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Série : Le legs d’Action française ; rubrique 9 : Le catholique pro-soviétique Pierre Debray converti au royalisme, par Gérard Leclerc.

Source : https://www.actionfrancaise.net/

Voici la neuvième rubrique de Gérard Leclerc sur «  Le legs de l’Action française  ». On y découvre Pierre Debray le second grand héritier catholique de Maurras, le «  blessé de Dieu  » suivant la belle expression de Franchet d’Esperey. Sa particularité… son transfert d’allégeance du Parti Communiste Français vers l’Action française. Surtout sa capacité d’adapter le maurrassisme aux spécificités de la société industrielle.

gerard leclerc.jpgA la suite de la scission de 1970 des «  mao-maurrassiens  » il cessa sa participation à Aspects de la France pour collaborer presque quinze ans durant à Je Suis Français, le mensuel des maurrassiens provençaux.

Marqué par son compagnonnage avec le Parti Communiste il reste l’un des stratèges majeurs de l’Action française ou il introduisit une dose certaine de léninisme sans pour autant parvenir à l’imposer.

Ceux qui ne pourront participer à la conférence de Philippe Lallement «  Pierre Debray Stratège  » au CMRDS 2020, devront se procurer l’indispensable ouvrage aux Editions de Flore  : Une Action française au service de l’avenir de Pierre Debray avec une belle postface de Gérard Leclerc (ndlr)

Figure étonnante que celle de Pierre Debray. C’est après un débat singulier avec Boutang qu’il arrive à l’Action française. L’an dernier, j’avais fait une conférence sur lui, qui a été reproduite dans le numéro spécial que lui a consacré la Nouvelle Revue universelle cet été. On peut s’y reporter. En deux mots, quand même, il est né en 1922 et mort en 1999  : cadet de six ans de Boutang, il est mort un an après lui. Nous fêterons son centenaire en 2022. C’est un bleu de Vendée, de tradition républicaine, élevé par un grand-père anarcho-syndicaliste  : il se réclamera toujours de cette tradition, notamment de Proudhon et, d’une certaine façon, de Georges Sorel. Dans le sillage du catholicisme de gauche, Pierre Debray se trouve entraîné après la guerre dans une collaboration avec le Parti communiste qui va aller très loin. Il fait partie des cadres de ce que l’on appelait à l’époque les structures parallèles du Parti communiste. Non seulement il collabore à la presse communisante, mais il est secrétaire de France URSS et membre du bureau du Mouvement de la paix. Il se rend en URSS et en revient en publiant un livre glorifiant Staline  : Un catholique retour de l’URSS. C’était au moment du procès Kravchenko, un Russe d’abord communiste, qui a fui l’URSS et dénoncé en Occident les crimes du stalinisme dans un ouvrage au titre célèbre  : J’ai choisi la liberté. Ce qui provoque une gigantesque polémique, les communistes étant évidemment vent debout contre lui. Cela donne un procès retentissant où tous les ténors du Parti communiste viennent témoigner – et Pierre Debray avec eux – pour soutenir Staline contre Kravchenko. Vous le voyez, les choses sont quand même allées très loin !

En même temps – ce qui va se passer là est quand même assez stupéfiant –, Pierre Boutang et Pierre Debray entament un dialogue qui va aboutir à la conversion totale de Debray à Maurras et à l’Action française. Il y entre en 1954, peu de temps avant que Boutang ne quitte la maison pour fonder La Nation française. Alors le vieux Maurice Pujo, à trois ans de sa mort, comprend que l’Action française ne pouvait pas se passer d’un intellectuel de haut niveau. Il impose donc la nomination de ce nouveau converti dans le rôle de successeur intellectuel de Boutang.

Pour l’Action française, c’est une sorte de prise de guerre. Debray est une personnalité intellectuelle de premier ordre, il est déjà très connu. Il permet au mouvement d’élargir son cercle, son milieu social et intellectuel, et de faire entrer en son sein un personnage qui défie les normes courantes. Il va apporter beaucoup au mouvement et au journal, notamment la perspicacité de son regard sur l’évolution de la société industrielle. A la différence d’un Boutang, très centré, je l’ai dit, sur sa dimension philosophique, Debray, historien et sociologue, va se vouer, avec un grand sens pédagogique, à appliquer aux réalités nouvelles la méthode de l’empirisme organisateur, qui répond directement au matérialisme dialectique avec lequel il a frayé pendant plusieurs années.

Gérard Leclerc ( à suivre)

Chaque jour, retrouvez les rubriques de l’été militant 2020, sur le site de l’Action française.

Il vous suffit de cliquer sur le lien souligné. Ils sont proposés dans l’ordre de leur publication.

Par Christian Franchet d’Esperey

1 – Est-il opportun de s’accrocher à un homme aussi décrié ?

2 – Les positions les plus contestées de Maurras ne doivent plus faire écran à ses découvertes majeures

3 – maurrassisme intra-muros et maurrassisme hors les murs

4 – Une demarche d’aggiornamento cest-a-dire de mise au jour

Par Philippe Lallement

Le maurrassisme est-il devenu un simple objet d etude historique

Par Gérard Leclerc

  1. Le legs d’Action française
  2. Maurras humaniste et poete
  3. L homme de la cite le republicain
  4. Un mouvement dote dune singuliere force d attraction
  5. Crise de 1926 un nouveau Port-royal
  6. Traces de guerre civile les quatre etats confederes – l antisemitisme
  7. Boutang et Debray renouent avec la seduction intellectuelle du maurrassisme

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