UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Rémi Hugues. histoire

  • Feuilleton : Chateaubriand, ”l'enchanteur” royaliste... (54)

    1AZZZZ.jpg

    Anne-Louis Girodet, Portrait de Chateaubriand,
    Saint-Malo, musée d’Histoire de la Ville et du Pays Malouin.

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : Prophète, contre le multiculturalisme... et pour l'enracinement...

    Prophète, contre le multiculturalisme...

    1A.jpg

     

    Des Mémoires d'Outre-tombe, quatrième partie du livre douzième, chapitre six :

    "...Quelle serait une société universelle qui n'aurait point de pays particulier, qui ne serait ni française, ni anglaise, ni allemande, ni espagnole, ni portugaise, ni italienne, ni russe, ni tartare, ni turque, ni persane, ni chinoise, ni américaine ou plutôt qui serait à la fois toutes ces sociétés ?
    Qu'en résulterait-il pour son intelligence, ses mœurs, ses sciences, ses arts, sa poésie ?
    Vous dînerez à Paris, et vous souperez à Pékin, grâce à la rapidité des communications ; à merveilles ; et puis ?..."

     

    ... et pour l'enracinement

    1A.jpg

     

    "La folie du moment est d’arriver à l’unité des peuples et de ne faire qu’un seul homme de l’espèce entière, soit ; mais en acquérant des facultés générales, toute une série de sentiments privés ne périra-t-elle pas ?
    Adieu les douceurs du foyer; adieu les charmes de la famille; parmi tous ces êtres blancs, jaunes, noirs, réputés vos compatriotes, vous ne pourriez vous jeter au cou d’un frère.
    N’y avait-il rien dans la vie d’autrefois, rien dans cet espace borné que vous aperceviez de votre fenêtre encadrée de lierre ?
    Au delà de votre horizon vous soupçonniez des pays inconnus dont vous parlait à peine l’oiseau du passage, seul voyageur que vous aviez vu à l’automne.
    C’était bonheur de songer que les collines qui vous environnaient ne disparaîtraient pas à vos yeux ; qu’elles renfermeraient vos amitiés et vos amours ; que le gémissement de la nuit autour de votre asile serait le seul bruit auquel vous vous endormiriez ; que jamais la solitude de votre âme ne serait troublée, que vous y rencontreriez toujours les pensées qui vous y attendent pour reprendre avec vous leur entretien familier.
    Vous saviez où vous étiez né, vous saviez où était votre tombe ; en pénétrant dans la forêt vous pouviez dire :


    Beaux arbres qui m’avez vu naître,
    Bientôt vous me verrez mourir

    (Mémoires d'Outre-tombe, Garnier, 1910, Tome VI, Livre X)



    Illustration : chêne de la forêt de Tronçais.


    • "L'enracinement est peut-être le besoin le plus important et le plus méconnu de l'âme humaine. C'est un des plus difficiles à définir. Un être humain a une racine par sa participation réelle, active et naturelle à l'existence d'une collectivité qui conserve vivants certains trésors du passé et certains pressentiments d'avenir. Participation naturelle, c'est-à-dire amenée automatiquement par le lieu, la naissance, la profession, l'entourage. Chaque être humain a besoin d'avoir de multiples racines. Il a besoin de recevoir la presque totalité de sa vie morale, intellectuelle, spirituelle, par l'intermédiaire des milieux dont il fait naturellement partie." (Simone Weil)

    • "II me parait impossible d'imaginer pour l'Europe une renaissance qui ne tienne pas compte des exigences que Simone Weil a définies." (Albert Camus)

  • Pauvre Viviani ! Ou : du danger qu'il y a à jouer les prophètes !...

    pape francois jmj copacabana.JPG

    Plus de 3 millions de jeunes avec le Pape sur la plage de Copacabana... Avec Jean-Paul II aux JMJ de Manille, le Pape François est celui qui a réuni la plus grande foule de l'histoire de l'humanité.

    Mais qui est ce Viviani dont vous parlez ? se demanderont sans doute près de 99,99% des gens qui liront ceci; et, de fait, il n'y a plus guère que lafautearousseau pour parler de lui, aujourd'hui ! À mi-chemin entre Saint Just/Robespierre (1793) et Vincent Peillon (2007), Viviani est ce député socialiste, farouchement et haineusement laïcard et antichrétien, co-fondateur (et un temps rédacteur en chef) de l'Humanité, qui avait cru bon d'écrire - en 1906 - ce mot qu'il doit regretter là où il est, et que démentent les lumières d'espérance de Copacabana : "Ensemble et d'un geste magnifique, nous avons éteint dans le ciel des étoiles qu'on ne rallumera plus.." (discours à l'Assemblée nationale, 8 novembre 1906).

    Pauvre Viviani ! C'est lui qui s'est éteint, et ce sont ses étoiles à lui qui sont mortes : les chrétiennes sont bien vivantes, et ce sont les lumières de Copacabana qui le hurlent, joyeusement et pacifiquement...

    Quelques extraits de cet ahurissant monument de haine que fut ce "discours" (?) :

    "...Nous sommes chargés de préserver de toute atteinte le patrimoine de la Révolution... Nous nous présentons ici portant en nos mains, en outre des traditions républicaines, ces traditions françaises attestées par des siècles de combat où, peu à peu, l’esprit laïque s’est dérobé aux étreintes de la société religieuse...

    ...Nous sommes face à face avec l’Église catholique...

    lfar viviani 1.jpg

    ...Au-dessus de ce combat d’un jour, n’est-il pas vrai que se rencontre une fois de plus ce conflit formidable où le pouvoir spirituel et le pouvoir temporel se disputent des prérogatives souveraines, essayant, en s’arrachant les consciences, de garder jusqu’au bout la direction de l’humanité ?...

    ...La vérité, c’est que se rencontrent ici... la société fondée sur la volonté de l’homme et la société fondée sur la volonté de Dieu...

    ...Les Congrégations et l’Église ne nous menacent pas seulement par leurs agissements, mais par la propagation de la foi...

    ...Nous avons arraché les consciences à la croyance. Lorsqu'un misérable, fatigué du poids du jour, ployait les genoux, nous lui avons dit que derrière les nuages, il n'y avait que des chimères.

    ...La neutralité fut toujours un mensonge.

    Nous n'avons jamais eu d'autre dessein que de faire une université antireligieuse... de façon active, militante, belliqueuse...

    ...Nous nous sommes attachés dans le passé à une œuvre d'irreligion; nous avons arraché la conscience humaine à la croyance...

    ...Ensemble, et d'un geste magnifique, nous avons éteint dans le ciel des lumières qu'on ne rallumera plus...

    ...Nous ne sommes pas seulement en présence des congrégations, nous sommes en face de l'Eglise Catholique, pour la combattre, pour lui livrer une guerre d'extermination... 

     

    viviani 1.jpg

  • Grandes ”Une” de L'Action française : (1/2) Nazisme et communisme ? À égalité dans l'horreur ! Et faits pour d'entendre

     

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

    ---------------

    Voici la "Une" du Dimanche 1er Juillet 1934 :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k765652k

     

    • Daudet est à "sa" place (la première colonne, de gauche, débordant sur le tiers supérieur de la deuxième). Il "tape dur" sur "Chautemps, chef de bande et terre-neuve du Cabinet", et ironise sur "le beau Régime pourrimentaire...".

    • Bainville aussi est à "sa" place (la sixième et dernière colonne). Mais, cette fois, il n'est pas en demi-colonne supérieure et se retrouve en demi-colonne du bas pour son article économique intitulé "L'un ou l'autre". Il y traite des prix et de notre monnaie, en concurrence - à son désavantage - avec les autres...

    • Ce changement de place est du à l'évènement considérable qui s'est produit dans l'Allemagne nazie, les 29 et 30 juin précédents, et que l'on connaît sous le nom de "nuit des longs couteaux" : l'extermination complète, sur ordre d'Hitler, des SA par les SS...

    Il était normal que l'AF évoquât longuement cet évènement, et lui consacrât la place importante qui lui revenait : le haut des deux dernières colonnes de droite, en "Une", et la moitié supérieure des trois colonnes de droite de la page deux !...

    1A.png

    En page une, le haut des deux colonnes de droite (cinq et six) :

    1A.png

    ...et, en page deux, le haut des trois colonnes de droite (quatre, cinq et six) :

    1A.png

     

    • L'article de Maurras lui-même, "La Politique", toujours à "sa" place centrale, se trouve donc lui aussi réduit - actualité oblige ! - aux deux colonnes 3 et 4; il se compose de quatre paragraphes seulement, et c'est le très court paragraphe III qui va nous intéresser, aujourd'hui et, surtout, demain :

    1A.png

    On le voit, Maurras, dans sa dernière ligne,  prévoit, affirme, prédit, à propos du nazisme et du communisme, qu'il renvoie dos-à-dos et condamne, "à égalité" : 

    "...Et ces égaux-là sont faits pour s'entendre... L'avenir le confirmera."

    Lorsqu'on prédit, à ce point-là, il faut évidemment bien connaître son sujet et être bien sûr de ses arguments et de son raisonnement; sinon, on passe pour un hurluberlu...

    Maurras n'a donc pas craint de prédire.

    Et, que croyez-vous qu'il arriva ?

    L'Histoire lui donna-t-elle tort, ou raison ?

    Vous allez voir qu'il ne faudra pas attendre bien longtemps pour être fixé, mais, comme on dit, "la suite au prochain numéro"...

     

    -------------------

    Pour lire les articles...

    En bas de page, une courte "barre de tâches" vous permet d'utiliser le zoom (tout à gauche de la barre) et de changer de page (flèche tout à droite); une fois appuyé sur "zoom", vous aurez, cette fois tout en haut de la page, une autre "barre de tâches" : en cliquant sur le "+", il ne vous restera plus, avec votre souris, qu'à vous promener sur la page, puis passer à la deuxième pour lire la suite...

    LFAR FLEURS.jpg

  • Au Cinéma : Les trois mousquetaires, par Guilhem de Tarlé

    Les Trois Mousquetaires - Le roman du film-D'Artagnan Tome 1 - Les Trois  Mousquetaires - Christine Féret-Fleury, Alexandre Dumas Père - broché -  Achat Livre ou ebook | fnac

     

    A l’affiche : Les Trois mousquetaires : D’Artagnan,  un fil français de Martin Bourboulon,  avec Louis Garrel et Vicky Krieps (Louis XIII et la Reine, Anne d’Autriche), Lyna Khoudry (Constance Bonacieux),  Vincent Cassel, Romain Duris, Pio Marmaï et François Civil ( les 3 mousquetaires : Athos, Aramis, Porthos et d’Artagnan – comme les Goguettes, « en trio, mais à quatre »),
    d’après le roman éponyme d’Alexandre Dumas (1844).


    Vive les Mousquetaires du Roi !


    Ne me dénoncez pas pour ce propos séditieux. Nous venons en effet de commettre un crime de lèse-démocratie et évidemment porter atteinte aux « Valeurs de la République » ! Nous sommes allés applaudir les mousquetaires du Roi, alors que Darmanin voulait interdire un colloque de l’Action Française et, le jour de la fête nationale de Jeanne d’Arc (loi du 10 juillet 1920), interdire une manifestation en hommage à la ci-devant !

    J’en demande Pardon à la Sainte Macronie et aux autorités morales de la Gauche, du Centre et de la Droite « libérale », et j’accepte d’écrire en pénitence : « pas de liberté pour les ennemis de la liberté ». Oui, je copierai 100 fois que la France a été conçue le 14 juillet 1789, et qu’elle est née le 21 septembre 1792 avec la proclamation de la République (heureusement qu’à l’époque l’avortement n’était pas un droit).


    Vérité en-deçà de la Manche, erreur au-delà, et je ne comprends pas que les télévisons aient osé diffuser à longueur d’antennes le couronnement du nouveau roi, Charles III ! Réflexion qui me ramène aux mousquetaires, c’est-à-dire précisément à l’époque de Charles Ier d’Angleterre, lorsque l’Europe était une affaire de famille puisque celui-ci avait épousé Henriette de France, sœur de louis XIII, tandis que l’épouse de ce dernier, Anne d’Autriche, était la sœur du roi d’Espagne, Philippe IV…. Et c’est d’ailleurs l’un des défauts du film, l’accent anglais de la Reine qui devrait plutôt être espagnol.

    Inutile sans doute d’en dire beaucoup plus sur cette histoire que chacun connaît, où les amours s’entrecroisent comme les épées des mousquetaires et celles de la Garde du cardinal. Quelle est la part de légende dans les sentiments du Duc de Buckingham, ministre de Charles Ier, pour la reine de France ? je me mettrais en tout cas bien volontiers à la place de d’Artagnan devant la charmante Constance Bonacieux… C’est en rêvant à elle que j’attendrai la fin de l’année et la seconde partie sur l’horrible Milady.

    guilhem de tarlé.jpg

  • L'aventure France en feuilleton : Aujourd'hui (129), III/III : Départements contre Racines...

    3052636946.jpg

     

    (Extrait de "Maurras fédéraliste", par Frédéric Rouvillois, Cahier de l'Herne "Charles Maurras", 2012)

    "Le département est l' "un des pires mécanismes antiphysiques appliqués au corps de la France" (1).

    C'est parce qu' "elle subsiste contre le gré du sol, contre le voeu des intérêts et la nature même des races" que cette circonscription, purement artificielle, "empêche toute grande vie locale de se montrer... (2). Ses seuls effets sont négatifs... (Le département) comprime, il entrave la vie locale et n'y correspond à aucun intérêt réel, il contredit l'histoire, la géographie, mêle les races, brouille les intérêts les plus divers. C'est un rouage à supprimer absolument."

    Plus fondamentalement, poursuit Maurras, il importe de remettre en cause le principe même de l'uniformité administrative : car en définitive, "qu'est-ce donc que (...) la République française dite une et indivisible ? Une folie, et misérable; une sottise, et presque obscène : l'émiettement et la discontinuité française correspondent à cet immense variété de sols et de climats, de villes, de compagnies, d'associations et de moeurs qui composent l'idée réelle de la France physique et mentale, morale et politique..." (2).

    "L'uniformité - s'exclame-t-il - base de la Constitution d'un pays ! Cela revient à commencer par nier la nature de ce pays, avec les diversités nécessaires qu'elle réclame, et à constituer ensuite quelque chose au moyen de cette négation."

    Il faut donc en revenir au réel, à des "organismes d'action vivants", auxquels on rendra le pouvoir d'auto-détermination qui leur revient selon un principe consistant à reconnaître en toute hypothèse "la préséance (...) et la précellence de la plus petite unité".

    "Tout ce que peut la commune doit être fait par la commune seule. C'est après l'épuisement de ses compétences et de ses facilités que (la circonscription supérieure) devra être saisie de son appel au secours."

    Le principe de subsidiarité, car c'est bien de cela dont il s'agit, a donc vocation à déterminer les pouvoirs et à régir les rapports entre les différents niveaux : à la base, la commune, au-dessus, la région, et l'Etat au sommet.

    Ce faisant, ce projet se veut restaurateur d'un ordre naturel : le mot revient sans cesse : il s'agit de "restaurer (...) ces républiques" qui, même prisonnières de "leurs cages départementales" n'ont jamais disparu, dans la mesure où elles correspondent à des réalités intangibles.

    Le projet fédérateur consiste à faire en sorte que la liberté de gérer elles-mêmes leurs propres besoins leur soit enfin "restituée"...

    (1) : C. Maurras, J. Paul-Boncour "Un débat nouveau sur la République et la Décentralisation", Toulouse, Société provinciale d'édition. Bibliothèque de propagande régionaliste, 1905, pages 50/51.
    (2) : Charles Maurras, "L'étang de Berre", Champion, 1920, pages 125/127.

     

    Pour retrouver l'intégralité du feuilleton, cliquez sur le lien suivant : 

    L'aventure France racontée par les Cartes...

     

    lafautearousseau

  • Feuilleton : Chateaubriand, ”l'enchanteur” royaliste... (11)

    1AZZZZ.jpg

    Anne-Louis Girodet, Portrait de Chateaubriand,
    Saint-Malo, musée d’Histoire de la Ville et du Pays Malouin.

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : sur Voltaire et sur Rousseau...

    1A.jpg

    "Une chose m'étonne toujours quand je pense à Voltaire: avec un esprit supérieur, raisonnable, éclairé, il est resté complètement étranger au christianisme; jamais il n'a vu ce que chacun voit: que l'établissement de l'Evangile, à ne considérer que le rapport humain, est la plus grande révolution qui se soit opérée sur la terre.

    Il est vrai de dire qu'au siècle de Voltaire cette idée n'était venue dans la tête de personne. Les théologiens défendaient le christianisme comme un fait accompli, comme une vérité fondée sur des lois émanées de l'autorité spirituelle et temporelle; les philosophes l'attaquaient comme un abus venu de prêtres et des rois: on n'allait pas plus loin que cela.

    Je ne doute pas que si l'on eût pu présenter tout à coup à Voltaire l'autre côté de la question, son intelligence lucide et prompte n'en eût été frappée: on rougit de la manière mesquine et bornée dont il traitait un sujet qui n'embrasse rien moins que la transformation des peuples, l'introduction de la morale, un principe nouveau de société, un autre droit des gens, un autre ordre d'idées, le changement total de l'humanité.

    Malheureusement le grand écrivain qui se perd en répandant des idées funestes entraine beaucoup d'esprits d'une moindre étendue dans sa chute: il ressemble à ces anciens despotes de l'Orient sur le tombeau desquels on immolait des esclaves."

    Mémoires d'Outre-Tombe, La Pléiade, tome 2, page 505.

    1A.jpg

    "...Je commençai, à Lausanne, les Remarques sur le premier ouvrage de ma vie, l'Essai sur les révolutions anciennes et modernes.

    Je voyais de mes fenêtres les rochers de Meillerie : "Rousseau", écrivais-je dans une de ces Remarques, "n'est décidément au-dessus des auteurs de son temps que dans une soixantaine de lettres de la Nouvelle Héloïse, dans quelques pages de ses Rêveries et de ses Confessions.

    Là, placé dans la véritable nature de son talent, il arrive à une éloquence de passion inconnue avant lui. Voltaire et Montesquieu ont trouvé des modèles de style dans les écrivains du siècle de Louis XIV; Rousseau, et même un peu Buffon, dans un autre genre, ont créé une langue qui fut ignorée du grand siècle."

    Mémoires d'Outre-Tombe, La Pléiade, tome II, pages 128/129.

  • Au Cinéma : Le Consentement, par Guilhem de Tarlé

    1A.jpg

    A l’affiche : Le Consentement, un film français de Vanessa Filho, avec Jean-Paul Rouve (Gabriel Matzneff), Kim Higelin et Élodie Bouchez (Vanessa Springora), Laetitia Casta (la mère de Vanessa),
    adapté du livre éponyme de Vanessa Springora (2020).

    « La lecture d’un livre peut changer le cours d’une vie »… J’en suis intimement persuadé, et je donne entièrement raison à ce propos de Gabriel Matzneff qui introduit Le Consentement de Vanessa Filho. Je ne serai certainement pas ce que je suis, je ne penserai et n’écrirai certainement pas ce que je pense et j’écris si l’étudiant que j’étais n’avait pas lu en 1968 – à la veille des « événements de Mai » – le livre Fondements de la cité de Jean-Marie Vaissière, alias Jean Ousset, qui reste aujourd’hui encore sur ma table de chevet.

    En revanche je n’ai lu ni le livre de Vanessa Springora, ni les moins de seize ans publiés par Gabriel Matzneff en 1974, ni d’ailleurs aucun des livres de cet horrible individu. L’histoire commence alors que Vanessa Springora est dans sa quatorzième année, soit en 1985. Elle ne raconte pas qu’à cette date cet « ogre » jouit, depuis près d’une dizaine d’années, d’une table ouverte – d’un lit ouvert – dans les médias. Il a publié un « point de vue », dans Le Monde des 7-8 novembre 1976, intitulé L’amour est-il un crime ? dans lequel il se qualifie d’ «amoureux de l’extrême jeunesse » et demande la modification de l’« odieux » et « courtelinesque article 330 et l’article 331 » du code pénal qui condamnent « tout attentat à la pudeur consommé ou tenté sur la personne d’un enfant âgé de moins de quinze ans ». La conclusion de cette déclaration mérite d’être citée : « Les perturbateurs des moins de seize ans ne sont pas les baisers de l’être aimé, mais les menaces des parents, les questions des gendarmes et l’hermine des juges » ! A noter d’ailleurs que Le « quotidien de référence » ne fait aucune réserve sur cette prise de position et « embauche » même son auteur pour une rubrique hebdomadaire qu’il tiendra jusqu’en 1982. Bernard Pivot pour sa part a invité au moins à deux reprises, en 1975 et, comme le montre le film, le 2 mars 1990, « l’écrivain germanopratin » qui obtiendra le Prix Renaudot Essai en 2013.

    Oui, Gabriel Matzneff est un pervers, mais la société libertaire dans laquelle il vit – nous vivons - ne l’est pas moins, et sans doute Vanessa Springora a-t-elle pâti, à différents titres, de l’absence du père.

    Un film, évidemment pas Tout public, sans doute à voir et à méditer, même si sa trop longue longueur (2h) amoindrit vers la fin la haute intensité du début.

    guilhem de tarlé.jpg

  • Dans notre Éphéméride de ce jour : Justice pour Franco ! (2/2)

    Voir "Dans notre Éphéméride de ce jour : Justice pour Franco ! (1/2)"

    -------------

    1940 : Hitller rencontre Franco à Hendaye

     

    Évidemment, la teneur de l'entretien étant restée secrète, chacun peut, selon ses opinions politiques, donner son explication de la chose : ce qui est certain c'est que le Caudillo - Galicien rusé... - refusa à Hitler toutes ses demandes, n'entra pas en guerre à ses côtés, et ne permit pas aux troupes de l'Axe le passage par l'Espagne, pour prendre à revers les forces françaises d'Afrique du Nord.

    En agissant ainsi, Franco oeuvra de fait, non seulement dans le sens des intérêts de la France, mais encore de ceux de la paix (en refusant une extension encore plus grande du conflit...), de l'Europe et de la Civilisation.

    Constatant son échec complet, et conscient de s'être fait berner, Hitler devait d'ailleurs déclarer, en substance, qu'il préférerait se faire arracher trois ou quatre dents plutôt que de recommencer une négociation avec un homme pareil... 

    Le lendemain, Hitler connut un second échec d'importance : sur sa route de retour, il rencontra le maréchal Pétain, à Montoire. Pétain "se montra opposé à toute déclaration de guerre à l'Angleterre, comme à toute paix séparée, et, quelques semaines plus tard, manifesta spectaculairement ses réserves en éliminant Laval du pouvoir (13 décembre 1940)" (Michel Mourre).

    Pour mémoire, Pierre Laval, comme tant d'autres "collaborateurs", venait de la gauche : franc-maçon, député socialiste, très lié à la CGT, il était aussi très lié avec Jacques Doriot, maire communiste de Saint-Denis, lui aussi "collabo"...  

    23 octobre,ecosse,auld alliance,de gaulle,general mallet,robert bruce,philippe le bel,appert,larousse,branly,forain,convention,notre-dame de paris

    De Gaulle déclara : 

    "Qu'on imagine ce qu'eût été le développement du conflit, si la force allemande avait pu disposer des possessions françaises d'Afrique. Au contraire, qu'elle fut l'importance de notre Afrique du Nord comme base de départ pour la libération de l'Europe."  (Journal officiel de la République française, Débats de l'Assemblée consultative provisoire, 15 mai 1945). 

    Bien plus tard, le 8 juin 1970, de Gaulle ira rendre visite au général Franco, rendant ainsi témoignage, devant l'Histoire, du rôle éminemment positif que celui-ci avait joué, depuis sa victoire sur le marxisme-léninisme : voir l'Éphéméride du 8 juin...

  • Grandes ”Une” de L'Action française : Jacques Bainville élu à l'Académie française...

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

     

    lfar espace.jpg

     

    (quatre photos, tirées de notre Album Maîtres et témoins... (II) : Jacques Bainville)

     

    1. Remise de l'épée d'académicien...

    1A.jpg

     

    En novembre 1935, Bainville reçoit son épée d’académicien des mains de François Léger, alors secrétaire général des étudiants d’AF, en présence du maire de Vincenne, M. Bonvoisin.
    Elle a été fabriquée, comme celle de Maurras, par Mellerio dits Meller, le plus ancien joaillier du monde.
    C'est Maxime Réal del Sarte qui l'a conçue, comme celle de Maurras.
    Réal del Sarte était le descendant d'Andrea del Sarto, qui fit partie de la cohorte d’artistes italiens appelés par François premier pour illustrer les Arts, sous toutes leurs formes, dans le Royaume.
    Il était sculpteur, fidèle en cela à la vocation artistique de sa lignée : c'est lui qui fonda les Camelots du Roi, dont il devint le chef.
    Il a réalisé la garde des épées d’académicien de Maurras et de Bainville :
    Un des thèmes favoris de l'auteur est la Minerve ailée comme une victoire : Minerve est appuyée sur une lance symbolique dont le fer est formé d'une fleur de lys en brillants.
    La sérénité l'habite, malgré les assauts de deux chimères symbolisant les ennemis de la vérité, de l'ordre, de la sagesse.
    Sur la coquille, posées sur deux plumes enlacées, se détachent les initiales de l'auteur.
    Sur la lame, figure l'inscription "offert par les étudiants français le 7 novembre 1935".

     

    2. Réception sous la Coupole, et éloge de son prédécesseur, Raymond Poincaré

    1A.jpg

     

    C'est le 7 novembre 1935 que Bainville est reçu parmi ses pairs : il n'a plus que trois mois et deux jours à vivre....

    Conformément à l'usage, il prononce l'éloge de son prédécesseur, Raymond Poincaré, cet ancien président de la République qui avait publiquement rendu hommage à l'Action française pour son attitude "d'union sacrée" durant la Guerre de 14.
    Et, bien que se sachant condamné à très court terme par le cancer qui ne lui laissait aucun espoir, c'est sur un splendide et - en l'occurrence - très émouvant acte de foi, en même temps qu'hymne à la vie, que se termine ce Discours.

    En voici les deux derniers paragraphes :

    "...Messieurs, j'évoque ceux des vôtres qui ont formé comme la garde du sentiment national et de l'idée de patrie. Que de manquants ! Autour de Raymond Poincaré se rangeaient Joffre, Foch, Lyautey. Autour de lui se rangeaient encore Albert de Mun, Barrès, Clémenceau, Jules Cambon. Patriae labentis prasidium et decus ("Protection et gloire de la patrie qui s'effondre", ndlr). Il semble que Rome, qui a tout dit, l'ait dit pour eux.
    Nous n'aurons ni l'amertume du poète grec ni le pessimisme, même salubre, de la devise latine. Ce qui a été conservé et sauvé ne l'a pas été en vain. Il est des oeuvres et des pensées qui se prolongent au-delà de la tombe. Il est toujours des mains pour recueillir et transmettre le flambeau. Et pour les renaissances, il est encore de la foi."

     

    3. Joseph de Pesquidoux, successeur de Jacques Bainville

    1A.jpg

     Buste de Joseph de Pesquidoux, par Anne Kirkpatrick.



    Élu à l'Académie le 28 mars 1935, et reçu le 7 novembre de la même année, Jacques Bainville n'aura donc même pas été membre pendant un an de l'illustre société, et n'y aura même pas siégé pendant trois mois...
    Lorsque son ami "de six grands lustres de collaboration incessante", Charles Maurras, fut élu a son tour à l'Académie, le 9 juin 1938 (il n'y sera reçu que le 8 juin 1939 !...) cela faisait donc déjà plus de deux ans que Bainville avait disparu :
    "...Au bon temps, nous nous voyions tous les jours..." écrit Maurras dans la préface qu'il donne au livre posthume de Bainville, Lectures; mais il ne leur aura pas été donné de se retrouver, aussi, à l'Académie...

    C'est Joseph de Pesquidoux qui fut élu, le 2 juillet 1936 (donc, très peu de temps après sa mort), au fauteuil de Jacques Bainville, le fauteuil 34.
    Reçu le 27 mars 1937, il prononça son éloge, dont voici deux extraits :

    1. "...Jacques Bainville est dès lors en possession de ses puissances intellectuelles. Sans rien abandonner de la tâche quotidienne, il va se mettre à son oeuvre historique. Comme Michelet il fera son Histoire et son Histoire le fera, c'est-à-dire qu'en la creusant dans le sens d'explication et d'enseignement politique où il l'envisage, il s'enrichit incessamment des perspectives qu'elle lui ouvre. Elle est toute dirigée vers l'avenir, toute tendue vers la sécurité et la grandeur de la patrie.
    Plus tôt qu'un autre sans doute il a vu venir la Grande Guerre. Il l'a connue, vécue, il en a été le chroniqueur frémissant de chaque jour, et il a recherché dans les causes les plus lointaines d'où pouvait bien sortir ce choc formidable destiné à nous écraser, en achevant 1870.
    Face à face notre peuple et l'allemand; le Rhin entre nous, le fleuve rapide aux eaux vertes, que les uns ont l'éternelle tentation de franchir, les autres l'éternel souci de surveiller pour en empêcher le passage. C'est notre histoire et la leur depuis nos commencements, depuis que le destin nous a mis en conflit. L'antagonisme a été souvent sanglant. Bainville en souligne les épisodes. L'empire au début était beaucoup plus puissant que le royaume. Il se promettait de le prendre en tutelle. La bataille de Bouvines gagnée par Philippe Auguste brisa cette prétention. C'est pourquoi elle est appelée nationale. Cependant on s'était avisé chez nous des faiblesses de l'Empire allemand : élection du souverain, rivalité des princes électeurs, opposition des intérêts et des peuples. On tira aussitôt parti de ces défauts organiques. On noua des alliances avec le pape, on intrigua avec les princes, soit pour l'élection de l'empereur, soit dans les débats contre lui, on s'immisça par l'or et le fer dans la constitution germanique. Longtemps nous l'avons emporté : tant que la France a eu affaire avec l'Allemagne divisée et morcelée, maintenue telle par l'intervention séculaire de nos armes ou de notre diplomatie. Comme Philippe le Bel répondait seulement aux explications de Guillaume de Nassau prétendant s'affranchir de l'élection, et à son ultimatum : "trop allemand", Henri II professait plus tard : "Qu'il fallait tenir les affaires d'Allemagne en la plus grande difficulté qui se pourrait." La formule a servi de règne en règne. Exploitée par l'inébranlable Richelieu et le fertile Mazarin, elle fut consacrée au traité de Westphalie. On y maintint, dit Bainville, "le morcellement de l'empire, l'élection du souverain, on y ajouta la garantie des vainqueurs".
    Nous connûmes une ère prolongée de sécurité et une hégémonie : la nôtre. Au point de vue de la puissance, de la renommée, des moeurs, des arts, de la pensée. Le soleil de la France ne se coucha point avec le grand roi. Il continua de rayonner sur l'Europe. Et, chose inattendue, l'Allemagne se complut à ces rayons. Elle s'affina selon nos goûts et nos usages. On ne parlait pas de culture germanique alors.... Leibniz écrivait en français, Maurice de Saxe s'offrait à servir sous nos drapeaux... Mais, lorsque Frédéric le Grand eut commencé à forger la couronne de l'Allemagne future, et que, comme pour l'asseoir, sous la poussée des Encyclopédistes, l'intervention préservatrice fit place au principe suivant lequel toute race, considérée comme semblable aux autres, à l'instar des individus, a un droit absolu à son unité et à son accroissement quelques risques qu'elle puisse faire courir, toutes données ont été renversées, et la politique des nationalités dans laquelle nous nous sommes si imprudemment jetés, s'est révélée pour nous duperie humanitaire à fin d'invasion... Si nous en avons magnifiquement rappelé, de 1914 à 1918, grâce au génie de nos chefs et à la vaillance entêtée de nos soldats, alors que, du maréchal de France au dernier poilu ( gardons le mot héroïque et hirsute), ils servaient, en l'encadrant, de moniteurs au monde, nous sommes restés impuissants ou aveugles devant le principe lui-même : l'Allemagne vaincue a conservé et fortifié sa dangereuse unité...
    C'est la grave leçon donnée par Bainville dans son "Histoire de deux peuples".

    2. "...Bainville a mis en lumière la conception qui a guidé la maison de France dans son cheminement parmi les nations. Il la résume dans l'idée du pré carré, dans l'idée de l'unité et de la discipline nationale, et dans celle de l'hérédité.
    Le pré carré implique la notion d'un cadre en-deçà duquel il ne sera ni assez vaste, ni assez clos et défendu, et au-delà duquel il excédera l'étendue utile et deviendra vulnérable. C'est le concept de nos frontières naturelles : deux montagnes, les deux mers et le Rhin : longue lutte de la monarchie contre la féodalité et contre l'étranger, en vue de la possession de ce territoire intérieur, indispensable à la fois pour atteindre et défendre ces frontières. Nos rois en ont gardé la réputation de rassembleurs de terre. Commines appelait l'un deux : "l'universelle aragne", perpétuellement occupé à tisser en l'étendant sa toile, ou à la rapiécer. A la mort de Louis XI, la Picardie, la Bourgogne, la Provence, le Roussillon, le Maine et l'Anjou étaient incorporés à la trame. D'autres furent aussi des aragnes. Tâche obstinément mais prudemment poursuivie. "Raison garder", disaient-ils. Quand ils l'oubliaient, par l'apanage ou la guerre de magnificence, ce n'étaient que revers. Les frontières, les bornes naturelles les ramenaient aux projets viables. Ils devaient rester des réalistes, soumis à la politique inscrite sur le sol lui-même..."

     

    4. Partir trop tôt...

    1A.jpg

    Partir trop tôt...

    Daudet est né le 16 novembre 1867;

    Maurras, le 20 avril 1868;

    Bainville le 9 février 1879.

    lfar maurras daudet bainville.jpg


    Le plus jeune des trois amis partit le premier :

    Jacques Bainville décéda le 9 février 1936, à 57 ans;

    Léon Daudet - le plus âgé d'un an, si on le compare à Maurras - le suivit six ans plus tard, en pleine guerre, le 1er juillet 1942, à presque 75 ans;

    Charles Maurras vécut encore dix ans, et mourut le 16 Novembre 1952, à 84 ans et demi...

     

    lfar espace.jpg

     

    Pour lire le compte-rendu...

    Cliquez sur le lien qui suit ces quelques explications; vous tomberez sur la Une du vendredi 29 mars 1935. En bas de page, une courte "barre de tâches" vous permet d'utiliser le zoom (tout à gauche de la barre) et de changer de page (flèche tout à doite); une fois appuyé sur "zoom", vous aurez, cette fois tout en haut de la page, une autre "barre de tâches" : en cliquant sur le "+", il ne vous restera plus, avec votre souris, qu'à vous promener sur la page, puis passer à la deuxième pour lire la suite... :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k765922g

    LFAR FLEURS.jpg

  • Au cinéma : L’Île rouge, par Guilhem de Tarlé

    https://www.francetvinfo.fr/pictures/1iszi6kZfQmMNXiQ4jIEd4YI5Ng/fit-in/720x/2023/05/24/646e29c6537b3_l-ile-rouge-affiche-01-05-ok-hd-jpg.jpg

     

    A l’affiche  : L’Île rouge,  un film français de Robin Campillo,  avec Quim Gutiérrez, Nadia Treszkiewicz et Charles Vausselle (Robert, ou Roberto, Colette et leur fils Thomas Lopez).

    L’Île rouge… Le titre est accrocheur, alors que le film m’a déçu.
    L’Île… Avec à l’ouest le canal du Mozambique qui la sépare du continent africain, et à l’est l’océan Indien, les  587 000 km2 de Madagascar constituent un territoire légèrement plus étendu que la France métropolitaine (544 000 km2).

    Rouge… c’est le « surnom » de l’île en raison de la couleur de la terre.

    Le synopsis qui évoque « les dernières illusions du colonialisme », m’avait pourtant laissé imaginer une ambiguïté volontaire pour aborder l’action des communistes en faveur de l’indépendance, le 26 juin 1960, jusqu’au renvoi définitif de l’armée française 12 ans plus tard..

    Bref, j’espérais un film – certes, engagé – mais néanmoins intéressant sur presque un siècle d’Histoire française à Madagascar, des années 1880 aux années 1970.

    Il s’agit en fait du regard du réalisateur, fils d’un sous-officier de l’armée de l’air, sur les deux années qu’il a vécues, enfant, à Madagascar, avant que la France n’en soit chassée… cela m’a paru lent et peu intéressant, et je partage l’avis du critique qui écrit qu’ « on ne saisit pas toujours les tenants et les aboutissants ».

    Rassurez-vous la case antifrançaise est quand même bien cochée. Le long-métrage se conclut par une charge particulièrement violente contre l’armée, et un fort relent anticolonialiste, qui nous cache l’état actuel de Madagascar indépendant : ce pays bat aujourd’hui tous les records de pauvreté avec notamment des infrastructures en ruine et la survivance du pousse-pousse et de son homme-cheval (qui, lui, a du mal à survivre). 

    J’avoue néanmoins que cette chronique autobiographique de Robin Campillo a plu à mon épouse qui  a apprécié une réalisation originale et, surtout, qui y a retrouvé la Fantômette de la Bibliothèque rose, mais moi, à la même époque, je m’intéressais davantage aux fantômettes du lycée d’à côté.

    guilhem de tarlé.jpg

  • À la découverte du fonds lafautearousseau (37) : Marie Marvingt...

    lafautearousseau, c'est plus de 28.000 Notes ou articles (et autant de "commentaires" !), 21 Albums, 49 Grands Textes, 33 PDF, 16 Pages, 366 Éphémérides...

    Il est naturel que nos nouveaux lecteurs, et même certains plus anciens, se perdent un peu dans cette masse de documents, comme dans une grande bibliothèque, et passent ainsi à côté de choses qui pourraient les intéresser...

    Aussi avons-nous résolu de "sortir", assez régulièrement, tel ou tel de ces documents, afin d'inciter chacun à se plonger, sans modération, dans ce riche Fonds, sans cesse augmenté depuis la création de lafautearousseau, le 28 février 2007...

    Aujourd'hui : Marie Marvingt...

    (tiré de notre Éphéméride du 20 février)

    (retrouvez l'ensemble de ces "incitations" dans notre Catégorie :

    À la découverte du "Fonds lafautearousseau")

     

    lfar espace.jpg

     

    1875 : Naissance de Marie Marvingt

     

    20 fevrier,chateaubriand,napoleon,academie française,moissan,fluor,guadeloupe,bernanos

     

    Celle que l'on appelait "la fiancée du danger" est sans aucun doute, pour reprendre l'expression de François Bluche, la plus illustre des françaises... méconnues !

    Pionnière de l’aviation, l'une des meilleures alpinistes de son temps, infirmière, licenciée ès lettres et parlant sept langues, Marie Marvingt est la femme la plus décorée de l'histoire de France, comptabilisant trente-quatre décorations, dont la Légion d'honneur et la Croix de guerre avec palmes : déguisée en homme, elle est dans les tranchées pendant presque six semaines, dans le 42ème Bataillon de Chasseurs à pied. Découverte, et chassée, le maréchal Foch l'autorise à rejoindre le 3ème Régiment de Chasseurs alpins en Italie, dans les Dolomites !...

    Sa devise étant "Je décide de faire mieux, encore et toujours", elle est également détentrice de dix-sept records mondiaux.

    En 1899, elle devient l'une des premières femmes titulaires du permis de conduire, puis passe quatre brevets de pilote :

    • pilote de ballon en 1909,
    • pilote d'avion et d'hydravion en 1910,
    • pilote d'hélicoptère en 1961,
    • ainsi que pilote de dirigeable.

    Elle effectue son premier vol accompagné dès 1901, et son premier vol en solo le 19 juillet 1907. Le 26 octobre 1909, elle devint la première femme à piloter un aérostat (L'Étoile filante) entre la France et l'Angleterre.

    En 1908, elle pose sa candidature pour participer au Tour de France cycliste : devant le refus des organisateurs, elle fait le même parcours que les hommes, en prenant le départ plus tard qu'eux.

    Elle invente l'aviation sanitaire en 1910.

    Est-ce à cause de son patriotisme fervent qu'elle est si injustement oubliée aujourd'hui ? Ou parce qu'elle était l'amie de ce grand royaliste que fut Lyautey ? Ou encore parce qu'elle était aussi une admiratrice du grand pape Pie X, qui lui offrit une médaille qu'elle portera toute sa vie autour du cou, jusqu'à sa mort, le 14 décembre 1963 ?

    Cette Éphéméride se propose, modestement, de contribuer à faire connaître cette figure, littéralement extra-ordinaire...

    20 fevrier,chateaubriand,napoleon,academie française,moissan,fluor,guadeloupe,bernanos

    https://histoireparlesfemmes.com/2016/02/22/marie-marvingt-la-fiancee-du-danger/

  • À la découverte du fonds lafautearousseau (43) : Dans L'Action française, le naufrage du Titanic...

    lafautearousseau, c'est plus de 28.000 Notes ou articles (et autant de "commentaires" !), 21 Albums, 49 Grands Textes, 33 PDF, 16 Pages, 366 Éphémérides...

    Il est naturel que nos nouveaux lecteurs, et même certains plus anciens, se perdent un peu dans cette masse de documents, comme dans une grande bibliothèque, et passent ainsi à côté de choses qui pourraient les intéresser...

    Aussi avons-nous résolu de "sortir", assez régulièrement, tel ou tel de ces documents, afin d'inciter chacun à se plonger, sans modération, dans ce riche Fonds, sans cesse augmenté depuis la création de lafautearousseau, le 28 février 2007...

    Aujourd'hui : Dans L'Action française, le naufrage du Titanic...

    (tiré de notre Catégorie Grandes "Une " de L'Action française)

    (retrouvez l'ensemble de ces "incitations" dans notre Catégorie :

    À la découverte du "Fonds lafautearousseau")

     

    lfar espace.jpg

    1912 : Roger-Marie Bricoux, violoncelliste de l'Orchestre du Titanic, périt dans le naufrage   

         

    Dans notre Catégorie Grandes "Une" de L'Action française, voir :

    Grandes "Une" de L'Action française : 15 Avril 1912, le naufrage du Titanic...

    15 avril,impressionnisme,impressionnistes,cezanne,degas,renoir,monnet,van gogh,henri iv,reims,deneux,bricoux

    L'orchestre continua de jouer jusqu'à la fin (Image : Titanic, de James Cameron, 1997) 

     

    Les témoignages sont unanimes : s'ils varient quelque peu sur le dernier morceau joué par l'Orchestre (pour la grande majorité des survivants, il s'agit du cantique "Plus près de toi, mon Dieu...") tous les rescapés s'accordent à dire que, jusqu'aux derniers instants, l'Orchestre des huit musiciens a joué, comme si de rien n'était. Donnant ainsi un exemple rare de courage personnel et de noblesse de coeur.

    Roger-Marie Bricoux était le violoncelliste du groupe... Il était né le 1er juin 1891 à Cosne-sur-Loire, sa famille se fixant ensuite à Monaco.

    Sur le Titanic, il était passager de seconde classe : il n'avait pas 21 ans...

    Il y avait 48 Français à bord du Titanic : ils formèrent une association, "Les Français du Titanic", et rédigèrent collectivement l'histoire du naufrage, dans un livre qui porte ce même nom...

     

    "Le Naufrage" a inspiré à Jacques Bainville un célèbre article, paru trois jours après la catastrophe, dans L'Action française du 18 avril 1912 : voir, dans notre Catégorie "Lire Jacques Bainville", l'article XI, Le Titanic ? Insubmersible ! Ou : réflexion sur la crédulité, d'hier, d'aujourd'hui, de toujours.

     

    15 avril,impressionnisme,impressionnistes,cezanne,degas,renoir,monnet,nadar,van gogh,henri iv,marseille,reims,deneux

    L'orchestre du Titanic au grand complet : de gauche à droite et de haut en bas : George Krins, Wallace Hartley, Roger Bricoux, Theodore Brailey, Percy Taylor, Wes Woodward, John Clarke et John Hume.

  • Éphéméride du 10 août

    1915 : parution de L'Histoire de deux peuples, de Jacques Bainville

     

     

     

     

     

    1539 : Ordonnance de Villers-Cotterêts 

     

    François 1er - qui est aussi à l'origine du Dépôt légal et de l'Imprimerie nationale (voir l'Éphéméride du 28 décembre) - institue ce qui deviendra l'État civil en exigeant des curés des paroisses qu'ils procèdent à l'enregistrement par écrit des naissances, des mariages et des décès.

    Il exige également que tous les actes administratifs, politiques et judiciaires soient dorénavant rédigés en français "et non autrement" : c'est-à-dire, concrètement, que les actes officiels ne soient plus rédigés en latin.

    C'est une décision importante pour l'unification du royaume, même si, dans les faits, il faudra beaucoup de temps avant que l'édit royal entre partout en application.

    Le premier acte notarié en français a été rédigé en 1532, soit sept ans avant l'ordonnance de Villers-Cotterêts, dans la ville d'Aoste, sur le versant italien des Alpes... 

    10 aout,francois premier,villers cotterets,tuileries,gardes suisses,danton,napoleon,louis xvi,chateaubriand,lucerne

    « CXI. Et pource que telles choses sont souventeffois ad-venues sur l'intelligence des motz latins contenuz esdictz arrestz, nous voulons que doresenavant tous arretz ensemble toutes autres procédeures, soyent de noz cours souveraines ou autres subalternes et inférieures, soyent de registres, enquestes, contractz, commissions, sentences, testamens et autres quelzconques actes et exploictz de justice, ou qui en dépendent, soyent prononcez, enregistrez et délivrez aux parties en langage maternel françois, et non autrement. »

    Texte intégral de l'Ordonnance (les 192 Articles) : 

    https://fr.wikisource.org/wiki/Ordonnance_de_Villers-Cotter%C3%AAts 

     

    1er aout,louis xvi,la perouse,lamarck,huc,napoleon,nelson,aboukir,trafalgar,clemenceau,claude,tables julio claudiennes,arles,constantin,donat,donatisme

     

    1557 : Désastre de Saint Quentin, aux origines de L'Escorial

              

    Ce  jour-là, Emmanuel-Philibert de Savoie, au service du roi d'Espagne Philippe II, écrasa les troupes françaises du connétable de Montmorency.
    Saint-Quentin prise, la route de Paris était ouverte, mais l’armée de Philippe II, forte de 60.000 hommes, ne marchera finalement pas sur la Capitale...

    10 aout,francois premier,villers cotterets,tuileries,gardes suisses,danton,napoleon,louis xvi,chateaubriand,lucerneLa résistance des Saint-Quentinois conduits par Gaspard de Coligny, parvenu dans la ville dans la nuit du 2 au 3 août 1557 avec 500 hommes armés fut héroïque et dura dix-sept jours (ci-contre : Gaspard de Coligny, peint par Clouet; grand soldat, fils d'un maréchal de France de François premier, il fut l'un des nombreux réformés misérablement assassinés lors de la tragique Saint Barthélemy...).

    La bataille de Saint-Quentin préfigure par plusieurs aspects la guerre moderne :

    • Tout d’abord par l’utilisation d'un feu intense d’artillerie et d’armes portatives concentré sur une armée prise au piège, visant à l’anéantir alors qu’elle est immobilisée;

    • Ensuite, par la multiplicité des nationalités combattantes : si une grande partie des troupes qui combattirent à Saint-Quentin sous le drapeau espagnol était d’origine espagnole et italienne (provenant surtout de régiments napolitains), on comptait aussi dans l’armée de Philippe II bon nombre de soldats flamands et anglais, et de nombreux mercenaires (lansquenets en particulier) s’étaient engagés des deux côtés.

     Enfin, l'épuisement des belligérants, au point que le vainqueur est incapable de pousser son avantage. 

     

    La bataille de St-Quentin est un épisode majeur du long affrontement qui opposa la France et les Habsbourg :


    Déjà dévastateur pour l’Europe sous François 1er et Charles-Quint, l’affrontement se poursuivit sous leurs successeurs Henri II et Philippe II.
    En 1555, son père l’empereur Charles-Quint ayant abdiqué en sa faveur et s'étant retiré dans un monastère, Philippe II accéda au trône d'Espagne, alors qu'en France Henri II régnait depuis dix ans déjà.

    En 1552, il avait envahi les Trois-Évêchés de Metz, Toul et Verdun, terres d’Empire.

    10 aout,francois premier,villers cotterets,tuileries,gardes suisses,danton,napoleon,louis xvi,chateaubriand,lucerne

             

    Ensuite, l'opposition franco-habsbourgeoise se déplaça, militairement, sur la frontière entre la France et les Flandres. Philippe II rendit visite en Angleterre à sa seconde épouse, Marie Tudor et obtint d’elle 9.000 livres et 7.000 hommes d'armes (commandés par lord Pembroke) qu’il envoya en Flandres lors de son retour à Bruxelles, début août 1557.        

    L'armée qu'il concentra à Bruxelles était composée de 60.000 fantassins (Espagnols, Italiens, Flamands et Anglais) et de 17.000 cavaliers, appuyés par 80 pièces d'artillerie.

    10 aout,francois premier,villers cotterets,tuileries,gardes suisses,danton,napoleon,louis xvi,chateaubriand,lucerneLe commandement en fut remis aux mains d’Emmanuel-Philibert (ci contre), duc de Savoie, ferme et fidèle allié de l'Espagne (des années auparavant, le duc s'était mis au service de Charles-Quint quand le roi de France avait dépouillé sa famille de son duché savoyard).

    La défaite française dans la petite ville de Saint Quentin fut écrasante : entre les hommes tombés au combat et les fuyards massacrés en très grand nombre, on estime que l'armée française perdit au moins 6.000 hommes, sans compter 6.000 prisonniers. Plus de 50 drapeaux et toute l'artillerie française furent perdus, alors que les forces de Philippe ne perdirent que 1.000 hommes.

    Philippe II (ci dessous)) arriva trois jours après la bataille; au lieu de marcher immédiatement sur Paris, désormais sans défense, il s'entêta à poursuivre le siège de Saint-Quentin pendant deux semaines cruciales, perdant ainsi le bénéfice de sa victoire.
    Après la10 aout,francois premier,villers cotterets,tuileries,gardes suisses,danton,napoleon,louis xvi,chateaubriand,lucerne chute de la ville, son armée n'avait plus assez de vivres et d’approvisionnements pour poursuivre, et les Français avaient eu le temps de se reprendre. C'est pourquoi, grâce à cette erreur stratégique, qui fut dénoncée par Charles-Quint lui-même du fond de sa retraite, la résistance désespérée de Saint-Quentin, sous le commandement énergique de Coligny, a pu sauver la France de l'humiliation d'une défaite totale.

    Mais, en réalité, les forces vives de la France comme de l'Espagne étaient épuisées, et les deux pays étaient en situation de banqueroute...

    Par ailleurs, le jeune roi Philippe II fut horrifié par les monceaux de cadavres entassés sur le champ de bataille et la destruction de la ville et de ses églises, siège d'un pèlerinage très réputé.
    Il prit la résolution de construire un monument expiatoire, l'Escorial, qui serait tout à la fois monastère, bibliothèque, résidence et nécropole royale.
    Et de le dédier, non pas à Saint-Quentin, mais au saint du jour de la bataille, Laurent, dont, du reste, une église de Saint-Quentin, qui lui était consacrée, avait été détruite par l'artillerie espagnole.

     

    Dans notre album L'aventure France racontée par les cartes voir la photo "10 août 1557 : aux origines de l'Escorial"

    10 aout,francois premier,villers cotterets,tuileries,gardes suisses,danton,napoleon,louis xvi,chateaubriand,lucerne

    Le Real Monasterio de San Lorenzo de El Escorial :

    http://whc.unesco.org/fr/list/318/

     

     

    1er aout,louis xvi,la perouse,lamarck,huc,napoleon,nelson,aboukir,trafalgar,clemenceau,claude,tables julio claudiennes,arles,constantin,donat,donatisme

     

     

    1792 : Journée d'émeute à Paris, organisée par Danton, et massacre des Gardes Suisses

     

    Le 20 juin précédent, les terroristes révolutionnaires, emmenés entre autres par Danton, avaient organisé une insurrection, qui échoua, face à la calme fermeté de Louis XVI, pourtant publiquement humilié (voir l'Éphéméride du 20 juin). Furieux de cet échec, Danton et les factieux ruminaient le "ratage" de leur journée, et en préparaient une autre qui, elle, allait réussir, par la faute de Louis XVI : car, une fois de plus, le roi refusa de se défendre et ne voulut pas faire couler le sang de quelques soudards et brutes avinées. Des torrents d'un sang innocent couleraient, par la suite, des conséquences funestes de cet humanisme mal placé, dénaturé, dévoyé...

     

    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XVI, La Révolution :

    "...Tandis que le roi se résignait à son sort, les Girondins essayaient vainement de retarder sa déchéance, voyant enfin, que ce serait la leur. Une autre émeute, organisée par Danton et Robespierre, leur força la main, le 10 août : ils avaient désarmé le roi et l'Assemblée, livré Paris aux Jacobins en y appelant les fédérés. On ne pouvait compter à peu près, pour protéger les Tuileries, que sur la garde nationale : Mandat, homme sûr, qui la 10 aout,francois premier,villers cotterets,tuileries,gardes suisses,danton,napoleon,louis xvi,chateaubriand,lucernecommandait ce jour-là, fut assassiné sur l'ordre de Danton (ci contre). Depuis les journées d'octobre, jamais la méthode n'avait changé. La Révolution arrivait à son terme comme elle avait progressé : par l'émeute.

    En même temps que la famille royale, menacée de mort, quittait les Tuileries et se réfugiait au milieu de l'Assemblée, l'insurrection s'emparait par la violence de la Commune de Paris. Les Jacobins étaient pleinement victorieux. Le lendemain du 10 août, Robespierre se rendit à l'Hôtel de Ville et reprit d'un ton plus haut ses menaces aux Girondins. Dès lors, la Commune insurrectionnelle fit la loi et ce fut elle la véritable "Législative". Elle avait conquis le pouvoir.

    Siégeant en permanence, elle imposa la suspension du roi, ce qui était la déchéance moins le mot. Elle se fit livrer la famille royale qui fut conduite au Temple, prisonnière. Danton devint Ministre de la Justice. Le tribunal du peuple, le tribunal révolutionnaire, fut créé. Enfin l'Assemblée, toujours sous la pression de la Commune insurrectionnelle, abdiqua tout à fait en votant une nouvelle loi électorale pour la nomination d'une Convention souveraine qui cumulerait tous les pouvoirs, telle que Robespierre l'avait réclamée.

    10-aout-1792.jpg

    (Depuis le triomphe de Marignan, une Paix perpétuelle - exemple unique dans l'histoire de l'humanité... - régnait entre la France et la Suisse : voir l'Éphéméride du 29 novembre); cette paix heureuse ne fut rompue que par les horreurs sanguinaires des terroristes révolutionnaires...)

              

    Tant de coups de théâtre, de scènes tragiques, de sang répandu, ont frappé à juste titre les imaginations et les frappaient encore davantage, dans un pays comme la France où la tranquillité, depuis près d'un siècle et demi, n'avait plus été sérieusement troublée, où la vie était brillante et douce. Il en est résulté une tendance à grossir ces événements et à en grandir les personnages.

    En réalité, ces parvenus de l'émeute étaient à tour de rôle étonnés, puis effrayés de leur victoire. Ils en sentaient la fragilité, doutant d'être suivis par l'ensemble des Français, ils craignaient une réaction et ils avaient raison de la craindre, puisque déjà Thermidor n'était pas loin. De là une infinité d'intrigues obscures dont l'histoire est mal connue, mais que révèlent les accusations de trahison que les hommes des clubs échangeaient entre eux. M. Lenotre a déduit du mystère qui persiste sur le sort de Louis XVII que les plus farouches Conventionnels avaient pu prendre des précautions et des garanties dans l'éventualité d'une contre-révolution.

    10 aout,francois premier,villers cotterets,tuileries,gardes suisses,danton,napoleon,louis xvi,chateaubriand,lucerneEn tout cas, il est clair qu'ils se méfiaient les uns des autres. Il est naturel aussi qu'ayant conquis le pouvoir par l'audace et la violence, en courant des risques certains, ils aient pensé qu'ils ne pouvaient le garder qu'avec "toujours de l'audace", comme disait Danton, et toujours plus de violence. La psychologie de la Terreur est là, puisque le terrorisme s'est exercé à la fois sur les contre-révolutionnaires et à l'intérieur du monde révolutionnaire. Il n'y avait personne qui ne fût "suspect", parce que personne n'était sûr ni du lendemain ni de son voisin. Dantonistes et robespierristes disputent encore entre eux sans que le sens de bien des paroles énigmatiques échappées à Danton et à Robespierre ait été percé, sans que leurs arrière-pensées, leurs secrets soient connus. Les vingt-quatre mois de convulsions qui séparent le 10 août du 9 thermidor sont le paroxysme de cette vie des clubs à

  • À la découverte du fonds lafautearousseau (58) : sur de Gaulle et Maurras...

    lafautearousseau, c'est plus de 28.000 Notes ou articles (et autant de "commentaires" !), 21 Albums, 49 Grands Textes, 33 PDF, 16 Pages, 366 Éphémérides...

     

    Il est naturel que nos nouveaux lecteurs, et même certains plus anciens, se perdent un peu dans cette masse de documents, comme dans une grande bibliothèque, et passent ainsi à côté de choses qui pourraient les intéresser...

    Aussi avons-nous résolu de "sortir", assez régulièrement, tel ou tel de ces documents, afin d'inciter chacun à se plonger, sans modération, dans ce riche Fonds, sans cesse augmenté depuis la création de lafautearousseau, le 28 février 2007...

    Aujourd'hui : Sur de Gaulle et Maurras...

    (tiré de notre Éphéméride du 17 juin)

    (retrouvez l'ensemble de ces "incitations" dans notre Catégorie :

    À la découverte du "Fonds lafautearousseau")

     

    lfar espace.jpg

     

    1940 : Élisabeth de Miribel dactylographie l'Appel du 18 juin

     

    Royaliste partie à Londres, elle est un bon exemple de cette Résistance méconnue qu'a brillamment illustrée François-Marin Fleutot dans son ouvrage Des royalistes dans la Résistance :

    RÉSISTANCE ROYALISTES.jpg

    17 juin,charles gounod,bartholdi,statue de la liberté,new york,mississippi,assemblée nationale,louis xiv,villars,denain,guerre de succession d'espagne

    Contrairement à l'image d'Épinal, aussi répandue que fausse, véhiculée par une certaine histoire officielle, il y a eu autant - sinon plus... - de collaborateurs à gauche qu'ailleurs (Déat, Doriot, Laval...), et autant - sinon plus... - de résistants ailleurs qu'à gauche.

    Lorsqu'il lance son appel à la radio de Londres, de Gaulle - issu lui-même d'une famille catholique et traditionaliste - dans laquelle on lisait L'Action française, comme chez les Leclerc de Hautecloque... - et qui n'en a jamais fait mystère - est entouré de plusieurs représentants des idées traditionalistes : de la secrétaire qui l'a tapé, et qui était royaliste, jusqu'à Kessel, admirateur de Maurras - bien que non royaliste - qu'il était allé interroger chez lui, à Martigues, en 1926; et son neveu Maurice Druon.

    Et le premier résistant qui sera fusillé, le 29 août 1941, était catholique et royaliste : Honoré d'Estienne d'Orves...

     

    Voir - publié sur Boulevard Voltaire - la mise au point éloquente de Laure Fouré, juriste et fonctionnaire au Ministère des finances et d'Eric Zemmour :

    Oui, l'Action française a toujours été anti nazi

    Et, sur l'estime et admiration réciproque entre de Gaulle et Maurras, jusqu'à la malheureuse "rupture de 40", voir, dans notre Catégorie Grandes "Une" de L'Action française les trois suivantes :

    Grandes "Une" de L'Action française : de Gaulle, l'AF, Maurras (Première partie, 1/3)... 1934 : Présentation élogieuse du livre "Vers l'Armée de métier"...

    Grandes "Une" de L'Action française : de Gaulle, l'AF, Maurras (2/3)... de Gaulle promu Général, Maurras jubile...

    Grandes "Une" de L'Action française : de Gaulle, l'AF, Maurras (Première partie, 3/3)... de Gaulle nommé général, Maurras "persiste et signe" dans sa grande satisfaction...

     

     

    16 juin,pétain,leon blum,de gaulle,paul reynaud,front populaire,iiième république,seconde guerre mondiale,communistes,socialistes,radicaux,michel mourre,marc bloch

  • Feuilleton : Chateaubriand, ”l'enchanteur” royaliste... (5)

    1AZZZZ.jpg

    Anne-Louis Girodet, Portrait de Chateaubriand,
    Saint-Malo, musée d’Histoire de la Ville et du Pays Malouin.

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : À Juliette Récamier...

    À Juliette Récamier...

    1A.jpg


    Le naufrage.

    Rebut de l’aquilon, échoué sur le sable,
    Vieux vaisseau fracassé dont finissait le sort,
    Et que, dur charpentier, la mort impitoyable
    Allait dépecer dans le port !

    Sous tes ponts désertés un seul gardien habite :
    Autrefois tu l’as vu sur tes gaillards d’avant,
    Impatient d’écueils, de tourmente subite,
    Siffler pour ameuter le vent.

    Tantôt sur ton beaupré, cavalier intrépide,
    Il riait quand, plongeant la tête dans les flots,
    Tu bondissais ; tantôt, du haut du mât rapide,
    Il criait : Terre ! aux matelots.

    Maintenant retiré dans ta carène usée,
    Teint hâlé, front chenu, main goudronnée, yeux pers,
    Sablier presque vide et boussole brisée
    Annoncent l’ermite des mers.

    Vous pensiez défaillir amarrés à la rive,
    Vieux vaisseau, vieux nocher ! vous vous trompiez tous deux :
    L’ouragan vous saisit et vous traîne en dérive
    Hurlant sur les flots noirs et bleus.

    Dès le premier récif votre course bornée
    S’arrêtera : soudain vos flanc s’entr’ouvriront ;
    Vous sombrez ! c’en est fait et votre ancre écornée
    Glisse et laboure en vain le fond.

    Ce vaisseau c’est ma vie, et ce nocher moi-même :
    Je suis sauvé, mes jours aux mers sont arrachés :
    Un astre m’a montré sa lumière que j’aime,
    Quand les autres se sont cachés.
    Cette étoile du soir qui dissipe l’orage,
    Et qui porte si bien le nom de la beauté,
    Sur l’abîme calmé conduira mon naufrage
    A quelque rivage enchanté.

    Jusqu’à mon dernier port, douce et charmante étoile,
    Je suivrai ton rayon toujours pur et nouveau ;
    Et quand tu cesseras de luire pour ma voile,
    Tu brilleras sur mon tombeau.

    "En approchant de ma fin, il me semble que tout ce qui m'a été cher m'a été cher dans madame Récamier, et qu'elle était la source cachée de mes affections. Mes souvenirs de divers âges, ceux de mes songes comme ceux de mes réalités, se sont pétris, mêlés, confondus pour faire un composé de charme et de douce souffrance dont elle est devenue la forme visible. Elle règle mes sentiments, de même que l'autorité du ciel a mis le bonheur, l'ordre et la paix dans mes devoirs.

    Je l'ai suivie, la voyageuse, par le sentier qu'elle a foulé à peine; je la devancerai bientôt dans une autre patrie. En se promenant au milieu de ces Mémoires, dans les détours de la basilique que je me hâte d'achever, elle pourra rencontrer la chapelle qu'ici je lui dédie; il lui plaira peut-être de s'y reposer: j'y ai placé son image." (Mémoires d'Outre-Tombe, La Pléiade, Tome II, page 222 (poème: pages 501/502)