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Actualité France - Page 333

  • En titre du Figaro d'aujourd'hui ...

     

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgQuant à nous qui ne sommes jamais lassés de discours de belle tenue, de culture et de lettres, de simple amour de la Patrie, d'amour aussi de sa langue, de son histoire, des vertus de l'intelligence française quand elle s'emploie à servir son pays, et de fierté nationale lorsqu'elle n'est pas faite seulement d'exaltation, nous savons aussi ce que valent les paroles et les pensées tant qu'elles ne se traduisent pas en actes. Et nous savons de surcroît quelle est la situation de la société française. Aussi nous donnerons-nous pour règle, non plus tellement de disserter sur les discours, de risquer des supputations sur les intentions, comme si nous étions encore dans la campagne de la présidentielle, mais plutôt de scruter les actes eux-mêmes et de les passer au crible de la réflexion. La nôtre et celle de beaucoup d'autres qui, comme nous, ont le souci de l'avenir de la France.   

     

    Lafautearousseau

     

  • Les bonnes intentions de la loi Veil et l’enfer de la catastrophe démographique

     

    Par Marc Rousset

    Un utile rappel [Boulevard Voltaire, 3.07] à l'heure des louanges sans nuances qui accompagnent la disparition de Simone Veil.  

     

    f682426fee04086bb84efa58fc9b3d8e.jpeg.jpgSimone Veil a participé à la Manif pour tous ! Les bonnes intentions justifiées de la loi Veil auraient dû rester immuables et fixées dans le marbre ! Il n’en a rien été et l’IVG, au fil des années, est devenu un acronyme administratif, un droit à tuer, en lieu et place des considérations humaines, morales, exceptionnelles et de détresse de la loi Veil.

    Le résultat des courses, c’est plus de 220.000 naissances par an qui manquent à la France, remplacées par 250.000 immigrés extra-européens. Le seul continent où la population continue de baisser est bien l’Europe. L’Europe représente, aujourd’hui, 10,3 % de la population mondiale contre 25 % en 1900. En France, le taux de fécondité de 1,6 enfant par femme d’origine européenne est inférieur au taux de remplacement à l’identique des populations de 2,1 enfants par femme.

    Les cocoricos démographiques français sont des mensonges cyniques qui proclament, en fait, le Grand Remplacement des populations puisque au-delà de l’invasion migratoire annuelle des 250.000 immigrés extra-européens, le taux de fécondité des populations immigrées est de plus du double de celui des populations européennes, soit 3,4 enfants par femme. 

    L’Histoire, c’est la démographie, disaient les grands historiens français Pierre Chaunu et Fernand Braudel. L’enfant, c’est l’avenir, il n’y a plus d’espoir quand 220.000 enfants disparaissent tous les ans – autant que la mortalité infantile sous Louis XIV.

    Le pape François a pu dire : « Ainsi, tu peux visiter le monde, partir en vacances, avoir une maison à la campagne, être tranquille. Et c’est sans doute mieux, plus commode, d’avoir un petit chien, deux chats… » Combien d’Européens se retrouvent dans une maison de retraite sans aucun enfant pour leur rendre visite ? « Seigneur, préservez-moi, disait Victor Hugo […] de jamais voir l’été sans fleurs nouvelles, la cage sans oiseaux, la ruche sans abeilles, la maison sans enfants. » 

    Une société qui avorte et qui ne veut pas d’enfants est une société qui se laisse envahir et qui meurt. L’Empire romain s’est effondré sous les coups des barbares lorsqu’il a préféré le pain, les jeux, la jouissance et l’insouciance du lendemain à la perpétuité de sa race.

    Quand on en arrive à 220.000 avortements par an, cela ne regarde plus seulement des femmes, leur vie personnelle, mais bien la nation tout entière dans la question de son renouvellement et, partant, de sa pérennité. Le libertaire Macron s’occupe des entreprises jeunes pousses, mais il n’a toujours pas compris que les familles nombreuses et les enfants sont des jeunes pousses encore plus importantes pour la survie et l’avenir d’une nation et d’une civilisation.   

    Économiste
     
    Lire aussi dans Lafautearousseau ...
     
     
  • L'immigration et l'islam crispent de plus en plus les Français : Des informations non-négligeables

     

    C'est une note du Figaro du 3.07, signée Esther Paolini, qui nous l'apprend : ces chiffres nous ont paru intéressants. A avoir en tête  ... Notamment ceux qui concernent l'immigration.  LFAR

     

    AAnEnU.pngD'après une nouvelle étude, 65% des Français estiment qu'il y a trop d'étrangers en France. Ils sont 60% à trouver que la religion musulmane est incompatible avec les valeurs de la société française.

    Sujets phares de la campagne présidentielle, l'immigration et l'islam fracturent les Français. D'après l'enquête annuelle d'Ipsos en partenariat avec la fondation Jean-Jaurès et Le Monde publiée ce lundi, cette fracture s'élargit encore davantage en 2017.

    Plus de la moitié des Français estiment ne plus se sentir chez eux

    Comme en 2016, 65% des sondés considèrent qu'«il y a trop d'étrangers en France». Cet avis est partagé par 77% des ouvriers interrogés, 66% des employés, 57% des professions intermédiaires et 46% des cadres. Sans surprise, 95% des partisans du Front national ont ce sentiment. Chez Les Républicains (LR), ils sont en nette augmentation: 83% contre 76% en 2016. 30% des sympathisants de La France Insoumise (LFI) sont de cet avis, 46% chez ceux du Parti socialiste (PS), égaux à ceux de La République en marche (LREM).

    Si 54% des sondés reconnaissent que l'intégration en France est difficile pour un immigré, 61% estiment que «d'une manière générale, ils ne font pas d'efforts pour s'intégrer en France». Signe d'une crispation de plus en plus forte, 60% affirment ne plus se sentir «chez soi comme avant».

    Autre thématique étudiée par l'institut de sondage, le regard que portent les Français sur la religion musulmane est lui aussi de plus en plus sévère. Quatre Français sur dix (40%) affirment que la pratique de l'islam est compatible avec les valeurs de la société française. Un nombre en baisse depuis les attentats de 2015, où ils étaient 47%. À un niveau presque identique depuis 2014, 74% des sondés affirment que l'islam souhaite «imposer son mode de fonctionnement aux autres». Un avis partagé par 94% des sympathisants FN, et 85% des soutiens LR. Plus surprenant, ce sentiment est également ressenti par 54% des électeurs socialistes et 53% de partisans LFI.

    85% des sondés ont le sentiment que l'intégrisme religieux est un «problème de plus en plus préoccupant». Le malaise qu'il soulève est toujours plus prégnant, avec deux points de plus par rapport à 2016. Concernant l'islam radical, 46% des Français interrogés estiment que «même s'il ne s'agit pas de son message principal, l'islam porte malgré tout en lui des germes de violence et d'intolérance». Un chiffre en augmentation de cinq points par rapport à l'année dernière et qui témoigne d'une société française de plus en plus fracturée.

    Trois autres chiffres à retenir de cette étude

    - 71% des Français interrogés estiment que les notions de droite et de gauche sont dépassées. C'est le cas de 86% des sympathisants LREM, 76% des électeurs frontistes, 66% des socialistes, 58% des soutiens des Républicains et 50% des LFI.

    - Les Français sont moins sévères envers les chômeurs qu'en 2016 : 55% des sondés estiment qu'ils pourraient trouver du travail s'ils le voulaient vraiment, contre 57% l'année précédente. Dans cette même idée, le sentiment que la société évolue vers trop d'assistanat est en baisse de 8 points: ils étaient 70% à partager cet avis en 2016 et ne sont plus que 62% en 2017.

    - 64% des personnes consultées affirment qu'«en France, c'était mieux avant.» Un chiffre qui indique que les Français idéalisent un peu moins le passé qu'en 2016, où ils étaient 70% dans cette catégorie. 

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    Echantillon: 1000 personnes constituant un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus. Sondage effectué du 21 au 27 juin 2017, par Internet. Méthode des quotas (sexe, âge, profession, région et catégorie d'agglomération).

  • L’utile inutile

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    La littérature a très vite été partie prenante de la genèse de la nation française, au point qu’aujourd’hui encore les deux se confondent dans notre inconscient collectif. De façon plus explicite, et à titre d’exemples, une universitaire américaine, Mme Ferguson, a pu écrire un petit pavé de trois cents pages intitulé « La France, nation littéraire » et M. Rouart, académicien, souligner publiquement (Pékin, décembre 2014) « l’importance que revêt pour elle la littérature au cœur même de l’État ». 

    Il est vrai que les premiers présidents de notre Ve République étaient des hommes de lettres. De Gaulle, quoique militaire de formation, restera dans l’Histoire comme un politique parfois controversé mais aussi (et surtout ?) comme un mémorialiste de haut vol. Pompidou, agrégé de lettres, est pour les connaisseurs l’auteur d’une remarquable Anthologie de la poésie française. Descendons une marche : MM. Giscard d’Estaing et Mitterrand auront eu au moins le mérite d’afficher une préférence, Giscard pour Maupassant, Mitterrand pour Chardonne ; dans Une histoire de la littérature française Kléber Haedens qualifiait le premier de « bon petit réaliste » et disait du second qu’il « aima par-dessus tout la belle prose »… Puis, quelques marches plus bas, rien ou presque, concernant MM. Chirac, Sarkozy et Hollande - sauf peut-être les propos consternants de M. Sarkozy sur La Princesse de Clèves. 

    Or, sur la photo officielle de M. Macron, on voit un livre ouvert à sa droite : ce sont les Mémoires de guerre du général de Gaulle. On apprend par ailleurs dans la presse que deux autres livres (Stendhal, Le Rouge et le Noir ; Gide, Les Nourritures terrestres) sont posés sur sa gauche mais fermés. Ces trois ouvrages dans la prestigieuse collection de La Pléiade. Précision qui n’est pas anodine car, au delà de la simple communication, cette photo est aussi un acte politique.  La primauté donnée à un De Gaulle ouvert et à main droite constitue une sorte de « métaphore visuelle » de la filiation politique dans laquelle semble vouloir s’inscrire M. Macron. Après tout, peut-être lui aussi s’est-il fait toute sa vie « une certaine idée de la France » - ce qui serait d’ailleurs plutôt rassurant : mieux vaut De Gaulle que Robespierre.  

    Le choix de Gide et Stendhal mérite qu’on s’y arrête davantage. Les deux ouvrages, quoique très différents dans la forme (un roman et une sorte de long poème en prose agrémenté de passages versifiés) ont pu être en leur temps considérés comme des oeuvres quelque peu « subversives ». C’est ce qui a dû séduire M. Macron. Sans doute s’est-il, après tant d’autres, reconnu dans le héros stendhalien, Julien Sorel, ce jeune plébéien ambitieux et énergique… Mais il ne devrait pas oublier que la destinée de Julien est tragique puisqu’elle le conduit à l’échafaud. Peut-être aussi a-t-il lu le livre de Gide, au titre si évocateur, comme le bréviaire de toutes les remises en cause sociétales visant à la libération de l’individu. Mais il ne devrait pas oublier non plus qu’aujourd’hui, la destruction de la règle étant devenue une règle, c’est la société tout entière qui est en voie de décomposition. 

    Pas si inutile que cela donc, la littérature. Et même parfois très utile. Elle est « l’utile inutile » comme la définit si bien Claude Roy dans son dernier chapitre de Défense de la Littérature.  

  • Deuils, hommages et célébrations ambigües

     

    En deux mots.jpgCe sont deux personnalités en réalité bien dissemblables - par la nationalité, le sexe, la vie, les fonctions exercées, l’envergure politique, la marque, enfin, qu’ils laissent sur leur époque et même sur l’Histoire - dont la disparition presque simultanée est commentée si l’on peut dire conjointement et très largement ces jours-ci. Un concert d’hommages unanimes salue leur départ. Mais nous ne trouvons pas que ces hommages soient fondés sur des considérations très justes.   

    A quoi se résument en définitive les mérites de Simone Veil, si amplement célébrés et même magnifiés ? Tout d’abord d’avoir subi la terrible épreuve de la déportation et des camps. Peut-être s’y est-elle personnellement comportée avec courage ou même un certain héroïsme, mais un héroïsme vécu dans une situation subie, du simple fait de sa naissance, non pas à raison d’un quelconque choix ou d'un engagement pouvant être qualifié d’héroïque. Comme il y en eut un certain nombre, de divers ordres, au cours de la guerre. Ensuite, d’avoir, dit-on, œuvré à l’émancipation des femmes, à la défense de leurs droits, comme on dit aujourd’hui, et, finalement, d’avoir fait voter la loi sur l’avortement. On nous excusera de ne pas y voir un mérite, mais plutôt une étape de notre décomposition sociale. Rien, en tout cas, qui pût servir la grandeur de la France. Enfin, Simone Veil est créditée d’avoir présidé le parlement européen, d’avoir œuvré pour l’unité de l’Europe. Mais que reste-t-il aujourd’hui de tout cela ? Quelles réalités ? Si ce n’est des désillusions et des nuées ? On pourra bien faire entrer Simone Veil au Panthéon. Cela ne changera rien à l’importance de son existence pour la France. Soit négative, soit plutôt médiocre. 

    4963bcc_5562504-01-06.jpgHelmut Kohl est d’une tout autre envergure. Celle d’un homme d’Etat véritable qui a servi son pays, ce qui ne nous paraît pas être le cas de Simone Veil. Il a certes poursuivi les efforts entamés par Charles De Gaulle et Konrad Adenauer pour pacifier les relations franco-allemandes, y compris dans l’ordre de la mémoire. Sans-doute était-il aussi animé d’un certain esprit « européen », en un sens compatible avec les patriotismes des divers peuples d’Europe. A commencer par le sien. Mais c’est, à notre avis, à tort qu’on le crédite en premier lieu de cette disposition d’esprit. Le grand œuvre de Kohl, ce n’est assurément pas la construction européenne, si mal en point de nos jours, mais bien davantage la réunification allemande, qu’il a voulue, menée, décidée, d’une main ferme, d’une volonté souveraine et en patriote allemand. Là est, d’ailleurs, l’un des faits décisifs qui ont marqué l’histoire européenne des trente dernières années et la marquent encore d’un poids considérable. Considérable, même s’il ne fut pas à notre avantage et sans-doute pas non plus à l’avantage du projet de construction européenne. 

    Il n’y a, en vérité, guère de commune mesure entre la destinée politique et nationale de Simone Veil et celle d’Helmut Kohl. 

  • Polémique « Nique la France » : derrière l'antiracisme des Indigènes de la République, le racisme anti-blanc

     

    Par Gilles William Goldnadel           

    Défendant la liberté de dire « Nique la France » et s'interrogeant sur les raisons de déclarer « Vive la France », la député insoumise, Danièle Obono, a provoqué de vives réactions. Gilles-William Goldnadel dénonce ici avec raison [Figarovox, 26.06] le racisme anti-blanc, la haine de la France. LFAR

     

    XVM50cce1a8-4a93-11e7-9fe8-035f9d604401.jpgL'affaire Obono est un tristement banal concentré de tout ce qui abrase quotidiennement et progressivement la société française.

    C'est d'abord l'histoire d'une hypocrite imposture. Lorsqu'au micro d'une radio que je connais bien, la nouvelle député prétendument insoumise raconte qu'elle ne soutient l'expression « Nique la France ! » qu'au nom de la sacro-sainte liberté d'expression, elle ment effrontément. Il suffit de lire la pétition qu'elle a signée en faveur du groupe rap qui avait mis en musique la formule consacrée pour se convaincre qu'elle adhère à l'idéologie anti-vieille France effrayante diffusée par ces Indigènes de la République indigents avec lesquels elle fraye.

    Contrairement aux dénégations de son camarade Alexis Corbière, les tweets de la « camaradobono » sont moins mensongers qu'elle : « meufs , indigènes et salle comble, bougnoulesunited pour les 10 ans du PIR à St Denis , la classe» (8 mai 2015). Pour l'ambiance, je rappellerai également un autre de ses doux gazouillis : « la police vous parle tous les soirs à 20h ,manifgaza, Israël assassin, Hollande complice » ce tweet est daté du 19 juillet 2014, date mémorable d'une manifestation pro Hamas ou l'on entendit force slogans antijuifs.

    Il est, en tout état de cause, piquant de constater que ceux qui se sont empressés de voler au secours de la député insoumise par soumission idéologique et feint de croire à sa fable sur la liberté d'expression appartiennent précisément au camp de ceux qui traquent la phrase déviante. Un souvenir, à ce sujet, me revient. Je défendais un syndicat de policiers, émus par la chanson du groupe rap « Ministère Amer » intitulée « Sacrifice de poulets ». Mathieu Kassovitz était venu fièrement défendre à la barre la liberté totale d'expression. Je lui demandai alors s'il défendait aussi celle de Jean-Marie Le Pen. Le silence qui s'ensuivit fut encore plus pesant que celui que prit Mme Obono pour confirmer sans enthousiasme qu'elle pouvait bien murmurer « Vive la France »…

    L'affaire Obono symbolise également la complaisance médiatique qui accueille dans le cadre d'un psychodrame névrotique tous les débordements commis par les tenants de l'affrontement ethnique ou racial au nom de l'immigration souffrante. A fortiori, lorsque leurs militants invoquent le combat social-révolutionnaire. C'est ainsi qu'une pétition en faveur d'une Houria Bouteldja qui pose à côté du slogan « sionistes au goulag » a les honneurs du Monde.

    On ne dira aussi jamais assez combien le chavezisme confortable de M. Mélenchon bénéficie également d'une bienveillance médiatique exceptionnelle.

    L'affaire Obono montre également clairement comment se met immédiatement en place non seulement le phénomène de victimisation raciale de l'intéressée mais également de culpabilisation raciste de celui qui ose mettre celle-ci en cause. On trouve ici la marque de l'obsession de la race propre à l'antiracisme gauchisant. C'est ainsi que le journaliste qui questionne une député qui vient de soutenir « Nique la France » sur un éventuel soutien à « Vive la France » n'est pas censé avoir questionné une militante racialiste issue de la LCR et du NPA mais, selon Mélenchon et autres, une malheureuse jeune femme noire…

    Mais ce qu'il faut surtout comprendre, c'est que si je m'arrêtais là dans la description des causes de cette affaire symptomatique de la désagrégation de la société française, je n'aurais rien dit.

    Car dans le creux de cette affaire de mensonges, d'impunité, de victimisation, de culpabilisation, se niche le non-dit: celui de la haine du blanc. C'est pour cela qu'on veut niquer le pays maudit dans lequel il est encore majoritaire, c'est pour cela que l'on veut tuer ses juifs qui ne sont plus depuis longtemps des métèques mais des super blancs, et c'est pour cela aussi que l'on déteste ses policiers forcément racistes.

    Mieux qu'un dessin, une preuve: ce gazouillis de Daniel Simonnet, représentante insoumise parisienne : « Vive la France ? Oui, sauf celle des vieux cons blancs qui exigent d'une jeune député noire de le dire ! »

    Mon imagination est impuissante à décrire la réaction médiatique ou judiciaire, si un obscur conseiller cantonal d'un parti très à droite, en réaction à quelque « Nique la France », avait invectivé électroniquement cette nouvelle France des « jeunes cons noirs ».

    M. Mélenchon , une réaction ?

    L'excellente Cécile Pina se demandait dans ces colonnes si on pouvait être député d'une nation que l'on déteste.

    Je pose à mon tour une question plus existentielle : quelle sorte de nation est encore celle qui ne montre que faiblesse envers ceux qui la détestent et le professent ? 

    « Dans le creux de cette affaire de mensonges, d'impunité, de victimisation, de culpabilisation, se niche le non-dit : celui de la haine du blanc. » 

    Gilles William Goldnadel   

    Gilles-William Goldnadel est avocat et écrivain.         

    Peut-on être député d'une nation que l'on déteste ?

  • Zemmour : « Blanquer, ou la course de vitesse contre le mammouth »

    Jean-Michel Blanquer et le mammouth

     

    Zemmour, bien-sûr, ne se contente pas de s'amuser de la dialectique du ministre et du mamouth, image, entre autres, des funestes et tenaces pédagogistes [RTL, 27.06]. Il ne se limite pas à retracer l'historique de ces relations inégales, où, même sous De Gaulle, le mamouth fut toujours vainqueur. Au prix du désastre éducatif que l'on sait. En sera-t-il de même face à Jean-Michel Blanquer, ce ministre qui tente de déconstruire les déconstructeurs ? Zemmour remonte alors aux causes systémiques et sociétales qui rendront la tache du ministre presque impossible. Zemmour va à l'essentiel, en quelques brèves minutes où tout ce qui compte est dit. Ecoute recommandée !  LFAR

     

     

     Résumé RTL par Éric Zemmour et Loïc Farge 

    « ll y a quelques milliers d’années, l'homo sapiens sapiens a su faire preuve de ruse, de malice et de rapidité d'exécution pour survivre face à des animaux préhistoriques bien plus forts que lui. En l'an de grâce 2017, un descendant à lunettes et calvitie de l'homo sapiens sapiens continue le combat contre une forme redoutable d’animal préhistorique, le mammouth », raconte Éric Zemmour. « L'homo sapiens sapiens a pour nom Jean-Michel Blanquer, et le mammouth a pignon sur la rue de Grenelle », poursuit-il à propos du ministre de l'Éducation nationale.

    « Depuis des semaines, le ministre-toreador passe ses journées à agiter une muleta rouge devant le mammouth et à lui planter des banderilles sur tout le corps. Il a été particulièrement efficace », fait remarquer Zemmour. Mais si le mammouth a été « pris de vitesse et débordé », Éric Zemmour estime que « Blanquer a mangé son pain blanc, car le mammouth a de la ressource ».  •

    Éric Zemmour

  • Les Insoumis sans cravate à l’Assemblée : ces bobos qui croient faire prolos

     

    Par Gabrielle Cluzel

    Une excellente chronique qu'on ne peut qu'approuver, parue dans Boulevard Voltaire du 29.06. 

    Rappelons pour ceux qui l'ignoreraient que Gabrielle Cluzel a participé - d'ailleurs brillamment - au colloque du Cercle de Flore « Refonder le bien commun », du 13 mai dernier, à Paris (Illustration ci-dessous)LFAR 

     

    110754293.jpgPour leur premier jour à l’Assemblée nationale, les « Insoumis » sont arrivés sans cravate.

    C’est leur « premier coup d’éclat », claironne Le Huffington Post, rapportant ces propos bravaches de Jean-luc Mélenchon : « Il y avait des sans-culottes, il y aura maintenant des sans-cravates. »

    Ne pas mettre de cravate serait « insoumis » ? La bonne blague. Rien de plus conventionnel, au contraire. N’importe quel adolescent sait qu’aller au lycée avec cet objet demande une sacrée dose d’anticonformisme et de témérité. Il ne faut pas avoir peur des quolibets ni des ricanements, quand tous les autres – profs ou élèves, garçons et filles – sont sapés dans le même genre passe-muraille négligé. Si Mélenchon, eu égard à son âge, peut à la rigueur être passé à côté – en imaginant qu’il ait vécu en anachorète dans une cave depuis la fin des années 60 -, ses comparses peuvent difficilement l’ignorer.

    Cela serait signe que « le peuple rentre à l’Assemblée » ? Tu parles !

    Cultiver le style débraillé n’est pas la marque du prolo mais le snobisme du bobo. On pourrait dire son luxe, car si l’étudiant à la Sorbonne fréquentant Nuit debout peut, sans dommage, traîner hirsute et dépenaillé sur le bitume parisien, l’apprenti pâtissier, frais émoulu de son CAP, ne peut prendre les mêmes privautés dans l’hôtel-restaurant où il est employé. Et sa cravate Auchan coûte une misère, en tout cas infiniment moins cher que bien des accessoires prisés par les antifas. 

    Ses électeurs sont-ils fiers d’être représentés par Les Bronzés à l’Assemblée ? On peine à le croire. Parce qu’ils ont peu de moyens, ils n’auraient pas le droit, une fois de plus, comme pour leurs nouilles et leurs yaourts, qu’à des élus low cost au packaging cheap ? 

    Alexis Corbière et Jean-Luc Mélenchon fustigent ce qu’ils appellent un « code vestimentaire » imposé. Qui s’appelle aussi le respect, ou la politesse, et fait que l’on ne se rend pas, par exemple, à l’enterrement de sa grand-mère en tongs et caleçon hawaïen ou au mariage de sa belle-sœur en bleu de travail. Faut-il qu’il ait trop regardé Les Tuche pour imaginer le peuple aussi hermétique à toute notion d’éducation ? Que voulait donc dire le mot « endimanché » sinon, pour les milieux populaires, s’habiller autrement qu’à l’ordinaire pour les grandes occasions ?

    Pour envoyer du rêve, il va falloir trouver d’autres coups d’éclat que celui-là. Pour le moment, La France insoumise n’est, tristement, que la France mal mise.  

     
    Ecrivain, journaliste
  • PMA légalisée : l’atteinte à l’enfance

     

    par Gérard Leclerc

     

    1237311666.jpgHier, nous parlions écologie*. Aujourd’hui, nous sommes obligés de parler écologie humaine. Patatras ! Autant, je me sentais des affinités avec Nicolas Hulot, autant j’ai grand peur de me trouver en opposition radicale avec Emmanuel Macron à propos d’une nouvelle transgression majeure, celle qui concerne la PMA, la procréation médicalement assistée. Le candidat avait clairement affirmé son accord à une extension de la PMA pour les couples de femmes, tout en attendant l’avis que devait prononcer le Comité consultatif national d’éthique. Le comité s’étant prononcé hier et d’une façon favorable au projet d’extension, il y a tout à craindre d’un futur projet de loi. Sans doute, Emmanuel Macron avait-il aussi énoncé son souci de ne pas provoquer de nouvelles fractures nationales, comme pour le mariage homosexuel. On peut craindre néanmoins, sous l’influence des lobbies et des médias massivement acquis à une certaine conception des mœurs, d’entrer dans une autre bataille qui, à nouveau, divisera profondément le pays.

    Bien sûr, on est obligé de partir d’un fait, celui du flottement généralisé des conceptions du monde, flottement que l’on est bien obligé de référer à la diffusion d’un nihilisme sournois. Il n’y a plus de convictions communes. On est donc obligé de se référer aux discussions de cette instance très particulière qu’est un comité d’éthique. Comité, dont les procédures sont assez proches de celles définies par Habermas, sans les lourdeurs propres aux rapports de force politiques. Encore faut-il, pour se mettre vraiment d’accord, pouvoir s’appuyer sur un minimum de perceptions communes. Force est de constater que ce minimum est plus que problématique. Et par ailleurs, le dernier mot appartient tout de même au politique qui tranchera, en accusant encore plus, sans doute, les incompatibilités.

    On aura l’occasion de traiter amplement le sujet lui-même. Mais comment ne pas reconnaître que la transgression envisagée porte atteinte au cœur de la vie même, là où s’élabore le fruit sacré de l’amour humain. Cœur que la Providence a disposé avec la différence des sexes. On a beau dire que c’est par compassion que l’on veut permettre aux femmes en souffrances d’accéder à la maternité. Ce qui sera atteint, c’est la reconnaissance native, la plus délicate, celle que l’enfant perçoit simultanément dans le sourire de la mère et l’ombre protectrice du père.

    *écologie.

    Gérard Leclerc au jour le jour

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 28 juin 2017 

  • François de Rugy président de la nouvelle Assemblée Nationale

    L'entrée de l'hôtel de Lassay

     

    En deux mots.jpgFrançois de Rugy est donc  devenu avant-hier président de la nouvelle Assemblée Nationale.

    Personne ne doute qu'il fera un plus digne président que son prédécesseur, Claude Bartolone, réputé homme vulgaire, brutal, sans scrupules et sans manières. A l'hôtel de Lassay, dont la rumeur fait le plus bel appartement de Paris, où vécurent Edouard Herriot, Jacques Chaban-Delmas, Edgar Faure, Philippe Seguin et quelques autres plus obscurs, un peu d'allure sans-doute se reverra. Il n'y a pas lieu de s'en plaindre, même si l'on ne voit pas là l'essentiel.

    Francois-de-Rugy-elu-President-de-l-Assemblee-nationale-Election-du-President-de-l-Assemblee-nationa_exact1024x768_l.jpgÀ propos de cette assemblée, François de Rugy a osé dire - et peut-être même s'y est-il senti obligé : « Pour la première fois dans l'histoire de la Ve République, nous avons été collectivement choisis par une minorité de Français ».

    Ainsi cette « incomplétude de la démocratie » naguère signalée par Emmanuel Macron avant qu'il ne devînt président de la République, se trouve-t-elle aujourd'hui non pas créée - elle est de son essence - mais aggravée par le fait que désormais, elle s'exerce minoritairement. Car Emmanuel Macron, non plus, n'a pas été élu par une majorité de Français...

    Il ne semble pas que ni l'exécutif, président en tête, ni le législatif, emportés par la vague jeuniste, la confiance en soi, la dynamique des succès, le concours sans défaillance des médias, l'attentisme pour l'heure encore bienveillant des Français, ne s'en émeuvent outre-mesure. Ils vont leur train, le veulent rapide, autoritaire et décidé. 

    Ils veulent opérer une reprise en mains de l'Etat ; ont recadré, c’est-à-dire, au fond, relativisé, le Parlement ; ils ambitionnent une certaine restauration de la fonction présidentielle, redevenue prééminente, et gouvernementale, subordonnée mais dite de plein exercice. Même si ce genre de vœu vit généralement ce que vivent les roses, ou plutôt moins, si les volontés s’émoussent assez vite, et si les mécanismes toujours renaissants du Système viennent inlassablement en ronger les ardeurs, même, en bref, si les velléités de cette espèce portent sous notre République,  la croix de mort de l’éphémère, qui s’en plaindrait légitimement ? Il suffit de les considérer sans illusion.

    Reste l’autre essentiel : quelle sera la politique menée ? Et là encore, l’on ne sera pas dans la simplicité. Un jour Macron recevra Poutine à Versailles, royalement, semblera tenir tête à Trump, ira au Maroc, y tiendra, avec le roi des réunions d’amitié et de travail, fera prendre à la diplomatie française un virage assurément positif dans l’affaire syrienne … Et ce sera bien. Un autre jour, il voudra conduire l’Europe vers plus de fédéralisme, proposera une C.E.D. revisitée mais tout aussi illusoire, voudra légaliser la PMA, au mépris de la filiation, etc. Et ce sera mal.  

    Face à ce système, plus subtil que sous Sarkozy et Hollande, une opposition polémique, imprécatoire, marquée de radicalité, apparaîtra anachronique, inappropriée, inefficace. Notre opposition – qui perdure – ne vaudra que faite d’analyse, de réflexion et de rigueur. Les royalistes d’Action française, par tradition, en ont les moyens.  

  • Islam et République : Annie Laurent décrypte le discours de Macron au CFCM

     

    « Personne ne peut faire croire que l'islam n'est pas compatible avec la République », a déclaré Emmanuel Macron devant le Conseil français du culte musulman. Annie Laurent montre ici que des contradictions entre l'islam et la République existent bel et bien. Sans préjuger de celles qui peuvent exister entre cette dernière et le catholicisme traditionnel ... Rappelons qu'Annie Laurent nous honore de son amitié ; qu'elle est intervenue dans plusieurs de nos cafés politiques et réunions, dont les vidéos existent ici ; qu'elle a collaboré à Lafautearousseau. Nous recommandons d'ailleurs à nos lecteurs de suivre ses publications et ses interventions diverses. Cet entretien a été réalisé par Eloi Thiboud et a été publié dans Figarovox le 23 courant.    LFAR

     

    1214153452.jpgÀ l'occasion du repas de clôture du jeûne du Ramadan (Iftar), Emmanuel Macron a prononcé un discours devant le CFCM (Conseil français du culte musulman), dix ans après Nicolas Sarkozy. Il a notamment affirmé que « personne ne pouvait faire croire que l'islam n'était pas compatible avec la République ». Qu'en pensez-vous ?

    Pour les musulmans, les principes d'organisation sociale et politique sont d‘ordre divin. Ils s'appuient sur deux sources principales : le Coran et la Sunna (la tradition mahométane). On voit bien la discordance avec le modèle démocratique lorsqu'on considère notre devise nationale : « Liberté, Égalité, Fraternité». Sur la question des libertés: pour nous, Français, la liberté est universelle et également partagée. Dans l'islam, il n'y a de libertés que restreintes : ainsi en est-il, par exemple, de la liberté de conscience, qui est inexistante. Par conséquent, un musulman ne peut être reconnu comme athée ou se convertir à une autre religion. À cet égard, il faut souligner que, tout en interdisant l'apostasie, le Coran ne prévoit aucune peine temporelle pour punir celui qui s'en rend coupable. Le droit islamique s'appuie donc sur une sentence attribuée à Mahomet : « Celui qui quitte la religion, tuez-le ». Dans ce registre, la Charia fait figure de Code pénal pour les musulmans. Dès lors, si une Constitution proclame la Charia comme source du droit, rien n'empêche un magistrat saisi d'une telle affaire de prononcer la peine de mort. Pour revenir au contexte français, lorsque dans les années 1990, alors que les négociations étaient entamées entre le gouvernement et des responsables musulmans en vue de l'organisation du culte islamique, le ministre de l'intérieur de l'époque, Jean-Pierre Chevènement, avait proposé à ces derniers une charte contenant notamment une clause par laquelle ils s'engageraient à respecter la liberté de conscience, y compris le droit de renoncer à l'islam. Or, sous la pression de certains mouvements, notamment les islamistes Frères musulmans, le ministère retira cette clause de la charte. Il justifia cette reculade en rappelant que la Constitution française garantit déjà la liberté religieuse. Ce faisant, il ignorait que pour les musulmans convaincus la Charia est supérieure à toute loi humaine, donc à celle de la République. Cet exemple permet de prendre la mesure de l'incompatibilité entre nos principes respectifs. Concernant l'égalité, le Coran instaure la supériorité du musulman sur le non-musulman et l'homme sur la femme. Ces principes ne sont pas discutables puisqu'ils relèvent de l'arbitraire divin. Autrement dit, ils ne peuvent être sujets à modification. On perçoit immédiatement les problèmes que cela peut poser dans la vie sociale. Certes, l'islam reconnaît le principe de « fraternité », mais il ne s'applique qu'au sein de l'Oumma, la communauté des croyants musulmans. C'est pourquoi un musulman peut se sentir d'abord citoyen de l'Oumma avant d'être citoyen de son propre pays si celui-ci n'est pas régi par l'islam. Il en résulte une grande divergence avec les fondements démocratiques. Il faut ajouter que l'islam ignore le concept de « personne ». D'origine biblique, celui-ci confère à tout être humain une dignité inviolable et inaliénable, puisque, selon la Genèse, Dieu a créé l'homme à son image et à sa ressemblance. Il s'agit là d'un fondement ontologique, qui est l'un des piliers structurants de notre société. Or, le Coran occulte cette mention, instaurant une distance infranchissable entre Dieu et ses créatures humaines. De tout cela résulte le fait que, dans l'islam, l'individu a des devoirs ; quant à ses droits, ils ne sont que ceux que Dieu veut bien lui donner. L'islam accorde donc la primauté au juridique, d'où la prépondérance, pour certains de nos compatriotes musulmans, de la Charia sur le droit français.

    Le Président de la République a insisté à plusieurs reprises sur le rôle que doivent assumer les organisations musulmanes de France dans la lutte contre le terrorisme et les prédicateurs salafistes, qui prêchent « ce qui est contraire au cœur de l'islam ». Les extrémismes auxquels la France est confrontée trahissent-ils le véritable islam ?

    Il faut d'abord signaler qu'il existe mille et une interprétations des textes sacrés de l'islam. Cette religion, dans sa version sunnite, ultra-majoritaire et la seule concernée par les débats en France, ne possède pas d'autorité dotée d'un pouvoir d'interprétation revêtu du sceau de l'authenticité. Autrement dit, il n'y a pas de pape de l'islam habilité à trancher et à imposer sa lecture, ce qui permettrait, par la même occasion, aux non-musulmans de savoir ce qui est conforme à l'interprétation officielle. En outre, les Français musulmans ne sont pas unis, du fait de la variété de leurs origines et de leurs différences idéologiques. Ainsi l'islam des Turcs n'est pas celui des Maghrébins, le salafisme diffère des Frères musulmans, etc. C'est pourquoi je ne vois pas comment le président de la République ou un autre responsable politique peut dire de façon certaine ce qui constitue « le cœur de l'Islam ». À quel titre la République peut-elle se prononcer sur une telle définition ? Et comment concilier de tels propos avec la laïcité propre à l'État ? En réalité, l'unique moyen d'en finir avec l'extrémisme serait de supprimer les passages du Coran et de la Sunna justifiant la violence et les atteintes aux libertés. Car, qu'on l'admette ou pas, ces textes sacrés comportent bien des incitations à la haine. Or, pour les musulmans, le Coran est un livre incréé ayant Dieu pour seul auteur. Ce dogme prévaut depuis le IXè siècle. Aucune autorité humaine ne peut donc prétendre le modifier. Ce n'est pas le cas de la Bible puisqu'elle est inspirée, non dictée. Même les intellectuels musulmans engagés dans la promotion d'un islam adapté à la modernité ne reviennent pas sur ce dogme. L'absence de magistère et le caractère incréé du Coran sont deux obstacles structurels qui empêchent toute évolution dans le sens d'une interprétation unique et authentique.

    Emmanuel Macron a aussi mentionné le rôle des imams et des organisations régionales, comme les CRCM. Pour lui, il est impropre de faire des analogies entre l'islam et les autres religions en ce qui concerne les ministres du culte. Dans quelle mesure l'islam est-elle une religion décentralisée, et quel est le rôle exact d'un imam ?

    Emmanuel Macron a raison, l'imam ne peut être assimilé à un prêtre. L'islam ignorant le principe de médiation entre Dieu et l'homme, il n'a ni sacerdoce ni sacrements. Son rôle consiste à diriger la prière et d'assurer la prédication du vendredi. Celle-ci ne se limite pas au domaine religieux puisque dans l'islam le temporel et le spirituel sont mêlés, elle peut comporter des aspects relatifs par exemple à la politique, aux relations avec les non-musulmans, aux rapports hommes-femmes… L'imam n'a pas pour mission d'assurer un accompagnement spirituel, c'est pourquoi son rôle se limite souvent à veiller à l'observance des rites ou des interdits alimentaires. Ainsi, l'imam ne peut être tenu responsable des actions de ses fidèles. La difficulté est accrue si l'on sait qu'une partie des imams officiant en France ne parle pas français. Dans son discours, Emmanuel Macron a vanté la création par l'État d'une aumônerie musulmane. Il s'agissait de montrer que l'État français accorde le même traitement à toutes les religions présentes chez nous. Or, l'aumônier n'existe pas dans la tradition islamique. Je pense qu'il s'agit là d'une erreur puisque, comme je l'ai souligné, il n'y a pas de médiation entre Dieu et l'homme dans l'islam. Bien sûr, les responsables musulmans peuvent faire preuve de bonne volonté. Ainsi, en mars dernier, le CFCM a produit une « charte de l'imam » qui comporte des mesures bienvenues telles que l'attachement à la laïcité, à la liberté, au dialogue interreligieux et le rejet de toute justification de la violence au nom de Dieu. Le CFCM a demandé à toutes les instances représentatives de l'islam en France et aux mosquées d'adhérer à cette charte… mais celle-ci a immédiatement été rejetée par la majorité d'entre elles. Encore une fois ces initiatives ont trouvé leurs limites face à l'absence d'autorité réellement représentative de l'islam.

    Le Président de la République souhaite que l'État puisse participer à la formation des imams. Est-ce possible, selon vous ?

    La demande est légitime mais sa réalisation pose d'importantes questions. En effet, comment la République laïque envisage-t-elle d'intervenir dans ce domaine ? Qui va trancher les difficultés liées à l'interprétation des dogmes et des textes sacrés ? Comment gérer les divergences idéologiques ? En fait, qui va contrôler l'enseignement dispensé dans les instituts de formation d'imams ? Je ne vois pas de réponse pertinente à ces questions. Imagine-t-on voir un jour la République laïque s'immiscer dans les programmes des séminaires de l'Église catholique, interdire l'enseignement de la loi naturelle (je pense notamment au mariage et à la filiation) ? Concernant l'islam, il existe déjà des Instituts de formation d'imams, dont certains sont gérés par l'UOIF, association qui, à bien des égards, ne transmet pas des valeurs compatibles avec la démocratie. Mais il est vrai que la question de la formation des imams est pertinente si l'on considère les préoccupations liées à la sécurité publique. Il me semble que l'État devrait mettre fermement les représentants officiels de l'islam face à leurs responsabilités. En cas de violences ou de discours haineux prononcés dans les mosquées en référence au Coran et à la Sunna, ceux-ci devraient pouvoir être poursuivis pour complicité avec les imams dangereux. L'État devrait aussi imposer la langue française lors de prêches et interdire tous financements étrangers des mosquées et associations. Il faut être d'une intransigeance absolue quand il s'agit de sécurité publique et ne pas hésiter à aller jusqu'à des mesures d'expulsion. Enfin, en se mêlant de l'organisation de l'islam en France, je crains que l'État ne contribue, sans doute malgré lui et tout en dénonçant le communautarisme, à confessionnaliser les musulmans, alors que, selon la Constitution de notre pays, ceux-ci sont d'abord des citoyens avant d'être chrétiens, musulmans, juifs ou autres. On risque de donner à l'islam le statut de religion d'État comme le regrettait feu le cardinal Lustiger. 

    « Je ne vois pas comment le président de la République peut dire de façon certaine ce qui constitue " le cœur de l'islam" ». 

    Eloi Thiboud

  • Europe : L’armée n’est pas un corps de fonctionnaires comme les autres, elle a, avec la nation, un lien existentiel

     

    En deux mots.jpgHier, nous avons reproché à Emmanuel Macron d’avoir utilisé l’expression « peuple européen » au singulier, lors du sommet de Bruxelles.

    Il existe, en effet, des peuples européens et entre eux de profondes parentés – que l’on s’obstine, d’ailleurs, à nier depuis quelques décennies – mais de peuple européen, unique et singulier, point. Vouloir mobiliser ses énergies en oubliant sa diversité relève donc de la gageure, en fait de l’idéologie utopique. Quant à vouloir en même temps, renouer avec l’Histoire - ce qui est méritoire - cela ne peut se faire en oubliant que ladite histoire est d’abord celle de terribles et incessants conflits. Une certaine identité européenne ne s’en trouve pas pour autant empêchée. Encore faut-il faire la part des choses. 

    Une autre orientation macronienne nous semble appeler la vigilance et la circonspection. Il s’agit des avancées que prône Emmanuel Macron en matière de défense européenne. 

    L’article 15 de notre constitution fait du président de la République le chef des armées. Qu’est-ce, en effet, qu’une armée sans chef ? Une bande armée. Si elle ne sert pas une diplomatie, un Etat, une nation, un peuple, qu’est-elle, quelle est sa mission ? Elle ne peut, d’ailleurs, avoir qu’un seul chef. Le commandement, comme la souveraineté, suppose l’unité.  

    L’armée n’est pas un corps de fonctionnaires comme les autres. Elle a, avec la nation, un lien existentiel. Elle est l’ultime garant de son existence. L’ultima ratio. Et à l’ère nucléaire, seul le Chef de l’Etat est en charge de la décision suprême. Celle qui peut risquer le tout pour le tout et, dans une large mesure, la vie même de la nation.  

    Qu’il y ait, entre Etats européens, des accords de coopération militaire renforcée est une chose. La France est le seul pays des 27 disposant d’une armée encore digne de ce nom et elle pourrait trouver dans l'affaire un rôle, une position, présentant quelques avantages. Que l’on veuille ressusciter la défunte C.E.D*., sans diplomatie commune, sans unité de peuple ni de commandement, ni même d’intérêts réellement communs, en est une autre.    

    Si le projet devait prendre un tour plus concret, il devrait être frontalement combattu. Et, s’il le fallait, il faudrait faire en sorte de raviver les vieilles alliances franco-françaises qui, en leur temps, avaient abattu la C.E.D. 

    * Communauté européenne de défense - Wikipédia

  •  « Le peuple européen », qu'est-ce à dire ?

     

    En deux mots.jpgPour son premier sommet européen à Bruxelles les 22 et 23 juin, Emmanuel Macron s'est offert le luxe de déclarer sa « volonté de retrouver le fil de l'histoire et l'énergie du peuple européen ».

    Or, cette référence à un « peuple européen » nous paraît à cette heure parfaitement illégitime. Surtout si, justement, l'on se réfère à l'Histoire, malheureusement si emplie des luttes européennes.

    Nous ne nierions pas quant à nous que, face aux autres continents, existe bien, à un certain degré, une communauté des peuples européens. Même s'ils se sont férocement combattus pendant des siècles. Et même encore pendant ces temps de grands conflits. Les Européens se sont entretués pendant des siècles mais ils ont, à condition de n'être pas nié, un héritage commun. 

    En revanche, il nous paraît évident qu'un « peuple européen » en tant que tel n'existe pas.

    Macron a bien dû s'en apercevoir, lors de ce sommet, dans l'affaire des travailleurs détachés : lui a bataillé pour protéger ses Français, tandis que ses collègues polonais, tchèques, hongrois, slovaques et slovènes défendaient chacun bec et ongles leurs nationaux. Et il n'a pas eu gain de cause. Sur ce sujet comme sur les autres, le sommet européen n'a pas été un succès pour le président de la République.

    Macron est philosophe : il devrait comprendre ce que voulait dire Thibon lorsqu'il mettait en garde contre l’erreur consistant à « vouloir faire l'Un trop vite. »

    Maurras - qui n'était pas anti-européen -  dans le même ordre d'idées que Thibon, recommandait : « L'Europe, faites-la, mais ne faites pas comme si c'était fait ».

    En parlant au singulier de « peuple européen », Macron fait comme si c'était fait et veut réaliser « l'Un trop vite ». C'est une faute.

    Simplement, il se heurtera, comme toujours, au mur des réalités. Ce qui, d’ailleurs, vient de lui arriver assez rudement à Bruxelles. A l'inverse de ses prédécesseurs, il n'est pas dit qu'il s'obstinera. Sera-t-il en même temps pragmatique et idéologue ? Ou l'un des deux termes prévaudra-t-il ? Mais lequel ?   

  • Le président Macron et la spiritualité

     

    Par Péroncel-Hugoz

    Nombre d’observateurs continuent de chercher à comprendre Emmanuel Macron, ce jeune et fringant « monarque élu » de la République française. Notre confrère s’est particulièrement penché sur les ressorts culturo-spirituels du personnage. On peut en débattre !

     

    peroncel-hugoz 2.jpgPrésenté par certains titres de la presse parisienne comme un « catholique disciple de feu le philosophe protestant Paul Ricœur », M. Macron a, en réalité, été élevé dans une famille catholique très tiède et qui le fit éduquer, pour des raisons scolaires et non  religieuses, par des jésuites, cet ordre sévère d’origine espagnole fondé en 1534, d’où vient le pape François. C’est dans son collège de la Compagnie de Jésus que l’adolescent demanda lui-même le baptême et le reçut. 

    Aujourd’hui le nouveau chef de l’Etat français avoue franchement « être revenu depuis quelque temps à un certain agnosticisme ». C’est-à-dire qu’il n’est pas « athée » et semble poursuivre plus ou moins la quête spirituelle d’« un absolu qui vous dépasse ». La « transcendance » et un peu de « mystère » ne le rebutent pas. Bref, il doute mais, tel feu le président socialiste Mitterrand, il paraît prendre en compte « les forces de l’esprit ». 

    La bonne littérature

    Plus que la « spiritualité » au sens strict du terme, et malgré un épisode marquant de contact, d’étudiant à maître, avec le huguenot croyant Ricoeur, c’est un attrait pour la littérature de bon aloi qui a, apparemment, surtout façonné la mentalité de M. Macron. Peut-être grâce à l’influence d’une grand-mère érudite aux yeux de laquelle « la culture ne doit pas être un simple vernis social mais une source vive pour l’existence tout entière ». 

    Les goûts littéraires exprimés de M. Macron semblent en tout cas assez éclectiques, le portant notamment vers le poète du XX° siècle René Char, un peu démonétisé en France à présent, tant il a été cité, après sa mort, par des gens à la mode « politiquement corrects »… Cependant M. Macron dit avoir apprécié aussi « les visions de Rimbaud » et également « la diatribe trouée de silence » de Céline, ce romancier antijuif et même antitout, sorte d’anarchiste imprécateur, une plume originale en tous cas, que les intellectuels parisiens aiment lire pour se faire peur et s’indigner… 

    Parfois, M. Macron cite également feu le penseur Emmanuel Mounier (1905-1950), fondateur de la fameuse revue « Esprit » en 1932 et inventeur du « personnalisme chrétien », courant dynamique qui a notamment nourri la réflexion et l’action de nombre de croyants catholiques libanais et syriens ayant des préoccupations sociales. 

    Une féministe du XIXe siècle

    L’Histoire, notamment dans sa ville natale d’Amiens, un peu au nord de Paris, a incontestablement fécondé également l’intellect macronien, autant sinon plus que la Littérature. L’intéressé aime citer  en exemple Saint Louis et Jeanne la Pucelle mais aussi la fougueuse féministe « communarde » du XIXe siècle, Louise Michel (1830-1905) qui vint mourir à Marseille, après avoir été envoyée sept ans au bagne français de Nouvelle-Calédonie, en Océanie. Ces choix diversifiés tendraient à prouver que la volonté de rassemblement du président Macron dépasse la simple « politique politicienne » et le sérail socialiste français, où l’élu prit son envol il y a un lustre vers le pouvoir suprême. Comme on dit vulgairement, M. Macron veille à « ratisser large ». 

    Le gallicanisme

    Parmi ses gestes les plus spectaculaires d’ouverture ou de curiosité envers autrui, M. Macron, juste avant son élection à l’Elysée est allé, sous les caméras, visiter sur ses terres, en Vendée, le plus connu des royalistes français de conviction, l’ex-ministre Philippe de Villiers, inventeur de grands spectacles historiques en plein air, inspirés par la France chrétienne et royale, une formule qui avait jadis emporté la pleine adhésion du plus célèbre des dissidents politico-littéraires russes, Alexandre Soljenitsyne, avant, récemment, de conquérir à son tour le président Vladimir Poutine qui a d’ailleurs demandé à M. de Villiers de venir adapter en Russie, pour les Russes, certains épisodes glorieux de l’empire des tsars. A peine élu à la présidence française, M. Macron a invité au château de Versailles, son collègue Poutine, au milieu d’un grand déploiement de peintures épiques et patriotiques. 

    Sur les racines profondes de la France, Emmanuel Macron a d’ailleurs reconnu de bonne grâce qu’il serait « absurde » de nier leur christianité, ce que n’avait pourtant pas craint de faire le président Chirac et son Premier ministre, Lionel Jospin. Néanmoins, M. Macron a tenu, sur la même lancée à rappeler que « la catholicité française s’est construite dans l’opposition à la Rome des papes ». C’est ce qu’on appelle le « gallicanisme », néologisme tiré de « Gaulois ». Ne pas compter, donc, sur Emmanuel Macron pour dire que les Gaulois sont une « invention des historiens » du XIX° siècle !…   

    Lire : Les candidats à confesse. Entretiens avec Samuel Pruvot, rédacteur en chef de Famille chrétienne, éd. du Rocher, Paris, 2017. 110 pages.

    Péroncel-Hugoz

    Repris du journal en ligne marocain le360 du 23.06.2017

  • Société • Accélération de l’histoire ?

     

    par Gérard Leclerc

     

    1237311666.jpgDans un magnifique livre au style étincelant, qui parut en 1948, Daniel Halévy développait le thème de l’accélération de l’histoire. Tout allait de plus en plus vite, la modernité s’identifiant à ce rythme saccadé qui sortait l’humanité de ses immobilités, de ses engoncements dans ses habitudes et ses traditions. On pourrait à ce propos se référer aussi à ce que Claude Levi-Strauss appelait « les sociétés froides », ces sociétés dominées par une sagesse les incitant « à résister désespérément à toute modification de leur structure, qui permettrait à l’histoire de faire irruption en son sein ». L’Occident, d’évidence, s’est toujours distingué de cette résistance, avec sa conception non cyclique du temps. Il n’empêche qu’à un certain moment le rythme s’est accru de telle façon que la distinction d’avec la société froide devenait obsolète.

    106503674.jpgC’est bien la société historique elle-même qui se trouvait propulsée dans une autre dimension, notamment avec l’avènement de l’industrie moderne. Mais le développement des sciences et des techniques aidant, l’accélération s’est trouvée surmultipliée. Nous nous en apercevons avec ce qu’est devenue l’information qui prétend nous rendre compte, d’une façon haletante, de tout ce qui se passe sur la planète. Rien que sur le terrain politique, avec l’essor des chaînes spécialisées, nous pourrions y passer toute notre vie. L’actualité de ces derniers mois et de ces derniers jours, avec ses rebondissements continuels, est suivie scrupuleusement, aussi bien par l’image que par le commentaire.

    Il s’est ainsi créé une catégorie de journalistes, dont les performances provoquent toute mon admiration, mais pas nécessairement mon envie. J’admire toute cette virtuosité qui permet de faire patienter un auditoire, avant que tombe, par exemple, l’annonce du nouveau gouvernement. Il se dispense dans ces exercices une somme d’intelligence, de subtilité et même de savoir, étonnante. Cependant, j’aurais scrupule à me joindre à ces collègues, car je garde tout de même une préférence, sinon pour le temps immobile et les sociétés froides, du moins pour une certaine distance, une possibilité d’interprétation plus apaisée. Est-ce une gageure impossible, aujourd’hui ?   

    Chronique diffusée sur Radio Notre-Dame le 22 juin 2017.

    Gérard Leclerc - France catholique 

    Ci-dessus à droite : Daniel Halévy