’abord parce que l’étude en question remonte à la période 2008-2011 et que depuis la situation s’est aggravée.
    Ensuite parce que la population d’origine extra européenne est mal connue. Un rapport parlementaire admet qu’à 30 % près, on ne connaît pas la population de Seine-Saint-Denis !
    Enfin parce que cette étude ne prend en compte que trois générations : les parents, les enfants et les petits enfants d’immigrés, supposant qu’après l’assimilation est complète. Cela était assurément vrai dans le contexte d’une immigration européenne, cela l’est beaucoup moins s’agissant d’une immigration extra-européenne.

    On prétend également que les entrées sont stables alors qu’en 2008 on a recensé 210 000 entrées et en 2018 410.000 (3) entrées soit près du double !

    Ce chiffre de 20 % que j’évoquais plus haut est également corroboré par Jérôme Fourquet dans son dernier livre au titre d’ailleurs très révélateur : L’Archipel français – Naissance d’une nation multiple et divisée (4).

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    Le directeur du département Opinion et Stratégies d’Entreprise de l’institut de sondages IFOP constate que 18,5 % des nouveau-nés de sexe masculin ont un prénom musulman. Ce chiffre, il faut le souligner, ne tient pas compte des prénoms ambigus et ne donne une idée que de l’immigration musulmane et non pas extra-européenne dans son ensemble, tant il est vrai que celle-ci n’est pas exclusivement musulmane.

    Autre indicateur : le test de la drépanocytose intéressant parce qu’il est effectué à la naissance et qu’il s’agit d’une maladie concernant essentiellement les extra-européens.
    Ce chiffre assurément est à prendre avec prudence car nos compatriotes antillais et une petite minorité de nouveau-nés européens peuvent être concernés, mais à l’inverse les Chinois par exemple ne le sont pas.  Ce qu’il faut retenir, c’est que ce test qui était positif pour 20 % des nouveau-nés en 2001 en concerne 38 % en 2017.

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    Toutefois les chiffres de la démographie, assurément très révélateurs, sont loin de dire toute la réalité du grand remplacement. Ce n’est pas seulement une partie de la population qui change, c’est notre civilisation : la part croissante du ramadan dans la société, la charia qui devient la loi dans certains quartiers, la progression du port du voile, la généralisation du halal (50 % des animaux de boucherie qui sont abattus selon ce rite).

    2. « Le grand remplacement n’est pas voulu »

    Les médias, tout en niant l’existence du grand remplacement, affirment que l’immigration massive n’est pas la conséquence d’une volonté politique, ce qui serait une vision « complotiste ».

    Cette question mérite assurément le débat, même s’il existe des indices difficilement contestables. En premier lieu, chacun peut constater que, à rebours de l’opinion publique (ainsi que le révèlent tous les sondages), le pays légal est infiniment plus favorable aux partisans de l’immigration qu’à ses adversaires. Ces derniers n’auront pas beaucoup accès aux principaux médias ni aux grands éditeurs. En revanche, ils seront souvent accueillis devant les juridictions notamment la fameuse XVII° chambre correctionnelle !
    L’actualité fourmille d’exemples révélateurs. Ainsi, récemment, des identitaires se retrouvent 48 heures en garde à vue pour avoir manifesté pacifiquement. À l’inverse, pour un militant favorisant des entrées illégale sur le territoire, le Conseil constitutionnel fait obstacle à la loi pénale en donnant valeur constitutionnelle au principe de fraternité !

    La comparaison des moyens dont disposent les différents acteurs est également très révélatrice. L’agence européenne Frontex, en charge de la protection des frontières de l’Europe se voit attribuer moins de 500 millions d’euros, somme inférieure à celle dont disposent les associations immigrationnistes subventionnées par des milliardaires comme Soros mais aussi par des institutions publiques, comme l’Union européenne, des États et des régions.

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    Georges Soros

     

    Alors, qui veut ce grand remplacement ? Il est vrai que de plus en plus de responsables politiques affirment publiquement vouloir limiter l’immigration mais, en la matière, le droit est pour l’essentiel de nature jurisprudentielle. Il relève donc de la Cour européenne des droits de l’homme, du Conseil constitutionnel, du Conseil d’État, de la Cour de cassation ou encore de la Cour nationale du droit d’asile.
    Cette supériorité des juridictions sur le pouvoir politique a été particulièrement bien illustrée par la question du regroupement familial : instauré par le gouvernement Chirac en 1976, le gouvernement suivant a tenté de l’abroger ; en vain, car le nouveau décret a été annulé par le Conseil d’État. Ainsi, depuis quarante ans, le regroupement familial continue de s’appliquer. De même concernant le droit d’asile prévu à l’origine pour protéger des petites minorités persécutées dans leurs pays. Il est devenu un moyen commode pour s’installer en France car les juridictions construisent, décision après décision, un droit extrêmement favorable aux étrangers. C’est ainsi que contrairement au droit commun, ils n’ont pas à faire la preuve de leurs allégations que ce soit concernant leur identité, ou pour établir la réalité des persécutions dont ils se prétendent victimes dans leurs pays d’origine.

    Est-ce à dire que les pouvoirs politiques sont impuissants ?
    En réalité, sur la question de l’immigration des mesures énergiques sont indispensables : il faut privilégier non plus les droits individuels de l’homme, mais le droit des peuples à leur continuité historique et à leur civilisation ; l’État doit cesser de subventionner les associations immigrationnistes et abroger les lois Pleven et autres qui empêchent le libre débat sur une question aussi vitale pour l’avenir de notre peuple.

    En refusant de prendre de telles mesures, gouvernement et parlement permettent, qu’ils le veuillent ou non, la poursuite du Grand Remplacement.

     

    (1) : Histoire de la population française, Paris, PUF, 4 volumes, 1988

    (2) : Jacques Dupâquier, (1922 – 2010) est un historien français et membre de l’Institut (Académie des sciences morales et politiques), spécialiste de l’histoire des populations et de démographie historique.

    (3) : 240.000 titres de séjour délivrés, 120 000 demandes d’asile et 50 000 « mineurs isolés ».

    (4) : Éditions du Seuil, Février 2019

  • CINEMA • Un Français : tout ça pour ça ! Par Fabrice Le Quintrec

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    47abb3865231375d5dde8bad2cc8ee7b.jpegTout ça pour ça ! Les polémiques qui ont précédé la sortie en salle, ce mercredi, du film Un Français auront davantage fait pour sa notoriété que ses qualités intrinsèques.

    Un mot sur le titre : peut-on imaginer les manifs, pétitions et actions en justice qu’aurait suscitées – en admettant qu’il obtienne les financements du CNC – un projet cinématographique intitulé Un Algérien et racontant incendies de voitures, agressions et trafics divers commis par un jeune immigré maghrébin ?

    Passons…

    Un Français nous permet de faire connaissance avec le skinhead Marco : front bas, regard buté, quotient intellectuel proche de zéro, vocabulaire limité à quelques dizaines de mots, jurons et onomatopées… un vrai constat de faillite pour l’Éducation nationale et pour les parents, complètement dépassés par la situation. Bien sûr, Marco est d’extrême droite, gavé de bière et il donne dans le racisme le plus abject. Quand il ne se castagne pas avec des bandes rivales, il s’en prend aux paisibles Arabes et Noirs qui lui tombent sous la main.

    Sont réunis tous les ingrédients d’une morale manichéenne qui, à partir de la rentrée prochaine (si le film tient encore l’affiche) et dans le cadre des enseignements interdisciplinaires qu’on nous annonce, devraient permettre de traîner des bataillons de lycéens en sortie scolaire et d’organiser, en classe, des débats sans surprise.
     
    Chronologiquement, le film débute vers la fin des années 1980 pour nous emmener jusqu’à l’époque actuelle ; sans surprise aussi, le Front national en prend pour son grade et, au passage, même la Manif pour tous est épinglée. L’auteur, Patrick Asté, alias Diastème, aurait dû faire une cure de « padamalgam » avant de réaliser ce film que, pour sa part, il qualifie d’« humaniste » plutôt que de politique.

    Car, comme le dit le synopsis affiché à l’entrée du cinéma, l’histoire de Marco, c’est « le parcours d’un salaud qui va tenter de devenir quelqu’un de bien » ; bonne nouvelle : une rédemption est donc possible ! Un peu à l’instar de Marine Le Pen, qui s’efforce de faire le ménage à l’intérieur de sa propre formation politique, Marco, petit à petit, va évoluer, se purifier, sa part d’ombre va se dissiper. La bêtise et la violence qui sont en lui le faisant littéralement suffoquer, il prend conscience que les gens sont gentils, que la nature est belle, que rien ne vaut le sourire et l’amour de l’enfant dont il est privé : son ex, raciste indécrottable qui va à la messe (et un comprimé de « padamalgam », un !), est partie avec leur fille Gwendoline et c’est la mère qui, comme toujours dans ces cas-là, a obtenu la garde.

    L’acteur Alban Lenoir, qui interprète avec justesse le personnage de Marco, va même se transformer physiquement au fur et à mesure que les années passent : ses traits s’adoucissent, il se réconcilie avec son corps et avec son âme ; c’est un peu un Gran Torino à la française, en moins bien. La révolution cinématographique reste à faire : aujourd’hui, les salauds les plus dangereux ne sont pas à rechercher du côté d’hypothétiques néo-nazis davantage présents dans la rhétorique gauchisante que dans la réalité sociale ; la menace la plus directe, pour nous tous, émane de jeunes désœuvrés, en mal de repères, qui vont chercher du côté de l’État islamique des raisons de vivre et de mourir. Ce film–là attend encore le producteur et le réalisateur qui voudront bien s’y atteler, mais pour l’heure, même 007 préfère continuer à ferrailler contre le KGB, le Spectre ou les magnats mégalomanes de la finance, de la presse ou du pétrole.   

     - Boulevard Voltaire 

    Journaliste
    Journaliste à Radio France, spécialiste en revue de presse, ancien attaché culturel au Japon. 
     
  • Cinéma • La Douleur

     

    Par Guilhem de Tarlé 

    La Douleur, un drame d’Emmanuel Finkiel, avec Mélanie Thierry, Benoît Magimel et Benjamin Biolay, d’après le roman de Marguerite Duras. 

    Il y avait un silence de mort dans la salle au moment du générique final, une atmosphère lourde de spectateurs se sentant sans doute « coupables » des camps de concentration et d'extermination nazis. Heureusement, nous dit-on en filigrane, les communistes étaient là pour libérer la France ! et dans la liesse populaire, à Paris, le chant de L'internationale couvrait La Marseillaise !

    Oui le film est bon, et je n'y ai même pas ressenti  - une fois n'est pas coutume - les longueurs qui ont ennuyé mon épouse.

    Le film est bon, et même intéressant qui nous incite à revisiter les icônes, mais précisément j'en ai marre de cette cinématographie univoque, cette hagiographie récurrente des intellectuels de gauche (pléonasme) quand en même temps La Pléiade renonce à publier les pamphlets de Céline, et le ministre de la Culture exclut des célébrations 2018 le cent cinquantenaire de la naissance de Maurras.

    Un peu de pudeur MM. les réalisateurs : faisant fi du pacte germano-soviétique et des sabotages du début de la guerre, les résistants Marguerite et Robert Antelme ont adhéré au PC « F » en 44-45 alors que Staline dictaturait en Union soviétique et construisait le rideau de fer.

    N'est-ce pas un comble que les mêmes qui ne cessent de se vanter de la résistance d'hier nous invitent aujourd'hui à collaborer au Grand Remplacement ?  

    PS : Je vous propose mon blog  Je ciné mate avec déjà une quarantaine de films. Vous pouvez vous y abonner (en bas à droite) pour recevoir automatiquement les mises à jour et surtout y retrouver d’anciennes notices grâce au bouton Recherche (je continuerai de le compléter progressivement, à votre demande, de mes « critiques » 2016 et 2017)Merci, outre vos commentaires éventuels, de m’indiquer les difficultés que vous rencontrez, les corrections nécessaires ou les améliorations à apporter à ce blog.   https://jecinemat.wordpress.com

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

     

    Encore un "coup bas" de nos ennemis allemands du Quatrième Reich !

    Alors que la Commission européenne travaille à la réforme du marché européen de l’électricité, avec le soutien de la France et de l’Espagne, l’Allemagne fait pression pour que cette réforme soit reportée après les élections européennes de 2024.

    Pour des raisons purement électoralistes, le Berlin de Herr Scholz est donc prêt à faire exploser la facture électrique des Français !

    Nous continuons ainsi de "payer" - y compris au tout premier sens du mot ! - la malfaisance des Encyclopédistes, des Révolutionnaires et des deux Empires, qui ont voulu l'unité allemande; et la malfaisance de Clémenceau et du Pays légal, qui ont refusé de la détruire en 1918, comme le demandaient L'Action française, l'Armée, les Patriotes de tous bords...

    Qui a dit : "Les vivants sont de plus en plus gouvernés par les morts" ?

    https://www.euractiv.fr/section/energie/news/berlin-ne-veut-pas-de-reforme-du-marche-de-lelectricite-avant-les-elections-europeennes/

    DELENDA EST GERMANIA !

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    1. De Philippe Lacour : "Ce lundi, à 11h00, l'Allemagne émettait 224g de CO2 par kWh pour sa consommation électrique. Dans le même temps, la France n'en émettait que 99, soit 2.26 fois moins..."

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    VIVE LE NUCLÉAIRE !

     Et honte au semble gouverne-ment qui a fermé Fessenheim, en poursuivant l'exploitation (?) d'une centrale à charbon qui allait fermer deux mois plus tard, et en en ré-ouvrant une autre déjà fermée depuis longtemps !

     

    1 BIS. Dans L'Opinion, l'incroyable mauvaise foi de Hollande. L’ex calamiteux Président, invité du Grand Jury RTL ce dimanche, dénie toute responsabilité dans le déclin de la filière nucléaire ! "Ben, voyons !" comme dit "le Z". Un parfait socialiste : ce n'est jamais de sa faute, de leur faute, mais c'est celle des autrres... Lamentable, minable !

    https://www.lopinion.fr/economie/fessenheim-co-lincroyable-mauvaise-foi-de-francois-hollande?utm_source=twitter

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    3. Il a raison, le Maire de Saâles, Romain Mangenet, de trouver cela "bizarre" :

     

    4. Soi-disant "Éveillés" (wokistes, en anglo-américain) : entièrement d'accord avec Stanislas Berton :

    "Le wokisme est un fanatisme religieux. Là où les calvinistes détruisaient les statues de saints et les nazis brûlaient les livres, les wokistes déboulonnent les premières et réécrivent les seconds."

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    5. Légion étrangère : Le général Cyrille Youchtchenko est le futur commandant de la Légion étrangère, à compter de cet été. Saint-cyrien de la promotion Hamacek (89-92), ancien chef de corps de la 13DBLE (2010-2011), il est actuellement numéro deux de la zone de défense et sécurité sud à Marseille.

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    6. (Source OpexNews) Espérons-le !  La France va peut-être vendre des Rafles à la Serbie... :

    "La Serbie va abandonner ses #MiG russes ! Lors de sa visite au salon #IDEX2023, le président de la #Serbie, #AleksandarVucic, a annoncé être en négociations avec #Dassault pour l'achat de #Rafale. Montant du contrat ? 3 milliards d'euros."

    https://www.bloomberg.com/news/articles/2023-02-20/serbia-eyes-french-jets-as-vucic-vows-to-boost-defense-spending

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    7. Sonia Mabrouk communique :

     

     

     

    À DEMAIN !

     

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