La réponse, évidemment est Non.
Mais le mini-psychodrame que l'on a vêcu sur les ondes, pendant presque une semaine, mérite que l'on s'y arrête quelques instants.....
On a entendu, en effet, un grand nombre de journalistes, plus quelques personnes choisies pour l'occasion, s'insurger avec une belle véhémence contre un fait malgré tout, et somme toute, virtuel, puisqu'il n'avait pas eu lieu, puisqu'il n'était pas sûr du tout qu'il ait lieu, et puisque, finalement -et c'est tant mieux... - il n'aura pas lieu.
Le problème, et, au sens fort du mot, le scandale, vient de tous ces gens qui, pendant plusieurs jours ont mobilisé toute leur virulence pour dénoncer l'imaginaire. Ils n'avaient pas tort, en soi, de condamner l'acte insensé projeté par un pasteur lui-même probablement à la limite du raisonnable. Mais le drame vient de ce que ces pseudo belles consciences, si promptes à hurler au loup quand il n'est pas là ne se mobilisent pas une seconde, et jamais quand des faits répugnants -et bien réels, ceux-là, pas du tout imaginaires.... - se passent.
Chaque mois, chaque semaine, et presque chaque jour, une violence est perpétrée contre des chrétiens, de par le vaste monde. Dans le meilleur des cas, si l'on peut dire, il s'agit de destructions de lieux de cultes, d'habitations ou de biens matériels appartenant à des chrétiens; dans le pire, c'est la mort de ces chrétiens, et parfois d'une façon atroce, brûlés vifs, puisqu'on parle de brûler des livres, cela arrive....
Mais, là, plus personne ! On ne les entend jamais pétitionner, celles et ceux de la race des signeurs, ou venir devant les micros pour hurler leur indignation. Pourtant, ce n'est pas du virtuel, du qui ne s'est pas encore passé et qui peut fort bien ne pas se passer ; non, c'est du concret, du réel, du malheureusement sûr et définitif. Mais, non : rien ! On a beau chercher, écouter toutes les radios, décortiquer tous les journaux : rien !
Il est là, le scandale.Les chrétiens seraient-ils, pour eux, des sous-hommes ? Y aurait-il, pour eux, des êtres (et des choses) supérieurs, et des êtres inférieurs (les chrétiens) ?
Pour nous, les choses sont claires, et nous les avons déjà exprimées ici-même :"On ne caricature ni Mahomet, ni Jésus-Christ...." : Tel était le titre de la note dans laquelle nous réagissions aux propos délirants, et inutilement provocateurs, que Khadafi avait tenus à Rome, demandant à l'Europe de se convertir à l'Islam. Des propos qu'il vient d'ailleurs de réitérer, sans retirer quoi que ce soit de leur inconvenance ou de leur stupidité; et sans que cela n'émeuve personne, toujours du côté de la race des signeurs.....
Et donc notre ligne de conduite est claire : toute religion est, en soi, respectable, du simple fait qu'elle témoigne d'une aspiration légitime au spirituel. Et une société saine et juste est une société qui reconnaît cette aspiration de toute homme, de toute femme. Nous sommes donc résolument opposés au fait que l'on se moque des religions, de toutes les religions, et de ceux qui croient. Ou, comme dans le fait qui nous occupe ici, qu'on les provoque... Parce que nous avons une échelle de valeurs, comme on dit dans le langage de tous les jours, et parce que nous pensons qu'il est beau et noble de croire en quelque chose en dehors et au-dessus du monde; que cela est digne de respect; et que, en conséquence, tout croyant, où qu'il se trouve, et toute Foi, mérite le respect: on ne se moque pas de la Transcendance, ni de celles et ceux qui cherchent.........
Du moins c'est ce qui se passe dans une société vraiment evoluée, civilisée et raffinée, où, par définition, le spirituel est placé plus haut que le matériel: notre position est donc à la fois très claire et, nous semble-t-il, très cohérente : certains membres de la race des signeurs peuvent-ils en dire autant ?.....