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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Éphéméride du 8 juin

    Au coeur de la Révolution, et du Système actuel qui en est l'héritier, il y a un infanticide : celui du petit roi martyr, Louis XVII...

     

     

     

     

    1637 : Parution du Discours de la Méthode

     

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    Le Discours de la Méthode pour bien conduire sa raison et chercher la vérité dans les sciences est la première grande œuvre philosophique et scientifique écrite en français, et non en latin, Descartes souhaitant être accessible à tous.

    Il y prône le doute méthodique et le recours à la raison, décidant de volontairement mettre en doute toutes ses connaissances et opinions.

    Que reste-t-il de cette remise en question : que c’est lui, sujet, qui doute. Or, pour douter, il faut penser. Donc, si je doute, je pense, et si je pense, je suis...

    Le doute, qui au départ mettait tout en question, se renverse ainsi, et devient au contraire source de certitude, celle de l'existence du sujet pensant...

      

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    1638 : Naissance de Pierre Magnol

     

     

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    Dans le Jardin des plantes de Montpellier, le plus ancien Jardin botanique de France, créé sous Henri IV, en 1593....

     

    C'est un autre botaniste célèbre, Charles Plumier (voir l'Éphéméride du 20 novembre) qui a eu l'idée de donner à certaines espèces le nom de botanistes méritants : Pierre Magnol, médecin montpelliérain et fils d'apothicaire, s'est donc vu attribuer... le magnolia !

     

    Vrai scientifique, faisant preuve d'une remarquable finesse d'analyse, Pierre Magnol eut l'idée du classement des plantes par "familles", au-dessus du groupe des "genres" (comme on, le faisait déjà en zoologie) : "...J'ai reconnu que les animaux se divisaient en familles, distinguées par des caractères spéciaux... J'ai retrouvé tous ces degrés d'affinités dans les plantes..."

     

    Alors que les classifications de l'époque se basaient sur des données artificielles (feuilles, graines, fruits...), Magnol introduisait, tout simplement, un classement véritablement scientifique des espèces : "...Il y a entre certaines plantes ressemblance et une affinité qui n'apparaît pas dans les parties séparées, mais qui résulte de l'ensemble...".

     

    8 juin,descartes,discours de la méthode,louis xvi,louis xvii,marie-antoinette,robespierre,pol pot,hitler,convention,la varende,rois martyrs,maurrasGêné et retardé dans sa carrière par ses convictions réformées, Pierre Magnol - qui abjura le protestantisme - dut attendre la mort de son élève Joseph Pitton de Tournefort - qui fut son élève à Montpellier - pour accéder à l'Académie des Sciences. Et ce ne fut qu'après son abjuration que Louis XIV lui permit d'obtenir une chaire à la Faculté de médecine de Montpellier, dont il était diplômé, avant de lui confier, trois ans plus tard, la direction du Jardin botanique de Montpellier (ci contre)...

     

    Pierre Magnol décrivit 2.000 espèces nouvelles, dans 75 familles : malheureusement, on ne sait pas où se trouve son herbier : il n'est pas à Montpellier, qui possède pourtant 3,5 millions d'échantillons de plantes, mousses et champignons (la deuxième collection de France, après celle du Muséum national d'Histoire naturelle)...

     

     

     

     

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    1795 : Mort de Louis XVII 

     

     

     

    Depuis deux ans, un petit enfant est cruellement, épouvantablement soumis à un infanticide aussi lent qu'inhumain : le 3 juillet 1793, le petit roi Louis XVII, âgé alors de cinq ans, est arraché des bras de sa mère, et va rester seul, avec ses monstrueux bourreaux, les Sanson (voir l'Éphéméride du 3 juillet, et les lignes de Balzac consacrées à cet horrible infanticide...).

     

    Aujourd'hui - enfin, serait-on tenté de dire, tant il s'agit, en un certain sens, d'une libération, de la fin de l'horreur... - ce petit enfant meurt seul, dans la prison du Temple, après presque deux ans d'une destruction méthodique, monstrueusement réglée jusque dans ses moindres détails. 

     

    Il est le troisième personnage de la trilogie martyre : Louis XVI, Marie-Antoinette, Louis-Charles, duc de Normandie.

     

    Sans gouvernement et sans puissance, cet enfant était Roi légitime : il était Louis XVII, successeur de son père Louis XVI. Avec son père, ce sont les Rois martyrs...

     

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     Ce 8 juin 1795, ce petit enfant martyrisé depuis plus de deux ans cesse enfin de souffrir : isolé, en proie aux terreurs nocturnes sans que jamais personne ne vienne répondre à ses détresses, rongé par la maladie due à ses conditions inhumaines de détention, la mort libère enfin le petit Louis-Charles, duc de Normandie, devenu Louis XVII - et deuxième roi martyr - à la mort de son père, Louis XVI, premier roi martyr - le 21 janvier 1793...

     

    "L'enfant emmuré tel un cadavre au sépulcre, tenu dans un total isolement affectif et social, rongé par la vermine, ses articulations déformées et semées de tumeurs, passa seul sa dernière nuit en ce monde, sans avoir jamais cessé de croire que sa mère était encore présente à l'étage au-dessus de lui...." (Edmonde Charles-Roux, de l'Académie Goncourt).

     

    Écouter : In Paradisum du Requiem de Fauré :

    Michel Legrand - Gabriel Faure. Requiem op.48 In Paradisum.mp3 :

    "In paradisum deducant te angeli, in tuo adventu suscipiant te martyres, et perducant te in civitatem sanctam Jerusalem. Chorus angelorum te suscipiat, et cum Lazaro quondam paupere aeternam habeas requiem." (Que les Anges te conduisent au paradis, que les martyrs t'accueillent à ton arrivée, et t'introduisent dans la Jérusalem du ciel. Que les Anges, en choeur, te reçoivent, et que tu jouisses du repos éternel avec celui qui fut jadis le pauvre Lazare)

     

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    De Victor Hugo : ODE A LOUIS XVII.pdf 

    (Royaliste fervent, et membre du cercle des très proches de Chateaubriand,  à l'époque où il composa cette Ôde superbe, Hugo "dévia" malheureusement par la suite : voir l'Éphéméride du 22 mai...)

     

            

    Encore pire que celui de ses parents, l'assassinat programmé d'un petit enfant - par définition innocent de tout crime - est l'horreur encore repoussée, l'abomination totale. L'enfance martyrisée et massacrée, les bornes sont franchies: il n'y a plus de limites à l'horreur...

     

    Ceux qui ont rejeté Dieu, en se prenant eux-mêmes pour les ré-organisateurs du monde, démultiplient au centuple les erreurs et les horreurs - par ailleurs bien réelles - de la religion et de la société qu'ils prétendaient combattre, abolir et remplacer. Les abominations se feront - à partir d'eux, et à cause de leurs pré-supposés idéologiques - sur une échelle mille fois fois supérieure à tout ce qui avait été connu avant. 

     

    Staline, Hitler, Mao, Pol Pot sont déjà nés dans le sillage de Robespierre; le mépris absolu de la personne humaine, les camps de la terreur et de l'extermination de masse sont en germe dans les décrets de la Convention...

     

    On lira dans le lien ci-dessous les travaux définitifs de Philippe Delorme sur l'enfant du Temple (repris dans notre Éphéméride du 19 avril : 2.000 : L'expertise ADN révèle que l'enfant mort le 8 juin 1795 dans la prison du Temple est bien Louis XVII, fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette)

     

     

  • Dans notre Éphéméride de ce jour : Au coeur de la Révolution, et du Système actuel qui en est l'héritier, il y a un infa

    1795 : Mort de Louis XVII 

     

    Depuis deux ans, un petit enfant est cruellement, épouvantablement soumis à un infanticide aussi lent qu'inhumain : le 3 juillet 1793, le petit roi Louis XVII, âgé alors de cinq ans, est arraché des bras de sa mère, et va rester seul, avec ses monstrueux bourreaux, les Sanson (voir l'Éphéméride du 3 juillet, et les lignes de Balzac consacrées à cet horrible infanticide...).

    Aujourd'hui - enfin, serait-on tenté de dire, tant il s'agit, en un certain sens, d'une libération, de la fin de l'horreur... - ce petit enfant meurt seul, dans la prison du Temple, après presque deux ans d'une destruction méthodique, monstrueusement réglée jusque dans ses moindres détails. 

    Il est le troisième personnage de la trilogie martyre : Louis XVI, Marie-Antoinette, Louis-Charles, duc de Normandie.

    Sans gouvernement et sans puissance, cet enfant était Roi légitime : il était Louis XVII, successeur de son père Louis XVI. Avec son père, ce sont les Rois martyrs...

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    Ce 8 juin 1795, ce petit enfant martyrisé depuis plus de deux ans cesse enfin de souffrir : isolé, en proie aux terreurs nocturnes sans que jamais personne ne vienne répondre à ses détresses, rongé par la maladie due à ses conditions inhumaines de détention, la mort libère enfin le petit Louis-Charles, duc de Normandie, devenu Louis XVII - et deuxième roi martyr - à la mort de son père, Louis XVI, premier roi martyr - le 21 janvier 1793...

     

    "L'enfant emmuré tel un cadavre au sépulcre, tenu dans un total isolement affectif et social, rongé par la vermine, ses articulations déformées et semées de tumeurs, passa seul sa dernière nuit en ce monde, sans avoir jamais cessé de croire que sa mère était encore présente à l'étage au-dessus de lui...." (Edmonde Charles-Roux, de l'Académie Goncourt).

     

    Écouter : In Paradisum du Requiem de Fauré :

    Michel Legrand - Gabriel Faure. Requiem op.48 In Paradisum.mp3 :

    "In paradisum deducant te angeli, in tuo adventu suscipiant te martyres, et perducant te in civitatem sanctam Jerusalem. Chorus angelorum te suscipiat, et cum Lazaro quondam paupere aeternam habeas requiem." (Que les Anges te conduisent au paradis, que les martyrs t'accueillent à ton arrivée, et t'introduisent dans la Jérusalem du ciel. Que les Anges, en choeur, te reçoivent, et que tu jouisses du repos éternel avec celui qui fut jadis le pauvre Lazare)

     

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    De Victor Hugo : ODE A LOUIS XVII.pdf 

    (Royaliste fervent, et membre du cercle des très proches de Chateaubriand,  à l'époque où il composa cette Ode superbe, Hugo "dévia" malheureusement par la suite : voir l'Éphéméride du 22 mai...)

     

            

    Encore pire que celui de ses parents, l'assassinat programmé d'un petit enfant - par définition innocent de tout crime - est l'horreur encore repoussée, l'abomination totale. L'enfance martyrisée et massacrée, les bornes sont franchies: il n'y a plus de limites à l'horreur...

    Ceux qui ont rejeté Dieu, en se prenant eux-mêmes pour les ré-organisateurs du monde, démultiplient au centuple les erreurs et les horreurs - par ailleurs bien réelles - de la religion et de la société qu'ils prétendaient combattre, abolir et remplacer. Les abominations se feront - à partir d'eux, et à cause de leurs pré-supposés idéologiques - sur une échelle mille fois fois supérieure à tout ce qui avait été connu avant. 

    Staline, Hitler, Mao, Pol Pot sont déjà nés dans le sillage de Robespierre; le mépris absolu de la personne humaine, les camps de la terreur et de l'extermination de masse sont en germe dans les décrets de la Convention...

    On lira dans le lien ci-dessous les travaux définitifs de Philippe Delorme sur l'enfant du Temple (repris dans notre Éphéméride du 19 avril : 2.000 : L'expertise ADN révèle que l'enfant mort le 8 juin 1795 dans la prison du Temple est bien Louis XVII, fils de Louis XVI et de Marie-Antoinette) :

    louis17.chez.com/

     

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    "Les Français le savent-ils ? Au coeur de leur Histoire, il y a un infanticide. Cet infanticide fonde la légitimité de leur Etat moderne. Un enfant-roi a été sacrifié volontairement sur l'autel du Moloch républicain. La Terreur ? Un procédé de gouvernement inventé par la République, recopié jusqu'aujourd'hui et on sait comment. Des têtes coupées pour exprimer un nouveau droit absolu de diriger le monde ? C'est qu'il fallait que le sang royal et populaire giclât pour fonder l'ordre nouveau. C'est ainsi que la France se dit encore aujourd'hui un modèle pour le monde. Effectivement ! Et l'Enfant-roi Louis XVII ? Eh bien, ce fut pire : après avoir tué le roi parce qu'il était roi, la bande qui prétendait diriger la Révolution, comité de salut public en tête avec Robespierre et Commune de Paris avec son procureur et son substitut, Chaumette et Hébert, décidèrent de faire du petit Capet l'instrument de la condamnation de sa mère et il eut à cet effet pour précepteur Simon l'alcoolique. Puis l'horreur, savamment voulue, ayant été accomplie, il fallait, en enfermant l'enfant de manière ignoble, le réduire en rebut de l'humanité. Ce fut consciemment voulu, strictement exécuté. Thermidor ne le sauva pas. Mais, du moins, un peu d'humanité entoura ses derniers moments. Il mourut, il avait dix ans... Le crime est là, injustifiable" (Hilaire de Crémiers)

     

    Sur Louis XVII, voir également l'Éphéméride du 27 mars (jour de sa naissance) l'Éphéméride du 19 avril (sur les travaux de Philippe Delorme, établissant définitivement que l'enfant mort au Temple est bien Louis XVII)...

  • Faut-il mourir pour Zelensky ? par Antoine de Lacoste

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    Un des drames de la démocratie moderne est son obsession de la communication. Ce que l’on dit est plus important que ce que l’on fait et si un épisode médiatisé s’est mal passé, il faut vite le remplacer par autre chose, et être prêt à dire n’importe quoi, l’essentiel c’est qu’on en parle.

    Le Salon de l’agriculture ayant été calamiteux pour Emmanuel Macron, ce qui était à peu près sûr, un contre-feu, bien au chaud, fut promptement activé. Il s’appelle Ukraine, a pour titre « la Russie ne doit pas gagner cette guerre » et pour nouvelle idée générale, il faut être prêt à tout pour l’empêcher de gagner, ce qui, en sabir macronien, se traduit par « en dynamique rien ne doit être exclu ».

    L’affaire a commencé Porte de Versailles dès le samedi soir à la clôture de cette première journée calamiteuse que Macron pense cependant avoir gagné puisqu’il est resté treize heures sur place. Cela n’intéresse personne, mais il pense que c’est important puisqu’aucun président n’est resté aussi longtemps avant lui. Après avoir épuisé ces malheureux agriculteurs par d’interminables considérations sur leur métier, Emmanuel Macron s’est ensuite lancé dans le dossier ukrainien afin de vite passer à autre chose. Il sera toujours temps de revenir sur la trouvaille des prix planchers, option qu’il ne fallait surtout pas envisager quelques jours auparavant.

    En préparation psychologique de la réunion internationale, soigneusement planifiée au lendemain du Salon, Macron a affirmé à propos de la Russie : « Maintenant, elle a décidé de nous attaquer nous-mêmes. » Passons sur le Français approximatif du propos, c’était à l’oral et quand on parle autant…

    Sur le fond, c’est assez confondant : à quel moment la Russie a-t-elle annoncé qu’elle allait attaquer la France ? Bien évidemment cela ne fait pas partie de ses intentions dont on ne verrait ni la finalité ni la possibilité. Mais peu importe, il faut plus que jamais développer la stratégie de la peur car c’est un excellent moyen de détourner l’attention des problèmes intérieurs qui ne manquent pas et cela maintient le peuple sous le boisseau. Nous en savons quelque chose depuis la tyrannie sanitaire. De plus, au moment où l’Ukraine est en difficulté, cela permet de justifier les milliards supplémentaires que Bruxelles se propose de dépenser à fonds perdus en faveur d’un régime connu pour être un des plus corrompus au monde. Notons au passage que ce n’est pas avec les excellentes terres à blé ukrainienne que nous pourrons nous rembourser puisqu’elles ont déjà été achetées par des multinationales américaines.

    C’est à l’issue de la réunion du lundi rassemblant une vingtaine de pays que Macron a dû reconnaître qu’il n’y avait pas de consensus pour envoyer des troupes de l’OTAN en Ukraine. Dommage, on aurait pu refaire la guerre de Crimée en finissant par un glorieux siège de Sébastopol. A l’époque, avec nos chers amis anglais, nous volions au secours des Turcs pour empêcher la Russie de rendre Constantinople à la chrétienté. Maintenant ce n’est plus l’Angleterre qui nous manipule mais les Etats-Unis, l’ennemi étant toujours la Russie parce que le monde anglo-saxon en a fait sa doctrine depuis le XIXe siècle.

    Quoi qu’il en soit, la proposition macronienne n’a pas été bien reçue par nos partenaires. Aucun, à part les pays baltes dont l’apport militaire risque d’être légèrement insuffisant, n’a approuvé ne serait-ce que l’hypothèse d’envoi de militaires en Ukraine. Certes, il y en a déjà un certain nombre sous forme de conseillers, de mercenaires et de membres des forces spéciales mais pas sous uniforme. Personne ne veut aller plus loin. D’où la phrase historique qui prend acte mais prétend sauver la face : « en dynamique rien ne doit être exclu ».

    L’idée jupitérienne n’a donc quasiment aucune chance de se concrétiser. Macron l’a-t-il compris ? Le savait-il déjà et ne cherchait-il qu’une posture pour être sur le devant de la scène, besoin compulsif chez lui ? Il est impossible de savoir ce qui se passe dans ce cerveau agité et inquiétant.

    Cette proposition absurde ne se réalisera donc sans doute pas mais ce qui a tout de même été récemment signé par la France, c’est un accord de sécurité bilatéral avec l’Ukraine, prévoyant trois milliards de dépenses, sans la moindre consultation du Parlement. C’est manifestement contraire à l’article 53 de la Constitution. Or, cela n’a ému qu’un seul sénateur, Alain Houpert, qui a saisi le Conseil d’Etat. Avec ce Grand Corps dévoyé, il n’y a pas grand-chose à attendre mais il est tout de même incroyable qu’aucun autre parlementaire n’ait accompagné la démarche.

    Toute cette agitation russophobe et belliciste serait assez banale si le calendrier avait un sens. C’est précisément au moment où il apparaît évident que l’Ukraine ne peut pas gagner la guerre que nos guerriers d’opérette veulent inverser le cours de l’histoire. C’est trop tard, l’armée ukrainienne est à bout et l’armée russe progresse partout.

    Le temps joue pour la Russie et, au lieu de nous agiter stérilement et coûteusement, nous ferions mieux de réapprendre un des plus vieux métiers du monde : la diplomatie.

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

     Un Système de plus en plus illégitime...

    Même France info le dit, qui est pourtant une radio du "Sévice public" (comme le dit si justement Goldnadel) : ce sont près de 12 millions de Français (soit 24% de la population en âge de voter, une paille !) qui sont "non inscrits" ou "mal inscrits" (pour ceux-là, le résultat est le même : ils ne votent pas, ou leur vote ne peut pas être pris en compte, ce qui revient au même...)...

    Ajoutez à cela que, en 2019, il y a eu près de la moitié d'abstentionnistes...

    Il est communément et tacitement admis que, si l'on est - ou prétend être- "en démocratie", le pouvoir est confié au parti qui regroupe la moitié des électeurs, plus un (et davantage, éventuellement, mais, au moins, "la moitié plus un").

    Question impertinente : en additionnant "non inscrits/mal inscrits" et les abstentionnistes, qui peut prétendre, aujourd'hui, à tous les échelons de la Société (Présidentiel, Régional, Départemental, Municipal...) représenter "la moitié des Français plus un" ?

    Réponse, non moins impertinente : personne !

    Alors ?

    Retour au début de cette réflexion...

    https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/le-vrai-du-faux/vrai-ou-faux-y-a-t-il-10-millions-de-francais-non-inscrits-ou-mal-inscrits-sur-les-listes-electorales-comme-l-affirme-manon-aubry_6376201.html

     

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    1. Posté par Jean Sévillia, sur tweeter :

    "À toi qui a pris ma défense aujourd'hui, merci. Tu as peut-être comme moi le cœur lourd, un sentiment d'impuissance. Mais s'il te plaît, n'éteins pas le flambeau. Ne te laisse pas non plus aller à la haine, elle détruit. Garde l'espérance et continue d'être ma voix."

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    1 BIS. De la Fondation Jérôme Lejeune :

    "IVG dans la Constitution : le premier droit de l’homme demeure le droit de vivre. Le Congrès a définitivement adopté la révision constitutionnelle sur la liberté d’avoir recours à l’IVG. Pour la Fondation Jérôme Lejeune, cette révision se fait au mépris de la vie humaine et de la liberté d’expression et de conscience. L’avortement est un drame, il tue des vies humaines, le cœur des femmes, la conscience des soignants et l’âme d’une société."

    https://www.fondationlejeune.org/ivg-dans-la-constitution-plus-quun-symbole-un-texte-dangereux/

     

    1 TER. Le mot de la fin à Laurent Dandrieu :

    "Trois semaines après avoir canonisé Badinter pour avoir bravé l'opinion publique sur l'abolition de la peine de mort pour les criminels, on constitutionnalise la peine de mort pour les enfants non désirés sous prétexte que l'opinion est majoritairement pour... Logique du progrès."

     

    4. De Vent DEBOUT :

    "Institutions et associations environnementales DÉFAVORABLES au projet des #éoliennes en mer de #Dunkerque. Comme + de 27k personnes et 3 communes sur 4 ! Vous aussi réagissez !"
     
     

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    5. Sur OpexNews... :

    "Depuis trois semaines, nous ne sommes plus livrés en acier. Le patron assure que c'est à sa demande car les encours sont trop importants auprès de #Nexter et les livraisons ne reprendront que dans deux semaines. Entre temps, la production est quasiment à l'arrêt et nous réalisons des opérations de maintenance." Le site des Forges de Tarbes qui fabrique des corps d’obus est à l’arrêt et l’inquiétude se propage au-delà des rangs des salariés : le ministre des Armées envisage de se rendre sur place."

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    5 BIS. ... et dans La Tribune (article de Michel Cabirol, extrait) : Economie de guerre : Delair, cette PME qui a mis un vent aux grands industriels du secteur... :

    "Delair, qui va livrer à l'Ukraine les cent premiers drones kamikazes fabriqués en France, est l'un des symboles forts de l'économie de guerre voulue par le ministère des Armées. Cette PME toulousaine est la vitrine du « faire autrement » mis en musique par la Direction générale de l'armement (DGA).
    Résilience, innovation et réactivité. A l'image de l'Ukraine, l'histoire de Delair peut se résumer par ces trois mots. La PME basée à Labège dans la banlieue toulousaine a su à nouveau saisir sa chance avec le lancement par Emmanuel Macron en juin 2022 du concept d'économie de guerre. Employant une centaine de salariés, elle est « une vitrine de ce qu'il faut faire en économie de guerre », a affirmé le ministre des Armées Sébastien Lecornu, qui visitait le site de Delair à Labège.

    Delair avait déjà réussi un petit tour de force en 2014 en ne laissant pas passer sa chance quand le ministre de la Défense Jean-Yves le Drian avait souhaité soutenir l'innovation duale (civil et militaire) des PME. Grâce à un financement de 500.000 euros de la DGA (Direction générale de l'armement), Delair avait pu développer le DT-26, un drone de reconnaissance pouvant aussi bien servir aux applications militaires qu'à celles de la surveillance industrielle (voies ferrées, pipelines, lignes électriques....)...

    Sur les 2.000 drones kamikazes, les cent premiers vont être produits par Delair et Nexter, via une opération d'urgence, et livrés dès cet été. il s'agit du drone UX-11, qui pèse 1,4 kg et peut voler pendant 1H20 jusqu'à 25 kilomètres en emportant une charge de quelques centaines de grammes.
    Sur les 2.000 drones kamikazes, les cent premiers vont être produits par Delair et Nexter, via une opération d'urgence, et livrés dès cet été. il s'agit du drone UX-11, qui pèse 1,4 kg et peut voler pendant 1H20 jusqu'à 25 kilomètres en emportant une charge de quelques centaines de grammes. (Crédits : Delair)

     

    7. Proposé par Le Figaro :

    "Invité de «Points de Vue», l'économiste @nbouzou revient sur les chiffres inquiétants de la Cour des comptes, selon lesquels «dès 2027, le contribuable français paiera plus pour les intérêts de la dette que pour l'éducation, l'armée, la santé ou la transition écologique..."
     
    (extrait vidéo 0'52)
     

     

    8. De SOS CALVAIRES :

    "Merci aux #volontaires pour leur temps donné à la #sauvegarde de ces 5 #croixtaguées. Merci également aux #mairies d'avoir agi rapidement pour la #restauration de ces #croix.  Quoiqu'il arrive, @soscalvaires
    répondra toujours présent pour la restauration de notre #patrimoine !"
     
    (extrait vidéo 0'50)
     
     
    En Dordogne, S.O.S Calvaires nettoie les croix catholiques visées par des  tags islamistes
     

     

    À DEMAIN !

  • Feuilleton : ”Qui n 'a pas lutté n'a pas vécu”... : Léon Daudet ! (171)

     

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     (retrouvez l'intégralité des textes et documents de ce sujet, sous sa forme de Feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

    Aujourd'hui : À la Chambre : sur Gambetta et Benoît XV (I)...

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    ndlr : ce sujet a été réalisé à partir d'extraits tirés des dix livres de souvenirs suivants de Léon Daudet : Paris vécu (rive droite), Paris vécu (rive gauche), Député de Paris, Fantômes et vivants, Devant la douleur, Au temps de Judas, l'Entre-deux guerres, Salons et Journaux, La pluie de sang, Vers le Roi...

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    De "Député de Paris", pages 77/78/79/80 :

    "...Je devais, en une autre circonstance, chagriner bien davantage le sachem Thomson (ami et, selon le mot de Daudet, "ex féal de Gambetta" ndlr). C'était une matinée de discussion du budget. L'affaire traînait. La Chambre s'ennuyait. Une binette grisâtre et canulante, un Margaine ou autre, prononça le nom de Gambetta. Je demandai la parole.
    - J'ai fini, déclara l'orateur.
    Je montai à la tribune, à cette tribune où le borgne Sonore (1) avait proféré tant de blagues jadis et commençai à démonter sa légende à grands renforts de Souvenirs de Mme Adam et aussi des souvenirs personnels de conversation des uns et des autres, notamment de mon père, d'Arène, d'Antonin Proust, du professeur Charcot, de Lockroy, de Drumont etc...
    J'exposai à la cinquantaine de collègues qui m'écoutaient avec attention, le changement d'attitude de Gambetta vis-à-vis de Bismarck sous l'influence de sa maîtresse, d'origine obscure, Léonie Léon, de ses amis, Henckell et la Païva (fille Thérèse Lachmann) tous trois au service de l'Allemagne.
    J'avais pris le ton paterne, bonhomme, du mémorialiste désabusé, de sorte que Landry, dit "Colombus", qui présidait, ne m'interrompit pas et fit taire Thomson frémissant, lequel voulait m'interrompre.
    Je connaissais mon sujet à fond, ayant encore dans les oreilles le rire et la faconde de Gambetta, que je voyais, tout en parlant, vautré, en habit, le plastron gondolant, sur le canapé des Georges Charpentier, qu'a peint, si merveilleusement, Renoir. Quelqu'un, qui avait connu de fort près Mme Léon, tenait d'elle le fameux récit du voyage à Varzin (2) et les billets de théâtre d'un séjour à Berlin, à l'occasion de ce même voyage.
    Je préparais le plan du Drame des Jardies, qui ne devait paraître, chez Fayard, que cinq ans après. Bref je tins le crachoir une heure et je m'amusais comme un roi. Mes collègues, médusés, se demandaient si toute cette histoire était du lard ou du cochon.
    Je regagnai ma place.
    S'arrachant à l'étreinte du Panapipard, Thomson vint s'asseoir auprès de moi pour m'assurer, une fois de plus, que Gambetta n'était pas allé à Varzin, que Mme Léon n'était pas une espionne, bien que liée secrètement avec Henckell et la Païva.
    Je lui répliquai simplement : "Alors comment expliquez-vous que Mme Léon ait quitté les Jardies, au moment même de la mort, accompagnée par votre réprobation et celle de tous les amis de Gambetta ?"
    Thomson mordilla sa moustache et ne put me fournir aucune explication.
    Une autre fois, toujours à propos de bottes, je déclarai froidement que l'anticléricalisme français était d'importation allemande et que la fameuse phrase de Gambetta à Romans, "le cléricalisme, voilà l'ennemi" était un écho complaisant du Kulturkampf de Bismarck. Les textes ne me manquaient pas, non plus que les citations de Bainville et de Marie de Roux.
    Je développai complaisamment cette "chaîne", guetté par Péret inquiet, mais à qui je ne fournis pas l'occasion d'intervenir. Quelques jours après j'agrémentai ma thèse de considérations tirées des fiches de délation de 1904, de la campagne de Guyot de Villeneuve, de l'attitude antinationale du Grand Orient etc.
    Il y eut, venant de la gauche, quelque résistance, mais hésitante et brève. Ce qui domine une assemblée, c'est l'ignorance; en outre, je parlais d'un ton assuré et sans notes, ce qui en impose toujours... (continuation photo suivante)

    (1) : très jeune, à la suite d'un accident, Gambetta avait perdu son oeil droit. C'est la raison pour laquelle, pour tout portrait officiel, il se faisait systématiquement représenter "de profil gauche"...


    (2) : Varzin est la localité où Bismarck possédait sa résidence. Gambetta, s'étant rendu en Allemagne, fut accusé par ses adversaires de "s'être rendu à Varzin", c'est-à-dire, en fait, d'être entré en contact avec Bismarck, d'être "allé aux ordres"...
    Autre rumeur : les Jardies est le nom de la propriété de Gambetta; c'est là qu'il mourut, Léonie Léon étant présente.
    Les adversaire de Gambetta se demandèrent s'il avait été tué par elle (car on venait de lui apprendre qu'elle était une espionne au service de l'Allemagne et de Bismarck) ou s'il avait cherché à la tuer, dans une crise de jalousie....

  • Dans notre Éphéméride de ce jour : à propos des Croisades...

    1099 : Les Croisés s'emparent de Jérusalem 

     

    Partis de France en 1096, à l'appel du pape Urbain II, qui avait prêché la Croisade à Clermont (voir l'Éphéméride du 27 novembre), les Croisés, emmenés par Godefroy de Bouillon et le comte de Toulouse, font leur entrée dans la ville (enluminure d'époque ci-dessous) : c'est la naissance du Royaume latin de Jérusalem, Godefroy de Bouillon prenant en charge l'administration du lieu, au titre d'Avoué du Saint-Sépulcre.  

     

    Écouter : Chanson de Croisade, de Thibaut IV, Comte de Champagne et Roi de Navarre : THIBAUT CHANSON 4.mp3

     

    Et, dans notre album L'Aventure France racontée par les cartes, voir les deux photos "La route des Croisades (I/II)" et "...et les États latins d'Orient (II/II)" 

     
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    Les Croisades, une agression de l'Occident chrétien contre les musulmans ? Contrairement à cette "idée" (?) répandue par certains, les Croisades visèrent simplement à libérer des lieux saints, interdits d'accès par un Islam fanatique.
     
    "J'ai décidé de tuer Jean-Paul II, commandant suprême des croisés" avait déclaré Ali Agca avant de tirer sur la pape le 13 mai 1981.
     
    Et, dans Les croisades vues par les Arabes, l'écrivain franco-libanais Amin Maalouf écrit :
    "Au-delà de cet acte individuel, il est clair que l'Orient arabe voit toujours dans l'Occident un ennemi naturel. Contre lui, tout acte hostile, qu'il soit politique, militaire ou pétrolier, n'est que revanche légitime. Et l'on ne peut douter que la cassure entre ces deux mondes date des croisades, ressenties par les Arabes, aujourd'hui encore, comme un viol." 
     
    Fort bien, sauf que...

    Les croisades se sont déroulées sur une période de deux cents ans, allant du XIème au XIIIème siècle : il est donc nécessaire, comme le note Jean Sévillia, dans son Historiquement correct, de "séparer le bon, grain de l'ivraie", de re-situer les croisades dans leur contexte et de rappeler leur but initial.

    15 juilllet,croisades,jerusalem,godefroy de bouillon,barnave,louis xvi,revolution,roi,paris,hotel de ville de paris,françois premier,porte saint martinDès les premiers temps de la chrétienté, les fidèles affluèrent vers Jérusalem pour se recueillir sur le tombeau du Christ, comme sainte Hélène, la mère de Constantin, vers 330.

    Or, après la mort de Mahomet (632), les musulmans lancèrent un grand mouvement de conquêtes, et s'emparèrent de Jérusalem en 638, mais aussi des deux tiers de l'Empire romain d'Orient, de toute l'Afrique du Nord, de l'Espagne et du Portugal et entrèrent même en France (carte ci dessus)...

    À Jérusalem et dans les autres lieux saints (Bethléem, Nazareth...), les chrétiens, réduits à l'état de dhimmis, conservèrent le droit de pratiquer leur culte; les pèlerins venus du monde entier, eux, conservèrent celui d'accéder aux différents lieux saints, moyennant le paiement d'une taxe.

    Mais, en 1009, le sultan Hakem ordonne la destruction de la basilique du Saint-Sépulcre et inaugure une vague de persécutions : les chrétiens doivent se convertir à l'Islam ou devenir esclaves.

    Puis, plus grave encore, les Turcs Seldjoukides s'emparent de Jérusalem en 1078 et, là, en interdisent carrément l'accès aux chrétiens : comme l'écrit encore Jean Sévillia, "la croisade, c'est une riposte à l'expansion militaire de l'Islam, une réplique à l'implantation des Arabes et des Turcs en des régions dont les villes, berceau du christianisme au temps de saint Paul, ont été le siège des premiers évêchés. Des régions où les fidèles du Christ sont désormais persécutés..."

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    Il est bien clair que l'agression première, la persécution et la provocation première sont le fait des musulmans eux-mêmes, à qui les Chrétiens n'ont fait que "répondre" par les Croisades, même si la réponse ne fut pas forcément - c'est bien clair aussi... - exempte de tout excès et de toute erreur...

    Imaginons, aujourd'hui, que l'Arabie Saoudite mène une guerre contre une puissance étrangère; que l'Arabie perde cette guerre, et se voit intégralement conquise par son adversaire, qui fermerait les lieux saints musulmans de La Mecque et Médine, et en interdirait l'accès aux musulmans du monde entier : que feraient ceux-ci ? Poser la question c'est, évidemment, y répondre, et répondre à cette autre question (en fait, la même) : pourquoi les Croisades ?...

     

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    Prenant encore un peu plus de recul historique, et un peu de hauteur, René Grousset, dans son magistral "Bilan de l'Histoire", ne dit pas autre chose :

    "...La catastrophe de 1453 qui était à la veille de survenir dès 1090 sera reculée de trois siècles et demi… Pendant ce temps, la civilisation occidentale acheva de se constituer et devint capable de recevoir l'héritage de l'hellénisme expirant… La croisade ne fut pas autre chose que l'instinct de conservation de la société occidentale en présence du plus redoutable péril qu'elle ait jamais couru. On le vit bien quand l'Occident renonça à cet effort..."  

     

      Enfin, Chateaubriand a proposé une belle "défense des Croisades" dans son "Itinéraire de Paris à Jérusalem..." : dans notre Album Écrivains royalistes (I) : Chateaubriand, voir la photo "Défense des Croisades"...

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

     

    L'arroseuse arrosée, ou "Allô, maman, bobo !..."

    Lettre ouverte de lafautearousseau à Barbara Butch

    Madame,

    Lors de votre prestation durant la cérémonie d'ouverture des Jeux, vous avez heurté, scandalisé, blessé des millions et des des millions de personnes, en France et dans le monde. Vous avez craché au visage de deux milliards de chrétiens, tourné en dérision et moqué, insulté ce qu'il y a de plus sacré pour eux, à un point tel que même Jean-Luc Mélenchon a désapprouvé cela : c'est dire !

    Sans tomber dans vos excès de mauvais goût, nous nous sommes contentés de critiquer fermement votre soi-disant "tableau", non seulement insultant mais laid, moche, hideux. Nous ne vous avons pas pris à partie en tant que personne : c'est "le fond" de votre outrance que nous avons jugé pour ce qu'elle était : odieuse, infecte, abjecte, ignoble, immonde; misérable et, pour le dire tout net, "dégueulasse".

    Or, nous apprenons que vous déposez plainte, maintenant, parce que vous auriez reçu des menaces de viol, torture et mort.

    Nous n'approuvons évidemment pas ces menaces, si elles existent vraiment, et nous ne les reprenons évidemment pas à notre compte.

    Cependant, vous nous permettrez de vous trouver bien légère, et de penser que vous avez manqué grandement de jugeotte. Franchement, vous ne vous êtes pas dit, un instant, qu'en insultant ainsi deux milliards de personnes, il risquerait fort de vous revenir, en retour, un effet boomerang quasiment obligé ?

    Vous n'avez pas imaginé, une seule seconde, que des gens allaient réagir à cette odieuse et ignoble mascarade à laquelle vous vous êtes prêtée ?

    Alors, maintenant, après avoir scandalisé une part importante de la population mondiale, vous viendriez pleurer et dire que, finalement, c'est vous la victime ?

    La ficelle n'est-elle pas un peu énorme ?

    Quand on ne veut pas d'histoires, madame, le mieux - et la première des choses à faire - est de ne pas les chercher !

    En somme, vous avez craché en l'air, et votre crachat immonde vous est retombé dessus. De quoi vous plaignez-vous ? Il ne fallait pas cracher !

    Pensez-y, dorénavant, pour qu'il n'y ait pas de "prochaine fois", ni pour nous, ni pour vous. Et dites-vous bien que l'on a toujours, au final, les conséquences de ses actes; qu'on finit toujours par récolter ce que l'on a semé...

    LAFAUTEAROUSSEAU

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    1. Dans Le FigaroSeine-Maritime: un militant d'ultragauche arrêté sur un site de la SNCF...

    https://www.lefigaro.fr/demain/societe/sabotage-du-reseau-sncf-un-militant-d-ultragauche-interpelle-dimanche-sur-un-site-de-seine-maritime-20240729?utm_content=photo&utm_term=Le_Figaro&utm_campaign=Nonli&utm_medium=Social&utm_source=Twitter

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    2. Évidemment d'accord avec Alexandre del Valle :

    "Les organisateurs de la #cérémonie d’ouverture des #JO2024 ont fini par s’excuser auprès des spectateurs, se justifiant tant bien que mal… Il est beaucoup plus « facile » de se moquer des #chrétiens, seules « victimes faciles » de la liberté de blasphémer, car l’on sait que ces derniers n’ont aucun poids politique et ne représentent jamais une quelconque menace, jamais animés d’un esprit vengeur. Jamais le comité d’organisation des jeux ne se serait employé à ridiculiser l’#islam. Une énième provocation #wokiste au point que même #Mélenchon en fut outré."

    https://www.valeursactuelles.com/societe/jo-paris-2024-les-organisateurs-de-la-ceremonie-douverture-presentent-leurs-excuses-aux-spectateurs

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    2 BIS. Circule en ce moment sur "X" : rien à ajouter, après notre "Vive la Reine !" d'avant-hier...

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    2 TER. Passe d'armes sur "X" entre Benjamin Griveaux et Gabrielle Cluzel. Et le résultat est (en cette période de JO) : Médaille d'or pour Gabrielle Cluzel, Griveaux KO debout et en PLS !!!!! On se souvient qu'un jour des photos "intimes" de l'anatomie de monsieur Griveaux circulèrent sur les réseaux sociaux. Après cela, n'importe qui, semble-t-il, resterait coi, et ne "la ramènerait pas". Que nenni ! Ce pauvre Griveaux, qui aurait mieux fait de rester dans son trou et d'éviter soigneusement de faire parler de lui, s'est cru malin et finaud de publier ce message, sur "X" : 

    "En réponse à @CNEWS.
    Que @gabriellecluzel et sa clique de réacs de bas étage soient sur une ligne porche (ndlr : sic !!!!!) de celle de @JLMelenchon concernant cette cérémonie d’ouverture est un plaisir de fin gourmet !"
     
    Le Griveaux s'est chopé en retour ce missile intercontinental de Gabrielle Cluzel :
     
    "Monsieur, je serais vous, j’éviterais de donner des leçons de morale. Tout le monde a vu quelque-chose de bas, chez vous, et ce n’était pas l’étage."

     

    5. Les 2 dîners pour le Premier ministre indien et le roi d’Angleterre auront coûté près d’un millions d’€ d’argent public au contribuable français. En 2023, l’Élysée aura dépensé 125 millions d’€ (un record) et aura eu un déficit inédit de 8,3 millions d’€. Il s'en fiche, Macron : c'est nous qu'on paye ! Et on appelerait "ça" "la République" ? "la démocratie" ? Pendant que :

    un Français sur sept ne mange pas à sa faim,

    9,1 millions vivent sous le seuil de pauvreté,

    4,2 millions sont concernés par le mal-logement,

    et on en passe...

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    6. Dans L'Usine nouvelle : Sélectionné par l’OTAN, Airbus aux manettes pour imaginer l’hélicoptère tactique du futur. Airbus doit réaliser une étude sur l’hélicoptère tactique multi-rôle de moyenne capacité de nouvelle génération. La France, l’Allemagne, le Royaume-Uni, les Etats-Unis, l’Irlande et l’Italie sont impliqués dans le projet à travers différentes sociétés. Les premiers appareils sont attendus pour 2035-2040.

    https://www.usinenouvelle.com/article/selectionne-par-l-otan-airbus-aux-manettes-pour-imaginer-l-helicoptere-tactique-du-futur.N2216759

    "Avec notre expérience à la fois dans les domaines des hélicoptères civils et militaires, nous sommes convaincus qu'@AirbusHeli a les solutions les plus performantes sur le plan opérationnel et au meilleur prix pour l’hélicoptère de combat du futur."

     

    7. Au Québec... De Nouvelle Alliance :

    "QUÉBEC LIBRE !  Sers ton pays et bâtis-le par tes gestes. Affronte l’adversité par la lutte politique. Deviens militant. Fais ta part.  Pour t’impliquer, contacte-nous !"

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    VIVE LE QUÉBEC LIBRE !

     

     

    À DEMAIN !

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  • Bioéthique : La France confrontée à une culture de mort (20), par François Schwerer. Annexes (2/6)...

    L'étude de notre ami François Schwerer s'est donc achevée ce vendredi dernier, 3 février .

    Cet ensemble constitue une véritable somme, aussi bien par son importance que par son intérêt.

    Nous en avons commencé la publication le vendredi 10 janvier, et l'avons poursuivie du lundi au vendredi inclus, comme nous l'avons fait, par exemple, pour l'étude de Pierre Debray, Une politique pour l'an 2000.

    Pour suivre et retrouver ces textes plus commodément, nous avons regroupé la totalité de cette étude, vu son importance, dans une nouvelle Catégorie : François Schwerer - Bioéthique : culture de mort : vous pourrez donc retrouver donc l'ensemble de cette chronique en cliquant sur le lien suivant :

    François Schwerer - Bioéthique : culture de mort...

    Nous avons redonné chaque jour le plan de l'étude, afin que le lecteur puisse correctement "situer" sa lecture dans cet ensemble; voici maintenant le plan des Annexes et textes divers, que nous publierons jusqu'à vendredi prochain, inclus, date finale de la publication de cet importante contribution :

    Annexe 1 : Les lois de bioéthique.

    Annexe 2 : Le projet de loi bioéthique : une horreur peut en cacher une autre.

    Annexe 3 : La loi de bioéthique est essentiellement une loi discriminatoire.

    Annexe 4 : Bioéthique : on a ouvert la boîte de Pandore...

    Annexe 5 : La loi de tous les dangers.

    Annexe 6 : Sondage IFOP pour les AFC / Prière de Jean-Paul II /Quelques statistiques / Lettre pastorale de l'évêque de Bayonne.

    Schwerer.jpg2. Le projet de loi Bioéthique : une horreur peut en cacher une autre (1)

     

    « La future loi de bioéthique, actuellement en préparation, s’oriente vers une rupture radicale avec le sens des limites objectives, inscrites dans la nature, qui fondait jusqu’alors les grands principes du droit. Si la filiation repose sur la volonté, c’est la toute-puissance du désir individuel qui tiendra lieu désormais de principe, ouvrant à toutes les dérives ». (2)

    Le projet de loi bioéthique qui doit être discuté au Parlement à partir du mois de septembre, doit être qualifié de prométhéen puisque le Comité national d’éthique a estimé qu’une grande partie de cette nouvelle loi doit « avoir une influence sur le futur de l’humanité » ! Il « résulte d’une vision totalitaire de la société selon laquelle le Parlement pet, par la loi, tout faire – y compris toucher à la nature même de l’homme » (3). Mais, il est vrai que « le myhe de Prométhée, dans lequel les Grecs voyaient l’expression d’une dangereuse démesure, est devenu un symbole de la dignité humaine » (4).

    De ce texte d’une grande complexité et qui noircit 72 pages, il faut essayer de dégager l’essentiel : la médecine n’a plus pour objet de soigner les personnes, les enfants ne sont plus que des objets pour le plaisir d’adultes irresponsables et les chimères deviennent une réalité. Réduire la discussion de ce texte au seul sujet de la PMA c’est « passer à côté de 80 % de l’intérêt de cette loi », comme l’a expliqué le président du CCNE, Jean-François Delfraissy, devant la Commission spéciale de l’Assemblée nationale, le 28 août 2019.

     

    La dénaturation de l’acte médical

     

    Jusqu’à présent, un acte médical avait officiellement pour but de soigner une pathologie et de soulager une souffrance non voulue. Avec l’article 1er de cette nouvelle loi, ceci vole en éclats. En effet, l’accès à la procréation médicalement assistée qui était jusqu’à présent conditionnée à un critère pathologique d’infertilité est supprimé. Toute femme, en âge de procréer (5), peut y avoir recours, qu’elle vive avec un homme, une autre femme ou seule. La PMA est ouverte à toutes. Comme l’a écrit François-Xavier Bellamy dans le Journal du Dimanche du 15 septembre 2019 : il ne s’agit plus « de réparer nos corps mais de les vaincre ». Acte médical (le M de PMA signifiant « médical »), la PMA n’est plus subordonnée à une cause médicale. Il peut donc désormais y avoir en droit français des actes médicaux sans cause médicale.

     

    (1) : Cette annexe reprend l’article publié dans Politique Magazine de septembre 2019.

    (2) : Père Jacques de Longeaux, www.aleteia.org, 3 septembre 2019.

    (3) : Guillaume de Thieulloy, La Nef, septembre 2019, p. 28.

    (5) : Sylviane Agacinski, « L’homme désincarné », Tracts Gallimard, 2019, p. 4.

    (5) : Mais le 19 septembre 2019, on apprenait qu’en Inde une femme âgé de 74 ans (son mari en ayant 78) venait d’accoucher de deux jumelles… et que les deux époux en avaient fait une crise cardiaque. Le seul commentaire du médecin qui les avait accompagnait : la femme m’a trompé sur son âge ; elle m’avait dit qu’elle n’avait que 60 ans !

     

    Subsidiairement, si l’on peut dire, comme il s’agit d’un acte médical, il sera remboursé par la Sécurité sociale. Quand on sait que l’insémination artificielle des femmes ne réussit pas à tous les coups, le critère d’efficacité retenu pour le remboursement des autres actes médicaux n’a plus lieu d’être.

    Le droit français avance ainsi dans deux directions dont il est difficile de prévoir l’avenir : il peut désormais y avoir des actes médicaux sans cause (ni symptôme) médical ; la Sécurité sociale (pourtant déjà déficitaire) va pouvoir rembourser des actes dont l’efficacité n’est pas garantie (1), en opposition avec le motif mis en avant par Madame Buzyn pour ne plus rembourser l’homéopathie. Le fait que l’acte ainsi remboursé par la Sécurité sociale ne soit pas un acte médical ne gêne pas non plus le ministre de la santé : « La Sécurité sociale rembourse d’autres actes non thérapeutiques nombreux. Je pense notamment à des actes de chirurgie esthétique sur un ressenti subjectif de mal-être ».

     

    L’enfant, « objet » d’un contrat entre adultes irresponsables

     

    Comme il fallait donner les mêmes « droits » aux enfants issus d’une PMA et les enfants nés de relations entre parents qui s’aiment, sans pour autant réécrire complètement le code civil, on a imaginé de dénaturer la filiation en créant une « double filiation maternelle ».  Et, pour préserver cette égalité entre les deux types de filiation, on écrit un nouvel article principiel dans le code civil, dont les conséquences pourront être étendues, en tant que de besoin, par la jurisprudence. Cet article rattache un enfant à la famille de chacun des parents légalement déclaré. La filiation biologique ne devient donc plus qu’un mode de filiation parmi d’autres.

    Pire encore, le projet de loi propose de modifier le code civil pour rendre cette nouvelle forme de filiation inattaquable. Ainsi le nouvel article 342-9 précise : « En cas de procréation médicalement assistée avec tiers donneur, aucun lien de filiation ne peut être établi entre l’auteur du don et l’enfant issu de la procréation ». Et, plus loin, le nouvel article 349-10 prévoit à son tour : « le consentement à une assistance médicale à procréation interdit toute action aux fins d’établissement ou de contestation de la filiation ». Il en résulte en droit que la « parenté d’intention (2) » l’emporte sur le lien biologique. L’enfant est privé du droit fondamental de se faire reconnaître par son père, même si celui-ci l’acceptait.

    L’enfant, ainsi conçu, sera privé de père mais sera légalement le descendant de deux mères, dont il pourra porter les deux noms accolés. Désormais, en France, les femmes jouissent d’un droit à l’enfant, que ne manqueront pas de revendiquer les hommes (la GPA). A l’inverse, comme le veut le rapporteur Jean-Louis Touraine, « il n’y a pas de droit de l’enfant à avoir un père » (3). Pour en arriver là, les deux femmes qui auront un projet parental, devront, avant la naissance du bébé, passer un contrat devant notaire pour acter leur volonté commune. La copie de ce contrat figurera en marge de l’acte officiel d’état civil. Mais en inventant cette « déclaration anticipée de volonté », on met en place un système dans lequel la mère qui accouche n’a pas plus de droit (ni de devoir) vis-à-vis de l’enfant à naître que la compagne du moment. C’est bien ce qu’a confirmé la déléguée chargée de la famille de l’Inter-FGBT : les deux femmes du couple devront être reconnues comme mères, « sans distinction et sans hiérarchie ».

     

    (1) :  En 2016, en France, sur 300 000 embryons « fabriqués », seulement la moitié était « apte à être transférée » et seuls 16,5 % d’entre eux ont conduit à la naissance d’enfants vivants.

    (2) : Il est intéressant de noter que dans le langage orwellien utilisé pour faciliter cette évolution le mot « volonté » a été bani au profit du mot « intention ».

    (3) : Avec la GPA, demain, il n’y aura pas plus de droit de l’enfant à avoir une mère !

     

    Il apparaît aussi clairement que le législateur a conscience du fait que le système qu’il cherche à mettre en place n’a rien de naturel et que personne ne s’en montrera fier. Sinon il n’aurait pas prévu que « le couple ou la femme non mariée accueillant l’embryon et le couple ou la femme non mariée y ayant renoncé ne peuvent connaître leurs identités respectives ». Que se passera-t-il si l’enfant ainsi conçu, devenu adulte, demande à connaître l’identité de ses parents biologiques ? Faudra-t-il le lui refuser de peur que cela n’entraîne la révélation de l’identité des donateurs aux donataires ? Et s’il connaît leur identité faudra-t-il lui interdire de vouloir faire reconnaître sa filiation ?

    Quoi qu’il en soit, vouloir faire dépendre la naissance d’un enfant d’une simple intention de maternité (paternité ?) relève d’un système philosophique proprement inhumain. Monseigneur de Moulins-Beaufort fait remarquer à ce sujet : « On instille l’idée que l’enfant est porté par le projet, le désir et l’intention de ses parents. En ce qui me concerne, je veux bien être l’objet d’un dessein de Dieu, mais pas forcément d’un projet de mes parents, si bien intentionné soit-il. Les chrétiens savent qu’un être humain ne se résume pas à la rencontre des parents, mais qu’il est porteur d’une vocation, d’un appel de Dieu. Remplacer cela par un projet parental, je peine à y voir une promotion de l’humanité… Plus précisément, le projet des parents doit être dépassé par la vocation de chacun. Quand nous serons tous mesurés par les intentions de ceux qui nous ont engendrés, ce sera une grande violence parce que nous n’y répondrons pas totalement ou parce que nous serons déçus d’être prisonniers d’intentions qui ne correspondent pas à ce que nous voulons être » (1).

    (1) La Vie, 5 septembre 2019.

    Dans Famille Chrétienne du 16 septembre 2019, Monseigneur Aupetit a très clairement résumé la nocivité de ce texte. « Avec le projet de loi, on met en avant la seule volonté de ceux qui ont un projet d’enfant. L’enfant devient l’otage du bon vouloir tout-puissant de ceux qui se sont désignés comme ses parents. La différence avec les parents qui adoptent un enfant est que ces derniers n’ont pas voulu le priver de sa filiation charnelle. Priver volontairement un enfant de ses origines est un profond mépris du droit des enfants à connaître et à être élevés par leur père et leur mère comme le demande la Convention internationale des droits de l’enfant de l’ONU (article 7). De plus, il y a un détournement de la médecine et de sa raison d’être qui est de soigner. Il s’agit seulement de faire droit à des désirs particuliers de personnes qui ne sont pas malades ni infertiles. Le médecin devient un technicien du désir, un prestataire de service. Il est indécent que la Sécurité sociale rembourse ce qui n’est pas un soin, alors que, par ailleurs, on supprime le remboursement de médicaments indispensables ».

    Cette loi vient compléter une autre « avancée sociétale » récente. Après avoir considéré qu’une jeune fille de 13 ans pourrait être « consentante » dans des rapports sexuels avec un homme plus âgé, la nouvelle loi vient une fois de plus amputer la responsabilité des parents. En effet, l’article 21 précise que « si la femme mineure non émancipée désire garder le secret » d’une grossesse à laquelle elle désirerait mettre un terme, elle pourra le faire. Bien plus, si elle garde le secret, mais aussi si elle n’obtient pas le consentement de « l’une des personnes investie de l’exercice de l’autorité parentale », elle pourra se faire avorter. « L’interruption de grossesse pour motif médical ainsi que les actes médicaux et les soins qui lui sont liés peuvent être pratiqués à la demande de l’intéressée. Dans ce cas, la mineure se fait accompagner dans sa démarche par la personne majeure de son choix ». Gageons qu’elle trouvera sans difficulté des « personnes majeures » prêtes à l’accompagner dans les centres de planning familial. Mais que reste-t-il de la responsabilité des parents ? Il est intéressant de remarquer que Monique Pelletier, devant le Parlement en 1979 répondait déjà à un député qui voulait, par amendement, étendre l’avortement libre et gratuit pour les mineures sans le consentement de leurs parents : « les Français ne sont pas mûrs pour abdiquer cette parcelle de leur autorité ».

     

    Demain les chimères

     

    Le projet de loi fait aussi évoluer le champ de la recherche embryonnaire. Il commence par distinguer entre la recherche embryonnaire, toujours « encadrée » et la recherche sur les « cellules souches embryonnaires » qui ne feront plus l’objet que d’une simple déclaration. Il s’agit purement et simplement d’une horrible hypocrisie dans la mesure où les cellules souches embryonnaires sont bien issues d’un embryon qu’il a fallu commencer par tuer (1). Il est donc faux d’affirmer comme le fait l’exposé des motifs que la recherche sur les cellules souches embryonnaires ne conduit pas au « même questionnement éthique » que la recherche sur l’embryon. Outre son caractère fallacieux l’argument ne tient pas dans la mesure où tous les progrès qui ont été réalisés grâce à la recherche sur les cellules souches l’ont été à partir de cellules souches pluripotentes induites issues de la peau.

    Pire que tout – si cela est encore possible – le projet de loi vise à modifier hypocritement l’article L.2151-2 alinéa 2 du code de la santé publique. Celui-ci est clairement rédigé depuis la loi du 7 juillet 2011 : « la création d’embryons chimériques est interdite ». Le nouveau projet de loi propose de lui substituer la rédaction suivante : « La modification d’un embryon humain par adjonction de cellules provenant d’autres espèces est interdite ». Cette nouvelle rédaction autorise donc, sans l’avouer, la modification d’embryons animaux par des cellules humaines. Examinant le projet de loi, le Conseil d’Etat a lâchement fait remarquer que cela est pourtant susceptible de « soulever des questionnements éthiques ». Quant au CCNE, il n’a rien proposé d’autre que d’encadrer ces recherches, « en particulier si les embryons chimériques sont transférés chez des femelles et donnent naissance à des animaux chimériques ». Demain, n’en doutons pas, la France autorisera d’ajouter des cellules animales aux embryons humains. La Chine dit l’avoir déjà fait et le Japon l’a officiellement autorisé. Dans

  • Dandrieu a raison : « Certains utilisent des passages de la Parole de Dieu pour cautionner les migrations »

     

    par Laurent Dandrieu

    Laurent Dandrieu dénonce avec force le soutien du Vatican au Pacte mondial des migrations. Il invite les chrétiens à écouter la souffrance des peuples européens en situation d'insécurité culturelle et à réaffirmer avec conviction le droit de rester dans son pays. [Figarovox, 18.12]. Il déplore le désintérêt du souverain pontife pour les pays qui les accueillent. Lafautearousseau, de son côté (voir lien en fin d'article) a marqué son désaccord avec ces déclarations. Lorsque le Pape empiète sue le terrain politique et lorsque, ce faisant, il nuit gravement à la sécurité ou à la stabilité de notre société, nous n'avons aucunement l'obligation de le suivre et, au contraire, en de tels cas, nous avons le devoir de nous y opposer.  LFAR  

     

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    Depuis le début du pontificat, les prises de position répétées du pape François en faveur des migrants suscitent de nombreuses incompréhensions et critiques chez beaucoup de fidèles, qui les jugent irréalistes, contraires aux règles élémentaires du bien commun ou tout simplement incompatibles avec la survie des nations européennes et avec le droit des peuples européens à la continuité historique de leurs identités.

    Et depuis le début du pontificat, ceux qui soutiennent ces positions du pape rétorquent à ses détracteurs qu'il ne s'agirait, de la part de François, que d'une stricte mise en œuvre de la charité évangélique, d'un rappel vigoureux de la parabole du bon Samaritain et des appels de Jésus à accueillir l'étranger, que cela interdirait toute critique et fermerait la porte à tout débat. À mesure toutefois que le pontificat avance et que les textes et les déclarations s'accumulent, cette ligne de défense paraît de moins en moins tenable, les interventions du pape sur le sujet apparaissant de plus en plus clairement pour ce qu'elles sont : des positions qui ressortent de la politique - mais une politique malheureusement colonisée par la morale, et donc étrangère au souci du bien commun.

    Déjà, à l'été 2017, le message annuel du pape à l'occasion de la Journée mondiale du migrant et du réfugié énumérait pas moins de 21 mesures proposées aux gouvernements des pays d'accueil qui, si elles étaient appliquées, interdiraient à ceux-ci l'exercice de cette « prudence » dans l'accueil des migrants pourtant théoriquement prônée par le pape, et la possibilité même d'une politique migratoire maîtrisée. Aujourd'hui, le soutien enthousiaste du Vatican au « Pacte mondial des Nations unies pour des migrations sûres, ordonnées et régulières » ne fait que renforcer la conviction que le propos du pape n'est pas seulement de rappeler la dignité à laquelle a droit toute personne humaine, mais bien de promouvoir une vision du monde où la migration constitue l'horizon indépassable de l'humanité, et la voie de son salut.

    Preuve de cette adhésion enthousiaste, le pape avait dépêché à Marrakech, pour l'adoption du pacte, rien de moins que son Secrétaire d'État, Mgr Pietro Parolin. Rien d'étonnant à cela, puisque le journal la Croix souligne que « dès le début, le Saint-Siège avait (...) fortement promu le processus d'élaboration de ce pacte, en particulier à travers la section pour les migrants et les réfugiés du Dicastère pour le développement humain intégral, qui avait notamment publié vingt pistes d'action ». Et, sur la place Saint-Pierre, dimanche 16 décembre, le pape François a tenu à saluer l'adoption de ce pacte qui permettra à la communauté internationale « d'œuvrer avec responsabilité, solidarité et compassion envers ceux qui, pour des raisons diverses, ont quitté leur pays ».

    Mgr Parolin aura eu beau, à Marrakech, rappeler le droit fondamental « à ne pas émigrer », cela ne sera apparu, comme les appels à la prudence du pape François, que comme une précaution oratoire ou une concession rituelle aux opinions publiques, dans un contexte où il s'agissait d'apporter son soutien à un texte qui postule clairement que la migration est devenue la loi du genre humain, « partie intégrante de la mondialisation, reliant entre elles les sociétés d'une même région et d'une région à l'autre et faisant de nous tous des pays d'origine, de transit et de destination ». Migrations auxquelles il serait d'autant plus absurde de vouloir s'opposer « qu'à l'heure de la mondialisation, elles sont facteurs de prospérité, d'innovation et de développement durable ». Dès lors, même si la souveraineté nationale en matière de politique migratoire est posée en principe et même si les signataires s'engagent à « lutter contre les facteurs négatifs et les problèmes structurels qui poussent des personnes à quitter leur pays d'origine », l'objectif prioritaire du texte paraît nettement être moins d'endiguer le flot des migrations que de dégager « une meilleure gouvernance (qui) permette d'optimiser ces effets positifs » qu'elles sont censées engendrer. Il n'est d'ailleurs pas anodin de noter que ce sont les mêmes Nations unies, à l'origine de ce pacte, qui ont inventé dans un texte de 2001, le concept de « remplacement de population » censé pallier par des migrations massives le déficit démographique des nations occidentales.

    Au passage, notons que la dénonciation des fake news que constitueraient les craintes sur la nocivité du Pacte, alors que celui-ci, n'étant pas juridiquement contraignant, n'engagerait à rien de précis, est elle-même la plus formidable des fake news: car, que l'on sache, la Déclaration universelle des droits de l'homme n'est pas davantage un texte juridiquement contraignant : oserait-on dire qu'il n'engage à rien les États qui la reconnaissent ? Si demain, la CEDH ou toute autre juridiction intégrait le pacte pour les migrations à sa jurisprudence, ne constituerait-il pas un formidable moyen de pression sur les gouvernements qui l'auront adopté ? 

    C'est donc à un texte qui, demain, peut devenir directement opposable aux États que le pape François a donné son aval. Il ne s'agit pas de sa part d'une vague et énième pétition de principe, mais bel et bien d'un acte politique. Et d'un acte politique posé d'autant plus aisément que le texte de Nations unies rejoint au moins trois des constantes les plus marquantes du pape sur le sujet. D'abord, l'idée que les migrations seraient, malgré les tragédies personnelles qui peuvent en être l'origine, un bien fondamental pour la marche du monde. Opportunité d'exercer une « culture de la rencontre », « de créer de nouvelles synthèses culturelles », « occasion que la Providence nous offre pour contribuer à la construction d'une société plus juste » : le pape François n'est pas avare d'expressions pour exprimer cette vision, développée à des degrés divers par tous les papes depuis Jean XXIII : les migrations de masse seraient un moyen privilégié de progresser vers cette « unité de la famille humaine » qui est comme une « préfiguration anticipée de la Cité sans frontières de Dieu ». Les migrations, écrit ainsi le pape François, peuvent « ouvrir des espaces à la croissance d'une nouvelle humanité, annoncée par avance dans le mystère pascal : une humanité pour laquelle toute terre étrangère est une patrie et toute patrie est une terre étrangère ».

    La deuxième constante est que, dans ce processus censé conduire naturellement à un enrichissement humain et culturel des pays d'accueil, seul l'intérêt du migrant est considéré, puisque, « fuyant la guerre et la faim », comme ne cesse de le marteler le pape François, ce nouveau prolétaire des nations a pour ainsi dire un crédit illimité sur les anciens peuples colonisateurs, coupables de sa misère (le pape a explicitement limité la colonisation à une entreprise de pillage) et confits dans une opulence coupable, qu'ils ne répugneraient à partager que par des réflexes de peur ou de xénophobie. Quand il s'agit des Européens inquiets de l'immigration de masse et de la progression de l'islam, le Qui suis-je pour juger ? n'est plus de mise: la sentence est prononcée, sans même entendre la défense.

    Le problème est que cette vision caricaturale véhiculée par les déclarations du pape François ne correspond pas le moins du monde à la réalité. Des réfugiés « fuyant la guerre et la faim » ? Aussi opposés soient-ils sur la lecture politique du phénomène, les démographes s'accordent sur une chose, comme le notait Jean-Pierre Robin dans un récent article du Figaro : « Ce n'est pas “la misère du monde” qui franchit (…) la Méditerranée, mais les mieux formés et les plus argentés qui tentent l'aventure migratoire.» Loin de résoudre le problème de l'inégale distribution des richesses dans le monde, les migrations de masse l'aggravent en réalité, en privant les pays pauvres de leurs forces vives et en les plongeant dans une spirale de l'échec. Des pays opulents qui refuseraient, par pur égoïsme, d'ouvrir leurs frontières aux miséreux ? La récente révolte des Gilets jaunes et l'attention médiatique trop longtemps déniée qu'elle a enfin value à la France des oubliés a rappelé de manière tonitruante que la richesse apparente de nos sociétés masquait la paupérisation accélérée des classes populaires, qui admettent de moins en moins que leurs souffrances soient niées. Dans les innombrables déclarations du pape François sur l'accueil des migrants, on cherchera en vain une attention pour ces souffrances. Comme on cherchera en vain, sinon pour les condamner, une mention des inquiétudes que fait naître la présence de plus en plus massive d'un islam conquérant sur le territoire d'une Europe qui s'est construite comme une terre de chrétienté. « Le phénomène des migrations contribue à cultiver le “rêve” d'un avenir de paix pour l'humanité tout entière », écrivait Jean-Paul II en 2004 : aujourd'hui, communautarisme, dissociété, islamisme radical et appauvrissement généralisé aidant, le « rêve » a tourné au cauchemar pour toutes les parties concernées, mais le pape continue de rêver…

    Ce décalage entre ce que vivent les populations européennes et le discours pontifical amène à la troisième convergence entre le pape et les Nations unies : contaminé sans doute par le « en même temps » macronien, le texte du pacte mondial pour les migrations, tout en s'inscrivant « dans le plein respect de la liberté de la presse », n'en propose pas moins aux États signataires d'orienter le débat public en vue d'« amener le public à considérer les effets positifs qu'ont des migrations sûres, ordonnées et régulières » ; pour ce faire, il faudra « sensibiliser » les journalistes « aux questions de migration et à la terminologie afférente » et punir les récalcitrants qui persisteraient à ne pas présenter l'immigration sous un ses aspects les plus positifs, et donc « cesser d'allouer des fonds publics ou d'apporter un soutien matériel aux médias qui propagent systématiquement l'intolérance, la xénophobie, le racisme et les autres formes de discrimination envers les migrants ». Ce programme subjectif (on sait avec quelle facilité l'accusation d'intolérance est imputable à quiconque ne cède pas aux sirènes du sans-frontiérisme) et fort peu libéral rejoint les préoccupations de longue date du pape François qui, depuis le début de son pontificat, ne cesse d'admonester les journalistes coupables de propager une vision anxiogène de l'immigration, et à les appeler, au contraire, non pas à informer objectivement, mais à concourir à la « conversion des attitudes et à favoriser ce changement de comportement envers les migrants et les réfugiés ». Un appel à une « information » militante quelque peu consternante pour tout journaliste soucieux de décrire le réel tel qu'il est. C'est avec une consternation similaire que l'on entendait il y a quelques jours l'archevêque de Strasbourg, Mgr Ravel, lors de l'office en mémoire des victimes du récent attentat islamiste, déclarer qu'il ne fallait surtout pas en profiter pour réfléchir à la place de l'islam dans nos sociétés, ou à l'ampleur des migrations, « vieux démons » de division. Quand les disciples du Maître qui a enseigné que « la Vérité vous rendra libres » préfèrent cacher la poussière sous le tapis de peur de nuire au « vivre-ensemble », la belle liberté des enfants de Dieu a dangereusement du plomb dans l'aile.

    À l'heure où tous les peuples européens, les uns après les autres, entrent en rébellion contre des élites qui ont voulu les emmener de force là où ils ne voulaient pas aller, il est tragique de constater que le Vatican, comme le montre son soutien au pacte mondial pour les migrations, a choisi de se solidariser avec ces élites hors-sol plutôt que d'écouter les souffrances des peuples, au risque de creuser encore un peu plus le fossé béant qui la sépare désormais des Européens. À cette voie suicidaire, on nous permettra d'opposer les fortes paroles du cardinal Robert Sarah, prononcées lors d'une conférence donnée à Varsovie en octobre 2017:

    « Je le redis avec conviction : il s'agit de coopérer ardemment au développement intégral des peuples touchés par la guerre, la corruption et les injustices de la mondialisation. Et non pas d'encourager le déracinement des individus et l'appauvrissement des peuples.

    Certains se plaisent à utiliser des passages de la Parole de Dieu pour apporter une caution à la promotion de la mobilité universelle et du multiculturalisme. On utilise ainsi allègrement le devoir d'hospitalité envers l'étranger en déplacement pour légitimer l'accueil définitif de l'immigré. L'Église respecte les médiations naturelles voulues par le Créateur dans sa sagesse. Le génie du christianisme est l'Incarnation de Dieu dans le monde humain, non pas pour le détruire, mais pour l'assumer et l'élever à sa destination divine.»

    Rétablir l'équilibre miraculeux, bimillénaire, entre le respect de l'identité des nations et l'appel à la fraternité universelle, convaincre à nouveau les Européens que le catholicisme est l'avenir des peuples et non leur destruction, telle est la seule voie pour que l'Europe et l'Église aient encore un avenir commun.   

    Laurent Dandrieu est rédacteur en chef des pages Culture à Valeurs Actuelles. Il a publié Église et immigration, le grand malaise. Le pape et  suicide de la civilisation européenne, de Laurent Dandrieu. Presses de la Renaissance, 288 p., 17,90 €.  

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    Désolés, Saint-Père, nous ne sommes pas d'accord

  • C’est un fait : la criminalité en France est presqu'exclusivement étrangère

    Source : https://www.nice-provence.info/

    Nicole Belloubet a annon­cé que près de 8 000 déte­nus seront libé­rés avant la fin de leur peine pour désen­gor­ger les pri­sons expo­sées à l’épidémie de Covid-19. Notons au pas­sage qu’on se pré­oc­cupe davan­tage des délin­quants que des vieux dans les Ehpad :

    Aussitôt des voix ont pré­ten­du que 130 isla­mistes avaient été remis dans la nature. Xavier Raufer, doc­teur en géo­po­li­tique et cri­mi­no­logue, qui suit de près ces ques­tions et ne s’est jamais mon­tré com­plai­sant à l’égard de nos gou­ver­nants, a démen­ti cette affir­ma­tion. Selon lui, en dépit de recherches appro­fon­dies, aucune trace sérieuse de la libé­ra­tion d’islamistes n’a pu être trou­vée. Soyons-en sou­la­gés.

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    « Welcome refu­gees » ou « Welcome pri­so­ners » ?

    Pour autant, il n’y a pas lieu de se réjouir outre mesure car Xavier Raufer révèle aus­si la récente trans­mis­sion de deux rap­ports annuels sen­sibles : le Rapport sur la cri­mi­na­li­té orga­ni­sée en France par le SIRASCO (Service d’Information, de Renseignement et d’Analyse Stratégique sur la Criminalité Organisée) pour la police natio­nale

    Le ser­vice de lutte anti-mafia Service de lutte anti-mafia Pour mieux lut­ter contre les mafias, la direc­tion cen­trale de la police judi­ciaire a mis en place un ser­vice, com­mun à la police et à la gen­dar­me­rie. Objectifs du SIRASCO : recueillir, cen­tra­li­ser et ana­ly­ser les infor­ma­tions sur la cri­mi­na­li­té orga­ni­sée en France.

    et le rap­port sur la cri­mi­na­li­té orga­ni­sée de la gen­dar­me­rie natio­nale (SRC, Service cen­tral de Renseignement Criminel).

    Le Service Central de Renseignement Criminel est char­gé d’apporter des infor­ma­tions et une com­pré­hen­sion pré­cise de la cri­mi­na­li­té orga­ni­sée et de masse afin d’orienter les actions dans la lutte contre la délin­quance dans les phases pré-judi­ciaire et judi­ciaire. Structure d’aide à la déci­sion et à l’enquête, à com­pé­tence judi­ciaire natio­nale, le Service Central de Renseignement Criminel (SCRC) dif­fuse lar­ge­ment ses pro­duc­tions, notam­ment aux com­man­dants ter­ri­to­riaux, aux auto­ri­tés judi­ciaires et admi­nis­tra­tives et aux ser­vices par­te­naires de la police natio­nale. Il consti­tue l’échelon natio­nal de trai­te­ment du ren­sei­gne­ment cri­mi­nel de la gen­dar­me­rie natio­nale.

    Deux docu­ments mis à dis­po­si­tion du minis­tère de l’Intérieur et dont la dif­fu­sion est extrê­me­ment res­treinte. Xavier Raufer qua­li­fie leur conte­nu de « lamen­table » n’hésitant pas à par­ler de « désastre » voire d’« orai­son funèbre ».

    Il est très dif­fi­cile de se pro­cu­rer ces der­niers rap­ports mais ceux de 2013–2014 sont consul­tables sur inter­net. On peut sérieu­se­ment sup­po­ser que le conte­nu de la mou­ture 2019, ne dif­fère guère sinon par l’aggravation de la situa­tion. Ce qu’on y découvre est édi­fiant.

    Ces rap­ports sont bour­rés de faits, de chiffres et même de cartes, paraît-il : du beau tra­vail de ren­sei­gne­ment. Mais, quel que soit le bout par lequel on prend ces rap­ports, le constat reste inchan­gé : les mal­fai­teurs étran­gers (ou d’origine étran­gère) sont par­tout et les Français de souche nulle part ! Il n’est fait état que de cri­mi­nels issus des quar­tiers hors contrôle, mas­si­ve­ment issus de l’immigration africaine/​maghrébine (nar­co-ban­di­tisme, délin­quance d’appropriation, vols de fret, etc…) mais pas seule­ment… Pour les tra­fics d’armes, on trouve des « élé­ments de la com­mu­nau­té turque » et des « mino­ri­tés eth­niques non séden­ta­ri­sées » [sic !], sou­vent des mal­fai­teurs des « cités sen­sibles ».
    Pour les vols de trac­teurs et autres maté­riels agri­coles, des « cri­mi­nels de Lituanie »
    Pour les tra­fics de stu­pé­fiants, des « orga­ni­sa­tions cri­mi­nelles turques, alba­naises, maro­caines et pakis­ta­naises ».
    Pour les tra­fics d’êtres humains, migrants et autres, des « réseaux struc­tu­rés de la cri­mi­na­li­té inter­na­tio­nale (Balkans, Afrique, Chine, Amérique latine, Roms, bandes des quar­tiers hors contrôle…) ».
    Pour les fraudes aux billets d’avion, des « mal­fai­teurs afri­cains ou issus du Moyen-Orient et de l’Europe de l’est ».
    Pour la pros­ti­tu­tion, des « Roms », entre autres, qui pros­ti­tuent même les femmes de leurs propres clans ! Etc, etc.

    À quoi s’ajoutent : l’activisme de mal­fai­teurs appar­te­nant à la com­mu­nau­té des gens du voyage séden­ta­ri­sés (niveau 3 [échelle d’intensité allant de 0 à 4]) qui évo­luent sur tout le spectre des atteintes aux biens (cam­brio­lages, vols dans les com­merces, arra­chages de DAB, attaques de DAB…) ; le ban­di­tisme local com­pre­nant des réseaux struc­tu­rés enra­ci­nés dans la cri­mi­na­li­té orga­ni­sée (niveau 4) ; les groupes cri­mi­nels rou­mains, notam­ment ceux de la com­mu­nau­té Roms qui se posi­tionnent sur le sec­teur des atteintes aux biens et celui de la traite des êtres humains ; le milieu rus­so-géor­gien très struc­tu­ré (niveau 4) impli­qué dans les affaires d’extorsion de fonds, d’homicide et de blan­chi­ment de capi­taux ; enfin, des mal­fai­teurs appar­te­nant à la com­mu­nau­té chi­noise (niveau 1) qui s’implantent dou­ce­ment dans la traite des êtres humains via les salons de mas­sages spé­cia­li­sés.

    D’après les médias « offi­ciels » qui ont pu consul­ter les der­niers rap­ports datant de juillet 2019, « il n’y aurait pas d’infléchissement notoire des acti­vi­tés cri­mi­nelles dans notre pays à part une moindre affec­tion pour les vols à main armée ». Comprenez : tout va bien. En revanche, on obser­ve­rait — tou­te­fois — un fort déve­lop­pe­ment du « néo-ban­di­tisme de cité » où le proxé­né­tisme serait en forte pro­gres­sion, notam­ment via l’internet, du fait de la muta­tion du « proxé­né­tisme de cité » qui délais­se­rait les recru­te­ments « internes » (com­prendre dans la cité) pour cher­cher ses vic­times sur les réseaux sociaux, les soi­rées… Par le fait, cette cri­mi­na­li­té « de cité », reste l’apanage des com­mu­nau­tés ara­bo-afri­caines.

    Dans notre région Provence Alpes-Côte d’Azur – qui englobe Montpellier et Nîmes dans le rap­port –, on note la « Présence constante d’un néo-ban­di­tisme de cité (niveau 3), en par­ti­cu­lier dans les dépar­te­ments du Gard et des Bouches-du-Rhône ». Ce ban­di­tisme concerne essen­tiel­le­ment le tra­fic de drogue. Souvent « ori­gi­naires des pays du Maghreb, notam­ment du Maroc », les mal­fai­teurs poly­cri­mi­nels [re-sic] occupent une posi­tion qua­si-mono­po­lis­tique sur l’ensemble du pour­tour médi­ter­ra­néen deve­nu la plaque tour­nante de la drogue pour les mar­chés euro­péens. Cette acti­vi­té cri­mi­nelle favo­rise un cli­mat de ten­sion per­ma­nent entre voyous qui peut conduire, épi­so­di­que­ment, jusqu’à des règle­ments de comptes san­glants.

    On constate avec sidé­ra­tion qu’en termes de sécu­ri­té, la France se trouve dans une situa­tion pire que sur le plan sani­taire.

    Comment le ban­di­tisme allo­gène venu du monde entier – d’aussi loin que la Mongolie ou le Chili ! – a‑t-il pu s’installer aus­si faci­le­ment dans notre pays pour le piller ? Et pour­quoi ? Comment a‑t-il réus­si le tour de force de se sub­sti­tuer à la délin­quance autoch­tone – excep­té le milieu cor­so-mar­seillais ?

    Les réponses sont conte­nues dans les ques­tions : une immi­gra­tion per­ma­nente encou­ra­gée par l’Europe maas­tri­chienne, l’implantation de com­mu­nau­tés offen­sives pro­té­gées par des asso­cia­tions influentes (et sub­ven­tion­nées !), des gou­ver­nants suc­ces­sifs déli­bé­ré­ment aveugles, tau­lards d’une idéo­lo­gie gau­chiste domi­nante, une jus­tice endoc­tri­née et laxiste parce que tota­le­ment hors ser­vice, etc…

    Il suf­fit d’aller faire un petit tour dans les pri­sons pour s’en convaincre. Pourtant, on s’obstine à nous faire croire que 20% seule­ment des per­sonnes incar­cé­rées sont des étran­gers. Or, dans le même temps, on avoue que 70% sont des musul­mans (source dreuz.info) ! Comme il existe très peu de Français de souche conver­tis, on peut en conclure avec une marge d’erreur déri­soire que 70% de la popu­la­tion car­cé­rale est d’origine étran­gère. Et les autres, ceux qui se disent Français, ne le sont que par les papiers. Leurs us et cou­tumes ne laissent pla­ner aucun doute.

    Charles ANDRÉ

    NDLR : Notre illus­tra­tion à la une est extraite du film Le Prophète de Jacques Audiard (2009). Cet excellent film montre com­ment les caïds corses cèdent leur hégé­mo­nie dans les pri­sons aux ara­bo-musul­mans. C’était en 2009.

  • Charles Saint-Prot sur la monarchie marocaine.

    Les incon­tes­tables suc­cès du Maroc (retour à l’Union afri­caine, ouver­ture de consu­lats étran­gers au Saha­ra maro­cain) en rela­tion avec le dos­sier du Saha­ra maro­cain s’expliquent par plu­sieurs rai­sons. Il y a d’abord l’effondrement des régimes tota­li­taires com­mu­nistes qui prive le régime algé­rien, seul vrai res­pon­sable de ce conflit arti­fi­ciel, de ses anciens alliés mar­xistes car de plus en plus de peuples reven­diquent leur libé­ra­tion face aux Etats voyous qui ont sou­te­nu le séparatisme.

    Il est notable que ne reste que des régimes aus­si mépri­sables que la Corée du Nord, le Vene­zue­la, l’Iran et quelques autres pour sou­te­nir l’aventurisme algé­rien. Et même dans ces Etats, le peuple, qui ne pense qu’à sur­vivre et à trou­ver du pain, se dés­in­té­resse tota­le­ment des agi­ta­teurs séparatistes.

    Ensuite, il y a le fait que le Royaume – fort de l’unanimité sur la ques­tion natio­nale – a une vision claire et pré­cise qui tranche évi­dem­ment avec les pan­ta­lon­nades et les hypo­cri­sies de ses adversaires

    Enfin, et sur­tout, il y la déter­mi­na­tion de la poli­tique maro­caine ins­pi­rée par la monar­chie qui a un cap pré­cis. Ce cap est l’intérêt natio­nal dont le Roi est le meilleur garant.

    Les Etats-Unis recon­naissent la maro­ca­ni­té du Sahara

    Il est indé­niable que la recon­nais­sance par les Etats-Unis de la maro­ca­ni­té des ter­ri­toires saha­riens est un fait majeur car il s’agit de la recon­nais­sance sans ambi­guï­té des droits du Maroc par la plus grande puis­sance du monde. Désor­mais plus rien ne pour­ra être comme avant et la com­mu­nau­té inter­na­tio­nale a le choix entre nier l’évidence ou admettre la maro­ca­ni­té sur Saha­ra. Je sou­haite pour ma part, qu’elle fasse enfin montre de cou­rage sur ce dos­sier arti­fi­ciel qui n’est qu’un triste reli­quat de la guerre froide. En tant que citoyen fran­çais, j’émettrais cepen­dant le regret que la France n’ait pas été la pre­mière grande puis­sance à recon­naitre cette maro­ca­ni­té alors qu’elle a tou­jours été du côté du Maroc depuis 1975. Il y a des moments où il faut savoir sor­tir du méli­mé­lo de l’en même temps et faire des choix pré­cis. Mais cela demande du courage…

    Pour ce qui concerne les Etats-Unis, on ne voit pas com­ment l’administration Biden qui a suc­cé­dé à celle de Donald Trump pour­rait reve­nir sur la parole des Etats-Unis sans ridi­cu­li­ser ce pays. Le pré­sident Trump avait décla­ré que « la pro­po­si­tion sérieuse, cré­dible et réa­liste du Maroc sur le plan d’autonomie est la seule base pour une solu­tion juste et pérenne afin d’assurer la paix et la pros­pé­ri­té ! ». C’est l’évidence même et elle doit s’imposer à tous les Etats sérieux.

    Je ne pense pas que Biden se don­ne­ra le ridi­cule de chan­ger de poli­tique sur ce point, d’autant qu’il est atta­ché à ce que Rabat entre­tienne des liens avec l’Etat israé­lien, chose qui serait natu­rel­le­ment remise en ques­tion si les Etats-Unis modi­fiaient leur posi­tion sur la maro­ca­ni­té du Saha­ra. Tout le pro­blème est de ser­vir la cause de la paix et de la sta­bi­li­té régio­nale, aus­si bien au Saha­ra qu’en Pales­tine où le Roi Moham­med VI a rap­pe­lé que la paix passe par la créa­tion de deux Etats viables avec Jéru­sa­lem-est comme capi­tale de la Pales­tine, ce qui est pré­ci­sé­ment le plan arabe de paix sur la table depuis des lustres. Il faut espé­rer que le nou­veau gou­ver­ne­ment israé­lien s’investira davan­tage pour la paix entre les deux peuples et comme me disait Yas­ser Ara­fat jadis que les Israé­liens trou­ve­ront un de Gaulle pour faire la paix. En tout cas il est rai­son­nable de pen­ser que lare­con­nais­sance de la maro­ca­ni­té du Saha­ra par Washing­ton ne sera pas remise en cause par le nou­veau pré­sident Joe Biden.

    La déter­mi­na­tion du Royaume

     Dans plu­sieurs inci­dents récents de rela­tions étran­gères, notam­ment l’affaire “Ben­bat­touche” (Bra­him Gha­li) avec l’Espagne, la diplo­ma­tie maro­caine semble avoir chan­gé de peau et devient de plus en plus agis­sante et intran­si­geante sur la ques­tion du Saha­ra. Cela marque la déter­mi­na­tion du Royaume

    De récents évé­ne­ments – avec le régime de Fran­çois Hol­lande, avec l’Allemagne et main­te­nant avec l’Espagne – ont démon­tré que le Maroc ne se laisse pas insul­ter et mépri­ser. C’est un prin­cipe de droit inter­na­tio­nale, qui découle des trai­tés de West­pha­lie, selon lequel la sou­ve­rai­ne­té des Etats et leur digni­té doivent être pré­ser­vées. Lorsque cer­tains diri­geants, comme Pedro San­chez, se croient reve­nus au temps du pro­tec­to­rat, il convient de leur rap­pe­ler avec force les droits impres­crip­tibles des nations. C’est ce qu’a fait le Royaume du Maroc dont la posi­tion n’a pas varié depuis 1975 car il s’agit d’une cause natio­nale de la même nature que celle de l’Alsace ‑Lor­raine qui fut occu­pée par l’Allemagne. Il est sûr que tout ce qui peut rap­pe­ler le droit sacré des Etats est utile.

    Je tiens à pré­ci­ser que le dif­fé­rend n’est pas entre le Maroc et l’Espagne, mais avec le seul régime socia­lo-gau­chiste de Pedro Sachez qui ne gou­verne qu’avec l’appui des ultra­gau­chistes de Pode­mos et des sépa­ra­tistes cata­lans. San­chez a choi­si de pri­vi­lé­gier l’idéologie socia­lo-gau­chiste sur la rai­son ; il paie­ra le prix de s’être ali­gné sur l’Etat voyou et sans aucune cré­di­bi­li­té qui tire les ficelles du pan­tin Poli­sa­rio. Il faut refu­ser toute euro­péi­sa­tion du dif­fé­rend. Le régime de San­chez est mal­hon­nête de cher­cher à impli­quer l’Union euro­péenne dans un conten­tieux qui n’est que bila­té­ral et qui concerne le ter­ri­toire maro­cain du Saha­ra. Bien enten­du cer­tains groupes par­le­men­taires gau­chistes ou des membres de l’eurocratie bruxel­loise sont tom­bés dans le piège comme le Vice-Pré­sident de la Com­mis­sion euro­péenne qui a avan­cé que « per­sonne ne peut inti­mi­der ou faire chan­ter l’Union euro­péenne ». Or, ce n’est pas le pro­blème. Le pro­blème est celui de l’ambiguïté de la posi­tion de San­chez à l’égard de la cause marocaine.

    De fait, le régime espa­gnol porte toute la res­pon­sa­bi­li­té de la crise. Le gou­ver­ne­ment socia­liste espa­gnol tente de faire croire qu’il s’agit d’une ques­tion migra­toire, mais il s’agit bien de la com­pli­ci­té entre ce pou­voir et le régime néo-com­mu­niste algé­rien car le Poli­sa­rio n’est que le pan­tin d’Alger. De fait le régime espa­gnol s’enfonce dans le déni. Il s’est lais­sé pié­ger par l’Algérie et ne veut pas le recon­naitre. Pour qui concerne l’Union euro­péenne, il est temps de sor­tir de son ambi­guï­té et de prendre réso­lu­ment posi­tion. Les Etats, dont le gou­ver­ne­ment fran­çais en pre­mier lieu, doivent être plus cou­ra­geux en réaf­fir­mant net­te­ment les droits du Maroc sur son Saha­ra, comme l’on fait de nom­breux Etats dont les Etats-Unis qui ont ouvert un consu­lat à Dakhla.

    La défense de la zone de Guergarate

    Bien sûr, le Maroc doit faire face à l’acharnement de ses enne­mis. On sait que le régime algé­rien ‑aux abois- actionne son pan­tin du Poli­sa­rio pour pro­vo­quer des inci­dents, notam­ment dans la zone de Guer­ga­rate. Ces pro­vo­ca­tions sont régu­liè­re­ment dénon­cées par l’ONU car elles sont contraires au droit inter­na­tio­nal. Afin de pro­té­ger son ter­ri­toire, le Maroc a mis en place un mur en retrait de la fron­tière et il a volon­tai­re­ment éta­bli une zone tam­pon qui a reçu l’assentiment de l’Organisation des Nations Unies. Comme le sou­ligne le pré­sident du conseil scien­ti­fique de l’OEG, le juriste inter­na­tio­nal Jean-Yves de Cara, « le main­tien de la sécu­ri­té ou, sim­ple­ment, de la tran­quilli­té publique dans la zone peut jus­ti­fier une action limi­tée pour réta­blir l’ordre ». L’intervention des FAR a eu pour objet de main­te­nir « le carac­tère neutre et paci­fique de la zone pla­cée sous le contrôle de la Minur­so et garan­tir la cir­cu­la­tion sur un axe de com­mu­ni­ca­tion international ».

    Le bien-fon­dé juri­dique de la défense de la zone tam­pon de Guer­ga­rate au Saha­ra maro­cain est donc indé­niable et il faut féli­ci­ter les FAR d’avoir agi avec effi­ca­ci­té et dis­cer­ne­ment. Elles ont, une fois de plus, démon­ter leur par­fait professionnalisme.

    L’autre ingré­dient du suc­cès maro­cain dans cette affaire est la volon­té du Roi de pré­ser­ver à la fois les inté­rêts vitaux du Maroc ; d’assurer la sécu­ri­té d’une route inter­na­tio­nale et de pré­ser­ver autant que faire se peut la paix et la sécu­ri­té régio­nale. C’est véri­ta­ble­ment une chance pour le Maroc, et pour toute la com­mu­nau­té inter­na­tio­nale, d’avoir à Rabat un pou­voir res­pon­sable et res­pec­tueux du droit. Cette luci­di­té du pou­voir royal me fait pen­ser à ce que me disait Feu le Roi Has­san II : « Quand il y a un enne­mi dérai­son­nable, il faut être sage pour deux ».

     

    *Dr Charles Saint-Prot Direc­teur géné­ral de l’Observatoire d’études géo­po­li­tiques Il a notam­ment publié Moham­med VI, ou la monar­chie vision­naire aux édi­tions du Cerf à Paris

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • GRANDS TEXTES (49) : Tocqueville et son intuition/prémonition du ”despotisme mou” qui régit le Système qui le fait régne

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    L'oeuvre majeure d'Alexis de Tocqueville (ci dessus), De la démocratie en Amérique, se divise en deux tomes bien différents, publiés en 1835 et en 1840 :

    le premier étant une analyse descriptive de la démocratie aux États-Unis (la démocratie comme structure politique);

    le second étant une réflexion sur les formes particulières de la démocratie américaine.

    C'est ce second tome qui est peut-être le plus intéressant, car la réflexion de l'auteur s'élargit à des considérations générales sur la démocratie, notamment le risque de tyrannie de la majorité et l'influence que la démocratie exerce sur la société civile, sur les mœurs, les idées, la vie intellectuelle...

    Tocqueville spécula sur le futur de la démocratie, aux États-Unis mais aussi ailleurs, en général, et il eut l'intuition, la prémonition, qu'elle avait une tendance à dégénérer en ce qu'il décrivit comme "le despotisme mou".

    Tocqueville a ainsi annoncé, et prédit, l'avènement d'un autoritarisme "plus étendu et plus doux", qui "dégraderait les hommes sans les tourmenter" et pour lequel "les anciens mots de despotisme et de tyrannie ne suffisent pas".

    Démocratie comme despotisme : écrit en 1840, ce texte est d'une clarté et d'une lucidité extraordinaires. Il présente ce qui s'est passé et ce qui se passe de plus en plus sous la domination de la démocratie totalitaire : manque d'indépendance, manque d'esprit créatif, manque de vitalité. Les vices des gouvernants et l'imbécillité des gouvernés dominent.

    C'est un portrait impitoyable de la réalité contemporaine, composé il y a plus de 150 ans...

    En complément de la lecture de ce "Grand texte", le lecteur pourra utilement se référer à notre très courte Page :

    Raffaele Simone : "Pourquoi l'Europe s'enracine à droite"

     

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    (NDLR) Voici deux versions du même texte : la première est plus courte, c'est celle qui me servait lors des Cercles d'étude et de formation que je proposais, "Au Louis XVI" ou ailleurs, et je lisais la totalité du texte aux participants, en plusieurs fois : j'en avais donc retiré deux ou trois passages, car on ne peut tout dire ni tout lire lors d'un même Cercle; la seconde version, par contre, est l'intégrale, telle qu'elle se trouve dans De la démocratie en Amérique, Édition 1848, Tome 4, Quatrième partie, Chapitre 6...

    François Davin, Blogmestre

     

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    Première version (courte)

     

    "...Je pense que l’espèce d’oppression, dont les peuples démocratiques sont me­na­cés ne ressemblera à rien de ce qui l’a précédée dans le monde... Je cherche en vain moi-même une expression qui reproduise exactement l’idée que je m’en forme et la renferme; les anciens mots de despotisme et de tyrannie ne conviennent point. La chose est nou­velle, il faut donc tâcher de la définir, puisque je ne peux la nommer...

    ...Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde : je vois une foule innombrable d’hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs dont ils emplissent leur âme. Chacun d’eux, retiré à l’écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres...

    ...Au-dessus de ceux-là s’élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d’assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l’âge viril ; mais il ne cherche, au contraire, qu’à les fixer irrévocablement dans l’enfance ; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu’ils ne songent qu’à se réjouir...

    C’est ainsi que tous les jours il rend moins utile et plus rare l’emploi du libre arbitre... L’égalité a préparé les hommes à toutes ces choses ; elle les a disposés à les souffrir et souvent même à les regarder comme un bienfait.

    Après avoir pris ainsi tour à tour dans ses puissantes mains chaque individu et l’avoir pétri à sa guise, le souverain étend ses bras sur la société tout entière ; il en couvre la surface d’un réseau de petites règles compliquées, minutieuses et uniformes, à travers lesquelles les esprits les plus originaux et les âmes les plus vigoureuses ne sauraient se faire jour pour dépasser la foule ; il ne brise pas les volontés mais il les amollit, les plie et les dirige ; il force rarement d’agir, mais il s’oppose sans cesse à ce qu’on agisse ; il ne détruit point, il empêche de naître; il ne tyrannise point, il gêne, il comprime, il énerve, il éteint, il hébète...

    (Tocqueville, De la démocratie en Amérique, t. II, IVe partie, Chap. VI)

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    Deuxième version (plus longue) 

    Lorsque je songe aux petites passions des hommes de nos jours, à la mollesse de leurs moeurs, à l'étendue de leurs lumières, à la pureté de leur religion, à la douceur de leur morale, à leurs habitudes laborieuses et rangées, à la retenue qu'ils conservent presque tous dans le vice comme dans la vertu, je ne crains pas qu'ils rencontrent dans leurs chefs des tyrans, mais plutôt des tuteurs. Je pense donc que l'espèce d'oppression dont les peuples démocratiques sont menacés ne ressemblera à rien de ce qui l'a précédée dans le monde; nos contemporains ne sauraient en trouver l'image dans leurs souvenirs. Je cherche en vain moi-même une expression qui reproduise exactement l'idée que je m'en forme et la renferme; les anciens mots de despotisme et de tyrannie ne conviennent point. La chose est nouvelle, il faut donc tacher de la définir, puisque je ne peux la nommer.

    Je veux imaginer sous quels traits nouveaux le despotisme pourrait se produire dans le monde: je vois une foule innombrable d'hommes semblables et égaux qui tournent sans repos sur eux-mêmes pour se procurer de petits et vulgaires plaisirs, dont ils emplissent leur âme. Chacun d'eux, retiré à l'écart, est comme étranger à la destinée de tous les autres: ses enfants et ses amis particuliers forment pour lui toute l'espèce humaine; quant au demeurant de ses concitoyens, il est à côté d'eux, mais il ne les voit pas; il les touche et ne les sent point; il n'existe qu'en lui-même et pour lui seul, et s'il lui reste encore une famille, on peut dire du moins qu'il n'a plus de patrie.

    Au-dessus de ceux-la s'élève un pouvoir immense et tutélaire, qui se charge seul d'assurer leur jouissance et de veiller sur leur sort. Il est absolu, détaillé, régulier, prévoyant et doux. Il ressemblerait à la puissance paternelle si, comme elle, il avait pour objet de préparer les hommes à l'âge viril; mais il ne cherche, au contraire, qu'à les fixer irrévocablement dans l'enfance; il aime que les citoyens se réjouissent, pourvu qu'ils ne songent qu'à se réjouir. Il travaille volontiers à leur bonheur; mais il veut en être l'unique agent et le seul arbitre; il pourvoit à leur sécurité, prévoit et assure leurs besoins, facilite leurs plaisirs, conduit leurs principales affaires, dirige leur industrie, règle leurs successions, divise leurs héritages; que ne peut-il leur ôter entièrement le trouble de penser et la peine de vivre?

    C'est ainsi que tous les jours il rend moins utile et plus rare l'emploi du libre arbitre; qu'il renferme l'action de la volonté dans un plus petit espace, et dérobe peu a peu chaque citoyen jusqu'à l'usage de lui-même. L'égalité a préparé les hommes à toutes ces choses: elle les a disposés à les souffrir et souvent même à les regarder comme un bienfait.

    Après avoir pris ainsi tour à tour dans ses puissantes mains chaque individu, et l'avoir pétri à sa guise, le souverain étend ses bras sur la société tout entière; il en couvre la surface d'un réseau de petites règles compliquées, minutieuses et uniformes, à travers lesquelles les esprits les plus originaux et les âmes les plus vigoureuses ne sauraient se faire jour pour dépasser la foule; il ne brise pas les volontés, mais il les amollit, les plie et les dirige; il force rarement d'agir, mais il s'oppose sans cesse à ce qu'on agisse; il ne détruit point, il empêche de naître; il ne tyrannise point, il gêne, il comprime, il énerve, il éteint, il hébète, et il réduit enfin chaque nation a n'être plus qu'un troupeau d'animaux timides et industrieux, dont le gouvernement est le berger.

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    J'ai toujours cru que cette sorte de servitude, réglée, douce et paisible, dont je viens de faire le tableau, pourrait se combiner mieux qu'on ne l'imagine avec quelques unes des formes extérieures de la liberté, et qu'il ne lui serait pas impossible de s'établir a l'ombre même de la souveraineté du peuple.

    Nos contemporains sont incessamment travaillés par deux passions ennemies: ils sentent le besoin d'être conduits et l'envie de rester libres. Ne pouvant détruire ni l'un ni l'autre de ces instincts contraires, ils s'efforcent de les satisfaire à la fois tous les deux. Ils imaginent un pouvoir unique, tutélaire, tout-puissant, mais élu par les citoyens. Ils combinent la centralisation et la souveraineté du peuple. Cela leur donne quelque relâche. Ils se consolent d'être en tutelle, en songeant qu'ils ont eux mêmes choisi leurs tuteurs. Chaque individu souffre qu'on l'attache, parce qu'il voit que ce n'est pas un homme ni une classe, mais le peuple lui-même, qui tient le bout de la chaîne.
    Dans ce système, les citoyens sortent un moment de la dépendance pour indiquer leur maître, et y rentrent.

    Il y a, de nos jours, beaucoup de gens qui s'accommodent très aisément de cette espèce de compromis entre le despotisme administratif et la souveraineté du peuple, et qui pensent avoir assez garanti la liberté des individus, quand c'est au pouvoir national qu'ils la livrent. Cela ne me suffit point. La nature du maître m'importe bien moins que l'obéissance.

    Je ne nierai pas cependant qu'une constitution semblable ne soit infiniment préférable à celle qui, après avoir concentre tous les pouvoirs, les déposerait dans les mains d'un homme ou d'un corps irresponsable. De toutes les différentes formes que le despotisme démocratique pourrait prendre, celle-ci serait assurément la pire.

    Lorsque le souverain est électif ou surveillé de près par une législature réellement élective et indépendante, l'oppression qu'il fait subir aux individus est quelquefois plus grande; mais elle est toujours moins dégradante parce que chaque citoyen, alors qu'on le gêne et qu'on le réduit à l'impuissance, peut encore se figurer qu'en obéissant il ne se soumet qu'à lui-même, et que c'est à l'une de ses volontés qu'il sacrifie toutes les autres.

    Je comprends également que, quand le souverain représente la nation et dépend d'elle, les forces et les droits qu'on enlève à chaque citoyen ne servent pas seulement au chef de l'Etat, mais profitent à l'Etat lui même, et que les particuliers retirent quelque fruit du sacrifice qu'ils ont fait au public de leur indépendance.

    Créer une représentation nationale dans un pays très centralisé, c'est donc diminuer le mal que l'extrême centralisation peut produire, mais ce n'est pas le détruire.

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    Je vois bien que, de cette manière, on conserve l'intervention individuelle dans les plus importantes affaires; mais on ne la supprime pas moins dans les petites et les particulières. L'on oublie que c'est surtout dans le détail qu'il est dangereux d'asservir les hommes. Je serais, pour ma part, porté à croire la liberté moins nécessaire dans les grandes choses que dans les moindres, si je pensais qu'on put jamais être assuré de l'une sans posséder l'autre.

    La sujétion dans les petites affaires se manifeste tous les jours et se fait sentir indistinctement à tous les citoyens. Elle ne les désespère point; mais elle les contrarie sans cesse et elle les porte à renoncer à l'usage de leur volonté. Elle éteint peu à peu leur esprit et énerve leur âme, tandis que l'obéissance, qui n'est due que dans un petit nombre de circonstances très graves, mais très rares, ne montre la servitude que de loin en loin et ne la fait peser que sur certains hommes. En vain chargerez-vous ces mêmes citoyens, que vous avez rendus si dépendants du pouvoir central, de choisir de temps à autre les représentants de ce pouvoir; cet usage si important, mais si court et si rare, de leur libre arbitre, n'empêchera pas qu'ils ne perdent peu à peu la faculté de penser, de sentir et d'agir par eux-mêmes, et qu'ils ne tombent ainsi graduellement au-dessous du niveau de l'humanité.

     

    J'ajoute qu'ils deviendront bientôt incapables d'exercer le grand et unique privilège qui leur reste. Les peuples démocratiques qui ont introduit la liberté dans la sphère politique, en même temps qu'ils accroissaient le despotisme dans la sphère administrative, ont été conduits à des singularités bien étranges. Faut-il mener les petites affaires où le simple bon sens peut suffire, ils estiment que les citoyens en sont incapables; s'agit-il du gouvernement de tout l'Etat, ils confient à ces citoyens d'immenses prérogatives; ils en font alternativement les jouets du souverain et ses maîtres, plus que des rois et moins que des hommes. Après avoir épuisé tous les différents systèmes d'élection, sans en trouver un qui leur convienne, ils s'étonnent et cherchent encore; comme si le mal qu'ils remarquent ne tenait pas a la constitution du pays bien plus qu'a celle du corps électoral.

    Il est, en effet, difficile de concevoir comment des hommes qui ont entièrement renoncé à l'habitude de se diriger eux-mêmes pourraient réussir à bien choisir ceux qui doivent les conduire; et l'on ne fera point croire qu'un gouvernement libéral, énergique et sage, puisse jamais sortir des suffrages d'un peuple de serviteurs.
    Une constitution qui serait républicaine par la tête, et ultra-monarchique dans toutes les autres parties, m'a toujours semblé un monstre éphémère. Les vices des gouvernants et l'imbécillité des gouvernés ne tarderaient pas à en amener la ruine; et le peuple, fatigué de ses représentants et de lui-même, créerait des institutions plus libres, ou retournerait bientôt s'étendre aux pieds d'un seul maître.

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    Retrouvez l'intégralité des textes constituant cette collection dans notre Catégorie

    "GRANDS TEXTES"...

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  • Le coup de tonnerre de Benoît XVI

     

    (Conférence de Benoît XVI au collège des Bernardins)

     

     

    Les évènements qui ponctuent la vie de l’Eglise, telle, hier, la démission de Benoît XVI, ont toujours un aspect politique. Particulièrement pour la France dont la population est à plus de 50% catholique ; pour le monde entier qui compte un milliard deux cents millions de catholiques ; pour tout l’univers chrétien, orthodoxe, protestant et anglican. L’on a vu, lors des obsèques de Jean-Paul II, se presser presque tous les chefs d’Etat de la planète ; et les représentants de toutes les grandes religions. Le respect universel envers le successeur de Pierre, envers le Pape, s’étend bien au delà des nations chrétiennes. Force est de constater, aujourd’hui, le retentissement mondial du retrait de Benoît XVI, pourtant en apparence plus effacé que son prédécesseur. Les mêmes forces, les mêmes médias qui ont, au long de son pontificat, mené contre lui d'immenses campagnes, distillent plutôt, en ce moment, des concerts de louanges.  

     

    Le pontificat de Benoît XVI aura été marqué par quelques orientations de fond qui intéressent, directement ou indirectement, le domaine politique :

     

    . En tout premier lieu, et essentiellement, recentrer l’Eglise sur la Foi ; sur sa foi en Jésus Christ, son Seigneur, dont le royaume n’est pas de ce monde. Ce christocentrisme a tendu à épargner à l’Eglise, au moins en principe, les engagements contestables, pré ou postconciliaires, de nombre de ses clercs et de ses fidèles, dans les luttes politiques et sociales, les idéologies du monde moderne, jusqu’aux plus révolutionnaires. Personne ne devrait s’en plaindre, sur le plan politique.

     

    . En second lieu, maintenir les fondamentaux de la morale traditionnelle, mais, plus encore, restaurer la réflexion théologique, la liturgie, la cohésion interne de l’Eglise Catholique ; œuvrer à son unité, après la rupture des traditionalistes ; en même temps – objectif d’une toute autre ampleur - tendre à davantage d’unité avec le monde orthodoxe et avec les Anglicans. Ces entreprises ne sont pas étrangères au destin de l’Europe.

     

    . Rappeler tout particulièrement à l’Europe ses racines chrétiennes. Ce fut un des leitmotivs du pontificat de Jean-Paul II mais aussi de Benoît XVI. Sans-doute, d’autres apports irriguent-ils, indéniablement, la communauté des nations d’Europe. Mais leurs racines chrétiennes sont réellement fondatrices : de leur spiritualité, de leur culture, de leurs arts, de leurs savoirs communs. Tels étaient, d’ailleurs, les véritables éléments constitutifs de l'unité des Européens. En les niant, en leur préférant une Union uniquement basée sur un projet économique conduit par une technocratie sans âme, sans-doute l’Europe s’est-elle privée de ses ressorts profonds qui auraient pu, tout au moins, l’aider à surmonter ses différences et ses égoïsmes. 

     

    D’autres aspects importants du pontificat qui s’achève du fait de son titulaire pourraient être soulignés. Rappelons seulement que – au risque de soulever la tempête que l’on sait – Benoît XVI fut la première autorité morale à mettre le monde musulman en face du problème qui est le sien : celui de la violence qui le caractérise pour des raisons de fond et à sa défiance envers la raison dans son rapport avec la foi religieuse.

     

    Sur au moins deux points importants, nous avons marqué, ici, notre désaccord avec les prises de position répétées de l’Eglise catholique et de Benoît XVI lui-même : en matière d’immigration et à propos de la mondialisation. Etait-il, par exemple, acceptable, judicieux, qu’utilisant largement les médias, qui pourtant ne l’ont pas épargné, Benoît XVI tance publiquement les dirigeants français pour leur politique à l’égard des Roms ? En matière d’immigration, l’Eglise développe un discours, pour ne pas dire une propagande, contraire aux intérêts de la France. Autre point : faut-il voir – même avec des réserves et bien des rectificatifs – dans ce que nous appelons « mondialisation », une évolution inéluctable et, de toute façon, positive ? Cette opinion nous paraît relever d’une certaine naïveté politique.  

     

    Le mieux que nous puissions faire, nous semble-t-il, au moment où Benoît XVI s’éloigne, est de proposer à nos lecteurs – qu’ils soient férus de culture, de spiritualité ou de politique - d’entendre ou réentendre, lire ou relire, la magistrale conférence des Bernardins sur la formation de la civilisation européenne, prononcée en septembre 2008 devant 700 personnalités culturelles, politiques et religieuses. (Vidéo + texte).

     

    ___________________________________ 

     

    Texe de la conférence des Bernardins :   Cliquer sur "Lire la suite". Ci-dessous :

    Vendredi 12 septembre 2008

    Rencontre avec le monde de la culture

    Discours du pape Benoît XVI au collège des Bernardins

    Monsieur le Cardinal,
    Madame le Ministre de la Culture,
    Monsieur le Maire,
    Monsieur le Chancelier de l'Institut,
    Chers amis,

    Merci, Monsieur le Cardinal, pour vos aimables paroles. Nous nous trouvons dans un lieu historique, lieu édifié par les fils de saint Bernard de Clairvaux et que votre prédécesseur, le regretté Cardinal Jean-Marie Lustiger, a voulu comme un centre de dialogue de la Sagesse chrétienne avec les courants culturels intellectuels et artistiques de votre société. Je salue particulièrement Madame le Ministre de la Culture qui représente le gouvernement, ainsi que Messieurs Giscard d'Estaing et Chirac. J'adresse également mes salutations aux ministres présents, aux représentants de l'UNESCO, à Monsieur le Maire de Paris et à toutes les autorités. Je ne veux pas oublier mes collègues de l'Institut de France qui savent ma considération et je désire remercier le Prince de Broglie de ses paroles cordiales. Nous nous reverrons demain matin. Je remercie les délégués de la communauté musulmane française d'avoir accepté de participer à cette rencontre ; je leur adresse mes vœux les meilleurs en ce temps du ramadan. Mes salutations chaleureuses vont maintenant tout naturellement vers l'ensemble du monde multiforme de la culture que vous représentez si dignement, chers invités.

    J'aimerais vous parler ce soir des origines de la théologie occidentale et des racines de la culture européenne. J'ai mentionné en ouverture que le lieu où nous nous trouvons était emblématique. Il est lié à la culture monastique. De jeunes moines ont ici vécu pour s'initier profondément à leur vocation et pour bien vivre leur mission. Ce lieu, évoque-t-il pour nous encore quelque chose ou n'y rencontrons-nous qu'un monde désormais révolu ? Pour pouvoir répondre, nous devons réfléchir un instant sur la nature même du monachisme occidental. De quoi s'agissait-il alors ? En considérant les fruits historiques du monachisme, nous pouvons dire qu'au cours de la grande fracture culturelle, provoquée par la migration des peuples et par la formation des nouveaux ordres étatiques, les monastères furent des espaces où survécurent les trésors de l'antique culture et où, en puisant à ces derniers, se forma petit à petit une culture nouvelle. Comment cela s'est-il passé ? Quelle était la motivation des personnes qui se réunissaient en ces lieux ? Quelles étaient leurs désirs ? Comment ont-elles vécu ? 

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    Quelle était la motivation des personnes qui se réunissaient en ces lieux ?...

    Avant toute chose, il faut reconnaître avec beaucoup de réalisme que leur volonté n'était pas de créer une culture nouvelle ni de conserver une culture du passé. Leur motivation était beaucoup plus simple. Leur objectif était de chercher Dieu, quaerere Deum. Au milieu de la confusion de ces temps où rien ne semblait résister, les moines désiraient la chose la plus importante : s'appliquer à trouver ce qui a de la valeur et demeure toujours, trouver la Vie elle-même. Ils étaient à la recherche de Dieu. Des choses secondaires, ils voulaient passer aux réalités essentielles, à ce qui, seul, est vraiment important et sûr. On dit que leur être était tendu vers l'« eschatologie ». Mais cela ne doit pas être compris au sens chronologique du terme - comme s'ils vivaient les yeux tournés vers la fin du monde ou vers leur propre mort - mais au sens existentiel : derrière le provisoire, ils cherchaient le définitif. Quaerere Deum : comme ils étaient chrétiens, il ne s'agissait pas d'une aventure dans un désert sans chemin, d'une recherche dans l'obscurité absolue. Dieu lui-même a placé des bornes milliaires, mieux, il a aplani la voie, et leur tâche consistait à la trouver et à la suivre. Cette voie était sa Parole qui, dans les livres des Saintes Écritures, était offerte aux hommes. La recherche de Dieu requiert donc, intrinsèquement, une culture de la parole, ou, comme le disait Dom Jean Leclercq : eschatologie et grammaire sont dans le monachisme occidental indissociables l'une de l'autre (cf. L'amour des lettres et le désir de Dieu, p.14). Le désir de Dieu comprend l'amour des lettres, l'amour de la parole, son exploration dans toutes ses dimensions. Puisque dans la parole biblique Dieu est en chemin vers nous et nous vers Lui, ils devaient apprendre à pénétrer le secret de la langue, à la comprendre dans sa structure et dans ses usages. Ainsi, en raison même de la recherche de Dieu, les sciences profanes, qui nous indiquent les chemins vers la langue, devenaient importantes. La bibliothèque faisait, à ce titre, partie intégrante du monastère tout comme l'école. Ces deux lieux ouvraient concrètement un chemin vers la parole. Saint Benoît appelle le monastère une dominici servitii schola, une école du service du Seigneur. L'école et la bibliothèque assuraient la formation de la raison et l'eruditio, sur la base de laquelle l'homme apprend à percevoir au milieu des paroles, la Parole.

     

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    L'école et la bibliothèque assuraient la formation de la raison et l'eruditio, sur la base de laquelle l'homme apprend à percevoir au milieu des paroles, la Parole. Image extraite du film ' RELIEF DE FRANCE LES MONASTERES '
    Les Chartreux à visage découverts, film de JC Guerguy,
    plus d'infos sur le site www.cine-art-loisir.com

    Pour avoir une vision d'ensemble de cette culture de la parole liée à la recherche de Dieu, nous devons faire un pas supplémentaire. La Parole qui ouvre le chemin de la recherche de Dieu et qui est elle-même ce chemin, est une Parole qui donne naissance à une communauté. Elle remue certes jusqu'au fond d'elle-même chaque personne en particulier (cf. Ac 2, 37). Grégoire le Grand décrit cela comme une douleur forte et inattendue qui secoue notre âme somnolente et nous réveille pour nous rendre attentifs à Dieu (cf. Leclercq, ibid., p. 35). Mais elle nous rend aussi attentifs les uns aux autres. La Parole ne conduit pas uniquement sur la voie d'une mystique individuelle, mais elle nous introduit dans la communauté de tous ceux qui cheminent dans la foi. C'est pourquoi il faut non seulement réfléchir sur la Parole, mais également la lire de façon juste. Tout comme à l'école rabbinique, chez les moines, la lecture accomplie par l'un d'eux est également un acte corporel. « Le plus souvent, quand legere et lectio sont employés sans spécification, ils désignent une activité qui, comme le chant et l'écriture, occupe tout le corps et tout l'esprit », dit à ce propos Dom Leclercq (ibid., p. 21).

    Il y a encore un autre pas à faire. La Parole de Dieu elle-même nous introduit dans un dialogue avec Lui. Le Dieu qui parle dans la Bible nous enseigne comment nous pouvons Lui parler. En particulier, dans le Livre des Psaumes, il nous donne les mots avec lesquelles nous pouvons nous adresser à Lui. Dans ce dialogue, nous Lui présentons notre vie, avec ses hauts et ses bas, et nous la transformons en un mouvement vers Lui. Les Psaumes contiennent en plusieurs endroits des instructions sur la façon dont ils doivent être chantés et accompagnés par des instruments musicaux. Pour prier sur la base de la Parole de Dieu, la seule labialisation ne suffit pas, la musique est nécessaire. Deux chants de la liturgie chrétienne dérivent de textes bibliques qui les placent sur les lèvres des Anges : le Gloria qui est chanté une première fois par les Anges à la naissance de Jésus, et le Sanctus qui, selon Isaïe 6, est l'acclamation des Séraphins qui se tiennent dans la proximité immédiate de Dieu. Sous ce jour, la Liturgie chrétienne est une invitation à chanter avec les anges et à donner à la parole sa plus haute fonction. À ce sujet, écoutons encore une fois Jean Leclercq : « Les moines devaient trouver des accents qui traduisent le consentement de l'homme racheté aux mystères qu'il célèbre : les quelques chapiteaux de Cluny qui nous aient été conservés montrent les symboles christologiques des divers tons du chant » (cf. ibid., p. 229).

    Détruite à la révolution, il ne reste quasiment rien de l'immense abbaye de Cluny, qui fut le plus grand édifice religieux du monde, avant la construction de Saint Pierre de Rome. Le septième chapiteau du choeur de Cluny illustre les quatre premiers tons :

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    Jeune homme jouant du luth
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    Femme jouant de la cymbale
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    Jeune homme jouant du psaltérion
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    Jeune homme jouant du Tintinabulum, sonnant le glas funéraire

                Pour saint Benoît, la règle déterminante de la prière et du chant des moines est la parole du Psaume : Coram angelis psallam Tibi, Domine - en présence des anges, je veux te chanter, Seigneur (cf. 138, 1). Se trouve ici exprimée la conscience de chanter, dans la prière communautaire, en présence de toute la cour céleste, et donc d'être soumis à la mesure suprême : prier et chanter pour s'unir à la musique des esprits sublimes qui étaient considérés comme les auteurs de l'harmonie du cosmos, de la musique des sphères. À partir de là, on peut comprendre la sévérité d'une méditation de saint Bernard de Clairvaux qui utilise une expression de la tradition platonicienne, transmise par saint Augustin, pour juger le mauvais chant des moines qui, à ses yeux, n'était en rien un incident secondaire. Il qualifie la cacophonie d'un chant mal exécuté comme une chute dans la regio dissimilitudinis, dans la 'région de la dissimilitude'. Saint Augustin avait tiré cette expression de la philosophie platonicienne pour caractériser l'état de son âme avant sa conversion (cf. Confessions, VII, 10.16) : l'homme qui est créé à l'image de Dieu tombe, en conséquence de son abandon de Dieu, dans la 'région de la dissimilitude', dans un éloignement de Dieu où il ne Le reflète plus et où il devient ainsi non seulement dissemblable à Dieu, mais aussi à sa véritable nature d'homme. Saint Bernard se montre ici évidemment sévère en recourant à cette expression, qui indique la chute de l'homme loin de lui-même, pour qualifier les chants mal exécutés par les moines, mais il montre à quel point il prend la chose au sérieux. Il indique ici que la culture du chant est une culture de l'être et que les moines, par leurs prières et leurs chants, doivent correspondre à la grandeur de la Parole qui leur est confiée, à son impératif de réelle beauté. De cette exigence capitale de parler avec Dieu et de Le chanter avec les mots qu'Il a Lui-même donnés, est née la grande musique occidentale. Ce n'était pas là l'œuvre d'une « créativité » personnelle où l'individu, prenant comme critère essentiel la représentation de son propre moi, s'érige un monument à lui-même. Il s'agissait plutôt de reconnaître attentivement avec les « oreilles du cœur » les lois constitutives de l'harmonie musicale de la création, les formes essentielles de la musique émise par le Créateur dans le monde et en l'homme, et d'inventer une musique digne de Dieu qui soit, en même temps, authentiquement digne de l'homme et qui proclame hautement cette dignité.

     

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    De cette exigence capitale de parler avec Dieu et de Le chanter avec les mots qu'Il a Lui-même donnés, est née la grande musique occidentale...

    Enfin, pour s'efforcer de saisir cette culture monastique occidentale de la parole, qui s'est développée à partir de la quête intérieure de Dieu, il faut au moins faire une brève allusion à la particularité du Livre ou des Livres par lesquels cette Parole est parvenue jusqu'aux moines. Vue sous un aspect purement historique ou littéraire, la Bible n'est pas un simple livre, mais un recueil de textes littéraires dont la rédaction s'étend sur plus d'un millénaire et dont les différents livres ne sont pas facilement repérables comme constituant un corpus unifié. Au contraire, des tensions visibles existent entre eux. C'est déjà le cas dans la Bible d'Israël, que nous, chrétiens, appelons l'Ancien Testament. Ça l'est plus encore quand nous, chrétiens, lions le Nouveau Testament et ses écrits à la Bible d'Israël en l'interprétant comme chemin vers le Christ. Avec raison, dans le Nouveau Testament, la Bible n'est pas de façon habituelle appelée « l'Écriture » mais « les Écritures » qui, cependant, seront ensuite considérées dans leur ensemble comme l'unique Parole de Dieu qui nous est adressée. Ce pluriel souligne déjà clairement que la Parole de Dieu n

  • Thalys : à quand le réveil européen contre l'islamisme ?

     

    Une humeur d'Alexandra Laignel-Lavastine, dans Figarovox 

    Il s'agit, en effet, d'une humeur, d'un coup de gueule, sur lequel on peut discuter. L'ensemble comme le détail nous paraissent très bien vus. On a aussi parfois l'impression de quelque démesure, mais il s'agit d'un coup de gueule. Après l'attaque terroriste contrée du Thalys, Alexandra Laignel-Lavastine estime que les autorités d'Europe ne prennent pas les mesures adéquates pour enrayer le phénomène djihadiste. Mais de quelles autorités européennes pourraient-elles bien venir ? il n'y a aucune chance que ce soit du côté des Institutions Européennes : elles sont immigrationnistes. Pourrait-il y avoir un réveil, une coordination, une conscience commune des peuples européens face à la menace djihadiste et se pourrait-il qu'alors des mesures adéquates soient enfin prises ? A notre sens, ce ne pourrait être que par les Etats, sous la pression de la menace, de son extension, de ses violences et, du coup, des opinions publiques. Ce qui n'interdirait ni aux Etats, ni aux opinions européennes de se coordonner. LFAR 

     

    Ayoub El Khazzani, le sinistre individu qui a bien failli provoquer un bain de sang dans le Thalys Amsterdam-Paris ce vendredi 21 août — n'eût été le courage de trois jeunes Américains, dont deux militaires chevronnés —, fêtera ses 26 ans le 3 septembre. Encore « un enfant perdu du djihad » victime du racisme, de l'exclusion et de l'islamophobie ?

    Probable. D'ici quelques jours, il est à parier que nous verrons fleurir quelques fines « analyses » de ce genre. Dans l'effrayant climat de déni bien-pensant qui continue d'entourer l'ampleur du danger islamiste en Europe — car c'est un fait, l'ennemi est désormais intérieur autant qu'extérieur —, rappelons en effet que la plupart de nos journaux se complaisaient, il y a encore un an, à reprendre en chœur cet euphémisme rassurant. Pieuse sidération. Un « enfant perdu », c'est mignon, cela suscite la bienveillance et la compassion. Et l'endormissement des consciences au passage, de quoi prolonger l'interminable sieste européenne. Du reste, un grand quotidien a choisi de traiter ce « fait divers » (?) en « société » et non dans ses pages internationales. Comme si nous n'avions pas affaire à un fléau désormais planétaire ; comme si Ayoub El Khazzani ne revenait pas de Syrie ; comme si quelque 10 000 jeunes musulmans d'Europe n'étaient pas désormais concernés par le djihadisme ; et comme si leurs mentors leur conseillaient à leur retour d'aller à la plage (encore que depuis la tuerie de Sousse…), au lieu de commettre des attentats contre un Occident honni et mécréant — aurait-on déjà oublié le décapité de l'Isère de la fin juin ?

    Et dans une semaine? On ne voit aucune raison pour que nos belles âmes n'accordent pas le statut de « victime » à ce terroriste-là aussi, muni d'une kalachnikov, de neuf chargeurs bien garnis, d'un pistolet automatique Luger, d'un chargeur neuf mm et d'un cutter, un fanatique prêt, autrement dit, à assassiner des centaines de passagers. Une « victime » ? Cela ne fera aucun doute puisque l'homme, un ressortissant marocain doté d'une carte de séjour lui permettant de se déplacer librement en Europe, appartient à la catégorie « damné-de-la-terre », humilié par une Europe intrinsèquement coupable et post-coloniale. Ne demandons plus à nos bigots « progressistes » et définitivement aveugles — ceux que certains intellectuels d'origine musulmane laïcs et démocrates n'hésitent plus à qualifier de « collabos face aux islamistes » —, d'entrouvrir un œil et de mettre leur montre à l'heure. Plus leur sens moral se perd, plus leur catéchisme binaire se révèle obsolète, plus ils s'y enferrent. Leur cas est désespéré, mais leur capacité de nuisance intacte. On l'a vu au lendemain des tueries de janvier 2015 à Paris : voilà déjà que quelques semaines plus tard, il ne s'agissait déjà plus de combattre l'islamisme radical, mais le « laïcisme radical » (Todd) ou encore, sur Médiapart, « le triomphe du Parti de l'ordre » (le plan Vigipirate…). Car, cela va de soi, les bourreaux étaient en vérité les victimes (des discriminations et de la haine des Noirs et des Arabes) et les victimes de Charlie ou de la supérette casher des bourreaux : les premiers avaient offusqué les musulmans avec leurs caricatures du Prophète et les Juifs faisant leurs courses un vendredi après-midi devaient être les suppôts d'un Etat « nazi », à savoir Israël…

    C'est dire si la maladie française et européenne est profonde. À se demander si elle n'est pas devenue incurable.

    En outre, est-on bien certain que les droits de l'homme auront été respectés dans ce que l'on appellera bientôt « l'affaire du Thalys » — la menace terroriste la plus grave à laquelle l'Europe fait face depuis le 11 septembre 2001, selon Europol —, comme on parle désormais de « l'affaire Merah » pour désigner (et banaliser) un massacre d'enfants juifs ? À la réflexion, se précipiter sur le terroriste afin de le neutraliser et même, pour ce faire, le rouer de coups et le mettre torse nu comme à Abou Graib, n'est-ce pas extrêmement vilain ? Circonstance aggravante : c'est pour l'essentiel à deux jeunes soldats américains hyper-entraînés, au sang-froid remarquable, que l'on doit d'avoir évité un carnage étant donné la persistante nullité des services de sécurité européens. A-t-on par ailleurs conscience de l'extraordinaire professionnalisme requis pour immobiliser un homme surarmé dans un wagon bondé ? Mais non. Les Américains, on les connaît. Et de surcroît, ces deux-là revenaient d'Afghanistan: des « impérialistes » donc, des « terroristes » selon le livre de Noam Chomsky qui s'étale dans toutes nos librairies et, bien entendu, d'abominables « racistes ». Les mêmes âmes vertueuses qui, au mois de mai, s'insurgeaient contre la loi sur le Renseignement enfin votée par les députés français — une loi naturellement « liberticide » —, se pencheront à n'en pas douter, confortablement installés dans leur fauteuil et leur lâcheté, sur cette grave question.

    Enfin, mais là inutile de parier tant la chose est courue d'avance, nous verrons ressurgir d'ici quelques jours l'inénarrable « loup solitaire » faute d'être capable d'appeler un chat un chat. Cette notion totalement absurde, nous lui vouons une affection toute particulière. Absurde, car si les nouveaux barbares peuvent passer à l'acte individuellement, ils y sont incités par leurs mentors tueurs et violeurs de masse de Syrie ou d'Irak, sans parler de la meute enragée qui se trouve de l'autre côté de leur écran. Qu'à cela ne tienne, le ministre de l'Intérieur Bernard Cazeneuve, qui semble particulièrement mal conseillé, nous l'avait ressorti lors de la tuerie perpétrée par Mehdi Nemmouche au Musée juif de Bruxelles en mai 2014 (quatre morts). Il faudra attendre le mois de novembre et la découverte tardive de Daech (L'Etat islamique) après la trêve estivale, pour que le premier flic de France se résigne enfin à parler « de terrorisme en libre accès sur Internet »… On aurait alors pu espérer que le « loup solitaire » allait définitivement rentrer dans sa tanière pour ne plus jamais pointer son museau. On avait tort : il a fait un retour triomphal sur les écrans de iTV comme de BMF TV à la fin juin 2015, après les crimes islamistes de l'Isère et de Tunisie.

    Il est vrai que notre ministre de l'Intérieur n'en rate pas une. Au lendemain de la tuerie antisémite de Bruxelles, il avait ainsi déclaré — sans rire —, que le salafiste français de 29 ans avait été « neutralisé dès son retour en France ». À moins que Marseille (où il fut arrêté à la descente d'un bus) ne se soit miraculeusement transplanté, pour l'occasion, sur la frontière franco-belge… Cette fois, le voilà qui nous explique, toute honte bue, que le tueur du Thalys, un ressortissant marocain, avait été signalé par les autorités espagnoles (qui l'avaient repéré pour « des discours durs légitimant le djihad dans des mosquées d'Algesiras ») aux services de renseignement français en février 2014. Que depuis, la DGSI avait émis une fiche « S » à son encontre « afin de pouvoir le repérer dans le cas de son éventuelle venue sur le territoire national ». Très drôle. Une source de l'antiterrorisme espagnol a en effet déclaré à l'AFP que l'islamiste avait déménagé dans l'Hexagone après mars 2014, et après avoir quitté l'Espagne (où il résidait depuis sept ans et où il était également connu pour trafic de drogues). Mais respect des « droits humains » oblige, on l'avait gardé parmi nous. À ce stade, Madrid prévient Paris, mais l'individu n'est pas localisé. Encore un exploit. Le 10 mai dernier, c'est cette fois au tour des services allemands d'alerter leurs homologues français sur le fait qu'El Khazzani, qui se promenait entre temps en Belgique, était sur le point de quitter Berlin pour s'envoler vers Istanbul. Il ne sera toujours pas arrêté. Si ce tableau reste encore flou, une source de l'antiterrorisme espagnol affirme c'est une fois en France que ce terroriste fiché « S » (pour Sûreté de l'Etat) est parti faire le djihad en Syrie avant de rentrer tout aussi tranquillement dans l'Hexagone. Sans être inquiété.

    Le ministre de l'Intérieur se sent-il vaguement concerné ? Aurait-il la conscience un peu lourde ? A-t-il songé à remettre sa démission au chef du gouvernement ? Après autant de bourdes, ce serait pourtant la moindre des choses.

    Comment comprendre une telle faillite de la part de nos services ? « Nous ne laisserons plus rien passer », proclamaient à l'envi nos responsables politiques après Charlie en même temps qu'ils annonçaient toute une série de mesures, dont une coopération renforcée entre services européens et une surveillance renforcée  des milieux fondamentalistes. Des mesures dont on se demandait par quelle aberration elles n'avaient pas été prises depuis belle lurette… Et à quoi bon un plan Vigipirate et des milliers de militaires français déployés sur le territoire national si c'est pour refuser de placer des portiques de sécurité et des agents bien formés à l'entrée des trains, des métros, des lieux publics, des salles de spectacles, des musées ? Car oui, nous en sommes là, il serait grand temps d'avoir le courage de le dire et de se le dire calmement à nous-mêmes. Et il faut n'avoir jamais vu des victimes déchiquetées par une bombe pour estimer que ce type de désagrément serait tout à fait intolérable aux Européens gâtés par le sort que nous sommes. De fait, notre ministre, décidément farceur, a choisi de mettre en place un numéro vert pour « signaler les situations anormales » sur notre réseau ferroviaire — on croit rêver.

    Mais ce n'est pas tout. Car à quoi bon des soldats patrouillant dans nos rues et nos gares quand on sait qu'ils ne disposent que d'un fusil d'assaut, leur Famas, dont l'usage est rigoureusement impossible sans risquer d'atteindre au passage des dizaines de civils, que ce soit dans les couloirs du métro, dans une gare ou sur la promenade des Anglais à Nice ? Ce dispositif est dissuasif, rien de plus. Y compris à son niveau le plus écarlate. Et l'irresponsabilité de nos dirigeants patente. Il est temps de mettre les pieds dans le plat, d'autant qu'il s'agit là d'un secret de Polichinelle et que les terroristes, eux, n'en ignorent rien. Sait-on par ailleurs que ces mêmes soldats républicains ne cessent de réclamer à leur hiérarchie des armes de poing pour pouvoir défendre comme il conviendrait leurs concitoyens en cas d'attaque et neutraliser les éventuels agresseurs ? En vain. Trop cher, paraît-il. La France n'aurait pas le budget. Seuls ceux qui se lient d'amitié avec l'armurier de leur régiment parviennent, plus ou moins en douce, à se procurer, avec la complicité de celui-ci, un pistolet de façon à répliquer, le cas échéant, de façon efficace et adaptée.

    Sait-on enfin que si un islamiste armé d'un cutter ou d'un couteau se précipite pour s'attaquer à l'un de nos jeunes militaires, garçon ou fille — cela est plusieurs fois arrivé —, son binôme est tenu de répliquer de manière « proportionnée» . Il est autrement dit censé courir vers son camarade pour s'en prendre à l'agresseur… à l'arme blanche ! Problème : il y a de fortes chances pour que son collègue soit déjà à terre, la gorge tranchée. Qu'attend au juste le ministère de la Défense pour réviser ce protocole scandaleusement daté et hors de saison ? Une mutinerie ? On se perd en conjectures. Et pour le reste, rendez-vous à la prochaine tuerie ?

    Se pourrait-il qu'après ce nouvel attentat du Thalys, déjoué de justesse à l'instar de dizaines d'autres en France depuis janvier 2015, les gouvernements européens envisagent enfin de se rendre au réel et de sortir de leur somnambulisme ? Pour l'heure, ils ne se lassent manifestement pas d'avoir un train de retard. Enfin si l'on ose dire désormais…   

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    Alexandra Laignel-Lavastine, philosophe et historienne, a publié en mai 2015 La Pensée égarée. Islamisme, populisme, antisémitisme: essai sur les penchants suicidaires de l'Europe (Grasset, 220 pages, 18 €).

  • La loi Avia est évidemment une atteinte gravissime à la liberté d’expression.

    Interview croisée donnée à Atlantico avec Anne-Sophie Chazaud et Régis de Castelnau à propos de la loi Avia et des conditions de son adoption.

    Sources : https://www.vududroit.com/

    https://www.atlantico.fr/

    Atlantico.fr : La loi Avia intervient dans un contexte où les débats d’opinion  semblent de plus en plus tendus, antagonistes, violents, avec notamment une génération rompue aux échanges vifs sur les réseaux sociaux. Pourquoi cependant cette loi n’est-elle pas adaptée au contexte actuel ?

    5.jpgAnne-Sophie Chazaud : S’il est vrai que les réseaux sociaux sont un lieu où s’échangent parfois des propos agressifs voire violents et s’il semble exister un relatif consensus pour dénoncer ces excès, la volonté de mettre cet espace de libre parole en coupe réglée et sous contrôle inquisitorial ne fait absolument pas l’unanimité.

    Les grandes plateformes internet peuvent effectivement servir de déversoir sans filtre aux propos les plus débridés. Chacun de nous en a fait l’expérience : il n’est qu’à lire parfois certains commentaires que peuvent laisser des internautes sous les articles publiés en ligne, sur les publications Youtube, ou encore les noms d’oiseaux qui peuvent s’échanger sur Twitter ou Facebook, avec parfois l’onction de l’anonymat et l’active agitation des trolls (où la Macronie n’est pas en reste), pour admettre qu’on peut à l’occasion avoir le sentiment de visiter des égouts peu ragoutants où s’épand l’absence de capacité à argumenter selon les règles du respect, de la courtoisie, de l’humanisme et du débat contradictoire.

    Pourtant, résumer les réseaux sociaux à cette vision caricaturale (dont, du reste, il est facile de se protéger soit en ne les lisant pas, soit en pratiquant des blocages, soit enfin en portant en justice les cas caractérisés de cyber-harcèlement) est une manière bien pratique pour le pouvoir et la pensée dominante de jeter le bébé de la liberté d’expression avec le bain de ses inévitables excès.

    Rappelons que les réseaux sociaux sont aussi ce lieu merveilleux de liberté, unique, grâce auquel la pensée non consensuelle peut circuler en dehors des vérités officielles et se confronter au dissensus. Ils sont une véritable agora contemporaine où s’exerce le débat public. Cette liberté a démontré son impérieuse utilité en matière démocratique par exemple lors de l’affaire Benalla, lors de la répression violente des mouvements de Gilets Jaunes, permettant de mettre en lumière sans conteste de nombreuses violences policières dont le peuple français a été l’objet ou encore lors des manifestations hostiles à la réforme des retraites. Sans les réseaux sociaux, la fausse information officielle et propagandiste de la fausse attaque de l’hôpital de la Pitié Salpêtrière, opportunément exploitée par le gouvernement, n’aurait pas pu être démontrée, étant entendu que de nombreux médias mainstream étaient prompts à relayer sans scrupules le discours officiel. Sans les réseaux sociaux, les manigances et l’impéritie des pouvoirs publics français concernant la gestion calamiteuse de la crise sanitaire du Covid-19 n’auraient pas pu être mises en lumière. Songeons notamment à la tragi-comédie des masques, de l’absence de tests, des manipulations d’opinion autour de la question des traitements. Sans les réseaux sociaux, les innombrables scandales de verbalisations zélées lors du confinement n’auraient pas pu éclater au grand jour, comme l’affaire honteuse de cette femme mise à l’amende pour avoir communiqué avec son mari, résident en Ehpad, au travers d’une vitre à l’aide de quelques mots griffonnés tendrement sur une ardoise, ou encore cet homme empêché par la gendarmerie de se rendre au chevet de son père mourant. Les exemples furent innombrables.

    Les réseaux sociaux sont à l’heure actuelle un véritable contre-pouvoir et c’est bien ce qui dérange. Prendre le prétexte des excès qui s’y déroulent est donc le moyen commode d’un pouvoir liberticide et autoritaire pour mettre le couvercle sur cette libre agora au moment même où la société française, au bord de l’implosion, en a le plus besoin. Mettre le couvercle sur une marmite n’a jamais fait ses preuves en matière de thermodynamique, non plus qu’au plan de l’intelligence politique. Il est arrivé que cela se termine à la Bastille…

    4.jpgRégis de Castelnau : Une première observation s’impose, la conflictualité est inhérente au politique et elle s’exprime et se résout dans l’espace public. Le propre d’un cadre normatif dans un système démocratique est justement de permettre le débat et l’affrontement des opinions, le juge de paix étant l’élection. De ce point de vue, il ne faut pas se tromper, les débats et les échanges de la période actuelle sont plutôt moins violents que par le passé. J’invite sur ce point à la lecture des débats parlementaires ou de la presse pendant la première guerre mondiale pourtant époque « d’union sacrée », c’est assez impressionnant. Le problème que pourrait poser l’exercice de la liberté d’expression aujourd’hui est celui de l’existence des réseaux numériques réalisant une véritable révolution en donnant une parole en temps réel au plus grand nombre ce qui est quand même qu’on le veuille ou non un progrès démocratique. Cette parole charrie comme toujours le pire et le meilleur, et il est quand même inquiétant que le pouvoir d’État réagisse comme il le fait avec cette succession de lois liberticides. Le texte « proposé » par Madame Avia n’étant qu’un avatar d’une entreprise d’encadrement mise en œuvre depuis l’arrivée d’Emmanuel Macron au pouvoir et visant à limiter drastiquement la liberté d’expression avec deux objectifs : contrôler l’information, et empêcher la parole dissidente. Il est quand même curieux d’être contraint de rappeler que la démocratie est fondée sur l’égalité de n’importe qui avec n’importe qui. Et que l’accès à l’expression et au débat du plus grand nombre ne devrait pas être considéré comme un danger. Lorsque la IIIe République fut suffisamment solide, et afin de garantir le respect de la déclaration de l’Homme et du citoyen fut adoptée une loi de protection de la liberté d’expression. Parmi ses principes figurait celui que cette liberté fondamentale pouvait être limitée si nécessaire par la loi, mais dès lors que les restrictions étaient strictement proportionnées à l’objectif d’intérêt général poursuivi et que le contrôle de ce nécessaire équilibre n’appartenait qu’au Juge. La loi sur la presse de 1881 fonctionne depuis presque 140 ans et jusqu’à présent on pouvait considérer que la liberté d’expression existait dans notre pays. Malheureusement, depuis le mandat de François Hollande et maintenant d’Emmanuel Macron, la France a dégringolé dans les classements internationaux de la liberté de la presse, « la patrie des droits de l’homme » se trouvant aujourd’hui à la 34e place sur 180 pays… l’inadaptation de la loi Avia au « contexte actuel » est d’abord due à son caractère liberticide.

     

    Laetitia Avia se retrouve elle-même accusée d’avoir tenu des propos discriminatoires à l’encontre de certains de ses anciens collaborateurs, propos qui pourraient parfaitement correspondre à l’appellation de « contenus haineux » que sa loi souhaite interdire. Comment une loi pourrait-elle appréhender le flou de ces notions ? Est-ce souhaitable ?

    Anne-Sophie Chazaud : Les propos reprochés à Laetitia Avia, comme le rapporte Mediapart, qu’elle aurait tenus envers nombre de ses ex-collaborateurs, empreints de connotations racistes, méprisantes, de l’esprit de discrimination, de sexisme, mais aussi les pratiques de travail peu respectueuses qu’elle aurait fait régner, démontrent à l’évidence l’éternelle tartufferie des moralistes. Car la loi Avia cherche à réfréner la liberté d’expression sous les motifs les plus vertueux et au prétexte des luttes sociétales minoritaristes et victimaires. Se retrouver mis en accusation, du côté des bourreaux, pris la main dans le pot de confiture, lorsqu’on s’époumone dans de curieuses diatribes à vouloir contrôler la saine morale et la parole d’autrui (songeons à sa grotesque harangue à la tribune de l’Assemblée contre les « trolls, les haters et les têtes d’œuf » (sic), est toujours assez savoureux.

    Selon le principe de l’arroseur arrosé, Laetitia Avia fait par ailleurs l’expérience de l’inanité des dispositifs liberticides visant à interdire les « contenus haineux ». Car, en l’occurrence, et au-delà de l’absence de savoir-vivre, d’éducation et de respect d’autrui, les propos qui lui sont reprochés correspondent à des expressions « vulgaires » certes mais qui appartiennent parfois au langage courant. Si l’on ne peut qu’en regretter la bêtise, vouloir à tout prix légiférer sur ce champ relève de l’ineptie intrusive. Invoquer l’aspect privé de ces commentaires peu amènes est du reste impossible puisque, dans sa grande passion liberticide, le pouvoir macronien s’est empressé en août 2017 de prendre un décret permettant la pénalisation de propos discriminatoires et d’injures tenus dans un cadre non public. L’extension du domaine de la pénalisation de l’expression se retourne donc contre son créateur, ce qui en la circonstance est plutôt amusant.

    La propension du macronisme à vouloir régenter la parole, y compris la parole « vulgaire » est assez caractéristique de ce côté « maîtresse d’école » typique de la pensée post-socialiste, puritaine, vertueuse et elle-même dénuée de scrupules. On se souvient de la mascarade de la ministre des sports Roxana Maracineanu tentant de faire interdire les chansons paillardes dans les stades de football au motif de leur prétendue homophobie (laquelle ministre moralisatrice était restée bien silencieuse lorsqu’il se serait agi de dénoncer le traitement réservé aux homosexuels en terre islamiste du Qatar lors des préparatifs de le Coupe du monde de football… Mais il semblerait que là où il y a de vrais enjeux et de vrais risques, il y ait subitement moins de passion inquisitoriale et moins de courage anti-haine)…

    Le fait que le Parti Socialiste qui avait d’abord soutenu le texte en première lecture, avec les zélateurs de l’extrême-centre –lequel fonctionne comme un trou noir antidémocratique en ce qu’il cherche à abolir la conflictualité propre au politique-, se soit cette fois assez lâchement abstenu, souligne la continuité naturelle existant entre le gauchisme culturel moribond, profondément liberticide et anti-libéral (au sens moral du terme) et le macronisme qui n’en est que le dernier avatar, l’ultime rejeton de l’ancien monde et qui est, rappelons-le, majoritairement issu de ses rangs.

    La réaction saine des autres partis d’opposition, de la France Insoumise au Rassemblement national en passant par Les Républicains, toutes tendances confondues, au secours de la liberté d’expression, est toutefois rassurante quant à l’avenir de cette loi qui sera portée devant le Conseil constitutionnel et qui ne manquera pas de rencontrer de nombreuses oppositions lorsqu’il s’agira de la faire appliquer.

    Lorsque l’on sort des propos de leur contexte, il est très difficile de comprendre leur nature et l’ambiguïté est de mise. Dans l’article de Mediapart, au sujet du comportement inopportun de Laetitia Avia avec ses collaborateurs, il n’y a pas assez d’éléments pour se faire une idée exacte des propos de la députée. Pourquoi l’ambiguïté de certains propos rend l’utilisation de la loi problématique ? 

    Régis de Castelnau : La séquence « arroseur arrosée » qui frappe Laetitia Avia au-delà de son côté savoureux, pose très exactement le problème de l’application du texte qu’elle a fait adopter. Des propos prononcés dans un cadre semble-t-il familier, sur l’ambiance duquel on ne dispose d’aucune information, sont présentés comme autant de « dérapages » homophobes et racistes. Il est impossible de savoir si ce qu’elle a dit ou écrit était du premier ou du second degré. Et les témoignages de son entourage sur son caractère et ces comportements ne peuvent pas nous renseigner, permettant seulement de savoir ce qui était déjà une évidence que ladite personne était un modèle de brutalité et d’arrogance. Quant à son discours à la tribune de l’Assemblée, avec sa petite litanie d’insultes elles-même haineuses démontrent à quel point cette soi-disant « lutte contre la haine » n’est qu’un prétexte. Alors ce ne sont pas l’ambiguïté de certains propos qui rend l’application de la loi problématique, c’est le fait que cette loi soit radicalement inconstitutionnelle.

    Le texte de 1881 posait un certain nombre de principes et en particulier l’intervention du juge impartial pour définir les limites légales de la liberté d’expression. Celle-ci est totale et ne peut faire l’objet d’un contrôle judiciaire qu’a posteriori. C’est la raison pour laquelle par exemple l’interdiction a priori des spectacles de l’humoriste Dieudonné n’est pas possible. Le fait qu’il ait déjà été condamné ne permet pas de l’empêcher de parler par anticipation. 140 ans de jurisprudence ont permis utilement au juge d’adapter l’application du texte aux évolutions des modes de communication. La révolution numérique a été parfaitement intégrée et l’ordre juridique n’avait nul besoin d’être bouleversé. 

    Le texte adopté hier comporte un certain nombre d’horreurs et la première d’entre elles est celle relative au fait que c’est l’autorité administrative qui désormais décide de ce que l’on peut dire ou ne pas dire sur les réseaux. La police peut sommer n’importe quel site, quelle que soit sa taille, de supprimer dans les 24 heures des textes qu’elle juge contraire à la loi. La défaillance dans la suppression peut être sanctionnée, non pas par un juge mais par le CSA qui est une « Haute autorité administrative indépendante », c’est-à-dire une officine complètement contrôlée par le pouvoir exécutif. Le montant des amendes peut être vertigineux et dépasser le million d’euros ! Il est clair que les grandes plates-formes comme Facebook et Twitter, non seulement vont poursuivre leur censure a priori qui existe déjà, mais par précaution déférer à toutes les demandes de suppression émanant du pouvoir d’État. Le système d’intimidation ainsi adopté n’est pas destiné à « lutter contre la haine » mais bien à réprimer la liberté d’expression sur les réseaux. Et ce d’autant, que le pouvoir actuel nous a fait une très jolie démonstration à propos de l’expression de la haine dans la fameuse affaire « Mila ». On se rappelle cette jeune fille de 16 ans victime d’une agression raciste sexiste sur les réseaux et répondant vivement en critiquant vertement une religion, ce qui est une liberté fondamentale. Pour faire l’objet ensuite d’un incroyable déferlement d’insultes et de menaces de mort qui se sont comptés par dizaines de milliers. Le premier réflexe du parquet mandaté par Madame Belloubet fut de lancer une enquête préliminaire contre la jeune fille ! Piteuse reculade devant le tollé, mais depuis il ne s’est absolument rien passé sur le plan judiciaire. Les dizaines de milliers d’infractions n’ont eu aucune réponse. Pas une mise en cause, pas une garde à vue, pas de mise en examen et bien sûr pas de condamnation.

    Et ce n’est pas l’annonce de la création d’un parquet spécialisé ainsi que d’une juridiction également spécialisée qui vont changer quoi que ce soit en réintroduisant le juge dans le processus. La précédente création du Parquet National Financier a été une belle démonstration de l’instrumentalisation de la justice à des fins politiques dont l’actuel pouvoir est un pratiquant assidu.

    L’accusation de haine contenue dans cette loi peut-elle servir à éliminer, sous un prétexte facile, les adversaires ? En quoi ce dispositif de censure partagé entre les pouvoirs publics et les grandes plateformes d’internet est-il dangereux ?

    Anne-Sophe Chazaud : L’argument de la « haine », utilisé ad nauseam par les moralistes contemporains, vise à psychiatriser la parole non consensuelle, à la disqualifier et, in fine, à la criminaliser. Il correspond à cette obsession victimaire décrite avec drôlerie par Philippe Muray comme étant une « cage aux phobes » propre à la post-modernité gémissante, prompte à dénicher de l’offense à tous les coins de rue et sous tous les travers de langage.

    Cet outil à la fois rhétorique et juridique, visant à étouffer la conflictualité, la dialectique, le contradictoire, tout en décrétant une censure a priori, exempte de toute décision judiciaire, laquelle était de toutes façons déjà préjudiciable à la liberté d’expression, ne fait que souligner un peu plus l’obsession liberticide de cet exécutif.

    Une ribambelle de dispositifs se sont succédé, dans un pays déjà sujet à l’inflation législative, visant à museler l’expression ; la loi présentée comme anti fake-news, permettant l’intervention du juge des référés en matière politique représente une véritable abomination antidémocratique. Elle n’a pourtant pas trouvé beaucoup d’opposants sur les bancs de l’Hémicycle. L’esprit propagandiste qui dirigeait l’esprit de cette loi a pourtant été mis en lumière lors des récentes manipulations d’opinion et d’intrusion dans la liberté d’information auxquelles s’est prêté l’exécutif avec sa tentative de déploiement d’un site de