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  • Lire Jacques Bainville...(VII) : ”Ce Péguy !...”

    5 septembre 1914 : Mort de Charles Péguy

    De Jacques Bainville, Journal, 1914, pages 93/94, note du 20 septembre :

     

    péguy "Nous avons appris presque en même temps la mort héroïque au champ d'honneur de Charles Péguy et la destruction de la cathédrale de Reims.

    Ce Péguy !

    Il était avant-hier une éspèce de dreyfusard tout à fait vulgaire, un professeur radical-socialiste qui faisait une littérature forcenée. Il ressemblait à Jean-Jacques Rousseau par l'inssociabilité, par la farouche vertu.

    Et puis la mystique du nationalisme l'avait saisi. Il s'était retrouvé paysan de France, tout près de la terre, de la glèbe, du sillon. Cet universitaire s'était mis à vénérer Sainte Geneviève et Sainte Jeanne d'Arc avec la ferveur et la simplicité d'un homme du Moyen-Âge. Il était devenu un des mainteneurs et un des exalteurs de la tradition. Il a été de ce mouvement profond, de ce mouvement de l'instinct qui, dans les mois qui ont précédé la guerre, a replié les français sur eux-mêmes, à conduit l'élite intellectuelle et morale de la nation à des méditations, souvent d'un caractère religieux, sur les origines et l'histoire de la nation...

    Chose étrange que Péguy soit mort d'une balle au front au moment où commençait à brûler la cathédrale où Jeanne d'Arc, pour le sacre de Charles VII, avait mené son oriflamme à l'honneur.

    La guerre de 1914 a fait de beaux symboles. Péguy aura dans notre histoire littéraire et nationale la place de ces poètes soldats de l'Allemagne d'il y a cent ans qui tombaient dans la guerre d'indépendance..."

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    A Villeroy, où tomba Charles Péguy...
  • À Toulon, ce samedi...

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    La cérémonie aura lieu samedi  9 décembre à 15h00  devant la stèle commémorative, située entre l'avenue du colonel Fabien et le boulevard Clemenceau, dans le parc du champ de Mars.

     
    Le Café Histoire de Toulon vous invite à vous joindre à la cérémonie du souvenir aux 800  toulonnais massacrés par les républicains en décembre 1793.
     
    La Municipalité avait commis le crime de reconnaitre le petit Dauphin emprisonné au Temple comme le roi sous le nom de Louis XVII.
     
    Notons le chiffre de 14 325 victimes "dévorés par ces anthropophages de Montagnards", dans le rapport du très républicain Louis-Marie Prudhomme, Histoire générale et impartiale des erreurs, des fautes et des crimes commis pendant la Révolution française à dater du 24 août 1787, tome VI, Paris, 1797, Convention nationale, p. 142-161.
     
    Les toulonnais se souviennent que le décret du 4 nivôse an II, faisant de Toulon "une ville infâme précise que « les maisons de cette ville rebelle seront rasées ». 
    Un plan — conservé à l'Institut géographique national — prévoyant l'agrandissement de l'Arsenal par la la destruction de la moitié de Toulon fut envoyé au Comité de Salut public en messidor an II, soit six mois après la reprise de la ville aux résistants royalistes.
     
    Le pays réel  toulonnais de 2023 pardonne, mais n'oublie pas.
  • MAI 1968, OU LE VIDE EN HERITAGE, par Cyril de Pins.

              A 32 ans, Cyril de Pins est professeur agrégé de philosophie. Traducteur, il poursuit des recherches en histoire de la linguistique. Voici l'intégralité de l'article qu'il a publié pour "célebrer" à sa façon les quarante ans de ce mouvement. Anti conformisme garanti, pensée à contre-courant, le tout accompagné d'un humour décapant et d'un sens de la formule certain..... 

    Les acteurs de Mai détestent la France, à l’exception de quelques symboles utilisables

    Nous sommes les héritiers de Mai 1968. C’est indubitable. Mais nous ne nous sommes plus que cela. Ceux qui, comme moi, sont nés après 1970, n’ont reçu en héritage que ce que leur a légué la génération précédente, celle qui avait une vingtaine d’années lors des réjouissances printanières où tant de gens ont cru voir une révolution. Et cet héritage est bien pauvre : il consiste en une propension juvénile à la déploration et à la dénonciation publique, en une confiance illimitée et aveugle en la jeunesse et en soi, en une détestation de principe de l’autorité et en un rejet haineux du passé.

    "Du passé faisons table rase", disait l’Internationale, Mai 1968 et ses petits soldats lyriques l’ont fait, en braillant : "Cours, camarade, le vieux monde est derrière toi."
    Le moins qu’on puisse dire, c’est que c’est assez réussi : plus un élève qui ne sache qui est Danton ou Marat, plus un élève qui sache distinguer une église romane d’un lavoir, plus un élève qui sache même qui furent Lénine et Mao. Les élèves font désormais le même usage de l’histoire que celui de leurs ainés : l’histoire n’est bonne qu’à proposer les ébauches imparfaites de notre modernité

    Il était frappant, lors du mouvement anti-CPE, d’observer le mimétisme des enfants et voire des petits enfants des "révolutionnaires" de Mai, qui n’avaient qu’une idée en tête, répéter Mai.

    Il serait intéressant, en ces temps de commémoration lyrique, de soumettre les jeunes générations à une petite épreuve. Elle consisterait à leur faire lire les slogans inscrits sur les murs des rues et des universités en 1968 et à leur demander ce qu’ils en comprennent. On se rendrait alors compte qu’ils n’y comprennent rien, ni le sens, ni, plus grave, l’humour souvent référentiel (notamment des citations de Saint-Augustin, Napoléon, Ambrose Bierce, Alphonse Allais, etc.)

    Enfants gâtés de l’histoire, ils furent la première génération depuis la nuit des temps qui ne connut pas la guerre, ni même sa menace – tandis que la génération précédente avait encore connu la guerre d’Algérie –, ils furent la dernière génération à connaître une telle prospérité et ce qui l’accompagnait, à savoir des carrières nombreuses et brillantes possibles à une époque où tout se développait et s’élargissait : les entreprises, les universités, les Grandes Ecoles, etc. Ajoutons qu’ils ne connurent pas, dans leur jeunesse, la psychose sexuelle induite par l’apparition du SIDA.

    Gâtés par l’histoire, ils le furent aussi par l’instruction. Les premiers, ils reçurent si nombreux une excellente formation classique (latin, grec, littérature classique, une belle langue française, etc.) et les derniers, ils reçurent l’héritage populaire de nos provinces, ses langues (dialectes français, occitan, breton, basque, alsacien, gascon, etc.) et ses traditions.

    Comme tous les enfants gâtés, ils ont détruit ce qu’ils avaient reçu, ce que l’histoire avait conservé si longtemps, ces langues, ces traditions et cet enseignement hérité des jésuites et généralisé par la République. Ils remplacèrent tout cela par leurs caprices, par leurs fantasmes et par la seule mémoire de leur jeunesse.

    Ma génération est la première à n’avoir rien reçu : ni langue régionale (le fameux patois dont le patrimoine est parfois éminent, si on parvient à se souvenir des troubadours – ce que font les Italiens et les Catalans, mais pas nous) ; ni formation classique (les classes de latin et grec ont fermé presque partout, en dépit de la défense menée par leurs ainés, telle Mme Jacqueline Worms de Romilly) ; ni même, et c’est plus grave, culture nationale : nos élèves ignorent presque tout de l’histoire de France, de sa littérature classique et leur maîtrise du français est confuse et laxiste, conforme au fond aux seules exigences qu’on a fait peser sur eux et qui se résument à l’expression de soi (à la place de l’expression tout cours).

    Bartabas rappelait récemment le péché de la génération 1968 par ces mots : "Ce que la génération qui m’a précédé – celle de 68 – a oublié d’assumer : la transmission du savoir."

    Nous n’avons reçu que le narcissisme des enfants gâtés de l’histoire et leurs bons sentiments ; nous n’avons reçu aucun savoir, ni aucun savoir-faire. N’est-ce pas dès lors à notre génération de dresser le bilan de Mai 1968 et de l’œuvre de ses acteurs, plutôt qu’à celle qui déjà a suffisamment fait pour rendre abruties et incultes celles qui viendraient après ? Or, on n’entend qu’eux ! Depuis quarante ans, on n’entend qu’eux, comme si la France avait commencé avec leurs cris et leurs slogans ; ils pavanent tous ces jours-ci, comme des anciens combattants alors que ce sont de nouveaux rentiers. Les vrais résistants, qui devaient leur carrière à leur engagement, avaient de la pudeur et du courage, EUX.

    La crise de l’identité française n’est pas difficile à expliquer. Depuis Mai 1968 et conformément au crédo de ses acteurs, la France est considérée comme le pays des droits de l’homme et n’est que cela.

    Oubliées les mémoires provinciales qui permettent de comprendre que la France s’est constituée au gré d’une histoire diverse et complexe, une histoire dont la République n’est que le dernier chapitre ; oubliés les siècles sans démocratie où l’Europe admirait pourtant nos écrivains et nos savants et nos soldats ; oubliées ses racines chrétiennes, latines, grecques, germaines ; oubliés ses patois ; oubliée la langue scolaire qui, pourtant, souda la nation d’abord son élite, puis, l’école se développant (et la guerre mélangeant les gens de toutes les provinces), toutes les autres couches de la société.

    Ce qui fait une nation, c’est une commune mémoire. Nous n’en avons plus. Rien n’est plus écœurant pour ceux de ma génération que d’entendre à longueur de journée le diagnostic de tous ces irresponsables qui, passées les journées de Mai, une fois arrivés aux affaires (ils y sont toujours), n’ont eu de cesse que de réaliser leurs fantasmes : l’enfant au centre (de tout), les vieilles lunes aux oubliettes (les souvenirs inutilisables symboliquement, les langues régionales (inutiles pour l’ascension sociale et trop liées au passé et à la campagne), les humanités (latin, grec et culture religieuse), toutes les formes (vestimentaires, linguistiques, la politesse, etc.) et la sélection).

    Les fossoyeurs de la mémoire et des langues s’érigent, depuis quarante ans, en médecins de celles-ci, qui prennent leurs modèles là où la mémoire survit moins encore.

    Les pays scandinaves, sans cesse donnés en exemple, sont malades plus encore que nous : leurs enfants n’y apprennent presque rien (l’anglais qu’ils parlent si bien, ils l’apprennent à la télévision où rien n’est doublé), ils se désintéressent de leur histoire – les départements de scandinave ancien sont désertés par les Danois et les Suédois (où d’ailleurs ils ont même tendance à fermer).
    Mais ils ne sont pas nombreux et les sociétés sont assez homogènes et prospères, aussi l’identité nationale est-elle préservée – mais pour combien de temps et dans quelles conditions ?

    Les acteurs de Mai détestent la France, ils n’en aiment que les quelques symboles utilisables : la Révolution française, la Résistance (et encore) et une partie de son patrimoine artistique et culinaire. Ceux-là (et certains de leurs disciples dociles des générations suivantes) invoquent dès qu’ils peuvent les autres périodes de notre histoire comme des repoussoirs dont les gens ne savent plus rien désormais de toute manière : l’Ancien Régime (dont on confond tous les rois et toutes époques), le Moyen Âge (dont on ignore tout et qu’on caricature sous les traits de l’Enfer de Dante, auteur aujourd’hui ignoré universellement), l’Empire (Napoléon est de plus en plus décrit comme un Hitler – selon une lecture anglo-saxonne), le Second Empire (dont on ne retient rien alors qu’il permit de moderniser le pays et de développer un grand nombre de nos régions, dont le Sud-Ouest), Vichy (la référence et le résumé de la France selon BHL, dans L’idéologie française qui fut la Bible de nombreux acteurs de Mai)…

    Comment s’étonner que le résultat de leurs travaux politiques, sociaux et idéologiques soit une générale détestation de la France, de son passé, de son présent et de tout ce qui y est associé, qu’une partie de notre jeunesse aille au stade pour siffler son hymne national, qu’elle n’hésite pas à quitter le pays ou la langue française ?

    Le sentiment national est nécessairement un sentiment particulier : c’est le sentiment d’appartenir à une histoire particulière, de participer à une aventure particulière, de parler une langue particulière et de vivre sous des lois particulières.
    Tout à leur lyrisme, les acteurs de Mai, ont décidé de renoncer au particulier pour embrasser l’universel : la France n’est plus que la patrie des droits de l’homme, l’expérience française, libérée de son lourd héritage historique, n’est qu’une promesse de justice sans cesse trahie – une bonne raison de redescendre sans cesse dans la rue commémorer Mai.
    Aucune nation ne peut se nourrir que d’universel et chaque fois qu’une nation s’est pensée comme universelle, encore que cette pensée ne fut alors jamais qu’un horizon, cela se traduisit par des guerres et de l’expansion. La colonisation en fut un symptôme : si la France est universelle, pourquoi devait-on en priver les peuples ?

    Il est évident qu’on ne restaurera pas l’identité nationale en se contentant d’expulser sans grand discernement un maximum d’étrangers et qu’on n’enseignera pas l’amour de la France et de sa langue (voire de ses langues) par un catéchisme scolaire vidé de toute mémoire et des coupes du monde.

    La France est un pays fort de traditions savantes, linguistiques, historiques et universitaires riches et nombreuses. C’est un pays au patrimoine inépuisable mais menacé, par l’indifférence (on détruit de plus en plus d’églises et les châteaux sont massacrés les uns après les autres par de funestes transformations ou, tout simplement, la ruine).

    Les acteurs de Mai détestent tant l’héritage qu’ils considèrent qu’on ne le taxe jamais suffisamment, qu’on ne l’entrave jamais suffisamment, car rien n’est plus inique que l’héritage. Je m’étonne souvent qu’ils n’aient pas encore envisagé d’égaliser les patrimoines génétiques (les héritages biologiques)… mais soyons patients : leur passion de l’égalité et leur haine de l’héritage les y conduiront un jour.

    Les acteurs de Mai ont oublié une chose importante : tout héritage s’accompagne de dettes ; les premiers, ils ont joui de l’héritage en ignorant les dettes, à commencer par celle qu’on contracte en recevant tout héritage : celui de le transmettre à la génération suivante. Cette dette est une dette laissée non seulement par ceux qui nous ont précédés, mais aussi et surtout qui nous lie à ceux qui viennent et à qui nous devons confier mémoire et savoir car ils sont l’avenir.

    Que transmettront ceux de ma génération et ceux de la génération suivante ? On ne fait pas une nation et une histoire avec de la bonne conscience et quelques symboles réconfortants. La nation se bâtit dans les mémoires et dans la langue, pas sur le pavé à hurler des slogans ineptes – les mêmes depuis trente ans (les seules chansons que les plus jeunes partagent avec les plus vieux sont ces chants fort laids des manifestations…).

    Ceux qui ont acquis leur rente en jetant des pavés voudraient qu’on les admire d’avoir joui sans partage de leurs privilèges pendant tant de temps en cherchant à nous faire verser une larme émue sur leurs faits d’arme. Ce n’est plus odieux, c’est obscène.

  • Jean Sévillia : « Malgré l'effondrement de notre société, une France tient encore debout »

    Crédits Photo : FABRICE DEMESSENCE

     

    Par Vincent Tremolet de Villers           

    À l'occasion de la sortie d'un recueil de trois essais, Jean Sévillia a accordé au FigaroVox [26.09] un entretien où il revient sur l'historiquement correct et le moralement correct qui pèsent plus que jamais sur notre société. Mais il ne doute pas d'une « renaissance future ».  LFAR

     

    902697296.3.jpgVous publiez en un recueil trois essais historiques et politiques: «Historiquement correct», « Moralement correct » et « Le Terrorisme intellectuel ». Commençons par ce dernier, dont la première parution date de l'an 2000. Seize ans plus tard, le terrorisme intellectuel a- t-il disparu, et sinon quelles sont ses nouvelles formes ?

    Il suffirait d'évoquer quelques manifestations toutes récentes du terrorisme intellectuel, ce que je fais dans la préface de ce volume qui réunit des textes plusieurs fois déjà réédités et actualisés, pour constater que, non seulement le phénomène n'a pas disparu, mais qu'il sévit plus que jamais. Faut-il rappeler les attaques subies au cours des dernières années, pour ne retenir que quelques figures en vue, par les philosophes Alain Finkielkraut ou Michel Onfray, par le journaliste Eric Zemmour, par le comédien Lorànt Deutsch ou par le romancier Michel Houellebecq ? Faut-il rappeler les conditions dans lesquelles s'est déroulé le débat - ou plus exactement l'absence de débat - sur le Mariage pour tous, où il était posé par principe qu'en être partisan était le signe d'un esprit ouvert et moderne et qu'en être l'adversaire était le fait d'une mentalité intolérante et rétrograde ?

    Dans une société démocratique où le débat d'idées est censé être libre, tout se passe comme si certaines idées étaient interdites, certains sujets tabous, et certaines voix moins légitimes que d'autres puisqu'elles contreviennent à la pensée dominante, qui est la pensée des élites politiques, culturelles et médiatiques. Le mécanisme du terrorisme intellectuel n'a pas varié. Il consiste à jeter l'opprobre sur les opposants à cette pensée dominante en leur collant, explicitement ou implicitement, une étiquette qui a pour but de les réduire au silence en jetant le discrédit sur leur personne et leur propos. Ces étiquettes se traduisent par des mots - réactionnaire, raciste, fasciste, homophobe, etc. - qui n'ont plus un sens objectif : ils peuvent s'appliquer à n'importe quoi et n'importe qui afin de les disqualifier selon le principe de l'amalgame et de la reductio ad hitlerum. Ce qui change, en revanche, c'est l'objet du terrorisme intellectuel, puisque celui-ci est indexé sur l'idéologie dominante. Il y a cinquante ans, quand le marxisme triomphait chez les intellectuels, être anticommuniste valait de se faire traiter de « chien » par Jean-Paul Sartre. Aujourd'hui, alors que l'antiracisme et le multiculturalisme sont présentés comme des impératifs catégoriques, affirmer que l'origine et l'ampleur des flux migratoires pose un problème à la France et à l'Europe en général vaut d'être accusé de racisme.

    Dans votre ouvrage Historiquement correct, vous rétablissiez un certain nombre de vérités que l'histoire « grand public » ne diffusait pas. Considérez-vous que les légendes noires de l'Histoire de France se sont estompées ?

    J'aimerais le croire, mais ces légendes qui concernent d'ailleurs toute l'histoire occidentale et pas seulement l'histoire de France ont la vie d'autant plus dure qu'elles sont véhiculées et répercutées par de multiples canaux, depuis les manuels scolaires jusqu'aux jugements lapidaires qui émaillent les discussions de bistrot. Ce que j'ai appelé l'historiquement correct, le politiquement correct appliqué à l'histoire, vient de loin. Il a sa propre histoire que l'on peut reconstituer, puisqu'il mêle procès contre l'Europe catholique venant des Encyclopédistes, vision négative du monde d'avant 1789 et légende dorée de la Révolution française, legs de l'école républicaine des XIXe et XXe siècles, refus de l'histoire événementielle et lecture socio-économique du passé, héritage de l'école marxiste, et enfin histoire analysée au prisme des droits de l'homme, fruit de l'individualisme ambiant. Rétablir la vérité est un travail long, et patient. Il suppose d'opposer des faits aux légendes, et surtout pas des légendes inversées, ce qui serait le contraire de la démarche historienne. Avec le temps, en faisant progresser la recherche, on obtient des résultats. Les guerres de Vendée de 1793-1794, par exemple, sont beaucoup mieux connues qu'elles ne l'étaient il y a un demi-siècle, parce qu'il y a eu d'authentiques travaux d'historiens sur cet épisode dramatique, et bien rares sont ceux qui nient que la population civile vendéenne de l'époque a été victime d'une entreprise d'extermination. Autre exemple, on commence à reconnaître que la traite négrière était un système qui n'impliquait pas que les Européens, puisque certaines tribus africaines vendaient leurs frères de couleur, et qu'il a toujours existé une traite interafricaine, des hommes étant réduits en esclavage et mis en vente à l'est du continent par des trafiquants arabo-musulmans.

    Comment expliquer le décalage entre le sérieux des publications historiques et la légèreté avec laquelle le cinéma et les séries télés abordent cette même histoire ?

    En soi, ce décalage n'est pas nouveau. Les feuilletons écrits du XIXe siècle, quand ils campaient leur intrigue dans le passé, prenaient déjà des libertés avec l'histoire réelle. Même chose pour le théâtre ou le cinéma. Et même chose encore pour la télévision quand elle était un genre naissant. Les grandes séries télévisées historiques des années 1960 et 1970 n'obéissaient déjà pas aux canons universitaires, mais au moins y avait-il un souffle, une ambition. Du Chevalier de Maison-Rouge (1963) à Vidocq (1967) et des Cathares (1966) aux Rois maudits (1972), toute une génération y a gagné le goût de l'histoire, même si la véracité de ces films était discutable. On peut donc faire de la fiction télévisée avec une certaine exigence historique. Encore faut-il avoir le goût de l'exigence et le respect du passé, ce qui n'est guère dans l'air du temps de nos jours.

    La place de l'histoire se réduit dans les programmes scolaires et se diffuse de plus en plus à la radio (Franck Ferrand), la télévision (Stéphane Bern), en librairie, dans les festivals… Comment expliquer ce paradoxe ?

    Ce paradoxe n'en est pas un. Il y a même un lien de causalité direct entre l'amenuisement de la place accordée à l'histoire à l'école et le succès des bonnes émissions historiques, des biographies des grands personnages et des spectacles et reconstitutions historiques. En réalité, dans une époque bouleversée, les gens cherchent des repères, y compris dans le passé. Si l'école n'enseigne plus l'histoire de notre pays comme elle l'enseignait autrefois, ils vont chercher eux-mêmes ces repères. Ce mouvement ne fera que s'accélérer : plus on voudra nous couper de nos racines, plus elles seront prisées, par un mouvement naturel de réappropriation d'un héritage volé, occulté ou méprisé. La philosophe Simone Weil affirmait que le passé est un des plus vitaux des besoins de l'âme humaine. Que Madame Najat Vallaud-Belkacem lise Simone Weil…

    Dans votre préface vous revenez sur les notions discutées de « victoire culturelle » et de « bataille des idées ». Considérez-vous que les « réacs » ont gagné ?

    C'est un refrain que reprend, sur un ton dépité, la presse de gauche : la droite - ou les conservateurs, les réactionnaires, etc. - auraient gagné la bataille des idées. Or ce refrain est largement trompeur. Il est vrai, ce qui est nouveau par rapport au paysage des idées d'il y a quinze ans, que quelques figures telles qu'Alain Finkielkraut ou Eric Zemmour obtiennent de réels succès d'audience quand la télévision ou la radio leur tendent un micro, ce dont je me réjouis. Mais ces individualités demeurent des exceptions sur les ondes, et leurs propos suscitent un violent contre-feu, quand ce ne sont pas des menaces de poursuites judiciaires, parfois mises à exécution. Il est encore vrai que la pensée de gauche mouline dans le vide, mais elle continue néanmoins à mouliner… Il n'est que d'observer la façon dont sont analysés les facteurs qui conduisent des jeunes vivant en France au djihadisme pour constater que les commentateurs tournent toujours autour d'explications sociales - pauvreté, exclusion, déscolarisation, etc. - pour ne pas voir et nommer la réalité, qui est politique, culturelle et religieuse.

    Non seulement le concept de « néoréac », lancé en 2002 par le livre de Daniel Lindenberg, essayiste de gauche, procède d'un amalgame réducteur - non, Pascal Bruckner ne pense pas comme Natacha Polony qui ne pense pas comme Elisabeth Lévy et ainsi de suite - mais le fait que la haute cléricature de gauche ait disparu ou se taise n'empêche pas la basse cléricature d'être en place. Faites un sondage sur ce qu'on pense dans les salles de profs ou dans les rédactions des chaînes publiques de la loi travail ou de la question des migrants, et vous serez édifiés. Or dès lors que tous les Français passent par l'école ou regardent la télévision, ils en subissent l'influence, même si beaucoup savent aussi s'en libérer. Par conséquent, j'en suis bien navré mais, sur le terrain, la « victoire culturelle » n'est pas encore là. En dépit de tout, nous ne sommes pas sortis, culturellement parlant, du paradigme selon lequel il serait bien d'être de gauche et être de droite imposerait de s'excuser. C'est si vrai que la droite, qui ne brille pas par ses idées, fait tout pour faire oublier qu'elle n'est pas de gauche. Je ne suis pas de ceux qui croient que le clivage droite/gauche est caduc. Cette distinction structure notre vie politique depuis deux siècles, et elle n'est pas près de disparaître, même si ses frontières se sont déplacées, et même si les élites dirigeantes de droite comme de gauche communient dans un libéralisme libertaire qui les rapproche et souvent les confond.

    La bataille se déroule-t-elle à l'université, dans les librairies ou dans les émissions de divertissement ?

    Elle se déroule partout, puisque le politiquement correct se niche aussi bien dans les amphithéâtres des universités que dans les librairies et les studios de télévision ou de radio où les clowns d'aujourd'hui jouent les penseurs. A chacun son créneau ou son talent parmi les rebelles au politiquement correct. Personnellement, je ne me sentirais pas à l'aise dans une émission de divertissement, mais je me félicite que des amis s'y risquent. Dans les librairies, le succès des ouvrages qui expriment des idées à contre-courant prouve que les lignes bougent dans la société, à défaut d'un changement dans la sphère politique, culturelle et médiatique. Quant à l'université, elle n'est pas monolithique. Si vous saviez les témoignages que je reçois d'historiens universitaires me remerciant pour ce que j'écris…

    Le « moralement correct » est-il le même que celui que vous décriviez dans votre essai ?

    Oui. Nous sommes toujours sur le coup, et nous le resterons très longtemps, de la profonde révolution intellectuelle et morale des années 1960-1970 qui a érigé en paradigme l'individu et ses droits conçus comme un absolu. Très schématiquement, on considérait naguère que l'individu devait d'abord quelque chose à la société. On considère aujourd'hui, à l'inverse, que la société doit d'abord quelque chose à l'individu. Au sein de la famille, de l'école, de l'université, de l'entreprise, dans les loisirs ou la politique, dans le rapport à la culture ou à la religion, cela a tout changé. C'est l'individu qui fixe ses propres normes du bien et du mal et qui définit ce qu'il veut ou non accepter comme contrainte collective. En d'autres termes, il n'y a plus de normes objectives et indiscutables. Mais cette révolution est paradoxalement contraignante, puisque l'absence de normes est devenue une norme, et donc une obligation. C'est cela, le moralement correct.

    Vous reprenez à votre compte la citation d'Albert Camus lors de son discours de Stockholm: « Empêcher que le monde se défasse ». Le « vieux monde » ne s'est-il pas défait en grande partie ? N'est-ce pas le moment de reconstruire autre chose ?

    Si, mais on ne reconstruira pas sur du vide. Les plus grands créateurs ne sont jamais partis de zéro. Ils étaient d'abord des héritiers, même s'ils bousculaient l'héritage. Demain, il faudra reconstruire en s'appuyant sur les principes qui ont toujours fondé les civilisations. On ne peut faire l'économie de la réception et de la transmission, du lien entre les générations, du partage d'un héritage. En dépit de l'effondrement visible de notre société, ce qui tient encore debout repose sur des individus et des familles qui, elles-mêmes, tiennent bon sous la mitraille de l'époque. Ces forces-là sont plus nombreuses qu'on ne le croit. Elles sont la garantie de notre future renaissance.   

    Journaliste, écrivain et historien, Jean Sévillia est rédacteur en chef adjoint du Figaro Magazine. Il vient de publier Ecrits historiques de combat, un recueil de trois essais (Historiquement correct ; Moralement correct ; Le terrorisme intellectuel) qui vient de paraître aux éditions Perrin.  

    Vincent Tremolet de Villers    

    A lire aussi sur Lafautearousseau ...  

    Jean Sévillia : « Écrits historiques de combat »     

  • Le multiculturalisme, par Aristide Renou.

    Thomas Klingenstein du Claremont Institute (comment, vous n’êtes pas encore abonné à The Claremont Review of Books ? Mais qu’est-ce que vous attendez ?!) a publié récemment un essai fort intéressant. Cet essai porte sur la mission que devrait, selon lui, se donner la droite américaine. Mais ce qu’il dit est tout à fait pertinent pour nous aussi, moyennant de très légères transpositions. Je n’insulterai pas votre intelligence en vous indiquant lesquelles.

    J’ai donc traduit quelques passages qui me semblent éclairants sur ce qui est en train de se jouer, des deux côtés de l’Atlantique, avec ces histoires de statues que l’on déboulonne, de manifestations « antiracistes » ouvertement racistes et d’indigénisme universitaire.

    ***

    « Comme n’importe quel régime, le multiculturalisme enseigne ses croyances et ses valeurs à ses futurs citoyens. Il le fait notamment par l'enseignement de l'histoire américaine. L'histoire américaine n'est pas simplement le récit de ce qui s'est produit en Amérique dans le passé : elle est une description de ce que nous sommes en tant que peuple. Par conséquent, notre histoire est un guide général pour l'avenir.

    Jusqu'à il y a une ou deux générations, l'histoire américaine était la description d'un peuple bon qui s'efforçait, même de façon imparfaite et hésitante, de réaliser ses nobles idéaux. Et notre histoire - qui nous est propre, que seuls les Américains partagent - nous a unis et a contribué à faire de nous un seul peuple. Certains aspects de notre histoire ont changé au fil du temps, à mesure que de nouveaux faits ont été mis en lumière et que de nouvelles interprétations de faits anciens ont été proposées, mais la trame essentielle de cette histoire n'a pas changé. Le multiculturalisme cherche à renverser cette perspective.

    Les multiculturalistes, comme tous les totalitaires, comprennent que pour changer une culture il faut réécrire son histoire de manière à mettre le passé en concordance avec l’avenir souhaité. C'est le but du « Projet 1619 », une opération très importante lancée par le New York Times et dirigée par la journaliste Nikole Hannah-Jones, lauréate du prix Pulitzer. Le Projet 1619, écrit le Times, « vise à reformuler l'histoire du pays, en considérant l’année 1619 [première date connue d’arrivée d’Africains sur le sol américain] comme notre véritable fondation et en plaçant les conséquences de l'esclavage et la contribution des Noirs américains au centre de la compréhension que nous avons de nous-mêmes ». Dans cette version de l'histoire américaine, les Etats-Unis, écrit Hannah-Jones, ne sont pas « pas une démocratie mais une slavocratie », et « l'une des principales raisons pour lesquelles les colons américains ont décidé de déclarer leur indépendance vis-à-vis de la Grande-Bretagne est qu'ils voulaient protéger l'institution de l'esclavage ».

    La version que donne le Times de l'histoire américaine fait de l'esclavage la cause de presque tout ce que le Times n'aime pas dans l'Amérique d'aujourd'hui (et notamment le capitalisme), et rend les Noirs responsables de pratiquement tout ce qui est bon en Amérique - ce qui, selon le Projet 1619, se monte à peu de choses.

    Cette version multiculturelle de l'histoire américaine nous enseigne que nous sommes indignes – elle ne nous apprend pas seulement que nous avons péché (ce qui est bien sûr le cas), mais que nous sommes irrémédiablement pécheurs. Le péché (en l'occurrence le racisme) est « dans notre ADN », comme le dit le Projet 1619. Il s’agit d’inculquer la honte et non le patriotisme. Le Projet 1619 promeut à la fois un sentiment de victimisation chez les Noirs (et les autres minorités « opprimées ») et de culpabilité chez les Blancs.

    Selon cette manière de penser, nous ne sommes pas un seul peuple, mais un ensemble de peuples différents. Il s’agit d’aviver la conscience des différences raciales et non l’indifférence à la couleur de peau. La version de l'histoire promue par le Projet 1619 est résolument tournée vers le passé et nous enseigne que notre première priorité devrait être de réparer ce que nous avons fait. Sa principale affirmation, à savoir que le capitalisme est une forme d'esclavage, est un plaidoyer pour le socialisme.

    En un mot, le projet de 1619 enseigne que l'Amérique - ses valeurs, ses coutumes et ses institutions - incarne le mal.

    Nous ne pouvons pas nous défendre si nous pensons que nous ne méritons pas d’être défendus. Nous ne vaincrons pas la Chine (ou d'autres ennemis) à moins de vaincre d’abord les conceptions qui nous privent de raisons de nous préférer à nos ennemis. La Chine peut représenter un danger plus immédiat. Mais, en fin de compte, le plus grand danger qui nous menace est la compréhension avilissante de nous-mêmes que le Projet 1619 cherche à imposer.

    Trump comprend cela aussi. Il est notre antidote aux effets démoralisants du Projet 1619. S'il y a une chose que Trump incarne au plus haut point, c’est la fierté d’être Américain. Trump dégage plus de confiance dans l'Amérique que n'importe quelle personnalité de premier plan de mémoire d'homme. Je ne suppose pas que Trump soit plus patriote que la plupart des Républicains, mais il exprime son patriotisme bien plus souvent qu’ils ne le font. À chaque instant vous l’entendez affirmer que l'Amérique est « incroyable » - sa science, son armée, ses entreprises, son peuple (et, bien entendu, lui-même).

    La seule chose qu'il ne juge pas incroyable (dans un sens positif), ce sont les médias grand public, et cela parce qu'il considère les médias comme anti-américains. Trump n'exprime pas toujours son amour de l'Amérique dans la langue d'un professeur de Cambridge ? Et après ? Lui seul, dominant toutes les autres personnalités politiques de droite, s'oppose aux sentiments autodestructeurs de notre époque : la culpabilité et le doute engendrés par le multiculturalisme. Quels que soient les défauts de Trump, sa défense acharnée de l'Amérique les compense amplement.

    Tout cela pour dire que la guerre contre le multiculturalisme n'est pas en premier lieu un combat au sujet de la Constitution, ou de la taille du gouvernement, ou au sujet des politiques économiques ou à propos des décisions de la Cour suprême (même s’il est important de continuer à mener ces batailles). La guerre porte sur les institutions qui forment notre culture. Il s'agit d'une guerre culturelle.

    Mener cette guerre contre le multiculturalisme est aujourd'hui une responsabilité qui repose presque entièrement sur les épaules de nos hommes politiques. Il fut un temps où nos institutions formatrices de l'opinion - universités, médias, industrie du divertissement - soutenaient le mode de vie américain. Ce n’est plus le cas. La droite ne peut plus défier la culture de l'élite à partir de ces institutions, car elle n'a pratiquement pas de troupes sur le terrain. Il est donc nécessaire que la droite mène la guerre culturelle sur le champ de bataille de la politique.

    Les Républicains devraient prendre exemple sur Trump. Il est notre champion dans cette guerre culturelle – un refus vivant et parlant du multiculturalisme et des idées post-modernes sur lesquelles il s’appuie. Chaque fois qu'il dédaigne le politiquement correct, il défend la spécificité culturelle de l'Amérique. Après tout, qu'est-ce que le politiquement correct si ce n'est l'interdiction de défendre la spécificité de la culture américaine ? Trump a dit encore et encore très précisément ce que le politiquement correct interdit de dire : « L’Amérique ne veut pas de diversité culturelle, nous avons notre propre culture, elle est exceptionnelle et nous voulons la garder telle qu’elle est. »

    Et Trump entre dans l’arène bien décidé à en découdre. En revanche, de nombreux Républicains, peu habitués aux conditions du temps de guerre, continuent à essayer de « tendre la main à ceux qui sont de l’autre côté ». Cependant, dans une guerre, si vous êtes trop désireux de trouver un terrain d'entente, vous risquez de vous retrouver sur le terrain de l’ennemi. Cela semble être une propension des Républicains.

    Il importe de le répéter : les désaccords portant sur les finalités ne peuvent pas faire l’objet de compromis. Si jamais le parti Républicain s’avisait de l’existence du Projet de 1619, il ne fait aucun doute qu'il le trouverait contestable. Mais alors, les Républicains ôteraient toute force à leurs objections en reconnaissant que le Projet 1619 contient de nombreuses affirmations véridiques dont nous devrions tenir compte. Ils seraient alors conduits à accepter le programme éducatif du Projet 1619 : d'abord en partie, puis, finalement, dans son intégralité.

    Bien sûr, le Projet 1619 contient des affirmations véridiques. Quel récit historique n’en contient pas ? Mais le message général qu’il transmet est si faux et si destructeur que ce Projet doit être réduit en miettes. Soit vous commencez en 1619 et vous faites de l'esclavage la notion fondamentale de la nation américaine, soit vous commencez en 1776 et vous faites de l'égalité humaine la notion fondamentale. C'est l'un ou l'autre.

    De nombreux Républicains, notamment ceux qui sont de tendance libertarienne, disent aux multiculturalistes : « Vous pouvez vivre comme vous le souhaitez, mais laissez-nous vivre comme nous le souhaitons ». S'attendre à ce que les gens vivent d'une certaine manière alors qu'ils sont entourés de personnes qui vivent d'une manière très différente est une idée chimérique s'il en est. Pour la plupart des êtres humains, vivre en accord avec un ensemble de valeurs donné exige de vivre dans un environnement qui soutient ces valeurs. Les multiculturalistes, contrairement aux conservateurs du genre « vivre et laisser vivre », comprennent très bien cela, c'est pourquoi ils insistent pour que nous nous conformions tous à leurs valeurs.

    Par exemple, comme le souligne Scott Yenor, les multiculturalistes comprennent que s'ils veulent vraiment « libérer » les femmes, il ne suffit pas de leur permettre de faire passer leur carrière avant la maternité : les femmes doivent être obligées de le faire. Sinon, les femmes verront qu'elles ont le choix. De même, il ne suffit pas de permettre aux écoles d'adopter le programme éducatif du Projet 1619 sur une base individuelle : elles doivent être tenues de l'adopter. Bien sûr, au début, c'est présenté comme facultatif, mais c’est seulement parce que les multiculturalistes comprennent qu'ils doivent procéder par étapes.

    Hannah-Jones, La responsable du Projet 1619, insiste sur le fait qu'aucune personne saine d'esprit ne peut s'opposer au récit historique centré sur l’esclavage qui est celui du Projet. « Nos fact checkers sont allé voir un panel d'historiens et leur ont fait passer en revue chaque argument et chaque fait qui se trouve ici », a-t-elle déclaré dans une interview à PBS. « Donc il n’est pas possible contester factuellement ce que nous disons. »

    Les Républicains devraient en prendre bonne note. Ils combattent un ennemi qui croit qu'il est impossible de contester les faits qu’il avance. Si les Républicains pratiquent le « vivre et laisser vivre » tandis que les multiculturalistes pratiquent le « faites comme nous, ou bien sinon », les Républicains continueront à perdre. »

    Thomas D. Klingenstein, “Preserving the American way of life”, The American Mind, 3 juin 2020.

  • Le mythe destructeur du progrès indéfini : quand Frédéric Rouvillois confirme Edgar Morin....

            Nous avons fait écho, ici-même, aux propos qu'a tenus Edgar Morin, le 4 février dernier, sur Public Sénat/Bibliothèque Médicis, car ses paroles nous semblaient illustrer parfaitement cet important mouvement de dé-révolution à l'oeuvre aujourd'hui, en France, dans les élites de tous bords.

            C'était le dimanche 20 février, dans notre note La très remarquable évolution d'Edgar Morin : http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2011/02/05/x.html .

            Nous faisions remarquer que, s'il abordait bien d'autres sujets au cours de cette émission, Edgar Morin liquidait la croyance naïve - et ses résultats tragiques... - en un progrès indéfini, et déclarait qu'il faut en finir avec cette vision fausse et absurde d'un progrès linéaire indéfini, d'une évolution constante vers le bien......  qu'il ne faut plus penser au meilleur des mondes, mais simplement à un monde meilleur. C'était une folie que de penser qu'un monde parfait était possible. Et, en même temps, c'est un acquis d'avoir renoncé au mythe que le progrès était une loi de l'Histoire irréversible qui nous conduirait...

            Voici que Frédéric Rouvillois tient, à son tour, des propos et un langage similaires, sur ce même sujet du progrès : mythe destructeur, noces sanglantes du progrès et de l'utopie...

            Marie-Catherine d'Hausen l'a rencontré et en a parlé avec lui, ce qui nous vaut l'intéressant entretien suivant (1) :

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     510 pages, 27 euros

     

            Non, l’idée de Progrès ne date pas des Lumières ! En situant sa genèse à la fin du XVIIe siècle, Frédéric Rouvillois interroge les dérives d’un mythe qui, à trop vouloir perfectionner l’homme, fera le lit des totalitarismes.

            C’est à une véritable archéologie de la modernité que se livre Frédéric Rouvillois dans cet ouvrage nourri aux meilleures sources : contrairement aux idées reçues, le « Progrès » n’est pas né avec les Lumières, mais au XVIIe siècle, avec la nouvelle philosophie, l’apparition du déisme et la diffusion de l’« esprit bourgeois ». De Bacon à l’abbé de Saint-Pierre, il devient une philosophie de l’histoire et, conformément à son inspiration cartésienne et mécaniste, prétend à une cohérence totale. Ses défenseurs définissent désormais le Progrès à partir du modèle de la Machine : comme un mouvement global de perfectionnement que caractérisent sa forme linéaire, sa nécessité radicale et sa permanence. Ce faisant, ils peuvent ainsi le transposer au réel.
            Au même rythme que la raison, la morale, le bonheur ou l’Etat sont appelés à progresser. L’histoire, enfin dotée d’un sens, devient ainsi le lieu où pourra s’accomplir la promesse de Descartes : l’homme, parfaitement libre et tout-puissant, sera bientôt « maître et possesseur de la nature ».
    Une démystification talentueuse, érudite et acérée, dévoilant les retombées contraignantes des utopies.

    L’auteur
    Frédéric Rouvillois est professeur de droit public à Paris V. Il est entre autres l’auteur d’une Histoire de la politesse de la Révolution à nos jours ( 2006), et d’une Histoire du snobisme (2009).  

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    (1) : dans Famille chrétienne, n° 1729, semaine du 5 au 11 mars 2011.

  • Humeur : N'en déplaise à Louis Schweitzer, l'idéal du crapaud c'est toujours la crapaude...(1/2)

                Encore une raison supplémentaire de dissoudre la Halde ! Dans la période de crise que nous traversons, où le Pays Légal trouve des milliards pour rafistoler le système mais où les manants que nous sommes tirent la langue de plus en plus, et alors que des économies s'imposent à tous les niveaux, la Haldede Monsieur Schweitzer vient de pondre encore, et pour très cher, un de ces rapports dont elle a le secret : abracadabrantesque, comme dirait son géniteur moral, Jacques Chirac.

                Pas moins de 29 ouvrages scolaires et 3.097 illustrations des-dits ouvrages ont été passés au crible par une équipe de chercheurs de l'université Paul-Verlaine de Metz, nous dit Laetitia van Eeckhout, dans Le Monde du 7 novembre. Résultat : pour un coût de 38.000 euros tout de même, un rapport de 207 pages, censé répertorier la discrimination dans les manuels scolaires ou, si l'on préfère, censé analyser la manière dont les manuels scolaires perpétuent les stéréotypes.

                On le sait depuis bien longtemps, depuis les débuts de sa Halde: il n'y a rien de plus urgent en effet, pour Louis Schweitzer -dit aussi "Louis sept milllions sept" (1)-, que d'affronter les moulins à vent......

                Dans son article du Monde, Laetitia van Eeckhout s'en tient surtout aux manuels d'histoire ou d'économie, et n'évoque qu'à peine ceux de SVT (Sciences de la vie et de la terre), épluchés eux aussi par le rapport : ce sont pourtant les propos suscités par ces derniers, révélateurs d'un esprit faux, et faussé jusqu'au trognon, qui sont in fine les plus ahurissants.....

                Mais commençons par le commencement. Laetitia nous livre un savoureux passage sur un manuel d'histoire qui a choisi, pour évoquer l'Islam et le Catholicisme, la cathédrale de Chartres et une mosquée en pays musulman. Laetitia s'en étranglerait presque - la pauvre !...- : les auteurs du rapport -qui s'en étrangleraient presque eux aussi, les pauvres !....- notent avec effroi et consternation que "...Le lien qui est fait avec les appartenances religieuses, et en particulier l'islam, tend aussi à entretenir une discrimination. Pourquoi Nathan (manuel d'histoire-géographie de terminale) illustre-t-il l'islam avec une mosquée située hors du territoire national, et le catholicisme avec la cathédrale de Chartres ? Forcément, un tel choix ne peut que renforcer l'idée que l'islam est une religion étrangère à la France".

               Il faudra juste rappeler à ces ignares, à ces incultes de l'Université Paul Verlaine de Metz qu'ils ne sont que des jean-foutre. Et que la présence massive d'un Islam en France ne date que d'hier (1975 et les décrets Chirac) alors que le christianisme est à la base de notre histoire et de notre mental,qu'il en est l'un des élèments majeurs et fondamentaux, et ce depuis plus de mille cinq cents ans, depuis le baptême de Clovis. Mille cinq cents ans : une paille ! Faudra-t-il s'excuser un jour que les Châteaux de la Loire, le Mont Saint-Michel, Versailles et les Cathédrales aient été construites par des chrétiens et non par des barbus enturbannés ? Et mettre "cela"  (les Châteaux de la Loire, le Mont Saint-Michel, Versailles et les Cathédrales) sur un pied d'égalité avec une mosquée ?

                Encore cette présence massive, outre qu'elle est toute récente ("d'hier", comme dirait Chateaubriand...) n'est-elle pas le fruit d'un processus désiré et voulu, librement consenti par le peuple français; mais bien plutôt elle est le fruit d'une violence faite à ce peuple, à qui l'on a imposé cette irruption massive -fait inédit dans son histoire, par son ampleur et sa soudaineté- sans jamais lui demander son avis et sans jamais le consulter; et c'est pourquoi nous nous estimons fondés à remettre en cause, à quelque moment que ce soit, non pas forcément la légalité de cette présence, mais certainement, oui, sa légitimité..... (à suivre....)

    (1) : Voir la note "Comment Louis "Sept millions sept" ose-t-il encore regarder "ses" (?) salariés en face ?.....", du 19 Mai 2008, dans la Catégorie "France (politique intérieure).

  • D'accords avec... le coup de gueule de Plunkett contre l'ignorance médiatique devenue folle...

                On va, pour une fois intervertir les choses et commencer par la fin, en finissant par ce qu'on trouvait au début...

                ( http://plunkett.hautetfort.com/ )

                Avant de retranscrire ci-après l'intégralité du billet/coup de gueule contre une journaliste aussi ignorante que désinvolte (quand on sait pas, on parle pas....), voici d'abord, dans une réponse de PP à un commentaire qui suit ce billet, cette autre petite perle :

                  De PP à PCF - A l'émission de Stéphane Paoli sur le "débat" de l'identité nationale, hier samedi matin, (samedi 14 novembre, ndlr) l'historien Nicolas Offenstadt a eu ce mot inattendu : "Définir la nation par 'les valeurs de la République', ça voudrait dire que les monarchistes ne seraient plus considérés comme des Français." Il a raison : le vice est de donner de la nation une définition idéologique. Voire une définition tout court... On ne peut pas "définir" un être vivant. Donc le débat Besson est absurde, quoi qu'en disent les zélateurs.

                  Et maintenant, place au coup de gueule, justifié...

    Une dépêche prend une phrase du résistant Marc Bloch pour une phrase de ''maître à penser de Vichy'' ! L'ignorance médiatique devient folle

    marc_bloch_d_cor__cg.jpgLe très célèbre Marc Bloch,

    apparemment inconnu

    des journalistes

    en 2009 :


     

    C'est sans doute pénible, pour une jeune journaliste technoïde, que d'écrire sur un sujet dont elle ne sait rien.

    Pénible aussi de commenter des citations, quand elle ignore de qui elles sont !

    Voilà le malaise où barbotent nombre de mes confrères (et consoeurs), par exemple à propos du pseudo-débat sur « l'identité nationale ».

    Une dépêche Reuters écrit : « En exaltant de nouveau contre toute attente, lors d'un discours jeudi à La-Chapelle-en-Vercors (Drôme), les symboles d'un des maîtres à penser du régime de Vichy (1940-1945), Nicolas Sarkozy a fini de creuser un sillon idéologique dont les ramifications tactiques ne laissent pas de doute. »

    Pas de doute, vraiment ? Ici la journaliste de Reuters écrit une bourde inexcusable. La voici :

    « Jeudi, Nicolas Sarkozy, avec l'appui de son conseiller Henri Guaino, a emprunté au nationalisme de Maurice Barrès en multipliant les variations sur "la leçon de la terre", la "conscience nationale", "la terre et les morts" chantés par l'écrivain du XIXe siècle. "On comprend l'Histoire de France quand on accepte de vibrer avec le souvenir du Sacre de Reims et d'être ému par le récit de la fête de la Fédération", a déclaré Nicolas Sarkozy. »

    Reuters doit présenter des excuses à la Résistance. Car la phrase incriminée n'est pas de Maurice Barrès. Elle est de l'historien Marc Bloch.

    Marc Bloch n'était pas le maître à penser de Vichy. C'était un héros de la Résistance. Il a été fusillé par les Allemands le 16 juin 1944. La phrase en question, il l'a écrite dans son livre sur 1940 : L'étrange défaite.

    La voici : « Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l'histoire de France, ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims ; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération. »

    Cette phrase est une des clés de l'engagement de Marc Bloch dans la Résistance.

    Eh oui, ma pauvre jeune consoeur de Reuters : les résistants étaient des patriotes. Si une phrase de Marc Bloch (héros de la Résistance) te choque, c'est que tu ne sais rien de la Résistance.

    Peut-être ne sais-tu rien de l'histoire en général ? Peut-être ne sais-tu pas à quoi Marc Bloch fait allusion quand il parle de Reims ou de la Fédération ?

    Peut-être que l'histoire ne te « motive » pas ?

    Ce serait logique : l'histoire n'est pas enseignée à l'école. De toute façon elle a mauvaise presse, depuis que le consumérisme nous a pris la tête.

    Alors cesse de tartiner sur des actu qui ne te motivent pas, et cantonne-toi aux dépêches people :  la vraie life, le bankable. Ce qui motive les médias en 2009.

  • Scandale ! Parlons-en !

     

    Mon bureau 3 Lucs.jpgJamais campagne électorale pour l’élection présidentielle n’aura plongé la France aussi bas.

    Les Français ont de quoi être écœurés. Il est vrai que la République a toujours fait bon ménage avec les scandales : son histoire depuis l’origine en est jalonnée.

    Aussi nombreux que vite oubliés ! Qui se souvient encore du 6 février 1934 ? Le gouvernement de la République n’hésitait pas à faire tirer sur la foule qui s’était massée place de la Concorde en criant « à bas les voleurs » ! Aujourd’hui, dans ce qui reste du récit après la réécriture de l’histoire officielle, il n’est question que d’une tentative des « ligues » – factieuses et donc fascistes – de prendre le pouvoir.

    Prétexte en fut pris pour les dissoudre. La République était sauvée, l’histoire magnifiée ! Plus de « chéquards » comme au bon vieux temps de Panama, effacées les magouilles crapuleuses, « suicidé » l’escroc corrupteur Stavisky ; quant au conseiller Prince, fort proprement écrasé par un train, il ne parlerait plus.

    Modèle de toutes les « affaires » de la République, chef-d’œuvre d’exécution où les services de l’inspecteur Bonny, barbouze de la République et futur agent de la Gestapo, en connivence avec le Parquet, furent au niveau de l’exigence républicaine.

    Dame, on ne badine pas avec la vertu ! Comme chacun l’a appris avec Montesquieu, elle est le ressort essentiel de la République. La République, qui ne se démonte jamais devant les scandales, s’effondrera six ans plus tard dans le plus grand désastre de l’histoire de France. Signe avant-coureur…

    Toutes les républiques à travers le monde et à travers les temps furent, sont et seront, de fait, des oligarchies. C’est le plus incontestable des constats. La première duperie consiste à se servir de la notion abstraite de peuple pour en ravir la représentation et en capter ainsi la souveraineté. Au nom de quoi il est possible d’être les maîtres.

    Et la corruption devient la règle du jeu de dupes. C’est tellement simple à comprendre. Faut-il s’étonner de ce que l’on apprend du scandale Odebrecht qui secoue l’Amérique du Sud ? Qui peut y échapper ? Ni les USA, ni la Chine, ni la Russie, ni les Républiques de l’est de l’Europe, ni l’Italie… La liste peut continuer. Où est la morale dans tout ça ? Et, franchement, à quoi sert de brandir la morale ?

    Et la France ? « Exemplaire », « irréprochable », la République française ? Allons donc ! Ce qu’on appelle l’affaire Fillon ou l’affaire Le Pen, ce n’est rien, même si c’est distillé à longueur de jours. Nos démocrates patentés feraient mieux de relire leur histoire…

    Le vrai scandale, ici, consiste dans l’instrumentalisation évidente desdites affaires : presse, police, justice, pouvoir politique en connivence totale ! Pas besoin de complot, ni même de cabinet noir. Tout est concerté en raison d’une complicité supérieure. Ce fut la pratique de tout le quinquennat d’Hollande comme le montre, d’ailleurs non exhaustivement, le livre qui vient de paraître Bienvenue Place Beauvau, écrit par des journalistes de gauche.

    Le chef de l’État place ses affidés partout, autant qu’il peut aux postes-clefs.

    Avant son départ, il les recase. Il ne se dévoue pas aux intérêts de la nation dont il s’amuse comme un adolescent attardé et dont il livre les secrets d’État, ainsi que l’a révélé Un président de devrait pas dire ça. Il ne s’occupe, en fait, que du pouvoir, la seule chose qui l’ait jamais intéressé. Le pouvoir, ses combines, ses avantages.

    Il y a introduit ses hommes et femmes-liges, ses copains, ses maîtresses qui ont profité de toutes les largesses de l’État au plus haut sommet. Anathématisant dans ses discours de candidat les puissances d’argent, il s’en est servi surabondamment. Les Niel, les Pigasse, les Bergé, les Drahi, entre autres, ont acheté une grande partie de la presse et des médias, bien sûr de gauche, pour les mettre à son service ; maintenant ils veulent choisir son successeur en la personne de Macron. Toutes les « lois Hollande », toute sa politique trouvent là leur explication.

    Au fait, qui était son trésorier de campagne en 2012 ? Encore un ami de promotion, Jean-Jacques Augier. Ce monsieur avait à l’époque deux comptes aux îles Caïmans. Pour quelles activités ? Aucune enquête n’a été menée ; Mediapart ne s’est pas penché sur le cas.

    Et pour cause… Il était préférable de traiter le cas Cahuzac, plus avantageux aussi. L’affaire n’a pas été relayée. Politique magazine est le seul journal qui ait insisté sur cette formidable incongruité. Vous avez dit scandale ? 

    Politique magazine, avril 2017 -  Consulter ... S'abonner ...

  • Migrations, par Louis-Joseph Delanglade

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    M. Hollande vient d’inaugurer le Musée de l’histoire de l’immigration. En reprenant, on s’y attendait, tous les poncifs du politiquement correct. Peu importe que ce musée, ouvert depuis sept ans, ne soit sans doute qu’un « machin informe qui n’a jamais trouvé ni sa destination ni son public, sauf celui des élèves de banlieue qu’on y traîne de force et en rangs par deux » (Mme Delarue, Boulevard Voltaire). Ce qui est plus grave, c’est qu’au lieu de donner à l’immigration-intégration toute sa place dans une Maison de l’Histoire de France digne de ce nom, on ait privilégié un lieu de repentance et de mauvaise conscience : ce n’est pas ainsi qu’on favorisera le fameux « vivre ensemble », bien au contraire.   

    Et pourtant, oui, une certaine forme d’immigration peut être une chance pour la France. Notre Histoire, malgré problèmes et vicissitudes, en est la preuve, depuis ces brillantes individualités que l’Ancien Régime avait su attirer jusqu’aux vagues européennes de la première moitié du vingtième siècle. Mais l’immigration idéologique de masse, concernant des populations culturellement très, voire trop, différentes, voulue et/ou encouragée depuis les années soixante-dix par un patronat apatride, une Eglise universaliste et une classe politico-médiatique soucieuse de bien-pensance, cette immigration-là constitue dans son principe un danger gravissime pour notre pays, dès lors menacé d’un changement de nature.   

    C’est ce que rappelle opportunément la mauvaise querelle faite, à l’initiative de M. Mélenchon, et sur des propos qu’il n’a pas tenus, à M. Zemmour, une nouvelle fois victime d’un déchaînement de haine et d’intolérance. M. Zemmour propose un constat et un rappel historique. Constat : deux peuples coexistent désormais en France, une population d’origine immigrée et essentiellement musulmane et une autre dite « de souche ». Rappel historique : des populations entières (Pieds-Noirs, Allemands) ont été dans un passé récent obligées de (re)passer d’un territoire à un autre. De son constat, M. Zemmour tient pour plus que plausible le scénario d’un affrontement violent - qu’en aucun cas il ne dit souhaiter. De l’Histoire, M. Zemmour laisse entendre que ce qui est arrivé hier peut arriver demain, même si cela lui paraît aujourd’hui irréaliste.   

    Reste heureusement vrai que, dans « beaucoup de villes ou de quartiers […] un mélange harmonieux d’immigrés et de Français de souche, permet une intégration silencieuse mais réelle » (M. Legrand, France Inter) et, paradoxe (?), qu’existent même de nombreux « Français de confession musulmane qui, si l’on prend la peine d’éviter les clichés […] sont monsieur et madame « Tout-Le-Monde » […], heureux de rencontrer une France qui s’aime, une France fière de son histoire, de sa langue, de ses valeurs […] » (M. Bechikh, président de « Fils de France »). S’il est vrai que le désespoir ne saurait tenir lieu de politique, rien n’interdit de penser que, sur ces valeurs-là, non négociables, la vieille nation française trouvera la force de perdurer. 

     

  • Au-delà de Verdun, quelle France ?

     De Gaulle et Adenauer sortant de la cathédrale de Reims le 8 juillet 1962. © AFP

    par Jean-Philippe Chauvin 

     

    arton8470-7b8cd.jpgLa bataille de Verdun apparaît désormais aussi lointaine que le Moyen âge aux yeux de nos contemporains, en particulier des plus jeunes : le siècle qui nous en sépare n'a pas été avare du sang des hommes et l'histoire a ici un goût de cendres et de sang, et Verdun rime trop avec Pétain pour que la mémoire n'en paraisse, du coup et injustement, ambiguë. Et pourtant ! Oublier Verdun, n'est-ce pas renier une part de notre histoire, aussi douloureuse soit-elle, et nous abandonner aux vents distraits de l'amnésie qui, en définitive, n'est jamais rien d'autre qu'une peur devant ce qui pourrait encore arriver de terrible ? L'amnésie est reposante, au moins un temps : elle est périlleuse, si elle se veut refoulement et non refondation. 

    Jadis, nous fêtions une victoire et les Allemands commémoraient une bataille : aujourd'hui, la France et l'Allemagne en ont fait une occasion « européenne », comme pour mieux se prémunir d'une contemporanéité qui bouscule les mythes d'hier et les élites bien-pensantes, d'où cette condamnation désespérée et unanime chez les officiels des « populismes » qui pousseraient au repli sur soi et, évidemment, à la guerre... Pourtant, à bien écouter le gouvernement républicain et son président, j'avais cru entendre et comprendre que, déjà, nous étions en guerre sans même que les nationalistes des différents pays d'Europe puissent en être tenus, quels que soient leurs défauts, pour responsables : les islamistes jettent leur haine en rafales sur les terrasses et dans les autres lieux publics, sans aucune hésitation ni remords, et la République se met en état d'urgence faute d'être, simplement, un État digne de ce nom et des attentes que les peuples, légitimement, doivent pouvoir placer en lui pour leur assurer protection et secours. 

    Plutôt que la triste mascarade de ce couple Hollande-Merkel, improbable et définitivement déséquilibré au bénéfice de notre voisine germanique, je préfère repenser à l'accolade De Gaulle-Adenauer et à ce traité de l’Élysée du début 1963, fameux traité franco-allemand sciemment saboté par le sinistre Jean Monnet, cet atlantiste qui se faisait passer pour « européen » quand il n'était que « l'homme des Américains » selon l'amère formule gaullienne. En fait, c'est à cette date que tout (ou presque) s'est joué : à l'idée d'une entente concrète et fondatrice entre deux nations souveraines, s'est substituée ensuite l'idéologie d'une Europe fédérale et supranationale, négatrice à la fois de l'histoire et de l'avenir possible d'une indépendance des pays d'Europe à l'égard des grandes puissances, qu'elles soient politiques ou économiques, empires ou multinationales... 

    On peut regretter cette occasion manquée de 1963, mais on peut aussi penser, désormais, à de nouvelles alliances et, simplement, à la possibilité d'un avenir français libre de ses choix et de son destin, en amitié possible et vraie avec ses voisins et en accord avec son histoire propre : pour cela, encore faudrait-il un État et, plus encore, une magistrature suprême de celui-ci qui incarne la France et non une partie électorale de celui-ci, cette dernière fût-elle majoritaire au terme d'un second tour d'élection présidentielle. 

    Là encore, la Monarchie n'est pas une « revanche » mais une chance et elle ouvre le champ des possibles, à l'intérieur comme pour l'extérieur, car, si elle a de la mémoire, elle n'en fait pas une politique, mais elle est « la France », celle qui n'a pas besoin de parader pour être et durer, par delà les générations et au-delà des ressentiments anciens, et qui peut, sereinement, tendre la main au-delà des tranchées et des barricades de l'histoire à ceux qui veulent bien la prendre... 

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

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    Cette page est ouverte à tous, lafautearousseau se voulant "la maison commune" de tous les royalistes, de toute obédience (RN/CRAF, NAR, GAR, DEXTRA, indépendants/"électrons libres"...)

    Aux deux seules conditions que l'on soit dans la double fidélité à l'école de pensée de l'Action française et à notre Famille de France, à laquelle nous sommes particulièrement attachés...

    Envoyez-nous les annonces et/ou les visuels de réunions de rentrée, Cercles d'études et de formation, Cafés politique/actualité/histoire, manifestations diverses etc...

    Après avoir appuyé la grande manif du 6 octobre, lafautearousseau appuie les suivantes : Manifestations contre la PMA les 1er décembre, 19 janvier, 8 mars, 17 mai et 14 juin prochains...

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    Y aurait-il, même venant de loin, pour l'occasion, des personnes désireuses de venir se faire "expliquer", même de dehors, dans la rue et devant le portail fermé, l'ensemble "maison/jardin/l'homme Maurras" : lafautearousseau peut vous recevoir et vous fournir toutes les explications nécessaires...

    Ces rencontres calmes, pacifiques, seraient l'occasion de manifester, sereinement mais publiquement, devant le portail de la maison de Maurras :

    1. Pour demander la ré-ouverture de la maison et la possibilité de la visiter, ou alors que la Mairie donne publiquement la raison de la fermeture du site, et un calendrier pour les travaux et sa réouverture à la visite...

    2. Pour demander le libre accès au jardin, en permanence...

    3. Et pour demander l'inscription de la très belle "maison de Maurras" au réseau des Maisons des Illustres, afin qu'elle devienne un grand centre intellectuel - national et international - de recherches sur Maurras, sa vie, sa personnalité, son oeuvre...

    Il vous suffit de nous contacter, et nous organiserons la chose ensemble, aussi souvent que des groupes se manifesteront...

     

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    • Conférences, Réunions, Cercles de formation, Manifestations diverses... dans la France entière...

     

    Vendredi 20 Décembre à 19h00, l'Action française Toulouse vous invite à son cercle dont le thème sera "Estado Novo et Nationalisme intégral" animé par Lucas Hivers.

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    Vendredi 20 Décembre à 19h00, l'Action française Lyon vous convie à sa dernière permanence où sera servi un "Apéritif de fin d'année".

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    L'Action française Nantes vous invite à son Cercle Luc Robet dont le thème sera "La politique naturelle" animé par Henri Mélian le Mardi 7 Janvier à 20h00.

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    La D.D.C.C. et l'Alliance Royale du Dauphiné organisent le Lundi 20 Janvier à Grenoble un repas.

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    L'Action française Nantes vous invite à son Cercle Luc Robet dont le thème sera "L'amour filiale" animé par Christophe Bertin le Mardi 4 Février à 20h00.

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    • PARIS CERCLE DE FLORE (10, rue Croix-de-Petits-Champs, 75001) :

    à 20h,

    10 rue Croix des Petits Champs, 75001 Paris, Metro 1 et 7 : Palais Royal - Musée du Louvre.

    PAF : 5€ (conférence) 10 (conférence + buffet)

     

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    • Les Mardis de Politique magazine :

     

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    GROUPE D'ACTION ROYALISTE (GAR)

     

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    DEXTRA

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    • Le Café Actualité d'Aix-en-Provence :

     

     

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    • Le Café Histoire de Toulon

    Le Café Histoire de Toulon  vous informe de plusieurs conférences pour les mois de 2019.

     

     

     
    Le Café Histoire de Toulon vous présente la vidéo de la très riche causerie de François-Marin Fleutot sur son ouvrage publié au CERF, sur « Les rois de France excommuniés à l'origine de la laïcité » Cliquer ici
     
     
    Vous pouvez retrouver certains orateurs du Café Histoire de Toulon (Antoine de Crémiers , Pierre Dimech, Pierre Gourinard, Philippe Conte et Alain Vignal) dans le dernier numéro ( 57) de la Nouvelle Revue Universelle avec qui nous avons passé un partenariat pour certaines de nos causeries. La revue est disponible à La Librairie de l'Enfant Jésus, 81 Rue Orves, 83000 Toulon.
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  • Voile islamique : Esther Benbassa a fait preuve d'une ignorance abyssale de la vérité...

    Sur CNews, chez Morandini, ce vendredi 18 octobre, Esther Benbassa, qui défend le port du voile, affirme : "La République n'interdit pas les identités".

    Donc, elle "est pour" le port du voile. CQFD...

    C'est son affaire, mais qu'elle fasse preuve d'une ignorance aussi grande de ce qu'est "la République", que nous préférons aujourd'hui combattre sous le nom de "Système", cela laisse rêveur !

    Car, n'en déplaise à madame Benbassa, le Système interdit bien de fait et combat les identités, si elles sont françaises et nées de l'Histoire, à commencer par l'identité chrétienne, qu'il veut exterminer et remplacer par... lui-même, se concevant comme une "Nouvelle religion républicaine" : c'est le sens de la fameuse expression : "l'an un de la République" - et de ses dérivés, comme "les soldats de l'An II" - qui signifie que l'on commence à dater les événements à partir de la Révolution, comme l'usage s'est répandu de le faire à partir de la naissance du Christ.

     

    "Du passé faisons table rase", tel est le programme de cette Révolution, qui veut tout changer, et surtout créer un homme nouveau, sans Dieu et sans Roi : voilà pourquoi il lui a fallu "interdire" et combattre - dans une lutte à mort - les autres identités héritées de l'Histoire, pour les remplacer par des abstractions, ou par n'importe quoi, pourvu que cela "casse" ces héritages, les fasse oublier pour qu'ils disparaissent et laissent apparaître l'homme républicain nouveau : par exemple, les Provinces ont été supprimées, remplacées par les Départements, et les langues régionales ont été combattues, voire interdites. Marcel Pagnol a raconté comment, lorsqu'il était enfant, les élèves de sa classe se faisaient taper durement sur les doigts avec une règle en fer par l'instituteur (les sinistres "hussards noirs de la République", qui ont décervelé le peuple français...) afin qu'ils ne parlent pas provençal; et, en Bretagne, tout le monde sait qu'il y avait des écriteaux "Défense de cracher par terre et de parler breton".

    Cette lutte à mort contre toute les formes d'identités françaises reçues d'une riche et longue Histoire, elle est dans les gènes de la République idéologique, du Système, c'est comme son ADN.

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    Et pour mieux combattre ces identités, le Système, a d'abord "changé le peuple" dans son "mental", son "moral", en lui mentant - à l'école et dans les médias - sur son passé et en lui inculquant une grossière histoire officielle outrageusement mensongère; et, maintenant, il continue à "changer le peuple", cette fois physiquement, par l'immigration massive.

    Et, follement inconscient, il est prêt à se servir de n'importe quelle "identité" ou "tradition" extérieure - en l'occurrence, les musulmanes - pour achever d'abattre ce qui reste encore de la France traditionnelle. Le Système pense, d'une façon insensée, qu'il pourra manipuler ces nouvelles moeurs, qui céderont ensuite devant ce qu'il appelle pompeusement "les valeurs de la République" ! Hier, Najat Valaud-Belkacem voulait développer l'enseignement de la langue arabe à l'école - cette même école qui a extirpé le Breton, le Provençal et autres langues locales... - aujourd'hui madame Benbassa veut voiler nos rues. Ces inconsciences reviennent à oublier que, si d'aventure l'Islam devenait majoritaire en France, il convertirait celle-ci en République islamique, et jetterait aux poubelles de l'Histoire cette Révolution et cette République idéologique qui lui font follement son lit...

    De même que la révolution mange toujours les révolutionnaires, l'Islam mange toujours ce qui est plus faible que lui.

    Madame Benbassa ignore tout cela, ou alors elle a dit autre chose que la vérité, au choix : nous nous garderons bien de dire laquelle de ces deux affirmations il faut lui attribuer; nous nous contenterons simplement de bien remettre les choses au point...

    lafautearousseau

  • Le Fils d'un Roi 2019 (Bande annonce et extraits)


    Un film réussi qui fait mouche

    Le film est servi par des acteurs tout simplement excellents par leur authenticité et le ton juste. Le scénario n’est pas en reste : il rappellera à plus d’un lycéen (du public ou du privé d’ailleurs) les censures insidieuses de professeurs incapables de s’extraire de leurs idéologies jusqu’à infliger injustices et humiliations pour les contre-venants.

    Le secret du film — et sans aucun doute celui de son futur succès — réside d’ailleurs dans un « déjà vécu » similaire pour un grand nombre de victimes de l’Éducation nationale.

    Sa force, quant-à elle, provient de l’origine des deux personnages principaux : deux jeunes de banlieue qui découvrent peu à peu qu’on leur a volé leur histoire, on leur a caché le beau, le vrai, le bien, le sacré, les beaux modèles à suivre ; on les a empêché d’aimer leur pays ; on leur a menti avec les idéologies…

    Leur naïveté et leurs maladresses, leurs “galères”, mais aussi le jeu des acteurs constituent un fort témoignage empreint d’authenticité et rend l’œuvre d’autant plus touchante. Nombreux sont ceux qui pourront s’identifier à Élias et Kevin, et pourquoi pas, suivre leurs traces et leurs recherches.


     


     


     


     

    Cheyenne-Marie Carron est une jeune réalisatrice qui a déjà plusieurs films à son actif. On se souvient notamment de L’apôtre qui raconte la conversion d’un jeune musulman, mais aussi de Jeunesse aux cœurs ardents qui relate l’engagement dans la Légion d’un jeune gauchiste.
    Convaincue depuis peu que seule la monarchie peut sauver notre pays, Cheyenne-Marie a entrepris cette année de réaliser un film sur la monarchie : Le Fils d’un Roi.

    Soyons donc assurés que Le Fils d’un Roi contribuera à faire connaître la monarchie au plus grand nombre.

    Note d’intention de Cheyenne-Marie Carron

    Des films sur l’enracinement… la question de la spiritualité

    Beaucoup de mes films et projets parlent d’enracinement, d’héritage et de quête de soi, généralement du point de vue de personnages isolés dans la société : une jeune fille issue de la DDASS (La Fille Publique ), un agriculteur en proie aux difficultés de la profession (La Morsure des Dieux), ou encore une jeune femme à la recherche d’une nouvelle façon de vivre via des traditions ancestrales (Le Corps Sauvage.) Des personnages qui me permettent de lancer des réflexions sur des sujets souvent sensibles ou tabous dans la société actuelle : que ce soit sur le fonctionnement de celle-ci, sur des modes de vie marginalisés, ou sur la question de la spiritualité.

    « la monarchie permet souvent d’œuvrer à l’unité du peuple »

    En discutant avec un ami, devenu monarchiste depuis, j’ai réalisé avoir retenu de l’Histoire de France ce que les programmes scolaires ont bien voulu me transmettre — généralement, en ce qui concerne le passage de la monarchie à la République, que les Rois ont tendance à être des tyrans tandis que les Révolutionnaires sont tous des héros… Mais à partir de cette discussion, j’ai pu découvrir un autre versant de notre Histoire, bien plus riche, plus complexe et plus nuancé que ce qui m’avait été enseigné jusqu’alors, ainsi que des valeurs oubliées qui mériteraient d’être rappelées à la société actuelle.

    J’ai aussi réalisé que, de nos jours, la monarchie permet souvent d’œuvrer à l’unité du peuple : je pense au Royaume-Uni, ou encore à la Belgique au moment des oppositions violentes entre Wallons et Flamands, incapables de former un gouvernement pendant plusieurs mois ; et c’est notamment la figure du Roi qui a évité la dislocation du pays.

    Un jeune Français retrouve ses racines et devient monarchiste en fréquentant un ami marocain

    Au milieu de ces réflexions historiques et sociologiques, j’ai souhaité aller plus loin et en faire le fil directeur de ce film : dépeindre un jeune homme issu d’un milieu ouvrier, et qui porte en lui un désir de grandeur, de transcendance, l’envie d’échapper à son quotidien sans issue via l’étude de l’Histoire. Un jeune homme qui échappe au consumérisme ou à la superficialité de son temps, trouvant un sentiment de liberté et de joie via une nouvelle façon de s’éduquer auprès de son ami Élias, un jeune Marocain revendiquant la monarchie en son pays, et qui le guide dans sa découverte de l’Histoire des Rois et ses leçons.

    Plus généralement, j’ai envie de faire le portrait d’adolescents à contre-courant de leur propre génération, chez qui sommeille un désir de beauté et de grandeur ; et de faire le portrait de jeunes de banlieue qui, mis à l’écart de la société, cherchent à penser celle-ci et y trouver leur juste place malgré les obstacles et les injustices qu’ils rencontrent.

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