Art et Essai : Le Fil de la vie, un film français de 2013, de Dominique Gros, avec la participation du Docteur Hervé Mignot, chef de service de l’Équipe d’Appui Départementale en Soins Palliatifs de l’Indre (EADPS 36).
Le Fil de la vie… Attention, il est sorti en 2005 un film danois d’animation qui portait le même nom, qui n’a rien à voir avec ce documentaire déjà diffusé en 2013 sur Arte, où il est d’ailleurs, paraît-il, disponible en DVD. Ce film était projeté hier dans un village berrichon de l’Indre, département dans lequel il a été tourné en partie, en introduction d’une soirée ciné-débat sur le thème « Choisir sa mort, un choix de société ».
Le film est relativement dur, qui met en scène un patient en soins palliatifs et les « solutions » alternatives. Convenons qu’il ne prend pas partie, mais qu’il ouvre des pistes de réflexion que le docteur Mignot a su excellemment expliciter en animant le débat qui a suivi.
« Un pauvre bûcheron, tout couvert de ramée,
Sous le faix du fagot aussi bien que des ans (…) »
La Fontaine, en son temps, a déjà parfaitement traité la question
« Enfin, n’en pouvant plus d’effort et de douleur »…
C’est évidemment le refus de la douleur, de la souffrance qui peut conduire à souhaiter mourir
« Il met bas son fagot, il songe à son malheur »…
de la souffrance physique à la souffrance mentale jusqu’à la dépression
« Il appelle la Mort »
« Elle vient sans tarder,
Lui demande ce qu’il faut faire.
C’est, dit-il, afin de m’aider
A recharger ce bois ».
Le docteur Mignot nous a très bien expliqué qu’on n’appelle pas la mort – « on ne peut pas vouloir quelque chose qu’on ne connaît pas. Personne ne veut la mort. En fait on ne veut plus vivre ce qu’on vit (…) la demande de mort est une demande de ne plus souffrir»… et les soins palliatifs y sont donc la véritable et seule réponse, en traitant toute la souffrance de l’homme, souffrance existentielle, souffrance physique, psychique, spirituelle quand on sent la fin de la vie et qu’on s’interroge sur le sens de la vie.
De nombreux autres aspects de ce sujet difficile et dramatique ont été évoqués, abordés (ou passés sous silence), et ce n’est pas le lieu d’en écrire ici, sauf à implorer le Ciel que la « Convention Citoyenne sur la fin de vie » qui s’ouvre, avec des « débats organisés dans les territoires par les espaces éthiques régionaux », se souvienne du bûcheron du poète…
si toutefois on l’apprend encore à l’école…
« Le trépas vient tout guérir ;
Mais ne bougeons d’où nous sommes :
Plutôt souffrir que mourir,
C’est la devise des hommes ».