UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Feuilleton : "Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu"... : Léon Daudet ! (96)

 

1AAAAAAAAAa.jpg

 (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

Aujourd'hui : Réunion houleuse à Montmartre... et une autre réunion "agitée"...

---------------

ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

1A.jpg

 

1. De "Paris vécu", Première série, rive droite, page 203 :

"...Les dits Camelots du Roi étaient peu nombreux, une cinquantaine tout au plus, sitôt après la guerre, lors d'une réunion donnée rue Hermel, en vue des élections de 1919, réunion où je dus prendre la parole, pour remplacer un orateur absent.
Prévenus du fait par une police complaisante, les révolutionnaires accoururent en foule, avec l'intention manifeste de me faire mon affaire vivement.
Il y avait une grille à l'entrée d'un petit passage, devant la salle de réunion.
Pendant un quart d'heure, trois cents voyous, au moins, tenant à la main couteaux et révolvers, miaulant et hurlant "à mort Léon" ébranlèrent en vain la grille, que défendaient, à l'aide de projectiles, les vaillants Camelots.
J'attendais, sur l'estrade, que ce fût fini.
Lacour survint et me dit : "Leur nombre augmente. Débine-toi ! Il y a un mur facile à sauter. Un tel et un tel te feront la courte échelle."
Ainsi fis-je et je me retrouvai, avec mes deux "courtes-échelles", dans une rue Eugène Sue déserte, angélique, qui nous mena rue Marcadet, où nous prîmes un bon bock, avec délices et orgues.
Débarrassés de ma sauvegarde, les Camelots, entre temps, avaient fait une sortie de leur style et mis en déroute les adversaires, parmi lesquels, en civils, quelques uns de "ces messieurs"..."

 

1A.jpg

 

2. De "Paris vécu", Deuxième série, rive gauche, pages 220/221/222 :

"...Entre la rue Croix-Nivert et la rue de Lourmel, se trouve la rue Fondary, où nous tombâmes dans un véritable guet-apens, lors de la campagne électorale de 1919, Marie de Roux, le lieutenant de la Motte et moi, ainsi qu'une cinquantaine de Camelots du Roi.
C'est miracle qu'il n'y ait pas eu de morts, ni de blessés.
La chose se passait dans un préau d'école, endroit où il est malaisé de se défendre.
C'était au début de la propagande communiste, et le signal de l'attaque fut donné par un personnage malodorant, hirsute et barbu, ne parlant pas un mot de français, qui brandissait une carte rouge. Trois ou quatre cents voyous et tricoteuses enragées s'avancèrent vers nous, armés de couteaux et de révolvers, aux cris de : "À mort !" et de "Daudet assassin !".
Car les journaux révolutionnaires, prenant la suite du "Bonnet rouge", prétendaient chaque jour que j'avais été la cause de l'assassinat de Jaurès par mes articles dans l'A.F. Or jamais aucune de ces prétendues provocations au meurtre ne put (et pour cause) être citée. Bien mieux, celui qui avait tué Jaurès avait appartenu à l'organisation démocratique-chrétienne du Sillon, dont nous avons toujours été les adversaires.
Mais les apaches de la rue Fondary, comme d'ailleurs les torchons en question, se fichaient pas mal de la vérité et de la vraisemblance. L'important, pour eux, était de se débarrasser de nous et de nos polémiques, à tout prix.
Ce fut de La Motte qui sauva la situation, avec une admirable présence d'esprit.
Il était à côté de moi au bureau. Saisissant la carafe traditionnelle, il en administra un coup tel sur la trombine du premier assaillant, un grand gaillard que je vois encore, que celui-ci s'en étala tout de son long.
Profitant de la surprise, et du petit répit consécutif, nos amis, à coups de bâton bien administrés, creusèrent une très jolie allée, par laquelle nous sortîmes, de Roux et moi, et sautâmes dans l'auto de notre cher Alary, laquelle démarra aussitôt.
Ce tour de "passez muscade" fut accompli en quelques secondes. J'eus cependant le temps d'apercevoir le barbu à la carte rouge, qui trépignait de rage, et vociférait et débagoulait en charabia.
Depuis cette mémorable soirée, je ne dédie jamais un livre à de La Motte sans ajouter, à ma signature, la carafe symbolique, à l'aide de laquelle il me sauva la vie.
Quant au bénéficiaire du choc de ladite, je ne sais ce qu'il est devenu. Il est peut-être encore évanoui à l'heure qu'il est... après dix ans..."

Écrire un commentaire

NB : Les commentaires de ce blog sont modérés.

Optionnel