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Situation aggravée au Proche-Orient : Les pressions d'Israël pour que Trump dénonce l’accord nucléaire avec l’Iran

Benjamin Netanyahu et Donald Trump

  

Par Antoine de Lacoste

Cette chronique a été rédigée avant que Trump ait fait connaître sa décision. On sait qu'en l'espèce la raison ne l'a pas emporté. L'analyse d'Antoine de Lacoste n'en est pas moins pertinente sur le fond et parfaitement éclairante.  LFAR

 

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C’est le grand feuilleton que Donald Trump savoure depuis longtemps.

Déjà, pendant sa campagne électorale, le futur Président n’avait pas de mots assez durs pour dénoncer cet accord, « le pire » que l’Amérique ait signé. Il est vrai qu’avec lui, le pire est souvent atteint.

Depuis son élection, le discours a certes connu des variations, mais la tendance générale est à la dénonciation et donc au retrait américain de ce traité qui fut signé par les cinq membres du Conseil de sécurité de l’ONU, plus l’Allemagne et l’Iran.

Appelé JCPOA (Joint Comprehensive Plan of Action) il avait été très complexe à mettre en œuvre. La France y était opposée malgré les pressions des milieux d’affaires qui rêvaient de s’implanter en Iran. Laurent Fabius, fit tout pour faire capoter les négociations. Israël également. Mais l’habileté de Lavrov, la détermination d’Obama et les concessions iraniennes aboutirent à une signature en juillet 2015.

Les fréquentes envolées de Trump sur le sujet laissaient penser que l’affaire était entendue et que le retrait américain était certain, comme pour le traité sur le climat.

Mais la détermination européenne (on croit rêver en accolant ces mots) a fini par peser sur l’obstination de Trump. La France et l’Allemagne lui ont rappelé qu’un accord, même imparfait, était préférable à l’absence d’accord. Macron a donc proposé de le renégocier pour y inclure des discussions sur les missiles balistiques et sur la présence iranienne en Syrie.

Les Russes ont doctement rappelé que l’accord était signé et qu’il n’y avait pas de raisons de revenir dessus. Quant aux Iraniens, furieux, ils déclarent qu’aucune nouvelle négociation n’aura lieu. Mais, en réalité, ils sont très inquiets et voient s’éloigner les levées définitives des sanctions qui empêchent le décollage économique du pays.

Israël, est à nouveau entré en scène. Tout en rappelant, comme d’habitude, que sa sécurité était en jeu, Benjamin Netanyahu a affirmé que l’Iran violait l’accord de 2015 et qu’il avait des preuves. Mais, comme pour l’attaque chimique en Syrie, on les attend toujours. Personne ne l’a cru, et son mensonge a été finalement contre-productif.

C’est le 12 mai que Trump annoncera sa décision. En attendant, il jubile : « Personne ne sait ce que je vais faire le 12 mai. Je pense que nous aurons une super occasion de faire un bien plus gros accord, peut-être. » Voilà qui n’est pas limpide, mais rappelons-nous que Trump a ses propres règles du jeu.

En attendant le 12 mai, l’Iran ne se fait guère d’illusions et le Président Rohani s’est permis une sortie étonnante. A la télévision iranienne,  il a ainsi interpellé Trump: «Vous n’avez aucune expérience en matière de traités internationaux. Comment un marchand, un constructeur de tours, peut-il émettre des jugements sur les affaires internationales ? ». 

Espérons que la raison l’emportera chez Trump et que l’on évitera le saut vers l’inconnu. 

Retrouvez l'ensemble des chroniques syriennes d'Antoine de Lacoste dans notre catégorie Actualité Monde.

Commentaires

  • Cette valse des différents élus pour un temps déterminé par les élections de chaque pays, nous montre qu'un souverain aurait évidemment le temps pour apprécier analyser les faits et prendre les bonnes solutions aux problèmes internationaux. Tout autant que Nationaux. Voilà une preuve que le système des présidentielles qui s'accompagne d'un régiment de conseillers ignares portant une politique illisible pour la majorité des peuples va nous conduire au désastre humain. Je commence à penser qu'un régime souverainiste peut être plus démocratique qu'une élection loto, qui peut nous conduire à la plus grave des solutions. A moins que l'histoire des peuples soit écrite par les peuples et non par les dirigeants , mais ça j'en doute.

  • Maurras est mort depuis longtemps et ses idées ne collent plus au monde actuel. Je soutiens la cause de la royauté de tout mon cœur mais ce n'est pas en évoquant les penseurs du temps passé que l'on fera avancé la cause du monarchisme.

  • Bel exposé, à la vérité.Mais qui oublie que Trump doit rencontrer Kim-jong-u le mois prochain !

  • Nous ne l'oublions pas! Mais qu'en tirez-vous comme conclusion mis à part le fait que les USA ne respectent que ceux qui leur résistent?

  • Je trouve les 3 premiers commentaires plutôt hors sujet. Exemple : il n'était pas question de Maurras ici ... Les idées de ce dernier doivent être passées au crible des réalités d'aujourd'hui. Certains l'ont fait magistralement tel Patrick Buisson dans La Cause du peuple. Mais sur le fond, c'est un maurrassien très actuel.
    Quant au sujet qui devrait nous occuper ici je signale la remarquable et grave analyse d'Hubert Védrine ce matin sur France inter. LFAR serait bien inspiré de la reprendre.

  • Donald Trump , ne fait qu'appliquer la politique du " big stick " . Pourquoi s'étonner ? Et pour mettre le boxon les anglo-saxons sont des maîtres , autre élément à prendre en compte .
    On se demande pourquoi les dirigeants du continent européen tournent autour de ce président .
    Mention spéciale pour " Pépé le putois " qui est allé au contact .

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