D'accords avec... le coup de gueule de Plunkett contre l'ignorance médiatique devenue folle...
On va, pour une fois intervertir les choses et commencer par la fin, en finissant par ce qu'on trouvait au début...
( http://plunkett.hautetfort.com/ )
Avant de retranscrire ci-après l'intégralité du billet/coup de gueule contre une journaliste aussi ignorante que désinvolte (quand on sait pas, on parle pas....), voici d'abord, dans une réponse de PP à un commentaire qui suit ce billet, cette autre petite perle :
De PP à PCF - A l'émission de Stéphane Paoli sur le "débat" de l'identité nationale, hier samedi matin, (samedi 14 novembre, ndlr) l'historien Nicolas Offenstadt a eu ce mot inattendu : "Définir la nation par 'les valeurs de la République', ça voudrait dire que les monarchistes ne seraient plus considérés comme des Français." Il a raison : le vice est de donner de la nation une définition idéologique. Voire une définition tout court... On ne peut pas "définir" un être vivant. Donc le débat Besson est absurde, quoi qu'en disent les zélateurs.
Et maintenant, place au coup de gueule, justifié...
Une dépêche prend une phrase du résistant Marc Bloch pour une phrase de ''maître à penser de Vichy'' ! L'ignorance médiatique devient folle
Le très célèbre Marc Bloch,
apparemment inconnu
des journalistes
en 2009 :
C'est sans doute pénible, pour une jeune journaliste technoïde, que d'écrire sur un sujet dont elle ne sait rien.
Pénible aussi de commenter des citations, quand elle ignore de qui elles sont !
Voilà le malaise où barbotent nombre de mes confrères (et consoeurs), par exemple à propos du pseudo-débat sur « l'identité nationale ».
Une dépêche Reuters écrit : « En exaltant de nouveau contre toute attente, lors d'un discours jeudi à La-Chapelle-en-Vercors (Drôme), les symboles d'un des maîtres à penser du régime de Vichy (1940-1945), Nicolas Sarkozy a fini de creuser un sillon idéologique dont les ramifications tactiques ne laissent pas de doute. »
Pas de doute, vraiment ? Ici la journaliste de Reuters écrit une bourde inexcusable. La voici :
« Jeudi, Nicolas Sarkozy, avec l'appui de son conseiller Henri Guaino, a emprunté au nationalisme de Maurice Barrès en multipliant les variations sur "la leçon de la terre", la "conscience nationale", "la terre et les morts" chantés par l'écrivain du XIXe siècle. "On comprend l'Histoire de France quand on accepte de vibrer avec le souvenir du Sacre de Reims et d'être ému par le récit de la fête de la Fédération", a déclaré Nicolas Sarkozy. »
Reuters doit présenter des excuses à la Résistance. Car la phrase incriminée n'est pas de Maurice Barrès. Elle est de l'historien Marc Bloch.
Marc Bloch n'était pas le maître à penser de Vichy. C'était un héros de la Résistance. Il a été fusillé par les Allemands le 16 juin 1944. La phrase en question, il l'a écrite dans son livre sur 1940 : L'étrange défaite.
La voici : « Il est deux catégories de Français qui ne comprendront jamais l'histoire de France, ceux qui refusent de vibrer au souvenir du sacre de Reims ; ceux qui lisent sans émotion le récit de la fête de la Fédération. »
Cette phrase est une des clés de l'engagement de Marc Bloch dans la Résistance.
Eh oui, ma pauvre jeune consoeur de Reuters : les résistants étaient des patriotes. Si une phrase de Marc Bloch (héros de la Résistance) te choque, c'est que tu ne sais rien de la Résistance.
Peut-être ne sais-tu rien de l'histoire en général ? Peut-être ne sais-tu pas à quoi Marc Bloch fait allusion quand il parle de Reims ou de la Fédération ?
Peut-être que l'histoire ne te « motive » pas ?
Ce serait logique : l'histoire n'est pas enseignée à l'école. De toute façon elle a mauvaise presse, depuis que le consumérisme nous a pris la tête.
Alors cesse de tartiner sur des actu qui ne te motivent pas, et cantonne-toi aux dépêches people : la vraie life, le bankable. Ce qui motive les médias en 2009.