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  • Où est la politique ?...

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             ...Tel est le sujet, et le titre de l'éditorial du dernier Politique Magazine de septembre (n° 99)...

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    Où est la politique ?

            

            Où est la politique ? L’art politique ? La science politique ? À l’heure actuelle, en France. Certes, il y a tous les jours des livres, des essais, des articles qui paraissent sur la question, des cours qui sont donnés dans des facultés, dans des écoles et des instituts brillants. Des idées sont agitées qui ne sont que des idées. Justes, vraies, sans doute, mais très souvent utopiques, fausses et finalement malfaisantes parce qu’inapplicables.

            Mais concrètement où se façonne la politique de la France ? Celle de demain ? Eh bien, dans les partis politiques. C’est là que ça se concocte.

            Par exemple à gauche : Les journées de l’université d’été du Parti socialiste à La Rochelle ont présenté au peuple français les prodigieuses propositions des candidats à la candidature du Parti socialiste ; l’élection se veut ouverte à toute la gauche. Quelle merveille d’avoir inventé ainsi le moyen de faire une campagne électorale avant même une campagne électorale nationale ! Etre toujours en campagne électorale, n’est-ce pas le rêve de l’homme politique ? Et ce qui constitue le plus sûr de la politique en France ? Toujours sur les plateaux !

            Les discours se succèdent aux discours, les phrases aux phrases, toutes de cette banalité dont François Hollande a fait sa spécificité et dans laquelle il excelle, ce qui lui assure dans les sondages une avance considérable. Le spectacle fut réjouissant. Le camarade François, plus bourgeois que jamais, se dispensait, comme un maître qu’il est, d’assister à la séance inaugurale de la camarade Martine. La camarade Martine, tout aussi bourgeoise, s’éclipsait au beau milieu de l’intervention de ce cher camarade François qui pour se faire pardonner l’avait pourtant dûment bizoutée. Elle s’arrangeait à la sortie pour faire savoir fraternellement que son prédécesseur à la tête du Parti socialiste, à savoir ce même camarade François, lui avait laissé une situation catastrophique, un parti en capilotade !

            La camarade Ségolène, issue d’excellente famille, elle aussi, faisait bande à part, en affichant son féroce sourire qui se durcit chaque fois qu’elle dit « moi », c’est-à-dire au début de toutes ses phrases. À l’en croire, la politique, c’est elle. Eh oui, c’est ça, la politique en France : Ségolène ! Tout est possible : la morale et l’immoralité, la morale pour garantir l’immoralité, l’immoralité pour mieux cautionner la morale. 

            L’argent qu’il suffit de savoir prendre là où il est pour le mettre là où il faut, non mais ! Cette idée géniale rajeunit incontestablement le socialisme français comme l’idée de mettre l’armée, en principe tant détestée, au service de la jeunesse délinquante… Bref, nul ne peut dire jusqu’où iront les trouvailles de la camarade Ségolène. Elle est sûre de gagner, mais elle perdra à cause des méchants ! C’est ça la politique en France. Et le camarade Montebourg – ah, celui-là quel bourgeois !  –, comme il est original avec sa « démondialisation ». Il pense, lui : dans l’internationale socialiste, il suffit d’être nationaliste, et tous les problèmes sont résolus. C’est comme le camarade Valls : il suffit de vouloir les contraires pour bâtir l’unité. C’est ça la République indivisible : maintenir l’ordre du désordre !

            À droite, ce n’est pas mieux. La politique consiste à tenir le parti. Et pourquoi ? Pour tenir l’élection, pardi ! C’est à la fois l’unique but et la seule règle du jeu. 2012-2017, voilà le centre de tous les calculs. Toutes les propositions ne sont envisagées qu’en vue de ces calculs. Ils y pensent tous, en se rasant le matin. Quelle est la légitimité de pareils hommes ? Les Sarkozy, les Copé, les Bertrand, les Fillon, les Baroin, les Lemaire… Inutile de les nommer tous ou toutes, puisqu’il faut la parité ! Quelle que soit leur intelligence ! Où est le principe qui les arrachera à leurs egos ? Dans le système, il n’y en a pas. 

            C’est eux, encore eux, toujours eux : leur principe, leur finalité. 

            Et quand ils parlent de la France, quand ils invoquent l’intérêt général – et il le faut dans les circonstances actuelles – eh bien, ils pensent encore électoralement. Oui, même quand ils parlent de la règle d’or financière qu’ils veulent constitutionnaliser, ils sont soupçonnés d’arrière-pensées et comment ne pas les en soupçonner ?

            Et voilà que de partis à partis, ils en sont réduits à se traiter de politiciens et, certes, ils ont toujours raison de s’invectiver avec une telle appellation : elle frappe toujours juste ; et le comble est qu’ils le savent !

            Le même défaut se retrouve sur tout l’échiquier. Marine Le Pen n’y échappe pas qui voit survenir d’ailleurs un concurrent ; les écolos, non plus, qui y ajoutent le ridicule de leur posture dont un Hulot est l’exemple le plus typique. Et Mélenchon joue « la sociale » pour mieux accéder au pouvoir.

            Voilà la politique en France. C’est accablant. Et c’est ainsi que se dessine son avenir : national, économique, financier, moral, social, diplomatique, militaire…Qui ne comprend qu’il y a un vice au cœur du système ? Le pire est que tout le monde le sait mais personne ne veut le voir. Que faudra-t-il ? ■

  • Dans la série ”la crise, oui, mais pas pour tout le monde...” : Privilégiés, privilèges et Bastilles d'aujourd'hui...

                 Cette année, 340 fonctionnaires européens des anciens pays membres (France, Allemagne, Belgique...) partent à la retraite anticipée à 50 ans avec une pension de 9.000 Euros par mois, afin d'aider l'intégration de nouveaux fonctionnaires des nouveaux états membres de l'UE (Pologne, Malte, pays de l'Est...)...

           Même les parlementaires, qui bénéficient pourtant d'avantages exorbitants, ne reçoivent pas le tiers de ce qu'ils touchent.... Quelques exemples ? :

          - Giovanni Buttarelli, qui occupe le poste de "contrôleur adjoint de la protection des données", aura acquis après seulement 1 an et 11 mois de service (en novembre 2010), une retraite de 1 515 € / mois. L'équivalent de ce que touche, en moyenne, un salarié français du secteur privé après une carrière complète (40 ans).
          - Son collègue, Peter Hustinx, vient de voir son contrat de cinq ans renouvelé. Après 10 années, lui aura droit à près de 9 000 € de retraite / mois.
          - Roger Grass, greffier à la Cour de justice européenne, va toucher 12 500 € de retraite par mois.
          - Pernilla Lindh, juge au Tribunal de première instance, 12 900 € /  mois.
          - Damaso Ruiz-Jarabo Colomer, avocat général, 14 000 € / mois. 
     

    Consultez la liste :


     http://www.kdo-mailing.com/redirect.asp?numlien=1276&numnews=1356&numabonne=62286
     
            Pour les fonctionnaires de l'UE, c'est donc le jackpot: en poste depuis le milieu des années 1990, ils sont assurés de valider une carrière complète et, donc, d'obtenir le maximum : 70 % du dernier salaire. On remarquera que, non seulement leurs pensions crèvent les plafonds, mais qu'il leur suffit en outre de 15 années et demie pour valider une carrière complète, alors que, pour les simples citoyens, il faut travailler pendant 40 ans et, bientôt, 41 ans.
            Face à la faillite de nos systèmes de retraite, les technocrates de Bruxelles recommandent l'allongement des carrières : 37,5 ans, 40 ans, 41 ans (en 2012), 42 ans (en 2020), etc. Mais, pour eux, pas de problème, le taux plein c'est avec 15,5 ans... De qui se moque-t-on ?
            A l'origine, ces retraites de nababs étaient réservées aux membres de la Commission européenne puis, au fil des années, elles ont également été accordées à d'autres fonctionnaires. Maintenant, ils sont toute une armée à en profiter : juges, magistrats, greffiers, contrôleurs, médiateur, etc.


            Mais le pire, dans cette affaire, c'est qu'ils ne cotisent même pas pour leur super retraite. Pas un centime d'euro, tout est à la charge du contribuable... Les simples citoyens,eux, cotisent plein pot toute leur vie, et sont rappelés à l'ordre au moindre retard de paiement (rappels, amendes, pénalités de retard, etc....).
            Aucune pitié. Eux, ils (se) sont carrément exonérés. On croit rêver !

            Même les magistrats de la Cour des comptes européenne qui, pourtant, sont censés "contrôler si les dépenses de l'Union européenne sont légales, faites au moindre coût et pour l'objectif auxquelles elles sont destinées...", profitent du système et ne paient pas de cotisations.


            A l'heure où l'avenir de nos retraites est gravement compromis par la violence de la crise économique et la brutalité du choc démographique, le fait que les fonctionnaires européens bénéficient, à nos frais, de pensions de 12 500 à 14 000 € / mois, après seulement 15 ans de carrière, et sans même cotiser, est une pure provocation !
     

            Sauvegarde Retraites a réalisé une étude précise et très documentée qui prouve par "A+B" l'ampleur du scandale. Elle a déjà été reprise par les médias: 


     
    http://www.lepoint.fr/actualites-economie/2009-05-19/revelations-les-retraites-en-or-des-hauts-fonctionnaires-europeens/916/0/344867

  • Quelques réflexions, après le ”de Gaulle” de France 2, à l'occasion du 18 juin (1) : les coupables...

                On pourrait dire bien des choses sur ce téléfilm. On s'en tiendra ici, comme nous le disons chaque fois, non à la critique cinématographique traditionnelle -qui n'est pas de notre ressort- mais aux leçons politiques.....

                Et la principale d'entre elles est cette évidence hallucinante, dès les premières images, dès les premiers instants, de "débâcle", de "débandade", de catastrophe "pire que toutes les précédentes" de notre histoire; cette impréparation manifeste de la France et de son armée au conflit, qui happe littéralement le spectateur, sans fioritures, dès le début du film.

                Et la question vient d'elle même, s'impose d'évidence: Mais qui est responsable de tout cela ? Qui est coupable ? Qui était au pouvoir, "avant", et porte donc la responsabilité de cette impréparation et des catastrophes infinies qui s'en sont ensuivies, tant civiles que militaires ?

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                De toute évidence, même s'il faut remonter jusqu'au pacifisme militant hérité de la première Guerre mondiale, c'est bien le Front populaire qui est en cause. Et la Chambre -inchangée depuis sa victoire, le 3 mai 1936, avec 378 sièges contre 220. (Radicaux:106, Communistes: 72, Socialistes: 149), jusqu'à une débâcle dont elle porte la plus grande part de responsabilité. 

     

                Michel Mourre écrit, par euphémisme, que "le Front Populaire n'allait pas se montrer, au pouvoir, à la hauteur des grands espoirs qu'il avait eveillés". Alors que, manifestement, la guerre arrivait, il est frappant de voir comment, par pacifisme -donc par idéologie- ou par incompréhension des problèmes, manque de courage, d'intelligence ou tout simplement de lucidité, la Chambre du Front Populaire n'a pas utilisé les trois années dont elle disposait pour armer la France et la préparer à la guerre.

                 De Gaulle a raconté à son fils Philippe comment il était, un jour, sorti furieux d'un entretien avec Léon Blum: à lui, De Gaulle, qui le pressait de prendre des mesures afin de renforcer les capacités militaires du pays, Blum venait de répondre en substance qu'il ne pouvait pas, lui le pacifiste de toujours, voter des crédits militaires....

     

                On connaît la suite.... que nous rappelle crûment, sans fioritures ni circonlocutions, le téléfilm. Qui nous l'assène, même....

                Ce fut la même Chambre du Front Populaire, et la même majorité de gauche, qui devait s'enfuir en toute hâte et dans la plus grande panique, le 10 juillet 1940, non sans avoir au préalable voté les pleins pouvoirs... au Maréchal Pétain !

                 Et dont ceux qui sont à la fois les supporteurs et les héritiers reviendront, en 1945, pour imposer une vérité officielle dont l'un des premiers buts sera, justement, de faire oublier cette responsabilité écrasante, et première, de leur "camp", dans la défaite et toutes les horreurs qui en découlèrent ! On les verra alors, en 45 et depuis, hurler d'autant plus fort que leur responsabilité était immense, et évidente.

                 C’est d’ailleurs la responsabilité globale de tout le « système » qui est en cause, c’est lui qui s’effondre, l’été 40, droite et gauche confondues, car Paul Reynaud n’est pas un homme de gauche et ses velléités guerrières feront long feu ; l’Etat Major militaire, par son immobilisme, n’est pas, non plus, tout à fait innocent de la défaite. A vrai dire, c’est un courant de défaitisme généralisé, celui du « système », en tout cas sa résignation au pire, qui provoque l’effondrement de juin 40 …   Sur ce point, comme plus tard sur d’autres, Charles De Gaulle et Jacques Benoist-Méchin sont paradoxalement d’accord … Car De Gaulle n’était pas le seul à vouloir ardemment une armée moderne pour la France.....

                 Par un prodigieux tour de passe passe, qui doit tout à la chance historique et à l'habileté tactique (2) les continuateurs/héritiers des premiers collabos réussirent -en 1945- à occulter le fait qu'il y avait eu autant -sinon largement plus...- de collaborateurs à gauche qu'ailleurs; et autant -sinon largement plus...- de résistants ailleurs, qu'à gauche; chez nous, par exemple, dans les rangs des traditionalistes. En somme, et en forçant à peine, on pourrait dire que, lors de la sinistre Epuration, les premiers collabos liquidèrent-ils -au propre et au figuré- une partie des premiers résistants.....

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    Il est catholique et royaliste : Honoré d'Estienne d'Orves est le premier fusillé -par les Allemands- pour fait(s) de Résistance....

                 A noter, toutefois, et pour s'en réjouir, que cette vérité officielle se fissure et craque de toutes part aujourd'hui, le meilleur exemple en étant donné, justement, par ce téléfilm de France 2.....

    (1) : "Ce jour-là tout a changé: l'Appel du 18 juin", film TV de Félix Olivier, avec Michel Vuillermoz (de Gaulle) et Christian Rodska (Churchill).

    (2) : alors que, pour ne parler que de nous, Maurras, déjà très âgé, et isolé, manqua de soutiens et de conseils et, à l'évidence, d'habileté tactique et manoeuvrière....

  • L'énorme opération en cours contre Benoît XVI et la République des médias : Les réactions de Jean-François Mattéi et Oli

                Nous écrivions, dans une note du 2 avril, à propos de cette affaire, que le « système » ignore superbement et vit dans un décalage de plus en plus creusé entre son idéologie d’essence très simpliste et l’évolution évidente d’une grande partie de l’intelligence française, laquelle en vient à contester de plus en plus et de plus en plus radicalement la tyrannie, l’idéologie, déclinante, du dit « système ».

                Ainsi, nous publions ci-après, sans plus de commentaire, à la fois un message de Jean-François Mattéi à un certain nombre de ses amis et le texte d’ Olivier Boulnois qu’il leur transmet.

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    Chers amis, 

    Je me permets de vous adresser ci-dessous le texte de mon collègue Olivier BOULNOIS, Directeur d'Études à l'École Pratique des Hautes Études, qui rectifie l'interprétation tronquée des propos du Pape sur le préservatif.

    Quand on considère l'unanimité des réactions critiques, on pense au texte de Pascal :

    "Quand tous vont vers le débordement, nul n'y semble aller. Celui qui s'arrête fait remarquer l'emportement des autres, comme un point fixe".

    Jean-François Mattéi.

     

    Olivier BOULNOIS :

     

    "Dire :

    1. « les USA vont sombrer dans le chaos »,

    2.« l ‘économie mondiale se redresse»,

    3. « Jean-Marie Le Pen redevient un homme politique comme les autres »

    sont des propositions absurdes, improbables et scandaleuses.

    Pourtant, ce sont des citations extraites à chaque fois d’une phrase plus complexe et sensée :

    1. « Si Obama n’est pas élu, les USA vont sombrer dans le chaos » ;

    2. « Si on ne fait pas d’erreur dans la gestion d’une crise, l’économie mondiale se redresse »

    3. « S’il ne se comporte plus de manière antisémite et raciste, Jean-Marie Le Pen redevient un homme politique comme les autres ».

    Un enfant de 7 ans comprend que ces citations font dire à leur auteur LE CONTRAIRE de ce qu’il a dit."

     

    "Pourquoi cela ? Parce que l’expression citée dépend à chaque fois d’une CONDITION  NEGATIVE. C’est-à-dire que la seconde proposition n’est vraie que si la précédente est fausse :

    1. « les USA vont sombrer dans le chaos » si et seulement si il est faux qu’Obama soit élu. (Or nous savons que le contraire est vrai).

    2. L’économie mondiale peut se redresser, si et seulement si on ne fait pas d’erreur dans la gestion d’une crise.

    3. Le Pen redeviendrait un homme politique comme les autres s’il abandonnait ses comportements racistes.

    Bien sûr, celui qui a coupé ainsi les citations a inversé leur sens."

     

    "Or lorsque les médias citent cette phrase de Benoît XVI : « on ne peut résoudre ce fléau en distribuant des préservatifs : au contraire, cela risque d’augmenter le problème », ils se comportent exactement de la même manière – d’une manière telle qu’un enfant en aperçoit tout de suite la fausseté.

    En effet, cette phrase dépend elle aussi d’une CONDITION NEGATIVE :

    Citons la phrase exacte : «S’il n’y a pas l’âme, si les Africains ne s’aident pas, on ne peut résoudre ce fléau en distribuant des préservatifs : au contraire, cela risque d’augmenter le problème. »

    Autrement dit, c’est si et seulement « s’il n’y a pas d’âme », « si les Africains ne s’entraident pas », que les deux propositions « on ne peut résoudre ce fléau en distribuant des préservatifs : au contraire, cela risque d’augmenter le problème » sont vraies.

    Il est parfaitement clair que c’est une hypothèse négative, et de surcroît une hypothèse fausse dans l’esprit de l’auteur, il suffit de se reporter au contexte pour en avoir la conviction.

    Couper la phrase de sa condition, c’est immédiatement en inverser le sens."

     

    Voici le texte dans sa totalité, vous pourrez en juger :

     

    Philippe Visseyrias, France 2 : "Saint-Père, parmi les nombreux maux dont souffre l’Afrique, il y a en particulier la propagation du sida. La position de l’Eglise catholique sur les moyens de lutter contre le sida est souvent considérée irréaliste et inefficace. Allez-vous aborder ce thème durant votre voyage ?"

    Benoît XVI : "Je dirais le contraire. Je pense que l’entité la plus efficace, la plus présente sur le front de la lutte contre le sida est justement l’Eglise catholique, avec ses mouvements, avec ses réalités diverses. Je pense à la communauté de Sant’Egidio qui fait tellement, de manière visible et aussi invisible, pour la lutte contre le sida, je pense aux Camilliens, à toutes les sœurs qui sont au service des malades… Je dirais que l’on ne peut vaincre ce problème du sida uniquement avec des slogans publicitaires. S’il n’y a pas l’âme, si les Africains ne s’aident pas, on ne peut résoudre ce fléau en distribuant des préservatifs : au contraire, cela risque d’augmenter le problème. On ne peut trouver la solution que dans un double engagement : le premier, une humanisation de la sexualité, c’est-à-dire un renouveau spirituel et humain qui implique une nouvelle façon de se comporter l’un envers l’autre, et le second, une amitié vraie, surtout envers ceux qui souffrent, la disponibilité à être avec les malades, au prix aussi de sacrifices et de renoncements personnels. Ce sont ces facteurs qui aident et qui portent des progrès visibles. Autrement dit, notre double effort pour renouveler l’homme intérieurement, donner une force spirituelle et humaine pour un comportement juste à l’égard de son propre corps et de celui de l’autre, et notre capacité à souffrir, à rester présent dans les situations d’épreuve avec les malades. Il me semble que c’est la réponse juste, l’Eglise agit ainsi et offre par là même une contribution très grande et très importante. Remercions tous ceux qui le font. »

    (Verbatim des déclarations de Benoît XVI lors de la conférence de presse dans l’avion vers l’Afrique. Source: salle de presse du Saint-Siège, traduction La Croix)

     

    "D’où ma question :

    Pourquoi certains journalistes ont-ils tronqué cette phrase en la coupant de la condition négative qui en renversait le sens? Pourquoi d’autres ont-ils répété en boucle cette affirmation sans la vérifier ?

    Il n’y a hélas que deux réponses possibles : soit ils sont incapables de suivre un raisonnement (mais celui-ci est du niveau d’un enfant de 7 ans), soit ils sont malhonnêtes.

    Et pourquoi M. Juppé s’est-il écrié : « ce pape commence à poser un vrai problème" (mercredi 18 mars, France-Culture) ?

    Le vrai problème est plutôt de savoir pourquoi un homme politique, qui a paraît-il étudié aux plus grandes Ecoles françaises, a pu répéter une ânerie pareille sans la vérifier.

    Car le seul problème que pose ce pape, c’est qu’il raisonne — au lieu de marteler des slogans. Dans la République des médias, c'est impardonnable."

     

    Olivier Boulnois, EPHE.

     

    Pour votre informati

  • Guadeloupe : Domota, Elie Ier , Tyran révolutionnaire de la Guadeloupe ?….

                « Les entreprises devront appliquer l’accord ou quitter l’île » a déclaré le plus naturellement du monde le meneur du LKP. En français dans le texte ! Mais qui est-il pour parler ainsi ?

                Il n'est pas inintéressant de voir ce qu'il y a de révolutionnaire chez lui, et ce qui fait qu'il s'inscrit dans la lignée de Robespierre et de Danton, de la Convention et de la Terreur....

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    Le leader du LKP Elie Domota, le 7 mars 2009 à Pointe-à-Pitre.

                D’abord par l’emploi systématique qu’il fait du mensonge, comme ses grands ancêtres : « ils » veulent rétablir l’esclavage (« ils » c’est-à-dire les bekés, les blancs, dans cet odieux racisme de fait que s’autorisent les gens comme Domota  vis-à-vis de ceux qui n’ont pas la même couleur de peau qu’eux…). Mais soyons sérieux une seconde : qui veut rétablir l’esclavage ? L’outrance du propos et son exagération aussi manifestement grotesque s’inscrivent bien dans la tradition révolutionnaire du mentir par les mots et du mentir sur les mots. C’est bien connu : plus c’est gros plus ça passe ! Les sans-papiéristes osent parler de rafle, de déportation et de nouveaux  justes en parlant des hors la loi, alors pourquoi ne pas faire aussi fort, toujours plus fort, et ne pas parler de la restauration programmée de l’esclavage ? Après tout, puisque certains gogos, décidémment indécrottables, se laissent prendre et manipuler comme des idiots utiles qu’ils sont (pour reprendre l’expression de Lénine…), les gens comme Domota auraient bien tort de se gêner…..

                Ensuite l’intimidation : partez, ou ….. Ou quoi ? On a très bien compris. On a même tellement bien compris qu’Elie Ier, qui souhaite être le régénérateur de la Guadeloupe comme l’ont été ses grands ancêtres à Paris, n’a pas eu besoin de préciser la menace, de la dire explicitement : tout le monde a très bien vu ce qu’il voulait dire ! Avec une différence d’intensité malgré tout, n’exagérons tout de même pas, c’est bel et bien, dans la tête de Domota et des siens, le même processus d’intimidation et de Terreur, par la violence, que le LKP essaye de mettre en place sur l’île. Avec un certain succès.

                La seule question reste donc, non pas mais que fait la police ? Elle est plutôt : mais que fait le pouvoir, que fait l’Etat ? On apprenait le 8 mars, par une dépêche AFP, que le parquet de Pointe-à-Pitre avait annoncé annoncé le samedi 7 l'ouverture d'une enquête judiciaire, notamment pour provocation à la haine raciale et tentative d'extorsion de signature, après des déclarations du leader du "collectif contre l'exploitation" LKP, c’est-à-dire Elie Domota lui-même.

               Fort bien. Mais outre qu’il faut attendre pour voir ce que tout cela donnera, le problème n’est pas avant tout un problème d’ordre dans la rue (il l’est bien sûr), mais d’abord et avant tout un problème d’ordre dans les esprits.

                On aura beau faire charger des Crs autant qu’on voudra, et faire donner la matraque, tant qu’on n’aura pas remis de l’ordre dans les esprits, on ne remettra pas de l’ordre dans les rues. Tant qu’on ne combattra pas intellectuellement les façons de penser et de pratiquer des révolutionnaires, on sera singulièrement désarmés pour s’opposer à eux.

                Question, à dix centimes d’euros : notre système, qui est l’héritier lui-même d’une violence et d’une Terreur dont se réclament Domota et les siens, est-il le mieux à même de s’opposer là-bas à une violence et à un état d’esprit qui ont présidé à sa naissance, ici ? On peut en douter…

                Reste aussi, si l'on veut être complets, que, pour réformer un système où bien des choses sont pourries, et pas seulement le LKP, mais aussi les moeurs économiques de l'île et, bien souvent, ses entrepreneurs, ses fonctionnaires, son administration; et où chacun ne songe depuis fort longtemps, qu'à tirer de la France de substantiels et souvent éhontés avantages, il ne sera aisé de remettre de l'ordre ni dans les esprits ni dans les pratiques en usage. En Guadeloupe, en particulier, mais aussi dans les Dom-TOM, en général...

     

  • Le français, c’est aussi bon pour la science...

              On a beaucoup entendu, ces derniers temps, les chercheurs se mobiliser, voire manifester, pour défendre la Recherche et demander d'avantage de crédits. Ce en quoi ils ont, évidemment, tout à fait raison. Un autre sujet passionne, et inquiète, la communauté scientifique dans son ensemble, et on en a un peu moins parlé, du moins pour l'instant. Il s'agit de la défense de la langue française "comme langue de recherche".

              En effet, "La recherche française a besoin de publications en français", affirme une Lettre ouverte aux responsables de l’évaluation scientifique, lancée le 15 février sur Internet par les éditions Hermès, et qui a recueilli 2 600 signatures en cinq jours.

              Affrontant la domination de l’anglais comme langue de la recherche mais aussi comme langue d’évaluation de leurs travaux, les chercheurs ont demandé au président d’Hermès Science, Sami Ménascé, de se mobiliser. D'où la pétition que l'on pourra lire par la suite, et qui fait suite à la Lettre que nous venons de citer.

              "Un bon livre, un article de revue et même un manuel écrits en français sont le plus souvent ignorés par les critères d’évaluation utilisés par nos agences. Les conséquences de cette politique sont malheureusement évidentes : publier en français devient tout simplement du temps perdu pour l’évaluation d’un enseignant ou d’un chercheur et donc pour leur carrière. C’est à terme la chronique de la mort annoncée des publications en français", regrettent les signataires de la lettre.

              Ils demandent donc que ces publications soient prises en compte par les agences telles que le CNRS, le Conseil national des universités et l’Agence d'évaluation de la recherche et de l'enseignement supérieur.

              "Les contribuables doivent avoir un accès en français à ce qu’ils ont soutenu par le biais de leurs impôts, la transmission des savoirs doit se faire dans la langue où est dispensé l’enseignement ; et enfin, le meilleur moyen d'accéder à la pensée d'un auteur est de discuter avec lui dans sa propre langue", avancent-ils.

              Jean-Luc Schwartz (directeur de recherche au CNRS), Jean-Charles Pomerol (président de l’université Pierre et Marie Curie), Albert David (Directeur du "M-Lab", ENS Cachan), Jean-Marie Pierrel (Jean-Marie Pierrel, directeur du laboratoire Atilf du CNRS) figurent parmi les 2 600 signataires de cette pétition, dont voici le texte intégral.  

     LETTRE OUVERTE AUX RESPONSABLES DE L’EVALUATION SCIENTIFIQUE

                                                     LES SCIENTIFIQUES DOIVENT-ILS CONTINUER À ECRIRE EN FRANÇAIS ?

               Il est largement admis que la lingua franca de la recherche scientifique est aujourd'hui l’anglais. Pourtant, il existe au moins trois bonnes raisons de penser qu'il est indispensable que les scientifiques continuent d’écrire en français.

              – Puisque la recherche repose essentiellement sur des financements publics, une considération élémentaire voudrait que les contribuables aient un accès en français à ce qu’ils ont soutenu par le biais de leurs impôts.

              – La deuxième raison concerne l’enseignement. La production de livres de synthèse et de manuels en français est une tâche extrêmement honorable et même nécessaire pour compléter un enseignement dispensé en français. Comment faire aimer une discipline en n'offrant que des livres en anglais qui ne sont en général pas adaptés, ni au niveau, ni aux habitudes que nous avons de structurer nos enseignements ?

              – La troisième raison relève de l'apprentissage. Il faut un grand entraînement pour pouvoir s’exprimer dans une autre langue que sa langue maternelle avec le même sens de la nuance, avec la même richesse. Quel meilleur moyen d’accéder à la pensée d’un auteur que de discuter avec lui dans sa propre langue?

              La publication en français apparaît donc comme une nécessité. Pour que cette production continue, il est urgent de valoriser notre activité de recherche dans notre langue. En effet, les systèmes de référencement des publications (dont le principal est une filiale d’un éditeur privé) reconnaissent prioritairement les publications en anglais ! Soit notre système national valorise cette production, soit cette dernière disparaîtra.

              Reconnaître à leur juste valeur les publications en français, suppose que les sections du comité national du CNRS, du CNU et de l’AERES prennent en compte, en fonction de leurs exigences de qualité, les revues en français mais aussi les livres et les manuels. Il n’est pas normal qu’à l’heure actuelle, un bon livre écrit en français ne soit pas considéré dans l’évaluation d’un chercheur.

              L’objectif de cette pétition adressée à L’Agence d’Evaluation de la Recherche et de l’Enseignement Supérieur (AERES) est de montrer que notre communauté scientifique française ou francophone a encore la capacité de penser par elle-même et qu’il ne faut pas rejeter, comme insignifiant, tout ce qui s’écrit en français.

              Nous vous remercions pour votre soutien.                         

  • Deux ”humeurs” sur ce ballon rond, qui tourne de moins en moins rond.....

    Humeur n° 1 : L'équipe de France (?) qualifiée d'une façon "non sportive". Ou : Dans le sport non plus, l’idéologie ça ne marche pas….

                Pitoyable prestation de la pitoyable équipe idéologique du pitoyable Domenech. Une fois de plus….

                On sait  le rôle que la nomenklatura du Pays Légal a assigné à Domenech, qui l’a accepté… : montrer à la France et aux Français que la France n’est pas ce qu’en disait de Gaulle (1) mais que c’est une équipe où domine une certaine couleur et/ou une certaine ethnie et/ou une certaine religion. Parce que, pour « eux », la France c’est « ça ». Malheureusement pour les idéologues qui l’ont inventée et imposée, depuis qu’elle existe, cette équipe ( ?), elle rame. Elle est poussive (on reste gentils….), elle est tout sauf championne. On est bien loin du grand niveau, du vrai niveau.

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                Et elle en est réduite, pour rester en course, à profiter de la moindre faille : en l’occurrence "on" est tout content parce que, après un match nul de plus, qui fait suite à tant d’autres, on est qualifiés grâce à une faute ! Et parce que l’arbitre ne l’a pas vue ! Lamentable ! A quel niveau sont- « ils » descendus, et à quel niveau ont- « ils » amené ce sport, naguère sympathique ! Quelle différence avec la classe, l’esprit sportif (le vrai), l’élégance d’un Arsène Wenger qui, un jour, ayant remporté une victoire non méritée dans le Championnat d’Angleterre, demanda que l’on rejoue le match (pour le gagner à nouveau, mais « bien », cette fois…). Là, on était dans le sport, et puisqu’on parle de l’Angleterre, dans le « fair play », le beau jeu ».

                Avec Domenech, on n’est pas dans le beau jeu mais dans l’idéologie. Et comme il faut à tout prix que la fumeuse entreprise montée par les immigrationnistes tienne ou semble tenir la route, on est réduit à prendre n’importe quoi, y compris une qualification imméritée.

                « Ils » auront même tué le sport !.....

    (1)    "…Il ne faut pas se payer de mots. C'est très bien qu'il y ait des français jaunes, des français noirs, des français bruns. Ils montrent que la France est ouverte à toutes les races et qu'elle a une vocation universelle. Mais à condition qu'ils restent une petite minorité. Sinon la France ne serait plus la France. Nous sommes avant tout un Peuple européen, de race blanche, de culture grecque et latine, et de religion chrétienne."

     

    Humeur n° 2 : L’arbre de la délinquance, planté par le Pays Légal, pousse ses racines, croît et embellit…..

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                La semaine dernière, « ils » ont tout cassé parce que leur équipe avait perdu. Cette semaine, « ils » ont tout cassé parce que leur équipe avait gagné. Dans les deux cas, il s’agissait d’un match joué chaque fois en terre étrangère et entre deux pays étrangers : on voit donc mal en quoi nos abribus, nos voitures, nos boutiques etc…. étaient concernées et pourquoi ils et elles ont brûlées, mais bon…..

                La preuve est donc faite une fois de plus -mais les plus sourds des sourds et les plus aveugles des aveugles l'entendront-ils et la verront-ils ?- : le Pays Légal, par sa folle politique d’immigration a bel et bien implanté chez nous –sans que le peuple français ne soit jamais consulté- une délinquance chronique d’origine étrangère, qui ne cesse de croître et d’embellir, de se structurer et de pousser ses racines de plus en plus profondément. Jusqu’à ce qu’elle devienne aussi puissante que la Mafia en Italie, et qu’il soit peut-être trop tard ?

                Nous préférons croire que la république idéologique (le Système…) agit comme la belle jardinière, croquée par Forain, et que sa politique (!) insensée aura pour conséquence l’appel au Recours, rendu nécessaire, précisément, par les folies du Système et par la réaction de ce qu’il reste de sain dans notre société.

                C’est à cette réaction et à ce sursaut que nous devons travailler....

  • Pourquoi il est vain de croire à une véritable reprise, par Jean-Michel Quatrepoint

                Journaliste, Jean-Michel QUATREPOINT a travaillé au Monde pendant onze ans, puis dirigé les rédactions de l’Agefi, de La Tribune et du Nouvel Économiste avant d’animer, quinze années durant, la Lettre A. Il a donc observé et commenté la vie économique à des postes de premier plan et sa longue expérience lui a permis de publier un premier livre qui annonçait en 2008 la Crise globale - ce qui lui a valu le Prix de l’excellence économique.

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                Dans le nouvel ouvrage qu’il vient présenter, dans le cadre des Mercredi de la NAR (1), La dernière bulle, Jean-Michel Quatrepoint explique le déroulement de la crise et montre pourquoi il est vain de croire à une véritable reprise. Au cœur de son analyse, le démontage du « Piège de Wall Street » dans lequel Barack Obama est tombé et qui l’empêche d’organiser la refonte générale du système qui a provoqué la crise. L’analyse, passionnante, conduit à envisager une nouvelle politique économique et financière...

    (1) : mercredi 9 décembre, 17, rue des Petits-Champs, Paris 1er, 4e étage. La conférence commence a 20 heures très précises.

     

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    Le service librairie de la NAR vous propose le livre de Jean-Michel Quatrepoint, "La dernière bulle " 

    au prix promotionnel de 17,50 euros (frais de port inclus).

    Commande et chèque a adresser a Royaliste, 17 rue des Petits-Champs, 75001 Paris 

    ou bien commande en ligne (paiement securisé) en cliquant sur ce lien.

     

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    Voici l'entretien de Jean-Michel Quatrepoint avec Ivan Radja, paru le 26 septembre 2009, dans Le Matin Dimanche:

    Le G20 est impuissant et les banques s'enrichissent déjà sur le dos des Etats qui les ont sauvées, avertit l'économiste Jean-Michel Quatrepoint

    Auteur de «La crise globale» (Ed. Mille et un nuits, 2008), et de «La dernière bulle», qui vient de paraître, l'économiste français Jean-Michel Quatrepoint déplore que le sommet du G20 à Pittsburgh se tienne sur fond de fausse reprise, purement financière.

    Jean-Michel Quatrepoint, vous dénoncez les lobbies financiers américains qui auraient organisé une fausse reprise. De quelle façon?
    Après la faillite de Lehman Brothers il y a un an, la Fed ( Réserve fédérale américaine, ndlr ) et les banques centrales européennes ont «fait l'hélicoptère». Rien qu'aux Etats-Unis, la Fed a arrosé le marché financier de 5000 milliards de dollars pour éviter une panique. Les grandes banques commerciales reçoivent donc de l'argent à taux zéro, qu'elles reprêtent, uniquement aux bons risques, à des taux qui vont de 4% à 25%.

    A qui prêtent-elles?
    Mais aux Etats, qui se sont endettés lourdement pour les sauver! Résultat, elles mettent sur le marché de nouveaux produits à caractère spéculatif, des nouvelles variantes de «subprime» qui panachent un peu de dette italienne, un peu de dette allemande pour faire bien, de la dette russe, garantie par des richesses naturelles considérables, le tout saupoudré d'un peu de dette grecque. C'est la titrisation de la dette.

    Comment ont-elles réussi ce tour de passe-passe?
    Un faisceau de facteurs leur a été favorable: elles ont pu se débarrasser de leurs actifs toxiques, garantis par l'Etat. Ensuite la concentration a placé les survivantes dans une situation de puissance jamais égalée. Goldman Sachs et JP Morgan sont les piliers de Wall Street. Avec d'autres, elles ont organisé leur propre reprise sur le marché boursier, lorsqu'il était à son point le plus bas, en mars, et qu'elles en étaient les seuls acteurs. Elles ont fait remonter les cours de la bourse, et le mécanisme s'est enclenché. Goldman Sachs a engrangé des bénéfices, puis d'autres banques, et tout le monde fait semblant de croire à une reprise, car aucun gouvernement ne veut prendre le risque d'affirmer le contraire. Or il ne s'agit que d'une reprise financière, et non d'une reprise économique.

    Barack Obama est pourtant dur envers les milieux financiers...
    Dans ses discours, oui. Et je le crois sincère. Mais le problème est que Tim Geithner (le secrétaire d'Etat au Trésor, ndlr) ou Lawrence Summers ( conseiller économique, ex-secrétaire au Trésor dans les années 1990, ndlr ) sont proches de Hillary Clinton. Lawrence Summers a été le chantre de la dérégulation sous Clinton et fait exploser le Glass-Steagall Act ( acte de 1933 interdisant à une banque de cumuler activités de dépôt et d'investissement, ndlr) . Il faut savoir que Wall Street est davantage tenu par les Démocrates que par les Républicains. Avec ces relais, le lobby financier a pris Obama en otage en lui promettant une reprise pour 2010 afin qu'il puisse faire passer sa réforme du système de santé, à condition qu'il ne nationalise pas les banques, même temporairement, et ne touche pas aux fondamentaux de Wall Street. Obama a fait le mauvais choix en privilégiant la finance à l'économie réelle, en punissant Detroit (siège de General Motors, ndlr) et non Wall Street. Il aurait dû cogner et virer les banquiers qui ont failli.

    La sphère financière dicte sa loi?
    Dans l'économie occidentale, et anglo-saxonne en particulier, oui. La finance a remplacé l'économie basée sur la production de biens. Aux Etats-Unis, elle représente 21% du PIB, 40% de la totalité des profits des sociétés, mais seulement 6% de l'emploi... La Chine produit à des coûts incroyablement bas, ce qui profite un peu aux Chinois qui développent une petite classe moyenne, mais surtout aux grandes multinationales, qui engendrent des profits considérables, réinjectés aux Etats-Unis via des centres offshore. Ce sont aujourd'hui les opérateurs qui font le marché. Prenez le pétrole: la chaîne compagnies-pays producteurs-acheteurs est court-circuitée par les opérateurs des «places spots», qui fixent les cours. Il leur suffit d'anticiper, par exemple un hiver rigoureux, pour acheter du gasoil et le revendre le moment voulu. La seule manière de rogner les ailes des financiers est de taxer les transactions sur les produits dérivés.

    Le retour de la fameuse taxe Tobin, prônée par Nicolas Sarkozy?
    En quelque sorte. La taxe imaginée par James Tobin ( Prix Nobel d'économie, ndlr ) dans les années 1970 visait plutôt les changes. Taxer les produits dérivés, même sur de petits écarts, freinerait un peu la dérive spéculative car les volumes sont énormes.

    A vous entendre, le G20 ne se réunirait que pour la galerie?
    Son principal mérite est d'exister. Il ne peut pas être un échec, car ce genre de sommet doit être habillé de quelques mesures, sur les bonus, les mesures prudentielles, ou l'augmentation des fonds propres.

    Et les garde-fous censés éviter que la faillite d'un maillon n'entraîne toute la chaîne, voulus par l'UE et son projet de Conseil européen du risque systémique?
    Qui serait composé de 40 représentants de la Banque européenne et des banques centrales... Comment vont-ils surveiller que telle banque commerciale n'ait pas inventé tel nouveau produit financier? Ce n'est pas très sérieux.

  • Un accord historique, vraiment ?, par François Reloujac*

    Le 11 janvier dernier, le Medef et trois syndicats représentatifs du personnel (CFDT, CFTC et CFE-CGC) ont signé un accord qualifié d’ « historique ». En introduisant une certaine flexibilité sur le marché du travail, cet accord devrait permettre de faire baisser le taux de chômage grâce à une relance de la croissance. Mais ce texte long et complexe portera-t-il les fruits que l’on attend de lui ?

     

    Enfin « un dialogue social apaisé », pouvait se féliciter le chef de l’état, qui a fait de « l’inversion de la courbe du chômage » sa priorité absolue. Certes, le Medef a cédé sur des points qui paraissaient jusqu’à présent non négociables. Mais il a obtenu en échange davantage de « flexibilité » pour adapter les effectifs et la durée du travail aux conditions de la conjoncture. De ce point de vue, les syndicats représentatifs du personnel ont beaucoup lâché. C’est d’ailleurs ce qui explique que ni la CGT ni FO n’ont accepté de signer l’accord. Et, si le monde politico-économique en a immédiatement salué l’aspect « audacieux », l’ancien conseiller social de Nicolas Sarkozy, Raymond Soubie, a toutefois émis une réserve dans ce concert de louanges. Cet accord débouchera-t-il sur la création d’emplois nouveaux ? « La flexibilité pour les entreprises n’est pas la seule donnée du problème », a-t-il expliqué dans Le Figaro du 14 janvier. Il a parfaitement raison ! 

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    Les négociateurs du Medef... 

    Car l’une des causes fondamentales – même si elles sont nombreuses – du sous-emploi chronique dont souffrent les pays occidentaux, est rarement analysée. Si l’histoire nous apprend en effet que, jusqu’au xxe siècle, les hommes travaillaient pour gagner leur vie et celle de leur famille, ceux d’aujourd’hui ne font que « chercher du travail » ! Différence de taille : les lois sociales sont ainsi faites qu’il est particulièrement difficile de commencer à travailler en développant simplement ses propres aptitudes et d’être payé en vendant le fruit de son travail. Quiconque veut se mettre à son compte doit ainsi commencer par payer des charges sociales et des impôts et taxes de toute nature qui lui interdisent toute progressive montée en puissance. Pour travailler et vivre de son travail, il est donc presque indispensable d’entrer dans une structure préexistante. Sous le gouvernement précédent, une mesure, à proprement parler révolutionnaire, avait été mise en place : le statut d’auto-entrepreneur qui remettait à l’endroit la relation entre la rémunération du travail et les charges sociales. L’auto-entrepreneur commençait par être payé avant de supporter des charges. Le seul reproche que l’on pouvait faire à cette réforme était de n’avoir pas généralisé ce statut et d’avoir laissé subsister comme régime de droit commun le système fiscal et social frappant les entrepreneurs individuels qui se trouvent dès lors soumis à la concurrence « déloyale » des auto-entrepreneurs !

     

    L’inversion de la relation entre croissance et chômage

    De fait, le travail n’est plus aujourd’hui l’aboutissement d’une volonté individuelle de mettre ses talents au service de la société, mais résulte de la rencontre d’un demandeur d’emploi avec une proposition émanant d’une entreprise déjà installée. On a ainsi inversé la relation entre la croissance et l’emploi. Ce n’est plus le travail accompli qui permet la croissance de la production, c’est l’augmentation des indices de production qui pousse les entreprises à embaucher de nouveaux salariés. L’imagination créatrice et la confiance dans l’avenir ont cédé la place aux statistiques ! De plus, la relation ainsi inversée introduit une inertie considérable dans le système puisque la création d’un emploi ne résulte plus d’une simple volonté individuelle d’une personne physique mais de la « pente des courbes » qui, elle, résulte de la somme de toutes les volontés des personnes morales et des administrations.

    Or, pour que ces volontés convergent vers la création d’emplois nouveaux, il faut que ces personnes morales puissent espérer une amélioration de leurs résultats qui ne découle pas seulement et immédiatement de ces emplois nouveaux. Il faut que la production nouvelle soit vendable – alors qu’auparavant elle ne l’était pas –, c’est-à-dire qu’il faut modifier les conditions de cette production. Et comme le marché du travail est terriblement réglementé, cette modification ne peut résulter que de la loi.

     

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    ...et la réaction de la CGT !

     

    Un accord qui est inapplicable sans une loi nouvelle

    C’est bien pourquoi personne ne peut se risquer à dire quel sera le résultat réel de l’accord signé. Pour être applicable, il doit d’abord être transposé dans la loi. Or les vingt-huit mesures contenues dans l’accord, bien que se voulant équilibrées, sont très complexes et difficilement transposables en termes juridiques. De plus, des syndicats comme la CGT et FO, qui peuvent compter sur de nombreux appuis parmi les parlementaires qui soutiennent l’action du gouvernement, ont refusé d’approuver certaines d’entre elles. Le secrétaire général de la CGT a d’ores et déjà « exigé » du Premier ministre que l’accord signé le 11 janvier ne soit pas intégralement retranscrit dans le futur projet de loi qui sera examiné au printemps. Bernard Thibault a mis en garde : « Nous allons avoir des séances de travail très concrètes avec le ministère du Travail pour regarder le texte dans le détail », ajoutant que « le Premier ministre ne peut pas ignorer l’opinion de la première organisation de salariés. »

    Dans un contexte économique difficile, où, après le groupe PSA, c’est Renault qui annonce de nombreuses suppressions d’emploi, où, après avoir été mis en redressement judiciaire, le groupe volailler Doux se heurte à la décision unilatérale de la Commission européenne de diviser par deux les subventions octroyées pour l’exportation, le gouvernement peut-il se fâcher avec une partie de son électorat ? Faut-il dès lors considérer que le Président a déjà perdu son pari sur l’emploi ? Non, car il n’a pas dit qu’il ferait baisser le nombre des chômeurs ; il a simplement promis qu’il inverserait la « courbe du chômage ». Mais de quelle courbe s’agit-il ? Celle du nombre des demandeurs d’emploi ou celle de l’accélération permanente de la croissance du nombre des chômeurs ? En fait, la question que l’on devrait se poser n’est pas celle de savoir comment permettre aux entreprises – et aux administrations – de créer plus d’emplois mais celle de savoir comment permettre à un plus grand nombre de Français de travailler et de vivre de la vente des fruits de leur travail. Le combat pour l’emploi ne saurait se limiter à la bataille du salariat !  

    * Analyse économique parue dans le n° 115 de Politique magazine, Février 2013.

  • Aujourd'hui, fin du feuilleton de notre 20ème Album : ”Maîtres et témoins (III) : Léon Daudet”...

    L'homme est un héritier, c'est bien connu. Sauf pour les Révolutionnaires, les doctrinaires, eux qui, par idéologie, "du passé font table rase". Nous, c'est tout l'inverse : nous savons d'où nous venons, ce que nous avons reçu, et à qui nous le devons... 

    Notre filiation intellectuelle, nous la revendiquons pleinement, et sans équivoque, de toutes les façons possibles. Mais d'abord, et avant tout - nous efforçant, en cela, de suivre, chaque jour, le conseil de Gustave Thibon... - en la pratiquant quotidiennement sur ce Blog qui, bien plus qu'un simple Blog est devenu un véritable quotidien royaliste sur le Net, dont l'audience continue à grandir :        

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    Cliquez sur l'image pour visualiser l'Album...

           "Vous êtes, vous et vos amis, les héritiers spirituels de Charles Maurras. Mais vous savez bien qu'un héritage n'est pas un talisman ni une baguette magique : c'est un outil. Et un outil qu'il faut savoir manier et adapter en fonction du mouvement de la vie qui ramène toujours le semblable, jamais l'identique. Épouser la pensée d'un maître, cela veut dire s'unir à elle pour lui faire des enfants et non pas la stériliser sous prétexte de lui conserver je ne sais quelle intégrité virginale. Il n'y a pire trahison qu'une certaine fidélité matérielle et littérale qui, en durcissant les principes en système, n'aboutit qu'à congeler ce qui était le jaillissement d'une source vive. Les exercices de patinage qu'on peut faire sur cette glace ne m'intéressent pas. La vraie fidélité est celle qui prolonge, qui corrige et qui dépasse. Et le meilleur héritier n'est pas celui qui fait de son héritage un musée ou une exposition rétrospective. "Le bien gagné reste à défendre" : le capital de la sagesse que Maurras vous a légué, vous ne le conserverez qu'en le fécondant, en le recréant sans cesse".

            Reste que, "corriger, prolonger, dépasser", tout cela doit aussi s'accompagner d'un effort intense pour faire connaître nos Maîtres et notre école de pensée, dans notre monde où règne le mensonge, la désinformation, le conformisme, l' "historiquement correct".. et tous les travestissements de la réalité auxquels s'est livré le Système, qui gouverne si mal, mais se défend si bien...

            Cela passe par la publication de Grands Textes, de Dossiers, de Vidéos.

            Cela passe aussi par la constitution d'Albums. Et, aujourd'hui, c'est à nouveau par le biais d'un Album que nous nous acquittons - un peu - de notre dette, en cherchant, cette fois, à mieux faire connaître Léon Daudet. "Maîtres et témoins de ma vie d'esprit", tel est le titre d'un ouvrage de Maurras, qui nous a servi pour nommer déjà - à côté de Une visite chez Charles Maurras...  - deux Albums :

    1. Maîtres et témoins...(I) : Frédéric Mistral.

    2. Maîtres et témoins...(II) : Jacques Bainville.

             Il était logique, et indispensable, qu'un troisième Album fût consacré à Léon Daudet, au compagnon inséparable, qui appelait Maurras son "frère", et dont seule la mort put le séparer, comme elle les sépara d'abord tous deux du troisième homme de la trilogie : Jacques Bainville. En attendant le quatrième Album, qui récapitulera l'oeuvre commune...

            Voici donc 243 documents, accompagnés de textes de Daudet lui-même, tirés de ses "Souvenirs". Chaque fois que cela était nécessaire, nous avons ajouté quelque chose de notre cru, pour expliquer ou rappeler le contexte de tel ou tel document qui, sans cela, serait peu clair ou difficilement compréhensible, aujourd'hui. Mais, pour l'essentiel, nous nous sommes effacés au maximum, laissant le plus possible la parole a Léon Daudet.

             On va donc tâcher de présenter, d'une façon correcte et juste, cette longue vie de 75 ans dans un travail qui, soyons-en sûrs, réservera bien des surprises à beaucoup, mais surtout, nous l'espérons, redressera bien des idées reçues, et corrigera bien des mensonges :

    Déjà paru :

    1. L'enfance et l'adolescence heureuse;

    2. : Un jeune homme insouciant, potache, voyageur...;

    3. : Un esprit ouvert, curieux de tant de choses, intéressé par tant de gens...;

    4. : jusqu'à "la" rencontre de sa vie, celle avec Charles Maurras...;

    5 : les sièges du mouvement, et les portraits de dirigeants;

    6 : "Tranches de vie...";

    7 : L'avant-guerre (I), les débuts du journal...;

    8 : L'avant-guerre (II), tout pour éviter la guerre...;

    9. La Guerre, "la pluie de sang" (I)...;

    10. La Guerre, "la pluie de sang" (II)...;

    11. Député de Paris, quatre années bien remplies (I)...;

    12. Député de Paris, quatre années bien remplies (II, 14 photos)...;

    13. De Paris à Paris, en passant par... la Belgique ! (17 photos)...;

    14. Dernières années, derniers combats, jusqu'au bout (24 photos)...;

    Aujourd'hui<

  • Après Chypre, au tour de la Slovénie…, par François Reloujac*

    (La suite économique de François Reloujac)

    Il ne fait pas bon être un petit pays en Europe. Après Chypre, la Slovénie est dans l’œil du cyclone des financiers internationaux et des autorités européennes : exemple frappant qui illustre les dangers de l’euro pour la souveraineté des nations. 

    Début avril, alors que l’on commençait à peine à entrevoir la solution à mettre en œuvre pour « sauver » l’économie chypriote, les opérateurs financiers ont montré des signes d’inquiétude sur la situation des banques slovènes. Depuis l’entrée de la Slovénie dans l’Union européenne, ses entreprises industrielles se sont considérablement endettées afin d’investir dans de nouvelles chaînes de production pour alimenter les nombreux marchés qui s’ouvraient à elles (italien et allemand en priorité). Ces investissements ont encore augmenté lorsque le pays est entré dans l’euro en 2007. Mais la crise économique qui frappe l’Europe a rendu ces investissements démesurés et fragilisé les entreprises industrielles qui les avaient réalisés. 

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     Alenka Bratusek, président du gouvernement slovène, et José Manuel Barroso, président de la Commission européenne. Les discussions sont engagées...

    Vers la faillite ?

    Les autorités européennes ont ainsi constaté que les créances fragiles des banques slovènes représentaient près de 20 % du total des crédits qu’elles avaient accordés. Si ces créances ne sont pas remboursées à leur échéance, celles-ci perdront plus de 7 milliards d’euros. La faillite assurée ! Le FMI, l’agence de notation Fitch, la Bank of America ou encore Merrill Lynch, s’accordent à penser que, pour sécuriser le système bancaire, il convient d’augmenter le capital des trois principaux établissements publics slovènes.

    Le problème est que, selon ces observateurs internationaux, le gouvernement slovène n’a pas les moyens de faire face à cette obligation. Le secrétaire général de l’OCDE, Yves Leterme, a cependant une solution : il suffirait de « privatiser » – c’est-à-dire de placer sous contrôle étranger – les établissements viables et de démanteler les autres.  

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    Les raisons d’un échec

    Comment la Slovénie s’est-elle trouvée dans une telle situation ? A-t-elle, comme Chypre, un système bancaire surdéveloppé ? Non ! Ses actifs bancaires ne représentent qu’à peine plus que son PIB contre huit fois pour Chypre et trois fois pour la moyenne des pays européens (plus de vingt fois pour le Luxembourg). Par ailleurs, les trois principales banques, dont le capital est détenu par l’état, ont essentiellement prêté aux entreprises industrielles slovènes. Son taux de chômage est-il, comme celui de l’Espagne, très élevé ? Non ! Il n’était même que d’un peu plus de 5,8 % au moment où la crise a commencé à atteindre le pays, en 2009. Son endettement public est-il, comme celui de la France ou de l’Italie, proche de la valeur de son PIB annuel ? Non ! Avec moins de 60 % d’endettement (moins de 40 % en 2010), la Slovénie est même encore l’un des rares pays de la zone euro à respecter les critères de Maastricht. Sa politique économique est-elle aventureuse ? Non ! Depuis plus de trois ans, le gouvernement a adopté la politique de rigueur imposée par l’Europe. Alors de quels maux souffre donc l’économie slovène ?

    Anne Cheyvialle a donné une première réponse dans Le Figaro, daté du 11 avril 2013 : « économie très ouverte, la Slovénie souffre d’une trop forte dépendance aux exportations (véhicules, pièces détachées, machines…) dont l’essentiel est destiné à la zone euro avec l’Italie comme deuxième partenaire commercial derrière l’Allemagne. » La bonne santé de l’économie slovène provenait donc de ses exportations vers l’Europe, notamment vers l’Italie et l’Allemagne. Mais ses clients – y compris ses clients allemands – sont aujourd’hui touchés par la crise. Facteur aggravant : le plan d’austérité adopté dès février 2012 – qui a entraîné la suppression du 13e mois de salaire de tous les fonctionnaires avant d’être déclaré illégal par le tribunal de Ljubljana le 8 avril 2013 – a cassé la demande intérieure. En a résulté une triple conséquence : baisse du PIB qui pourrait atteindre aux alentours de 2 % en 2013, augmentation rapide du taux de chômage qui pourrait grimper jusqu’à plus de 9,5 % et déficit budgétaire qui, dans ces conditions, devrait atteindre au moins 3,5 % du PIB. Sans compter un changement de gouvernement et un mécontentement social loin d’être apaisé.

    La priorité du nouveau gouvernement est de faire face à la dégradation de la situation des banques qui ne peuvent plus répondre aux demandes d’investissement des entreprises, lesquelles ont pourtant un urgent besoin de nouveaux débouchés. D’où la pression des opérateurs financiers qui refusent désormais de prêter aux banques et à l’état à un taux supportable. Et, compte tenu de la situation générale, faire porter sur les contribuables de nouvelles charges est inenvisageable.

    Depuis son entrée dans la zone euro en 2007, la Slovénie a pourtant mis en œuvre toutes les réformes prônées par l’Union européenne, notamment en ce qui concerne les retraites et le fonctionnement du marché du travail. Mais l’état n’ayant pas les moyens de relancer seul la machine économique et ses banques n’ayant plus véritablement accès aux marchés financiers internationaux, la « sortie de crise » dépend en fait du seul bon vouloir de la BCE.

     

    Trouver de nouveaux investisseurs

    La marge de manœuvre du gouvernement est faible. C’est pourquoi le Président de la République socialiste slovène, Borut Pahor, a confirmé que le capital de l’une des trois grandes banques nationales allait être ouvert aux investisseurs étrangers : « Entre garder une mauvaise banque nationale ou avoir une banque solide appartenant à l’étranger, je préfère la seconde solution », s’est-il justifié. Cela ne suffira cependant pas à relancer l’économie des principaux clients de la Slovénie qui, au-delà de l’Italie et de l’Allemagne, sont actuellement la Croatie, la Hongrie et la Serbie. Vivant d’exportations industrielles mais n’ayant pas la puissance de frappe de l’Allemagne, la Slovénie doit avant tout diversifier ses partenaires économiques, au risque que les investisseurs étrangers qui auront consolidé temporairement une de ses banques nationales la liquident.

    L’exemple slovène, après l’exemple chypriote, montre combien il est devenu impossible à un petit pays membre de la zone euro de mener une politique économique indépendante. Et, pour autant, la solidarité des grands ne leur est pas automatiquement assurée ! 

     

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    * Analyse économique parue dans le n° 118 de Politique magazine, Mai 2013.

  • Où est l’union européenne ? Par François RELOUJAC

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    La victoire du parti Syriza aux élections grecques a mis en lumière les difficultés de l’Union européenne à proposer des plans de sauvetage économique : elle semble, désormais, à court d’idées. 

    Les élections législatives grecques ont été profondément marquées par la politique européenne et l’ingérence des états étrangers. Elles traduisent la faillite totale des régimes de partis et d’une « Union » qui prive les pays de leur propre souveraineté. Elles révèlent aussi le triomphe de la sphère financière sur l’économie réelle dont le plan imaginé par Mario Draghi est la manifestation la plus symptomatique. 

    Depuis près de cinq ans, maintenant, la Grèce est entrée dans une crise grave et le « plan de sauvetage » appliqué en force par les autorités européennes n’a pas donné les effets annoncés. Il n’est pas question ici de revenir sur les causes de la déroute grecque, ni sur les astuces comptables et les lâchetés politiques qui ont conduit à l’admission du pays dans la zone euro, ni sur la politique monétaire européenne qui a permis à l’Allemagne de développer son système économique au détriment de ceux de ses « partenaires ». Force est cependant de constater que le programme d’austérité imposé au pays a conduit au démantèlement du droit du travail, à l’explosion du chômage, à la réduction des pensions de retraite, à la disparition quasi totale des mécanismes de protection sociale, à l’effondrement de la valeur des biens immobiliers, à la contraction du produit intérieur brut et à l’explosion de la charge de la dette que ce programme était censé rendre supportable. Le seul résultat positif de ce plan drastique a été de permettre aux banques – essentiellement allemandes et françaises, lesquelles avaient cru trouver en Grèce un nouvel eldorado – de céder directement ou indirectement une grande partie du risque qu’elles portaient à leur gouvernement.  

    Aussi le résultat des élections grecques du dimanche 25 janvier n’a-t-il rien d’étonnant. Il fallait s’y attendre. Le parti Syriza d’Alexis Tsipras n’a fait que coaguler les révoltes grecques et il a préféré s’allier avec le parti AN.EL., de Panos Kammemos, souverainiste, pourtant par ailleurs conservateur, pour bien marquer une volonté grecque de s’en sortir en dépit des autres politiciens et des partenaires européens. La pression sur l’Europe sera forte et l’Union européenne n’a plus d’autre politique que financière.

     

    Une Europe financière qui cherche à sauver ses régimes de retraite 

    Aujourd’hui, le système d’« assouplissement quantitatif » (« Quantitative Easing » ou « QE ») mis en place aux états-Unis, et dans une moindre mesure en Grande-Bretagne, arrive au bout de ses possibilités. Mais, s’il est arrêté, il risque, d’une part, de pousser les taux d’intérêts à la hausse – ce qui ferait chuter les cours des titres cotés en Bourse, mettant alors en difficulté les fonds de pension, compagnies d’assurance-vie et autres caisses de retraite – et, d’autre part, de peser sur le cours du dollar, ce qui aurait pour effet de nuire un peu plus aux exportations européennes. D’un point de vue psychologique, cet effondrement de la valeur de l’épargne, ajouté à une baisse du prix du pétrole et des autres matières premières échangées en dollars sur les marchés internationaux et à un ralentissement des ventes à l’étranger, ne pourrait avoir qu’un effet dépressif sur les populations européennes. Le président de la Banque centrale européenne a décidé de réagir. Adieu le mythe de l’euro fort, cher à Jean-Claude Trichet ; aujourd’hui, la priorité est à la baisse de l’euro par tous les moyens. Plusieurs années après les Anglo-Saxons, la BCE se lance donc dans une politique d’assouplissement quantitatif sans chercher à expliquer les résultats qu’une telle politique entraînera sur le long terme ni ce qui a véritablement été obtenu outre-Atlantique par une telle méthode. 

    Dans une première analyse, on peut donc considérer que l’objectif poursuivi par le président de la BCE est de faire baisser le cours de l’euro par rapport au dollar, fût-ce au prix d’une déstabilisation complète des partenaires européens, qu’ils « bénéficient » ou non de la monnaie unique. Cette déstabilisation, quant à elle, est bien réelle et a été immédiate. Ce fut d’abord le franc suisse qui, dès que le plan de la BCE a été considéré comme inéluctable, a subi une pression à la hausse qui a rendu la Banque nationale suisse incapable de suivre la politique économique adaptée à l’économie de son pays. Accessoirement, cet échec de la politique suisse a conduit à mettre en difficulté les collectivités publiques françaises qui avaient fait le pari de se financer en francs suisses. Pour les mêmes raisons, la Banque nationale du Danemark a aussi été contrainte de réagir, mais elle a choisi de le faire différemment : désormais les dépôts effectués auprès d’elle sont soumis à un taux d’intérêt négatif (-0,35 %) ! Une façon de dire aux spéculateurs : « si vous placez votre argent chez moi, je vous volerai »… Mais une telle politique ne peut réussir que si les spéculateurs sont persuadés que le « vol » de la Banque nationale danoise est inférieur aux risques que leur font courir les manipulations de cours des principales monnaies internationales (dollar et euro).  

     

    Des « tests de résistance »  

    Dans une seconde analyse, on ne peut pas ignorer les mesures d’accompagnement qui sont réclamées par toutes les « Autorités ». Depuis le début de la mise en condition de l’opinion publique européenne pour lui faire accepter ce nouveau plan de la BCE, on explique que cette stratégie ne pourra être opérante que dans la mesure où les états adopteront les « réformes » nécessaires, c’est-à-dire le démantèlement de leur droit du travail, comme en Grèce.  

    Dans un troisième temps, il faut se demander s’il n’existe pas des causes moins avouables ou moins faciles à expliquer. Il y a quelques semaines, la BCE a effectué ce que l’on a appelé un « stress test » ou « test de résistance ». Il s’agissait officiellement de « modéliser » les conséquences, pour chaque grande banque, d’un accident sur les marchés financiers internationaux. La plupart des banques ont satisfait au test… mais l’on sait que les hypothèses retenues pour ce test étaient particulièrement douces. On a mis la moyenne à tout le monde de peur de traumatiser les déposants. Mais les notes attribuées à chacune n’ont pas trompé la BCE. Ce n’est pas pour rien que le plan mis en place par Mario Draghi – sous la pression d’Angela Merkel – a prévu que 80 % du risque serait à la charge de banque centrale nationale pour financer les banques de son propre pays… Ce qui permet d’aider plus les banques allemandes et françaises qu’italiennes, espagnoles ou portugaises. à chacun ses mauvaises créances… Et, en fait, ses mauvaises dettes. 

     

    Politique magazine

     

  • Valeurs actuelles a peut-être raison mais ce serait quoi une Révolution en 2015 ?

     

    A noter que Valeurs actuelles dans sa livraison d'hier jeudi ne dit pas révolte mais Révolution. Son titre l'annonce pour demain. C'est à dire pour bientôt. Or les mécontentements catégoriels (salariés, paysans, profs, policiers, retraités, médecins, artisans ...), si puissants soient-ils, peuvent créer un mouvement de révolte; et, s'ils se conjuguent, cette révolte peut devenir générale. Mais cela ne fait pas une Révolution. Du moins, au sens profond. S'il s'agit de remplacer le roi fainéant tristement figuré sur la couverture de Valeurs actuelles, par un de ses clones, la dite révolte ne constituera pas une Révolution. Une révolte n'est pas une Révolution. A moins que ça n'en soit que le simulacre. Boutang aurait dit : une semble-Révolution, comme nous avons, aujourd'hui, un semble-Etat.

    Quel visage pourrait prendre une Révolution dans la France d'aujourd'hui ? Dans le monde d'aujourd'hui ? Donc, de quelle nature, cette Révolution ? La question se pose et ne se résout pas en un titre. Ni en quelques manifs. Ni en quelques lignes ...

    Il y a un peu plus de deux siècles, la Révolution consistait à abattre la monarchie, guillotiner le Roi et la Reine, tuer le Dauphin, éradiquer la Famille de France; combattre la Religion, détruire l'ordre ancien : l'aristocratie et le peuple, l'Eglise, les corporations et les provinces; instaurer tout à la fois l'individualisme en lieu et place de l'esprit communautaire ancien, et le jacobinisme féroce. Nous avons vécu sur cet héritage déconstructeur, y vivons encore, et subissons ses effets pervers. Cet héritage, aujourd'hui, pour le dire de façon très modérée, ne fait plus l'unanimité... 

    Au XXe siècle, le Révolution ce fut l'Internationale communiste, sous idéologie marxiste. Et le rêve planétaire qu'elle fit germer partout dans le monde. Ce devait être la société sans classes, ce fut le marxisme-léninisme, les soviets, le stalinisme, le maoïsme et ses terrifiants succédanés asiatiques, la nomenklatura, l'archipel du goulag, l'oppression de masse, les grands procès, la ruine économique et l'effondrement final. Il n'y a de cela que vingt-cinq ans ... 

    La Révolution d'aujourd'hui a pris des formes douces. Elle se nomme mondialisme, consumérisme, abaissement des frontières, effacement des nations et réduction des Etats à la quasi-impuissance, formatage et indifférenciation des peuples, dislocation de la famille et même négation des sexes, métissage universel et multiculturalisme. Cette Révolution établit par là, faute d'un autre, le règne exclusif de l'Argent, de l'argent hors sol, celui que condamnent les Papes, et, sous couvert de multiculturalisme, elle installe partout une terrible et quasi universelle inculture. Au peuple est laissé, autant qu'il se peut, peut-être plus pour très longtemps, assez de moyens pour consommer et vivre selon son caprice. Sans raison de vivre et de mourir. Telle est, nous semble-t-il, la modernité ou postmodernité.

    Les trois véritables Révolutions que nous venons à très grands traits de caractériser sont aujourd'hui mal vues et contestées par de nombreux esprits libres. Edgar Morin, lui-même, se refuse désormais à utiliser le mot et à souhaiter la chose. Le courant bien ou mal nommé des néo-réacs ou néo-conservateurs, pour hétéroclite qu'il soit en effet, comme Alain de Benoist le signale à juste titre, s'oppose à la plupart des caractéristiques des révolutions passées ou présente, que nous venons de rappeler. On voit bien que ce courant - qui ne contrôle ni les médias, ni l'Université, ni les pouvoirs établis - suffit à affoler médias et politiques. Le Système  ...

    Il n'y aura pas de Révolution future véritable qui se situe dans la lignée des trois autres. Qui ne soit qu'un changement de majorité ou de présidence. Qui ne soit qu'une alternance de plus avec son lot de déceptions et son inefficacité. Qui ne remette pas en cause l'ensemble des erreurs et des faux principes que nous n'avons fait ici qu'évoquer et qui ont ruiné la France et, par surcroît, l'Europe.

    Alors quoi ? Disons-le tout net : il n'y aura pas de Révolution véritable qui ne soit en quelque façon une contre-révolution, ou, si l'on veut, car on ne remonte jamais le temps, une alter-révolution. Henri Guaino, sous le quinquennat précédent avait soufflé à Sarkozy le mot Renaissance. Il avait raison. La grande ambition, l'entreprise ainsi nommée nous eût ramenés à notre culture, notre Histoire, nos racines, notre souveraineté, notre ordre, notre excellence. Il présupposait de la part du peuple français et de ses dirigeants une forme de retournement, de métanoïa. C'eût été, pour le coup, une Révolution de fond, une Révolution salvatrice. C'était évidemment peine perdue.

    Alors, va pour une Révolution ! Mais la vraie. Celle que nous venons de dire. Le reste ? C'est l'esprit politicien qui perpétue le mouvement du Système. L'inverse de la Révolution légitime que l'on doit souhaiter à la France. Lafautearousseau  

     

  • Envahisseurs : l'immense campagne de bourrage de crâne des médias

     

    Par Academos

     

    cover_je_pense.jpgEt c'est reparti comme en janvier : les manipulateurs recommencent leur impressionnante campagne de manipulation ! Consolation de taille : elle avait réussi pour l'essentiel - mais pas totalement quand même... - en janvier, elle ne marche pas cette fois-ci : 56% des Français sont devenus assez lucides entre temps pour ne plus se "faire avoir". On peut espérer qu'au troisième coup, ce genre de campagne d'intoxication à contre-courant ne marchera plus du tout.

    Il faudrait des lignes et des pages pour clamer sa répulsion face à l'immense hypocrisie de cette moraline dégoulinante qui masque le coup porté à l'Europe et à la France : elle ferait sourire, cette alliance du fric et de la révolution; de Mélenchon / Besancenot et consorts avec les intérêts de la fortune anonyme et vagabonde; cette sainte alliance du grand capital allemand (qui se "paye" des esclaves à bas prix) et des révolutionnaires qui veulent diluer l'Europe et la France dans n'importe quoi pourvu que ce ne soit plus un continent blanc, à l'héritage gréco-latin et aux racines judéo-chrétiennes : oui, elle ferait sourire si elle n'était le cheval de Troie...

    Alors, plutôt que d'assommer les lecteurs de Lafautearousseau  de lignes et de lignes, il m'est venu l'idée de, simplement, comparer, et sans commenter, les ahurissantes déclarations actuelles (Apathie et les Français « coeurs de pierre » par exemple...) avec ce qui s'est passé en 1962 quand un million de  nos compatriotes, qui, eux, étaient vraiment des réfugiés, contraints de quitter leur terre natale, sont arrivés en métropole. Eux ne criaient pas "Allah akbar" (sur les quais de la gare de Budapest, comme on l'a vu et entendu à la télé : ça promet pour quand ils seront douillettement installés en Europe !...), mais il faut se souvenir de la façon dont la gauche de l'époque les a reçus : en l'occurrence, Gaston Defferre, jamais sanctionné pour ses propos abjects, au contraire devenu par la suite ministre de l'Intérieur !

    La seule lecture du court document que j'ai trouvé dans les éphémérides de lafautearousseau dispense d'autres commentaires que ceux qui précèdent.

    Sauf celui-ci, malgré tout : Apathie, pourquoi tu tousses ? 

     

    Ephéméride du 23 mai
     
    1962 : Le paquebot de la Transat, "Ville de Marseille", débarque les premiers réfugiés d'Algérie à Marseille 

     

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    Pour la quatrième génération de Français d'Algérie, cette année 1962 c'est le cataclysme : depuis 1830, la France a fait d'un immense espace vide et désolé le pays le plus prospère, le mieux équipé, et celui qui a les perspectives d'avenir les plus brillantes de toute l'Afrique; elle lui a même donné son nom, Algérie, en l'administrant, en l'organisant, en le traitant exactement comme tous les autres territoires de France métropolitaine ou d'Outre-mer.

    Et, d'un coup, le Système va donner les clés de ce pays prospère, à l'avenir prometteur, à une bande terroriste, le FLN, qui n'aura rien de plus pressé que d'aligner ce malheureux pays sur les visions idéologiques dépassés d'une URSS qui se croit encore, à l'époque, avant-garde consciente des prolétaires du monde entier alors qu'elle n'a même plus trente ans à vivre !

    Le résultat calamiteux de cette nouvelle domination sera la ruine pure et simple du fruit d'un travail acharné d'un siècle et demi; l'installation, partout, de l'arbitraire, de la nonchalance et de la corruption; de l'analphabétisme et de la pauvreté de masse : un gigantesque et cataclysmique bond en arrière...

    Et, pour les Français d'Algérie, brutalement, un choix très simple : "la valise ou le cercueil !". Quelques uns choisiront de s'établir dans l'Espagne de Franco, surtout dans la région d'Alicante, ce qui peut s'expliquer à la fois par des motifs idéologiques et par le fait que, historiquement, une ville comme Oran, par exemple, a été plus longtemps espagnole que française. Mais l'immense majorité des réfugiés (et non des rapatriés, terme impropre) referont leur vie - aux prix de mille difficultés et d'amères déconvenues - en métropole, où ils débarqueront sur la côte, de Port-Vendres à Nice mais essentiellement à Marseille, un certain nombre arrivant en avion.

    Et c'est précisément à Marseille qu'un personnage va s'illustrer - si l'on peut dire ! - d'une façon qui ne l'honore certes pas, ni lui ni ses compagnons d'idéologie qui, jamais, ne condamneront ses propos : le député-maire de Marseille de l'époque, Gaston Deferre, fit preuve d'une sécheresse de coeur, d'une dureté et d'une inhumanité proprement stupéfiante dans un pays réputé civilisé. Et, le pire, c'est qu'il ne formula jamais le moindre regret, ne renia jamais ses propos et, a fortiori, ne fit jamais rien pour tenter de réparer un tant soit peu... Il fut même récompensé, si l'on ose dire, puisqu'il devint, plus tard, Ministre de l'Intérieur !

    Qu'on en juge...

    Dans un entretien accordé au Figaro, le 26 juillet 1962, il répond aux questions de Camille Gilles (ses mêmes propos seront tenus ailleurs, dans d'autres journaux - notamment Paris-Presse, repris par le quotidien marseillais de droite Le Méridional - et devant d'autres journalistes) :

    * (à propos de la scolarité des enfants des Pieds-Noirs) : "Il n'est pas question de les inscrire à l'école car il n'y a déjà pas assez de place pour les petits marseillais..."

    * (question) : Voyez-vous une solution au problème des rapatriés de Marseille ?

       (réponse)  : Oui ! Qu'ils quittent Marseille en vitesse ! Ils fuient ? Tant pis ! En tout cas je ne les recevrai pas ici. D'ailleurs nous n'avons pas de place, rien n'est prêt. Qu'ils aillent se faire pendre où ils voudront. En aucun cas et à aucun prix je ne veux des pieds-noirs à Marseille..."

    Le moins que l'on puisse dire est que ce représentant éminent du Parti socialiste et de la Gauche française, si volontiers moralisatrice et moralisante, si prompte à donner des leçons de droits de l'homme à la terre entière, avait une bien curieuse conception du troisième terme de la devise du Système : "Fraternité" ! 

     

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    A bord du Ville de Marseille, ce 23 mai 1962, "1068 passagers et 53 enfants de moins de 3 ans", détaille le journal socialiste local Le Provençal. Sur les 700.000 Pieds-noirs qui gagnèrent la métropole cette année-là, 450.000 débarquèrent à Marseille.

  • MEDIAS • Libération, ONPC : l'honneur fait à Michel Onfray !

     

    Par Philippe Bilger 

    Philippe Bilger estime, dans l'excellente tribune qui suit, que le dossier à charge consacré à Michel Onfray par Libération honore davantage cet intellectuel qu'il ne le disqualifie. En réalité, la réflexion de Philippe Bilger tendrait plutôt à démontrer l'insignifiance de Laurent Joffrin, personnage peu sympathique, suffisant, et en fin de compte relativement négligeable. Mais, dans le Figaro magazine de cette semaine, Eric Zemmour écrit une lettre remarquée « à Michel Onfray, mon nouvel ami ». Et ainsi se forme, par delà leurs différences, parfois leurs oppositions, leurs personnalités contrastées, une pléiade d'intellectuels que réunit leur refus du formatage que voudrait imposer le Système. Et que réunit aussi, malgré tout, leur commun attachement à un certain nombre de réalités historiques, culturelles, charnelles aujourd'hui menacées. Certes le dit Système tient encore les principaux leviers de commande. Mais face aux crises qui s'avancent et aux oppositions qui se forment, il n'a, comme on dit dans le langage populaire, qu'à bien se tenir ! LFAR  

     

    6830bcccdd66568bec1c72c800487f2b lfar.jpgLibération a publié « Nos réponses à Michel Onfray » sur « Migrants, FN, Médias » et a consacré quatre pages - en sélectionnant des extraits d'un entretien paru le 10 septembre dans Le Figaro - à lui répliquer, à le contredire.

    En page 2, en gras et en caractères immenses, cette affirmation: « Comment Michel Onfray fait le jeu du FN ».

    C'est Laurent Joffrin qui a assumé la lourde et ingrate charge de cet exercice et, comme c'était prévisible, il a donné encore plus de force et de vigueur à l'argumentation prétendument choquante de ce philosophe.

    Si Michel Onfray était vaniteux, il pourrait s'enorgueillir de cet hommage pervers qui fait parler de lui et le place, à nouveau, au centre d'un débat qu'il n'a pourtant pas initié.

    Je suis persuadé que le quotidien du 15 septembre a été énormément vendu, ce qui autorise l'interprétation évidente que la personnalité, les propos et l'aura de Michel Onfray ont beaucoup plus attiré les lecteurs que « Nos réponses » de Libération. L'absurdité du procès que sa pertinence.

    Il est vrai que sont navrantes cette page 2 présentant comme une certitude ce qui est tout au plus une élucubration indécente, et les deux pages suivantes où Laurent Joffrin s'essouffle à demeurer à la hauteur, même critique, même partiale, de convictions face auxquelles il rend les armes en croyant les vaincre.

    Aucune de ses répliques n'est décisive et on a de la peine pour lui, tant il cherche désespérément à trouver des motifs pour instiller de la contradiction à l'égard de propos à la limpidité rude, âpre et sans fard.

    On est obligé de s'interroger sur les causes d'un tel masochisme médiatique, entraînant Libération dans un gouffre de banalité idéologique: Michel Onfray, avec lequel on est en désaccord, fait forcément le jeu du FN !

    Je savais qu'un jour la pensée convenue se servirait de cette pique qui n'a plus le moindre effet corrosif tant c'est devenu un poncif que de «sortir» le FN quand on est dépassé et que l'impuissance vous guette. Je ne peux pas ne pas voir dans cette étrange entreprise menée par un quotidien vantant pourtant sa liberté et son anticonformisme la manifestation d'une connivence, entre le pouvoir et lui-même. Il n'est pas indifférent en effet que le journal prenne la relève du Premier ministre qui s'était ridiculisé en enjoignant à Michel Onfray d'avoir tort avec BHL et avec la gauche plutôt que raison avec Alain de Benoist.

    Il n'est pas anodin non plus que dans le corps de l'une de ses piètres rectifications, Laurent Joffrin cite, pour le soutenir, BHL dont le comportement boutefeu, notamment pour la honteuse catastrophe libyenne avec ses suites terrifiantes, avait été dénoncé par Onfray de manière plus que cinglante.

    On a donc à l'évidence, dans ces quatre pages, la mise en oeuvre d'un processus moins destiné à battre en brèche les affirmations d'Onfray qu'à donner un signal complaisant et soumis à ceux qui ne supportent pas ses éclats et son insupportable sincérité et lucidité.

    Comment ce pouvoir et ceux qui le servent pourraient-ils admettre d'être ainsi déboussolés ? Comment un homme, dont le destin et les constances intellectuelles ont manifesté qu'il avait le droit de blâmer la gauche de ne plus l'être, se permet-il en même temps des fulgurances, des provocations et des évidences dont les esprits libres, de droite et de gauche, font leur miel ?

    Il y a dans cette alliance entre une légitime dénonciation, selon Onfray, et une adhésion courageuse à la vérité du réel, quoi qu'il en coûte, une logique, une rectitude, non pas une contradiction mais une concordance, impossibles à accepter pour des dogmatiques et des idéologues préférant se crever les yeux et l'esprit en faisant silence plutôt que d'observer, réagir, protester et cibler les responsabilités.

    Michel Onfray est un intolérable mystère pour les sentiers battus et les tiédeurs d'aujourd'hui, il a l'aplomb de ne rien renier de ce qu'il a été et de ne pas s'excuser en permanence de ce qu'il a l'audace - parce que le déplorable est de devoir considérer qu'il y a en effet un risque - de nommer, de décliner et de pourfendre.

    Quand Laurent Joffrin, sans enthousiasme ni élan, défend les médias dont Onfray souligne le caractère manipulateur, parfois, et la criminalisation qu'ils opèrent de toute réflexion profonde, notamment sur les migrants, il adopte une posture qui serait comique si elle ne prêtait pas à conséquence au quotidien, pour l'information, la politique et la société.

    Ce qu'on reproche à ce philosophe est la liberté de sa pensée et de son expression. Pensant juste, il dit ce qu'il pense. Rien de plus mais c'est beaucoup aujourd'hui. C'est un honneur fait à Michel Onfray que ce numéro pour détourner de lui. Mais qui lui donne raison. 

     

    Philippe Bilger est magistrat honoraire et président de l'Institut de la parole. Son dernier livre Ordre et Désordres vient de paraître aux éditions Le Passeur. Retrouvez-le sur son blog Justice au singulier.