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  • Fêtera-t-on le Tri-centenaire de la révolution ? Le livre noir de la Révolution française fait son chemin... (2/3)

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                     La peur peut être aussi à l’origine du comportement des terroristes. Elle explique les massacres de détenus dans les prisons de Paris en septembre 1792. Paris est alors menacé par le duc de Brunswick ; on craint l’arrivée des Prussiens. Il faut tuer tous les royalistes qui risqueraient de dénoncer les "patriotes". Du 2 au 6 septembre, plus de 1 300 prisonniers sans défense sont exécutés à l’arme blanche. Spontané à l’origine, le mouvement a été vite encadré par des meneurs. C’est souvent la fureur de la foule qui est à l’origine de violences, comme le meurtre du comte de Dampierre venu saluer la berline du roi au retour de Varennes, le 22 juin 1791.

              En revanche, le génocide vendéen a bien été planifié comme le montre lumineusement Reynald Secher. Première étape : une guerre civile qui débute en mars 1793 et qui s’achève sur la défaite des Vendéens à Savenay en décembre. Guerre atroce mais équilibrée. La victoire des bleus est suivie par la mise en place d’un système d’anéantissement de la Vendée. Pas question de pardon après la défaite. L’alerte a été trop chaude. De là, selon un rapport présenté à la Convention, l’idée qu’il n’y aura « moyen de ramener le calme dans ce pays qu’en en faisant sortir tout ce qui n’est pas coupable, en exterminant le reste, et en le remplaçant le plus tôt possible par des républicains qui défendront leurs foyers ».

              Conception reprise par Barère, "l’ondoyant Barère", qui perd son sang-froid : « Détruisez la Vendée ! » Général en chef de l’armée de l’Ouest, Turreau confirme : « La Vendée doit être un cimetière national. » De là les innombrables scènes d’horreur décrites par Secher : il faut empêcher les Vendéens de se reproduire, donc, tuer également les femmes et y ajouter les enfants en passe de devenir de « futurs brigands ». Carrier, l’homme des noyades de Nantes, s’exclame : « Qu’on ne vienne pas nous parler d’humanité envers ces féroces Vendéens ; ils doivent tous être exterminés. » Il n’est pas jusqu’au nom de Vendée qui ne soit rayé de la carte : il y aura désormais un département Vengé. C’est l’extermination totale, un « populicide », écrit Gracchus Babeuf lui-même : un génocide.

              C’est en ce sens qu’Hervé de Charette, député du Maine-et-Loire, a cosigné avec Lionnel Lucca, député des Alpes-Maritimes, le 19 décembre dernier, une proposition de loi relative à la reconnaissance du génocide vendéen de 1793-1794. C’est la tache la plus sombre sur l’image de la Révolution.

              Les thermidoriens le comprirent : Carrier fut arrêté, jugé et exécuté après la chute de Robespierre. Par ses outrances sadiques, il était le bouc émissaire idéal. Mais Turreau fut acquitté et son nom inscrit sur l’Arc de triomphe. Les révolutionnaires ne s’en prirent pas seulement aux hommes mais aux monuments. Ils n’innovaient pas ; les guerres de religion avaient déjà fait des ravages.

              Dans le Livre noir, Alexandre Gady indique qu’il s’est agi d’abord d’un « vandalisme de pulsion ». La Révolution commence par l’incendie des barrières de l’octroi et la destruction de la Bastille, deux symboles abhorrés de l’Ancien Régime. Puis le vandalisme prend un tour religieux accompagné d’opérations spéculatives. C’est ainsi que disparaissent les grandes abbayes de Jumièges, Cluny, Orval… À Paris sont victimes de cette furie les Cordeliers, Saint-André-des-Arts, les Feuillants, l’église des Bernardins, la bibliothèque de Saint-Germain-des-Prés, le Temple… À l’intérieur des églises, disparaissent le mobilier, les objets liturgiques, les vitraux, les tombaux. Combien de grands hommes, dont Montesquieu, ont leurs cendres jetées à la Seine ou à l’égout.      (à suivre.....)

  • Humeurs et Libres réflexions.... A propos de la violence et du racisme dans les stades: le dilemme des joueurs très bien

             Victime d’insultes racistes pendant le match de Valenciennes à Metz (samedi 16 février), Abdeslam Ouaddou a décidé de porter plainte après avoir tenté de "s’expliquer" en tribunes.

               Et tout le petit monde journalistico-bobo-gaucho, puisqu'il s'agit d'un joueur marocain, s'est mis en mouvement, outré contre "le racisme" et "la violence"(1). Soyons tout à fait clairs: le supporteur qui a proféré des insultes racistes a évidemment tort, et il y a des tribunaux pour régler cela. Par contre le joueur s'est mis dans son tort lui aussi. C'est, par définition, quand se posent "des problèmes" que l'on doit garder son sang-froid, savoir rester calme et se maîtriser. Sinon, lorsqu'on est en quelque sorte adulé par une partie de la société -comme c'est le cas pour les footballeurs, qu'on le déplore ou qu'on s'en réjouisse...- quel exemple donne-t-on? Il nous a semblé que ce fait dépassait largement le stade du fait divers -qui, à ce titre, n'a normalement pas sa place dans un blog comme celui-ci...- et qu'il était au contraire, en un certain sens et par certains côtés, un bon révélateur de l'état de la société; qu'il illustrait bien une certaine dérive des moeurs et qu'à ce titre il était donc possible et peut-être intéressant de s'y arrêter quelques instants....

               On ne le sait que trop: dans le ballon rond, les joueurs sont souvent bien payés, souvent très bien payés, et parfois même -pour certains...- reçoivent des salaires mirobolants, frisant l'indécence lorsqu'on sait ce que l'on donne, par exemple, à une infirmière de nuit.....On considère ces joueurs comme au-dessus du lot, un peu comme les gladiateurs dans la Rome antique. Et c'est une chose qu'ils semblent accepter parfaitement, un système dont ils ne semblent pas se plaindre. En tout cas, jusqu'à présent, on n'en a encore pas vu un seul venir dire qu'il était gêné, par rapport aux petits salaires, d'en avoir, lui, un si gros....Ni verser son "excèdent de salaire" à une oeuvre charitable... Parler, ça oui ! Donner des leçons, Thuram et d'autres, qui engrangent les millions d'euros, savent très bien le faire: c'est (si) facile de débiter des leçons de pseudo morale à deux balles quand, à chaque heure qui passe, le compte en banque s'épaissit, s'épaissit, s'épaissit .... On n'est pas tenu par les mesquines inquiétudes du vulgum pecus, on a l'esprit plus libre, cela donne des ailes.....

              Bon, on n'est pas jaloux, et après tout l'inégalité n'est pas choquante: c'est l'injustice et l'indécence qui le sont, pas le fait que les gens aient des salaires différents....Tout dépend des responsabilités qu'on exerce, du rôle qu'on joue... Mais alors il faut avoir le comportement qui va avec le salaire. Et puisqu'on n'est pas payé comme le commun des mortels, il faut justement justifier son salaire et ne pas réagir, en cas de problème comme le commun des mortels. Sinon, pourquoi être payé plus que tout le monde, si on fait comme tout le monde? ; il faut, alors, repasser au salaire de "monsieur tout le monde".... Si on donne un coup de boule devant un milliard de spectateurs lors d'une finale de Coupe du Monde, ou si l'on va dans la tribune, comme l'a fait ce joueur qui est à l'origine de notre réflexion, pour se battre avec celui qui a proféré des injures (et qui a eu tort, répétons-le, c'est une évidence...), en quoi mérite-t-on un salaire tout à fait inhabituel et extra-ordinaire, pour un comportement tout a fait habituel et ordinaire?.....

    (1): on peut élargir le débat, même si de prime abord cela semble nous éloigner du ballon rond et de la violence dans les stades, qui étaient à la source de notre réflexion: il n'en demeure pas moins que cela s'y rattache pleinement.... Il faut dénoncer l'arnaque du siècle; démonter sans relâche, à temps et à contre temps, l'imposture du racisme/anti racisme; arracher le masque de tartuffe dont se pare une république qui, historiquement est née dans et par la violence; qui a implanté en France la Terreur, le Génocide, le Totalitarisme moderne et se trouve être à l'origine de l'une des sources du Racisme moderne. Il est donc amusant de voir nos bonnes âmes frémir face à la violence et au racisme, alors qu'elles sont de bonnes républicaines, et que c'et la république qui est, historiquement, la championne incontestée de toutes les violences....Il semble qu'on soit, là, très loin du ballon rond: certes, mais on est en quelque sorte au centre, au coeur de l'une des sources de la violence qui, une fois semée, prolifère partout, y compris dans le sport: faut-il alors s'étonner et pousser des cris d'orfraie?..... 

  • Mais qu’avons-nous donc contre la démocratie ?

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    Mais qu’avons-nous donc contre la démocratie ?

     

     

     

    Nous n’avons rien contre la démocratie en soi. Il ne fait pas de doute qu’aucun pouvoir ne peut subsister s’il n’a pas le consentement des gouvernés. Ce consentement ne s’exprime pas nécessairement de manière formelle, par un suffrage ; cependant le suffrage est toujours nécessaire à un moment ou à un autre. Or, nous sommes forcés de dire que la démocratie telle qu’elle existe dans notre pays ne nous donne pas satisfaction. Pourquoi ?

     

    1. D’abord parce qu’elle prétend être autre chose que ce qu’elle est. Elle prétend réaliser l’égalité des citoyens et elle perpétue des oligarchies. Elle annonce sans cesse qu’elle est un progrès par rapport aux régimes antérieurs et elle ne fait qu’appliquer les vieilles recettes qui donnent le pouvoir aux plus riches, aux plus puissants, à ceux qui ont le plus de relations. Nous ne nous en indignons pas, c’est ainsi depuis le commencement des temps ; mais nous trouvons qu’il ne faut pas nous en conter.

     

    2. Ensuite parce que la démocratie, en France plus qu’ailleurs, est inséparable d’une idéologie qui l’impose, non pas comme une technique juridique, mais comme l’instrument pour l’avènement d’un homme nouveau. Le résultat est que, comme toute idéologie, cette vision constructiviste et finaliste des choses n’admet la volonté du peuple que lorsqu’elle s’exerce dans le sens souhaité : Europe, peine de mort, nationalité, mondialisme, métissage, tels sont, avec bien d’autres, les sujets sur lesquels l’opinion de la majorité est sans valeur si elle ne va pas dans le sens espéré. Sur chacun de ces sujets, l’homme politique s’érige en instituteur destiné à apprendre à vivre aux peuples dont ils sont censés exécuter la volonté.

     

    3. Il en résulte qu’elle n’est pas assez démocratique. Depuis qu’elle est devenue la religion d’Etat, en 1875, le seul souci des gouvernants a été d’encadrer le vote, de le contrôler ; et chaque fois qu’une réforme est faite sur les institutions, c’est pour réduire la marge de manœuvre de l’électeur qui est forcé de choisir dans un cadre étroit, afin de maintenir le pouvoir des coteries. Deux tours aux élections, afin que les partis puissent éliminer les nouveaux venus comme des marchands dans une salle de ventes. Des quorums de plus en plus stricts pour se maintenir au second tour, des listes de soutiens de l’établissement de plus en plus contraignantes. Le résultat est une abstention de plus en plus massive.

     

    Ne nous étonnons pas non plus que le suffrage y soit constamment bafoué. Les électeurs votent pour un programme dont chacun sait qu’il ne sera pas respecté. Les politiciens accumulent sans honte des promesses dont ils savent qu’elles ne sont que mensonges et les électeurs savent qu’ils mentent. Le résultat est catastrophique pour le civisme : l’électeur se sait floué d’avance et méprisé par les rhéteurs, le candidat dévalorise la fonction politique, la plus haute qui soit, il méprise et se sait méprisé. Il n’y a rien de plus triste. Du reste, les décisions importantes échappent à l’électeur. Soit on ne lui demande pas son avis, comme pour l’immigration, soit on ne tient pas compte de son avis comme pour le traité de Lisbonne.

     

    4. Ensuite parce que le suffrage tel qu’il est donne une image instantanée et fausse de la collectivité. Il ne prend nullement en compte l’identité historique du pays et sa destinée. Il ne tient compte que d’une abstraction, de sorte que la nation n’est plus qu’une entité administrative sans réalité autre que conventionnelle. De nombreuses décisions sont prises par le pouvoir sans tenir compte des intérêts à long terme de la nation et des français. Ainsi, les excédents sur les retraites des années 70 ont-ils été gaspillés, voire pillés, alors même que nous savions que le collapsus démographique était devant nous, parce que les politiciens ne tiennent compte que de leur réélection et qu’ils ne prennent donc pas en compte le long terme. La règle est l’insouciance et la démagogie.

     

    Certes, nous savons que certains, lisant ces lignes, estimeront que nous sommes mécontents de ce système parce qu’il ne nous laisse aucune place. Il est vrai qu’il serait naïf de notre part de croire que les choses peuvent changer : la pente est glissante et le déclin s’accélère. De toute façon, tant que l’idéologie qui structure l’Etat gouvernera les consciences, il sera vain d’espérer un redressement. Si toutefois l’idéologie qui nous impose le sens unique venait à se desserrer, et cela arrivera bien un jour,  alors une démocratie non idéologique pourrait renaître.

     

    1. Elle ne prétendrait pas changer l’espèce humaine, mais seulement consulter et laisser à chaque niveau le soin de s’organiser. Elle prendrait en compte les différences entre les hommes, sans chercher à les effacer, mais aussi sans les cacher, de sorte que les responsabilités collectives pourraient jouer dans l’intérêt des collectivités. Elle ne prétendrait pas représenter l’humanité mais seulement le groupe consulté. Les groupes devraient avoir un champ très large d’auto-organisation, constituant ainsi autant d’entités indépendantes pour tout ce qui les concerne, y compris le droit des personnes. Tout cela ne peut exister que si l’individualisme dogmatique qui imprègne notre droit depuis la révolution est abandonné.

     

    2. Elle ne laisserait pas l’élu tromper l’électeur en le trahissant sitôt élu. Il existe un moyen d’éviter cette tare : le mandat doit être impératif, comme il l’était sous l’ancien régime. Si l’élu ne respecte pas ses engagements, une procédure de rappel doit être mise en place, permettant de démettre avant la fin de son mandat celui qui a escroqué les électeurs. C’est la procédure de la destitution populaire qui existait sous l’ancien régime, et qui existe encore dans certains états américains (recall).

     

    3. Le vote ne serait pas instantané, mais holiste. La représentation doit tenir compte de la collectivité dans toute sa dimension historique : les morts, les vivants et les enfants à naître. Le but est donc, non pas de recréer la nation à chaque instant, mais de la continuer. Pour cette raison, la notion mathématique « one man, one vote » chère à DC ne peut répondre à cette fin, car il faut représenter, non des individus, mais des familles, des communautés. De plus, la société n’étant pas fondée sur un contrat social, la notion de souveraineté, noyau mystérieux du commandement, ne peut être laissée à un suffrage prosaïque : il faut lui restituer son caractère sacré sans lequel l’être social  périclite.

     

    4. En revanche, dans le cadre des institutions, toutes les méthodes de la démocratie directe et semi-directe peuvent être exploitées : initiative populaire, référendum, pétitions d’enquête, tribunat, juridiction des empiètements, etc.. La méfiance que l’esprit républicain manifeste pour la démocratie (voir à ce sujet les intéressants développements de Chantal Delsol) ne doivent plus être de mise dès lors que la question du souverain est tranchée.

     

    Cela dit, il est évident que rien ne peut fonctionner de tout cela tant que l’esprit public n’a pas été débarrassé de son finalisme idéologique. La question n’est pas simple car cette idéologie est la résultante de toute l’évolution de notre culture depuis au moins 7 siècles. Vaste programme.

     

  • D'accords avec... SOS Education.

                Les "problèmes" de l'Education nationale ne viennent pas d'un manque de moyens mais d'un manque de bon sens. Et de l'idéologie.

                Refaire des classes en tenant compre du niveau des élèves est -ainsi- l'une des principales réformes à faire. Avec le retour de la sélection, c'est l'une de ces idées simples et de bon sens, mais fondamentales, que nous défendons depuis longtemps. Et c'est parce que, volontairement, les manitous du Ministère tournent le dos, depuis des décennies, à ces principes de bon sens élémentaire que le Ministère s'est transformé, justement, en une immense machine à... des-éduquer !

                Voici, ramassée et motivée par le toujours aussi excellent blog de SOS Education (http://www.soseducation.com/) une argumentation en faveur de ce retour aux classes de niveau; cela se trouve dans la note  intitulée Les enseignants sont mal à l’aise (1).

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                Les enseignants ont de plus en plus de difficultés. Leur charge de travail est beaucoup plus lourde aujourd’hui et ceux qui ont plus de 20 ans de métier sont les plus formels.

                C’est ce qu’analyse entre autres choses le rapport de 224 pages commandé par la Direction de l’évaluation du Ministère de l’Éducation nationale à une société externe et rendu public le 30 octobre dernier.

                Certes, les termes du rapport sont choisis et les conclusions noyées au milieu d’un ensemble de tableaux croisés décomposant les résultats de l’enquête menée de septembre à octobre 2008 auprès de 1200 professeurs.

     
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                Mais le constat est enfin posé :
                « Plus des trois-quarts des enseignants estiment que leur charge de travail s’est alourdie ces dernières années ».
                Et ils n’en restent pas là. La cause est clairement mise en évidence :
                « L’hétérogénéité des élèves est sans conteste la première explication à l’augmentation de la charge de travail des enseignants ».

                Depuis 30 ans, en effet, on n’a eu de cesse d’abolir les classes de niveaux, de mettre les bons avec les mauvais et de dire aux enseignants : « débrouillez-vous ! ».

                Résultat : on paye la note aujourd’hui. Les enseignants ne s’en sortent pas et l’on ne peut plus cacher que l’on a rendu au fur et à mesure leur métier impossible. 

                Que fera le ministre face à ce constat sans appel ?

                Les enseignants, de leur côté, auraient une solution en tête : « diminuer le nombre d’élèves par classe ». C’est la première proposition qu’ils émettent pour améliorer leur métier, selon ce sondage.

                Pourtant, il n’est pas prouvé que la difficulté d’enseigner soit liée à la taille de la classe. Si tel était le cas, depuis le temps qu’on pratique les petits effectifs en ZEP ou dans des classes spécialisées, on aurait dû obtenir des résultats.

                C’est que ce n’est pas une affaire de taille mais de niveau : faites des petites classes avec des élèves qui ont des niveaux radicalement différents et la situation reste toujours aussi ingérable pour le professeur.

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                Kevin Brookes, étudiant assurant des cours de soutien scolaire dans un collège de ZEP, le rappelait ici : les classes des établissements difficiles sont peu fournies en élèves, et pourtant, l’échec scolaire et la violence y sont monnaie courante. En revanche, certains établissements de centre-ville ont des classes chargées, mais d’un niveau homogène, et les professeurs peuvent se consacrer à leur mission de transmission des savoirs.

                Revenons donc à des mesures réalistes et à une gestion de bon sens loin des théories développées et re-développées depuis plus de 30 ans.

                Proposons au sein de chaque établissement que les classes soient organisées en fonction des niveaux des élèves – les bons avec les bons, ceux qui ont des difficultés avec ceux qui ont des difficultés – pour permettre au professeur de délivrer un enseignement approprié à chacun. On aboutirait à une organisation réaliste et non à un système, comme c’est le cas actuellement, où personne n’y trouve son compte.

                7 enseignants sur 10 se sentent déjà personnellement concernés par le malaise enseignant. Pas la peine d’attendre d’en compter 10 sur 10 pour agir.

     (1) : note du 16 novembre 2009.

  • Mis en examen pour s'être défendu contre un agresseur/aspergeur d'essence !....

                De quel côté est la justice (?) dans ce Système ? Un homme est chez lui, avec sa femme et son fils; entre un agresseur armé (pistolet 9 mm) qui asperge tout le monde d'essence; le père de famille parvient à le maîtriser, et le voyou meurt. Voilà les faits, très rapidement résumés.

                Il est toujours triste d'en arriver là, mais bon: quand vous entrez, armé, chez les gens, que vous les menacez et que vous les aspergez d'essence; si les gens se rebiffent et vous collent au sol, il ne faut pas venir après, pleurer, allo maman bobo ! Certes, diront certains, mais, tout de même, l'agresseur est mort. Oui, c'est triste, mais c'est triste aussi, pour une famille qui ne demandait rien à personne d'être passé à côté du pire ! Et si le père a eu la présence d'esprit, la force physique et -surtout- le courage de sauver tout son petit monde, il ne mérite que des félicitations. Et certainement pas une mise en examen pour homicide volontaire ! Lui qui a, au contraire, sauvé trois vies !

                 Le voyou est mort ? Oui, c'est quand même désolant aussi. Mais, à choisir, et si vraiment l'un des deux doit y passer, nous l'avons toujours dit, c'est au voyou de payer pour la faute qu'il a commise, et pour le genre de vie qu'il a choisi librement, que nul ne lui a imposé, et dans lequel il s'est délibérément fourvoyé; pas aux victimes.....

                 Nous relayons aujourd'hui l'initiative prise par SOS Education: Tous solidaires du professeur agressé !

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    Mis en examen pour s'être

    défendu contre un ÉLÈVE !!

     

    Solidarité avec le professeur agressé à Juvignac.

    Cher collègue,

    Merci de signer de toute urgence la pétition ci-jointe de SOLIDARITÉ avec cet enseignant MIS EN EXAMEN à Montpellier.

    Lundi soir, vers 23 heures, un de ses élèves, cagoulé, ganté et armé d'un pistolet s'est introduit chez lui à Juvignac, dans l'Hérault.

    Il a obligé notre collègue à se coucher par terre, avec sa femme et son fils, puis les a aspergés d'essence et les a menacés de les IMMOLER sur place.

    Alors que l'élève frappait à coup de crosse sa femme qui tentait de se relever, cet enseignant, dans un acte héroïque, a réussi à se redresser, à le désarmer, et à l'étrangler avec une clé de bras.

    A leur arrivée, les policiers découvrent l'agresseur à terre, mort... et embarquent le PROFESSEUR !!

    Il est aussitôt déféré devant le parquet et MIS EN EXAMEN pour homicide VOLONTAIRE.

    EST-CE QUE  VOUS VOUS RENDEZ COMPTE DE CE QUE CELA SIGNIFIE ???

    Qu'il y ait enquête judiciaire et interrogatoire pour savoir ce qui s'est passé, je le conçois très bien.

     

    Mais pour homicide volontaire, c’est totalement intolérable !

    • Alors que notre collègue est sous le choc d'une agression atroce, et sans doute profondément TRAUMATISANTE ;
    • Alors qu'il a sauvé la vie de son épouse et de son fils, par un acte d'un courage exceptionnel ;
    • Alors qu'il n'a évidemment eu aucun autre choix que de faire tout ce qui était en son pouvoir pour mettre son agresseur hors d'état de nuire...

    C'est lui qui est aujourd'hui poursuivi, qui a dû prendre un avocat, et qui va bientôt se retrouver devant les juges.

    Pire encore, on vient de l'apprendre, il ne s'agissait pas d'un simple cambriolage car l'agresseur était en fait un de ses ÉLÈVES.

    Selon le Figaro et le Midi Libre, l'élève serait venu là pour se VENGER d'avoir reçu une MAUVAISE NOTE !!!

    Mais jusqu'où allons-nous supporter d'être traités comme ça  ?!

    Nous devons manifester une solidarité sans faille avec ce collègue, exiger que toute poursuite soit suspendue.

     

    Dans un monde qui tournerait rond, un acte aussi héroïque ne serait pas sanctionné mais, au contraire récompensé !!

    C'est pourquoi je vous demande de signer de toute urgence la pétition ci-jointe à Nicolas Sarkozy, à la ministre de la Justice Michèle Alliot-Marie, et à Luc Chatel, ministre de l'Education nationale.

    Je compte sur vous pour participer immédiatement et faire participer tous les collègues que vous connaissez. C'est extrêmement urgent.

    Cet élève âgé de 27 ans avait déjà été condamné à trois reprises, dont deux fois pour violences.

    Selon les journaux, il aurait été trouver ce professeur en décembre dernier pour une mauvaise note, qui risquait de l'empêcher d'avoir son diplôme.

    L'enseignant aurait alors refusé de lui changer sa note. Et voilà que,dix mois plus tard, l'élève débarque en pleine nuit, cagoulé, au domicile de son professeur, avec trois litres d'essence dans son sac et une arme !

    Voilà que, pour se venger de sa mauvaise note, il n'hésite pas à tenter d'immoler par le feu ce professeur, sa femme et son enfant !!

    Mais qui aurait pu imaginer, il y a seulement quinze ans, que les professeurs qui refusent de se montrer laxistes risqueraient un jour d'être MENACES DE MORT  par leur élèves, et POURSUIVIS PAR LA JUSTICE ??

    Si nous déclenchons une vague nationale de protestation, nous pouvons obtenir une intervention au plus haut niveau pour suspendre immédiatement toutes les poursuites contre ce professeur.

    Avec l'association SOS Education, nous avons déjà pris des contacts, mais le gouvernement attend manifestement de voir quelles vont être les réactions dans l'opinion.

    Je vous remercie de votre acte de solidarité avec notre collègue. Vous pouvez cliquer ici pour signer la pétition de soutien.

    David Barbaud

    Professeur d'histoire-géographie

    Gisors

  • Humeur : Un ”sur Bainville” décevant sur Canal Académie....

            Très déçus par la dernière émission de Canal Académie, avec Dickès interrogé par Damien Le Guay. Le sujet était alléchant (Jacques Bainville, l’historien oublié, de l’Académie française… - Le "Bouquin" établi par Christophe Dickès, fait redécouvrir Bainville (1879-1936) et le propos de Dickès, comme d'habitude, fort louable : aider à la redécouverte de cet auteur majeur. Tout simplement. 

            D'où vient, donc, le problème ? De l'insistance de Damien Le Guay, qui vire carrément à la lourdeur, et même parfois à la lourdeur vraiment très lourde : il semble bien - en tout cas, c'est l'impression qu'il donne... - que le but principal de Le Guay dans cette émission est de découpler, en quelque sorte, Bainville et Maurras, Bainville et Daudet, Bainville et l'AF etc...  

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    Le bouquin, qui, lui, n'y est pour rien, reste évidemment à lire et à faire lire... Dans ses 1152 pages, et pour ses 30 euros, il offre - entre autres... - Bismarck, L'Histoire de deux peuples, Les conséquences politiques de la paix, les Contes, des Lettres et des articles (sur Dreyfus, sur le naufrage du Titanic...). Du bon boulot.... 

           Dans le genrerassurez-moi, ma bonne dame, car j'ai si peur, Damien Le Guay y revient cinq ou si fois, avec de gros sabots : vous êtes sûr, Dickès, c'est bien vrai, Bainville n'était pas raciste, comme l'Action française ? pas antisémite, comme l'Action française et Daudet ? pas pour "violence et coups de poings", comme l'Action française ? pas pour les "attaques ad hominem", comme l'Action française ? : n'en jetez plus.... le prochain stade, c'est l'obsession !

            Damien Le Guay fait un peu comme Alain-Gérard Slama, à qui nous avons répondu en son temps à la suite d'un de ses articles dans Le Figaro Magazine (  M. le Maudit.... ) : lui qui est si effrayé du "racisme" de l'Action française, alors qu'il est bien clair et net que l'Action française n'a jamais été "raciste", ni écrit  la moindre ligne "raciste" - c'est le contraire qui est vrai...; lui qui est si effrayé de l'antisémitisme de l'AF - mais, à l'époque, l'antisémitisme était partout et transcendait allègrement les clivages politiques... - ; Damien Le Guay, donc, ne semble pas être gêné du tout que Voltaire, joyeusement raciste, lui, et furieusement antisémite soit panthéonisé et considéré comme l'une des gloires officielles du Système établi ! Mais comment des personnes intelligentes, cultivées, raisonnables peuvent-elles tomber dans des panneaux pareils ?.....

            Le Guay en fait tellement trop qu'à un moment, même le ce jour-là bien peu combatif Dickès remet les pendules à l'heure en lui rappelant, tout de même, "la violence verbale de Zola ou de Clémenceau"....

            La vérité toute simple est que, en réalité, si l'Action française a eu des torts et des travers, c'est aussi toute l'époque qui était comme ça; la polémique était partout, et ça cognait dur dans tous les coins et de tous les côtés. Ce n'était peut-être pas terrible - vu d'aujourd'hui... - mais c'était comme ça, et partout : pourquoi le reprocher à la seule Action française ? Aux seuls Daudet et Maurras ? Damien Le Guay s'imaginerait-il, qu'à l'époque, la vie politique française était une aimable volière, peuplée de doux et gentils rossignols au chant mélodieux, où seuls deux monstrueux personnages, Maurras et Daudet, bien sûr, étaient de gros mal élevés ?  

            "Bainville était le trait d'union entre l'AF et le monde extérieur"; il alliait "le style d'un Voltaire" et "le moralisme d'un La Fontaine"; son Histoire de France fut traduite en neuf langues et elle eut - en plus de la France - un très grand succès... dans l'Allemagne nazie où, "par opposition" comme le fait remarquer finement Dickès, Hitler fit acheter - et lire - par des dizaines de milliers de personnes les livres de ce français hostile à ses visées...: tout cela est juste, et bel et bon.

            Il est dommage que ce soit en quelque sorte noyé dans une émission dont la tonalité d'ensemble vise plutôt à critiquer "les outrances de l'Action française" (il avait mangé du lion, ce jour-là, Damien Le Guay ?.....) et à vouloir à tour prix séparer Bainville de Maurras, de Daudet, de l'AF. Si Bainville l'avait voulu, il serait parti, tout simplement, comme tant d'autres qui se sont éloignés, ou ont fait scission : jusqu'au bout, il est resté. Et il a rédigé son article quotidien à sa table de travail, au siège du journal L'Action française, bureau qu'il partageait avec... Léon Daudet !

            Osons une objection à la fureur anti-AF du Le Guay de ce jour-là : et si, au contraire de tout ce qu'il a voulu nous dire ce triste jour-là, cette différence qu'il note entre Bainville et Daudet, Bainville et l'AF etc... - différence qu'il note comme tout le monde, d'ailleurs, puisqu'elle est bien vraie, et bien connue de tous, et depuis toujours : ce n'est vraiment pas un scoop !... -. Si, donc, cette différence était à mettre, au contraire, à l'actif de l'AF et de l'esprit qui y régnait ? Que trois personnalités aussi différentes que Maurras, Daudet et Bainville soient restées ensemble toute leur vie : et si c'était, Damien Le Guay, une preuve de l'extraordinaire amitié d'AF, fondée sur l'esprit, pratiquée par ces trois personnes, qu'en effet, tout opposait ?.....

            L'Action française ne fut pas sans défauts ? Certes ! Que les mouvements, partis, orateurs, dirigeants et autres... sans défauts et sans reproches lui jettent la première pierre...

            Mais, d'avoir réussi ce tour de force de réunir ces trois talents, toute leur vie durant - et dont on pourrait dire, en reprenant La Fontaine, "leurs trois talents ne formaient qu'un esprit / dont le bel art réjouissait la France..." - n'est-ce pas, à proprement parler, une sorte de petit miracle, qui doit être porté à son crédit ?

  • Dans votre quotidien, cette semaine...

    LAFAUTEAROUSSEAU sans inscription.jpg       Toute pensée qui ne se traduit pas par une action est vaine, c'est une affaire entendue; mais toute action - contre le des-ordre établi actuel- qui ne se fonderait pas sur les Idées d'ordre, serait simplement de l'activisme, de l'agitation brouillonne et, au final, tout aussi vaine. C’est donc une réflexion de fond sur la famille, minée par l’individualisme, par l’égoïsme contemporains; c’est une contre-idéologie qu’il faut opposer à l'idéologie radicalisée qui sous-tend le projet de loi gouvernemental. C'est ce qu'il faut lancer, ce qu'il faut être capable d'entreprendre maintenant. Car c'est à cette condition que la grande campagne en cours trouvera un prolongement, durera, s'amplifiera et aura, en définitive, été efficace. Voilà pourquoi nous ouvrons, dès mardi, un dossier des contributions au débat de différentes personnalités et intellectuels :

    POUR UNE REFLEXION DE FOND SUR LE "MARIAGE POUR TOUS".  

            Nous commencerons en publiant l'intégralité de l'entretien de Jean Sévillia avec Chantal Delsol, puis nous mettrons à disposition les contributions de Thibaud Collin, d'Hilaire de Crémiers, de Jean-François Mattéi et d'autres encore... 

            Auparavant, demain lundi, Louis-Joseph Delanglade proposera le regard sur l'actualité qu'il jette chaque semaine ...

            Parler de l'assassinat de Louis XVI, acte fondateur des Totalitarismes modernes, ce n'est pas parler du passé mais du présent le plus actuel, puisque c'est ce Système, notre actuelle République idéologique, héritière de la Révolution, qui détruit de fond en comble notre société traditionnelle : on écoutera donc, mercredi ou jeudi, l'homélie du Père Manzano, prononcée ce 21 janvier, à Marseille (pour voir ou revoir les homélies de 2010 -Père Zanotti Sorkine, en présence du Prince Jean, de 2012 - Père Sciortino-Bayart ; pour lire celle de 2011 - Père Manzano)... 

             On lira également cette semaine In tenebris lux, l'analyse politique d'Hilaire de Crémiers, et on présentera le n° 114 de Politique magazine ...

            * On gardera le samedi, comme on en a pris l'habitude maintenant, pour une note en deux parties :

    1. D'abord, une revue des Blogs, de Facebook, des magazines  et d'ailleurs;

    2. Et, ensuite, on donnera les liens que des lecteurs ont envoyés : N'hésitez pas à nous faire parvenir des liens sur des sujets qui vous ont paru importants...

               * "L'Album Daudet" est terminé : du moins on l'arrête là, car on en est à 223 photos et, si l'on continue, on n'aura toujours pas épuisé le sujet, mais on aura, probablement, épuisé le lecteur...; des "passages" resteront donc dans les tiroirs, du moins pour l'instant, qui auraient pu être "sortis", mais pour une personne hyperactive comme Daudet, qui a fréquenté tant de gens - les appréciant ou non - qui a tant "bougé", qui a dit, fait, commenté tant de choses, si l'on veut tout dire et tout montrer, il faudrait un Album de 3 à 400 photos, et plus, ce qui ne serait pas raisonnable. Nous en commencerons la publication dès la fin du "21 janvier", en feuilleton, comme nous l'avons fait cet été pour "L'aventure France racontée par les cartes", et cela occupera bien tout le mois de février : on verra qu'il s'agira, aussi, d'une contribution à la vulgarisation de la connaissance de l'histoire vraie de l'Action française, cette extraordinaire "aventure"...

    Concorde-020309b_02.jpg        * On aura, évidemment, les Ephémérides, car c'est "tout cela, tous ceux-là, aussi, la France" : de l'insurrection générale de la Gaule contre César et de Claude, né à Lyon, qui devient le quatrième Empereur romain, au lancement du satellite Spot 2 et au premier vol du Concorde... En passant par François Premier, qui ordonne la construction du Château d'If et du Fort de la Garde (qui deviendra "Notre-Dame"...); le Bugey, la Bresse et le Pays de Gex qui deviennent français, par le Traité de Lyon; l'instauration de la "Saint Vincent tournante"; évidemment, l'assassinat de Louis XVI puis le début de la destruction méthodique de la Vendée par les Colonnes infernales; la capture de la flotte hollandaise par la cavalerie de Pichegru (mais oui !)... Sans oublier les naissances du futur Charles V, de Guillaume Budé, Mansart, Stendhal, Ampère; et les décès d'Anne d'Autriche, de Philippe Buache, Claude Chappe, Joseph Boze, Géricault, Nerval...

            En plus de la Table des Matières (pour les 366 jours de l'année, les Ephémérides proposent, en permanence

  • Dans votre quotidien, cette semaine...

    LAFAUTEAROUSSEAU sans inscription.jpg       Au plus près de l'actualité, on parlera évidemment, dès lundi, de "la manif pour tous", en évitant de s'en tenir aux seules images et aux seuls chiffres, mais en combattant les idées fausses du désordre établi par des idées qui fondent, au contraire, la sociéte sur des bases saines parce que naturelles : on donnera, bien sûr, chiffres et photos, mais on ira à l'essentiel : "étant réellement d'opposition", comme le dit Léon Daudet, nous proposerons - c'est notre rôle... - "la subversion du Système", car c'est lui qui détruit, depuis 1875, la Société française, et dans tous les domaines; ce n'est pas d'aujourd'hui, et ce n'est pas seulement sur la famille, qu'il est malfaisant, pernicieux, destructeur...

            Le regard sur l'actualité que jette chaque semaine Louis-Joseph Delanglade sera, évidemment, pour sa part, consacré à ce qui se passe au Mali...

            On reviendra avec Laurent Wetzel, qui a animé le troisième volet de notre Enquête sur la République, car - après avoir participé en début d'année à un "Mercredi de la NAR" - il vient d'accorder un très intéressant entretien à Royaliste...

               "D.C.", fidèle lecteur et commentateur assidu du Blog, nous a fait parvenir un article de Marianne sur une période cruciale de notre histoire, dont les analogies avec la nôtre sautent aux yeux; en le lisant, nous l'avons instinctivement rapproché de ce que - le jour de la Fête Nationale de Jeanne d'Arc, le 12 mai dernier - Alain Bourrit disait de cette période, de Jeanne d'Arc, de Charles VII et de l'extraordinaire retournement politique qu'avait opéré ce roi, faisant ou refaisant, en quelques décennies, d'un pays réduit à peu de chose, envahi et ruiné, l'une des premières nations d'Europe. On se reportera, si on le désire, à la vidéo de cet exposé (Café politique de Lafautearousseau, à Marseille, vidéo publiée le 21.05.2012).

                 On passera un bon moment avec Fabrice Lucchini, on relèvera deux ou trois "perles" parmi les déclarations, faits et gestes des Princes qui nous gouvernent, on citera Finkielkraut et... Depardieu !, Scipion portera ses deux grains de sel...

            * On gardera le samedi, comme on en a pris l'habitude maintenant, pour une note en deux parties :

    1. D'abord, une revue des Blogs, de Facebook, des magazines  et d'ailleurs;

    2. Et, ensuite, on donnera les liens que des lecteurs ont envoyés : N'hésitez pas à nous faire parvenir des liens sur des sujets qui vous ont paru importants...

               * "L'Album Daudet" est en voie d'achèvement : 206 photos pour l'instant, dont 203 pour lesquelles les commentaires sont rédigés; nous en commencerons la publication dès la fin du "21 janvier", en feuilleton, comme nous l'avons fait cet été pour "L'aventure France racontée par les cartes", car cette façon de faire a plu, semble-t-il, et elle permettra de "démarrer", sans attendre encore trop longtemps... Consacré à Léon Daudet, on verra qu'il sera, aussi, une contribution à la vulgarisation de la connaissance de l'histoire vraie de l'Action française, cette extraordinaire "aventure"...

    THIBON 5.jpg        * On aura, évidemment, les Ephémérides, car c'est "tout cela, tous ceux-là, aussi, la France" : de la mort de Caius Marius, exterminateur en Provence des Cimbres et des Teutons, à la mort de Gustave Thibon... en passant par : la création de l'Université de Paris; la Croisade des Albigeois; la Provence qui devient française; la Constituante, qui crée 80 "départements carrés" !; la découverte de la Terre Adélie; la proclamation de l'Empire allemand... Sans oublier les naissances du futur "bon roi René", Saint Simon, Van Loo, Ingres et Cézanne; ni la mort de Suger, génial inventeur de l'art ogival à Saint-Denis.      

                                               En plus de la Table des Matières (pour les 366 jours de l'année, les Ephémérides proposent, en permanence L'Album des Ephémérides : L'aventure France racontée par les Cartes (200 photos)...

  • Rapport Gallois : le gouvernement nie le réel

    (Analyse économique de François Reloujac, parue dans le n° 113 de Politique magazine, décembre 2012)

    Ayant constaté une diminution sensible de la part des exportations françaises au sein même de la zone euro (qui selon le cabinet Coe-Execode serait passée de 17 à 12,6 % entre 1998 et 2011), le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, a demandé le 11 juillet 2012 à Louis Gallois un rapport sur "un véritable pacte productif pour la compétitivité, la croissance et l’emploi".  

    Le 5 novembre dernier, le rapport Gallois a officiellement été rendu public et, dans la foulée, le gouvernement a présenté les mesures qu’il comptait retenir. Seules ces dernières ont donné lieu à médiatisation. Un examen rapide des principales mesures préconisées dans ce rapport permet cependant de constater que, s’il recommande d’introduire obligatoirement un certain nombre de représentants des salariés dans les conseils d’administration des entreprises – et, ce qui est plus discutable, dans les conseils de surveillance – il ne fait même pas allusion aux 35 heures où à l’âge du départ à la retraite. Ces questions n’auraient-elles aucune incidence sur « la compétitivité, la croissance et l’emploi » ? Par habitude, le rapport préconise la création d’un nouveau « comité Théodule » dont personne ne sait par qui il sera financé : le… « Commissariat à la Prospective » ! 

    gallois rapport.jpg

     Louis Gallois remettant son rapport à Jean-Marc Ayrault. Stupeur et tremblements.

    Louis Gallois propose également de « sanctuariser » le budget de la Recherche publique et celui du soutien à l’Innovation. Deux postes des dépenses publiques dont il ne se demande à aucun moment s’ils seront efficaces, quels que soient les déficits publics et les difficultés des Français à faire face aux charges qui leur incombent. Après les « niches fiscales » que le candidat à la présidence de la République avait déclaré inadmissibles avant d’appliquer la doctrine selon laquelle « le roi de France ne paye pas les dettes du duc d’Orléans » - mais Louis XII l’avait fait contre ses intérêts immédiats et non au détriment de son peuple –, voici maintenant les « niches budgétaires » !  

    Quel avenir pour la TVA ?

    Mais les médias se sont contentés de ne retenir que les mesures dites « phares » : hausse de la TVA, « crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi », baisse (sic) des dépenses de l’état…

    Après avoir expliqué que l’augmentation de la TVA votée sous Nicolas Sarkozy était une mesure de salut public et avoir reproché à François Hollande d’être revenu sur cette décision, il n’est pas question de critiquer cette nouvelle proposition. Cette décision n’est cependant pas satisfaisante. Parce qu’elle diffère dans le temps une mesure urgente. Parce qu’elle ne concerne essentiellement que les entreprises soumises au taux intermédiaire et au taux normal de TVA alors même que la mesure votée sous l’autorité de Nicolas Sarkozy était censée avoir en ligne de mire les activités ouvertes à la concurrence internationale.

    Deuxième « mesure phare » retenue par le gouvernement : restituer aux entreprises, un an après les leur avoir prises, une partie des sommes ponctionnées au titre de l’impôt sur les sociétés. Pour ne pas paraître totalement incohérent, le gouvernement a décidé de le rendre sous forme de crédit d’impôt – ce qui suppose la mise en place d’une nouvelle usine à gaz fort onéreuse baptisée « crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi » (CICE). Ce CICE ne sera pourtant soumis à aucune obligation de la part des entreprises bénéficiaires, pas même celle de maintenir leurs effectifs, ni celle d’investir, encore moins celle d’augmenter leur part de marché. Il n’aura donc aucun lien direct avec la compétitivité ou avec l’emploi et encore moins avec la croissance ! Le seul élément pris en compte pour cette « restitution » sera la masse des salaires compris entre une fois et deux virgule cinq fois le Smic. Autrement dit, le nom de cette usine à gaz n’a qu’un seul but, celui de masquer un changement profond d’orientation politique et, subsidiairement, de dissimuler derrière un slogan la création d’une nouvelle « niche fiscale », l’une des plus importantes de toutes.

    Selon Le Monde du 7 novembre 2012, la justification de ce CICE est à trouver dans « les conditions psychologiques du sursaut, en permettant aux entreprises d’anticiper sur des allègements de charges futures »… sans en assumer le coût dans l’immédiat ! Mais, dans un pays où, selon la Constitution, la règle fiscale fondamentale est l’annualité du budget et donc de l’impôt, toute « décision » relative à un exercice ultérieur n’a pas plus de valeur que la promesse d’un ivrogne...

    Pour arriver à (mal) renouer avec une mesure prise par son prédécesseur en matière de TVA et annulée au soir de son élection, le Président Hollande, par Premier ministre interposé, a refusé la moindre augmentation de la CSG… parce que la mesure se verrait sur la feuille de paye et que tous les Français pourraient alors s’apercevoir de l’effort qui leur serait demandé ainsi que du non respect des engagements de l’ex-« candidat » !   

    Une réalité économique

    Troisième « mesure phare » : le gouvernement envisage un « effort sans précédent » de diminution des dépenses publiques de 1 %. Les Français qui travaillent en fait plus de 200 jours par an pour subvenir aux besoins de l’état vont désormais pouvoir travailler pour leur propre compte un ou deux jours de plus… En attendant que la Commission européenne, appliquant brutalement la « règle d’or » enfin adoptée, n’impose un complément qui sera nécessaire pour respecter l’équilibre budgétaire. D’autant plus que la différence entre le supplément d’impôts résultant des mesures retenues et la diminution promise des dépenses publiques ne permettra pas de satisfaire à cette nouvelle contrainte.

    Aucune politique ne peut avoir pour effet de coller à un dogme économique, aussi théoriquement bon soit-il ; elle a uniquement pour objet de permettre aux populations auxquelles elle s’impose de vivre au mieux dans les circonstances du moment. Le grand défaut du projet gouvernemental envisagé à la suite du rapport Gallois consiste à ne pas tenir compte des réalités du moment pour imposer des mesures dictées par une théorie économico-administrative totalement déconnectée du quotidien. Or, même une bonne idée, dès lors qu’elle est adoptée à contretemps, peut conduire à de véritables catastrophes.

    Jean-Luc Mélenchon a eu raison de dire que la Ve République est morte. Mais, contrairement à ce qu’il ajoutait, nous n’en sommes pas arrivés à la VIe ; de fait, la France ressemble de plus en plus à ce que Jean d’Ormesson a appelé l’Inaptocratie : ce « système de gouvernement où les moins capables de gouverner sont élus par les moins capables de produire et où les membres de la société les moins aptes à subvenir à eux-mêmes ou à réussir, sont récompensés par des biens et des services qui ont été payés par la confiscation de la richesse et du travail d’un nombre de producteurs en diminution continuelle »… 

  • Conservateur et admirateur de ceux qui furent toujours en ”intelligence avec l'ennemi” ? : mais, c'est Mélenchon !

    Mélenchon est un conservateur. Conservateur de ce Système dont nous nous voulons, nous, les révolutionnaires alors qu'il en vit, lui, et assez bien, quoique n'étant pas lui-même corrompu, comme bon nombre de ses collègues...

    Mais Mélenchon est excessif en tout. A Olivier Mazerolle, qui n'en revenait pas, Mélenchon -ce conservateur qui veut se faire passer pour un révolutionnaire - a tenu sur Hollande et sa politique - dans La Provence du dimanche 26 mai - des propos plus proches de la diatribe et du règlement de compte que de la pensée politique : mais, après tout, c'est son problème, son style et son son genre : nous ne nous y arrêterons pas...

    Par contre, Mélenchon a cru bon de terminer ses éructations par une apologie du terroriste Robespierre, par une contre-verité flagrante, et par un crachat sur Louis XVI et Marie-Antoinette, le tout en moins de dix lignes ! :

     Melenchon robespierre.jpg

    Devant de telles insanités, on pourrait écrire un Mémoire, répondre par des dizaines de pages; nous nous bornerons à dire ceci : 

    melenchon staline.jpg

    Première falsification : La Terreur serait le fait, non de Robespierre, mais "d'une Assemblée tout entière" : or, la Convention n'a été élue que par dix pour cent de votants, la Révolution étant, sur ce point précis comme sur tant d'autres, la plus grande mystification de notre Histoire : ce serait une simple mascarade grand'guignolesque, si elle n'avait été tragique, et n'avait accouché du premier génocide des Temps modernes... Et, jusqu'à sa mort - une libération, pour la France... - Robespierre en fut bien le maître.

    Mais Mélenchon n'a pas lu L'Histoire de France, de Bainville, et cela lui manque cruellement : "...Par une surenchère continuelle, à force de patience et de démagogie, grâce surtout au maniement des clubs et de l’émeute, Robespierre était vainqueur. Après le 31 mai, il était le maître et tous ceux qui passaient, qui allaient encore passer par les mains du bourreau en attendant qu’il y passât lui-même, avaient contribué à l’amener au pouvoir…Par la position démagogique qu’il avait prise contre les conspirateurs et les traîtres, par sa propension à en voir partout, Robespierre incarnait la guerre à outrance. La justification de la Terreur, c’était de poursuivre la trahison : moyen commode pour le dictateur d’abattre ses concurrents, tous ceux qui lui portaient ombrage, en les accusant de « défaitisme »..." (Chapitre XVI, La Révolution).

    Deuxième falsification : "...une Révolution admirée dans le monde entier". Mais comment Mélenchon, qui n'est pas sot et qui ne manque pas de qualités (entre autres, celle d'être un bon tribun, capable de "sortir" des vérités, certes dérangeantes parfois, mais parfois aussi roboratives...), comment, donc, Mélenchon peut-il dire une ânerie pareille ? Admirée dans le monde entier, la Révolution ? Mais les mondes jaunes et asiatiques "s'en fichent, s'en contrefichent et s'en hyperarchicontrefichent", comme disait Léon Daudet ! Et avec eux, ceux qui sont leurs lointains descendants dans ces Amériques, primitivement peuplées de jaunes, passés par un détroit de Behring franchissable à pied, à l'époque : pour les Incas, par exemple, l'Empire s'appelait Tahuantinsuyu, c'est-à-dire "des quatre points cardinaux" (donc, "du Milieu", comme en Chine, d'où ils venaient); et la capitule, Cuzco, c'est-à-dire "nombril du monde" : quand on se prend pour le centre du monde, et depuis plusieurs millénaires, qu'a-t-on à faire de ces "vieilles Lumières", comme les a qualifiées un Hubert Védrine plus conscient des réalités que Mélenchon ?... Pareil pour les mondes musulmans; pareil pour les mondes anglo-saxons : en additionnant ces trois "ensembles", on n'est pas loin de 4 à 4 milliards et demi d'habitants de la planète, sur 7 milliards. Resterait à savoir le degré d'adhésion (!) à notre hideuse Révolution des mondes noirs et ibériques : bien malin qui pourrait s'y risquer !... C'est cela que Mélenchon appelle une Révolution "admirée par le monde entier" ? Ou bien il nous prend pour des "populo-gobe-tout", ou bien, autiste jusqu'au bout des ongles, et emporté par son lyrisme de pacotille "à deux balles", il finit par croire en ses balivernes ! Dans les deux cas, c'est inquiétant... 

    Troisième  falsification - et, finalement la plus grave... - : accuser les autres (en l'occurrence, nous, les royalistes, à travers Louis XVI et Marie-Antoinette) de faire ce qu'ont fait les Philosophes (auto-proclamés), les Révolutionnaires, les républicains et leurs continuateurs des deux "en pire" : eux tous - dont l'héritage est clairement revendiqué par Mélenchon - qui, au nom du suicidaire "principe des nationalités" et par une germanophilie ahurissante ont constamment mené une politique d' "intelligence avec l'ennemi", à savoir la Prusse, devenue à cause d'eux tous l'Allemagne... Alors que la politique traditionnelle de la Royauté était de maintenir les Allemagnes divisées, et que le vrai pogrès fut le renversement des alliances, à savoir s'allier à l'Autriche, ennemie depuis deux siècles, mais vaincue, contre le nouveau danger montant : la Prusse; une politique réellement "progressiste" qui ne fut pas comprise par les rétrogrades, philosophes, révolutionnaires, républicains, impérialistes; lesquels firent exactement le contraire, favorisant la Prusse au détriment de l'Autriche, et travaillant donc directement contre la France. Voilà de quel courant antinational et en parfaite "intelligence avec l'ennemi" se réclame un Mélenchon qui, en plus, se permet de donner des leçons !...

    Alors que - faisons un saut dans le temps... - si l'on avait suivi les conseils de Jacques Bainville, après 1918 - guerre que l'on pouvait parfaitement éviter... - on démembrait l'Allemagne, et on avait "la paix pour 150 ans", comme disait Daudet.

    Mais les pacifistes et une bonne part de la gauche - avant 14 - attaquaient l'armée et juraient, par internationalisme niais et criminel, que jamais les travailleurs allemands ne tireraient sur les travailleurs français; de même, avant 39, rebelote : les pacifistes et une grande part de la gauche attaquaient l'armée :

    1. "Du moment qu'on démolit l'armée, j'en suis", Blum, en 33); le même Blum qui, le 19 Décembre 1933, déclare à la Chambre : "Nous serons toujours contre la prolongation du Service militaire… C’est une erreur de placer la sécurité d’une nation dans sa force militaire" (Cité par Léon Daudet dans l’AF n° 353 du 19 Décembre 1933)

    2. Ou, par internationalisme toujours aussi niais et criminel, disaient qu'il n'y aurait pas de guerre parce que les travailleurs n'avaient pas de patrie (Thorez) : " Nous ne croyons pas un seul instant à la Défense nationale... Les prolétaires n'ont pas de patrie ".

    Une chose est d'être "fort en gueule" : Mélenchon l'est (comme l'était un Georges Frêche, comme le sont un Le Pen, un Tapie, voire un Collard...). Autre chose est d'être dans le vrai : sur ces points précis, Mélenchon ne l'est pas...

  • ”Vilain geste”, comme disent les commentateurs sportifs, puis, carrément, empoignade : du ”minable”, vendredi, à l'Assem

    (Vendredi dernier, 19 avril, un député de l'UMP s'exprime à l'Assemblée; un membre de la majorité fait une mimique accompagnée d'un geste injurieux; l'affaire se termine en pugilat, du moins c'est ce que l'on peut déduire du fait que les caméras de l'Assemblée s'arrêtent volontairement de filmer lorsque les protagonistes, le ton montant, sont "au contact": c'est donc que c'était grave... Mais ce moment pénible et "minable" est révélateur de quelque chose de plus profond...) 

    ASSEMBLE RIFIFI.jpg

     

    En employant le mot de "'minable" pour Gérard Depardieu, il y a peu, Jean-Marc Ayrault a peut-être fait preuve d'une drôle de prémonition, ou de prescience si l'on veut, car il semble qu'il ait - involontairement - trouvé le mot qui restera peut-être pour qualifier l'ensemble du quinquennat en cours, un quinquennat désastreux, pour l'instant du moins...

    "Minable", en effet, et avant même ce quinquennat, fut l'attitude de tout l'appareil du Parti socialiste qui oeuvra pour l'accession au pouvoir d'un délinquant sexuel (DSK), sachant pertinemment de qui et de quoi il s'agissait, et établissant autour de lui une barrière de protection des plus efficaces, jusqu'à ce que l'intéréssé finisse malgré les dirigeants du PS, et malgré tous leurs efforts, par achever de scier lui-même la branche sur laquelle il était assis...

    "Minable", aussi ce président, ce premier ministre, ce gouvernement, ces personnalités  qui répondent invariablement "je ne savais pas...", "je n'étais pas au courant...", "j'ignorais..." alors qu'il est impossible qu'ils aient été dans l'ignorance. D'ailleurs, Cahuzac ("in cauda venenum...") a craché le morceau en prononçant sa petite phrase lourde de sens, et de sous-entendu, dans laquelle il dit ignorer leur degré de connaissance de ses turpitudes; s'il ignore "le degré" de leur connaissance, cela veut évidemment bien dire qu'il sait bien, lui, qu'ils savaient, eux !...

    "Minable" ensuite fut l'attitude provocante de ce gouvernement qui, au lieu de s'occuper des priorités vraies a choisi d'enfumer le peuple français avec des réformes sociétales (?) dont le moins que l'on puisse dire est que l'urgence ne saute pas aux yeux, et qu'elle fracture et divise gravement l'opinion, en un moment de crise majeure : tout gouvernement sensé, au lieu de faire porter prioritairement son action sur quelque chose qui ne concerne que quelques dizaines de milliers de personnes, s'occupperait d'abord et en priorité des huit millions de pauvres, des six millions de chômeurs, des fermetures d'usines et des licenciements qui s'enchaînent à un rythme hallucinant... plutôt que de chercher à construire un aéroport inutile, et à vouloir bouleverser les fondements même de la filiation et la structure de la société... 

    "Minable" est cette mascarade de la publication du patrimoine des ministres : l'une déclare trois vélos, prenant ainsi carrément, avec au moins le mérite de la franchise, les Français pour des imbéciles, tandis que l'autre déclare six millions d'Euros tout de même, mais ce qu'il ne déclare pas, en tableaux et oeuvres d'art, représente peur-être trois fois, six fois, dix fois plus : le Laurent en question prend, lui aussi, les Français pour des imbéciles, tout en restant dans la plus parfaite légalité. Se moquer ainsi des gens, en étant parfaitement respectueux des règlements, et en ayant "le droit" pour soi, cela aussi est "minable", et exaspère encore un peu plus l'opinion, qui se radicalise encore un peu plus, dans un cycle infernal bien connu...

    "Minable" est le mépris dans lequel a été tenu le peuple français lors des rassemblements de "La Manif pour tous". 1. Le mépris et le déni, d'abord (affirmer "300.000 manifestants" là où s'en trouvaient un bon "million quatre", c'est tout simplement du mépris, de l'insulte : "vous n'existez pas", voilà ce qu'a dit le pays légal au pays réel après l'immense succès de la manif du 24 mars ! 2. Les violences policières ensuite : on sait bien que n'importe qui fait n'importe quoi, dans la pétaudière en quoi le Système a transformé notre ancienne "douce France". Les mafias de la drogue se "font" tranquillement, chaque jour et en plein jour, plusieurs dizaines de milliers d'euros de bénéfice net avec leur sale trafic de mort, dans les 1.500 (et bien plus, en fait...) zones dangereuses officiellement recensées. Mais ce sont des mères de famille avec leurs poussettes et leurs enfants qui ont été gazés; sur ordre exprès de Manuel Valls, qui a gagné là son surnom bien mérité de "Manuel Gaz"...

    "Minable" fut l'adoption sénatoriale, à main levée, à la va-vite, en quelques secondes - pour quelque chose d'aussi fondamental ! - du projet de loi venu de l'Assemblée sur le soi-disant "mariage pour tous" : un Sénat qui, du reste, n'avait pas fait le plein de ses sénateurs, et de très loin ! Où étaient-ils, les nombreux absents, grassement payés et bénéficiant de tout un tas d'avantages matériels, qui sont presque une insulte, face à la masse grandissante des Français qui s'enfoncent dans la précarité ?... Vont-ils voir leur journée d'absence retenue sur leur "salaire" ?...

    Comment voudrait-on que l'addition de toutes ces "minableries" ne crée pas une ambance malsaine, délétère, explosive ?

    Ce qui s'est passé à l'Assemblée nationale, vendredi, vraiment minable, c'est vrai, n'est donc, ainsi, qu'un pâle reflet, parmi d'autres, de ce "minable partout" qui, en ce moment, gangrène tout...

  • Paris, 11 et 12 mai (II/III) : l'hommage à Jeanne d'Arc, en ”deux temps, trois mouvements”...

    Allocution de Bernard Pascaud, au pied de la statue de Jeanne d'Arc, Place des Pyramides

     

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    Jeanne d’Arc, Jeanne d’Arc. Nous nous répétons la magnifique parole de Maurras :

     « Quelque éloignée que doive se sentir une pensée terrestre de cet astre allumé dans un éther aussi pur, ne nous défendons pas d’avouer que nous nous retrouvons sous son magistère. »

    Pour Jeanne, il fallait que la bataille fût faite ; pour nous aussi, il faut que la bataille soit livrée. Et pour exactement, pour fraternellement, les mêmes hautes raisons : que sous le roi du ciel, règne, très régulièrement un roi de la terre, dans un royaume organisé avec le minimum de faiblesses humaines et le maximum de bon ordre naturel.

    Politique d’abord, c’est le moyen, c’est la pratique de la jeune sainte guerrière. Vite, tout de suite, elle désigne le principe sauveur : la monarchie, et n’a de cesse que son dauphin ne devienne roi.

    Politique d’abord, c’est le moyen, c’est la pratique qu’avec une même volonté, et dans le même respect de la primauté surnaturelle, nous faisons notre.

     

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    Oui, que cela plaise ou non, à des inconséquents ou à des sots, le roi d’abord, le roi tout de suite. Sinon pas de paix publique retrouvée, pas de respect pour les libertés essentielles et concrètes, familiales, professionnelles, régionales et nationales. Mais à la place, toujours une caricature d’Etat à coloration républicaine, toujours les nuées, l’ombre, les combines, l’inefficacité à servir le Bien Commun, et aujourd’hui les batailles sociétales perdues comme hier les succès militaires furent trahis par des politiciens poisseux. Car ce régime est consubstantiellement un rejet de la loi naturelle. Dès lors que surgit le fait démocratique ainsi conçu, toutes les conséquences antinaturelles s’inscrivent et il est dès lors prévisible qu’à un principe inhumain succède l’inhumanité des actes.

    Il faut donc revenir vers l’humain et vers le social. Et le social et l’humain résident d’abord dans une politique familiale, dans la reconnaissance de cette première cellule sociale qu’on appelle la famille. Et en plus de l’Etat, le social et l’humain résident d’abord dans une institution qui met fin aux divisions et compétitions fratricides. Le social et l’humain résident dans la concordance des directions et intérêts de la famille-chef et de la famille française entière. C’est là le retour au réel, c’est là le retour à l’ordre naturel, le retour à l’être de l’homme et de la société, le retour à une vie naturelle droite. Au principe humain peuvent dès lors succéder des actes humains qui, parce qu’ils sont humains peuvent être chrétiens et s’élever jusqu’à la vie de la grâce et du surnaturel le plus pur.

    Il faut donc revenir à l’humain. Mais il serait effectivement également lâche de gémir, pleurer, prier si nous ne dressions pas notre bataille face aux passions démentielles du système issu des Lumières. C’est la parole de Jeanne qui nous guide : les hommes combattent, et Dieu donne la victoire. Il n’y a pas de justification qui tienne pour se soustraire aux exigences du témoignage français, aux absolues nécessités du combat royaliste.

    Hauts les cœurs royalistes, et hauts les courages, il faut combattre. Nous en sommes à l’heure où ce qui est illégitime est légal, où ce qui est antisocial est à la tête de la société, où les ennemis de l’ordre public commandent à la force publique, où les pervers et les monomanes se dévorent entre eux, et dévorent la France par leurs convulsions.

    Où sont la stabilité et la grandeur que les institutions de la Vème République étaient sensées apporter ? Ce qui demeure, c’est l’angoisse et l’insécurité, c’est une société qui se défait et un peuple abandonné. Les Français cherchent un visage, un homme, quelqu’un, et ne voient défiler qu’une sarabande de masques, des avidités partisanes, et personne d’unique et de durable. A nous de leur désigner le visage ; à nous d’aider les Français à rencontrer et retrouver une légitimité amicale. A nous de leur montrer que nos rois furent les Pères de la Patrie ; et que la communion du peuple et du roi est nécessaire à l’action de la monarchie.

    Notre conspiration à ciel ouvert récuse l’activisme outrancier. Elle s’affirme comme la nécessaire réaction de santé de la société française. Nous savons que  pour guérir, il faut atteindre le mal. Et c’est pourquoi nous convions les Français à ne pas s’attarder aux illusoires promesses de candidats qui jouent toujours la même farce, bourdonnent à l’envi qu’il faut permettre à l’homme de se réaliser, de se promouvoir, mais qui, dans un même temps, procèdent d’institutions qui  entraînent ce même homme, de la conception à la tombe, dans le seul ordre numérique et quantitatif. Car, enfin, si aujourd’hui tous les corps naturels sont contestés ou sapés, où sont les responsables ? Ils sont, nous le savons, dans ces idées anglomaniaques et rousseauâtres du XVIIIe siècle. Mais qui assume aujourd’hui cet héritage de la décomposition sociale si ce ne sont les hommes de la démocratie libérale ou ceux socialo-libertaires ?

     

     

    FLEUR DE LYS SAINT LOUIS KANSAS.jpgC’est face à cela qu’il faut faire retentir l’antique protestation de la jeune Antigone. Et comme Antigone, mes chers amis, nous entendons rendre à nos frères morts les devoirs légitimes, ceux qui consistent à assurer l’héritage français, à défendre les principes d’une communauté d’ordre où l’homme a toute sa place, où la loi écrite n’injurie point la loi non écrite, où la rumeur humaine n’injurie point la musique des sphères éternelles, où la famille française réconciliée s’épanouisse sous la garde de la famille-chef.

    C’est à cette tâche de reconstruction qu’il nous faut être actif et inviter tous les Français.

    Le printemps français auquel rêvent certains sera capétien ou ne sera pas.

    C’est la leçon de Jeanne. C’est le devoir d’aujourd’hui. 

     

    (demain, la vidéo sur les deux Tables rondes et le Cortège, 53')

  • LETTRES • Geneviève Dormann, bretteur charmant des idées reçues... Par Benoît Gousseau

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    En 2010, Politique magazine avait rencontré, chez elle, Geneviève Dormann pour un portrait. Nous le republions suite au décès de l’écrivain, survenu le 13 février. Il y a bien plus longtemps, nous nous souvenons, ici, que Geneviève Dormann avait déjà accordé un entretien à Pierre Builly et François Davin, pour le mensuel Je Suis Français. Selon Le Monde, « elle se disait  maurrassienne ». Nous n'oublierons pas Geneviève Dormann.  Lafautearousseau  •   

    Roger Nimier, qu’elle avait eu la chance de rencontrer dès ses débuts en littérature, lui avait prodigué un précieux conseil : « N’écris pas un livre pour obtenir un prix ou un succès de librairie. Rédige tes romans comme si tu écrivais une lettre à une seule personne, un ami à qui tu veux raconter une histoire ». De fait, c’est ce que fit la jeune Geneviève Dormann. Elle y acquit un style frais et direct traduisant un sens aigu de l’observation qui toucha le public et lui façonna, de surcroît, une notoriété de femme de lettres libérée des préjugés idéologiques de son temps. Son immense culture et l’abondance de ses lectures la conforta, par ailleurs dans un amour de la langue française jamais démenti. Ses lecteurs apprécièrent. Insolente, sensible, amusante, l’écrivain Dormann était né.

    C’est à son père, dit-elle, qu’elle doit son goût des livres. Grand mutilé de la Guerre 14-18, sénateur de la Seine, imprimeur, il la guida, complice, dans sa voracité pour l’importante bibliothèque familiale où elle puisa sans relâche parmi les grands classiques au premier rang desquels Balzac, et chez des modernes comme Colette, Léon Daudet et Marcel Aymé. Elle connut pourtant la dureté d’une éducation à la Maison de la Légion d’honneur au château d’Écouen, où elle forgea son tempérament de réactionnaire, celui d’une femme libre se rebellant contre des situations, non contre les institutions.

    Lecteur pris à témoin comme un confident

    Geneviève Dormann nous reçoit chez elle, dans la simplicité chaleureuse d’un appartement des beaux quartiers, tapissé de livres et niché à hauteur des toits de Paris. L’œil bleu pétille, la frêle silhouette se meut avec vivacité, la voix un peu rauque de fumeuse charme par son élégance pimentée de saillies. Des engagements, oui, elle en a eu, notamment dans les combats pour l’Algérie française, mais elle n’en a jamais encombré sa littérature. Des hommes, elle en eu aussi, mais elle n’en fit jamais un étendard d’émancipation féminine, elle qui éleva quatre filles en travaillant comme journaliste à Marie Claire et au Figaro magazine.

    Parmi une œuvre romanesque tonique et en prise avec son temps, il faut distinguer ce qui, en dehors de son immense succès, fut un coup de pied dans le panthéon républicain, Le Roman de Sophie Trébuchet, livre dans lequel elle remettait en cause la filiation de Victor Hugo. Non seulement elle s’y livrait à un sérieux travail de recherche autour des relations de la mère du poète et de l’Adjudant général La Horie, occultées par l’histoire officielle de la IIIe République, mais, avec la facétie heureuse qui la caractérise, fidèle à son style en pieds de nez éclairants, elle truffait son récit, tel un Alexandre Dumas, d’adresses spirituelles où son lecteur est pris à témoin comme un confident. En note dans ce roman historique de la meilleure veine, on peut lire : « Mme de Staël, une sorte de Marie-France Garraud de l’époque, mais en plus cultivée »… Ce n’est peut-être pas politiquement très correct, mais c’est assez réjouissant pour construire la trame d’un authentique style littéraire.

    Dans Mickey, L’Ange, roman de 1977, décrivant une rombière un peu arrivée, elle évoque « ce qu’on appelle une belle femme, tu vois, comme on dit un beau camembert ». Et sa fille est une sorte de Françoise Hardy à cheveux longs et jean avec « un petit nez en prise de courant » qui se fait alpaguer par un gentil garçon comme une pitance glanée par un Gabriel Matzneff au jardin du Luxembourg ou à la piscine Deligny. Certes, ses héroïnes ne sont pas des exemples de vertu, mais elles croquent la vie en la respectant. Elles vont de l’avant sans s’excuser d’être ce qu’elles sont… C’est au Bon Dieu d’être miséricordieux.

    Le malheur

    Ce qui la met en colère aujourd’hui, c’est l’état des lieux de l’Éducation nationale. En 1977, prévoyant ce qui allait suivre, elle mettait en scène un petit prof de français qui s’exaspérait des parents d’élèves « Cornec ou mes fesses… à la limite du langage articulé ». C’est un enseignant d’il y a trente ans et qui y croit encore, mais qui constate alors qu’avec un « dernier sous-fifre des PTT… tu perds tes nerfs, ton sang, ta moelle à expliquer que si son Joël, son Bruno ou sa Véronique a de mauvaises notes, ce n’est pas forcément parce que tu es un sadique furieux, mais parce que Joël a décidé de ne rien foutre, qu’il est incapable de suivre une leçon et qu’il serait plus heureux si on lui permettait d’aller garder les oies ». Et le malheur, selon les éclats jubilatoires d’une Geneviève Dormann plus impliquée dans son temps qu’il n’y paraît au premier abord, c’est qu’aujourd’hui, les choses étant ce qu’elles sont, l’élève inadapté à un système imbécile de collège unique ne s’appelle même plus Joël, mais Kevin ou Aziz et qu’il ne dispose même pas d’espaces verts pour garder des moutons à La Courneuve.

    Ce qui l’indigne au vrai, et là le ton se fait plus grave, c’est « l’aggravation de l’inculture, du côté des parents et l’abandon de leur mission du côté des enseignants, la vulgarité des médias, la soumission totale au marché d’éditeurs acceptant au nom du chiffre des ventes le massacre de la langue française par leurs auteurs ». Ce sera le sujet du prochain livre qu’elle est en train d’écrire. Un pamphlet.

    Politique magazine

  • HISTOIRE • Michel de Jaeghere : « Le déclin de Rome, un avertissement » Par Raphaël de Gislain

     

    Directeur du Figaro Hors-Série et du Figaro Histoire, Michel De Jaeghere nous livre avec Les derniers jours – la fin de l’empire romain d’occident une analyse éblouissante des causes qui entraînèrent la chute d’une civilisation qui se croyait, comme la nôtre, immortelle.

    Peut-on dater précisément l’effondrement de la civilisation romaine ?

    Les ruptures dans l’histoire ne sont jamais absolues. Pour marquer la fin de l’empire romain, on retient traditionnellement la date de 476, celle de la déposition du dernier empereur d’Occident. Pour autant, la civilisation gréco-romaine ne s’est pas effondrée du jour au lendemain. L’empire était en crise depuis le début du Ve siècle, et la romanité s’est perpétuée au vie, pour servir de matrice aux renaissances qui ponctueront le Moyen Âge. Il y aura encore pendant des décennies un sénat et des consuls à Rome, et l’aristocratie maintiendra longtemps les usages de la vie romaine en Italie, dans le sud de la Gaule ou en Espagne.

    Contrairement à l’historiographie dominante, je me suis pourtant convaincu que 476 constituait une véritable rupture. La disparition de l’état romain n’a pas été sans conséquence. Elle a débouché sur un effondrement de la civilisation romaine. L’empire subsiste certes comme une prestigieuse fiction. Il y a toujours un empereur à Constantinople, et les références culturelles des rois barbares, comme Clovis, restent romaines. Beaucoup d’historiens en concluent aujourd’hui que la chute de l’état romain fut un détail sans importance puisque la romanité s’était maintenue sous une nouvelle forme. Je crois montrer à l’inverse que l’effondrement du pouvoir central a eu des conséquences catastrophiques du fait de l’interruption des échanges de longue distance, qui avaient été le vecteur de la prospérité romaine, de l’étiolement de la vie civique et de l’évergétisme (mécénat politique), qui avaient été au cœur de la civilisation antique – c’est par la carrière des armes qu’on s’élève désormais dans l’échelle sociale, non plus par la munificence dont on fait preuve à l’égard de ses concitoyens –, enfin de la disparition de la culture littéraire, qui réservera peu à peu l’usage de l’écriture aux clercs. à la fin du vie siècle, les grands seigneurs mérovingiens seront incapables de signer de leur nom, quand leurs homologues gallo-romains écrivaient, cent ans plus tôt, des vers précieux. Il s’était bien passé quelque chose entre temps.

    L’assimilation des peuples étrangers, l’un des fondements de la civilisation romaine, cesse soudain… Pourquoi ?

    Le ressort de la grandeur de Rome, comme l’a souligné Montesquieu, a été d’avoir su associer les vaincus à son destin. L’empire romain était depuis toujours un empire multiethnique et multiculturel, mais il avait fait l’objet d’une prudente et progressive politique de romanisation. La barbarie était aux yeux des Romains un état transitoire, dont il importait de faire sortir les peuples conquis en les faisant entrer dans la vie civique à quoi s’identifiait pour eux la civilisation. Après avoir humilié l’orgueil de leurs ennemis sur le terrain, leur avoir fait sentir leur domination en leur imposant de lourds tributs, ils favorisèrent, là où il n’existait pas, la mise en place d’un système d’administration municipale faisant prévaloir la discussion rationnelle sur la loi du plus fort. En même temps, ils encourageaient la diffusion de la culture littéraire par l’apprentissage du latin, et la diffusion de leurs mœurs par la construction de villes reprenant, avec leurs amphithéâtres, leurs aqueducs, leurs thermes, les canons de l’architecture romaine. Or, à la fin du IVe siècle, à la suite de la défaite d’Andrinople, marquée par la destruction d’une armée et la mort de l’empereur Valens sur le champ de bataille, Théodose est obligé de négocier une paix de compromis : il accueille les Goths dans l’empire sans les avoir soumis ; ils sont installés sur le sol romain dans le respect de leurs structures tribales. L’empereur espère faire d’eux des agriculteurs en même temps qu’une réserve de soldats, car l’armée comme la terre manquent de bras. On pense ainsi avoir trouvé une solution au changement de paradigme militaire : le passage de l’empire d’une guerre de conquête à une guerre défensive, qui mobilise des effectifs considérables, compte tenu de la longueur immense des frontières.

    Et cette solution de court terme s’est retournée contre Rome…

    En effet, les autorités romaines ont, sans s’en rendre compte, renié par là l’essence même de la romanité. Elles ont dans le même temps renoncé à leur rôle civilisateur et confié la guerre à des bandes étrangères. L’exemple n’en sera pas moins suivi tout au long du Ve siècle, débouchant sur la multiplication des enclaves étrangères, qui se considèreront peu à peu comme des principautés indépendantes. Les empereurs ont été condamnés à cet expédient par la faiblesse de la démographie romaine, le manque de ressources fiscales dans des provinces ravagées par les invasions, et par le peu d’appétence des populations de l’empire pour la carrière militaire. L’engagement dans les légions donnait traditionnellement accès à la citoyenneté romaine, mais, depuis l’édit de Caracalla (212), ce n’était plus un privilège puisque celle-ci avait été donnée à tous les habitants de l’empire. On manquait donc de candidats. La guerre défensive n’est pas très attirante, puisqu’elle vous condamne à partir loin de chez vous sans perspective d’amasser du butin. Les invasions qui se sont multipliées au ve siècle ont terrorisé les populations, renforcé leur sentiment d’appartenance à une romanitas opposée au barbaricum. Mais elles ne les ont pas conduites à s’engager en masse dans les légions. C’est peut-être là une leçon essentielle de l’histoire : les empires multinationaux sont très difficiles à défendre, car ils ne suscitent pas d’élan patriotique. Agrégat de peuples, ils ne sont pas une dilatation de la Cité. L’attachement que les populations leur portent est lié au fait que l’empire leur apporte paix et prospérité. Il ne crée pas le lien charnel qui justifie qu’on soit prêt à sacrifier sa vie, comme on le fait pour la défense de la terre de ses pères…

    Vous terminez par un chapitre en forme d’avertissement pour le lecteur. Que devons-nous voir que nous ne pourrions comprendre sans l’histoire de Rome ?

    Notre monde est ivre de sa prospérité, ivre de sa technologie qui lui procure une impression de toute puissance. Mon livre montre qu’il y a eu avant nous une civilisation qui était elle aussi extrêmement brillante et se croyait éternelle. Elle s’est effondrée sous le double jeu de l’immigration et des invasions, préludes à l’émergence de communautarismes qui la condamnèrent à la dislocation. Les barbares connaissaient suffisamment Rome pour avoir envie de profiter de ses richesses. On renonça à les coloniser car cela paraissait trop difficile et trop coûteux, sans penser que livrés à l’anarchie au-delà des frontières, ils seraient irrésistiblement attirés par les bienfaits de la civilisation. On les laissa s’installer sur le sol romain sans les avoir subjugués par la force, ni leur imposer le processus d’assimilation qui avait assuré, jusqu’alors, la romanisation des vaincus. Chacun est libre d’en tirer les conclusions qu’il veut pour notre temps. 

    Dernier livre paru : Les derniers jours : La fin de l’empire romain d’Occident, les Belles lettres, 658 p., 26,90 euros.

     

    Politique magazine

  • HUMOUR & SOCIETE • Quand Bouvard dégaine... Mortel !

     

    sans-titre.pngC'est la désolante saga d'un fromage d'abord appelé Hollande et fabriqué avec la crème des grandes écoles puis rebaptisé Président avant de se liquéfier peu à peu, en dépit de sa graisse personnelle, jusqu'à s'identifier au yaourt à 0%. 

    Le refus de prendre ses distances avec la crèmerie sous prétexte qu'un bail, récusé aujourd'hui par presque tous les signataires, lui assure encore deux ans et demi de pas-de porte, semble avoir fait définitivement tourner le bon lait de la tendresse électorale. 

    L'amour pour ma patrie étant plus fort que l'amour-propre, j'en arrive à regretter d'avoir, dès le début de l'année de disgrâce 2012 et en basculant déjà dans l'opposition, tout prévu des malheurs qui allaient fondre sur nous. 

    A savoir l'incompétence gouvernementale d'un cacique de province propulsé directement de la direction du département le plus endetté du pays à la tête de la cinquième puissance mondiale. Une incapacité à rallumer les fours de la croissance, beaucoup plus angoissante que celle d'un réparateur de chaudière connaissant mal son métier. 

    L'entêtement idéologique, le défaut de pragmatisme et le manque de charisme ont abouti à ce que, élu voilà trente mois avec 52% des voix, Hollande ne disposerait même pas aujourd'hui d'une majorité au conseil municipal de Tulle. 

    Certains remarqueront qu'on ne doit pas plus apprendre l'arithmétique que l'orthographe à l'ENA. D'autres dresseront la liste des bons sentiments tombés en quenouille, des promesses non tenues parce qu'intenables et des formules pompeuses vidées de leur sens par les réalités. Emplois d'avenir devenus jobs sans lendemain. Soi-disant pactes impliquant l'accord de tous mais rejetés la semaine suivant leur annonce. Suppression des impôts mais pour ceux qui n'auraient jamais dû en payer. 

    Le pouvoir devient une impasse lorsque le peuple descend dans la rue. La mosaïque formée par les déçus, mécontents, protestataires qui recouvre toutes les régions, toutes les générations, toutes les professions.

    Les policiers se suicident. Les paysans sont désespérés.

    Les médecins ferment leurs cabinets. Les avocats retirent leur robe.

    Les huissiers sont tout saisis.

    Pour la première fois, les enseignants, les parents et les enfants éprouvent le même ras-le bol.

    Les mensonges d'Etat s'érigent en système de communication.

    Le remplacement des 16 « Moi Président », qui ont fait, paraît-il, la victoire contre le seul "sans-dents » qui consomme la défaite. 

    Les braves gens ne comprennent pas qu'on puisse terminer un quinquennat alors qu'ils n'ont pas de quoi finir le mois. 

    521358.jpgUn endettement galopant dont on n'ose même plus préciser le montant. Un chef des armées faisant tomber nos soldats un à un dans des pays improbables, s'immisçant dans des luttes tribales et des guerres de religion au nom d'un passé révolu. 

    Un va-t-en-guerre menaçant de ses canons un tyran syrien mais ne réussissant à faire fuir que vers Bruxelles ou vers Londres les riches de son propre pays. Sans oublier le summum de l'irresponsabilité : la fausse nouvelle de la libération - jamais intervenue à la suite de tractations jamais amorcées - des 250 jeunes filles nigérianes mariées de force à leurs ravisseurs. 

    Et que dire l'image véhiculée par des médias moins friands de séductions que de ridicules ? Un personnage mal fagoté, affublé par son tailleur, déguisé par son chemisier, abandonné par ses amis, décrié par ses femmes, mal entouré, mal conseillé, mal dans une peau tavelée par les coups reçus de toutes parts. 

    Une vie privée vaudevillesque jalonnée par l'octroi d'un ministère plutôt que d'un pacs à la mère de ses quatre enfants, poursuivie par la répudiation publique en dix-huit mots d'une femme aimée pendant sept ans et achevée par l'édition d'un livre de secrets d'alcôve griffonnés au saut du lit. 

    Pour l'heure, les appartements, désormais moins privés, de l'Elysée verraient débarquer chaque soir et repartir chaque matin, une comédienne dont il faudrait vérifier que les horaires tardifs et la régularité des prestations n'enfreignent pas la législation du travail de nuit. 

    Non seulement, je n'envie pas sa place mais je le plains de s'y accrocher, car je n'ose imaginer cette marionnette pathétique ne tenant plus qu'à un fil, errant dans le triste palais-bureau déserté par les courtisans, lorsqu'une secrétaire embarrassée prétend que par suite d'une grève de la distribution affectant seulement le 55 rue du Faubourg Saint-honoré, les odieux quotidiens et les méchants magazines ne sont pas arrivés. 

    « Le pauvre homme », comme disait Orgon dans Tartuffe.

    Un père de la Nation en l'honneur duquel les enfants n'agitent plus de petits drapeaux qu'à Bamako et qui ne peut plus parcourir l'Hexagone sans se faire huer.

    A Hollande qui lui faisait remarquer, en le décorant pour six mois de cohabitation, qu'on pouvait réussir sa vie sans devenir président de la République, Valls aurait eu beau jeu de rétorquer qu'on peut tout rater en le devenant.                                                          

    Plus besoin de posséder la science des conjectures pour prévoir la catastrophe.                                                         

    Elle est déjà là. 

    PHILIPPE BOUVARD 

    Block-notes du Fig-Mag