Toujours "contre nous", par essence et d'une façon existentielle, pourrait-on dire - et cela depuis les Cimbres et les Teutons, il y a maintenant plus de...21 siècles ! - nos ennemis allemands de "l'Allemagne politiquement unifiée" ont monté une sorte de coalition militaire anti-française avec l'Italie, l'Espagne et la Suède pour créer un successeur au char Léopard 2. Sans la France, évidemment, qui a fabriqué le remarquable char Leclerc, cela va de soi !
Nos Rois avaient bien compris "le danger d'outre-Rhin", quel que soit le nom qu'il porte dans l'Histoire, depuis les Cimbres et les Teutons il y a 21 siècles, jusqu'à Hitler, en passant par Bismarck et Guillaume II. Ils avaient réussi ce "chef d'oeuvre absolu" (le mot est de notre immense Bainville) qu'étaient les Traités de Westphalie : en émiettant les Allemagnes, non seulement ils faisaient disparaître tout danger à l'Est mais, mieux, les Allemands des principautés et villes libres sans nombre devenaient nos amis, et le Maréchal de Saxe grand maître des Armées françaises sous Louis XV, remportait la bataille de Fontenoy, aux côtés du Roi (dont le rôle fut, là, décisif, au dire même de Napoléon, qui s'y connaissait, en batailles... ).
Cette heureuse division des Allemagnes dura jusque sous Louis XVI, et nous permit de réunir au Royaume l'Alsace, la Franche-Comté, la Flandre gallicante, une petite partie du Hainaut, La Lorraine (n'oublions pas le Roussillon !).
Nous serions arrivés à "réunir" ce qu'il nous manque de la rive gauche du Rhin sans les Encyclopédistes prussophiles, et leur Révolution, leur République et leur Empire qui, follement, au nom du calamiteux et idéologique "principe des nationalités", ont lancé le mouvement d'unification allemande (la "médiatisation" et le "recès" de Napoléon 1er!) puis ont laissé, toujours aussi follement, ce processus d'unification aller à son terme (Napoléon III) : on a eu les conséquences : 1870 et la perte de l'Alsace-Lorraine, 1914 et son million et demi de "jeunes français couchés froids et sanglants, sur leur terre mal défendue" (Maurras) : tous, Encyclopédistes, révolutionnaires, républicains et Empires ont "bien travaillé" (!) contre les intérêts supérieurs et vitaux de la Nation française, et en "intelligence avec l'ennemi" !
Encore pouvions-nous, après la brillante mais affreuse victoire de 18, obtenir une rive gauche du Rhin "nettoyée de la Prusse", selon l'heureuse expression de L'Action française : en soutenant le séparatisme rhénan. Mais, là encore, nos ennemis anglo-saxons (cette fois) et, surtout, le Régime, le Système veillaient : détruisant l'Empire catholique Austro-hongrois avec lequel nous pouvions nous réconcilier et qui nous aurait aidé contre les germains du nord, le Régime perdit lamentablement la paix, et laissa l'Allemagne intacte, se contentant de la "mettre en république" croyant que, par la magie des mots, elle deviendrait, ainsi, fréquentable et pacifique : comme le lucide et clairvoyant Bainville l'avait analysé (et l'Action française, et l'Armée, et les Patriotes avec lui...), nous eûmes - et le monde entier avec nous - Hitler et le nazisme et la Seconde Guerre mondiale vingt ans après ! (voir ici et ici).
Même de Gaulle, intimement royaliste, demanda à Staline, en 44/45, de fixer sur le Rhin la limite ouest de "l'Allemagne maintenue" (comme il venait, par la force brute, de fixer sur la "ligne Oder/Neisse" sa limite est). Staline ne répondit pas aux attentes de de Gaulle, et l'Allemagne fut bien divisée, mais en deux seulement... et l'on connaît la suite.
Maintenant, bien longtemps après tout cela, nous avons à manoeuvrer avec une Allemagne réunifiée qui, plus faible que nous militairement - et c'est heureux ! - grâce à notre arme atomique, ne nous pardonne justement pas d'être "un pas derrière nous", et a préféré se faire le 51ème État des États désunis d'Amérique plutôt que de jouer loyalement le jeu, avec nous, d'une Europe totalement indépendante de la Maison Blanche...
Et qui a profité de son impossibilité de dépenser des sommes importantes dans l'arme atomique (comme nous) pour se concentrer exclusivement sur son économie, en faire une arme de guerre redoutable contre nous et tous les européens, à qui ils ont réussi à imposer leur mark, sous le faux nez et le faux nom d'euro, ce qui a achevé de déstabiliser complètement notre économie. Il faut cependant dire, à leur décharge, que - depuis Giscard... - les politiques insensées de notre Système et de notre Pays légal les ont bien aidés...
Voilà où nous en sommes aujourd'hui : on nous pardonnera la longueur de ce rappel historique mais, une fois de plus, il nous permet de constater la justesse du mot d'Auguste Comte : "Les vivants sont de plus en plus gouvernés par les morts"...
Et ce n'est pas avec un Régime et un Système "essentiellement" prussophiles que l'on pourra agir et traiter avec les Allemands, mais en retrouvant notre Régime traditionnel, l'institution qui a fait la France et qui l'avait débarrassé du "danger de l'est" : sa Royauté...
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