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Feuilleton : "Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu"... : Léon Daudet ! (95)

 

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 (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

Aujourd'hui : Soupers à Montmartre (I, II et III)

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ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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Fondé en 1793 par Catherine Lemoine, le restaurant "Chez La Mère Catherine" appartient véritablement à l'histoire de France. Danton lui-même l'aurait fréquenté...

 

1. De "Paris vécu", Première série, rive droite, page 214 :

"...Place du Calvaire, chez le père Lemoine, c'était une autre affaire.
On y mangeait aussi fort bien, et les Camelots du Roi, à un moment donné, avaient adopté cet endroit plaisant.
La charcuterie était de premier ordre, la hure et le pâté de lapin, précédée, puis suivie d'un vin blanc qu'affectionnait, avec raison, Marius Plateau.
Quelle n'est pas la force des souvenirs ! Je n'ai, par la suite, mangé de pâté de lapin de cette allure et poivrade qu'en Anjou, le soir de mon échec sénatorial de Maine-et-Loire (1925).
Je me fichais de cet échec, qui désolait les Camelots et ligueurs. Mais mon esprit, amorcé par le goût, se reportait douloureusement à l'époque d'avant-guerre, au balthazar de la place du Calvaire, alors que Plateau et mon Philippe vivaient encore !..."

 

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L'ancien "Le Coucou" est devenu "Chez Plumeau"...

 

2. De "Paris vécu", Première série, rive droite, page 213 :

"...Au sommet de la rue Lepic se trouve la place du Calvaire, aimable au possible et plantée d'arbres rabougris, suivie de la petite place du Tertre, où se trouve le cabaret du Coucou.
Pendant une dizaine d'années, ce cabaret fut tenu par des Italiens, qui faisaient une cuisine savoureuse de poissons, de pâtes, de selles de mouton et d'agneau.
Nous allions dîner là avec Lemaître, Capus, Maurras, Bainville et Mme Bainville, Pujo, Fayard et Mme Fayard, de façon délicieuse et dans une solitude, en semaine, absolue.
Le chianti était de choix et ce vin à goût de violette, qui rappelle Florence et Venise, est, quand il fait chaud, un enchantement de fraîcheur parfumée.
Vous n'avez qu'à le faire basculer dans son petit panier d'osier, peuchère, et ça y est : il coule de source, pimpant et vif, comme un poème de Tristan Derème..."

 

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Souper avec Mistral à Montmartre...

 

De "Paris vécu", Première série, rive droite, page 209 :

"...Une année, vers 1890 (Mistral, né en 1830, a alors 60 ans, ndlr), Frédéric Mistral, descendu à Paris chez Mariéton, nous demanda de le mener dans un restaurant montmartrois, à l'heure du souper.
Nous le conduisîmes dans un établissement relativement - oh très relativement - correct, des environs de la place Blanche.
Nous prîmes une table à part; mais la présence de ce monsieur âgé, de manières polies et fort beau, sous son chapeau gris "buffalo" avait naturellement fait sensation...
"Eh bien ma chère, veux-tu que je te dise... Oh moi, ma chère... Mais demande donc aux deux autres... J'ai déjà vu ça quelque part..."
En sortant, j'interrogeai Mistral sur ce qui l'avait le plus frappé. Il répondit :
"L'enfantillage. Ce sont de petites filles dégradées."
Je lui dis aussi ce que je pensais des poètes montmartrois, mais je vis qu'ils étaient loins de sa sympathie artistique; et pourtant, il admirait Henri Heine, mais peu Verlaine..."

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