Réception sous la Coupole, et éloge de Poincaré
C'est le 7 novembre 1935 que Bainville est reçu parmi ses pairs : il n'a plus que trois mois et deux jours à vivre....
Conformément à l'usage, il prononce l'éloge de son prédécesseur, Raymond Poincaré, cet ancien président de la République qui avait publiquement rendu hommage à l'Action française pour son attitude "d'union sacrée" durant la Guerre de 14.
Et, bien que se sachant condamné à très court terme par le cancer qui ne lui laissait aucun espoir, c'est sur un splendide et - en l'occurence - très émouvant acte de foi, en même temps qu'hymne à la vie, que se termine ce Discours.
En voici les deux derniers paragraphes :
"...Messieurs, j'évoque ceux des vôtres qui ont formé comme la garde du sentiment national et de l'idée de patrie. Que de manquants ! Autour de Raymond Poincaré se rangeaient Joffre, Foch, Lyautey. Autour de lui se rangeaient encore Albert de Mun, Barrès, Clémenceau, Jules Cambon. Patriae labentis prasidium et decus ("Protection et gloire de la patrie qui s'effondre", ndlr). Il semble que Rome, qui a tout dit, l'ait dit pour eux.
Nous n'aurons ni l'amertume du poète grec ni le pessismisme, même salubre, de la devise latine. Ce qui a été conservé et sauvé ne l'a pas été en vain. Il est des oeuvres et des pensées qui se prolongent au-delà de la tombe. Il est toujours des mains pour recueillir et transmetttre le flambeau. Et pour les renaissances, il est encore de la foi."