Saint Charles de Foucauld, une claire intention missionnaire, par Annie Laurent
L’exceptionnel retentissement religieux et médiatique qui a accompagné la canonisation de saint Charles de Foucauld, célébrée à Rome le 15 mai dernier en présence de 5 000 Français dont plusieurs évêques, confère à cet événement une significationéloquente pour notre temps. L’histoire chrétienne montre d’ailleurs comment la Providence suscite les saints dont l’Eglise a besoin à chaque étape de son pèlerinage terrestre. Or, la sainteté de celui qui se faisait appeler « frère universel » s’est manifestée dans un contexte précurseur de celui que nous vivons aujourd’hui : une mondialisation qui favorise plus que jamais le mélange des peuples, des cultures et des religions, notamment du christianisme et de l’islam, avec les risques d’indifférentisme et de confusions doctrinales susceptibles d’en résulter ; mais aussi une laïcisation qui, du moins en Occident, engendre une sécularisation entraînant l’oubli, l’incompréhension, voire le rejet, du devoir missionnaire auquel les catholiques sont appelés par leur baptême.