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Actualité France - Page 315

  • Le Figaro : Pourquoi Charles Maurras ne sera pas « commémoré »

     

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgÀ la suite de la polémique née de la décision du ministère de la Culture de retirer de la liste des commémorations nationales la figure intellectuelle de Maurras, Le Figaro a publié mardi les commentaires et le débat vidéo qui suivent. On sait que les membres du comité avaient ferraillé sur l'opportunité de le retenir.  LFAR

    sans-titre.pngExit Charles Maurras ! Sur décision de Françoise Nyssen, tous les exemplaires du Livre des commémorations nationales 2018 sont partis au pilon. Les pages 154, 155 et 156 vont être supprimées, afin que l'écrivain et polémiste sorte de la liste de la centaine de personnages et de dates. La notice sur Maurras, signée Olivier Dard, professeur d'histoire contemporaine à la Sorbonne, prenait soin de signaler qu'il était une « figure emblématique et controversée ». Ces derniers jours, les associations de lutte contre le racisme et le délégué interministériel à la lutte contre le racisme (DILCRAH) s'élevaient contre cet hommage rendu à un « auteur antisémite d'extrême-droite ». 

     

    C'est Maurice Druon, ministre des Affaires culturelles, qui lança en 1974 l'Association française pour les célébrations nationales, afin « de veiller à la commémoration des événements importants de l'histoire nationale ». En 1998, l'Association se transforme en Haut comité des célébrations nationales, puis en Haut comité pour les commémorations nationales, en 2011, à la suite d'une autre polémique qui concernait, cette fois, Céline.

    Les douze membres du comité sont nommés tous les trois ans par le ministre de la Culture. Présidé par l'académicienne Danièle Sallenave, il est composé entre autres de l'ancien ministre et ancien président de la BNF, Jean-Noël Jeanneney, des historiens Pascal Ory et Evelyne Lever, mais aussi du musicologue Gilles Cantagrel, ou de l'académicienne Catherine Bréchignac. Chaque année, ils établissent la liste des anniversaires à venir commentés par une centaine de spécialistes. « Pour 2018, il nous était apparu impossible de ne pas parler de Maurras l'année des 150 ans de sa naissance (il est né le 20 avril 1868) », souligne la présidente du Haut comité aux commémorations nationales, Danièle Sallenave, en son nom personnel. Même si les discussions ont été vives, les membres du comité ont pris acte que l'écrivain et directeur de L'Action française, soutien du régime de Vichy, condamné pour intelligence avec l'ennemi à la réclusion criminelle à perpétuité et à la dégradation nationale, a eu une grande influence sur la vie intellectuelle et littéraire française.

    « Connotation positive »

    « C'est certainement le mot commémoration qui pose problème, il y a une connotation proche de l'hommage, positive », explique Danièle Sallenave. Et d'ajouter, comme elle le fera devant la ministre de la Culture qui la reçoit ce mardi après-midi: « Nous devons mener une réflexion sur notre rôle et sur le sens des commémorations. Il est indispensable de trouver un moyen de transmettre, notamment aux jeunes générations, une vision complexe de l'Histoire de France, avec ses hauts faits, sa grandeur, mais aussi ses zones sombres.»

    Déjà dans l'introduction du livre pilonné, l'historien Claude Gauvard, insistait : « Le passé est là, tragique et lourd, aussi bien qu'heureux, voire léger. » Pour 2018, le comité avait retenu entre autres la diffusion du premier épisode des Shadoks, l'attribution du Nobel de la paix à René Cassin ou l'Armistice de 1918.  •

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    Maurras, une influence telle qu'on ne l'effacera pas

    Yann Moix rappelle le rayonnement de Maurras [Vidéo]

    Eric Naulleau : Disparu... Maurras des commémorations. Comme jadis les bannis sur les photos soviétiques

    Stéphane Blanchonnet : « Il est triste que le ministre de la Culture envoie au pilon des livres validés par une commission d’historiens »

    Vive Maurras !

    Stéphane Blanchonnet : Commémorons Maurras avec Mme Nyssen ou sans elle !

  • Maurras, une influence telle qu'on ne l'effacera pas

     

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgLa double décision d'inscription puis de retrait du cent-cinquantième anniversaire de la naissance de Charles Maurras [1868-1952] au programme des commémorations du ministère de la Culture pour 2018 a donc produit les importants remous que l'on sait.

    Ce fut d'abord à l'initiative pressante des organisations dites antiracistes, de gauche et d'extrême-gauche pour obtenir le retrait. La reculade du ministère ne s'est pas fait attendre. 

    Mais ce qui se développe aujourd'hui à l'inverse, c'est une réaction critique de multiples personnalités désapprouvant la décision de retrait de la commémoration Maurras.

    Certaines inattendues comme celle de Yann Moix, lundi matin sur France Culture,  exposant « l'influence phénoménale » de Charles Maurras au siècle dernier. [voir vidéo ci-après]. Ou encore celle des historiens Jean-Noël Jeanneney, ancien président de la Mission du bicentenaire de la Révolution, et Pascal Ory, professeur émérite à Paris-Panthéon-Sorbonne, tous deux membres du Haut Comité des commémorations nationales, qui ont publié lundi dans Le Monde une tribune allant dans le même sens. Sans compter le tweet d'Eric Naulleau qu'on lira plus loin.

    Les injonctions de la pensée dominante ne vont plus aujourd'hui sans réactions, sans oppositions. Et sans-doute celles que nous signalons ici seront-elles suivies de beaucoup d'autres. 

    Cette affaire est assez importante et nous touche assez directement pour que nous y consacrions nos publications de ce jour.  

    Lire encore dans Lafautearousseau ...  

    Vive Maurras !

    Stéphane Blanchonnet : Commémorons Maurras avec Mme Nyssen ou sans elle !

  • Yann Moix rappelle le rayonnement de Maurras [Vidéo]

     

    « Si vous enlevez Charles Maurras de la compréhension d'une époque, vous enlevez l'influence qu'il a eue sur Marcel Proust, Apollinaire, André Gide, Jacques Lacan. Maurras, qu'on le veuille ou non, fait partie de l'histoire des idées en France ». 

    Yann Moix  

     

     

  • Eric Naulleau : Disparu... Maurras des commémorations. Comme jadis les bannis sur les photos soviétiques

     

    Eric Naulleau‏Compte certifié @EricNaulleau 29 janv.

    Disparus les pamphlets de Céline du catalogue Gallimard, Maurras des commémorations, Kevin Spacey de son dernier film et qui sait le prochain Woody Allen du studio Amazon. Comme jadis les bannis sur les photos soviétiques, comme si escamoter l'objet du débat mettait fin au débat.  

  • Stéphane Blanchonnet : « Il est triste que le ministre de la Culture envoie au pilon des livres validés par une commission d’historiens »

    Maison de Charles Maurras à Martigues

     

    648211564.jpgCharles Maurras (1868-1952) vient d’être retiré de la liste des commémorations du ministère de la Culture pour 2018. Stéphane Blanchonnet, président du comité directeur de l’Action française, réagit au micro de Boulevard Voltaire. 

    Professeur agrégé de lettres modernes
    Président du Comité directeur de l'Action française 

     

  • A quoi jouent les hauts dirigeants de notre pays

     

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    Un Molière manque à notre époque. Elle est recrue d'orgueil et plus que toute autre dénuée d'esprit critique envers elle-même, ses lubies, ses ridicules et même ses niaiseries, car elle en est abondamment pourvue. 

    Considérons Gérard Larcher. Il est évident qu'il ferait au théâtre un magnifique personnage de Molière. Ni Alceste qu'on se représente ascétique et grognon, ni Harpagon qu'on imagine taiseux et décharné, ni Tartuffe, plus sombre et plus chafouin que le plantureux et jovial président de la Haute Assemblée -  ainsi, du moins, que Jouvet jouait Tartuffe. Larcher serait - c'est évident - récusé pour Dom Juan. Mais ne serait mauvais ni en Monsieur Jourdain, qui aurait pu être à tout prendre un parfait bourgeois-gentilhomme maçon si on lui en avait représenté les utilités et les prestiges dans le grand monde, ou en Sganarelle, pour lequel il aurait plutôt le physique de l'emploi. Sganarelle avait au moins compris que « c'est un malheur qu'un grand seigneur méchant homme ». 

    Gérard Larcher n'est tout à fait ni l'un ni l'autre. Ni grand seigneur, à coup sûr, ni probablement méchant homme, on veut bien le supposer. Il n'en est pas moins dans le Système, tout en haut des Institutions, un grand féodal de notre temps. 

    Mais, derrière ses phrases et ses raisonnements qui veillent à se hausser au niveau de pondération, de mesure, d'équilibre et de sagesse rassise qui siéent à la dignité d'un sénateur, a fortiori s'il s'agit du président de la Chambre Haute, pointent assez vite, par accrocs, des talents bonimenteurs et manœuvriers.  

    Qu'est-ce qui nous permet une affirmation aussi peu amène ? Ceci : Gérard Larcher négocie en ce moment avec Emmanuel Macron le soutien du Sénat à la révision constitutionnelle que le président de la République entend mener à bien, touchant au parlement et aux parlementaires, dont le Sénat et les sénateurs : limitation du nombre de mandats dans le temps et réduction du nombre de députés et de sénateurs. Options qui font naturellement des remous dans les rangs des intéressés mais qui plaisent à l'opinion, ce que n'ignorent ni Larcher ni Macron. 

    La clef de la majorité des trois-cinquièmes nécessaires à la réforme est - du moins le croit-il - entre les mains du président Larcher, tapi au palais du Luxembourg où jadis résida Marie de Médicis, mère de Louis XIII, que ce roi préférait éloignée de lui. Gérard Larcher, entend bien démontrer à Emmanuel Macron qu'il existe, qu'il devra compter avec lui s'il veut que sa réforme aboutisse et qu'il faudra en discuter les termes ensemble.  

    Larcher est sans-doute prêt à sacrifier nombre de ses collègues à la volonté réductrice du Président. Mais il a ses exigences et deux d'entre elles concernent en propre le gouvernement : limitation du nombre des ministères à vingt et, suprême ridicule, inscription de la parité gouvernementale dans la Constitution. 

    Gérard Larcher surfe ainsi sur le courant féministe ambiant et enfourche une des lubies du temps présent, la plus répandue, la moins contestée et la plus unanimement reconnue. Celle qui s'impose. Personne ne conteste en effet le principe de la « parité » dans le microcosme des officiels... 

    Il n'en est guère pourtant de plus stupide et de plus niais, en même temps qu'il est dommageable au bon gouvernement du pays, puisqu'il oblige à ne pas choisir en chaque domaine les plus compétents, qu'ils soient hommes ou femmes... En matière de compétence, la parité hommes-femmes n'est acquise que par hasard. Mais peu importe, semble-t-il, à nos dirigeants ; l’idéologie prime sur le souci de la compétence dans notre Système… 

    Nous avons plaisanté à propos de Gérard Larcher. Nous avons réclamé un Molière pour mettre en lumière et tourner en dérision les ridicules de notre société. 

    Car il est triste de voir à quoi jouent les hauts dirigeants de notre pays quand il serait si urgent de le redresser.  

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    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • Vive Maurras !

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    La milice de la pensée aura donc eu rapidement gain de cause : Mme Nyssen, ministre de la culture, n’écoutant que son courage, a retiré Maurras du Livre des commémorations nationales de 2018 à peine la polémique a-t-elle commencé à gonfler. 

    La France ne célébrera donc pas officiellement un de ses plus grands écrivains et philosophes politiques. Ne lui en déplaise, Mme Nyssen vient au moins de confirmer une thèse de Maurras : l’incapacité du pays légal à se réformer en sortant de ses ornières. Par cette mesure, il cherche simplement à priver le pays réel de la redécouverte d’un penseur et d’un acteur majeurs de la France du XXe siècle, que toute l’intelligence de l’époque a célébré : Proust, Apollinaire, Cocteau, Kessel, Malraux, De Gaulle ou même Lacan.

    Mais Mme Nyssen a préféré écouter les voix du politiquement correct, de l’antiracisme subventionné et de la libre pensée plutôt que celle de la pensée libre. De l’ancien Premier ministre Manuel Valls, allié pour ce mauvais coup au député de la France I’ “islamo-gauchiste” Alexis Corbière, aux inévitables chiens de garde de SOS Racisme et de la LICRA ou à Frédéric Potier, Délégué interministériel à la Lutte contre le racisme, l’antisémitisme et les haines anti-LGBT (cela ne s’invente pas), le chœur des pleureuses a obtenu du Gouvernement une censure qui n’a qu’un objectif : mutiler la mémoire nationale de celui qui voyait dans le racisme son “plus vieil ennemi intellectuel” ou déclarait en 1934 : « Je le répète : il n’y a pas de plus grand danger national que l’hitlérisme et le soviétisme. À égalité ! Et ces égaux-là sont faits pour s’entendre. La carte le confirme. L’avenir le vérifiera. »

    Parce qu’en macronie on ne fait pas les choses à moitié, Mme Nyssen a également convoqué, comme un magistrat des primo-délinquants pour un rappel à la loi, les membres du Haut-comité qui a présidé au Livre des commémorations, parmi lesquels l’académicienne Danièle Sallenave et les historiens Jean-Noël Jeanneney et Pascal Ory. Iront-ils à repentance ?

    Qu’importe, au fond. Grâce aux censeurs, l’année Maurras est désormais lancée. Et l’Action française peut d’ores et déjà annoncer qu’entre rééditions chez de grands éditeurs, publications et colloques, elle sera riche.  

    Communiqué du Centre Royaliste d'Action Française

  • La leçon de Davos

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

    103879671.jpgM. Macron avait sans doute raison de chercher à profiter du sommet de Davos pour réunir, en guise d’introduction, quelque cent-quarante patrons de grands groupes internationaux à Versailles, lieu hautement symbolique de la grandeur française. Il a cependant commis une faute grave en privilégiant la langue anglaise (« Choose France») portant ainsi un coup très dur à une langue, le français, pour laquelle on avait cru comprendre précédemment qu’il ambitionnait un bel avenir. Parler anglais à Versailles pour mieux intégrer le club forcément anglo-saxon de la mondialisation, constitue un acte d’allégeance linguistique, reniement qui pourra coûter cher sur le plan politique - beaucoup plus que les résultats purement comptables d’un show qui restent très limités. 

    On pouvait donc attendre le pire à Davos, devant un public par avance sous son charme. Surprise : après une vingtaine de minutes en anglais et un « France is back » hollywoodien, M. Macron s’est exprimé une demi-heure en français pour sa leçon du jour. Notre président, ce « libéral, partisan de l’économie de marché, de la désinflation réglementaire et de la limitation de la pression fiscale » (M. Guetta, France Inter, 25 janvier), explique donc aux maîtres du monde que le processus actuel dit de « mondialisation » va à l’échec, parce qu’il génère chaos, misère et révolte, et qu’il faut donc en modifier la nature, c’est-à-dire cesser de pratiquer un dumping social et fiscal. Et M. Macron d’affirmer, avec des accents dignes d’un Victor Hugo, que « le défi est maintenant de savoir si l’on sait refonder un vrai contrat mondial […] autour du devoir d’investir, du devoir de partager et du devoir de protéger » 

    Si on est un croyant, on peut se lever, applaudir, tomber dans les bras les uns des autres en pleurant à l’évocation de l’avenir radieux qui attend(rait) l’humanité libérale. Mais, et M. Macron est trop intelligent pour l’ignorer, sa mise en garde, étant donné la nature des choses, constitue plutôt une analyse des raisons de l’échec humain programmé de la globalisation. Ceux à qui profite la situation n’ont aucune raison de changer. Mme Merkel a redit à Davos son attachement au libre-échange. On la comprend, la balance commerciale allemande étant excédentaire d’environ deux cent cinquante milliards d’euros. Ceux à qui la situation est préjudiciable prennent les mesures qu‘ils peuvent. Les Etats-Unis, champions du monde du déficit avec cinq cents milliards de dollars, ont à leur disposition la planche à billets et les mesures protectionnistes de M. Trump (« Je ferai toujours passer l'Amérique en premier » a-t-il d’ailleurs indirectement répondu à M. Macron).

    M. Macron ne peut pas raisonnablement penser que son appel sera entendu. Ce sont en effet les déséquilibres qu’il dénonce qui permettent aux gagnants de s’enrichir au détriment des perdants. Il est donc naïf de croire qu’oligarchies et Etats bénéficiaires renonceront à ce qui est devenu leur raison même d’exister. N’en déplaise donc à M. Macron, en tout cas à rebours de son idéologie, nous pensons que son discours est porteur d’une leçon réaliste : le paradis sur terre libéral n’existe(ra) pas et il convient d’en tirer les conclusions qui s’imposent.  

  • À suivre – Stéphane Blanchonnet : Commémorons Maurras avec Mme Nyssen ou sans elle !

     

    Par Stéphane Blanchonnet

    En donnant cette tribune à Boulevard Voltaire - où elle a été publiée hier dimanche - Stéphane Blanchonnet dit fort bien ce qu'il faut penser du tollé que soulève dans une frange d'ailleurs déclinante de l'opinion intellectuelle, l’inscription du cent-cinquantième anniversaire de la naissance de Maurras [1868], au programme des Commémorations du ministère de la culture pour 2018. Voilà bien confirmation du double statut de Maurras : l'officiel, parfois exprimé dans la formule M. le Maudit, que tente d'imposer la pensée encore dominante, l'officieux ou pour mieux dire le réel qui est celui de contemporain capital, selon la formule du professeur Olivier Dard. Les deux statuts se combinent d'ailleurs ici significativement car, retirée ou non, la commémoration des 150 ans de la naissance de Maurras, nonobstant toutes rétractations et polémiques ultérieures, a bien été inscrite au programme du ministère de la culture pour l'année en cours.  A suivre, certainement.  LFAR

     

    648211564.jpgL’annonce récente de l’inscription de Maurras, - qui aurait eu 150 ans cette année -, au programme des Commémorations du ministère de la culture pour 2018, provoque une de ces polémiques quasi quotidiennes qui agitent les réseaux sociaux… Tous les censeurs professionnels sont à la manœuvre  : Corbière, la LICRA, Valls etc, et le ministre de la culture lui-même, Mme Nyssen, se voit contrainte, face à ce déchaînement de raccourcis et de caricatures, de rappeler cette évidence que commémorer un personnage important de l’histoire et des lettres françaises ne signifie pas adhésion totale à sa personne et à ses écrits !

    La vérité est que cette polémique est emblématique de la situation paradoxale de Maurras. Tout le monde, même parmi les demi-habiles et les demi-cultivés qui font la pluie et le beau temps dans le peu qu’il reste de vie intellectuelle française, connaît le nom du maître de l’Action française (plus, éventuellement, quelques citations polémiques et sorties de leur contexte) mais personne ou presque n’a lu une seule œuvre de ce géant de notre littérature, auteur de centaines d’ouvrages et de milliers de pages, qui firent les délices et l’admiration de Proust, Apollinaire, Cocteau, Kessel, Malraux, De Gaulle ou même Lacan. 

    Au fond, que Maurras soit ou non maintenu (il a semble-t-il été retiré depuis la rédaction de cet article) à la place qui est légitimement la sienne dans cette liste d’événements ou d’auteurs à commémorer dans le cadre officiel importe peu. Les censeurs pressés et incultes qui se sont manifestés lui ont finalement rendu le meilleur des services en attirant l’attention sur lui au moment ou la réédition d’une partie de son œuvre littéraire, politique et critique, est annoncée pour avril prochain chez un grand éditeur. 

    Le vrai public cultivé ira aux œuvres et jugera sur pièces !  

    Professeur agrégé de lettres modernes
    Président du Comité directeur de l'Action française
  • Derrière les ors jupitériens, il y a le délitement du pays

     

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    Les Français n'ont plus honte de leur président. Il a l'art et la manière, l'allure, la résolution, le dynamisme, l'intelligence et l'entregent. Tout le monde en convient. Son idéalisme verbeux et prolixe agace un peu mais, en même temps, son pragmatisme, réel ou supposé, plaît.  Sa jeunesse ne le dessert pas. Plutôt au contraire. Son autoritarisme non plus : même profondément remaniée, rebrassée par les vagues migratoires, la France reste « poignarde ». Toujours, dans son histoire, il est arrivé des circonstances où elle aspirait à l'autorité, où elle voulait être gouvernée. Macron surfe sur ce désir inavoué mais effectif. Les Français apprécient que la France ne fasse plus figure dans le monde. Apparence ou réalité ? La question n'est guère posée. L’apparence suffit pour l'instant à les satisfaire ...  

    La réalité nous semble pourtant assez éloignée de ces impressions euphorisantes. Car pendant qu'Emmanuel Macron déploie ses talents de séduction et de persuasion sur la scène politique nationale et internationale, les signes de désagrégation du pays se multiplient. Et, derrière le grand théâtre médiatique, le dispositif d'État se délite.

    Le malaise des armées, durement engagées sans les moyens adéquats sur le territoire national comme en divers théâtres d'opération extérieurs, s'est manifesté l'été dernier avec la démission du général de Villiers. Il n'est pas retombé depuis. Entre l'État et les militaires un climat de défiance délétère s'est installé. 

    Il n'est pas meilleur entre l'État et les forces de l'ordre. Celles-ci sont quotidiennement affrontées à deux terrorismes, qui parfois se confondent ou se cumulent : le terrorisme islamique et celui de la gauche radicale, ultra-violente, ne reculant devant aucun procédé. Il n'est plus de jour où des policiers et des gendarmes ne soient agressés, menacés, insultés, blessés. Comme avant-hier à Corbeil-Essonnes, dans une cité difficile où deux policiers ont été frappés et blessés lors d'une interpellation tandis qu'un pitbull « dressé pour attaquer » à ce que l'on a dit, était lâché sur l'un d'entre eux. Partout en France, policiers et gendarmes prennent des coups, doivent se battre durement, sont blessés. Les journées d'incapacité de travail se multiplient. S'ajoutent à ces violences subies, la malveillance des médias couplée avec celle des associations (« les violences policières » ...), le laxisme judiciaire, l'impunité des délinquants. Dans ces conditions, l'État pourra-t-il compter longtemps encore sur le loyalisme et l'engagement de sa police ? Ce n'est plus sûr.

    Depuis quelques jours, le blocage du système carcéral s'est ajouté.  Les gardiens de prison, en grève et en quasi rébellion, sont eux aussi de plus en plus fréquemment et sauvagement attaqués par des détenus radicalisés parmi les populations délinquantes - étrangères en grande partie - qui emplissent nos prisons. Hier, les représentants syndicaux des surveillants de prison, ont rompu les négociations en claquant la porte de la Chancellerie. L’archipel des prisons françaises surpeuplées et violentes est en crise. Il est indéniable que cette crise est liée à l'immigration. 

    Ce sont maintenant plusieurs catégories d'auxiliaires de l'État, indispensables à son fonctionnement et à sa survie, qui lui font ou risquent de lui faire défaut. Son autorité, ses capacités d'action s'en trouveront évidemment diminuées.

    Les gouvernements successifs au cours des dernières décennies ont trop longtemps laissé filer les choses, comme si le statu quo pouvait durer toujours. Peuvent-elles s'aggraver ainsi indéfiniment sans qu'on en ait un jour ou l’autre les conséquences ?

    Avant-hier, à Davos, Emmanuel Macron a lancé à un auditoire de dirigeants économiques et politiques enthousiastes : « France is back ». Il s'en faut de beaucoup pour que, tous domaines confondus, économique, sociétal ou régalien, ce retour soit une réalité. 

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    En deux mots, réflexion sur l'actualité

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    Vagues submersives

  • Éric Zemmour : « La prison est devenue une extension du domaine de la banlieue »

     

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgBILLET - Le gouvernement a décidé de sanctionner par des retenues sur salaire les surveillants de prison qui se sont mis en grève.  Éric Zemmour explique que les matons subissent en réalité ce que subissent dans certains quartiers les pompiers caillassés ou les profs insultés. [RTL 25.01]. En quelques mots brefs et lucides, Zemmour dit tout simplement la vérité. Celle que les matons savent aussi. Ils doivent être exécutés !  LFAR


    Résumé RTL par Éric Zemmour et Loïc Farge 

    Silence dans les rangs ! Les surveillants pénitentiaires ne sont pas mieux traités que le général Pierre de Villiers. Le patron des Armées était le chef de la Grande muette, et il a parlé. Les matons n'ont pas le droit de grève, et ils se mettent en grève. Les deux doivent donc être sanctionnés.

    Dans l'univers macronien, on ne plaisante pas avec la discipline ni avec la hiérarchie. Hanté par la faiblesse « à la Louis XVI » de son débonnaire prédécesseur, Emmanuel Macron en rajoute dans le formalisme quasi-disciplinaire. Quitte à taper à côté de la plaque.
      

    Éric Zemmour

  • Horaires dans la fonction publique : ces chiffres qui fâchent

     

    Par Marc Rousset 

     

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    Clemenceau avait fait mettre l’affiche suivante au ministère de l’Intérieur : « Messieurs les employés sont priés de ne pas partir avant d’être arrivés. » Peut-être s’était-il inspiré de Courteline : « L’administration est un lieu où les gens qui arrivent en retard croisent dans l’escalier ceux qui partent en avance. » Clemenceau disait également que « les fonctionnaires étaient les meilleurs maris : quand ils rentrent le soir à la maison, ils ne sont pas fatigués et ont déjà lu le journal ».

    Dans son numéro de janvier 2018, Capital présente un dossier très complet qui interpelle sur les fonctionnaires : « Ceux qui bullent… et ceux qui bossent. » On apprend, ainsi, que les 55.000 agents de la ville de Paris ont droit à 33 jours de congés payés et 22 jours de RTT, que le temps de travail minoré dans les collectivités locales coûte 1,2 milliard d’euros par an au contribuable.

    Fêtes locales, ponts, récupérations… Grâce aux largesses des élus, plus de la moitié des deux millions de fonctionnaires territoriaux travaillent moins que le temps réglementaire. La palme revient à la ville de Sainte-Rose, avec 45 jours de congés par an. La fonction publique territoriale bénéficie, en moyenne, de cinq jours de congés et de RTT de plus par an (37 jours) que dans le secteur privé (32 jours).

    La Gironde pourrait faire l’économie de 190 postes à temps plein, soit sept millions d’euros par an : ce sont les économies que ferait cette collectivité si ses fonctionnaires effectuaient les 1.607 heures annuelles réglementaires. À Marseille, la réputation qu’ont les 12.000 agents de ne pas trop se fatiguer n’a rien d’une galéjade. Ils travaillent 40 heures de moins que la durée annuelle légale. Dans le SAMU social de Marseille, les employés ne travaillent même que 10 à 12 jours par mois.

    Suite au manque de personnes à leurs postes pour diverses raisons, de très nombreux fonctionnaires sont donc obligés d’effectuer des heures supplémentaires. Ces heures à récupérer s’ajoutent aux RTT, ce qui entraîne des départs à la retraite plusieurs années avant le délai légal. Les fonctionnaires sont donc payés pendant ces années pour rester chez eux et l’administration n’a plus d’argent pour embaucher des remplaçants.

    Les 35 heures ont fabriqué une bombe financière à retardement de 4 milliards d’euros. C’est ainsi qu’un policier a accumulé tant d’heures sup’ à récupérer qu’il pourra cesser de venir au travail dès 2019, alors que sa date de départ à la retraite initialement prévue était 2022.

     

    Les agents de conduite de la SNCF nés avant 1967 peuvent partir à la retraite à l’âge de 50 ans ; ceux nés après 1972 à 52 ans. Si les agents de conduite partaient à la retraite à 62 ans, on pourrait baisser leur effectif de 25 %. 

    Les aiguilleurs du ciel travaillent 24 heures par semaine avec 51 jours de congé par an. S’ils travaillaient autant que les Allemands, on pourrait réduire leur effectif de 50 %.

    Suite aux congés maladie, les fonctionnaires s’absentent deux fois plus que les salariés du privé.

    Quant aux fonctionnaires haut gradés, les sinécures ne manquent pas. Ségolène Royal devenue ambassadrice des pôles, Thierry Lepaon, ex-leader de la CGT, nommé président de l’Agence nationale contre l’illettrisme, les « préfets fantômes » sans préfecture payés 6.000 euros par mois…

    Le drame, c’est que la feuille de paie des fonctionnaires, c’est en réalité la feuille d’impôt des Français.

    Adrian Rogers a pu écrire : « Quand la moitié d’un peuple croit qu’il ne sert à rien de faire des efforts car l’autre moitié le fera pour elle et quand cette deuxième moitié se dit qu’il ne sert à rien d’en faire car ils bénéficieront à d’autres, cela, mes amis, s’appelle le déclin et la fin d’une nation. »  • 

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    Économiste

    Ancien haut dirigeant d'entreprise

  • A propos de Notre-Dame des Landes

     

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    A propos de Notre-Dame des Landes, nous ne jugerons pas du fond. Ce dernier est d'ordre technique. Qui peut dire, en toute certitude, des deux solutions, laquelle était la meilleure, laquelle correspondait de toute évidence au Bien Commun, ou, plus modestement, à l'intérêt général. Lequel, d'ailleurs ? En un tel domaine, un peu d'humilité ne ferait peut-être de mal ni aux uns, ni aux autres. Il est possible, en effet, comme Ségolène Royal l'a suggéré, en l'espèce avec bon sens, que chacune des deux hypothèses ait comporté un poids presque égal d'avantages et d'inconvénients. Disposons-nous d'assez d'éléments pour en juger ? Ayons l'esprit assez honnête pour reconnaître que non. 

    Ce qui nous paraît clair, c'est que l'indécision, l'attentisme, la discussion indéfinie, n'avaient que trop traîné, au-delà même du ridicule et du supportable. 

    L'Etat a décidé et nous nous abstiendrons de juger de la valeur de sa décision. Nous dirons simplement qu'il en fallait une, qu'il fallait sortir de l'atermoiement, de l'incapacité cinquantenaire débilitante des pouvoirs publics à agir, trancher, réaliser. 

    Les pro-aéroport tentent tout de même de relancer la discussion, comme s'il n'y en avait pas eu à suffisance. La décision que l'État s'est enfin résolu à prendre serait antidémocratique : un « référendum » (local) avait approuvé le projet. Mais chacun sait que ce référendum n'en était pas un ; qu'il a connu une faible participation ; qu'on en avait exclu expressément les Vendéens hostiles à 90%.  En bref, ce référendum était « bidon ». Ce n'est aujourd'hui qu'une argutie pour prolonger le débat.  

    Ces combats d'arrière-garde, comme trop souvent en régime démocratique, sont à l'évidence surtout électoralistes, clientélistes.  Sans compter l'ego des potentats locaux, qui, lui, ne faiblit jamais. 

    jean-de-la-fontaine_0.jpgLa Fontaine l'avait déjà observé* en un siècle où pourtant l'autorité de l'État n'a pas manqué à la France mais fut sans-doute bien moins puissante ou « absolue » qu'on ne l'a cru plus tard : 

    « Tout bourgeois veut bâtir comme les grands seigneurs 

    Tout petit prince a des ambassadeurs 

    Tout marquis veut avoir des pages. » 

    Les choses prennent d'autres proportions, des proportions bien plus inquiétantes, quand les pages sont des aéroports. Des aéroports dont la France dispose déjà en nombre très supérieur à l'Allemagne, qui compte pourtant quelque vingt millions d'habitants de plus que nous. On y est peut-être tout simplement un peu plus raisonnable et, en tout cas, comme on disait jadis dans les familles, plus près de ses deniers... Il faut relire le bon La Fontaine. 

    * La Grenouille qui se veut faire aussi grosse que le Boeuf, Jean de La Fontaine, Fables (Livre premier, fable III)

    Retrouvez l'ensemble de ces chroniques en cliquant sur le lien suivant ... 

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • Quand l'Etat décide l'abandon du projet d'aéroport à Notre-Dame-des-Landes.

     

    Par Jean-Philippe Chauvin

    Un autre éclairage, une réflexion à plusieurs facettes,  sur l'affaire Notre-Dame des Landes et son aboutissement. Une utile analyse, éventuellement pour en débattre.  LFAR 

     

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    Ainsi, l'aéroport de Notre-Dame-des-Landes ne verra pas le jour, et c'est tant mieux ! Ce projet qui ne correspondait plus aux enjeux économiques ni aux problématiques environnementales de l'Ouest de la France a, enfin, été abandonné, même si, en définitive, les précédents gouvernements n'avaient jamais vraiment pris les moyens de l'imposer, comme si eux-mêmes n'y croyaient pas... La décision de l’État est raisonnable et elle signale, au contraire de ce que disent MM. Alain Duhamel et Bruno Retailleau, une reprise en main par l’État de la « décision politique » quand les prédécesseurs de M. Macron à l’Élysée avaient renoncé à faire preuve d'autorité tout en se plaignant désormais de la décision prise, non par une assemblée parlementaire ni par quelques bureaucrates ministériels, mais par la magistrature suprême de l’État et par son chef de gouvernement. Un vieil ami royaliste me soufflait tout à l'heure que ce retour de la décision d’État s'apparentait à la prise du pouvoir du jeune Louis XIV après que son « parrain » Mazarin ait rendu son âme à Dieu : désormais, le maître, c'était lui, et aujourd'hui, l’État c'est Macron, rajoutait-il, avec un air amusé. Et de soupirer, tout d'un coup mélancolique d'un temps ancien qu'il avait bien connu, entre La Nation Française et la Nouvelle Action Française : « Ah, mais qui sera le Maurice Clavel des zadistes, et le Pierre Boutang du président de la République ? Ils manquent au royalisme, ces deux-là ! ». Cette formule, qui peut sembler bien sibylline à tous ceux qui ne connaissent pas l'histoire du royalisme de la seconde moitié du XXe siècle, méritera, un jour prochain, une plus large explication... Mais je sais qu'elle parlera déjà à quelques vieux monarchistes qui ne désespèrent pas, mais s'impatientent... 

    La colère des partisans de la construction de l'aéroport dans le bocage nantais se comprend, et je ne m'en moquerai pas, mais elle révèle bien le manque de hauteur de quelques élites politiques qui oublient le réel et s'en remettent à l'utopie de quelques grands travaux qui devraient régler les mille problèmes d'emplois, d'aménagement du territoire et d'attractivité qu'elles sont bien incapables de résoudre par une politique à la fois plus locale et plus ambitieuse, plus imaginative : l'opposition que celles-ci font entre économie et écologie démontre une absence de pensée stratégique sur le long terme qui reste celui à privilégier, pour transmettre aux générations qui viennent et sont encore à venir un pays habitable, agréable et tout simplement vivant, dans tous ses coins et recoins, et pas seulement dans de grandes métropoles « connectées » et mondialisées.

    Là où le président de la République a montré qu'il concevait sa fonction de manière verticale et dans la tradition régalienne de l'arbitrage qui tranche quand les opinions et les passions s'affrontent depuis tant d'années, c'est qu'il n'a pas hésité à revenir sur une promesse électorale et à prendre, même, le contre-pied, rappelant ainsi que le Chef de l’État n'est plus le candidat, comme le Roi n'est plus le prétendant ou le simple dauphin, ce que le roi français Louis XI a su démontrer, roi sérieux et responsable quand il avait été jadis un dauphin agité et conspirateur... 

    Certains ont vu dans la décision de l’État, décision officiellement prise et assumée par le Premier ministre quand c'est bien le Président qui a tranché dès lundi soir, un « déni de démocratie », comme M. Ayrault, l'ancien maire de Nantes, et Mme Rolland, qui y siège désormais, et l'argument mérite examen, tout compte fait, car il y a bien eu une consultation démocratique sur le projet d'aéroport, en juin 2016, et une majorité d'électeurs du seul département convié à s'exprimer (quand l'aéroport était censé concerner deux régions...) l'avait approuvé, même si la géographie du vote montrait les forts clivages liés au lieu de résidence des votants, et que les tout premiers concernés, les habitants de Notre-Dame-des-Landes, avaient très largement marqué leur forte opposition au goudronnage de leur bocage... 

    En fait, plusieurs remarques me viennent à l'esprit : d'abord, il est tout de même ironique de constater que ceux-là mêmes qui, après le référendum national sur le projet de constitution européenne, n'ont eu de cesse de contourner le vote des électeurs français avant que de faire approuver ce même texte par le seul Parlement, évidemment moins rétif que le corps électoral, se drapent aujourd'hui dans les plis d'une démocratie qu'ils méprisaient et trahissaient alors, comme le confirment les propos du M. Ayrault de l'époque... Ensuite, cette bronca contre la décision étatique s'inscrit dans la remise en cause de la légitimité de l’État à décider, au-delà des opinions du moment et en dehors des seuls jugements de la foule, fût-elle électorale : c'est la même qui se lève contre le droit de grâce du président, condamné par nombre de démocrates contemporains comme un reste de l'Ancien régime, un vieux droit régalien obsolète, mais que je défends aussi avec vigueur comme l'expression d'une « plus haute justice » qui n'est plus celle des « vengeurs » mais bien celle du « pardon », qui est chose royale comme elle est, aussi, de nature religieuse, divine, pour ceux qui croient en Dieu. 

    Dernière chose (mais il y aurait encore beaucoup à dire sur ce sujet) : s'il y a le « déni », ce n'est pas de la démocratie en soi, ne serait-ce que parce que, qu'on l'ait souhaité ou non, c'est bien M. Macron qui est sorti vainqueur des joutes électorales, démocratiques donc, du printemps 2017, soit après juin 2016 et le vote de Loire-Atlantique, et que la démocratie représentative, depuis la Révolution de 1789 et le moment où les états-généraux se sont transformés en Assemblée nationale constituante, ne reconnaît pas le mandat impératif, ce que, pour ce qui concerne les élections législatives, je regrette personnellement, mais que je ne souhaite pas, en revanche, pour l'élection présidentielle (en attendant la succession royale...). De plus, en démocratie, et on peut parfois le regretter, une élection « efface » souvent la précédente, ce qui, d'ailleurs, est la cause d'une instabilité de la magistrature suprême de l’État que la Monarchie résout par son mode de succession tranquille et assurée. 

    Ainsi, l’État, dans cette affaire, a repris l'avantage et, comme tout arbitrage, il s'agit d'un choix qui n'a pas vocation à plaire à tous mais à servir l'ensemble, au-delà des oppositions de la veille. Cela suffit-il à faire une politique ? Sans doute pas, et la République, en ce domaine comme en d'autres, montrera vite ses limites et ses incapacités, mais, pour l'heure, le vieux royaliste que je suis s'avoue satisfait de la décision gouvernementale : il n'est pas certain que j'éprouve la même satisfaction pour les autres et prochaines décisions du pouvoir en place... 

    Alors, le temps de quelques heures, savourons, et promenons-nous dans les bois, à Notre-Dame-des-Landes comme à Versailles !   

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • Lu dans Boulevard Voltaire • 21 janvier 1793 : Louis XVI avait raison

     

    Par Henri Saint-Amand

     

    7dbc1ae88d061e300a280d7fbafc2a4a.jpgUne petite plaque apposée sur un immeuble du 52, rue Beauregard, dans le deuxième arrondissement de Paris vient rappeler que, le matin du 21 janvier 1793, le baron Jean-Pierre de Batz, aidé de quelques amis proches, a tenté de faire évader, sans succès, le roi Louis XVI condamné à mort, quelques jours auparavant (15 janvier) par la majorité des 749 députés de la Convention. Ce jour-là, après un procès d’une quinzaine de jours, du 10 au 26 décembre 1792, les représentants du peuple de la République naissante votent en quelques heures la mort de « Louis Capet ». Quatre questions leur sont posées :

    – Louis Capet est-il coupable de conspiration contre la liberté publique et d’attentats contre la sûreté générale de l’État ?

    – Le jugement de la Convention nationale contre Louis Capet sera-t-il soumis à la ratification du peuple ?

    – Quelle peine sera infligée à Louis ?

    – Y aura-t-il un sursis à l’exécution du jugement de Louis Capet ?

    À la première question, les 673 députés présents répondent oui. À la deuxième, 286 ont voté oui et 423 non sur 710 présents. À la troisième, sur 722 présents, 361 ont voté la mort sans condition tandis que les autres se sont prononcés pour d’autres peines : détention pendant la guerre et bannissement à la paix, réclusion à perpétuité, déportation, etc. À la quatrième, une autre majorité se dégage : 380 non pour 310 oui. Le sort en est jeté. Louis XVI va mourir sous les bois de justice.

     

    Le dimanche 21 janvier 1793, le monarque se lève vers 5 heures. Il se confesse une dernière fois vers 7 heures auprès de l’abbé Edgeworth de Firmont (1745-1807) et entend l’installation bruyante du détachement de la Garde nationale. 

    Le dispositif est renforcé depuis l’assassinat, la veille, de Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau (1760-1793). Ce dernier, ancêtre commun de Jean d’Ormesson et du député Charles de Courson, avait voté la mort du roi. Il meurt le 20 janvier sous le sabre d’un ancien garde du roi : Philippe de Pâris. C’est cet impressionnant dispositif qui contrarie les plans du baron de Batz. Seule une poignée de royalistes tente d’enlever le roi sur la route de l’échafaud *, dans le quartier Bonne-Nouvelle, vers la rue de Cléry. Plusieurs tombent. Jean-Pierre de Batz (1754-1822) parvient à s’échapper. Le sinistre cortège poursuit sa route.

    Sur l’échafaud, le courage du roi impressionne la foule : « Messieurs, je suis innocent de tout ce dont on m’inculpe ; je souhaite que mon sang puisse cimenter le bonheur des Français », parvient à lancer Louis XVI. A 10 h 22, le roi de France expire sous le couperet de la guillotine. Robespierre peut jubiler : « Louis doit mourir parce qu’il faut que la patrie vive », avait-il dit. Le bourreau, Charles-Henri Sanson, dans un témoignage écrit de février 1793, relate : « Je reste très convaincu qu’il avait puisé cette fermeté dans les principes de la religion, dont personne ne paraissait plus pénétré et plus persuadé que lui. »

    En ce 225e anniversaire de sa disparition, laissons les derniers mots au monarque martyr : « Je mourrai sans crainte. Je voudrais que ma mort fît le bonheur des Français et pût écarter les malheurs que je prévois, le peuple livré à l’anarchie, devenu la victime de toutes les factions, les crimes se succédant, de longues dissensions déchirant la France. »   •

    * Les historiens restent dubitatifs sur la réalité de cette opération car ils ne retrouvent aucun procès-verbal sur cette tentative. Reste que quelques royalistes ont été tués sur le parcours entre la prison du Temple et la place de la Révolution, aujourd’hui appelée place de la Concorde.  
     
    Consultant