Poutine et Netanyahu négocient la prochaine offensive syrienne
Par Antoine de Lacoste

Depuis plusieurs semaines, l’armée syrienne masse des troupes dans le sud de la Syrie, près de Deraa. Deraa est une ville symbolique car elle est le berceau de la révolution islamiste en Syrie. Elle a été reconquise par l’armée en 2016 mais une grande partie de la province du même nom est encore aux mains des islamistes, notamment le long de la frontière jordanienne. Cerise sur le gâteau : Daesh tient un petit territoire le long du Golan, sous la protection d’Israël, ravi d’avoir des groupes islamistes « tampons » entre le Golan et les troupes iraniennes, présentes également dans la région...
Un premier accord a été passé il y a quelques semaines entre Israël et la Russie, aboutissant à un retrait de quelques kilomètres des soldats iraniens.
Aujourd’hui, la Russie veut aider la Syrie à reconquérir ce territoire. Sur le plan militaire, l’affaire ne présente pas de grandes difficultés : après quelques jours d’offensive syrienne, appuyée par l’aviation russe, les quelques milliers de combattants islamistes, dont le moral est au plus bas, négocieraient leur évacuation vers Idleb, au nord-ouest du pays, avec familles et armes légères. Le scénario est maintenant bien rodé.
Oui, mais à une condition : que l’aviation israélienne ne vienne pas perturber ce beau projet, en attaquant les troupes syriennes par exemple, ce qu’elle a déjà fait dans le passé, précisément dans la région de Deraa.
Pourquoi ferait-elle cela alors même que les Russes seront à la manœuvre, ce qui n’était pas forcément le cas lors des offensives syriennes précédentes ? La réponse est simple : pour faire reculer plus loin encore les troupes iraniennes.
Bien sûr, comme dans la Ghouta ou à Yarmouk, dernières reconquêtes urbaines de l’armée syrienne près de Damas, il n’est pas prévu d’intégrer des éléments iraniens dans la prochaine offensive de Deraa.
Mais Israël sait que la puissance de son aviation est une menace que ni les Russes ni les Syriens ne peuvent négliger. De plus, Russie et Israël entretiennent de bonnes relations et Netanyahu a exposé très clairement ses revendications à Poutine lors de leur rencontre du 9 mai dernier.
Les discussions sont donc en cours et ceci explique pourquoi Netanyahu profite de sa tournée européenne pour multiplier les menaces contre la Syrie, coupable à ses yeux de laisser un appareil militaire iranien conséquent s’installer à quelques encablures du Golan.
Le projet d’offensive vers la province de Deraa tombe donc à pic pour Israël. Poutine, comme souvent, se tait. Mais Lavrov, son Ministre des Affaires Etrangères, a rappelé il y a peu que toutes les troupes étrangères avaient vocation à quitter la Syrie.
Premier pas vers un accord ? Les Iraniens semblent peu disposés à faire des concessions. Les Russes doivent donc convaincre les Syriens de convaincre les Iraniens. Cruel dilemme pour Bachar qui sait bien que les Iraniens ont été un appui au sol décisif contre les islamistes. •
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