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LAFAUTEAROUSSEAU - Page 1420

  • La liberté scolaire doit-elle s'exercer sous le contrôle de l'Etat ? Débat dans nos commentaires ...

     

    Les commentaires sont toujours allés bon train sur Lafautearousseau. Nombreux, parfois houleux, de qualité inégale - c'est le risque - mais souvent d'excellent niveau, ils ont contribué à faire de ce blog un espace de débats très vivant, unique dans la galaxie des sites royalistes en ligne. Ainsi, hier mardi, débat sur la question de savoir si la liberté scolaire doit - ou non - s'exercer sous contrôle de l'Etat. C'est la thèse de Pierre Builly qui affirme, non sans raison : « Contrôler les écoles islamistes, intégristes, évangélistes, créationnistes, toutes les écoles qu'une secte de cinglés peut instituer, ça me paraît une juste prérogative de l'État... ». A quoi un deuxième commentaire - signé Cédric - réagit ainsi : « Je suis assez de l'avis de Pierre Builly. A condition que l'Etat soit digne de confiance. Qu'il ne soit pas lui-même plus idéologue et sectaire que ceux sur qui son autorité devrait s'exercer. Et là, les choses se compliquent ...» Il s'en suivra un substantiel commentaire de Richard Portier - dont nous apprécions tous les interventions toujours pertinentes. Commentaire que nous reprenons ici intégralement. Une seule remarque : est-il juste de considérer que le système des écoles chrétiennes fonctionne parfaitement ? Le débat dira, le cas échéant, s'il n'y a pas à nuancer ce jugement.  LFAR 

     

    La-ministre-Najat-Vallaud-Belkacem-a-elle-aussi-brievement-porte-le-voile-au-Maroc_exact1024x768_l.jpgHélas ! Najat n'est pas une marionnette décérébrée! Mais une idéologue sûre de ses idées, de ses buts et des moyens de les mettre en pratique ou de les atteindre ! La seule chose qui pourrait ,en principe, la gêner un peu c'est la contradiction énorme générée par sa double appartenance ; comment peut-on être laîcarde en France et soumise a la charia (qui ne distingue pas le religieux et le politique) dans son coeur et sa culture, comme quand on va rendre hommage au Roi du Maroc, voilée et abandonnant pour l'occasion son statut et son nom d'épouse ? Comment peut-on être « gay-friendly » a Paris, avec la cohorte d'homosexuels de la politique et du spectacle, microcosme qui est le sien, de façon évidente ,et homophobe a Rabat comme l'Islam le prescrit et les musulmans l'appliquent, récemment d'horrible façon ?
    Curieusement, ses amis politiques ne lui reprochent rien... Pourquoi ? Mais parce qu'elle poursuit opiniâtrement, et avec efficacité, sa politique de destruction de l'identité française, point essentiel qui les rassemble.

    P. Bully croit-il que l'Etat ne contrôle pas, depuis 1905, et avec beaucoup de soin, le contenu, la forme et le fond, de l'enseignement des écoles chrétiennes ? La aussi le but n'est pas l'exercice d'une prérogative justifiée, voire nécessaire  si elle s'applique à toutes les confessions (est-ce et sera-ce le cas ?) mais bien la destruction d'un système qui dérange d'autant plus qu'il fonctionne parfaitement. Une bête question, d'ailleurs, pour finir : quand il n'y aura plus d'écoles chrétiennes, où les mange-curés de la gauche caviar enverront-ils leurs enfants ...? Peut-être a New York comme Sarkozy dont le petit dernier qui y a fait ses études, aurait demandé la nationalité américaine ... Qui peut bien l'avoir dégouté de la France ?

    Richard Portier  • 

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    LA LIBERTÉ SCOLAIRE, UN COMBAT DE CIVILISATION

  • Rappel : notre page Facebook réactivée vous accueille ...

     

    Après 4 à 5 mois de restructuration, notre page Facebook Lafautearousseau royaliste est, depuis le 10 mars dernier, réactivée. Chacun peut de nouveau y venir, s'y exprimer, nourrir les débats, prolonger la vie déjà très active de notre quotidien royaliste dans la ligne de l'Action française.

    Qu'on se le dise ! Qu'on y accoure ! LFAR  •

  • LA LIBERTÉ SCOLAIRE, UN COMBAT DE CIVILISATION

     

    par François Marcilhac 

     

    Fr-Marc.jpgNajat Vallaud-Belkacem serait-elle en train d’obtenir en 2016, mais par des moyens détournés, ce qu’en 1984 Alain Savary n’avait pu réaliser, à savoir la disparition de la liberté de l’enseignement ? En tout cas, les mesures qu’elle a annoncées ce jeudi 9 juin sont gravissimes puisqu’elles remettent en cause une liberté fondamentale garantie par la Constitution. 

    En quoi consistent-elles ? Non seulement à renforcer les inspections — malveillantes ? — dans les familles qui exercent leur droit d’instruction auprès de 25 000 jeunes ou dans les établissements hors contrat — un millier d’établissements, dont 300 confessionnels –, mais surtout à passer d’un régime de déclaration d’intention à un régime d’autorisation préalable. Bref, à substituer l’arbitraire à la liberté. En clair, désormais, pour ouvrir une école hors contrat, il faudra avoir obtenu préalablement l’autorisation du ministre de l’éducation ...et des lobbies dont il est le pantin. C’est pourquoi le député du Parti chrétien démocrate Jean-Frédéric Poisson, vent debout contre ce coup de force, a prévenu qu’il saisirait l’instance de la rue de Montpensier, s’il en était besoin. Car ce que vise le pouvoir socialiste, ce sont bien « les libertés pédagogiques, intellectuelles, religieuses et philosophiques » revendiquées haut et fort par ces établissements, comme l’observe Guillaume Drago, professeur à l’Université Panthéon-Assas Paris II, dans La Croix du 8 juin.

    L’UMP EN RÊVAIT, LE PS LE FAIT

    Gageons que Stalinette n’en a cure. Outre que les garanties apportées à nos libertés par les « Sages » sont à géométrie variable, Poisson est bien seul à droite. Et pour cause : la collusion de l’ex-UMP et de la gauche est totale sur le sujet. A plusieurs reprises la « droite » a déposé des propositions de lois au Parlement en vue de supprimer la liberté de l’enseignement : au Sénat, en 2013, et récemment à l’Assemblée nationale, où le député Eric Ciotti et vingt-huit de ses collègues LR ont présenté un texte « visant à renforcer l’encadrement des établissements privés hors contrat et à limiter les possibilités de dérogation à l’obligation scolaire ». L’Association des maires de France, dirigée par François Baroin, qui se rêve déjà en premier ministre d’un Sarkozy réélu président, n’avait-elle pas déclaré, fin 2015 : « La facilité, permise par la loi, de créer sous forme associative des structures scolaires confessionnelles interroge [sic] l’AMF » ? L’UMP le voulait, le pouvoir socialiste le fait. Qu’il s’agisse de l’Europe, du syndrome atlantiste, de l’invasion migratoire, de la promotion du communautarisme, de la destruction de la famille, et maintenant de l’école, l’union antinationale entre la gauche et la droite mondialistes existe déjà dans les faits. Pas besoin de Juppé pour la sceller ! Du reste, en s’apprêtant à violer la Constitution par voie d’ordonnance, le pouvoir socialiste rend service à l’UMP en empêchant la médiatisation d’un débat parlementaire qui n’aurait pas manqué d’interroger les Français sur cette collusion. Des petits services qu’on se rend entre amis...

    L’ISLAMISME A BON DOS

    La crainte de la radicalisation islamiste des jeunes échappant à l’école officielle a évidement bon dos. Peut-être l’argument est-il sincère chez Les Républicains, ce qui prouverait, s’il en était besoin, que nous avons affaire à la droite la plus bête du monde. En fait, nul besoin d’inspections ou d’autorisations préalables pour juguler l’islamisme. Comme pour les mosquées salafistes, la police suffit pour connaître les foyers de radicalisation et fermer, tout en respectant nos libertés constitutionnelles, les « écoles » qui poseraient problème. Mais Belkacem le veut-elle, elle qui, au contraire, après sa bévue sur l’enseignement de la théorie du genre à l’école, qui est mal passé auprès des populations immigrées, a décidé de favoriser, dans l’espoir stupide de l’encadrer au sein de l’institution, le repli identitaire islamiste, par exemple en déclarant que le porc est un « aliment confessionnel » ou en promettant l’enseignement de l’arabe dès le CP — assuré par qui, au fait ? Comme le remarque encore le professeur Drago, « ce sont en réalité de nombreux établissements catholiques que l’on veut atteindre », non pas ceux d’un enseignement diocésain domestiqué par le pouvoir — en ce sens, Savary a réussi : l’enseignement diocésain a été, sinon officiellement, du moins idéologiquement intégré à l’enseignement public —, mais ceux qui revendiquent leur liberté et refusent le pédagogisme. Ultime vengeance contre des catholiques redevenus indisciplinés et revendicatifs depuis la Manif pour tous ?

    LA HAINE DE LA LIBERTÉ DE CONSCIENCE

    Plus profondément, c’est la haine de la liberté de conscience qui anime le pouvoir, car les établissements catholiques indépendants ne sont pas les seuls visés. Les établissements laïques le sont tout autant, comme ceux de la Fondation Espérance banlieues, créée en 2012 pour favoriser le développement d’écoles indépendantes d’excellence en plein cœur des banlieues. Et qui réussissent là où l’école publique échoue. Il en est ainsi de l’établissement Alexandre-Dumas, à Montfermeil, ville de la Seine-Saint-Denis dont le maire est un certain... Xavier Lemoine. On comprend qu’Anne Coffinier, la directrice générale de la Fondation pour l’école, qui concourt à l’essor d’établissements scolaires libres, ait annoncé, dans un communiqué publié le 9 juin, sa décision de contester la légalité des mesures décidées par le pouvoir.

    D’autant que Belkacem entend également supprimer la liberté pédagogique en imposant à ces établissements le respect des programmes de l’Education nationale. Car elle a un double défi à relever : imposer partout, au nom d’un égalitarisme mortifère, ses réformes ravageuses que parents et enseignants, dans leur grande majorité, rejettent, tout en remédiant à la fuite vers les écoles indépendantes que ces mêmes réformes provoquent. D’ailleurs, ce n’est pas sans un mélange d’ingénuité et de cynisme qu’elle avoue avoir décidé ces mesures en raison de « l’augmentation importante du nombre d’élèves scolarisés dans des établissements privés hors contrat ». S’est-elle demandé pourquoi ? Quand elle ose parler de remédier à des « enseignements trop lacunaires, voire attentatoires aux valeurs républicaines » (Conférence de presse du 9 juin), à la fois on croit rêver et on comprend sa priorité. Car les enseignements lacunaires et ce qui va avec, l’échec scolaire, c’est elle qui les organise, à travers ses réformes du collège et des programmes, la destruction de l’apprentissage de l’orthographe — et de l’orthographe lui-même avec l’imposition de la « réforme » de 1990 —, la disparition des classes bilangues ou du latin et du grec, les enseignements fourre-tout imposés par les Diafoirus du pédagogisme et improvisés par les Trissotin de l’interdisciplinarité, ou encore l’interdiction idéologique ... et budgétaire du redoublement. En revanche, elle ne supporte pas que les élèves échappent à l’endoctrinement mondialiste, sociétal et communautariste que recouvre sa priorité de transmettre les « valeurs républicaines ».

    La défense de la liberté scolaire est, elle aussi, un combat de civilisation.

    L’Action française 2000

  • Malika Sorel : « Nos élites mettent en péril un édifice de plus de mille ans »

     

    Par Alexandre Devecchio           

    Après le meurtre revendiqué par Daech d'un policier et de son épouse dans leur maison de Magnanville, Malika Sorel remonte aux sources de la décomposition française. Nos hommes politiques ont méprisé l'Histoire, explique-t-elle, mais celle-ci s'est invitée à leur table [Figarovox 17.06] ... Il en résulte une puissante et lucide analyse critique des hommes, des politiques et de l'idéologie du Système. Contre lequel le sentiment des peuples européens se dresse aujourd'hui toujours davantage.   LFAR

     

    2917551200.jpgSon dernier livre, Décomposition française. Comment en est-on arrivé là ?, vient de se voir décerner le prix littéraire Honneur et Patrie de la Société des membres de la Légion d'honneur. « Honneur » et « patrie », deux mots qui résument parfaitement le parcours de Malika Sorel. Au Haut Conseil de l'intégration comme à travers ses livres, cette patriote incandescente continue de se battre pour empêcher que la France ne se défasse. Lors de son discours de remerciements, elle a longuement cité l'historien et résistant, Marc Bloch : « La France, la patrie dont je ne saurais déraciner mon cœur. J'y suis né, j'ai bu aux sources de sa culture. J'ai fait mien son passé, je ne respire bien que sous son ciel, et je me suis efforcé, à mon tour, de la défendre de mon mieux ». Soixante-quinze ans après l'auteur de L' Étrange Défaite, Malika Sorel redoute que la cohésion nationale vole en éclats. Comme son père spirituel, l'essayiste impute la responsabilité de cette profonde crise existentielle aux élites. Nos dirigeants politiques ne croient plus en la France et c'est le peuple qui paye le prix de ce renoncement.

    Depuis un an, sur fond de tensions culturelles, la France vit au rythme des attentats. Dernier en date, le meurtre, revendiqué par l'État islamique, d'un policier et de sa compagne dans leur maison des Yvelines. Est-ce le symptôme de ce que vous appelez la décomposition française ?

    MALIKA SOREL - Au fondement de la citoyenneté existe un principe de transcendance par le politique. La République avait su maintenir ce fil qui s'élève au-dessus de chaque citoyen et assure ainsi la cohésion de l'ensemble. Ce lien a été défait. Depuis près de quarante ans, l'État a œuvré, de manière directe ou indirecte, à scinder la France en groupes, en communautés. D'un État garant de la cohésion nationale, nous sommes passés à un État qui parle « diversité », « minorités », « communauté musulmane », « banlieues », « territoires de la politique de la ville ». L'État n'a eu de cesse de répondre aux revendications des uns et des autres, dressant parfois sans l'avoir souhaité les uns contre les autres. Les principes républicains ont été pris comme variables d'ajustement, nous entraînant ainsi vers une décomposition assurée. Qui sème le vent récolte la tempête.

    Il aura fallu bien peu de temps à nos élites de commandement pour mettre en péril un édifice que les rois de France et les républiques avaient mis plus de mille ans à bâtir. La cohésion nationale menace désormais de voler en éclats. Nul ne peut prévoir quel sera l'événement déclencheur. Les hommes ont méprisé les leçons de l'Histoire, et comme chaque fois que cela se produit, la voici qui s'invite à table. Il est urgent de retisser le lien de confiance entre le peuple et le politique. Cela ne se pourra tant que les politiques persisteront à refuser de mener les réformes de fond qui s'imposent.

    Comment en est-on arrivé là ?

    La défense de la France n'a pas toujours servi de boussole. Pire, la France s'est parfois trouvée indirectement désignée comme cible. Ce n'est pas autrement qu'il convient d'analyser les campagnes, y compris de la part d'institutions de la République, qui instruisent depuis le début des années 80 un procès à charge contre les Français, accusés d'être des racistes prompts à discriminer les personnes d'origine étrangère. Ce long procès a semé les graines d'un ressentiment dont notre société n'a pas fini de payer le prix. Il convient également d'évoquer l'évolution des programmes scolaires, dont une des conséquences est d'avoir porté atteinte à la transmission d'un héritage culturel partie intégrante de l'identité des Français. Citons la diminution au fil du temps des heures allouées à l'enseignement de la langue française, ou encore la modification d'un certain nombre d'enseignements au prétexte d'adapter notre société à l'évolution du monde. C'est ainsi que nos élèves peuvent se retrouver soumis au feu d'un intense matraquage idéologique dans des domaines tels que l'histoire, la mondialisation et les migrations internationales, l'esclavage et la colonisation présentés le plus souvent comme du fait des seuls Occidentaux - le reste étant plutôt occulté -, le développement durable. Durable, le mot magique ! Tout doit devenir durable, sauf la patrie qui est sommée de s'effacer. Cela concourt à ce que les jeunes générations se construisent une image dépréciée de la France.

    Le peuple n'a-t-il pas lui aussi une part de responsabilité ?

    Bien sûr ! Mais il existe une hiérarchie dans les responsabilités. C'est au politique qu'incombe la mission de veiller sur le maintien de la cohésion nationale, en un mot sur la paix civile. Même si les individus de notre époque pensent, pour beaucoup, tout savoir - c'est l'une des conséquences de l'égalitarisme -, ils ne détiennent pas toutes les informations utiles à la décision et à l'anticipation. Les politiques et la haute administration, si ! La responsabilité des citoyens réside dans le fait qu'ils ont trop longtemps privilégié la politique de l'autruche et, de ce fait, ceux des hommes et femmes politiques qui leur vendaient des chimères. Ils ont balayé les très rares qui leur tenaient un langage de vérité et de responsabilité. Le système politique est verrouillé de l'intérieur par les personnels en place qui cooptent leurs clones, et de l'extérieur par le peuple lui-même.

    Lorsqu'elle leur déplaît, les citoyens des démocraties rechignent à regarder la réalité en face. Comme l'avait prophétisé Alexis de Tocqueville, ils évitent tout ce, et tous ceux, qui pourrait gâcher leurs menus plaisirs. Aussi, tant qu'ils ne sont pas touchés dans leur propre vie, ils préfèrent verser dans le relativisme, voire le déni. Dans nos sociétés devenues individualistes, l'individu tend à primer sur la communauté des citoyens, chacun oubliant que les idéaux dont il tire profit ne peuvent perdurer sans l'engagement quotidien de tous à les porter et à les protéger. Chassez le réel, il revient au galop.

    Depuis les attentats de janvier et de novembre 2015, n'assiste-t-on pas malgré tout à une renaissance du patriotisme dans notre pays ?

    Nous assistons à la renaissance de l'expression du patriotisme qui a longtemps été muselé, en raison des suspicions qui pesaient sur lui depuis la Seconde Guerre mondiale. La présence du Front national, propulsé sur le devant de la scène par François Mitterrand comme l'avait rappelé Roland Dumas, a ensuite servi d'arme de dissuasion. Tout ce que touchait ce parti devenait aussitôt intouchable et infréquentable. Ainsi en a-t-il été du drapeau et de La Marseillaise. Ce n'est que depuis les attentats que les Français ont pu se les réapproprier sans risquer l'opprobre. Souvenez-vous : en 2007, la candidate à l'élection présidentielle Ségolène Royal après avoir fait entonner l'hymne national lors d'un meeting et formulé le souhait que les Français aient « chez eux le drapeau tricolore », avait précisé que cela marquait « une étape historique pour la gauche ». Edifiant !

    Avec les attentats, les Français ont réalisé qu'ils formaient les parties d'un tout, qu'ils appartenaient au même corps, et que c'est leur identité qui était visée. Malgré le matraquage auquel ils sont soumis depuis des décennies, malgré un projet d'Union européenne, qui s'est transformé en machine à broyer les nations considérées comme des obstacles à une intégration plus poussée, le peuple est là, toujours vivant. L'inconscient collectif a resurgi pour guider les Français. Il n'y a là rien d'étonnant puisqu'une grande part de l'identité se transmet au travers des gestes de la vie courante.

    Le continent européen, dans son ensemble, n'a pas connu de trouble majeur depuis la dernière guerre mondiale. C'est pourquoi les citoyens se sont assoupis. Ils ont fini par croire que la paix allait de soi. A présent qu'ils la sentent menacée partout en Europe, ils resserrent les rangs.

    Une serveuse musulmane a été giflée à Nice parce qu'elle servait de l'alcool durant le ramadan. Comme en témoigne cette affaire, les musulmans sont parmi les premières cibles des islamistes. Pourtant, beaucoup hésitent à condamner ces derniers. Comment l'expliquez-vous ?

    Contrairement à ce qui a été répandu en France, les premières cibles n'ont pas été les musulmans, mais des non-musulmans. Il n'est qu'à lire des ouvrages tels que Les Territoires perdus de la République (2002), d'Emmanuel Brenner, ou encore Banlieue de la République (2012), de Gilles Kepel, pour comprendre pourquoi certains quartiers ont été désertés. Dans ce dernier, on lit par exemple le témoignage de Murielle, ancienne militante communiste : « On ne se sent même plus chez nous. On se sent très gênés […] C'est grave.» Nul n'évoque jamais la souffrance de tous ceux qui se sont résignés à quitter des lieux dans lesquels ils avaient passé une partie de leur vie. Le sentiment d'exil sur ses propres terres est bien plus traumatisant que l'exil en terre étrangère. Il n'est qu'à lire les témoignages de dissidents des régimes totalitaires du XXe siècle pour en saisir la mesure.

    De même, la souffrance est vive chez ceux de l'immigration extra-européenne qui ont rejoint l'Europe pour ce qu'elle était, une terre de liberté, et qui sentent à présent cette liberté se dérober sous leurs pieds. Plus l'Etat se révèle faible et montre son impuissance, plus les personnes issues de l'immigration extra-européenne se trouvent dans l'obligation de sacrifier la République face à leur groupe d'origine, dont les pressions vont croissant avec la poursuite de l'immigration. Ces personnes n'ont guère d'autre choix. Les flux migratoires, par leur importance, ont créé les conditions de la formation de répliques des sociétés d'origine sur les terres d'accueil. C'est un phénomène tout à fait naturel et spontané, vrai pour toutes les diasporas, sans arrière-pensée de nuire. Il n'en demeure pas moins que les frictions naissent sitôt que les fondamentaux culturels, qui se traduisent au quotidien en codes de savoir-être et de vivre-ensemble, rencontrent des points d'incompatibilité. Dans le cas qui nous concerne ici, ils sont loin d'être mineurs puisqu'ils touchent à des principes du pacte social et moral qui lie les Français entre eux, comme le respect de l'existence d'une liberté individuelle, donc du droit de choisir sa vie privée ; l'égalité hommes-femmes ; la laïcité, qui est étrangère aux sociétés d'origine, comme l'avait écrit en juin 2003 l'islamologue Mohammed Ibn-Guadi dans une tribune au Figaro, où il exposait que « l'islam a toujours été politique ».

    Les êtres humains ne se résument pas à de simples machines. En migrant, ils emportent avec eux leur système de principes et de valeurs, leur regard sur les autres et le monde. Et c'est humain ! Ce qui est arrivé à Nice, ou à Orlando - même s'il n'y a aucune commune mesure - est une illustration du fait que l'intégration se joue sur le registre de l'identité et non sur les questions d'ordre matériel. Dans un cas comme dans l'autre, c'est l'existence d'une liberté individuelle et d'un libre arbitre qui sont perçus comme invivables et qui peuvent déclencher un torrent de haine et de violence. Respecter les règles de la démocratie exige un lourd apprentissage. Il est préoccupant de voir à quel point cette donnée a été négligée par les élites des terres d'accueil.

    C'est pourquoi, aussi bien la décision d'Angela Merkel d'accueillir massivement des réfugiés en provenance de terres qui n'ont pas vécu les mêmes pages d'histoire culturelle et politique, et ne possèdent pas de ce fait les codes du vivre-ensemble des sociétés européennes, que les prises de position récurrentes du pape François, qui ne cesse de venir fustiger un prétendu égoïsme des Européens et de les exhorter à accueillir davantage de migrants, sont profondément choquantes. Elles témoignent d'un piètre niveau de sensibilité à ce qui advient : une situation dramatique pour tous, migrants et descendants d'immigrés compris. Si l'erreur est humaine, persévérer est diabolique.

    Doit-on craindre un scénario à la Houellebecq ?

    Aujourd'hui, tout comme en Algérie dans les années 90, le passage à l'action est encouragé par la perspective d'une victoire qui n'est plus de l'ordre de l'impossible, d'autant que les rouages de l'Etat et des partis politiques ont d'ores et déjà été investis, de même que des personnalités politiques de tout premier plan.

    Votre livre, Décomposition française. Comment en est-on arrivé là ?, s'est vu décerner mercredi 8 juin le prix littéraire « Honneur et Patrie » de la Société des membres de la Légion d'honneur. Lors de votre discours de remerciements, vous avez cité Victor Hugo : « Tôt ou tard, la patrie submergée flotte à la surface et reparaît. » Malgré la noirceur de votre constat, vous conservez l'espoir. Pourquoi ?

    Les Français aiment la France même s'ils se sont fait une spécialité de la dénigrer, produit d'un certain snobisme qui s'est répandu dans la société. A présent qu'ils ont compris que leur destin était intimement lié au sien, et qu'ils ne lui survivraient pas en tant que peuple, ils vont s'attacher à réparer l'injustice qu'ils ont commise à son égard. C'est donc un engagement pour la justice, et la justice finit toujours par triompher. Victor Hugo le dit : « le vol d'un peuple ne se prescrit pas », et « on ne démarque pas une nation comme un mouchoir ». Les exemples abondent dans l'Histoire qui viennent attester de la justesse de son propos.  

    Alexandre Devecchio

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  • Il n'a pas tort Méluche ! Tuer Hollande et quelques autres ... Ou mieux : le Système ... Courage !

    Couverture de Valeurs actuelles, semaine en cours ...

  • Le massacre des innocents

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    La liste s’allonge des victimes de l’islamo-terrorisme. La question que tout le monde se pose est de savoir que faire. Or, la seule chose inadmissible, c’est de se refuser les moyens de se battre contre l’ennemi. De rester, comme le fait M. Hollande, dans la consternation, la condamnation, la déploration, l’incantation, etc., inventant « un état d’urgence proclamé […] un état d’urgence en caoutchouc, où tout ce qui devrait être dur est mou », selon M. Zemmour (R.T.L., jeudi 16). 

    Comme d’habitude, il y a ceux pour qui l’honnêteté intellectuelle passe après les convictions idéologiques. Qui n’a pas entendu à la radio ou à la télévision, lors des mille et un débats sur le sujet, la petite musique du négationnisme ? Ainsi, moins de deux jours après l’assassinat des deux policiers, M. Wieviorka, éminent sociologue de réputation internationale (et très proche du P.S. dont il est un des inspirateurs), distille d’un ton paterne (France 5, mercredi 15) qu’on ne peut associer les mots islam et terrorisme, au motif que ce serait « stigmatiser » toute une communauté. Il n’y aurait donc que des victimes (des jeunes, des homosexuels, des policiers, des journalistes, etc.) au sort desquelles on daigne compatir, sans craindre la contradiction car ces victimes ont bien été ciblées, c’est-à-dire stigmatisées par les tueurs de l’islamo-terrorisme. M. Onfray, mieux inspiré, répond indirectement le lendemain (R.M.C., jeudi 16) qu’existe bel et bien un islam islamiste et terroriste, que le nier revient à nier la filiation entre stalinisme et goulag et que l’islam n’a pas à bénéficier d’un régime de faveur qui l’exonérerait de ses turpitudes. 

    Il y a aussi ceux qui prêchent l’acceptation, si ce n’est la soumission. M. Legrand, après avoir expliqué qu’au fond on ne peut pas faire grand chose, enjoint, dans sa prédication matinale (France Inter, mercredi 15) « à tous les citoyens de prendre sur eux, de décider collectivement de traverser cette épreuve qui reste numériquement moins meurtrière (et de très loin) que les guerres et les révolutions que nous avons déjà vécuesou même les accidents de la route ». Donc, pas la peine de s’inquiéter, ça va passer : c’est la « résilience », nouveau terme à la mode. 

    Le gouvernement va plus loin. Tandis que M. Valls prévient que « d’autres innocents perdront leur vie » pendant encore « dix à vingt ans » (France Inter, mercredi 15), M. Cazeneuve (France 2, mardi 14) rappelle que, si tout doit être fait, il n’est pas question de dépasser la ligne rouge, celle des valeurs de la République. Que chacun sache donc que l’assassin des deux policiers, M. Larossi Abballa, mis sur écoute pendant quatre mois, n’a jamais rien dit qui aurait pu inciter, par principe de précaution, à le mettre hors d’état de nuire. Mais pourquoi donc ces écoutes ? Parce que, déjà connu pour de nombreux faits de droit commun (vol, recel, violences), il avait été condamné à trois ans de prison, dont six mois avec sursis, en 2013 pour « association de malfaiteurs en vue de préparer des actes terroristes ». Evidemment, maintenant que le RAID l’a liquidé, on ne peut plus l’arrêter. Entretemps, il a tué deux policiers. Mais les valeurs de la République sont sauves : périssent les Français plutôt qu’un principe. 

    Jean-Paul Sartre voyait des coupables partout. En tout cas, la responsabilité et la culpabilité politiques de ceux qui nous gouvernent et de leurs inspirateurs est entière : les autres sont les victimes désignées, et en l’occurrence innocentes, de leurs fautes et de leur idéologie. 

  • Robert Ménard : « La novlangue gouvernementale est un crachat sur la tombe des victimes ! »

     

    Le point de vue de Robert Ménard dans Boulevard Voltaire [15.06]

     

    1974250593.jpgRobert Ménard, un attentat aux États-Unis, un autre dans la banlieue parisienne, des cibles différentes, des moyens différents, mais un point commun : l’islamisme. La condamnation institutionnelle est unanime mais elle sonne faux. Partagez-vous ce sentiment ?

    C’est bien pire que cela. Si ces assassinats nous affligent profondément, s’ils nous emplissent de colère, la parole officielle, politique ou médiatique, elle, nous écœure. Écouter Hollande ou Valls, c’est avoir irrésistiblement envie de vomir de mépris et de dégoût. Comment une nation comme la France peut-elle être dirigée par de tels homoncules ? Leurs voix sont mornes, leurs mots sont vides, leurs faces sont froides. La démocratie nous contraint de les subir encore onze mois. Onze mois durant lesquels le pire du pire peut se passer. Dans n’importe quel pays où le mot « devoir » renvoie à une éthique personnelle, un Bernard Cazeneuve aurait démissionné. Il ne le fait pas. Cet homme n’a plus de ministre que le titre. Il est désormais le maître des cérémonies funéraires du régime. C’est l’homme qui enterre : les policiers comme la vérité.

    La novlangue était insupportable lorsque l’on parlait du chômage ou de l’insécurité. Désormais, elle est un crachat sur la tombe des victimes. Elle est, d’une certaine manière, la complice des attentats de demain. Complice car lorsqu’on connaît le nom du coupable et qu’on ne le prononce pas, c’est qu’on le couvre.

    J’étais au commissariat de Béziers aujourd’hui pour l’hommage officiel aux deux policiers tués à Magnanville. J’ai écouté le message officiel de l’État. Pas une fois les mots d’« islam radical » n’ont été prononcés. Cela fait écho à tous ces « experts » et autres journalistes qui, sur les chaînes d’info, après le carnage d’Orlando, s’interrogeaient doctement pour savoir s’il s’agissait d’un acte homophobe ou d’un acte lié à l’islam radical. Un peu comme si, en 1945, on s’était demandé si les morts de Treblinka étaient victimes de l’antisémitisme ou du nazisme…

    On ne vaincra pas nos ennemis si nous ne les nommons pas. Ce sont des islamistes radicaux. Ils nous haïssent en tant que Français et Européens. Ils sont les enfants de l’immigration de masse. À 95 %, ils sont nés sur notre sol ou y ont grandi. Ils sont aussi les fils du laxisme judiciaire, car presque tous ont commencé leur carrière comme voyous de cités. Des cités où la France déverse, depuis trente ans, des milliards et des milliards d’euros. Désormais, et pour les années qui viennent, ce sera eux ou nous.

    Quelle différence faites-vous entre islam et islam radical ?

    Une différence très simple : le second tue, et tue en masse comme en détail. À Orlando, 49 homosexuels ont été assassinés par un fils d’immigrés afghans. Il existe, dans le monde, treize pays où les homosexuels risquent la mort. Aucun n’est chrétien. Aucun n’est bouddhiste. Aucun n’est animiste. Tous sont musulmans. Tous sont radicaux.

    Ces attentats renforcent la communautarisation. Que faire ?

    Je crois que c’est trop tard. C’est terrible à dire, mais c’est trop tard. Le vivre ensemble qu’on nous a promis est une cohabitation, dans le meilleur des cas dans l’indifférence, dans le pire dans la violence. Du reste, nous approchons désormais de la phase deux de la désintégration de la France. Quand on voit un ministre de l’Éducation décider d’imposer l’apprentissage de la langue arabe à l’école, de quoi parle-t-on ? D’une autre langue comme l’anglais ? Certainement pas. Il s’agit d’apprendre dans l’école de la République la langue d’origine d’un nombre grandissant d’enfants étrangers ou naturalisés grâce au droit du sol, mais aussi la langue du Coran. Et quand je vois que le ministre qui exige cet apprentissage a deux nationalités, qu’il est français mais aussi marocain, je pose la question : dans quel pays au monde un ministre peut-il avoir deux nationalités ? Mais aussi deux discours… Car Mme Najat Vallaud-Belkacem, qui prône en France les cours de gender, la promotion de l’homosexualité à l’école, aurait-elle la même position au Maroc ? Non, évidemment. 

    Maire de Béziers
    Ancien journaliste, fondateur de Reporters sans frontières et de Boulevard Voltaire
  • La Semaine de MAGISTRO, une tribune d'information civique et politique

    La Semaine de MAGISTRO Adossée à des fondamentaux politiques avérés, Magistro, une tribune critique de bon sens, raisonnée et libre, d'information civique et politique. 

    A tout un chacun

    Rémi BRAGUE  Membre de l'Institut  Les religions et la violence : ne pas renvoyer dos à dos islam et christianisme

    Aude MIRKOVIC  Maître de conférences en droit privé et porte-parole de l'association Juristes pour l'enfance  Proposition pour un partenariat de vie commune

    Du côté des élites  

    Maxime TANDONNET  Haut fonctionnaire, ancien conseiller pour les affaires intérieures et l’immigration au cabinet du Président de la République    Le mur du çon   

    Gérard FREMIOT  Docteur en Sciences Politiques  La (‘’vraie’’) Droite face au piège ‘’libéral-conservateur’’

    En France

    Ivan RIOUFOL  Journaliste, écrivain  La CGT radicalisée, danger pour la démocratie

    Etienne de MONTETY    Journaliste, écrivain    Le sacrifice et les égoïsmes  (Verdun)

    Devant l'histoire

    Jean SALVAN  Officier, général de corps d'armée    Les accords Sykes et Picot, un coupable idéal ? 

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  • Loisirs • Culture • Traditions ...

  • Famillle de France • Le duc de Vendôme a reçu des lecteurs de « L’écho républicain » à Dreux

    La chapelle du Domaine Royal de Dreux 

     

    Le 2 juin dernier, le Prince Jean de France, Duc de Vendôme, a reçu au domaine Royal de Dreux six lecteurs du journal l’Echo Républicain pour une visite privée de la chapelle Royale Saint-Louis. Le Prince Jean a honoré ce rendez-vous prévu de longue date malgré la naissance de son 4ème enfant le Prince Joseph intervenue le matin même de la visite. 

    Après l’accueil de ses invités, le Prince Jean a souhaité guider lui-même les lecteurs de l’Echo Républicain dans la chapelle, et dans les cryptes où reposent tous les Princes d’Orléans depuis la mère du Roi Louis-Philippe. Le Prince a  ajouté de nombreuses  anecdotes familiales afin de rendre la visite plus vivante pour le plus grand plaisir des lecteurs sélectionnés par le journal. 

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    A l’issue de la visite, le Duc de Vendôme, a reçu les lecteurs à son domicile pour une conversation à bâtons rompus. Une collation préparée par un traiteur marocain local fut servi aux hôtes du Prince. Le Duc de Vendôme a fait un tour d’horizon de la situation politique en France, il a abordé d’autres sujets comme la foi, l’éducation ou l’écologie.

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    Le Prince a fait part également de son profond attachement pour la chapelle Royale et pour la ville de Dreux.

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    A la fin de l’entrevue, les lecteurs de l’Echo Républicain ont eu la surprise de rencontrer le Prince Gaston et ses sœurs, les Princesses Antoinette et Louise-Marguerite qui venaient de faire connaissance de leur petit frère à l’hôpital de Dreux en compagnie de leur tante Maria-Magdalena de Tornos y Steinhart, soeur de la Duchesse de Vendôme. Le malicieux et gourmand Prince Gaston a très vite succombé au charme des pâtisseries orientales du buffet. 

    Sources

    www.lechorepublicain.fr

    Noblesse et royautés

  • Cinéma • « Luchini, Michelet et la nostalgie de Zola et de Gabin » par Éric Zemmour

    Fabrice Luchini dans Ma Loute. - Crédits photo : DR R. Arpajou

     

    UNE « INSOLENCE » D'ÉRIC ZEMMOUR

    Dans Ma Loute, les images défilent sur l'écran, et c'est l'heure où l'on regrette de ne pas lire les critiques de cinéma. Zemmour analyse ce film à sa manière et surtout se demande pourquoi Luchini y a accepté un rôle [Figarovox, 10.06]. Les cinéphiles, le cas échéant, donneront leur avis ... LFAR

     

    XVM46b79742-8908-11e5-8758-aadd64fa74f8.jpgMais qu'allait-il faire dans cette galère? On regarde Fabrice Luchini marcher comme Aldo Maccione, et fixer sur nous le regard de Ratatouille, mais on ne rit pas. On est triste même, désemparé, exaspéré. Ma Loute, c'est le titre du film, et on ne comprendra jamais ce que cela signifie. Les images défilent sur l'écran, et c'est l'heure où l'on regrette de ne pas lire les critiques de cinéma. On est dans le nord de la France, au début du XXe siècle. Les costumes, les accents, les paysages nous le laissent penser. Mais penser est encore un trop grand mot. Le film tourne autour de deux familles, deux clans, deux classes : les bourgeois et les prolos. Les bourgeois sont riches et vivent barricadés derrière les murs d'un château de béton. Les femmes sont hystériques, les hommes dégénérés. Les mariages consanguins, les viols, les incestes, ces « capitalistes » du Nord cumulent. Le film confond les dynasties capitalistes du XIXe siècle avec la famille royale espagnole croquée par Goya. Une des trois filles de la famille est habillée en garçon, a un prénom de garçon, alors que sa beauté éblouissante de fille constitue le seul spectacle à l'écran. En face, il y a les pauvres. Les miséreux, les prolétaires, les gueux. Là aussi, notre film mélange les époques : l'univers décrit n'est même pas celui de Zola, mais celui de Jacquou le Croquant !

    Pour subsister, les pauvres aident les riches à traverser une rivière, dans une barque ou même dans leurs bras puissants. La jeune bourgeoise tombe amoureuse du fils de pauvres, le fameux ma Loute. Les filles de la haute ont toujours eu du goût pour les « bad boys », les princesses pour les bergers. Tout cela est original et iconoclaste. Comme la vision des deux policiers, grimés en Laurel et Hardy, plus stupides que nature. Comme le spectacle des processions chrétiennes, transformées en incantations superstitieuses à la Vierge, dignes des Indiens du Chiapas.

    Lorsque ma Loute découvre que sa belle « est un garçon », il ne lui chante pas une chanson de Mylène Farmer mais la bourre de coups. Le peuple n'est pas gay-friendly ; le peuple n'est pas LGBT. Le peuple est criminel : il tue les riches de passage ; le peuple est anthropophage: il les mange!

    C'est ainsi qu'un certain cinéma français voit le peuple français. Jadis, les légendes magnifiaient la gloire militaire des aristocrates ; puis, après la Révolution, on chanta avec Michelet la grandeur du peuple et de la nation ; avec les communistes, sonna l'heure du prolétariat, avec ces films sublimes où Gabin incarne un ouvrier magnifique. Plus rien de tout cela aujourd'hui. Tous, bourgeois et prolétaires, sont mis dans le même sac d'immondices par un petit monde nombriliste et inculte qui passe son temps à faire la morale à un peuple raciste et à une France ringarde. Quand le film est fini, on n'a toujours pas compris ce que Luchini est allé faire dans cette galère. 

    Eric Zemmour

    Ma Loute

  • Livres • Russophobie : haine et passion d’une universitaire

     

    par Dimitri de Kochko

    Dans Les Réseaux du Kremlin, Cécile Vaissié dénonce, parfois violemment, des tentatives d’influence du Kremlin sur les affaires intérieures des pays européens. Un brulot sans fondement, bourré d’approximations et caractéristique de la « Russophobie » ordinaire explique Dimitri de Kochko, journaliste, président de l’association France-Oural, mis en cause par Cécile Vaissié.

    Le pamphlet récemment publié sur de prétendus «réseaux du Kremlin en France» est un bon exemple de la désinformation que nous subissons aujourd’hui dans le cadre d’une guerre de l’information qui aboutit à des fractures sociologiques graves dans notre pays.

    L’ouvrage, signé d’une dénommée Cécile Vaissié, enseignante à l’université de Rennes II, n’a rien d’universitaire : les erreurs, les à-peu près, les contre-vérités, les clichés et préjugés, les injures et diffamations, camouflées mais réelles, y abondent. A commencer par la description même de ces pseudos «réseaux du Kremlin» : s’il y a des réseaux du Kremlin en France, ils ne concernent certainement pas les gens décrits dans cet ouvrage. Ouvrage de commande ? On peut légitimement poser la question tant les termes et même le vocabulaire utilisés sont identiques à d’autres livres et articles qui paraissent un peu partout en Europe depuis la crise ukrainienne. Le contenu de ce livre, écrit dans un style de mauvaises fiches de police par moments, est en effet totalement public et transparent. On le retrouve très largement, en différentes langues, sur internet.

    Un style de fiches de police

    On est très loin d’un John Le Carré dont les excellents romans d’espionnage sont cités complaisamment par les copains politiques de l’auteur à propos de ces fameux « réseaux du Kremlin en France ». Quant aux personnes mises en cause,  elles n’ont qu’un seul droit : celui de se taire ! Le but essentiel de tels écrits est de discréditer tous ceux qui ont une opinion différente. Notre otanienne, pro-américaine tendance néo-cons inconditionnelle, rajoute aux clichés russophobes ranimés lors de la guerre froide, des affirmations mensongères et des allusions non sourcées. On cite les commentaires de ses amis sur facebook (sic)… On commente les papiers d’organes de presse totalement engagés… Méthodes plus que limites d’un auteur qui, par ailleurs, fait preuve d’un mépris professionnel assez odieux à l’égard de certains de ses collègues que, visiblement, elle n’aime pas !

    Petit florilège. Au hasard des pages, on apprend qu’à l’ambassade de Russie, on «sert le caviar à pleine louches». Rien que ça ! Que la Russie subit une crise économique terrible (ce qui est vrai), que le gouvernement russe est incapable de sortir le pays de la pauvreté (ça pourrait devenir intéressant avec une argumentation solide) mais que, en même temps, l’argent coule à flots. Et si l’argent coule à flot, c’est, évidemment, pour subventionner « l’extrême droite », notamment le Front National en France et, par allusions glissantes, d’autres hommes politiques qui ont le tort à ses yeux de ne pas penser OTAN mais Europe. Là aussi, des affirmations, mais aucune preuve ou enquête sérieuses. Renseignez-vous Mme Vaissié ! En ce qui concerne le Front national, le prêt qu’il a obtenu d’une banque chypriote appartenant à un oligarque russe  – et non au Kremlin – est loin d’être avantageux. Et tout est à l’avenant dans ce livre peu rigoureux, bourré d’approximations.

    Une cible prioritaire

    L’une de ses cibles favorites, celle qui trahit sans doute le plus sa xénophobie, voire son racisme profond contre les Russes en tant que peuple, sont les émigrés et descendants d’émigrés russes en France. Bien sûr, l’auteur se défend d’éprouver de tels sentiments, à la manière de l’antisémite dont « le meilleur ami est un juif »… Ces émigrés se sont organisés depuis des lunes en diverses associations d’intérêts et d’orientations très différentes. Depuis 2010, une partie d’entre elles (quelque 170 en 2015) se sont regroupées en un forum qui a élu un Conseil de coordination. Ce dernier a demandé à être reconnu par l’État russe qui l’a intégré dans son programme mondial de coordination de ce qu’ils appellent « les compatriotes ». Terme pris au sens très large, puisque des non-russes y participent. Le but du Forum était justement d’établir une coordination horizontale, notamment entre les écoles, et une meilleure relation avec les représentants russes et les régions et institutions russes. Tout cela est public et affiché sur un site internet ouvert (www.conseil-russes-france.org). L’auteur sympathise elle-même avec une coordination ukrainienne (pro-Kiev) qui pourtant n’hésite pas à faire de la politique et à jeter des anathèmes. Au point d’exiger de Canal plus le retrait d’un documentaire qui lui déplaisait. Ce que les épouvantables russes n’ont jamais fait, malgré la pléthore de films russophobes sur plusieurs chaînes !

    Des attaques ad hominem

    Jouissant de l’immunité de fait quand on injurie ou discrimine des Russes, contrairement à d’autres nationalités, ethnies ou religions, la professeur de russe (qui doit être bien malheureuse d’avoir à traiter d’une nationalité qu’elle abhorre à ce point) se lance dans des attaques ad hominem. Parmi les cibles, M. Dimitri Chahovskoy, descendant d’une famille princière qui a émigré après la révolution. Rien que cela lui vaut les lazzis de Vaissié qui n’hésite pas à écrire que « selon certains, il était proche du KGB »… On ne sait pas où, comment, pourquoi, mais c’est dit. Autre « prince » attaqué : M. Alexandre Troubetskoy, accusé de tous les maux et évidemment soupçonné des pires avanies. Là encore, sans rien de précis, sans rien qui soit prouvé. Mais Alexandre Troubetskoy est directeur du Dialogue franco-russe, une organisation qui, par essence même, est consacrée au business franco-russe. Tout est public, sauf évidemment les négociations commerciales. Les efforts consentis pour sauvegarder un bon climat d’affaires sont pour le moins légitimes pour une telle organisation et ses dirigeants. Mais cela n’effleure même pas l’esprit de Mme Vaissié qui accuse le député Thierry Mariani, coupable de penser que de tels échanges allant dans l’intérêt de la France et de la Russie, vont également dans l’intérêt de l’Europe tout entière. Cette dernière idée étant tout simplement insupportable aux atlantistes inconditionnels comme Vaissié qui nie dans son «ouvrage» toute influence américaine en France et ne s’indigne pas de l’opacité des négociations du Tafta avec ses modèles d’outre Atlantique, ni des neuf milliards de la BNP dont ont été privés les chômeurs français, dont ceux d’Alstom, livrée bien bizarrement à General Electric (à ce propos, voir ce qu’en dit le député Jacques Myard).

    Thèses douteuses

    Parmi les cibles «émigrées», il y a l’auteur de ces lignes. Contre-vérités et allusions diffamatoires abondent. D’abord, s’appuyant sur une thèse pour le moins douteuse car l’auteur n’est pas venue interroger les personnes concernées, Vaissié cite entre guillements des paroles que je n’ai jamais pu prononcer, tant elles sont absurdes et incohérentes, sur le statut du Conseil de coordination dont j’ai été le premier président. Présentées comme un grand secret, les discussions sur le statut juridique sont en fait publiques. La problématique, faussée par Vaissié, portait sur la nécessité ou non de donner un statut juridique au forum, par définition assez volatile et de ce fait ingérable… Ma position est totalement inversée, à en croire l’interprétation que donne Vaissié de la thèse citée. Elle n’hésite pas ensuite à reprendre un vieil argument, employé contre moi par les partisans du régime de Kiev. Une facture d’une association, signée par moi, de 5 000 euros (bien 5 000 euros, pas 5 millions, à l’heure des Panama papers avouez…) trouvée, dit-elle, dans le palais de Yanoukovitch et fournie sans doute par des services ukrainiens ou des partis d’extrême droite qui ont joué le rôle que l’on sait (sauf Vaissié) dans la prise de pouvoir à Kiev. Cela permet à l’auteur de m’accuser «de gagner de l’argent» et de donner des leçons de déontologie journalistique, ce qui de sa part est particulièrement mal venu. D’abord, on ne voit pas ce que le Kremlin a à voir là-dedans, puisqu’il s’agit d’une affaire ukrainienne. Ce sont effectivement des parlementaires ukrainiens, d’ailleurs de diverses tendances, qui ont demandé à l’association des russophones de les aider à organiser un voyage à Paris pour qu’ils puissent rencontrer leurs homologues français. Leur ambassade, qui aurait dû s’en charger, sabotait tout, selon leurs dires, car elle était tenue par un partisan de Youchtchenko, le président battu aux élections par Yanoukovitch. Ayant travaillé en Ukraine, je connaissais des membres de la délégation. Nous avons donc fait profiter ces Ukrainiens d’un tarif négocié dans un grand hôtel parisien. Nous avons également organisé une rencontre avec la presse et l’association a fourni une de ses salariées pour la traduction, durant trois jours. C’est ce que couvre cette facture. Mais, soit le travail des services ukrainiens est incomplet, soit l’honnêteté de Vaissié est encore prise en faute. Il se trouve que nous n’avons jamais reçu ce remboursement. Ce qui doit être visible dans les documents comptables…  Vaissié reprend aussi d’autres calomnies dont j’ai déjà été victime : le magazine Les Inrocks m’accusait l’an dernier de jouer au DRH pour un organe de presse «poutinien» pour lequel je ne travaille même pas ! Aucune vérification de la part du journaliste et de la rédaction du magazine. Pour faire bon poids, Vaissié en rajoute : elle affirme que la photo d’illustration du magazine en question me montrait dans les studios de «Pro Russia», une télévision internet, dans lesquels je n’ai jamais mis les pieds… Bien sûr, j’ai droit aussi aux dénonciations de type stalinien du journal Libération, auxquelles j’avais répondu sur internet. Vaissié, pseudoenquêtrice, ne se donne pas la peine de la citer. C’est dire le sérieux de cet écrit.

    Jugements à géométrie variable

    Dans la même veine, les «rappels» historiques de Vaissié valent leur pesant de cacahuètes, comme aimerait à écrire « la professeure » pour faire peuple. Ainsi le coup d’État à Kiev, le 22 février 2014, se serait produit parce que «Yanoukovitch est parti» ! Comme ça ? Tout d’un coup ? Quant aux jeunes fédéralistes brûlés vifs à Odessa le 2 mai 2014, dans le silence général de la presse occidentale, alors que l’internet était plein d’images insupportables quelques heures après l’événement ? Ils ont mis le feu eux-mêmes ! Là, cela devient franchement nauséabond. Evidemment, elle ne dit rien sur les bombardements et les massacres commis contre la population ukrainienne du Donbass par les troupes et les détachements néo-nazis (ils en arborent même les insignes) venus de l’ouest. On a pourtant tué Kadhafi pour avoir bombardé sa population.

    En un mot, ce livre c’est beaucoup de pages pour rien, si ce n’est pour alimenter encore une haine bien inutile entre Européens. Ces derniers n’ont-ils pas déjà été suffisamment saignés au siècle dernier – les Russes plus encore que les autres ? Pas assez pour des gens comme Vaissié. Odieux ! 

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