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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Série : Le legs d’Action française ; rubrique 9 : Le catholique pro-soviétique Pierre Debray converti au royalisme, par

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

    Voici la neuvième rubrique de Gérard Leclerc sur «  Le legs de l’Action française  ». On y découvre Pierre Debray le second grand héritier catholique de Maurras, le «  blessé de Dieu  » suivant la belle expression de Franchet d’Esperey. Sa particularité… son transfert d’allégeance du Parti Communiste Français vers l’Action française. Surtout sa capacité d’adapter le maurrassisme aux spécificités de la société industrielle.

    gerard leclerc.jpgA la suite de la scission de 1970 des «  mao-maurrassiens  » il cessa sa participation à Aspects de la France pour collaborer presque quinze ans durant à Je Suis Français, le mensuel des maurrassiens provençaux.

    Marqué par son compagnonnage avec le Parti Communiste il reste l’un des stratèges majeurs de l’Action française ou il introduisit une dose certaine de léninisme sans pour autant parvenir à l’imposer.

    Ceux qui ne pourront participer à la conférence de Philippe Lallement «  Pierre Debray Stratège  » au CMRDS 2020, devront se procurer l’indispensable ouvrage aux Editions de Flore  : Une Action française au service de l’avenir de Pierre Debray avec une belle postface de Gérard Leclerc (ndlr)

    Figure étonnante que celle de Pierre Debray. C’est après un débat singulier avec Boutang qu’il arrive à l’Action française. L’an dernier, j’avais fait une conférence sur lui, qui a été reproduite dans le numéro spécial que lui a consacré la Nouvelle Revue universelle cet été. On peut s’y reporter. En deux mots, quand même, il est né en 1922 et mort en 1999  : cadet de six ans de Boutang, il est mort un an après lui. Nous fêterons son centenaire en 2022. C’est un bleu de Vendée, de tradition républicaine, élevé par un grand-père anarcho-syndicaliste  : il se réclamera toujours de cette tradition, notamment de Proudhon et, d’une certaine façon, de Georges Sorel. Dans le sillage du catholicisme de gauche, Pierre Debray se trouve entraîné après la guerre dans une collaboration avec le Parti communiste qui va aller très loin. Il fait partie des cadres de ce que l’on appelait à l’époque les structures parallèles du Parti communiste. Non seulement il collabore à la presse communisante, mais il est secrétaire de France URSS et membre du bureau du Mouvement de la paix. Il se rend en URSS et en revient en publiant un livre glorifiant Staline  : Un catholique retour de l’URSS. C’était au moment du procès Kravchenko, un Russe d’abord communiste, qui a fui l’URSS et dénoncé en Occident les crimes du stalinisme dans un ouvrage au titre célèbre  : J’ai choisi la liberté. Ce qui provoque une gigantesque polémique, les communistes étant évidemment vent debout contre lui. Cela donne un procès retentissant où tous les ténors du Parti communiste viennent témoigner – et Pierre Debray avec eux – pour soutenir Staline contre Kravchenko. Vous le voyez, les choses sont quand même allées très loin !

    En même temps – ce qui va se passer là est quand même assez stupéfiant –, Pierre Boutang et Pierre Debray entament un dialogue qui va aboutir à la conversion totale de Debray à Maurras et à l’Action française. Il y entre en 1954, peu de temps avant que Boutang ne quitte la maison pour fonder La Nation française. Alors le vieux Maurice Pujo, à trois ans de sa mort, comprend que l’Action française ne pouvait pas se passer d’un intellectuel de haut niveau. Il impose donc la nomination de ce nouveau converti dans le rôle de successeur intellectuel de Boutang.

    Pour l’Action française, c’est une sorte de prise de guerre. Debray est une personnalité intellectuelle de premier ordre, il est déjà très connu. Il permet au mouvement d’élargir son cercle, son milieu social et intellectuel, et de faire entrer en son sein un personnage qui défie les normes courantes. Il va apporter beaucoup au mouvement et au journal, notamment la perspicacité de son regard sur l’évolution de la société industrielle. A la différence d’un Boutang, très centré, je l’ai dit, sur sa dimension philosophique, Debray, historien et sociologue, va se vouer, avec un grand sens pédagogique, à appliquer aux réalités nouvelles la méthode de l’empirisme organisateur, qui répond directement au matérialisme dialectique avec lequel il a frayé pendant plusieurs années.

    Gérard Leclerc ( à suivre)

    Chaque jour, retrouvez les rubriques de l’été militant 2020, sur le site de l’Action française.

    Il vous suffit de cliquer sur le lien souligné. Ils sont proposés dans l’ordre de leur publication.

    Par Christian Franchet d’Esperey

    1 – Est-il opportun de s’accrocher à un homme aussi décrié ?

    2 – Les positions les plus contestées de Maurras ne doivent plus faire écran à ses découvertes majeures

    3 – maurrassisme intra-muros et maurrassisme hors les murs

    4 – Une demarche d’aggiornamento cest-a-dire de mise au jour

    Par Philippe Lallement

    Le maurrassisme est-il devenu un simple objet d etude historique

    Par Gérard Leclerc

    1. Le legs d’Action française
    2. Maurras humaniste et poete
    3. L homme de la cite le republicain
    4. Un mouvement dote dune singuliere force d attraction
    5. Crise de 1926 un nouveau Port-royal
    6. Traces de guerre civile les quatre etats confederes – l antisemitisme
    7. Boutang et Debray renouent avec la seduction intellectuelle du maurrassisme
  • Action Française • Pierre Debray à Montmajour : « Pour une monarchie sans nostalgie et sans folklore ... flèche du progr

    Provence : Rassemblement Royaliste de Montmajour [1969 - 1970 - 1971]

     

    soleil.jpgAu Camp Maxime Real Del Sarte de cette année (Camp de formation pour étudiants, lycéens et jeunes travailleurs, du 19 au 26 août 2018), Gérard Leclerc doit parler des leçons de Pierre Debray.

     

    Pierre Debray from U.R.P. on Vimeo

     

    L'un des intérêts de Lafautearousseau ce sont ses documents d'archive qui sont à la disposition de tous : de ses lecteurs, de la jeunesse militante qui étudie et réfléchit, des universitaires et des chercheurs, nombreux à venir y puiser. Ces archives ne sont pas réunies ici par hasard. Elles procèdent du militantisme de l'équipe qui, aujourd'hui, propose ce quotidien.

    504066561.jpgIl y a peu, à notre connaissance, d'enregistrements audio ou vidéo de Pierre Debray. En voici un qui est un discours au Rassemblement Royaliste de Montmajour. Debray y exprime des idées essentielles. Toujours actuelles.

    Trois rassemblements royalistes ont été organisés à l'abbaye de Montmajour, près d'Arles : en 1969 - 1970 et 1971. Cet enregistrement date de l'une de ces années-là.     

    Pendant ces 6'47", il faut parfois tendre l'oreille. On est en plein air... Mais le propos en vaut la peine !  

    Voir plus loin

    Camp Maxime Real del Sarte Université d'été 2018

  • Grandes ”Une” de L'Action française : le premier article du premier numéro...

    Voici donc le premier numéro de L'Action française quotidienne, en date du samedi 21 mars 1908, jour du Printemps. Le dernier sera celui du jeudi 24 août 1944, que nous verrons prochainement : la série des quotidiens s'étale donc sur une période de trente sept années, pour 13.000 numéros...

    Dans ce premier de la longue série, l'intégralité des deux colonnes de gauche est consacrée non pas à un article proprement dit, mais plutôt à une sorte de "manifeste", signé collectivement par douze personnes, et intitulé "Le nationalisme intégral".

    Après avoir donné le texte intégral de ce Manifeste, nous évoquerons ici quelques aspects de la vie quotidienne du journal, et au journal, avec une série de photos tirées de notre Album Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet (321 photos)...

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

     

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    Le texte du Manifeste "Le nationalisme intégral"

     

    Obscurément, mais patiemment, avec la persévérance de la passion, voilà bien des années que l'Action française travaille : elle n'a jamais cessé de redire qu'elle s'adresse au Peuple français tout entier.

    Elle l'a dit dans sa Revue. Elle l'a enseigné dans son Institut. Elle l'a crié dans ses réunions et sur ses affiches. En tête du journal destiné à propager quotidiennement sa pensée, l'Action française a le devoir de répéter qu'elle n'a jamais fait appel à un parti. Vous sentez-vous Français ? Traitons des affaires de France au point de vue des seuls intérêts du pays. Voilà le seul langage que nous ayons tenu. Ce sera notre langage de tous les jours. Il ne s'agit pas de mettre en avant nos préférences personnelles, nos goûts ou nos dégoûts, nos penchants ou nos volontés. Nous prenons ce qu'il y a de commun entre nous — la patrie, la race historique — et nous demandons au lecteur de se placer au même point de vue fraternel.

    Ni les rangs sociaux, ni la nuance politique ne nous importent. La vérité se doit d'avancer dans tous les milieux. Nous savons qu'il y a partout du patriotisme et que la raison peut se faire entendre partout. Quelles que soient les différences des mœurs ou des idées, il existe des principes supérieurs et des communautés de sentiment plus profondes : là disparaît l'idée de la lutte des classes ou de la lutte des partis. Toutes nos conclusions politiques dérivent de ce principe fondamental : il faut que notre France vive, et de cette question posée non point par nous mais par les circonstances : comment la préserver de toutes ces forces de mort ?

    Assurément, comme nos camarades de la presse nationaliste et conser­vatrice, nous mènerons de notre mieux la guerre à l'anarchie. Si tout patriote français nous est ami, si toute idée sérieuse nous paraît digne d'examen et de discussion, nous ne ferons aucun quartier aux idées, aux hommes, aux partis qui conspirent contre l'intérêt du pays. Vive l'unité nationale ! Périssent donc tous les éléments diviseurs ! Nous n'épargnerons ni cette anarchie parlementaire qui annule le pouvoir en le divisant, ni l'anarchie économique dont l'ouvrier français est la plus cruelle victime, ni l'anarchie bourgeoise qui se dit libérale et qui cause plus de malheurs que les bombes des libertaires.

    Nous combattrons, comme nous le fîmes toujours, cette anarchie cosmopolite qui remet à des étrangers de naissance ou de cœur le gouvernement de la France, l'anarchie universitaire qui confie l'éducation des jeunes français à des maîtres barbares, les uns juifs, d'autres protestants, lesquels, avant d'enseigner parmi nous, devraient eux-mêmes se polir au contact de la civilisation, de l'esprit et du goût de la France. Nous montrerons dans la clarté qui suffit à leur faire honte, les plaies d'anarchie domestique, tuant l'autorité des pères ou l'union des époux, et, la pire de toutes, l'anarchie religieuse acharnée à dissoudre l'organisation catholique ou tentant de refaire contre l'Église une unité morale en la fondant sur des Nuées.

    Allons au fond du vrai : parce que, au fond, ce qui nous divise le plus est le régime républicain et parce que cet élément diviseur par excellence est aussi celui qui organise, qui règle et qui éternise l'exploitation du pays qu'il a divisé, l'Action française appelle tous les bons citoyens contre la République.

    Mais, dit-on, quelques-uns croient encore à la République. — Possible : ils se font rares. Ces derniers croyants perdront vite leur foi dès qu'ils nous auront accordé quelques minutes de l'attention et de la réflexion qu'un électeur doit accorder à la chose publique. Sans y passer huit heures par jour, comme Louis XIV, tout Français intelligent comprendra bien que ce qu'il y a de mieux à faire est de donner sa démission de souverain et de se décharger des besognes d'État sur quelqu'un de plus apte et de plus compétent. L'évidence lui fera dire, comme à l'un des plus grands amis de l'Action française : « quand je songe que j'ai été républicain, je me battrais. »

    Ce regret si noble est d'un ancien radical qui lutta contre le second Empire et la politique du maréchal (1). Et nous pourrons citer des regrets du même ordre émanant d'anciens libéraux, ou d'anciens collectivistes, ou d'anciens démocrates plébiscitaires. Ne les appelez pas convertis de l'Action française : ils sont des convertis du bon sens français. Nos vérités politiques ne sont tirées d'aucun fonds d'imagination qui nous soit personnel. Elles vivent dans l'âme de nos auditeurs et de nos lecteurs. La seule chose dont on puisse se prévaloir ici, c'est d'avoir obligé le lecteur patriote à découvrir au fond de ses propres pensées et de ses propres sentiments élevés au maximum de la conscience lucide… — Quoi donc ? — La nécessité d'un recours au Roi.

    Qui veut bien quelque chose en veut la condition. La condition de ce qu'on veut quand on réclame le respect de la religion, ou la paix sociale, ou la restitution de la France aux Français, cette condition préalable, c'est le Roi. Pas de Roi, pas de puissance nationale, pas de garantie pour l'indépendance de la nation. Pas de Roi, pas d'anti-maçonnisme efficace, pas de résistance à l'étranger de l'intérieur, pas de réformes bien conduites ni sérieusement appliquées.

    C'est en cela précisément que réside le nationalisme intégral. Il met en ordre les problèmes français, il permet de les comprendre, et ce qu'ils peuvent offrir de contradictoire sans lui s'accorde en lui parfaitement ; par exemple, un Pouvoir central très fort et des Villes, des Provinces, des Corporations entièrement libres, au lieu de se détruire comme en République, se prêtent un appui réciproque et se consolident par l'opération de la monarchie.

    C'est un fait ; nous le ferons voir. Mais c'est un autre fait que beaucoup de gens en sont frappés. C'est un troisième fait que, en tout temps, nos Princes, du fond de leur exil, ont senti cet accord et l'ont inscrit dans leur programme, qui n'a pas été fait pour les besoins de nos polémiques de 1908. Nos querelles du mois courant seraient réglées par l'application d'un principe posé, posé voici dix, vingt ou quarante ans, dans une lettre du comte de Chambord, du comte de Paris ou de Monseigneur le duc d'Orléans.

    Les Français à qui cette évidence deviendra claire feront honneur à la vivacité d'esprit de leur race. Ensemble, diront-ils, nous avons fait une sottise noire en nous séparant de nos Rois : puisque rien de sérieux ne saurait se faire sans eux, le plus simple est de nous dépêcher de les rappeler, et avec eux, de nous remettre le plus tôt possible au travail.

    À ce langage de bon sens, on n'objecte que la prudence des timides, ceux qui tremblent que la monarchie ne signifie « pour le public » le gouvernement des nobles et des curés (simple sottise de primaires), ou ceux qui (moins ignorants et plus imprudents) savent combien ce préjugé est faux, mais qui en craignent la puissance. Nous ne craignons, pour notre part, aucune puissance d'erreur. Notre devoir est de les réduire l'une après l'autre en leur opposant l'évidence. Mais une évidence militera, dès l'abord, en notre faveur : c'est le recrutement du personnel de l'Action française.

    Ceux que le nationalisme intégral rallia nous sont venus de toutes les classes et de tous les mondes. Ces hommes qui, depuis des années, travaillent, sans un désaccord, à la même œuvre de reconstitution nationale, sont le produits d'éducations et de milieux aussi différents que les Jésuites et la Sorbonne, le barreau et l'armée, l'Union pour l'Action morale et la Gazette de France. On pourrait dire qu'ils ne s'accordent sur rien, hors de la politique, et que, en politique, ils s'accordent sur tout. Car non seulement leur politique économique ou militaire, mais leur politique morale, leur politique religieuse est une. On a remarqué, dans leurs rangs, des hommes étrangers à la foi du catholicisme. On n'en signale pas un seul qui n'ait mille fois déclaré que la politique religieuse de notre France est nécessairement catholique et que le catholicisme français ne peut être soumis à un régime d'égalité banale, mais y doit être hautement et respectueusement privilégié. De sorte que l'accord intellectuel et moral déterminé par le nationalisme intégral de l'Action française peut être envisagé tout à la fois comme le dernier mot de la tolérance et comme le triomphe du Syllabus.

    Et ces deux aspects ne sont pas contradictoires. Nous apportons à la France la Monarchie. La Monarchie est la condition de la paix publique. La Monarchie est la condition de toute renaissance de la tradition et de l'unité dans notre pays. C'est pour l'amour de cette unité, de cet ordre, que commence aujourd'hui notre guerre quotidienne au principe de la division et du mal, au principe du trouble et du déchirement, au principe républicain.

    À bas la République ! et, pour que vive la France, vive le Roi !

    Henri Vaugeois,
    Léon Daudet,
    Charles Maurras,
    Léon de Montesquiou,
    Lucien Moreau,
    Jacques Bainville,
    Louis Dimier,
    Bernard de Vesins,
    Robert de Boisfleury,
    Paul Robain,
    Frédéric Delebecque,
    Maurice Pujo.

    (1) Patrice de Mac Mahon. 

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    Quelques photos de notre Album Daudet pour illustrer les premiers moments de l'aventure...

     

    1. Samedi 21 mars 1908 : premier numéro du journal

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    De "Vers le Roi", pages 37/38 (premières lignes du Chapitre II) :

    "Le 21 mars 1908 parut le premier numéro de l'Action française quotidienne, organe du nationalisme intégral, portant, comme devise, la fière parole de Monseigneur le duc d'Orléans : "Tout ce qui est national est nôtre".
    Nos bureaux étaient donc Chaussée d'Antin. Notre imprimerie se trouvait 19, rue du Croissant, dans la rue Montmartre.
    La déclaration, qui ouvrait le journal, était signée des douze noms suivants : Henri Vaugeois, Léon Daudet, Charles Maurras, Léon de Montesquiou, Lucien Moreau, Jacques Bainville, Louis Dimier, Bernard de Vesins, Robert de Boisfleury, Paul Robain, Frédéric Delebecque, Maurice Pujo.
    Nous avions campé la "Dernière Heure" au milieu de la première page, ce qui, par la suite, parut moins intéressant quant à l'aspect extérieur, ou "oeil", de notre feuille, que nous ne l'avions espéré.
    Je signais du pseudonyme de "Rivarol" des échos, censés divertissants, mêlés de prose et de vers.
    Criton-Maurras inaugurait une Revue de la Presse, avec exposé et discussion des confrères, qui a été souvent reprise ailleurs et imitée depuis, jamais égalée.
    Nous annoncions, pompeusement, deux feuilletons, l'un, "Marianne", de Marivaux, recommandé par Jules Lemaître, lequel excita peu d'intérêt, comme trop long et digressif, l'autre, "Mes Pontons", de Louis Garneroy, qui plut davantage.
    Il y avait aussi une déclaration de Jules Lemaître, adhérant à la monarchie, et qui scandalisa pas mal de "républicains" ou prétendus tels, dont Judet, directeur de "L'Eclair", considéré alors comme un patriote éprouvé, reconnu depuis comme une variante de Judas..."



    Illustration : "cela ne durera pas six mois...", disaient certains. Malgré la résistance acharnée du Système - et l'infinité de ses "coups bas.." - qui finit tout de même par "avoir sa peau" en 44; malgré l'hécatombe de 14; malgré les injustes sanctions vaticanes; malgré les brouilles et les départs inhérents à toute formation politique... l'extraordinaire aventure de l'Action française dura presque 36 ans; et 13.000 numéros : c'est le 24 août 44 que parut, en plein climat de Terreur dûe à la sinistre "Epuration", le 13.000ème et dernier numéro.
    Mais les choses qui devaient être dites avaient été dites; les démonstrations qui devaient être faites avaient été faites; les preuves qui devaient être apportées avaient été apportées : "Les bâtisseurs sont morts, mais le Temple est bâti..."

     

    2. Maurras à l'imprimerie...

    Dans son "Maurras et notre temps", Henri Massis dit, à un moment, de Bainville et de Daudet, qu'ils "étaient de vie régulière".
    C'est-à-dire que, leur après-midi de travail terminé, ils rentraient, tout simplement, chez eux, en famille...
    Rien de tel pour Maurras, célibataire : son rythme de travail était radicalement différent, et s'apparentait d'avantage à celui d'un "oiseau de nuit", comme le montre Daudet, dans cette fin du chapitre VI de son "Vers le Roi", pages 201/202/203 :

    "...Maurras en use aussi, à sa façon (de la répétition, ndlr), qui est de varier les sujets, au cours d'un même article, et de servir chaque matin, en plusieurs paragraphes, un menu politique presque complet...
    Maurras travaillant toute la nuit et passant presque toute la nuit à l'imprimerie (ce qui est phénoménal et unique dans les annales de la presse !), l'Action française est le seul journal dont les nouvelles soient contrôlées.
    Chez la plupart de nos confrères, ces nouvelles, transmises par les agences, sont insérées en vrac, par le secrétaire de rédaction, sous la rubrique "Dernière heure", et c'est au lecteur à se débrouiller dans leur énoncé blafard, absurde, contradictoire ou confus.
    Rien de tel chez nous : l'oeil de Maurras, servi par une mémoire effarante, a vite fait de relever l'erreur de fait et de la corriger, l'interprétation tendancieurse et de la barrer.
    On n'imagine pas l'utilité de cette surveillance, surtout dans les moments graves ou critiques.
    L'Action française n'est pas seulement un quotidien. Elle est aussi une ligue et un organisme d'action. Elle a des ramifications innombrables dans tous les milieux et dans toutes les provinces. D'où la nécessité, pour elle, d'insérer les communiqués de ses amis et les comptes rendus de

  • Maurras, Charles (1868/1952)... parti depuis 70 ans, et toujours présent !

    Témoignage d'estime et d'affection réciproques d'un martégal royaliste, "blanc du midi" à un autre martégal royaliste et "blanc du midi"...

    Copie d'un portrait de Maurras, réalisé à la plume et à l'encre de Chine, sur un papier velin, présenté à Maurras - qui le lui a dédicacé - par le jeune Camelot du Roi Pierre Davin, fils du Camelot Émile Davin, l'un des neuf fondateurs de la section d'Action française de Martigues (la section de Charles Maurras...), dans les années 1910...

    Né le 23 janvier 1906, Pierre Davin a alors 21 ans. Apprenant que Maurras va venir passer quelques jours chez lui, à Martigues, dans sa Bastide du Chemin de Paradis, il part aussitôt chez lui, pour lui présenter ce portrait. Maurras le reçoit fort aimablement, connaissant bien son père, "voisin de trois cent mètres", d'une famille établie depuis plusieurs générations sur "l'Île", le quartier central de Martigues, le quartier natal de Maurras; de la fenêtre de la maison familiale, au premier étage, où est né mon père, on a une vue imprenable sur la bastide du Chemin de Paradis, à Ferrières, le quartier de Maurras.

    Leur discussion porta (entre autres...) sur les origines grecques des villes de Marseille et Martigues (ce qui explique la dédicace) et elle a duré "une bonne partie de l'après-midi", me disait mon père, à chaque fois que nous en parlions...

    MAURRAS PAPA 1.png

    D'abord "carrossier" (mais, d'avant les véhicules automobiles !) mon grand-père Émile devint pêcheur, et fut membre de la Prudhommie des Pêcheurs de Martigues, et l'était toujours dans les années terribles de l'épuration, sinistre re-Terreur, en 45; lorsque le président de cette Prudhommie, Dimille, écrivit la juste, belle et surtout très courageuse lettre en défense de Maurras, lue lors de son inique procès :

    Communauté des Patrons-Pêcheurs de Martigues.

    Martigues, le 16 Octobre 1944.

    Nous, Conseil des Prud'hommes pêcheurs des quartiers maritimes de Martigues, représentant 700 pêcheurs, attestons que notre concitoyen Charles Maurras a, depuis toujours et jusqu'à son incarcération, faisant abstraction de toute opinion politique, fait entendre sa grande voix pour la défense des intérêts de notre corporation.
    Par la presse, il a attaqué les trusts et les autres grands profiteurs, ainsi que certaines administrations qui voulaient nous brimer.

    Pour le Conseil des Prud'hommes, le Président Dimille. 

     27 janvier,viollet le duc,saint denis,sainte chapelle,saint sernin,carcassonne,vezelay,notre-dame de paris,lassus,victor hugo,chateaubriand,louis philippe,merimee

    Face au théâtre, la Prudhommie des Pêcheurs de Martigues

     

    François Davin

  • Grandes ”Une” de L'Action française : 15 Avril 1912, le naufrage du Titanic...

     

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

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    Le Titanic coule le dimanche 14 avril, à 23h40. Les toutes premières nouvelles ne sont donc connues en Europe que le lundi 15, dans la stupéfaction générale. L'Action française ne parle pas de l'évènement ce lundi, et publie, le mardi 16, en page deux, un court communiqué, qui rend bien compte de la lenteur de transmission des nouvelles, puisque ce communiqué, écrit à partir des informations de l'Agence Havas, reprises par le journal, précise "tous les passagers du Titanic sont sauvés" (sic !)

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    Le journal "corrige le tir" dès le lendemain, mercredi 17, en publiant, en première page, en bas des deux colonnes de droite le communiqué suivant, bien plus alarmiste et proche de la réalité; ce communiqué s'achève par vingt-quatre lignes en page deux, tout en haut de la première colonne; on y lit :

    "...Pour expliquer ces nouvelles contradictoires reçues coup sur coup, on suppose que le commandant du Titanic ne croyait pas à l'imminence de la catastrophe, comme tendrait à le prouver le télégramme suivant expédié par M. Philip, l'opérateur de la télégraphie sans fil du littoral, à ses parents : "Avançons lentement vers Halifax. Navire pratiquement insubmersible. Ne vous inquiétez pas.". Ce télégramme avait été envoyé à minuit, et le Titanic sombrait deux heures après." (fin de "l'article").

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    C'est donc le 18, quatre jours après la catastrophe, que L'Action française consacra une bonne part de sa "Une" à l'évènement.

    Voici la "Une" de L'Action française du Jeudi 18 Avril 1912 :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k757609t/f1.item.zoom

    On y trouve évidemment Maurras et Daudet, et aussi Maurice Pujo. Bainville y est, bien entendu, mais pas sous son nom : comme pour la mort de Mistral, son article, en première page, est signé "Léonce Beaujeu". Pourquoi, et d'où vient ce pseudonyme ? Nous l'ignorons...

    • Maurras occupe les deux premières colonnes de la "Une", avec un long article intitulé "Nouveautés électorales", qui pourrait aujourd'hui encore servir utilement dans un Cercle d'études et de formation, sur les "joyeusetés" et la malfaisance intrinsèque du Système, avec tous les tripatouillages qu'il permet...

    • Daudet, lui, écrit déjà sur la catastrophe du Titanic : un article assez court, en bas de la deuxième colonne et en haut de la troisième, intitulé "Les enfants d'Archimède", dans lequel il rend hommage au courage de ceux qui ont péri en restant à leur poste :

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    • Maurice Pujo, lui, avec "Notre Triduum", dans la demi colonne quatre, partie inférieure, parle des trois réunions qui seront organisées "les 19, 23 et 26 avril, sous la présidence de Charles Maurras, de notre éminent maître et ami Jules Lemaître, et de Bernard de Vesins..." avec, aussi De Roux, Vesins, Daudet, Lasserre, Vaugeois, Valois...

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    • Et Bainville, là-dedans ? Il est là, et bien là, à sa place habituelle (la ou les deux colonnes de droite) et il propose un article pertinent, intitulé "Le naufrage", dans lequel il revient sur l'incroyable naïveté des hommes, du moins de certains, et la confiance illimitée accordée - à tort ! - au "progrès", et à sa réputation d'infaillibilité...

    Juste en-dessous de son article, que l'on verra après, se trouve un gros "pavé", qui se prolonge en page deux, sur toute la colonne de gauche et en haut de la deuxième :

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    Venons-en donc maintenant, pour clôturer cette "Une" consacrée en bonne part au Titanic, à l'article de Bainville. Comme il le fera deux ans plus tard, dans ses deux articles consacrés à la mort de Mistral (voir les Grandes "Une" 1 et 2) - nous l'avons dit - Bainville écrit son court article, sobrement intitulé "Le naufrage", à la fois sous le pseudonyme de Léonce Beaujeu et aussi dans une sorte de rubrique intitulée "Au jour le jour"... :

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    Enfin, pour aller un peu plus loin sur le sujet, voici ce que nous avons placé dans notre Éphéméride du 15 avril; vous y trouvez le lien vous permettant de lire l'article de Bainville, sous une forme plus "habituelle" !... :

     

    1912 : Roger-Marie Bricoux, violoncelliste de l'Orchestre du Titanic, périt dans le naufrage         

     

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    L'orchestre continua de jouer jusqu'à la fin (Image : Titanic, de James Cameron, 1997) 

     

    Les témoignages sont unanimes : s'ils varient quelque peu sur le dernier morceau joué par l'Orchestre (pour la grande majorité des survivants, il s'agit du cantique "Plus près de toi, mon Dieu...") tous les rescapés s'accordent à dire que, jusqu'aux derniers instants, l'Orchestre des huit musiciens a joué, comme si de rien n'était. Donnant ainsi un exemple rare de courage personnel et de noblesse de coeur.

    Roger-Marie Bricoux était le violoncelliste du groupe... Il était né le 1er juin 1891 à Cosne-sur-Loire, sa famille se fixant ensuite à Monaco.

    Sur le Titanic, il était passager de seconde classe : il n'avait pas 21 ans...

    Il y avait 48 Français à bord du Titanic : ils formèrent une association, "Les Français du Titanic", et rédigèrent collectivement l'histoire du naufrage, dans un livre qui porte ce même nom...

     

    "Le Naufrage" a inspiré à Jacques Bainville un célèbre article, paru trois jours après la catastrophe, dans L'Action française du 18 avril 1912 : voir, dans notre Catégorie "Lire Jacques Bainville", l'article XI, Le Titanic ? Insubmersible ! Ou : réflexion sur la crédulité, d'hier, d'aujourd'hui, de toujours.

     

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    L'orchestre du Titanic au grand complet : de gauche à droite et de haut en bas : George Krins, Wallace Hartley, Roger Bricoux, Theodore Brailey, Percy Taylor, Wes Woodward, John Clarke et John Hume.

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    Pour lire les articles...

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  • Grandes ”Une” de L'Action française : 29 juin 1919, signature du calamiteux Traité de Versailles...

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    C'est donc la "Une" de L'Action française du lendemain, dimanche 30 juin, avec ses six colonnes habituelles, que vous voyez ici, avec les trois articles lumineux, consternés et furieux de Maurras, Daudet et Bainville :

    • "Ecce iterum... Hermann Müller !" : titre de l'article de Léon Daudet (la troisième colonne intégrale et la fin de l'article en haut des quatrième et cinquième colonne;

    • Avec son "Dans la Galerie des Glaces", Bainville occupe quasiment tout des deux colonnes de gauche;

    • "La Politique" de Maurras occupe la plus grande partie des quatrième et cinquième colonnes (sous la fin de l'article de Daudet) et s'achève en haut de la sixième colonne...

     

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

     

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    1. L'article de Bainville... :

     

    Bainville.jpg"Müller et Bell (les deux plénipotentiaires allemands, ndlr)... Derrière eux, ils avaient un vaste peuple de  soixante millions d'âmes, au nom duquel ils avaient été autorisés à venir et à signer. Eux-mêmes, par leurs chétives personnes, ils représentaient l'Allemagne épargnée dans son devenir, gardant, malgré sa défaite, la part la plus précieuse de sa victoire de 1870. Et soixante millions d'être humains qui continuent de former un grand État, un seul État, on ne les crucifie pas, même quand leurs délégués ont paru devant le tribunal des nations comme des parias...

    ...Ils savent, comme tout Allemand l'a appris en naissant, que la fondation de l'Empire, en 1871, a été la plus grande date de leur histoire. Dans toutes les villes d'Allemagne, les statues de Guillaume 1er et de Bismarck rappellent que l'unité allemande est leur legs et leur bienfait. Müller et Bell savent bien aussi que s'ils ont décidé de signer cette paix, ce n'est pas parce qu'ils la trouvent juste, parce qu'ils se promettent de l'exécuter sincèrement, en gage de repentir. C'est parce que, si la signature avait été refusée, les armées alliées entraient en Allemagne et qu'alors tout craquait. L'Empire allemand sort la vie sauve du grand apparat justicier de Versailles... L'Allemagne vaincue a retrempé son unité à sa source symbolique..." (cette phrase est la manchette du journal, en haut à droite de la "Une", ndlr)

    L'unité allemande, que les erreurs de la France ont faite autrefois, l'erreur des Alliés la cimente. Ils le regretteront un jour..."

    On ne saurait être plus lumineux, plus clairvoyant. Ces regrets ? Ils s'appellent "Hitler", "le nazisme", "la Seconde Guerre mondiale" et toutes les horreurs qu'elle a engendrées...... Honte à la République, qui a permis cela, qui a fait cela. Mais nous, royalistes d'Action française, pouvons être fiers d'avoir mené le bon combat et d'avoir eu des maîtres et meneurs pareils !...

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    2. L'article de Léon Daudet... :

     

    DAUDET.jpgLéon Daudet revient longuement sur Müller et Bell, lui aussi, mais il étrille surtout Viviani, que les lecteurs de lafautearousseau connaissent bien : c'est lui qui a prononcé le discours furieux de 1906, dans lequel il disait haut et fort que la République était engagée, avec le catholicisme, dans une guerre d'extermination...

    Daudet rappelle les accointances de ce sinistre Viviani avec Le Bonnet rouge de Malvy, Almereyda et Caillaux, les traîtres de l'intérieur...

     

     

    Dans notre Album Maîtres et témoins (III) Léon Daudet (321 photos), voir les deux photos :

    Caillaux, Malvy, Vigo/Almereyda, "Le Bonnet rouge"

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    et

    Un feuilleton pour dénoncer l'espionnage allemand...

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    Voici le début de l'article de Daudet (intégralité de la colonne trois) :

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    ...et sa fin, en haut des deux colonnes quatre et cinq :

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    3. L'article de Maurras (sobrement intitulé, comme quasiment toujours, "La Politique") est divisé en quatre "paragraphes" :

     

    •1. Ni illusion ni découragement :

     MAURRAS hommage.jpg"...Il n 'y a pas d'illusion possible sur cette paix garantie par un Mûller et par un Bell, personnalités de second plan, aux lieu et places desquels il aurait dû être facile de réquisitionner des généraux allemands... Il n'y a pas non plus d'illusion à se faire sur l'état de l'Allemagne. M. Tardieu et les attachés qui l'entourent, approuvés paraît-il par quelques militaires, probablement meilleurs à la bataille qu'au conseil, estiment que l'Allemagne est finie, fichue, divisée et décomposée. Cette estimation est malheureusement sans rapport avec la réalité... Des garanties nous manquent : au lieu de les pleurer, il faut les obtenir. Des dédommagements nous ont été refusés; il ne s'agit pas de nous en plaindre indéfiniment, mais de chercher les moyens d'avoir notre dû et, en l'attendant, employer ce qui nous est accordé de la façon la plus utile, la plus pratique et aussi la plus réconfortante..."

    •  2. L'action militaire et civile :

    "...Nos chefs socialistes ont voulu une paix Wilson. Ils l'ont eue, et nous avec eux... menacés de près par un ennemi ivre de rancune et débordant de forces...

    • 3. Mais pas de bêtise ! Un examen de conscience :

    "...Quels sont les torts profonds du Régime dans ces deux cas : mauvaise préparation de la guerre, mauvaise conception, mauvaise thèse de la paix ?...  

    • 4. Prenons des forces et rendons justice : (l'article pose le problème politique, celui du Régime, et s'achève par ce paragraphe, appel à la révolution royale indispensable)

    "...Étant donné le grand effort proposé à l'activité nationale, oui ou non, celle-ci voudra-t-elle se forger l'organe qui y soit proportionné ? Si c'est non, tout est dit, couchons-nous, tous nos efforts, trop inégaux, divisés, arrêtés, contredits par le régime, sont condamnés à n'être que les synonymes de rien. Mais si oui, en avant ! Si oui, allons, courons, à l'immuable objectif de l'Action française, à la restauration de la Puissance française et, comme écrivait à peu près Mazzini à Nino Bixio pour l'unité de l'Italie en 1860, "et s'il faut qu'elle soit royale, - royale !"

    Début de La Politique, paragraphe I :

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    Pour lire les articles...

    Cliquez sur le lien qui suit ces quelques explications; vous tomberez sur la Une du dimanche 30 juin 1919. En bas de page, une courte "barre de tâches" vous permet d'utiliser le zoom (tout à gauche de la barre) et de changer de page (flèche tout à droite); une fois appuyé sur "zoom", vous aurez, cette fois tout en haut de la page, une autre "barre de tâches" : en cliquant sur le "+", il ne vous restera plus, avec votre souris, qu'à vous promener sur la page, puis passer à la deuxième pour lire la suite... :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k7601908/f1.image

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  • Ces intellectuels, chercheurs, penseurs... qui s'intéressent à Maurras : Le Colloque Maurrassisme et littérature, partie

             Dans le droit fil de ce qui précède, et comme vous l'avez vu sur le Blog, nous annonçons depuis une bonne semaine le Colloque Maurrassisme et littérature (IVème partie) des Jeudi 20, Vendredi 21 et Samedi 22 octobre à Paris, La Sorbonne.

            Colloque Maurrassisme et littérature.pdf 

            Ce colloque aura lieu à la Maison de la recherche de Paris 3, 4 rue des Irlandais, 75005 Paris (entre le Panthéon et l'ENS). Le programme figure sur le site d'histoire de Sciences-Po...

            Quelle meilleure façon d'illustrer le propos de Boutang ! : Maurras est un penseur comme les autres, il peut et doit être étudié comme les autres. D'ailleurs, il est parfois surprenant de voir qui ne craint pas de parler de Maurras : sans remonter jusqu'à Pompidou, alors président de la République en exercice (excusez- du peu...) expliquant aux étudiants à qui il donnait une conférence que le Kiel et Tanger de Maurras ne quittait pas sa table de chevet, on a entendu, beaucoup plus récemment, Yvan Levaï, qui n'a pas craint d'évoquer lui aussi longuement Maurras, dans sa chronique du samedi matin sur France inter; ou Edgar Morin, qui l'a évoqué, toujours sur France inter, sans la moindre gêne, reconnaissant en lui le chef de file du courant de pensée réactionnaire (mot employé par lui sans nuance péjorative)...

            Juste après la parution de l'annonce du Colloque, nous avons reçu de G.P. le commentaire suivant, qui récapitule et résume en quelque sorte tout ceci. Il nous a semblé que ce texte méritait mieux que de rester dans la Catégorie "Commentaires" et que, dans le droit fil de ce qui vient d'être dit hier et aujourd'hui, il pouvait être "sorti" pour l'illustrer; et que, même, de ce point de vue là, il tombait à point...

            Le voici : 

    "Ce colloque que vous annoncez et qui fait suite aux trois déjà tenus ces trois dernières années, me paraît impressionnant à plusieurs titres :

    . Le nombre d'universitaires qui s'intéressent à l'œuvre de Maurras et à ses corrélations avec d'autres œuvres ou thèmes contemporains,

    . Leur répartition géographique très large, en France et bien au delà, qui témoigne du rayonnement et de l'influence étendue du courant maurrassien,

    . La variété, l'hétérogénéité des sujets traités, qui reflète, au moins en partie, le nombre de personnalités littéraires ou politiques, de sujets, de pays, auxquels Maurras s'est intéressé ou que lui-même a intéressés. Ce que l'on appelle sa "fermeture" serait-elle, au moins en partie, une légende ?

    Trois réflexions complémentaires me viennent encore à l'esprit à l'annonce de ce colloque :

    . La première est que, si Maurras reste "M le Maudit" dans l'univers des grands médias ou de l'Education, partout où l'on s'emploie à perpétuer le règne d'une "pensée unique" de plus en plus "mécanique", de moins en moins vivante, tout ce que nous avons d'esprits libres n'est plus sensible, aujourd'hui, au préjugé anti-maurrassien et se sent tout à fait libre d'en traiter. C'est peut-être parmi les vieux maurrassiens, nés de l'après-guerre, que le complexe "M le Maudit" est, encore, aujourd'hui, paradoxalement, le plus ressenti ... A preuve, Edgar Morin qui, sur France Inter (!) n'hésite pas à ranger la pensée de Maurras aux côtés de celles de Marx et de Tocqueville, comme l’une des trois plus importantes pensées politiques du monde moderne. (Non pas postmoderne, qui n'en a plus). Et d'un autre côté, le militant d'Action française qui interroge Tony Kunter, dans une récente vidéo, sur ses livres à propos de Maurras, profil très bas : "Maurras n'est plus connu, Maurras est rejeté", etc. etc.

    . La deuxième réflexion en est la suite : c'est que, contrairement à ce que l'on se plaît à dire, même dans des milieux qui ont approché la pensée de Maurras, son influence reste considérable. Elle n'est pas achevée; une nouvelle génération peut y puiser de puissants éléments pour sortir, s'il se peut, les sociétés modernes, française en particulier, des impasses où elles se sont placées.

    . La dernière de mes réflexions, et l'on m'excusera peut-être de leur longueur, rejoint, précisément à propos de Maurras, et de ce colloque, la conclusion de la remarquable conférence d’Antoine de Crémiers sur « La Mondialisation, Babel effondrée » :
    « Il est grand temps de redécouvrir les idées traditionnelles, à partir d’une position qui n’est pas de défense mais de révolte, car ce qui est en crise, aujourd’hui, ce sont précisément les principes qui sont au fondement de la critique des idées traditionnelles ». Où mieux que chez Maurras - mais, bien-sûr, pas exclusivement - les trouverait-on, aujourd’hui, ces « idées traditionnelles » dont nous avons besoin ? Dont une nouvelle élite à construire pourrait, elle aussi, très librement, avoir besoin ? C’est aussi, semble-t-il, l'intérêt, précurseur, de ces colloques."

  • Dans notre Éphéméride de ce jour : Maurras condamné, ou : quand les premiers ”collabos” condamnaient les premiers ”résis

    1945 : Maurras condamné...

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    Le 28 janvier 1945, la cour de justice de Lyon déclare Maurras coupable de haute trahison et d'intelligence avec l'ennemi et le condamne à la réclusion criminelle à perpétuité et à la dégradation nationale.

    Pour "Intelligence avec l'ennemi" ! : or, c'est bien  "la seule forme d’intelligence que Maurras n’ait jamais eue", comme l'a si bien dit François Mauriac, qui n’était pourtant pas de ses amis politiques...

    Le Parti communiste étant la plus puissante et la plus structurée des forces constituant, alors, le courant révolutionnaire, c'est lui qui fut le principal meneur de cette "re-Terreur" (comme disait Daudet, parlant de la Commune) que fut la sinistre Épuration.

    Or, L'Action française a été la première à dénoncer "l'énergumène Hitler", "le monstre", "le Minotaure", alors que le Parti communiste s'est plié aux injonctions de Moscou à la signature du Pacte de non agression germano-soviétique (du 23 août 1939 au 22 juin 1941) : Maurice Thorez passa du reste, confortablement, la guerre à Moscou, du 8 novembre 39 à son retour en France, le 24 novembre 44. Ce fut la raison pour laquelle L'Humanité fut interdite en 1939, pendant près de deux ans (voir l'Éphéméride du 25 août et l'Éphéméride du 28 août)

    Le Parti communiste changea, évidemment, d'attitude après l'attaque de l'URSS par Hitler; mais - quand on connaît l'Histoire - on comprend mieux la violence, en 44, de ceux qui avaient tant de choses à faire oublier...

    Condamner Maurras pour "intelligence avec l'ennemi", c'était - et cela reste, tant que la condamnation n'est pas annulée... -  rien moins que faire condamner les premiers "résistants" par les premiers "collabos"...

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    Dans le jardin de sa maison de Martigues, directement apposée sur l'angle de la maison, côté ouest, une stèle - aujourd'hui "disparue... - "répond" "à l'infâme verdict du 27 Janvier 1945".

    Sur la photo ci-dessous, François Davin - fondateur de lafautearousseau - montre deux stèles aux membres d'un groupe auquel il explique et fait visiter la "partie architecturée" du jardin, telle que l'a voulue et réalisée Charles Maurras : la stèle de droite (qu'il montre avec sa main) est toujours en place : c'est celle qui commémore la donation de la Bastide à la Mairie; c'est la stèle de gauche, juste à droite de la porte, qui a disparu...

    La Mairie communiste a-t-elle voulu faire disparaître le témoignage courageux des pêcheurs et du petit peuple de Martigues, qui reconnaissait un "ami" en la personne du grand Maurras ?...

    Bizarre, bizarre...

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    On lit sur cette stèle "la lettre historique écrite, à l'automne de 1944, par le Président du Conseil de nos Prud'hommes Pêcheurs" :

     
    Communauté des Patrons-Pêcheurs de Martigues.

    Martigues, le 16 Octobre 1944.

    Nous, Conseil des Prud'hommes pêcheurs des quartiers maritimes de Martigues, représentant 700 pêcheurs, attestons que notre concitoyen Charles Maurras a, depuis toujours et jusqu'à son incarcération, faisant abstraction de toute opinion politique, fait entendre sa grande voix pour la défense des intérêts de notre corporation.
    Par la presse, il a attaqué les trusts et les autres grands profiteurs, ainsi que certaines administrations qui voulaient nous brimer.

    Pour le Conseil des Prud'hommes, le Président Dimille. 

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    Face au théâtre, la Prudhommie des Pêcheurs de Martigues

     

    Voir - publié sur Boulevard Voltaire - la mise au point éloquente de Laure Fouré, juriste et fonctionnaire au Ministère des finances et d'Éric Zemmour :

    Oui, l'Action française a toujours été anti nazi

     

    Mais c'était le temps de la sinistre Épuration, qui ne fut rien d'autre qu'une vulgaire - mais sanglante - "re-Terreur" (l'expression est de Léon Daudet), qui dénatura et souilla d'une tâche indélébile la libération du territoire national, et dont l'un des grands "maîtres" (!) fut le non moins sinistre Aragon (voir l'Éphéméride du 11 mai, sur la Dévolution des Biens de presse)...

     

    28 janvier,bal des ardents,charles vi,paris,soldat inconnu,arc de triomphe de l'etoile,legion d'honneur,medaille militaire,croix de guerre,stade de france,saint denis,charlemagne,la rochejacqueleinÀ cette inique condamnation, Maurras réagira en Sage, et composera son splendide poème :

     

                            Où suis-je ? 

     

               (voir l'Éphéméride du 3 février)

     

     

  • Avec le progressisme : mère sur option révocable, par Rémy Mahoudeaux.

    L’ est glauque et se passe au Québec. Deux lesbiennes se rencontrent en 2010, se marient très vite. L’accélération de l’horloge biologique de l’une d’elles pour des raisons pathologiques précipite les choses : la maternité, c’est maintenant ou jamais. Elle obtient d’un ami, peu soucieux de , du sperme et donne naissance à un enfant. Leur mariage fait que la filiation est légalement établie avec ces deux femmes. Le couple se sépare en 2012. 

    6.jpgEn 2019, celle qui n’a pas porté l’enfant entame une action pour désavouer sa « maternité ». Plus âgée et mère, par ailleurs, de deux enfants, elle ne se considère que comme l’épouse de la mère au moment de la grossesse et de la naissance, même si elle a activement participé aux soins du bébé. Le juge refuse d’accéder à cette demande. Dans Le Journal de Québec, Alain Roy, professeur de droit familial à l’université de Montréal, raccroche les wagons : « Le projet parental, c’est l’équivalent conceptuel du sang pour la procréation naturelle. »

    La filiation traditionnelle au sein du mariage n’est pas exempte de bricolages et d’hypocrisies, elle non plus. La présomption de paternité peut être battue en brèche par l’adultère connu ou caché, et l’ plénière d’un enfant orphelin est une fiction juridique établie dans l’intérêt de l’enfant. Mais, au moins, la fiction de l’adoption tente de se doter d’une vraisemblance biologique minimale.

    Les aspirations à l’engendrement et à l’éducation d’enfants sont naturelles, elles sont à la fois individuelles et le fait de couples. Des enfants sont souhaités et attendus par des couples qui ont effectivement ce que des cuistres appellent un « projet parental ». Ou par des couples lesbiens qui auront recours à un tiers donneur occasionnel ou à une PMA à l’étranger. Ou des femmes seules qui ont envie d’un enfant sans pour autant s’encombrer d’un mari. Ou par des couples d’homosexuels qui casseront leur tirelire pour acheter des ovocytes et sous-traiter une maternité dans un pays où c’est permis.

    La stérilité voue parfois à l’échec certains projets parentaux. Cela peut conduire à des drames personnels, à des naufrages de couples. Mais quand le couple ou la personne seule ne peut en aucun cas être naturellement fécond, le désir d’enfant ne devient-il pas un caprice, une exigence obstinée et irréductible ? Quelques slogans des marches lesbiennes (des dissidences de la marche des fiertés ?) tenues ce week-end le laissent supposer.

    Notre langage courant est peut-être un brin pervers. Nous disons d’un couple qu’il a des enfants, avec le même verbe « avoir » qui sera utilisé pour leur appartement, leur voiture, leur téléviseur et leur compte en banque. L’ usera d’une locution plus pertinente : l’accueil des enfants imparti aux couples qui se marient. Il n’est pas de droit à l’engendrement opposable à Dieu pour un couple, mais la paternité et la maternité créent des responsabilités dont des adultes ne devraient pas tenter de s’exonérer. Qu’il serait utile et pertinent de dispenser une vraie formation à la parentalité à tous. Sans occulter, bien sûr, le besoin d’une cellule familiale aussi stable que possible dans le temps.

    Le projet de révision de la loi de pourrait, bien sûr, redémarrer son cheminement parlementaire et instituer la PMA sans père à brève échéance. Pour voir la responsabilité s’effacer encore plus derrière l’assouvissement du désir ? Et nous osons nous gargariser du grand mot « fraternité » quand nous refuserions à certains une paternité !

     

    Rémy Mahoudeaux

    Source : https://www.bvoltaire.fr/

  • Sur le site officiel de l'Action française, Bustes pour mairies, l’éditorial de François Marcilhac.

    «  La Confédération générale du Travail est, elle-même, cause seconde et non cause première  ; elle emploie toutes les armes qu’elle possède pour se défendre, mais l’agression ne vient pas d’elle.

    L’agresseur, le coupable, le responsable, c’est le gouvernement de M. Clemenceau  ; avec lui et derrière lui, le régime démocratique, le régime républicain. Vérité que l’ouvrier parisien comprend désormais. La pendaison de Marianne devant la Bourse du travail est l’acte le plus significatif de notre histoire depuis le 14 juillet 1789. Bourgeois conservateurs, le comprendrez-vous ?  »

    françois marcilhac.jpgVoilà ce qu’écrivait Maurras dans L’Action Française du 4 août 1908, en réaction aux émeutes ouvrières de Draveil et de Vigneux et à la répression sanglante de Clemenceau, qui fit arrêter, dès le 1er août, des responsables de la CGT. Puis, commentant le fait que le président du Conseil, toutefois, ne prononce pas la dissolution du syndicat incriminé, il poursuit dans L’AF du 11 août suivant : «  M. Clemenceau ne dissout pas la Confédération parce que cet organisme prolétarien qui lui cause aujourd’hui une gêne cruelle, il compte bien l’utiliser dès qu’il sera sûr de l’avoir en main. […] Convenons-en. C’est la solution éternelle. Transformer les braconniers en gardes-chasses, métamorphoser les chemineaux en soldats, les bandits en soutiens de l’ordre est un des a b c de la politique. Seulement, ici, l’ordre à soutenir est un ordre démocratique et républicain.  »

    Il faudrait être un sot ou un fou pour ne pas comprendre toute l’actualité de ces propos de Maurras en pleine crise politique et sociale, déclenchée à la fois par le projet de loi sur les retraites, des grèves et manifestations impuissantes, avec  le « retenez-moi ou je fais un malheur  » de la CGT et la domestication de la CFDT, jusqu’au recours, par la préfecture de police, à ces auxiliaires du régime que sont devenus les antifâ — «  transformer les bandits en soutien de l’ordre  », comme l’écrivait Maurras  —, un débat pour la forme au Parlement — ainsi le veulent les institutions de la Ve République instaurant le parlementarisme rationalisé, c’est-à-dire impuissant —, enfin,  le recours pitoyable au 49-3 pour débloquer une prétendue obstruction parlementaire — plus de 137 000 amendements avaient été déposés en 2006 sur le projet de loi relatif à l’énergie sans que le gouvernement de l’époque recourût alors à cette arme institutionnelle prévue, aux origines de la Ve République, pour pallier les incertitudes d’une majorité chancelante. 

    Cette actualité, nos militants de la Ville Rose l’ont comprise, qui ont pendu l’effigie de Marianne, samedi, peu avant qu’Edouard Philippe n’annonce le recours au 49.3. Heureuse rencontre des événements ! Qui montre combien l’essentiel est désormais non pas tant dans la déliquescence, réelle, d’institutions arrivées à bout de souffle, que dans les causes de cette déliquescence : un pays légal dont l’illégitimité s’est étendue à l’ensemble des partis et des corps intermédiaires, incapables de sortir du schéma libéral et européiste dont le macronisme est la partie émergée. Les réactions outrées, à l’action symbolique de nos militants, du pays légal, de gauche comme de droite, voire du Rassemblement national, comme des associations subventionnées en dit long sur leur autisme : totalement déconnectés de la réalité sociale et politique actuelle, en dépit du soulèvement des gilets jaunes, dont les braises couvent toujours, ces apôtres de la Liberté demandent des sanctions judiciaires, pour la pendaison d’un poupée de chiffons, eux dont l’héritage est celui, toujours revendiqué, des guillotineurs de la Terreur et des premiers génocidaires de l’histoire contemporaine. Un autisme que nos militants de Nantes dénonçaient, pour leur part, deux jours auparavant, en matière de sécurité — réduite à un «  sentiment  » par nos élites protégées des beaux quartiers. 

    «  Contre un régime instable, irresponsable, à court terme et qui divise, contre une république centralisatrice soumise aux lobbies qui sacrifie le bien commun aux intérêts particuliers et à la démagogie, vite la Monarchie  ! Pour que vive la France, vive le roi  !  » Ainsi se sont exprimés nos militants, sur le pont franchissant la Garonne, tandis que, Marianne se balançait au-dessus de l’eau : «  Qu’on la pende pour voir un peu dinguer en croix / Sa vie horizontale et sa mort verticale !  », chantait Verlaine, dans son poème Bustes pour mairies… Du reste, les réactions politiques et la couverture de cette action n’ont pas manqué de faire réagir nos camarades  : «  Il est honteux et inquiétant que notre action potache d’hier ait davantage retenu l’attention des médias et élus républicains que notre action du 30 novembre dernier, qui visait à alerter sur le rachat américain de Latécoère, entreprise française, fleuron stratégique  », peut-on lire sur le compte d’Action française – Toulouse. Cela prouve «  que la République est trop faible pour défendre les intérêts de la France et préfère défendre aveuglément ses symboles et ses valeurs abstraites, au détriment des Français et du bien commun  ».

    Qu’ajouter, sinon que nos militants, partout en France, sont la  voix du pays réel. Un semblant d’opposition s’organise contre le passage constitutionnel en force du texte sur les retraites, que Macron veut voir adopté en première lecture avant les municipales…  Ce projet de loi impopulaire sera-t-il la goutte d’eau qui fait déborder le vase — sans compter l’incidence éventuelle de l’épidémie de coronavirus, pour le cas où le gouvernement ne se montrerait pas à la hauteur, ou en profiterait pour repousser des élections qui seront catastrophiques pour lui, en  dépit de l’alliance objective de LR — l’opposition Canada Dry —, comme au Havre où se présente Philippe ? 

    Les fondements de la société n’ont jamais été aussi attaqués, notre peuple n’a jamais été aussi menacé dans son unité même — politique, culturelle —, son identité et son honneur sont battus en brèche par des élites à l’écoute des forces de dissolution instaurant une préférence étrangère s’accompagnant de discours de haine à l’encontre de la France. Le socle économique s’effondre, tandis qu’on promet aux Français toujours davantage de sacrifices sous prétexte qu’ils ne travailleraient pas suffisamment ou vivraient au-dessus de leurs moyens — à moins que ce ne soit plutôt nos élites qui vivent au-dessus des moyens du pays réel. Chacun sent que cela ne peut plus durer ainsi encore longtemps. 

    L’Histoire est évidemment à la porte, mais nul ne sait encore quand elle frappera, ou plutôt, à quelle occasion elle frappera. C’est la raison pour laquelle il faut se tenir prêt. C’est la raison pour laquelle le comte de Paris, lui aussi, se tient prêt. Lui seul est disponible à relever le drapeau national car lui seul est légitime pour le faire. Il n’y a pas de «  en même temps  » en royauté. La légitimité ne se divise ni ne se multiplie. Elle est une. En ce centième anniversaire de la canonisation de Jeanne d’Arc et de la création de sa fête nationale — Jeanne qui sut ne se confier qu’au seul et unique Prince légitime pour redresser la France —, la confiance dans les ressorts du pays doit être notre seule boussole.

  • Grandes ”Une” de L'Action française : Quand il est mort, le poète... Mistral (2/2)

    (retrouvez notre sélection de "Une" dans notre Catégorie "Grandes "Une" de L'Action française")

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    Après Maurras, le lendemain de la mort de Mistral, c'est Daudet qui rend hommage au poète, le surlendemain, dans un très bel et très émouvant article, qui occupe l'intégralité de la première colonne de gauche et les premières lignes de la deuxième, et intitulé "Mistral est mort" :

    "... Un voile noir est tendu sur la Provence, sur la France entière, sur la haute culture, sur la poésie sublime et vraie... Le glas sonne à Saint Trophime, à tous les clochers de la vallée du Rhône, et je sais des bergers de Camargue qui pleurent auprès de leurs troupeaux. Le fleuve impétueux qu'il a célébré, de Condrieu à Saint-Louis, gémit en courant le long de ses rives. Il n'est pas un métier, pas un usage, pas une coiffure, pas un instrument aratoire, pas une cérémonie de fête ou de larmes qui ne perde en Mistral un maître et un ami. Aux Saintes-Maries-de-la-Mer, tendant ses bras si purs à l'immensité bleue, la fine Mireille, dont sont épris tous les coeurs lyriques, expire une seconde fois... 

    ...Son oeuvre poétique est un monument. Son dictionnaire franco-prevençal en est un autre. Son Musée en est un troisième... Le mistralisme - c'est-à-dire l'ensemble de ses doctrines - peut être considéré comme le bréviaire des nations opprimées, désireuses de na pas périr...

    Ses yeux sont fermés à jamais, mais leur vision nous éblouit."

    En quatrième colonne, on trouve quelques lignes, un extrait d'une lettre adressée à Madame Léon Daudet (surnommée affectueusement "Pampille", à l'AF) par Madame Boissière, née Thérèse Roumanille, un nom et une famille qui comptent dans l'histoire du Félibrige : "Un dernier portrait de Mistral"

    • En "Une", première colonne de gauche, l'article de Daudet "Mistral est mort" :

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    • Tout en haut de la quatrième colonne, ces quelques lignes émouvantes :

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    Et, pour terminer cet hommage de ses amis d'AF au grand Frédéric Mistral, voici les deux liens qui vous permettront de lire les deux très beaux textes que lui a consacré Jacques Bainville, tous les deux tirés de notre Catégorie "Lire Jacques Bainville" :

    • Lire Jacques Bainville...(XVI) : La Provence en deuil...

    • Lire Jacques Bainville...(XV) : "C'était du temps que Mistral vivait..."

    Ces deux textes ont également été publiés dans L'Action française, mais un peu plus tard pour le premier (le 30 mars) et le 7 mai, pour le second. Ils ne sont pas signés "Jacques Bainville" mais - nous ignorons pourquoi - "Léonce Beaujeu"; et l'un et l'autre paraissent sous le "titre" (?) bizarre "Au jour le jour" (avec un ajout : "Courrier de la semaine" pour celui du 30 mars...)

     

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    Voici le lien, pour lire la "Une" du 27 mars 1914 : en bas de page, une courte "barre de tâches" vous permet d'utiliser le zoom (tout à gauche de la barre) et de changer de page (flèche tout à droite); une fois appuyé sur "zoom", vous aurez, cette fois tout en haut de la page, une autre "barre de tâches" : en cliquant sur le "+", il ne vous restera plus, avec votre souris, qu'à vous promener sur la page, puis passer à la deuxième pour lire la suite... :

    https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k758307d/f1.image.zoom

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  • Idées • Maurras tel qu'en lui-même : Pour en finir avec le temps où les Français ne s'aimaient pas ...

    D'illustres admirateurs et quelques grands amis ...

     

    3717013392.jpgIl y a cent-cinquante ans - un siècle et demi ! - que Maurras est né à Martigues, en Provence [1868] « au bord des eaux de lumière fleuries » [1|

    Il y a plus d'un siècle qu'il a inauguré son royalisme militant en publiant son Enquête sur la monarchie (1900). Et il y a presque 70 ans - une vie d'homme - qu'il est mort à Saint-Symphorien les Tours [1952]. Mais les passions qu'il a si souvent suscitées de son vivant - qu'elles fussent d'admiration ou de détestation, l'une et l'autre souvent extrêmes - ne semblent pas s'être émoussées avec le temps. Prêtes toujours à s'élancer. Comme pour attester une forme paradoxale et performative de présence de sa pensée et de son action.

    On sait que la décision d'exclusion du ministre de la Culture, Mme Nyssen, a fini par susciter une vague d'indignations assez générale qui s'est retournée contre son auteur. Mme Nyssen ne savait pas ou avait oublié que depuis notre Gaule ancestrale ou le lointain Moyen-Âge, énorme et délicat, les Français détestent les interdictions. Et les Hauts Comités les démentis du Pouvoir.

    Mais cette réprobation n'empêche pas à propos de Maurras l'inévitable mention, dogmatiquement prononcée, des « zones d’ombre ». Expression d'une notable imprécision, lourde de mystérieux et inquiétants sous-entendus et le plus souvent inexpliquée ... À propos de Maurras, on réprouve l'interdit - en bref, on veut benoîtement la liberté d'expression - mais on accuse le fond. 

    « Zones d’ombre » est porteur d'opprobre. De quoi s'agit-il ? Qu'a donc fait ce Maurras qu'admiraient Proust, Péguy, Malraux et le général De Gaulle ; qui fut l'ami de Bainville et de Daniel Halévy, de Bernanos et de Joseph Kessel, de Barrès et d'Anatole France, d'Apollinaire et de Thibon, de Gaxotte et de Boutang ? Qui fut académicien français. Que consultait Poincaré au cœur de la Grande Guerre, que citait Pompidou dans une conférence demeurée célèbre à Science-Po Paris. « Zones d'ombre » ? Fût-ce brièvement, il nous faut bien tenter de dire le fond des choses, de quitter l'allusion sans courage et sans nuances.

    Quatre grands reproches sont faits à Maurras : son antirépublicanisme, son nationalisme, son antisémitisme et son soutien à Vichy. 

    LA CONTRE-REVOLUTION

    Le premier - le plus fondamental - est d'avoir été un penseur contre-révolutionnaire ; d’être le maître incontesté de la Contre-Révolution au XXe siècle ; d'avoir combattu la République et la démocratie, du moins sous sa forme révolutionnaire à la française ; enfin d'être royaliste. Options infamantes ? En France, oui. Mais en France seulement. Et pour la doxa dominante. La Révolution ni la République n'aiment qu'on rappelle leurs propres zones d'ombre. Leurs origines sanglantes, la Terreur, la rupture jamais cicatrisée avec notre passé monarchique, avec l'ancienne France, qu'elles ont imposée. « Soleil cou coupé » ... écrira Apollinaire (2). Et, à la suite, à travers de terribles épreuves et quelques drames, toute l'histoire d'un long déclin français, d'un inexorable affaissement de notre civilisation, que Zemmour a qualifié de suicide et dont nous-mêmes, aujourd'hui, vivons encore l'actualité. Faut-il rappeler qu'au début des années soixante (1960), De Gaulle, monarchiste, avait envisagé que le Comte de Paris lui succède ? Que François Mitterrand dans sa jeunesse était monarchiste et que, comme en atteste, plus tard, sa relation constante avec le comte de Paris, il l'était sans-doute resté ? Quant à l'actuel président de le Réplique, on connaît ses déclarations sur le roi qui manque à la France ... Sur sa conviction que les Français n'ont pas voulu la mort de Louis XVI, la mort du roi ... (3) Faut-il reprocher à De Gaulle, Mitterrand ou Macron telle « zone d’ombre » ? Comme à Maurras ? Ce dernier voulut simplement, à la différence de ces derniers grands-hommes, que ce qu'il savait nécessaire pour la France devînt réalité. Il y consacra sa vie et y sacrifia sa liberté. 

    LE NATIONALISME

    Le nationalisme, autre « zone d’ombre » ? Être nationaliste, un motif d'opprobre, de rejet moral ? Non, s'il s'agit d'un nationalisme quelconque à travers le monde. Oui - pour la bien-pensance - s'il s'agit du nationalisme français. Maurras l'avait défini comme « une douloureuse obligation » dont la cause et le contexte sont historiques, bien plus qu’idéologiques : l'humiliante défaite de 1870 et l'affrontement franco-allemand qui ne cessera jamais vraiment entre 1870 et 1945. « Douloureuse obligation » créée aussi par l'absence de roi, laissant la France aux mains, pour ne pas dire à la merci, d'un régime faible divisé et imprévoyant, qui la plaçait en situation d'infériorité face à l'Allemagne impériale. Plus tard, face à l'Allemagne nazie. Au cours de chacune des deux avant-guerres, Maurras avait vécu dans l'angoisse de l'impréparation où nous maintenait l'État républicain, laquelle devait rendre la guerre à la fois inévitable et terriblement meurtrière. Avant 1914, il avait eu la vision tragique de ce qui se préparait : « Au bas mot, en termes concrets, 500 000 jeunes français couchés froids et sanglants sur leur terre mal défendue » (4). On sait ce qu'il en fut, qui fut bien pis. Entre 1935 et 1939, l'on eut la reproduction du même scénario. La trahison de Blum refusant d'armer la France face au nazisme en même temps qu'il menait une politique étrangère belliciste irresponsable, les agissements du Parti Communiste, aux ordres de Moscou, comme Blum l'était de la IIème Internationale, allaient rendre le futur conflit mondial inévitable. « Pourquoi faut-il de tels retours ? « écrira alors Maurras. Dans la douleur, nous dit Boutang. On sait qu'il vécut cette période dans la certitude de la guerre et de la guerre perdue. Le « miracle de la Marne » qui avait sauvé la France en 1914, ne se renouvellerait pas ... Tel fut, au-delà du simple patriotisme, le nationalisme maurrassien. Nationalisme non de conquête ou d'expansion mais de défense d'un pays menacé. Menacé de l'extérieur et de l'intérieur, car le danger allemand n'était pas le seul qui pesât sur la France. Son désarmement mental, social, politique et culturel, ses divisions, étaient à l'œuvre comme elles peuvent l'être encore aujourd'hui pour diverses raisons supplémentaires dont certaines - comme l'invasion migratoire ou le mondialisme - que Maurras n'eut pas à connaître. Elles justifient, elles aussi, la persistance de la « douloureuse obligation » d’un nationalisme français.

    L'ANTISEMITISME

    L'antisémitisme est un autre des grands griefs faits à Maurras. Il n'est pas un thème central dans son œuvre et dans sa pensée - comme il le fut pour Edouard Drumont dont l'influence avait été considérable à la fin du XIXe siècle et au début du XXe. C'est pourtant à l'antisémitisme que l'on réduit souvent Maurras dans les débats d'aujourd'hui. 

    Une évidence s'impose ici : on ne comprendra rien à l'antisémitisme de Maurras, celui de son temps, très répandu en tous milieux, si, par paresse d'esprit ou inculture, l'on se contente de le considérer et de le juger avec des yeux qui ont vu, des mémoires qui savent, ce que vécurent les Juifs d'Europe entre 1930 et 1945, ce qu'était devenu l'antisémitisme en une époque barbare.  Dans la jeunesse de Charles Maurras et encore longtemps après, l'antisémitisme fut une opposition politique, culturelle et si l'on veut philosophique à l'influence excessive que leur communautarisme natif - singulièrement apte à « coloniser » - conférait aux Juifs de France. À propos de cet antisémitisme politique de Maurras, Éric Zemmour propose une comparaison tirée de l'Histoire : « Son antisémitisme était un antisémitisme d'État, qui reprochait aux Juifs un pouvoir excessif en tant que groupe constitué, à la manière de Richelieu luttant contre « l'État dans l'État » huguenot. » (5) Avant la seconde guerre mondiale, il n'y avait pas là motif à rupture personnelle ou sociale, ni même un motif d'inimitié. Le jeune Maurras est lié à Anatole France. Il fréquente le salon de l'égérie de France, Madame Arman de Cavaillet, née Lippmann ; il est l'ami de Marcel Proust, plus qu'à demi Juif (sa mère est née Weil). Ils resteront amis, quoique Proust ait été dreyfusard, jusqu'à la mort de l'auteur de la Recherche. Proust l'a écrit, aussi bien que son admiration pour Maurras, Bainville et Daudet.  On se souvient que Léon Daudet, disciple de Drumont bien davantage que Maurras ne le sera jamais, fit obtenir à Proust le prix Goncourt pour A l'ombre des jeunes-filles en fleur, en 1919 ... L'un des plus vifs admirateurs de Charles Maurras et son ami jusqu'à sa mort après la Seconde Guerre mondiale (1962, dix ans après Maurras), sera l'un des Juifs les plus éminents du XXe siècle, Daniel Halévy, dont, pour la petite histoire, mais pas tout à fait, la fille épousera Louis Joxe, résistant, ministre du général De Gaulle, et père de Pierre Joxe. De Daniel Halévy, l’auteur d’Essai sur l'accélération de l'HistoireJean Guitton écrira : « Il avait un culte pour Charles Maurras qui était pour lui le type de l'athlète portant le poids d'un univers en décadence. » (6)

    L'antisémitisme politique de Maurras, au temps de sa pleine gloire, ne le sépara pas des grandes amitiés que nous avons citées et de l'admiration que lui portèrent, de Malraux à Bernanos, les plus illustres personnalités de son temps. Maurras eut-il le tort de ne pas comprendre que la persécution des Juifs au temps du nazisme rendait toute manifestation d'antisémitisme contestable ou même fautive ? Impardonnable ? On peut le penser, comme Éric Zemmour. C'est ignorer toutefois deux points essentiels : 1. ce que souffrirent les Juifs lors du conflit mondial ne fut vraiment connu dans toute son ampleur qu'après-guerre, 2. Peut-être est-il triste ou cruel de le rappeler mais le sort des Juifs ne fut pas le souci principal ni même accessoire, des alliés pendant la guerre.  Ni Staline, lui-même antisémite, ni Roosevelt, ni Churchill, ni De Gaulle, ne s'en préoccupèrent vraiment et n'engagèrent d'action pour leur venir en aide, nonobstant leurs appels au secours.  Le souci premier de Charles Maurras était la survie de la France et son avenir. S’il s’en prit nommément à des personnalités juives bien déterminées pendant l’Occupation (comme à nombre d'autres), c’est qu’elles lui semblaient conduire des actions selon lui dangereuses et contraires aux intérêts de la France en guerre. 

    L'antisémitisme moderne, sans remonter à ses sources chrétiennes, pourtant réelles, trouve de fait son origine et son fondement dans les Lumières et l'Encyclopédie. L'on aurait bien du mal à exclure de la mémoire nationale toutes les personnalités illustres, françaises et autres, qui l'ont professé. Dont, en effet, Charles Maurras qui louait Voltaire de participer du « génie antisémitique de l’Occident ». Ce génie était de résistance intellectuelle et politique. Il n'était pas exterminateur. L'évidence est que les événements du XXe siècle ont jeté une tache sans-doute indélébile sur toute forme - même fort différente - d'antisémitisme. Cela est-il une raison pour reconnaître aux communautés juives de France ou d'ailleurs plus de droits d’influence qu’au commun des mortels ? Deux des présidents de la Ve république ne l'ont pas cru et ont parfois été taxés d'antisémitisme : le général De Gaulle, après sa conférence de presse de 1965 et ses considérations à propos d'Israël ; mais aussi François Mitterrand refusant obstinément – et en quels termes ! - de céder aux pressions des organisations juives de France, qu’il trouvait tout à fait excessives, pour qu’il présente les excuses de la France à propos de la déportation des Juifs sous l'Occupation (7). Ce que feront ses successeurs …

    LE SOUTIEN A VICHY

    Dernier des grands reproches adressés à Maurras : son soutien à Vichy. Nous n'avons pas l'intention de traiter longuement de ce sujet. Est-il encore pertinent ? Vichy est sans postérité. Il ne laisse ni héritage ni héritiers et n'est qu'un épisode tragique de notre histoire, conséquence incise du plus grand désastre national que la France moderne ait connu et qui aurait pu la tuer.

    Il est absurde de définir Maurras comme « pétainiste ». Il était royaliste et contre-révolutionnaire. Qu'il ait pratiqué l'Union Sacrée en 1914-1918 ne le faisait pas républicain. Pas plus que son soutien au vieux maréchal ne fera de lui un pétainiste. Maurras ne fut pas davantage un « collabo » ; il détestait les Allemands qui le traitèrent en ennemi. Il refusa d’approuver la politique de collaboration. Il fut la cible des plus violentes attaques de la presse collaborationniste de Paris. 

    Entre la politique de Vichy - analogue à celle de la

  • Action française Vendée : manifestation contre le pass sanitaire et la tyrannie républicaine.

    L'action française Vendée était présente lors de la mobilisation contre le pass sanitaire samedi à 14h à la Roche sur Yon
    "Les libertés ne s'octroient pas elles se prennent " Charles Maurras

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  • Sur le Blog de l'Action française : Humanisme et politique, l'éditorial de François Marcilhac.

    En ce début d’année, com­ment ne pas tout d’abord nous tour­ner vers la famille qui incarne l’espérance fran­çaise ? Oui, que tous nos vœux accom­pagnent le comte de Paris, Madame, le jeune dau­phin Gas­ton, ain­si que ses frère et sœurs.

    françois marcilhac.jpgS’il est vrai qu’une cité est une famille de familles, alors, qui mieux que la Famille de France peut repré­sen­ter notre pays, son uni­té, sa tra­di­tion natio­nale et son avenir ?

    SAVOIR DISTINGUER LES ORDRES SANS LES OPPOSER

    En ce sens, on peut dire que la monar­chie royale, mieux que tout autre régime poli­tique, pour un vieux pays comme la France, fon­dé et lit­té­ra­le­ment fait par une dynas­tie natio­nale, tra­duit, au plan poli­tique, cette éco­lo­gie humaine, à savoir l’alliance de la loi natu­relle et de la loi his­to­rique, sans laquelle il n’est pas de cité viable, ni même sou­hai­table. En ce sens aus­si, il ne sert de rien de sépa­rer l’humanisme de la poli­tique, dans un rela­ti­visme éthique, voire un radi­ca­lisme eth­nique, contraires à la civi­li­sa­tion fran­çaise. Car ce n’est pas parce que la glo­ba­li­sa­tion pros­ti­tue la notion même d’universalité et le mon­dia­lisme ins­tru­men­ta­lise la fra­ter­ni­té humaine en rédui­sant l’homme à son uti­li­té immé­diate visant un néo-escla­va­gisme, qu’il fau­drait reje­ter nos prin­cipes au pré­texte d’une légi­time aspi­ra­tion à pro­té­ger, voire à recou­vrer notre iden­ti­té. Le natio­na­lisme maur­ras­sien fut tou­jours ouvert sur l’universel, à tel point que l’Action fran­çaise regret­ta le sur­gis­se­ment, à la fin du moyen âge, du fait natio­nal lui-même, bri­sant ce que Maur­ras appe­lait, après Renan, pour la louer, la Répu­blique chré­tienne. C’est en 1917, en plein conflit avec l’Allemagne et l’Empire aus­tro-hon­grois, qu’il écrit : « C’est le mal­heur des siècles et la suite funeste de nos révo­lu­tions qui ont vou­lu que de nos jours les nations deviennent des inter­mé­diaires inévi­tables pour ces rap­ports humains qui, sans elles, s’effondreraient. Il n’en a pas tou­jours été ain­si. Il fut un temps où l’Internationale ne dépen­dait pas des nations, mais les pré­si­dait et les com­man­dait. » Ajou­tant, en 1926 : « Au point de vue humain, la divi­sion de l’Europe en nations indé­pen­dantes, affran­chies de toute com­mu­nau­té, plus vastes et pro­mises par là à une riva­li­té sans frein, n’est cer­tai­ne­ment pas un pro­grès ». Puis, en 1937, saluant l’engagement anti­na­zi de Pie XI : « L’é­toile d’un espoir nou­veau vient de se mon­trer, je ne dis pas sur le ciel de la poli­tique inter­na­tio­nale, mais sur un plan supé­rieur, plus qu’in­ter­na­tio­nal, spi­ri­tuel, celui de la Civi­li­sa­tion. » C’est pour­quoi Maur­ras ne tran­si­gea jamais, et ne tran­si­ge­rait pas davan­tage aujourd’hui, sur la défi­ni­tion de l’Église comme « la seule inter­na­tio­nale qui tienne », ni sur celle du pape comme père com­mun de l’humanité. Évo­quant la neu­tra­li­té de Pie X en 1914, il sou­li­gnait : « Le bon et géné­reux Véni­tien qui mou­rut de la guerre par sa pitié du Genre humain trai­ta tous les Euro­péens en lutte avec l’égalité d’un père, comme ses propres et légi­times enfants, selon la loi de sa fonc­tion universelle. »

    C’est pour­quoi, même si, par­fois, en tant que natio­na­listes fran­çais, nous avons, ce qui est notre droit, du mal à approu­ver cer­tains dis­cours du pape actuel, s’agissant notam­ment de l’immigration, en revanche, nous n’avons jamais à sor­tir de notre devoir de réserve, que fonde pré­ci­sé­ment notre refus de confondre les ordres. Notre oppo­si­tion légi­time à tout laxisme en matière de poli­tique migra­toire comme notre volon­té tout aus­si légi­time de pré­ser­ver l’autonomie du domaine poli­tique, ne sau­raient être le pré­texte à un quel­conque néo-gal­li­ca­nisme, aus­si ridi­cule que vain, et qui ne fut jamais dans la tra­di­tion de l’Action fran­çaise. C’est vers l’avenir que nous regar­dons, non vers des oppo­si­tions sté­riles appar­te­nant au passé.

    L’ACTION FRANÇAISE : LE PARTI DES POLITIQUES

    Car tel est le sens, à l’aube de 2021, de ces rap­pels appa­rem­ment his­to­riques : à l’heure où, sur fond, bien com­mode, de pan­dé­mie, les nuages s’amoncellent, rien ne serait pire que de se trom­per de com­bat. À l’heure où Macron ins­tru­men­ta­lise le patrio­tisme, voire le nom de Maur­ras, pour mieux dis­soudre la nation fran­çaise dans une pseu­do-sou­ve­rai­ne­té euro­péenne, qui n’est que le prête-nom du mon­dia­lisme ; à l’heure où, ce fai­sant, il cherche par tous les moyens, même légaux, à réduire, au nom de cette même pan­dé­mie, nos liber­tés publiques ; à l’heure où, se ser­vant des dan­gers réels du com­mu­nau­ta­risme isla­miste, il vise à dis­soudre la nation fran­çaise dans un concep­tion kaléi­do­sco­pique de son iden­ti­té ; à l’heure où, sous pré­texte d’être moderne, il menace, à coups de lois socié­tales, l’identité même de la famille et de l’être humain, rien ne serait plus pré­ju­di­ciable à notre com­bat pour la nation, qui est aus­si un com­bat pour l’homme, que de ne pas savoir défi­nir les prio­ri­tés, voire les menaces.

    L’Action fran­çaise se conçut expli­ci­te­ment dès l’origine comme le par­ti des poli­tiques, à l’image de celui qui se consti­tua à la fin du XVIe siècle pour mettre fin à la guerre des reli­gions. Comme l’écrit Maur­ras dans La Poli­tique de Ron­sard, celui-ci, en 1581, s’est « ral­lié à ce groupe d’es­prits réflé­chis qui devait, douze ans plus tard, se défi­nir dans la Satire Ménip­pée ; à ce par­ti, com­po­sé avant tout de patriotes, pro­tes­tants ou catho­liques, qui, déses­pé­rés de voir le pays se déchi­rer pour des ques­tions de dogme et de dis­ci­pline, fraya le che­min du trône à Hen­ri IV, res­tau­ra­teur de la Patrie. » C’est la rai­son pour laquelle Maur­ras pen­sa, sur le modèle du par­ti des poli­tiques, l’Action fran­çaise comme un « com­pro­mis laïc », fon­dé sur un empi­risme orga­ni­sa­teur per­met­tant, par-delà les dis­putes méta­phy­siques sur le vrai et le beau, de retrou­ver les condi­tions de la péren­ni­té et de la pros­pé­ri­té de la nation et de la socié­té fran­çaises. Un com­pro­mis laïc dont devraient s’inspirer nos élites aujourd’hui, plu­tôt que de fomen­ter des lois visant à lut­ter contre le sépa­ra­tisme isla­miste mais qui, en igno­rant les fon­de­ments de la nation fran­çaise, au nom d’une laï­ci­té hai­neuse conçue pour extir­per les racines chré­tiennes de la France, ne feront au mieux que man­quer leur objet, au pire que favo­ri­ser ce même séparatisme.

    LE CRITÈRE INSUFFISANT DE L’UTILITÉ SOCIALE

    En effet, qu’on ne se méprenne pas : ce com­pro­mis laïc ne fut jamais pré­texte à quelque rela­ti­visme que ce soit, s’agissant notam­ment des fon­de­ments éthiques des choix poli­tiques et sociaux. Au contraire, Maur­ras admi­rait com­ment, par des che­mins   dif­fé­rents, l’enseignement tra­di­tion­nel de l’Église, en matière sociale et poli­tique, était confir­mé par l’empirisme orga­ni­sa­teur. Il rejoi­gnait ain­si d’avance Benoît XVI dans son dis­cours du 7 sep­tembre 2010 de West­min­ter Hall : « La tra­di­tion catho­lique sou­tient que les normes objec­tives qui dirigent une action droite sont acces­sibles à la rai­son, même sans le conte­nu de la Révé­la­tion. » Les inter­dits en matière poli­tique et sociale ne sau­raient donc être réduits à de simples a prio­ri reli­gieux, qu’il fau­drait être croyant pour accepter.

    C’est pour­quoi l’Action fran­çaise insiste tant, au sein même de son com­bat, sur les lois socié­tales en cours, qu’il s’agisse de la défense de la famille, « base de la nation », ou de celle de l’homme indi­vi­duel, de sa concep­tion à sa mort natu­relles — nous met­tons « natu­relles » au plu­riel, puisque désor­mais le mode même de sa concep­tion se trouve mena­cé d’artificialisation par les nou­velles lois en cours de dis­cus­sion. L’ « uti­li­té sociale », en effet, ne sau­rait suf­fire à elle seule à fon­der le com­bat de l’Action fran­çaise. Comble du para­doxe : l’Action fran­çaise se retrou­ve­rait alors dans le camp pro­gres­siste de l’utilitarisme, fruit de l’idéologie des lumières (l’anglais Ben­tham), et dont les héri­tiers jus­ti­fient aujourd’hui toutes les mons­truo­si­tés anthro­po­lo­giques au nom de la réduc­tion de l’homme à son « uti­li­té » sociale — PMA, GPA, avor­te­ment, néo-nati­cide, éli­mi­na­tion des vieillards impro­duc­tifs ou des han­di­ca­pés phy­siques ou men­taux — c’est expli­ci­te­ment au nom de l’utilité sociale que les nazis com­men­cèrent d’éliminer ces der­niers —, eutha­na­sie, trans­hu­ma­nisme, le tout sur fond d’antispécisme : il n’est que de se repor­ter aux tra­vaux du phi­lo­sophe uti­li­ta­riste aus­tra­lien Peter Singer.

    Au contraire, l’enseignement de l’Action fran­çaise et son com­bat pour la monar­chie royale trans­cendent une notion aus­si étroite et fina­le­ment incer­taine, si elle n’est pas trans­cen­dée par celle du Bien com­mun. Car elle nie alors la spé­ci­fi­ci­té de la civi­li­sa­tion fran­çaise et, fina­le­ment, de l’homme lui-même. Maur­ras nous a appris que l’humanisme et le poli­tique doivent voguer de conserve. Plus même : dans la grande tra­di­tion tho­miste, que le second était au ser­vice du pre­mier, sans qu’il y ait d’opposition pos­sible, sinon conjonc­tu­relle, puisque l’homme a été conçu, pour les chré­tiens, et se trouve être, selon les lois déga­gées par l’empirisme orga­ni­sa­teur, un être poli­tique, au sein duquel la Per­sonne aspire au spi­ri­tuel le plus pur. En ce sens, la Poli­tique natu­relle ouvre sur un huma­nisme inté­gral. L’inquiétude légi­time devant les menaces qui se pré­cisent, voire, déjà, se concré­tisent, ne doit jamais nous conduire à oublier notre aspi­ra­tion à voir, grâce au retour de son roi, pen­sant en prince chré­tien et agis­sant en prince fran­çais, la France, « Fille aînée de l’Église et édu­ca­trice des peuples » (Jean-Paul II), rede­ve­nir « la civi­li­sa­trice et l’institutrice du monde » (Maur­ras).

    Fran­çois Marcilhac

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Drapeaux, insignes, emblèmes, objets d'Action française : en acquérir pour les faire re-servir...

    Photo : Action française/Camelots du roi. État : Brassard du service d'ordre
     
     
     
    Nous sommes un certain nombre - membres, amis, militants de l'Union Royaliste Provençale -  qui voulons partager notre goût et notre intérêt pour un réel patrimoine historique, affectif et militant, afin d'acquérir des objets du "grand mouvement"; et en acquérir, à chaque fois que cela sera possible (notamment au moyen des ventes sur E Bay), surtout pas pour faire un Musée, mais pour les remettre en circulation et les faire à nouveau servir à ce pourquoi ils ont été créés...

     Vous voyez ici notre premier "achat en vue" : ce brassard du Service d'ordre, en bon état, réservé 150 euros.
    Nous continuerons à chercher d'autres témoins du mouvement, en fonction de ce qui sera proposé, mais vous vous doutez bien que si l'on veut arriver à une vraie collection, de qualité et d'importance, il faudra réunir des fonds.
     
    Précision : cette sorte d'Amicale est totalement informelle, libre de toute structure, de toute lourdeur ou contingence administrative : il s'agit simplement de membres, amis, militants de l'Union Royaliste Provençale, qui seront ravis si des amis, dans toute la France, se joignent à eux : soit pour donner un objet, soit pour en signaler un en vente, soit pour contribuer financièrement à son acquisition...
     
    Si donc, vous voulez vous joindre à nous, nous aider, il vous suffira de répondre aux appels qui seront lancés sur lafautearousseau, en spécifiant bien sur vos dons (Paypal ou chèque) : "pour le drapeau" ou "pour le brassard"...

    drapeau.jpg

    Je vous parle ici des drapeaux car nos deux témoins historiques (ci dessus, celui de la Section de Marseille de l'AF et, ci dessous, celui de l'Association Marius Plateau) sont vraiment "fatigués", et il est urgent d'intervenir; mais une restauration est impossible. Le tissu porteur des lettres est trop élimé, et l'entreprise la plus sérieuse dans ce genre de restauration nous propose de découper les lettres, et de les reposer sur un fond tricolore neuf : nous sommes tous convenus que cela était impossible, car c'est bien entendu l'ensemble du drapeau, "dans son jus", même abîmé, qui est un monument historique.

    drapeau plateau.jpg

    Il a donc été décidé que nous les couvririons d'une protection souple, qui aura l'avantage d'arrêter leur dégradation mais, en même temps, de leur permettre de continuer à servir, ce qui est leur rôle et leur fonction : je vous rappelle que Charles Maurras et Léon Daudet ont parlé devant le drapeau de notre Section de Marseille, et que celui-ci a orné chaque année la tribune de notre trentaine de Rassemblements royalistes, et a donc vu passer aussi Gustave Thibon,  Pierre Debray, Pierre Boutang, Vladimir Volkoff et autres ...
    Renseignements pris, leur protection devrait revenir à environ mille euros pour les deux.
     
    Nous ferons ce qu'il faut, et si nous avons des amis qui nous aident, tant mieux !
    Nous nous en remettons à eux...
     
    François Davin, au nom du groupe des mainteneurs de nos symboles...
    lafautearousseau