Une couverture du Figaro Magazine de cette semaine qui dit l'exacte vérité !

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Nous poursuivons la publication d'une série qui devrait faire date ; qui forme un ensemble à lire en entier : une étude de Pierre Debray parue en novembre 1985 dans le mensuel Je Suis Français, sous le titre Une politique pour l'an 2000. La lecture de ces textes expliquera aux lecteurs qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000. Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies. LFAR
Au centre Daniel Cohn-Bendit
Nous poursuivons la publication de notre série, dont la lecture expliquera à ceux qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000. Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies. LFAR
Les médias ont annoncé ces jours-ci que Simone Veil entrera au Panthéon le 1er juillet. Ils n'ont pas dit qu'elle y côtoiera un nombre impressionnant de grands hommes qui furent notoirement et parfois furieusement antisémites dont le plus illustre et l'un des plus radicaux fut Voltaire. Encore que l'Encyclopédie et en général les Lumières sur ce sujet devenu ultra-sensible, ne seront pas en reste. Si l'on considère séparément l'antisémitisme aujourd'hui le plus réel, le plus actif et le plus virulent, celui des banlieues, étranger à notre tradition, les Lumières et l'Encyclopédie sont en effet la source de l'antisémitisme moderne.
Leurs grands hommes qui reposent au Panthéon sur la montagne Sainte-Geneviève, seront-ils radiés de la liste des personnalités objets des diverses célébrations ou commémorations nationales ? Exclus des illustres que l'on se doit d'honorer ? Cela ferait beaucoup de monde et s'étendrait aux Invalides, jusqu'au tombeau de Napoléon.
Quand le Panthéon, sous la Restauration, devint ce qu'il devait être à l'origine, que la Révolution avait empêché, c'est à dire une église, l'on demanda à Louis XVIII ce qu'il convenait de faire de Voltaire, qui moquait le catholicisme. Fallait-il l'extraire du monument ? Le roi, plus sage et moins sectaire que nos modernes censeurs, répondit à peu près ceci : « il entendra les messes de tous les jours ; ce sera pour lui une punition suffisante ». Il resta au Panthéon. Autres temps, autres mœurs. La République, les modernes, sont devenus nettement plus intolérants.
Autre information diffusée par les médias : un appel d'offres a été lancé pour l'organisation de l'événement. La chose eût-elle été faite ou publiée du temps d'André Malraux ou même du facétieux Jack Lang ? La République doit-elle sous-traiter à une entreprise l'organisation de ses cérémonies solennelles ?
Nous vivons une époque moderne, le progrès fait rage, tout s'achète et tout se vend. La marchandisation du Panthéon, du moins des célébrations qu’on y organise, doit être un de ces signes à quoi se reconnaît l'accélération de nos décadences. •
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Photo (de gauche à droite) : Michel d'Ornano, Michel Poniatowsi, Valéry Giscard d'Estaing
Nous poursuivons la publication d'une série qui devrait faire date ; qui forme un ensemble à lire en entier : une étude de Pierre Debray parue en novembre 1985 dans le mensuel Je Suis Français, sous le titre Une politique pour l'an 2000. La lecture de ces textes expliquera aux lecteurs qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000. Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies. LFAR
1ère partie : l’Homme Masse
L'ETABLISSEMENT
La perte de l'Indochine va permettre à Edmond Giscard, relevé d'Estaing, de faire une énorme fortune. Le mécanisme est simple. La SOFFO rachète des sociétés, sucreries, raffineries, tissages, ou plantations, au moindre prix. Les propriétaires sont trop heureux de trouver un acquéreur. Edmond Giscard transformera les biens confisqués par les Vietminh en dommages de guerre, payés rubis sur l'ongle, dans les meilleurs délais. De dérogations en autorisations, ce bel argent sera investi dans l'immobilier, un marché en pleine expansion. L'abandon de l'Indochine se traduira pour la SOFFO par une augmentation du capital qui passera en 1966, à quinze millions quatre cent cinquante mille nouveaux francs. Ce qui explique l'enthousiasme des actionnaires à réélire Edmond à la présidence du conseil d'administration.
Entre temps, les Giscard se sont fait anoblir par le conseil d'Etat, qui les autorisera à relever le nom de d'Estaing. Pour y parvenir, ils n'ont pas hésité à déshonorer leur famille de bonne bourgeoisie en lui inventant, comme ancêtre une fille de joie qui se serait fait faire un enfant par l'amiral d'Estaing. Ce qui est manière d'afficher leur appartenance à une oligarchie de déclassés. Pourtant, en dépit de cette noblesse d'emprunt, René et Edmond restent des pièces rapportées, réduits au rôle de prince consort. Dans un système matriarcal le pouvoir appartient aux femmes et celle d'Edmond, May est une personne de grande classe.
Donc May veille. Elle pousse Edmond et, ma foi, le prince consort ne réussit pas trop mal. Les thés et les bridges avec les Georges-Picot, les François-Poncet, les d'Ormesson, les Broglie, le gratin, y contribuent. Elle se tient à sa place, au centre de la toile d'araignée qu'elle a tissée, invisible et vigilante. May est une femme d'une remarquable intelligence.
Elle a été la collaboratrice de son père, dont elle éditera d'ailleurs les mémoires. L'argent c'est bien. Il en faut et même beaucoup. Edmond s'en occupe. Cependant, seul le pouvoir politique permet de maîtriser, dans une France, dont l'économie passe sous le contrôle de l'Etat, le profit. Cela, Bardoux l'avait compris et l'héritière a conservé la leçon.
Mais il restait l'homme d'un autre âge. May va former l'un de ses garçons le plus doué, Valéry, dès l'enfance pour le préparer à la fonction de prince de l'Etablissement. Il faut qu'il accède, un jour, à la direction de l'Etat. Valéry sera donc élevé comme le dauphin de la République.
Celui qu'elle nomme affectueusement Valy sort en juin de polytechnique second de sa promotion, dure déception car seul le premier est admis, sans concours, à l'E.N.A. Qu'importe. Cette année-là et cette année-là seulement, grâce à May, on en prendra deux. Ce qui lui permettra de rejoindre le cousin François entré par la grande porte, celle du concours. Valy effectuera son stage de « dépaysement » auprès du haut-commissaire pour la Sarre, Gilbert Grandval, un ami de papa. Ce qui lui permettra d'obtenir une note de stage exceptionnelle : 19 sur 20. Lors de l'examen de sortie, le jury sera présidé par François-Poncet. Que de bonnes fées se seront penchées sur le berceau du jeune prince. Il ne sortira néanmoins, qu'au troisième rang. Comme son cousin, il choisira l'inspection des finances. Qu'à cela ne tienne. Maman obtiendra du gouverneur Wilfrid Baumgartner que son fils fasse un stage à la Banque de France. Privilège insigne : son rapport de stage sera adressé à toute la promotion. Celle-ci doit savoir que le rang de sortie importe moins que les protections. Elle comprendra.
Valy a besoin d'un mentor. Il le trouvera en la personne du prince de Broglie, qui connaîtra le destin tragique que l'on sait. Un petit groupe de gamins aux dents longues s'organise, sous la tutelle bienveillante du futur assassiné. On y retrouve Jean-Jacques Servan-Schreiber, Jacques Duhamel, Jean d'Ormesson, un peu plus tard Jean-François Deniau et Claude Brossolette, qui appartiennent à une génération suivante d'énarques, dont Valy s'institue le répétiteur. Les charmants jeunes-gens se réunissent rue Pierre 1er de Serbie. L'on y discute beaucoup, l'on y boit pas mal et l'on ne dédaigne pas les jolies mannequins.
Le jeune inspecteur adjoint des finances sera envoyé à la Trésorerie Générale d'Alger. Ceux qui l'ont connu à cette époque se souviennent d'un garçon avide de plaisirs, parfois faciles, mais aussi de relations plus financières que mondaines. Il devient urgent de le marier. Le prince de Broglie va s'en charger. Les Fabre-Luce possèdent une délicieuse filleule, Anne-Aymone Sauvage de Brantes, une jeune fille bien sous tous les rapports, ravissante, pieuse, qu'une timidité presque maladive préserve des tentations du monde dans lequel elle vit. Ce n'est pas rien, AnneAymone : elle descend du baron Schneider et sa belle-mère est née Faucigny Lucinges, noblesse du second empire, bon genre, grand chic, la crème de l'Etablissement. L'on ne donne pas une fille pareille à un paltoquet. May a bien travaillé : ses bridges, ses thés et ses petits fours ont permis le beau mariage.
Voici Valy parvenu au sommet de l'Etablissement, dont son père n'occupait qu'un degré inférieur, dont le grand-père Bardoux n'était qu'un serviteur zélé mais maladroit. Il aura fallu deux mariages, un réseau de plus en plus serré de relations, une grosse fortune, accumulée en peu de temps, grâce aux faveurs du pouvoir. Il ne lui restera plus qu'à faire un parcours sans faute ou presque, sinon une vilaine affaire de faux bilans et de dividendes fictifs, dans laquelle se trouve impliquée la « banque des intérêts français », tout un programme, moins une banque d'ailleurs qu'une officine, qui dépend des Giscard. Le 19 décembre 1965 De Gaulle le chasse du ministère des finances et exige prompte et bonne justice. Heureusement Michel Debré, son remplaçant aux Finances, veille. Le principal accusé aura l'obligeance de se suicider, l'avocat de la partie civile, « la caisse des marchés de l’Etat », défenseur des contribuables lésés, oubliera de se présenter, à l'audience, l'affaire sera expédiée sans que le nom de Giscard ait été prononcé. Ainsi fonctionne l'Etablissement. Les socialistes le découvriront lors d'une autre affaire, celle des avions renifleurs, quand Mitterrand protégera son prédécesseur et enterrera, à la demande de Fabius, le dossier.
Cette brève incursion dans la biographie de M. Giscard montre qu'il n'est pas le descendant de bons bourgeois auvergnats, ni même de Louis XV par la main gauche mais l'arrière petit cousin de Carnot, le petit fils d'une Georges-Picot, le cousin par alliance des Fabre-Luce et surtout l'époux d'une Schneider. Que l'on ne prétende pas que ce fut sans influence sur sa carrière. Les fils du juge ne commencèrent à s'enrichir, non plus petitement comme leurs ancêtres mais rapidement et grandement, que lorsqu'ils devinrent un Carnot et un Georges-Picot. La colonisation leur apporta et plus encore la décolonisation. Le travail, l'épargne, le goût d'entreprendre ne furent pour rien dans une fortune fondée sur des « affaires » que seules leurs relations dans l'appareil de l'Etat rendirent fructueuses. Quand ils eurent l'imprudence de violer la loi, ils trouvèrent des protections même parmi leurs adversaires politiques. Ce qui ne les empêchera pas — à charge de revanche ? — de maquiller en crime crapuleux l'exécution de l'un de leurs amis, que l'ampleur et l'audace de ses trafics rendaient compromettant.
Grâce à Giscard l'Etablissement gouvernera directement la France. Les ministres sont choisis dans le Gotha : Poniatowski ou d'Ornano. Ce sera une grave faute, la pire qu'il ait commise en deux siècles. Il se démasquera au moment où s'ouvre une crise structurelle, que, par un étrange aveuglement, il n'avait pas prévu. Si étrange que cela ? Sans doute pas si l'on considère qu'il ne s'intéresse qu'au court terme. Lui prêter de grands desseins est absurde. Il faudrait qu'il croie dans les idées. Certes, ses membres jouent volontiers les libéraux mais dans la pratique ils sont étatistes. Pendant qu'il était aux finances, Giscard a resserré le carcan du contrôle des prix. Cette contradiction ne les gêne pas. Pourtant, du fait de son origine, l'Etablissement est révolutionnaire. Non au plan économique. Il a trop profité du capitalisme financier pour le mettre en question. Du moins à celui des mœurs. Giscard a pris le pouvoir en entonnant « le chant du départ ». Il prétendait changer la vie. Les socialistes aussi, encore que Mitterrand préfère « la marche consulaire ». On y a vu une simple habileté, le désir de flatter le goût du changement des Français. Giscard était sincère, même s'il entrait une part de calcul. L'Etablissement a horreur de l'ancienne France. Il est né de la négation de ses valeurs religieuses et morales. Mammon est son dieu, un dieu jaloux qui ne souffre pas le partage.
Plus qu'aucun chef d'Etat, Giscard a contribué à détruire la famille : libéralisation de l'avortement, révolution contraceptive, majorité à dix-huit ans, divorce par consentement mutuel, égalité des droits entre les enfants adultérins et les légitimes, fiscalité qui avantage les concubins. Cela servait la consommation de masse. Le sexe fait vendre. Il y avait davantage, l'Etablissement réduit l'homme à sa fonction économique. Il n'est qu'un producteur et qu'un consommateur. Aussi convient-il de dissoudre les solidarités familiales mais aussi le patriotisme local, et l'identité nationale, déraciner l'homme dans un perpétuel brassage des populations et des cultures. Quand le gouvernement attire les familles d'immigrés sous un prétexte humanitaire, il poursuit un objectif économique : mieux vaut que les immigrés consomment leurs revenus sur place plutôt que d'en expédier le principal aux leurs, restés au pays. Cela fera marcher le commerce. Cet objectif prosaïque en dissimule un autre : massifier la culture. Enfants de Français et fils d'immigrés trouvent un langage commun dans une culture cosmopolite, d'origine américaine : le rock, et ses dérivés, la bande dessinée, des séries de télévision comme Dallas. Il est évident que la famille, conservatoire des traditions, devient un obstacle tout comme l'attachement aux solidarités familiales et à la terre natale contrarient la mobilité de l'emploi. Il ne s'agit pas de faire des migrants des Français mais de faire des Français des migrants dans leur propre pays. Cela vient de loin. Barrès déjà dénonçait les déracinés.
Pendant les 23 ans de gouvernement de la France par l'Etablissement, de façon mitigée sous le règne de Charles de Gaulle et ouverte du temps de Giscard, le processus de massification de la production puis de la consommation ne fut pas compensé comme il aurait dû l'être par une politique de protection de la famille, de décentralisation, de renforcement de l'identité culturelle. Ce fut le contraire. Les forces de résistance, nécessaires, fut-ce pour l'équilibre psychique de l'individu, furent méthodiquement démantelées avec pour conséquences la drogue, l'alcoolisme, la pornographie, la petite délinquance. Les immigrés en souffrirent autant que les Français. Imagine-t-on le chagrin d'un père marocain dont les filles revendiquent une liberté sexuelle qui abolit du jour au lendemain un millénaire de traditions coraniques ?
Il s'agit d'un plan conduit de façon méthodique. L'on prétend que la loi n'a fait que s'adapter à l'évolution des mœurs. C'est l'inverse que l'on constate quand la libéralisation de l'avortement fut imposée, 70 % des Françaises lui étaient hostiles. L'historien s'aperçoit d'ailleurs que l'Etablissement n'a régné sans partage qu'à trois reprises, sous le Directoire, pendant l'Empire autoritaire, de 1851 à 1860, durant le septennat de Giscard. Ce furent trois périodes de dissolution morale. Est-ce un hasard ? Une couche sociale — il ne s'agit pas d'une classe mais d'une coterie — qui tient sa puissance de la corruption ne peut imaginer qu'une société à son image. Néanmoins, il lui fallait un bras séculier. Le prolétariat intellectuel le lui fournira. •
A suivre (A venir : Mai 68 : la révolution du prolétariat intellectuel)
Lire les articles précédents ...
Une politique pour l'an 2000 de Pierre Debray :
Nous poursuivons la publication de notre série, dont la lecture expliquera à ceux qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000. Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies. LFAR
par Gérard Leclerc
Étienne de Montéty a révélé cette étrange histoire dans Le Figaro. L’écrivain Michel Déon, membre de l’Académie française, se trouve privé de sépulture. Sa fille qui détient les cendres de son père, n’a pas obtenu de la mairie de Paris l’autorisation de les inhumer dans un cimetière de la capitale. Hélène Carrère d’Encausse, secrétaire perpétuelle de la Compagnie, n’a pas eu plus de succès auprès d’une autorité inflexible. Pénélope Komitès, adjointe chargée des affaires funéraires, affirme qu’elle n’a pas le droit de transiger avec les règles fixées par le code général des collectivités territoriales. Celles-ci exigent pour l’obtention d’une sépulture que la personne défunte soit domiciliée sur le territoire de la commune, ou à défaut qu’elle y dispose déjà d’une tombe, ou encore qu’elle soit inscrite sur les listes électorales. Michel Déon ne satisfaisant à aucune de ces conditions, la stricte égalité républicaine exigerait un refus sans équivoque à la requête de sa fille et de l’Académie française.
Mais de bons juristes objectent à cet interdit que les conditions indiquées par Mme Komitès n’excluent nullement la possibilité d’une dérogation. Certes, lorsqu’elles ne sont pas remplies, la commune a la possibilité d’imposer son refus, mais elle peut parfaitement accepter, elle est libre de le faire. L’objection n’a pas troublé Anne Hidalgo qui a acquiescé aux raisons invoquées par son adjointe. Mme la maire de Paris a-t-elle entendu parler d’une certaine Antigone, l’héroïne de Sophocle, une des figures majeure de la tragédie grecque ? Sinon, on lui conseille très vivement de se faire communiquer la pièce dans une des excellentes bibliothèques de la capitale. Le centre Beaubourg tout proche de l’Hôtel de ville se ferait un honneur de lui rendre pareil service.
Car la fille de Michel Déon est bien dans la situation d’Antigone. Antigone ne plaidait pas pour la sépulture de son père, mais pour celle de son frère. Le tyran Créon s’y opposait, invoquant lui aussi les lois de la cité. Mais Antigone résista de toute son âme, invoquant, pour reprendre les termes d’un écrivain cher au romancier, « les dieux de la religion, les véritables lois fondamentales de la Cité, les sentiments de la Cité vivante ». On vous en supplie, Mme Hidalgo, ne vous mettez pas dans la fâcheuse posture du tyran Créon, accueillez au plus vite la requête d’Antigone. •
Par Guilhem de Tarlé
Vers la lumière, un drame de Naomi Kawase, avec Ayame Misaki
Il y a deux ans exactement, après ne pas avoir goûté Les Délices de Tokyo, de la même réalisatrice, j’avais dit que je ne me japonerai pas au cinéma asiatique…
Je récidive, et je récidive d’autant plus que ce scénario Vers la lumière est encore en-deçà du précédent, et ladite lumière n’éclaire même pas les quelques jolies photos éparses au milieu des Délices.
Ce film, en outre, cultive le paradoxe qui nous emmène dans l’univers des « malvoyants » dans le cadre de la réalisation d’un film en « audiodescription ».
J’avoue que cette expression m’intriguait, que j’ai maintenant parfaitement comprise. L’aveugle ne pouvant pas voir les images qui défilent sur l’écran, l’audiodescription consiste précisément à les lui décrire, les lui commenter, les lui faire ressentir et surgir dans son imagination.
Dommage, une fois encore, que la réalisatrice n’ait pas eu, pour son long (et très lent) métrage, l’idée lumineuse de mettre cette audiodescription en pratique, au lieu de nous imposer un sous-titrage à la fois rapide et ennuyeux.
Je dois dire que le critique Frédéric Pic, sur TV Liberté, avait insisté sur la difficulté d’entrer dans le film…
Moi… Je n’y suis pas entré. •
PS : Je vous propose mon blog Je ciné mate avec déjà une quarantaine de films. Vous pouvez vous y abonner (en bas à droite) pour recevoir automatiquement les mises à jour et surtout y retrouver d’anciennes notices grâce au bouton Recherche (je continuerai de le compléter progressivement, à votre demande, de mes « critiques » 2016 et 2017). Merci, outre vos commentaires éventuels, de m’indiquer les difficultés que vous rencontrez, les corrections nécessaires ou les améliorations à apporter à ce blog. https://jecinemat.wordpress.com
Nous poursuivons la publication de notre série, dont la lecture expliquera à ceux qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000. Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies. LFAR
Nous poursuivons la publication de notre série, dont la lecture expliquera à ceux qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000. Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies. LFAR
Le Jugement de Salomon
Jean de France, duc de Vendôme
Domaine Royal de Dreux le 25 novembre 2017
Vitrail de la Chapelle Royale de Dreux
La production automobile de masse
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Par Hilaire de Crémiers
Maurras est censuré ! Comme du temps des Boches ! Le livre des commémorations nationales de l’année 2018 a été expédié au pilon pour avoir comporté l’annonce du 150e anniversaire de la naissance de l’écrivain et poète martégal : 20 avril 1868.
Mme Nyssen, ministre de la Culture, a obtempéré sur le champ à l’ordre venu de politiciens en mal de célébrité et d’officines stipendiées qui sont, comme on ne le sait que trop, les hauts lieux magistériels de la République. Question de foi et de morale : un citoyen n’a pas le droit de penser en dehors du dogme défini et encore moins d’oser regarder au-delà de la règle que lui assigne ledit Magistère.
L’index est là qui maintient en Enfer ceux qui ne doivent pas en sortir. Non, même pas le purgatoire dont ils risqueraient de se libérer ! Là, c’est définitif. Maurras, c’est le Mal absolu. Comment et pourquoi a-t-il été possible de seulement envisager une telle célébration ? Voilà donc que le Comité des célébrations avec ses sommités a été convoqué à comparaître devant la haute autorité ministérielle pour répondre d’une telle négligence ou, pire, de l’audace d’un tel crime. Nous sommes en 2018 ! Il faut le faire.
Rappelons, pour les sots qui jouent à l’autorité religieuse et qui prétendent nous régenter, que François Mitterrand plaçait Charles Maurras parmi ses auteurs préférés. Il l’écrit à Anne Pingeot, lettre intéressante que personne n’a jamais citée et où il exprime ses préférences littéraires : de Barrès à Montherlant, en passant par Chardonne et en n’oubliant pas Maurras dont il avait fréquenté l’œuvre, et plus que fréquenté ! Evidemment ! Mitterrand était tout, sauf un cuistre.
Pompidou, l’un de nos présidents cultivés, non seulement citait Maurras, mais, à la grande fureur des butors de la Gauche salonnarde, lui rendait hommage : dans Le nœud gordien, dans son dernier discours à Sciences-Po. Il considérait le Kiel et Tanger de Maurras comme un livre majeur pour la compréhension de la politique extérieure française. Lequel de nos censeurs ignares en connaît même le titre ? Charles de Gaulle avait dans sa bibliothèque les œuvres de Maurras et n’a pas manqué avant guerre de lui dédicacer ses livres. André Malraux, jeune homme, donnait une préface chaleureuse à Mademoiselle Monk de Charles Maurras.
Avant-guerre, pas un écrivain, pas un homme d’esprit, à l’exception de quelques envieux, qui ne se flattât d’avoir une relation avec l’écrivain de style puissant et le penseur de haute volée : de Barrès à Anatole France, de Proust à Apollinaire. Il avait pour compagnon Léon Daudet et Jacques Bainville.
Presque toute la jeune génération littéraire de l’entre-deux guerres a reconnu devoir son initiation intellectuelle à l’homme qui avait offert son génie à la postérité : de Maulnier à Boutang, de Bernanos à Brasillach. Combien d’académiciens lui sont restés fidèles : de Massis à Lévis-Mirepoix, de Bordeaux à Déon, de Gaxotte à Michel Mohrt ! L’Académie française s’est honorée en refusant de le remplacer de son vivant. Et les Français se laisseraient dicter leur goût, leur choix par une petite bande de corniauds incultes. C’est donc ça, la République ? Celle qui envoie Chénier et Lavoisier à l’échafaud !
Pourquoi tant de haine ? C’est la vraie question. Question bien connue des honnêtes gens et il en reste en France malgré tout. La bêtise et la méchanceté n’ont qu’un seul talent : déceler, sentir leur adversaire, sorte d’hommage que le vice rend à la vertu.
Charles Maurras est trop haut pour eux, trop profond aussi, trop vrai surtout. Le mensonge ne peut supporter la lumière. « C’est un abri et un bouclier que la lumière ; elle est impénétrable aux curiosités du commun. Les mystères qu’elle recouvre ne seront jamais divulgués. Je lui ai confié les miens » écrivait Charles Maurras en 1894 dans la préface à son Chemin de Paradis.
Puisse cette lumière jaillir quelque jour pour nous sortir de l’Enfer où la satanique imbécillité à l’intention de nous enfermer pour toujours, et pour nous entraîner sur son chemin de gloire jusqu’aux portes du Royaume. ■
A la suite de la décision controversée de Mme Nyssen de retirer Charles Maurras (1868-1952) du livre des Commémorations du ministère de la Culture pour 2018, Boulevard Voltaire a recueilli la réaction d’un libraire du marché Brassens à Paris [9.02]. On l'écoutera avec intérêt après avoir lu l'article d'Hilaire de Crémiers qui précède. LFAR •
Chute du mur de Berlin
Nous poursuivons la publication de notre série, dont la lecture expliquera à ceux qui ne l'ont pas connu le rôle intellectuel important de Pierre Debray à l'Action Française dans les années 1950-2000. Cette analyse politique, économique, sociologique et historique, menée méthodiquement, à la maurrassienne, comporte de multiples enseignements, utiles aujourd'hui à notre école de pensée. Comme un stimulant de notre réflexion sur la situation présente de la France et sur l'action que nous avons à y mener. Même si le lecteur devra tenir compte des événements et des faits intervenus au cours des trois dernières décennies. LFAR