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Au Cinéma... - Page 12

  • Au Cinéma : Les Bonnes étoiles, par Guilhem de Tarlé

    1A.jpgArts & Ciné : Les Bonnes étoiles,  un film sud-coréen de Hirokazu Kore-eda, avec Ji-eun Lee (la maman) et Song Kang-Ho (Sang-hyun, propriétaire d’un pressing), prix d’interprétation masculine au festival de Cannes.

    Les Bonnes étoiles… C'est le 7ème long métrage de Hirokazu Kore-eda à mon actif. Je n'ai aucun souvenir de I Wish, en 2012 ; j'ai bien aimé Tel père tel fils à la télévision en 2017 alors que je m'étais ennuyé l'avant-veille en visionnant Après la tempête au cinéma ; quant aux 3 autres, j'aurais pu ne pas les voir, et il en est de même de ce dernier. Les films de ce réalisateur japonais me semblent avoir, tous, les mêmes caractéristiques, à savoir trop longs, trop lents, trop compliqués. Mon épouse et une autre spectatrice se disaient ne pas avoir compris la fin... moi non plus, et j'espère qu'il n'y a que la fin...

    Je n’aurais d’ailleurs certainement pas vu ces Bonnes étoiles si j’avais lu auparavant l’interview de Kore-eda au quotidien régional, mais c’est sans doute le journaliste lui-même qui ne les a pas vues tellement les propos progressistes qu’il prête au réalisateur ne cadrent pas avec la philosophie du film.

    Je me suis en effet quand même réjoui de ces  trafiquants d'enfants, "sacrément amateurs", gauches et maladroits, finalement sympathiques et touchants, à la Laurel et Hardy, incapables de vendre l'enfant auquel ils s'attachent.

    Je me suis réjoui surtout du moyen du délit - aujourd'hui, en 2022, en Corée duguilhem de tarlé.jpg Sud – à savoir  une « boîte à bébés » qui permet aux mères d'abandonner leur enfant après la naissance.
    Au lieutenant de police qui condamne cet abandon alors qu'il suffisait de ne pas mener sa grossesse à son terme, So-young, la mère du petit Woo-sung, répond avec bon sens que son geste est bien préférable à un avortement qui aurait tué l’enfant dans son ventre. Le réalisateur confirme par ailleurs : « Je voulais que le film puisse clairement signifier que chaque naissance compte, que chaque vie a sa place."

    Merci pour cette belle vérité qui me console de ces deux heures dix à subir la langue coréenne en VOSTF. C'est décidé, je retournerai voir du Kore-eda.

  • Au Cinéma : Les Pires, par Guilhem de Tarlé

    1A.jpgArt & Essai : Les Pires,  un film français, le 1er long métrage de Lise Akoka et Romane Gueret, avec Johan Heldenbergh (le réalisateur, Gabriel), Mallory Wanecque et Timéo Mahaut (Lily et son frère Ryan), Loïc Pech (Jessy, le flirt de Lily).

    Les Pires … Ce film n’en est pas, même si on peut ne pas le voir… Avec un scénario relativement compliqué, un docufiction sur le quartier Picasso à Boulogne-Sur-Mer et la grande misère de ceux qui y habitent. Mon premier étonnement vient de l’absence de diversité… y a-t-il encore des quartiers populaires de souche ?


    Nous étions 3 dans la salle, sans enthousiasme, à constater notamment qu’uneguilhem de tarlé.jpg grande partie des répliques nous avait échappé, dites dans un sabir ch’ti avec l’intonation des beurs de tous les quartiers… Pour une fois, j’ai regretté l’absence de sous-titrage...

    « On la trouvait plutôt jolie, Lily », militait autrefois Pierre Perret… Même si elle n’arrive pas des Somalies, la Lily du film, elle aussi, est jolie, et je confesse avoir envié l’horrible Jessy.
    C’est Michel Delpech qui chantait

    « Pour un flirt avec toi
    Je ferais n’importe quoi… »
    et même pire… de retourner au cinéma.

  • Au Cinéma : Annie Colère, par Guilhem de Tarlé

    1A.jpgA l’affiche : Annie Colère,  un film français de Blandine Lenoir, avec Laure Calamy.

    Annie Colère… Comment peut-on s'étonner et s'inquiéter de la violence dans notre société quand celle-ci sacralise la violence de l'avortement, dont elle veut même inscrire le "droit" dans la constitution ?
    Notre époque absolutise la violence contre la vie, qu'elle légitime à ses deux  bouts, dès sa conception dans les entrailles de la mère, jusqu'à la fin par son raccourcissement avec l'euthanasie et le suicide assisté. Pourquoi la violence entre ces deux extrêmes serait-elle moins légitime et condamnable ?

    C'est sans doute à ce commentaire que je pensais quand j'ai décidé d'aller voir Annie Colère dès que j'en ai entendu parler en août dernier. J'imaginais un bon film, et même un très bon film, de promotion de l'avortement et de glorification de la Loi Veil, un argumentaire qu'il allait falloir contrer point par point. Finalement je surestimais l'adversaire en pensant qu'il s'émerveillerait devant son fruit et le porterait au pinacle, alors que c'est seulement sa propre image que l'adversaire regarde, contemple et admire.
    On reconnaît, dit L'Évangile, l'arbre à son fruit, mais c'est l'arbre et non pas le fruit qui intéresse le Diable. Prosterne-toi pour m'adorer dit-il à Jésus au désert.

    C'est l'essence même du très long métrage (2H) Annie Colère, qui s'agenouille devant les jambes écartées de la malheureuse qui avorte, non pas pour se réjouir de cet avortement mais pour glorifier, "sanctifier", le MLAC, Mouvement pour la Liberté de l'Avortement et de la Contraception. C'est ainsi qu'à l'adoption de la Loi Veil, on voit les militantes du MLAC qui ne se réjouissent pas de cette adoption, mais se désolent de ne plus tenir la 1ère place et de disparaître...

    Annie Colère, 
    un film épouvantable, à fuir, qui déchiquète l'avortement en passantguilhem de tarlé.jpg de l'un à l'autre, de l’une à l’autre, en faisant se succéder les cuisses écartées pour y introduire un spéculum, une canule et autres instruments de mort jusqu'à donner mal au ventre à mon épouse qui m'en a voulu  de l'avoir conduite dans cette salle de "torture". Mais j'oubliais que, pas plus qu'Annie Colère, les associations de lutte contre la torture n'évoquent jamais celles subies par les embryons.

    Finalement un mauvais spectacle, une réalisation nulle, pour donner l'occasion à Laure Calamy de se pavaner en militante féministe. Un film de promotion de Laure Calamy !

    J'en arriverais presque à conclure, comme à propos des abeilles OGM,
    Simone, reviens,  ils sont devenus fous !

     

  • Au Cinéma : Le torrent, par Guilhem de Tarlé

    1A.jpgA l’affiche : Le Torrent,  un film français d’Anne Le Ny, avec Anne Le Ny (Capitaine Da Silva), José Garcia et Capucine Valmary (Alexandre et sa fille Lison), André Dussolier (Patrick, le beau-père d’Alexandre), Ophélia Kolb (Juliette, la victime).

    « Tu ne mentiras point »… C’est l’interprétation catéchétique quasi mensongère du 8ème commandement du Décalogue, dont les deux versions de l’Exode et du Deutéronome sont beaucoup plus restrictives qui ne visent que la diffamation : « Tu ne porteras pas de faux témoignage contre ton prochain ».

    « Tu ne mentiras point », c’est en tout cas la leçon de ce film, dont on conviendra néanmoins que son Torrent de mensonges n’est en rien diffamatoire. Il s’agit seulement pour leurs auteurs, en l’absence de témoins, de convaincre la gendarmerie et la famille qu’Alexandre n’a pas assassiné Juliette.
    A partir d’un premier mensonge l’engrenage se met en route, le mensonge appelleguilhem de tarlé.jpg le mensonge, avec la nécessité d’un deuxième pour corroborer le premier et expliquer un fait, et ainsi de suite jusqu’à la morale énoncée par Patrick, lui-même coupable pourtant d’un dernier mensonge : « La vérité, c’est mieux pour tout le monde, tu verras ».

    Je ne voudrais ni vous mentir ni dévoiler ici la fin de ce bon thriller, mais je constate que le mensonge initial a empêché que la vérité sorte nue de son puits… La fin aurait été différente.

  • Au Cinéma : Le fil de la vie, par Guilhem de Tarlé

    1A.jpgArt et Essai : Le Fil de la vie,  un film français de 2013, de Dominique Gros, avec la participation du Docteur Hervé Mignot, chef de service de l’Équipe d’Appui Départementale en Soins Palliatifs de l’Indre (EADPS 36).

    Le Fil de la vie… Attention, il est sorti en 2005 un film danois d’animation qui portait le même nom, qui n’a rien à voir avec ce documentaire déjà diffusé en 2013 sur Arte, où il est d’ailleurs, paraît-il, disponible en DVD. Ce film était projeté hier dans un village berrichon de l’Indre, département dans lequel il a été tourné en partie, en introduction d’une soirée ciné-débat sur le thème « Choisir sa mort, un choix de société ».

    Le film est relativement dur, qui met en scène un patient en soins palliatifs et les « solutions » alternatives. Convenons qu’il ne prend pas partie, mais qu’il ouvre des pistes de réflexion que le docteur Mignot a su excellemment expliciter en animant le débat qui a suivi.

    « Un pauvre bûcheron, tout couvert de ramée,
    Sous le faix du fagot aussi bien que des ans (…) »

    La Fontaine, en son temps, a déjà parfaitement traité la question

    « Enfin, n’en pouvant plus d’effort et de douleur »…

    C’est évidemment le refus de la douleur, de la souffrance qui peut conduire à souhaiter mourir

    « Il met bas son fagot, il songe à son malheur »…

    de la souffrance physique à la souffrance mentale jusqu’à la dépression

    « Il appelle la Mort »

    « Elle vient sans tarder,
    Lui demande ce qu’il faut faire.
    C’est, dit-il, afin de m’aider
    A recharger ce bois ».

    Le docteur Mignot nous a très bien expliqué qu’on n’appelle pas la mort – « on neguilhem de tarlé.jpg peut pas vouloir quelque chose qu’on ne connaît pas. Personne ne veut la mort. En fait on ne veut plus vivre ce qu’on vit (…) la demande de mort est une demande de ne plus souffrir»… et les soins palliatifs y sont donc la véritable et seule réponse, en traitant toute la souffrance de l’homme, souffrance existentielle, souffrance physique, psychique, spirituelle quand on sent la fin de la vie et qu’on s’interroge sur le sens de la vie.

    De nombreux autres aspects de ce sujet difficile et dramatique ont été évoqués, abordés (ou passés sous silence), et ce n’est pas le lieu d’en écrire ici, sauf à implorer le Ciel que la « Convention Citoyenne sur la fin de vie » qui s’ouvre, avec des « débats organisés dans les territoires par les espaces éthiques régionaux », se souvienne du bûcheron du poète…
    si toutefois on l’apprend encore à l’école…

    « Le trépas vient tout guérir ;
    Mais ne bougeons d’où nous sommes :
    Plutôt souffrir que mourir,
    C’est la devise des hommes ».

  • Au Cinéma : Les Miens, par Guilhem de Tarlé

    1A.jpgA l’affiche : Les Miens, un film français de Roschdy Zem.

    Les Miens… Ils s’appellent Salah, Ryad, Moussa, Adil, Samia, Nesrine, Amir, Emma, et à la ville, Rachid Bouchareb, Roschdy Zem, Sami Bouajila, Abel Jafri, Meriem Serbah, Nina Zem, Carl Malapa, Maïwenn…

    Et si « tout ça » illustre, évidemment, le Grand Remplacement que d’aucuns nient, « tout ça, ça fait »  – aussi, comme le dit justement la chanson –d’excellents Français », une vraie famille française, bien intégrée, dans laquelle nous pouvons tous nous reconnaître avec ses drames et ses joies, ses rires et ses colères… ça fait enfin un excellent film, très certainement le meilleur des quinze derniers vus depuis un mois.
    « Sur une échelle de 0 à 6 », je dirais 5.

    Cette histoire inspirée du vécu de Roschdy Zem , dont l’un des jeunes frères aguilhem de tarlé.jpg effectivement été victime d’un choc à la tête, m’a paru d’abord comme un véritable portrait de famille, la mise à nu de l’esprit de famille qui permet de « s’eng… », s’injurier, se quitter sans se dire au revoir, à propos de tout et n’importe quoi, qui touche à l’intimité familiale mais aussi à la politique, la religion, au covid ou au « complotisme »,  avant de se retrouver le lendemain comme si de rien n’était…
    Ce long métrage est aussi une confession poignante de Ryad dans laquelle, là encore, quand chacun est absorbé par ses propres affaires, on peut se reconnaître.

    Gad El Maleh – que les cinémas de Châteauroux n’ont pas prévu de programmer -, Roschdy Zem… : les cinéastes se racontent, et se racontent dans leur famille… Peut-être « tout ça » nous raconte-t-il quelque chose de l’état de notre société.

  • Au Cinéma, avec Guilhem de Tarlé, pour "un très grand film qu'on ne peut que recommander" : Reste un peu...

    1A.jpgA l’affiche : Reste un peu,  un film français de Gad Elmaleh, avec Gad Elmaleh, ses parents et sa sœur (Régine, David et Judith), Nicolas Port, frère de Saint-Jean, Curé de la Paroisse Ste Cécile à Boulogne-Billancourt (Père Barthélémy), Mehdi Djaadi et Roschdy Zem (Mehdi et Roschdy).

    "T'es catho toi ?
    - C'est plus compliqué que ça"

    Il y a dans cette esquive la peur de s'affirmer, mais c'est effectivement compliqué d'être catho, avec le Père,  le Fils, le Saint-Esprit, un seul Dieu en 3 personnes ! et en plus de ça il y a la Ste Vierge, la Mère du Fils, la mère de Dieu !
    Elle a manifestement pris Gad Elmaleh par la main pour le mettre sur le chemin, mais le chemin, ce n'est pas Elle, c'est le Fils ("Je suis le chemin"). Et ce chemin, il mène où ?  Vers le Père.

    Si l'on sait que cette voie est "étroite", on voit surtout qu' elle est longue... Il est long le chemin...

    Et Gad Elmaleh au tout début de ce chemin, tenu par la main de Marie, pourrait chanter avec Joe Dassin :

    « Qu'il est long, qu'il est loin, ton chemin, papa
    C'est vraiment fatigant d'aller où tu vas »

    (pour notre part, nous sommes allés voir ce film à Romorantin, 65 km, 1h1/4 de route, en l’absence de programmation dans l’Indre !)

    Ce film, présenté comme une "comédie", et effectivement j’ai éclaté de rire à plusieurs reprises, n’en est pas moins réellement un drame ; le drame que vit le réalisateur qui ressent s'affronter au-dedans de lui d'un côté son identité et sa religion juive, qui est celle de sa famille et de ses amis, de l'autre l'appel de Marie.
    Marie était peut-être juive, mais elle a trahi et c'est à cette même trahison qu'elle veut conduire Gad Elmaleh. 

    L'acteur Mehdi Djaadi, l’un des catéchumènes du film, raconte, lui aussi, paraît-il, dans un autre spectacle intitulé Coming out, sa conversion de la religion musulmane au catholicisme... Je n'ai évidemment aucune compétence pour en juger, mais je la pense plus aisée, qui ne comporte certainement pas avec la même intensité la caractéristique de trahison.
    En regard de cette « histoire vraie » de Gad Elmaleh j'utiliserais pour ma part le terme enraciné de « Confession ».

    Finalement la question que pose ce long-métrage est simple : peut-on être juif et chrétien ?
    "Tu changes de Dieu, tu changes de parents !" répond la mère de Gad Elmaleh.
    Édith Stein (sainte Thérèse Bénédicte de la Croix), le cardinal Jean-Marie Lustiger, la philosophe Simone Weil (dont le film dit qu’elle n'était pas baptisée, ou alors in articulo mortis), l’écrivain Judith Cabaud répondent Oui, mais Gad Elmaleh nous montre combien cette conversion est difficile.
    Chapeau bas, pour ne pas dire kippa basse, en tout cas à cet humoriste qui a eu le courage, avec sa famille, de s'interroger et de nous interroger publiquement.

    Reste un peu, c'est la supplication de la mère de Gad à son fils, c'est surtout laguilhem de tarlé.jpg prière de Gad à sa mère céleste.
    C'est en tout cas un très grand film qu'on ne peut que recommander à ceux qui croient au Ciel et à ceux qui n'y croient pas.

    Rappelons pour conclure les propos de Jésus à Nicodème : « Le vent souffle où il veut : tu entends sa voix, mais tu ne sais ni d’où il vient ni où il va ».

  • Au cinéma, pour une chronique très "sur l'essentiel" de notre ami Guilhem de Tarlé...: Une Terre sans abeilles ?

    1A.jpgArt et Essai : Une Terre sans abeilles ?,  un film français de Nicolas Dupuis et Elsa Putelat.

    La bibliothécaire de Mâron en Berry a de la suite dans les idées qui a organisé, à quelque semaines d’intervalle, deux séances de cinéma sur "la nature (qui) souffre et personne ne l'entend". Ce  fut d'abord . "Attention fragile : les étangs de Brenne", qui  attirait précisément notre attention sur la fragilité de la biodiversité, puis, en ce 25 novembre, "Une terre sans abeilles ?", question sibylline au bourdonnement eschatologique.

    Je ne sais pas d'où vient le conte que raconte Armand Toupet, romancier du siècle dernier, selon lequel Ste Solange,  la patronne du Berry, serait "la madone des abeilles", titre que je n'ai retrouvé nulle part ailleurs. Toujours est-il que c'est à ce conte que je pensais, cette "madone" que j'implorais à la perspective de ces ruches vides.

    Ce documentaire me rappelle une étude sur la mortalité - ou plutôt la surmortalité - des abeilles, publiée en 2004 par Philippe de Villiers : Quand les abeilles meurent, les jours de l'homme sont comptés, où il raconte qu'Albert Einstein regardait l'abeille comme la "sentinelle" du monde : "Si l'abeille venait à disparaître, disait Einstein, l'homme n'aurait plus que quelques années à vivre".

    guilhem de tarlé.jpg

    C’est le cri d’alarme des réalisateurs qui met en regard, selon la formule de Philippe de Villiers "le pot de miel des apiculteurs contre le pot de fer de l’industrie agrochimique".

    La solution à ce duel ? les agrochimistes l’imaginent dans l’agrochimie… avec des abeilles OGM !

    Sainte Solange, reviens… ils sont devenus fous !

  • Au Cinéma : Les Lendemains de veille…, par Guilhem de Tarlé

    1A.jpgA l’affiche : Les lendemains de veille, un film français de Loïc Paillard, avec Natacha Krief (Cleo), Bérénice Coudy (Anne-Sophie – mais appelez-la « Anne-So »),  Marica Soyer (la fille à papa, Lola), Lucile Krier (Malo), Etienne Beydon (Blaise, le mari d’Anne-So) et Sylvain Mossot (Romain, le fiancé de Lola).

    Les Lendemains de veille… Ils s’intitulent une « communauté », je crois que c’est Lola qui parle d’une « famille » tandis que son papa paraît viser juste : « une bande de branleurs », pour un quasi remake de Plancha, à savoir une bande de copains et copines (et plus, même sans affinités) qui se retrouvent dix ans après, sauf que c’est pour prendre connaissance du testament de l’un d’eux qui s’est pendu.
    Le début et la fin sont déjantés, et stupides, ce qui permet à peine de parler de « bon petit film », comme l’a exprimé le seul (jeune) couple qui était dans la salle en même temps que nous.

    Curieusement la case « exotique », « diversité » ou « chance pour la France » n’est pas cochée, mais, dans un autre registre, on assiste à une parodie de mariage « trouple », de deux hommes avec Malo – qui est, il est vrai, très charmante.

    On subit aussi, de la part d’Anne-So qui allaite son bébé, une propagandeguilhem de tarlé.jpg avorteuse poussant Cléo, en cachette de « (sa) meuf » avec qui elle vit « en couple », à aller se faire avorter en Espagne – les délais sont passés pour la France -  d’un enfant conçu lors d’une soirée « chargée ». C’est  pourtant cette même Anne-So(tte) qui avait qualifié de « violence » un bisou à un bébé, « sans son consentement » !

    Beaucoup d’exécrable, donc dans cette comédie, particulièrement bien interprétée par chacune des actrices, mais aussi une réflexion poignante sur le temps qui passe pour ces dix trentenaires qui, à force d’avoir voulu « profiter de la vie », se mettent à minauder devant les deux seuls enfants venus « distraire » leurs retrouvailles.

     

    « Mais à la mort du jour

    Dans les draps de l’ennui

    On se retrouve seul »

                           (Jacques Brel)

     

  • Au Cinéma : La Conspiration du Caire…, par Guilhem de Tarlé

    1A.jpgA l’affiche : La Conspiration du Caire de Tarik Saleh, avec Tawfeek Barhom (Adam) et Fares Fares (le colonel Ibrahim), un film suédois, comme rien ne l’indique.

    La Conspiration du Caire… le synopsis avait attiré mon attention et des neveux me l’ont recommandé. Désolé de devoir leur dire que ce long métrage dure 2 heures, et que je ne le recommande pas. Leur tante, d’ailleurs, encore moins que moi qui, d’habitude, est davantage vigilante et plus compréhensive. Il semble, en l’occurrence, que la VO de cette Vostf lui ait été insupportable.  Moi, c’est la Vostf qui me rebute, ne sachant pas à la fois regarder l’image et lire le texte.

    « C’est à la fois très simple et très compliqué » nous rabâche vainement le Capitaine Haddock au pays de l’or noir, incapable de poursuivre son propos.

    De même ce scénario nous a paru compliqué pour une histoire apparemment simple, à savoir l’intervention du gouvernement égyptien qui veut empêcher l’élection d’un imam proche des Frères musulmans à la tête de l’université sunnite, Al-Azhar, du Caire. J’ai personnellement été impressionné par l’allure militaire, ordre et discipline, de cette école coranique avec tous ces étudiants en rang et « enguilhem de tarlé.jpg uniforme »… Malgré leur air pacifique, on se dit que le Djihad n’est pas loin.


    Le bâtiment est magnifique, mais il s’agit en fait de la Mosquée Süleymanye d’Istanbul puisque le réalisateur est interdit de séjour en Égypte (où les OQTF sont appliquées). Cela date de 2015, quand il allait commencer à y tourner son précédent film Le Caire confidentiel sur la corruption de la police, réalisation dont je disais déjà que j’aurais pu ne pas la voir !

    Bis repetita.

  • Au Cinéma : Les Amandiers, par Guilhem de Tarlé

    1A.JPGA l’affiche : Les Amandiers, un film de Valeria Bruni Tedeschi, avec Sofiane Bennacer (Étienne) et Nadia Tereszkiewicz, à savoir Stella, en fait Valeria Bruni Tedeschi qui filme ses souvenirs des années 80 à Nanterre, étudiante aux Amandiers dont Pierre Romans est le directeur de l’école, et Patrice Chéreau directeur du théâtre, interprétés respectivement par Micha Lescot et Louis Garrel.

    « L’important, c’est le travail (…) et je vous le dis tout de suite, je pourrai pas être démocratique avec vous ».
    Comment ne pas applaudir à ces propos introductifs de Patrice Chéreau, qui continue « C’est pas un passe-temps de jouer, c’est pas… rien » !

    "Dessine-moi un mouton"... Aux Louveteaux, tout  d'abord, j'ai commencé par mimer Le Petit Prince, puis j'ai interprété le renard dans Les Animaux malades de la peste (...)
    "et flatteurs d'applaudir".
    Au lycée, j'ai joué notamment du Courteline, traduit devant les tribunaux pour avoir, à Notre-Dame de Lorette, "vendu du cresson pour du buis".
    Plus tard, adulte et père de famille, j'ai participé à une troupe de théâtre amateur, m'incarnant dans différents rôles, du Docteur Parpalaid, dans Knock, jusqu'à du René de Obaldia et de l'Anouilh, dans La Belle vie où j’étais un commissaire du peuple... ce qui m'a conduit,  naturellement,  comme dans la comedia del arte, à abandonner la scène pour une autre comédie, les bancs d'un Conseil Régional, à "l'extrême droite" évidemment.
    Maintenant, à ma manière, je "commente" des films.
    J'ai, au fond de moi, toujours regretté de ne pas avoir étudié l'art dramatique pour devenir acteur.
    J'en veux aujourd'hui à Valeria Bruni Tedeschi de détruire mes rêves d'une autre vie.
    Comment aurais-je pu me perdre dans cette école des Amandiers ? "Que diable (serais-je) allé faire dans cette galère" ? "Est-ce que j'ai une gueule d'atmosphère " pour aller me vautrer dans celle putride de ces étudiants avec lesquels je ne partage rien ?
    Sex and love, drogue, sida, tout le monde couche avec tout le monde, hétéros  etguilhem de tarlé.jpg homos... c'est le triste univers dans lequel nous immerge la réalisatrice.

    Mon épouse a davantage apprécié que moi ce long métrage d'ambiance (plus de 2 H), tout en  regrettant de ne pas voir en entier le Platonov de Tchékhov autour duquel s'exercent ces apprentis comédiens.

    Moi, j'ai la tristesse des illusions perdues... mais ça, c'est une autre histoire, un autre film sur la comédie humaine.

  • Au Cinéma :  Armageddon Time, par Guilhem de Tarlé

    1A.jpgA l’affiche : Armageddon Time, un film américain de  James Gray, avec Anthony Hopkins (le grand-père Aaron Rabinowitz), Jeremy Strong et Anne Hathaway (son gendre et sa fille, Irving et Esther Graff), Ryan Sell et Banks Repeta (ses deux petits-fils, Ted et Paul), et Jaylin Webb (Johnny Davis, le copain de Paul).

    Armageddon Time…  Un titre prétentieux, qui signifie l’heure de la bataille finale entre le Bien et le Mal, pour un film de série B, dont le premier et dernier propos sont de ne pas vouloir vivre l’élection de Ronald Reagan… en intégrant dans le scénario, comme persona grata d’une école privée, Fred et Maryanne Trump, parents de Donald…

    J’ai lu que le réalisateur raconte son enfance dans une famille d’origine juive, de la classe moyenne à New York, où persiste un certain racisme à l’égard des « nègres » (en VF).
    Les parents semblent débordés par l’insolence et la désobéissance de leurs enfantsguilhem de tarlé.jpg et, en fait, je suis sorti en me demandant ce que voulait nous dire James Gray.
    Malgré l’avis favorable de mon épouse, ce long métrage, qui dure près de deux heures, ne me paraît pas susceptible de ramener le public dans les salles obscures… le CGR et l’Apollo de Châteauroux y tiennent-ils d’ailleurs qui nous ont indiqué que le Reste un peu de Gad Elmaleh n’était pas prévu à l’affiche…

  • Au Cinéma : Nostalgia, par Guilhem de Tarlé

    1A.jpgEn avant-première : Nostalgia, Un film italien de Mario Martone, avec Pierfrancesco Favino, Sofia Essaïdi et Aurora Quattrocchi (Felice Lasco, son épouse et sa mère Teresa Lasco), Tommaso Ragno (Oreste Spasiano, l’ami d’enfance), Francesco Di Leva (le padre, Don Luigi Rega).

    D’après le roman éponyme d’Ermanno Rea.

    Nostalgia…  Encore cette fois, ce film porte le même titre qu’un drame américain de Mark Pellington, de 2018, que je n’ai pas vu, pas plus que je n’ai lu le roman d’Ermanno Rea (2016), ni celui de Jonathan Buckley portant toujours le même nom qui serait celui d’un jardin imaginaire d’une petite ville de Toscane (2019).

    Nostalgia… Le 1er acteur ou plutôt la première actrice de ce nouveau long métrage est la ville de Naples et son quartier populaire et misérable de la Sanità.

    La nostalgie c’est, étymologiquement,  à la fois le retour et la douleur, et ce titre neguilhem de tarlé.jpg pouvait pas mieux convenir à l’histoire de Félice dont on imagine qu’il menait une vie bourgeoise, avec son épouse probablement médecin à l’hôpital du Caire. Le voilà de retour dans « son » pays, sa ville et son quartier où il vécut de petite délinquance.

    ’o sole, ’o sole mio, sta nfronte a te,

    Sta nfronte a te !

  • Au Cinéma : Couleurs de l’incendie, par Guilhem de Tarlé

    1A.jpgA l’affiche : Couleurs de l’incendie, Un film français de Clovis Cornillac, avec Clovis Cornillac (M. Dupré, le chauffeur), Léa Drucker et Olivier Gourmet (Madeleine Péricourt et son oncle Charles Péricourt), Benoît Poelvoorde (Gustave Joubert, « l’homme de confiance »), Alice Isaaz (Léonce Picard, la dame de compagnie), Jérémie Lopez (André Delcourt, le précepteur de Paul), Octave Bossuet et Nils Othenin-Girard (Paul Péricourt, le fils de Madeleine, à 10 et 15 ans), Fanny Ardant (Solange Gallinato, la chanteuse), d’après le roman éponyme de Pierre Lemaitre (2018) qui fait suite à Au revoir la-haut (2013).

    Je n’ai pas lu les romans de Pierre Lemaitre, et je n’avais pas partagé l’accueil dithyrambique du film d’Albert Dupontel (2017) dont j’avais trouvé les 2 heures un peu longues… Cette « suite » de Denis Cornillac est encore pire (2H1/4) avec, en outre, un nombre d’intervenants beaucoup trop important…

    Je considère aussi le titre et le synopsis mensongèrement racoleurs surguilhem de tarlé.jpg « les couleurs de l’incendie qui va ravager l’Europe ». Cette « reductio ad Hitlerum » n’a en fait aucun rapport avec l’escroquerie dont sont victimes Madeleine et son fils, et leur vengeance magistrale.

    Sur ce thème de la vengeance, j’ai en mémoire une dizaine d’opus généralement médiocres à l’exception de l’excellent Mademoiselle de Joncquières d’Emmanuel Mouret, en 2018.

    Bref, malgré les véritablement très bonnes prestations de Léa Drucker, Poelvoorde et Gourmet, ces Couleurs de l’incendie ne m’ont pas enflammé, si j’excepte la voix enjôleuse de Fanny Ardant, et surtout la très jolie Léonce dont je ferais moi aussi volontiers ma « dame de compagnie ».

  • Au Cinéma : Entre ciel et terre, par Guilhem de Tarlé

    1A.jpgArt et Essai : Entre ciel et terre, Un film polonais réalisé par Michal Kondrat et diffusé par SAJE Distribution.

    Entre ciel et terre... Je n'ai pas vu le film franco-americain de 1993, réalisé par Oliver Stone, qui portait déjà ce titre et racontait l'histoire d'une jeune femme "pendant et après la guerre du Vietnam".

    Entre ciel et terre... il y a le Purgatoire, et c'est le sujet de ce nouveau long-métrage.
    Je suis sans doute un mécréant,  je ne suis pas du tout mystique et je n'éprouve aucun attrait pour ce type de documentaire dont le prosélytisme me met même presque mal à l'aise.
    Déjà,  j'avais été très critique à propos de Lourdes, en 2019, même si je m'étais incliné devant l'objectivité et le courage des réalisateurs, Thierry Demaiziere et Alban Teurlay. qui se qualifiaient d'agnostique ou athée. Je m'étais surtout copieusement (co-im-pieusement) ennuyé en allant voir Le Coeur de l'homme, d'Eric Esau, présenté en 2018 par ce même SAJE distributeur, spécialiste de films d'inspiration chrétienne, et j'en ai vu des passionnants et des magnifiques que je ne saurais trop recommander.

    Entre ciel et terre... De ce catéchisme expliqué, et illustré, mais assez brouillon, qui veut peut-être trop en dire, avec une succession de monologues longs et parfois soporifiques, je pense néanmoins avoir retenu l'essentiel, difficile à entendre :
    Ne pas pleurer les morts mais prier pour les âmes du Purgatoire afin de les sauver en même temps qu'on se sauve soi-même, sachant l'obligation du pardon des fautes subies pour bénéficier de la miséricorde divine et du pardon des fautes commises.

    C'est vrai que j'adhère davantage à cette "voie étroite" qu'à celle d'un Christ "copain" et une religion bisounours - Tout le monde, il est beau, tout le monde il est gentil - On ira tous au Paradis.
    Il n'empêche que le cinéma ne me semble pas le média idoine pour transmettre ceguilhem de tarlé.jpg message tellement pessimiste, dénué de toute Espérance.

    D'ailleurs nous avons vu un couple quitter la salle au bout d'un quart d'heure, et encore nos deux voisines, quelques minutes plus tard, lors de la scène de la femme battue qui pardonne à son bourreau.

    Eh bien, moi non plus, ce film ne me sanctifie pas, au contraire, et je pense à Georges Brassens, "Je suis la mauvaise herbe",
    et à La Ballade des pendus de Clément Marot :


    "Mais priez Dieu
    que tous nous veuille absoudre".