Mourir pour la patrie par Gérard Leclerc
« Oh tendre France, douce gardienne de mon baptême,Prenez ici ma vie, je vous en fais le don,Veillez sur ma famille et tous les gens que j’aime,Et rendez je vous prie mon sacrifice fécond… »
C’est le capitaine Clément Frison-Roche, l’un des treize militaires décédés au Mali dans le cadre de l’opération Barkhane, qui en écrivant ce poème, nous livre la leçon de son sacrifice et nous implore de la méditer. Âgé de 28 ans, marié et père d’un enfant, n’est-il pas un bel exemple de don total à une cause supérieure ? En l’espèce, celle de la France, celle aussi de sa mission dans le monde au service de la paix. La paix dans une Afrique sahélienne gravement menacée par le terrorisme islamique. Il est vrai, par ailleurs, qu’un certain climat moral ne se prête guère à l’estime du don de soi, alors qu’il n’est question que de développement personnel et plus généralement de culture de l’individualisme. Le pacifisme intégral demeure une tentation, à l’instar de la mentalité des Grünen dans l’Allemagne des années 80 qui proclamaient : « Plutôt rouges que morts. »