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  • Elections au Brésil : L’entrée au parlement de Luiz-Philippe d’Orléans-Bragance relance les espoirs monarchistes

     

    Par Frédéric de Natal

    7 octobre, les Brésiliens retiennent leur souffle. Tout au long de la journée, ils ont été des millions à se déplacer  pour renouveler les 513 députés du parlement et autres élus provinciaux. Les résultats tombent un à un. Le Parti Social-Libéral du candidat Jair Bolsonaro rafle la mise avec 52 sièges, se positionnant comme le premier parti d’opposition du pays juste derrière le Parti des Travailleurs qu’il talonne de peu.  Parmi tous les candidats élus, un nom a retenu particulièrement l’attention des médias. Celui d’un membre de la maison impériale. 

    42885061_1139475346212782_5193566383803203584_o-300x300.jpg« Le prince ». C’est ainsi que Luiz-Philippe d’Orléans-Bragance (photo) est surnommé par les Brésiliens. A 49 ans, ce descendant des deux empereurs du Brésil, dont la monarchie n’a pas excédé sept décennies d’existence entre 1822 et 1889, a été l’objet de toutes les passions. Notamment dans la mouvance monarchiste qui s’est largement divisée sur son engagement au côté d’un parti dirigé par un leader aux déclarations controversées. Luiz-Philippe a été de tous les combats politiques. En septembre 2016, il précipite même avec son mouvement politique, Acorda Brasil, la chute de la présidente Dilma Rousseff, destituée lors d’un vote parlementaire. Le destin de cet entrepreneur, partisan d’une économie libérale, est en marche. 

    Derrière lui une « machine de guerre » prête à suivre ce membre de la dynastie impériale qui incarne le renouveau du monarchisme brésilien, moribond depuis l’échec de la restauration de l’empire lors du référendum de 1993. Lorsqu’il annonce son engagement au côté de Jair Bolsonaro, le prince a déjà fait éditer un livre à succès quelques mois auparavant Pourquoi le Brésil est-il un pays arriéré? – que faire pour entrer enfin au XXIe siècle et a participé à toutes les manifestations anticorruptions. 

    Friands de réseaux sociaux, les monarchistes sont extrêmement bien organisés et vont rapidement couvrir autant la campagne du prince que celle du Parti-Social Libéral (PSL). Notamment parmi les plus conservateurs d’entre eux, ce que l’on nomme les Vassouras, du nom de cette branche qui revendique le trône et dont  l’octogénaire Louis-Gaston est le chef de la maison impériale. Dans le sang de Luiz-Philippe coule celui de Louis-Philippe Ier, roi des Français. Il n’hésite pas à mouiller ses chemises, multiplie les meetings et les conférences en caméra sur Facebook. Pressenti pour être même le futur vice-président au côté de Bolsonaro, le prince marque des points. Sa famille aussi. Le 3 avril, Dom Bertrand, le frère du prétendant au trône, appelle autant ses partisans que ses concitoyens à « prendre les rues du Nord au Sud du Brésil ». 

    Bresil-le-candidat-d-extreme-droite-Jair-Bolsonaro-peut-il-l-emporter.jpgDiscrètement et sans prendre position afin de rester dans le principe de neutralité qui s’impose, la famille impériale s’est lancée dans la bataille. Refus du mariage pour tous, critique de l’avortement, défense de la religion catholique, le Parti des Travailleurs, une extrême-gauche responsable de tous les maux du pays. Le programme de Jair Bolsonaro (photo) auquel adhère le prince Luiz-Philippe qui répète, lors de toutes ses interview et à satiété, qu’il est « un homme libre ». Non dynaste suite au mariage inégal de son père, il préserve ainsi la famille impériale de toutes collusions avec le PSL dont il porte les couleurs mais ne se prive pas de prendre la parole en pleine rue. Lors d’une importante manifestation pro-vie, 2 jours avant le scrutin, le prince Dom Bertrand a harangué ses partisans du haut d’un char, dont la plupart était habillée d’un tee-shirt orné du portrait de Bolsonaro et agitait l’ancien drapeau impérial. Une proximité entre le PSL et la branche des Vassouras difficile à ignorer. D’ailleurs le communiqué officiel de la maison impériale, à la veille du scrutin, ne faisant pas mystère de son choix, « invitant tous les monarchistes et tous les Brésiliens à empêcher une nouvelle dictature vénézuélienne de s’installer au Brésil ». 

    112 000 voix plus tard, le nouveau député de Sao Paulo entend porter la voix d’un nouveau Brésil conservateur  et de l’idée monarchique au sein d’un hémicycle qui a brisé le blason de sa maison lors d’un coup d’état. « La monarchie, qui a bien plus de vertus que la République, fait partie de l’identité nationale. Plus nous nous éloignons de cette identité, plus l’état se désagrège » déclare le prince Luiz-Philippe, mandaté par  le « Trump brésilien » pour aider à la rédaction d’une nouvelle constitution. Un nouveau pari sur l’avenir pour les Vassouras, décidément bien proches de Jair Bolsonaro.    

    Initialement publié sur le site de L’incorrect.

  • Grande esbrouffe de Mélencon : Atlantico a dit hier ce qu'il faut en dire ... Atlantico a l'esprit politique !

     

    « C'est un spectacle violent que Jean-Luc Mélenchon a immortalisé mardi 16 octobre. Mais au-delà des perquisitions de son domicile et des sièges de son parti qui ont alimenté cette virulence, cette perte de contrôle pourrait cacher un malaise bien plus profond et plus inquiétant pour notre démocratie. »

     

    2ff6842cf58019c057615601d7ce8403.jpgC'est tout particulièrement Jean-Sébastien Ferjou, le directeur d'Atlantico, qui a l'esprit politique.

    Coqueluche des débats télévisés, sa capacité d'analyse les domine largement.

    Très souvent - mais pas toujours - ses idées nous semblent très justes. A suivre !   LFAR

  • Raspail et le cheminement des racines qui nous lient aux hommes du passé

     

    « Je tiens pour peigne-culs, cœurs secs, âmes ordinaires et bousiers de la condition humaine tous ceux dont les tripes ne se nouent pas d'émotion lorsque la grâce leur est offerte de ne plus se sentir seuls au milieu du temps présent et de retrouver le cheminement des racines qui les lient aux hommes du passé. »

    Jean Raspail
    Le jeu du roi 

     Merci à Jean de Maistre

  • Syrie • Pour empêcher l’offensive syrienne, la Turquie fait pression sur les djihadistes d’Idleb

    Affrin 

    Par Antoine de Lacoste 

    1456949215.png

    Depuis que la Turquie a envahi le nord-ouest de la Syrie pour en chasser les Kurdes, les djihadistes sont chez eux dans la province d’Idleb. Une partie d’entre eux est passée sous pavillon et financement turcs. Elle contrôle environ 30% de la province, dont la fameuse ville d’Affrin, reprise aux Kurdes après de violents combats.

    Les 70% restants sont occupés par l’ex branche syrienne d’Al-Qaïda (ex front al-Nosra également), appelée en ce moment Hayat Tahrir al-Cham (HTC). Très entraînés après 7 ans de guerre, bien armés, les 10 000 hommes qui composent ce groupe n’ont aucunement l’intention de passer sous contrôle turc.

    Alors que l’armée syrienne préparait cet été une grande offensive contre Idleb, Vladimir Poutine a jugé plus prudent de l’ajourner et de parler avec Erdogan qui menaçait de s’opposer par la force à une éventuelle attaque syrienne.

    Cet attentisme était rendu d’autant plus nécessaire que les Américains avaient averti qu’ils interviendraient contre l’armée syrienne en cas d’attaque chimique. La ficelle était un peu grosse. On sait depuis la grande bataille de la Ghouta, la banlieue de Damas, que les islamistes possèdent d’importantes quantités de chlore et que la mise en scène d’une pseudo attaque chimique est assez aisée. Elle l’est d’autant plus que les medias occidentaux ne sont pas très regardants sur la véracité des faits depuis le début de la guerre…

    La ficelle était si grosse que les Américains ont élargi leur possibilité d’intervention au cas « de grave crise humanitaire » ! Autant dire qu’ils se réservent le droit d’intervenir où ils veulent quand ils veulent. On le savait, mais maintenant c’est officiel.

    Poutine et Erdogan sont parvenus à un accord le 17 septembre dernier à Sotchi. En échange de l’annulation de l’offensive, une zone tampon de 15 à 20 km de large est créée sur le pourtour de la province. Les djihadistes devront se retirer de cette zone  avec retrait définitif de leurs armes lourdes.

    Les Syriens n’ont guère été enthousiasmés par cet accord qu’ils jugent trop favorable à la Turquie. Celle-ci, au fond, souhaitent annexer cette province, comme elle l’avait fait, avec la complicité du Front populaire, pour le sandjak d’Alexandrette en 1937.

    4bptee3ac949df19cjv_800C450.jpgMais Poutine a préféré gagner du temps, ne pas se fâcher avec Ankara et laisser Erdogan se débrouiller avec les djihadistes. De plus, cette zone tampon permettra à ses bases de Tartous (photo)  et de Hmeimim de ne plus subir d’assauts de drones.

    Comme on s’en doute, HTC a refusé d’approuver cet accord. Plusieurs dirigeants de ce groupe, parmi les plus durs, ont opportunément été assassinés depuis, d’autres ont été arrêtés et croupissent dans les geôles d’Idleb. Les djihadistes, sachant qu’ils ne sortiraient pas vivants d’un bras de fer avec les Turcs ont alors commencé leur retrait.

    art-6.jpgLes occidentaux observent avec inquiétude cette bonne entente russo-turque et ont brocardé cet accord. De toute façon leur voix ne compte guère.

    C’est Damas qui est amer. Et Bachar a rappelé que tout cela n’était que provisoire et qu’Idleb serait un jour reconquise par l’armée syrienne.

    Le dossier est loin d’être clos.  ■ 

    Retrouvez l'ensemble des chroniques syriennes d'Antoine de Lacoste dans notre catégorie Actualité Monde.

  • Archives • Quand Jean Raspail répondait aux questions de François Davin et Pierre Builly (1978)

    Jean Raspail aux Baux de Provence en 1983. À ses côtés, Pierre Chauvet, Pierre Pujo, Gérard de Gubernatis 

     

     

    Jean Raspail répond aux questions de François Davin et Pierre Builly 

    Nous l'avons connu d'abord par ses livres. Aux Baux 76, nous l'avons entendu nous dire sa confiance dans une certaine remise en cause des conformismes intellectuels régnants. Et son espérance rejoignait la nôtre sans qu'il fût besoin que Jean Raspail appartînt à l'Action Française : ce discours figure dans Boulevard Raspail, son dernier livre. 

    On appréciera le tour très libre, très peu formel, de l'entretien qu'il a accordé à François Davin et Pierre Builly. 

    Si Jean Raspail laisse des questions sans réponse c'est que notre famille d'esprit n'a que peu de goût pour les idéologies et les systèmes. Sur les réalités à défendre, l'accord ne va-t-il pas de soi ? 

     

    2271914902.jpg• Une de vos anciennes chroniques du Figaro m'a particulièrement marqué. Elle date d'environ deux ans, s'intitulait « les signes noirs » et me paraissait assez bien refléter ce que vous pensez, ce que vous dites, ce que vous avez mis dans le « Camp des Saints » ce que vous avez exprimé dans la « Hache des Steppes » et dans le « Jeu du Roi ». Au-delà de la péripétie électoraliste, au-delà du jeu des forces politiques proprement dites, ce que nous pourrions appeler le pays légal, il y a un danger, un risque de déliquescence pour la société française dans toutes ses composantes qui étaient jusque-là restées organisées : par exemple l'éducation, la justice, l'armée, etc. ... 

    Jean Raspail - Si ma mémoire est bonne, j'ai écrit à ce moment-là, et je le crois toujours, que peu à peu des hiérarchies parallèles se sont établies au sein de toutes les organisations sociales : l'armée, l'enseignement, la Justice, l'Eglise. Il me semblait que personne ne le disait à ce moment-là. J'ai eu un petit peu d'avance sur les autres. Pas tout seul d'ailleurs. 

    En effet, vos livres et vos chroniques ont fait irruption dans le marécage, pratiquement les seuls à l’époque. Aujourd'hui il y a beaucoup de monde qui évoque ces sujets. 

    Actuellement les signes dont j'ai parlé me semblent connus de l'opinion, qu'il s'agisse de l'opinion modérée ou majoritaire, comme vous voudrez, ou même, peut-être, d'une partie de la gauche. Ce qui est étonnant aujourd'hui, c'est qu'il n’y a pas de réaction réelle. Tout se passant au niveau politique, plus rien ne se passe au niveau - comment dirais-je ? - des âmes, comme si les pouvoirs en place ne prenaient pas en compte l'âme de la nation. Et cela c’est ce qu’il va falloir essayer de dire. Je prétends par exemple que la jeunesse est complètement abandonnée à elle-même. Il y a des tas de gens qui s'occupent d'elle, les sports, par exemple, ne sont pas mal gérés, l’Education nationale représente un budget énorme … Je me souviens qu'Herzog me disait, alors qu'il était Secrétaire d'Etat à la Jeunesse et aux Sports, que l'argent ne lui manquait pas pour construire des piscines ou des stades, qu'il y en avait partout mais que c'était l'âme qui manquait pour y aller. Il en est ainsi dans tous les domaines. Or, à moins de ne plus être en démocratie libérale, est-ce qu'un gouvernement pourrait avoir un pouvoir sur les hommes ? 

    Est-ce que la nature de la démocratie libérale n'est pas de susciter autour d'elle des contre-pouvoirs ? 

    Certainement cela tient à la nature de la démocratie libérale. D'ailleurs, j'en parle dans les chroniques que j'écris actuellement. J'en ai déjà fait trois. Il en paraît une par mois. J'ai écrit « jeunesse et démocratie », « rites et démocratie », « patrie et démocratie ». Après je ferai « races et démocratie », « Famille et Démocratie », etc. ... toute une série pour savoir où la démocratie peut être bonne... Personnellement, je ne suis pas fasciste, je ne considère pas qu'une démocratie est forcément mauvaise. 

    Tout dépend de ce que vous entendez par démocratie. 

    C'est ce que j'essaie de définir. Pour clarifier ma pensée, disons simplement que je ne suis pas du tout un théoricien, que j'essaie d'être un écrivain qui réfléchit sur les problèmes de ce temps. 

    Vous ne résolvez encore rien. Vous dites : on connaît les signes mais il y aura une nouvelle étape à franchir. Connaîtrait-on les causes de ces signes, que l'on connaîtrait le remède. Mais le remède ne sera connu que lorsqu'on aura une version claire des causes. Que faire pour en sortir ? Jusqu'à présent vous ne voyez pas le comment. 

    Ce qui est embêtant. Il semblerait qu'en ce moment la fameuse distinction de Maurras entre le pays réel et le pays légal n'est plus vraie. Le pays profond ou réel n'est pas du tout traversé par les mêmes courants de sentiment, d'enracinement. On se trouve devant un pays, il n'est pas le seul d'ailleurs, qui était jusqu'à il y a, au fond, peu de temps, industrialisé à 5%. Aujourd'hui le pays réel ou profond, ça ne veut plus dire grand-chose quand on voit par exemple Sarcelles ou n'importe quoi d'autre, toutes ces immenses banlieues ou cette région parisienne où vivent quand même 25% des Français. Je connais bien mon village en Provence que j'habite six mois de l'année. Je suis certain que c'est le pays réel. J'entends mes socialistes au bistrot. Ils feraient rougir Rocard et Mitterrand. Quant au pays profond, il n'est plus tellement profond. Il est devenu d'une effroyable superficialité; on ne sait plus trop par quel bout le prendre. 

    Oui, mais vous dites que la solution ne paraît pas résider dans le libéralisme avancé. 

    Probablement pas. 

    Vous dites je vois les signes, j'étudie les signes ... 

    Je crois que c'est le privilège de l'écrivain. Comme il n'a pas d'œillères, il a plus de liberté pour juger les choses d'un peu haut. Il n'est pas obligé de rédiger un article de journal tous les jours. 

    Votre héros du « Jeu du Roi » en vient à sortir du monde et à se créer un royaume intérieur. Je crois percevoir en lui un fond de découragement ou de pessimisme. Est-ce un peu vous ou uniquement un personnage ? 

    Il y a une certaine : ambiguïté du personnage. Tous les romanciers vous le diront, il y a une part probablement de l'auteur, on ne sait pas très bien où elle est, elle peut se trouver un peu partout. Ce n'est pas explicable. D'autre part un romancier n'écrit pas une histoire que mène uniquement un désir démonstratif. Vous avez vu Dutourd dernièrement. Vous lui avez parlé de Mascareigne. Eh bien ! Il a répondu la même chose. 

    Je ne pense pas que mon héros soit pessimiste dans cette histoire. Je pense que l'univers qu'il trouve ne lui convient pas : il s'en est fabriqué un autre et comme en l'occurrence ce jeune garçon puis cet homme était comme une espèce de romantique d'épopée, habité par la notion, le souci dont sont animés ce que j'appelle, moi, tous hommes bien nés sans aucune référence, bien sûr, à l'aristocratie, il a en définitive une attitude de dépassement qui est la réalisation de la part du divin dans chacun d'entre nous. Or, ne trouvant pas cela dans la société où il vivait, il s'est bâti un univers à part. Ce n'est pas une idée fondamentale­ment originale. Il y a d'autres romanciers qui ont décrit des choses de ce genre. Je ne sais pas politiquement où en est Julien Gracq. Peu importe. Mais dans « Le Rivage des Syrtes », il y a un peu le même souci de dépassement qu'on ne peut plus trouver dans le monde où nous sommes. 

    L'important n'est-ce pas la transmission du flambeau ? 

    Une transmission c'est la flamme qui passe. A la fin du « Jeu du Roi », Jean-Marie parle aussi à l'adolescent : « le jeu s'emparera de ta vie ». Tant que la flamme brûle, l'idée n'est pas morte, l'espoir non plus. 

    Dans votre livre la révolution s'est installée. 

    On me l'a reproché. Certains critiques ont écrit : c'est dommage, il a démoli une partie de son livre en faisant redescendre le lecteur du rêve à la réalité. C'est un reproche qui est presque justifié mais je voyais le livre de cette façon.  

    Votre héros pense peut-être que la contre-révolution exige une réaction sur soi-même. 

    Il faut le comprendre:ce n'est pas un politique. C'est un homme qui réagit. Je crois pourtant qu'il a des justifications politiques; il est dans une situation telle qu'il doit bâtir l'arche et transmettre le flambeau. C'est un peu ce que fait cette droite qu'on appelle extrême. Qui disait qu'il y avait dans l'extrême-droite la fascination du flambeau à transmettre et ce sentiment de l'infime minorité qui détient la vérité ? Je suis certain qu'il y a beaucoup de Français non-engagés politiquement qui éprouvent la même impression. 

    La morosité. le marasme ? 

    Non, mais l'idée de celte pérennité de l'homme et de la part merveilleuse qu'i! doit assumer. Je suis certain que beaucoup le pensent. Seulement comme dans la société moderne c'est de plus en plus difficile à réaliser, il reste le repliement à l'intérieur de soi-même ; qui ne veut pas dire du tout renoncement. En fait, c'est un enrichissement personnel. 

    Cette attitude ne suppose-t-elle pas un minimum de lutte, de présence dans le monde ? 

    Cela veut-il dire quelque chose à ce moment-là ? On m'a posé la même question à propos du « Camp des Saints » qui se termine de façon catastrophique. Tous mes livres ont, c'est vrai, un certain fondement politique. Mais ce sont des romans, non pas des messages, ni des encouragements. Au fond c'est peut-être ce que les gens recherchent, surtout les jeunes gens. Je n'ai pas à le faire pourtant. 

    Votre vocation est plutôt d'attirer l'attention. A propos du « Camp des Saint » justement j'ai vu à la télévision votre tribune avec Max Gallo. Je crois qu'il vous a demandé : « Que préconisez-vous contre cette masse qui arrive ? Envoyer une bombe ou quelque chose d'approchant? Et vous vous êtes un peu réfugié dans : « Moi, je suis écrivain ». Au fond vous avez fait disparaître encore un peu votre responsabilité. 

    Je n'ai pas voulu me laisser entraîner sur ce terrain. Le « Camp des Saints » est une histoire. Ce n'est pas non plus une réponse. Quand on me dit : faut-il les tuer tous, les passer au napalm ou leur envoyer la bombe atomique ? Je ne peux pas répondre oui. C'est quand même plus subtil. Alors j'ai essayé de dire que le « Camp des Saints » est un livre symbolique. Dans l'introduction je dis : ça se passera mais ça ne se passera pas exactement comme ça. En tout cas c'est un problème qui est de plus en plus précis et présent. Qui doit assumer cette responsabilité ? Ils sont là. Ils sont de plus en plus nombreux. Nous le sommes de moins en moins. En ce moment c'est une idée qui commence à passer. 

    185747113.pngVous ne trouvez pas qu'il y a une sorte de réveil de cette « droite », terme assez difficile à définir et très ambigu ? 

    Sur le plan des idées, oui. A l'heure actuelle il y a un réveil exceptionnel de la pensée dite de « droite » à telle enseigne qu'on est en train de se demander, Dutourd l'a écrit d'une façon très amusante il y a quelques semaines : y aura-t-il encore des intellectuels de gauche dans deux ans ? C'est très étrange à voir. Nous parlions du pays profond tout à l'heure : peut-être les écrivains, grâce au seul privilège de leur détachement, anticipent-ils ? Et peut-être le pays dit profond, même dans ses H.L.M. ou ailleurs, comprend-il déjà confusément ces choses. 

    Ils sont allés trop loin: Le projet socialiste sur l'éducation en créant une éducation inégalitaire défavorise le fils de famille bourgeoise. Et quand on évoque le réveil de la droite intellectuelle, disons aussi qu'elle ne s'est jamais endormie. Jusqu'à présent, elle ne voulait pas s'assumer pleinement. C'est chez nous, dans notre famille de Français que la confiance vient car on s'aperçoit que nos écrivains, nos intellectuels reprennent du poil de la bête, ont du succès, qu'on les écoute, qu'on ne leur crache plus dessus et qu'au contraire on les rejoint de plus en plus. Mais ce progrès est significatif à l'intérieur de notre famille de pensée qui commence à être confortée comme on dit. Mais si elle reprend du poil de la bête cela ne veut pas dire du tout qu'elle ait la moindre influence dans le camp adverse. Je suis persuadé qu'elle n'en a aucune. 

    Nous en sommes aux premiers pas d'un renouveau. 

    Et l'on sera victime du phénomène de récupération des idées qui sont les nôtres et qui commencent à compter maintenant. 

    Récupération électoraliste ? 

    Non, pas électoraliste. La guerre se situe au plan des idées. Pour moi, Revel est une espèce de sous-marin qui vient rejoindre une famille de pensée pour jeter une sorte de pont. 

    Vous n'y croyez pas pour Revel, mais pour les nouveaux philosophes ? 

    Les nouveaux philosophes, à mon avis c'est terminé. On ne les a pas attendus pour savoir que penser du marxisme. Leur itinéraire, la publicité faite autour d'eux me paraissent tellement excessifs      et extraordinaires   ! On s'en est servi en fait pendant six mois. Maintenant il faut leur régler leur compte parce qu'il faut faire très attention à ces sous-marins qui récupèrent certaines de nos idées parce qu'elles commencent à s'imposer. Les gens se disent ah ! ah ! ces idées-là sortent. Et voilà que les petits cloportes veulent nous arracher tout cela. On nous a fait le coup bien souvent : la nature, le régionalisme; et pour quantité de choses, on va nous faire le coup aussi. Il faut se méfier drôlement. 

    Une dernière question. Dans « Boulevard Raspail » vous publiez votre discours des Baux de 1976. Vous l'accompagnez d'une introduction où vous marquez la sympathie que vous nous portez. Comment la définissez-vous ? 

    J'avais l'impression d'être chez moi quand je suis allé aux Baux. J'étais dans ma famille, tout au moins dans une partie de ma famille. Moi, un Roi me conviendrait parfaitement.  

  • Ce que nous apprennent les élections de dimanche en Bavière

    Le siège du parlement de Bavière, à Munich, au Maximilianeum

     

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    Que nous apprennent les élections de dimanche en Bavière que nous ne sachions déjà ?

    Elles confirment surtout une tendance qui semble faite pour durer et sans-doute aussi s'amplifier tant en Allemagne qu'en Europe en général et même aux États-Unis où, selon ce que nous apprennent les agences d'opinion, la popularité de Donald Trump est au plus haut à la veille des élections dites de midterm. Le cas du Brésil où l’l'idole Lula est en prison, le socialisme rejeté et un candidat ultra-conservateur en passe de remporter l'élection présidentielle, est, mutatis mutandis, de la même veine. Comme si une forme de contagion transatlantique dite « populiste » était en train de gagner l'ensemble de ce que fut l'Occident.  

    292px-Bayern_Wappen.jpgLes médias ont justement rappelé que la Bavière est le plus riche des länder allemands, le second pour la population (13 millions d'habitants) et le premier en superficie. Il est aussi le plus particulariste. Il célèbre ses anciens rois, notamment Louis II, le roi fou, francophile et sans-doute plus proche de l'Autriche des Habsbourg que du reste de l'Allemagne. De cette époque la Bavière conserve non pas la nostalgie de sa liberté passée mais la claire conscience d'être aujourd'hui comme hier cet « État libre de Bavière » qui fait certes partie de la République fédérale d'Allemagne mais sans rien céder de ses droits et de sa personnalité. Elle est dirigée par un « ministre-président » qui parle au chancelier allemand comme un principal à un autre principal.

    2089978290-franz-josef-strauss-RU7aglQkFNG.jpgOn se souvient de Franz-Josep Strauss qui fut le plus marquant de ces ministres-présidents d'après-guerre. Il fut aussi ministre de la défense de la République fédérale d'Allemagne au temps de la guerre froide, farouche patriote allemand qui exerça une forte influence sur la politique de son pays, mais aussi incarnation du conservatisme bavarois le plus pur et le plus déterminé.  Il fut surtout le patron de cette CSU qui vient de subir en Bavière le revers que l'on sait. Privée par le dernier scrutin de la majorité absolue qu'elle détenait depuis toujours - ou presque -  au landtag de Munich, elle devra composer. Avec qui ? Les socialistes ont péniblement recueilli 9% des voix, les verts autour de 18%, l'AfD 10,4% et les conservateurs bavarois eux aussi eurosceptiques et anti-immigrationnistes, 12%. Avec un peu plus de 37% des voix la vieille CSU - qui ne s'est maintenue à ce niveau que grâce à son opposition plus ou moins larvée à la politique d'Angela Merkel et au durcissement de son conservatisme - ne sera plus seule à gouverner la Bavière ; la CDU, dont la CSU est l’allié traditionnel, s'en trouve déstabilisée et plus encore la grande coalition d'Angela Merkel. Car la chute nationale du SPD se confirme en Bavière. Comme elle frappe d’obsolescence le socialisme européen à peu près partout. 

    John_of_Austria_portrait.jpgComme il tourne sur toute l'Europe, le vent tourne donc en Allemagne. Il ne comporte â cette heure aucune forme d'agressivité envers qui que ce soit en Europe. Mais un euroscepticisme grandissant, une conscience aigüe des intérêts économiques et financiers du peuple allemand, et un large rejet de l'immigration. Un vouloir-vivre proprement allemand qui rejoint le courant qui monte dans ses voisins européens. 

    Ce n'est pas la première fois dans son histoire que l'Europe trouve ou retrouve une forme d'unité face à la poussée de l'Islam. Après tout, l'homme qui commandait la flotte chrétienne qui vainquit les Turcs à Lépante était un jeune prince autrichien (photo), qui était infant d'Espagne.   

     

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    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • Avoir des convictions nous expose-t-il à la radicalité ?

     

    Par Edouard de Saint Blimont 

    Les convictions fortes mèneraient à la radicalisation.

    Prétendre détenir la Vérité et la défendre mordicus préparerait le sujet à glisser vers toutes les formes de radicalité. On a là le nœud, jamais démêlé, d’une accusation qui vise de manière indifférenciée aussi bien les islamistes radicaux que ceux qu’on nomme, à dessein, les intégristes catholiques. Ceux-ci ont beau alléguer qu’ils n’ont jamais commis de crimes au nom de leurs convictions, à l’inverse des terroristes islamistes, leur réputation reste entachée du fait qu’ils partageraient avec les autres une tendance intellectuelle fâcheuse : celle de dire haut et fort ce qu’ils pensent être la Vérité. Entre les fous de Dieu qui impactent le quotidien de nos concitoyens par leurs méfaits et leurs outrances et les catholiques soucieux de s’inscrire dans une tradition, le bon sens inviterait pourtant à trancher en faveur des seconds (avoir des convictions ne rend pas criminel) mais ce sont les seconds qui paraissent métaphysiquement plus coupables. Il est assez clair que si l’on a tenu à situer l’origine des dérives terroristes dans une propension au fanatisme, on cherchait surtout à viser en fait ceux qui ont le tort d’avoir des convictions.

    Il ne faut pas situer ailleurs l’origine de la démission de l’Occident face aux barbares, jugés somme toute moins détestables que ceux qui défendent les vérités chrétiennes. Il ne faudra pas demain chercher ailleurs la cause d’une domination de nos sociétés chrétiennes par un islam fanatisé à outrance. Il sera trop tard pour prendre conscience du fait que l’Ennemi était bien l’Islam et non ceux qui, à temps et à contretemps, rappelaient les Vérités qu’il ne fallait pas abandonner.

    C’est la raison pour laquelle il nous a paru important de démêler dans les trois articles qui suivent si d’avoir des convictions nous expose à la radicalité. Nous estimons devoir distinguer trois moments dans le raisonnement :

    1. est-il bien certain, d’abord, que le fanatisme islamiste trouve son origine dans une conviction forte ?

    2. Notre mentalité occidentale n’offre-t-elle pas aussi l’exemple de telles dérives : en ce cas, les convictions fortes doivent-elles être seulement alléguées ?

    LAbecedaire-des-Institutions_PierreManent.jpg3. Il s’agira alors d’examiner le bienfait qu’il y a de disposer de convictions fortes, dans un contexte où, pour parler comme Pierre Manent (photo) « nous procédons à un évidement méthodique de notre être intérieur. Tout ce qui est nôtre, nous le marquons du goudron du soupçon. »

    Le fanatisme islamiste : une affaire de convictions fortes ?

    Peut-on estimer qu’il y a place dans l’univers musulman pour la conviction forte dans la mesure où une conviction authentique s’appuie sur un examen approfondi par la raison des éléments de vérité qu’on présente à l’esprit ? Peut-on être convaincu si la raison ne désigne pas telle vérité comme convaincante ? Platon a distingué ce dont on est persuadé de ce dont on peut être convaincu. Les rhéteurs de l’antiquité grecque sont passés maîtres dans l’art de persuader leurs concitoyens de l’excellence de leurs positions en mettant les auditeurs dans la situation de ne pas avoir à examiner les choses au fond. C’est précisément parce qu’ils mettent leurs « clients » dans la position d’adhérer sans réfléchir que ces derniers embrassent leurs vérités sans sourciller. Il en va tout autrement lorsque Socrate mobilise toutes les ressources intellectuelles de son interlocuteur pour le convaincre de la valeur de ses positions. Socrate ne s’en sort pas avec une popularité accrue mais il aura, du moins l’espère-t-il, convaincu son interlocuteur.

    VI-ES-ART-38434-Benedetto_XVI_a_Ratisbona.jpgLe musulman n’est pas face au Coran ou à son Imam dans la même relation que le public face au rhéteur qui le charme mais sa raison n’en est pas plus sollicitée pour autant puisqu’on cherche à empêcher chez lui l’exercice de la raison, la parole d’Allah étant tenue comme se situant au-delà de toute compréhension, comme l’a bien montré Benoît XVI dans son discours de Ratisbonne (photo). Toute démarche rationnelle d’examen est tenue ici pour intempestive. Ce n’est pas du contenu du discours dont on doit être convaincu mais de la nécessité de le tenir pour ultima verba. Quoi qu’il dise !

    Tenir ce que dit Le Coran et l’Imam pour vrai en se dispensant d’examiner s’il ont des titres à faire valoir pour être crus, sentir qu’on est dans la vérité à proportion de l’effort qu’on fait pour ne jamais examiner le degré de vérité d’une proposition m’a toujours paru comme l’expression même du fanatisme.

    C’est une disposition fondamentale du croyant dans la religion musulmane. Cette disposition anti-intellectualiste qui enraye dès le départ toute prétention herméneutique (par laquelle un esprit examine un texte avec des dispositions critiques) est ruineuse pour l’esprit et elle permet de comprendre que, contrairement à ce que soutient le discours religieusement correct, il n’y a aucune solution de continuité entre le décryptage ordinaire du Coran et les aventures échevelées de certains islamistes. Certes il faut des conditions supplémentaires pour aboutir aux comportements aberrants mais la disposition intellectuelle du musulman expose à de telles dérives.

    Placé dans la situation d’acquiescer et d’obéir sans jamais examiner, on ne mesure pas toujours à quel point l’esprit est fragilisé, comment même la confiance en soi en est ébranlée. Prendre l’habitude de s’ôter de l’esprit qu’il faut examiner les choses pour se faire une idée du monde, finit par incliner le sujet à prendre le chemin d’une mentalité superstitieuse.

    7143264_traore_300x356.jpgC’est l’apport remarquable du livre de Lina Murr Nehmé sur L’Islamisme et les femmes. Dans l’affaire du meurtre de Sarah Halimi par Kobili Traore (photo), dans les massacres du Bataclan, comme dans l’attentat de Saint-Etienne du Rouvray, Nehmé note que ceux qui accomplissent ces méfaits le font pour lutter contre les Djinns, les Sheytan, dont Mahomet dit qu’ils poussent l’homme vers le mal. Obsédés à l’idée d’être dominés par les djinns, les djihadistes tuent pour faire rendre l’âme aux djinns, en récitant le dhikr et les versets coraniques censés les en délivrer.

    Les djihadistes, habités par des convictions fortes ? Plutôt des esprits faibles ou, pour être plus exacts, des individus tellement habitués à ne jamais examiner le fond des choses, que les cauchemars les plus ravageurs finissent par hanter, en permanence, leurs esprits.

    Si notre exposé permet d’apercevoir que la pratique du texte islamique procède d’une mentalité régressive et qu’elle conduit l’esprit à entretenir les superstitions les plus noires, il serait intéressant maintenant de se demander si la radicalisation qui n’est que l’expression spectaculaire d’un esprit en débat avec ses cauchemars se rencontre aussi dans d’autres configurations mentales, étrangères à l’Islam.

    Ce sera l’objet d'un prochain article. 

     Edouard de Saint-Blimont

  • Seul le pont romain a tenu ...

     

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgEst-ce à Trèbes, est-ce à Villegailhenc ? Dans l'émotion des événements, les explications n'étaient pas claires aux informations de France Inter d'hier matin.

    L'ampleur de la catastrophe l'était, les descriptions des victimes en faisaient une évidence. Destructions de toutes sortes : maisons, mobilier, réseau électrique, voitures, routes et ponts, la force de la nature avait opéré des destructions inouïes. On n'a pas manqué de mettre en cause le réchauffement climatique, d'incriminer les services publics, comme si l'on pouvait tout prévoir, parer à tout... On ne peut pas s'empêcher.

    800px-Pont_romain_de_Viviers.jpgDans la région, les ponts, nous dit-on, ont été emportés par les eaux. Ils n'y ont pas résisté. Une phrase, jetée au hasard par l'une des personnes interrogées nous a frappé. De quelle commune s'agissait-il ? Ce n'était pas clair. Mais les ponts avaient sauté. Et la petite phrase la voici : « seul le pont romain a tenu ». Voilà qui devrait faire réfléchir les béats de la modernité. Les romains construisaient pour des siècles. Et leurs ouvrages après deux mille ans sont encore debout. Ils font l'admiration du monde. Qu'en sera-t-il des nôtres ?    

  • Rien ne vient jamais à bout de la géographie et de l'Histoire, ces deux grandes forces génératrices

     

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    C'est la centième chronique « En deux mots ».

    Nous y prendrons quelque distance avec « l'actualité » immédiate, même si cette dernière est contrastée, foisonnante, souvent agressive et violente, dangereuse en bien des régions du globe ; et même en France où, sans menace extérieure comme par le passé - une exception dans notre histoire - se profile, pour demain ou après-demain, le choc intérieur des communautés qui y vivent, soit depuis fort longtemps, de sorte que le patrimoine qu'elles y ont constitué au fil de nombreux siècles leur appartient, soit que, venues d'autres continents, d'autres civilisations, elles s'y soient installées plus ou moins récemment et continuent d'y venir en masse, sans pouvoir ni vouloir pour un grand nombre,  s'y assimiler. Cette 51h9s2MHz7L._SX315_BO1,204,203,200_.jpgsituation française explosive, comme d’autres dans le monde, atteste que la théorie dite de la fin de l'Histoire, du moins telle qu'elle a été comprise et vulgarisée en « Occident », n'est pas pertinente. Elle est née de l'illusion de l'inéluctable généralisation à la planète entière du modèle marchand américain après l'effondrement du bloc soviétique. Un monde plat, métissé et post-national devait remplacer l'ancien ordre différencié des continents, des nations, des peuples et des cultures. On voit ce qu'il en est aujourd'hui, où l'Histoire ressurgit partout dans le monde avec son lot d'ambitions et de menaces croisées. 

    Emmanuel Macron a souvent répété, en contradiction avec la théorie de la fin de l'Histoire mais sans incidence sur sa politique, que l'Histoire est tragique.  Et cette tragédie, par-delà amitiés, alliances, et solidarités, qui sont toujours de circonstance, les nations la vivent finalement en solitaires, chacune selon sa destinée singulière.  

    Ni l'Histoire, ni les espaces géographiques où elle se déroule et qui la conditionnent, ni par conséquent, le politique, s'il s'affaiblit ici ou là, ne disparaissent vraiment ni tout à fait ni pour toujours.  

    вена.jpgCette considération simple est en définitive le fil conducteur de ces chroniques, qu'elles traitent de la France ou de l'Allemagne, toujours confrontées, de notre vieille ennemie héréditaire, l'Angleterre, de l'immense Chine ou de l'Inde immémoriale, de l'Espagne et de l'Italie voisines, nos turbulentes sœurs latines, de la Mitteleuropa (photo), si souvent martyre, de l'Amérique ou de l'Islam, de l'immigration et du terrorisme, ces fléaux qui sont ceux de notre temps, de Poutine, de Trump, de Merkel ou d'Emmanuel Macron ... 

    Même l'évolution extraordinaire des techniques à laquelle nous assistons, à laquelle que nous le voulions ou non nous participons tous, ne nous semble pas en réalité pouvoir venir à bout ni de la géographie ni de l'Histoire, ces deux grandes forces génératrices. La financiarisation du monde, l'asservissement du politique aux puissances cosmopolites de l'Argent, seraient en passe d'y réussir. Est-ce si sûr ? Regardons le monde, la résurgence de la Russie éternelle avec Poutine, les nationalismes asiatiques, chinois, indien, japonais et autres, le Brexit, l'Italie, l'Europe Centrale, le phénomène Trump et le formidable retour du national-conservatisme américain ... Et même allemand. Rien de tout cela ne sonne la fin de l'Histoire ou du Politique. 

    1084712-f-16-americain-decollant-base.jpgLes nouvelles technologies (les avions, internet, les téléphones portables chers à Michel Serres, les moyens de communication, etc.) rendraient l'anéantissement des frontières, des anciennes cultures, et des peuples, inévitable. Mais cela aussi est une vue partielle : les avions transportent les voyageurs et les masses de touristes ( « l'homme en bermuda »*) mais aussi les terroristes, les soldats et accessoirement les bombes, y compris celles d'Hiroshima et Nagasaki, ils servent à la paix ou à la guerre ; Internet est dans un cas analogue  : Il établit de multiples Cyberdjihad-hackeur-site-web-internet-informatique.jpgcontacts entre individus, peut concourir à leur ressemblance, à leur uniformité, mais aussi à la diffusion des idéologies, des propagandes, à l'exaltation des particularismes de tous ordres, à l'expression des nationalismes, les meilleurs et les pires, il en est de même de toutes les technologies modernes : elles sont ambivalentes. Elles n'annihilent ni le poids de l'Histoire ni celui de la géographie sur les réalités politiques contemporaines.  

    Leur vitalité et leur perpétuelle résurgence, c'est ce que ces chroniques tentent de mettre en lumière au cas par cas. Il ne nous semble pas que l'actualité les démente. Au contraire. 

    jeanfrancoimattei-brunovenzal.jpgAux désespérés de l'avenir - français et au-delà - nous rapporterons que Jean-François Mattéi à qui, considérant son profond pessimisme, nous avions demandé s'il ne voyait aucun motif d'espérer en l'avenir, après un temps de réflexion nous avait répondu - en philosophe : « Heidegger pensait qu'à la fin tout recommence » (photo). Bainville, autre grand pessimiste, en la matière, pensait comme Heidegger. 

    Nous poursuivrons nos modestes réflexions sur l'actualité dans ce même esprit.  

    * Expression de Philippe Muray  

    Retrouvez l'ensemble des chroniques En deux mots (100 à ce jour) en cliquant sur le lien suivant ... 

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • Économie : quand la « bulle universelle » éclatera…

     

    Par Marc Rousset   

     

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    Les Bourses baissent dans le monde et ont raison d’être soucieuses.

    Aux États-Unis, Trump se plaint de la remontée des taux d’intérêt, les taux à dix ans ayant atteint 3,15 % – un sommet depuis 2011. Les rachats d’actions s’élèvent, au cours de la dernière décennie, à 4.400 milliards de dollars aux États-Unis, alors que ces sommes auraient pu être utilisées pour investir dans des usines, innover, moderniser. Selon Goldman Sachs, les rachats d’actions vont même dépasser les dépenses d’immobilisations en 2018. Seuls des taux d’intérêt trop bas justifient le recours exagéré à la dette plutôt qu’aux capitaux propres afin que les actionnaires bénéficient de la montée du prix des actions. Tandis que neuf millions de retraités américains dépendent d’une aide alimentaire…

    L’économie chinoise ralentit, suite aux efforts du gouvernement visant à contrôler
    l’endettement du pays et aux droits de douane américains sur plus de 250 milliards d’exportations chinoises. Le gouvernement chinois a recours à des baisses d’impôts, des investissements publics et à des politiques monétaires plus souples de la banque centrale. Des rumeurs prétendent que la Chine envisagerait de vendre, en octobre, pour trois milliards de dollars d’obligations souveraines américaines par représailles à la politique des sanctions de Trump, ce qui représenterait une goutte d’eau par rapport aux 1.070 milliards de dollars d’obligations détenues et aux 1.036 milliards du Japon.

    Au Japon, la croissance ne sera que de 0,9 % en 2019. La situation est préoccupante, suite à l’endettement public explosif, aux déficits budgétaires, à la politique monétaire laxiste de la banque centrale et à une population qui va fondre de 25 % en même temps que son économie dans les quarante prochaines années.

    En Europe, la Grèce, comme un pendu, se démène pour délester, d’ici la fin de l’année, ses banques systémiques (Banque du Pirée, Alpha Bank et Banque nationale de Grèce) de vingt milliards de prêts douteux irrécouvrables alors que ces banques ont bénéficié de l’écrasante majorité des quarante-cinq milliards d’euros alloués à la recapitalisation par le Mécanisme européen de stabilité (MES).

    Mais le gros point noir, en Europe, reste l’Italie, avec sa dette publique de 2.200 milliards d’euros, plus grande dette européenne en valeur absolue, à égalité avec celle de la France, et l’envolée des taux d’intérêt sur fond de propos europhobes. Le taux italien a déjà dépassé les 3,4 %. Un bras de fer est en vue, fin octobre, entre l’État italien et la Commission de Bruxelles qui va rejeter le budget italien. Face à la procédure pour déficit excessif de la Commission, il est peu probable que Salvini et Di Maio cèdent. Si les taux italiens montent trop, avec le risque d’un krach obligataire ou boursier, soit la BCE interviendra, en contradiction avec toutes ses règles, pour éviter l’explosion de la zone euro, soit elle laissera le Système exploser, ce qui est peu probable car ce serait la fin de la zone euro ! Le paradoxe, c’est que, dans ce genre de situation, ce ne sont pas les débiteurs qui tremblent et qui ont un problème, mais les créanciers (BCE, en fait toutes les autres banques centrales de la zone euro, banques françaises et espagnoles…).

    Il est surprenant que, dans ces conditions, l’or ne s’envole pas. La raison essentielle est que l’or s’est déjà envolé entre 2005 et 2012 pour atteindre le chiffre très élevé de 1.900 dollars l’once en 2012. Depuis ce sommet, l’étalon-or s’est réajusté, comme étalon des valeurs, à environ 1.200 dollars l’once, tandis que tous les autres actifs, sans exception, dans le monde ont connu, au contraire, une « bulle universelle ». C’est la raison pour laquelle la Pologne, le Kazakhstan, l’Inde et les Philippines, après la Russie et la Chine, ont récemment fait l’acquisition de lingots. Lorsque la « bulle universelle » tous pays, tous actifs, éclatera, l’or augmentera alors à nouveau car il redeviendra la nouvelle monnaie universelle.   

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    Économiste
    Ancien haut dirigeant d'entreprise
  • Perquisition chez Mélenchon, dans les locaux de la France insoumise et dans ceux du Parti de Gauche : Mélenchon persécuté ? Allons donc !...

     

    La France insoumise est bien soumise au Système établi, dont elles partage les intérêts, sous couvert de douillette rébellion contre ce que Gustave Thibon appelait "le chaos figé des conservateurs du désordre", vrai Désordre camouflé en faux Ordre et succédant - en en acceptant l'héritage - au "chaos explosif des révolutionnaires". 

    Mélenchon a beau pleurer aujourd'hui, et dire des "s’il vous plaît, dites partout que ceci est un acte politique, une agression politique", lui et son parti sont des privilégiés du Système, qu'ils ne combattent qu'en parole, et qu'ils contribuent à faire vivre, dont ils sont un des rouages. 
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    S'il voulait vraiment combattre l'Argent, l'Argent-roi, s'il voulait vraiment être révolutionnaire, Mélenchon se rallierait à Maurras qui est bien, lui, le seul, le vrai insoumis; le seul, le vrai révolutionnaire; le seul qui ait démonté la mécanique du Système : en tuant le Roi, la Révolution a ouvert toutes grandes les portes à la domination sans partage de l'Argent. 
    Maurras est le premier et le seul à avoir analysé presque cliniquement, froidement, lucidement, la lutte séculaire et titanesque entre les forces du "Sang" (c'est-à-dire tout ce qui tire l'homme vers le haut : religion, philosophie, culture, civilisation, traditions...) et les forces de l'Or ( "la Fortune anonyme et vagabonde" que dénonçait l'Action française; en clair : le fric, le matérialisme le plus vil et bas, bref le Système dans lequel nous vivons - de plus en plus mal... - où tout est sacrifié au court-termisme du profit matériel immédiat...).

    Cette image de la lutte entre le Sang et l'Or, c'est le fondement du petit livre de Maurras, L'Avenir de l'Intelligence, dont Pierre Boutang disait qu'il était un acquis pour la suite des temps; c'est elle qui nous montre bien comment faire, aujourd'hui, la seule, la vraie révolution, et en quoi elle consisterait, tout simplement :
    - Abattre l'Argent-roi, qui règne aujourd'hui sans partage, ce qui serait la réponse à tous les maux dont nous souffrons;
    - Abattre l'Argent-roi, ce qui serait la seule solution si l'on veut sortir la France - et nous avec - de l'impasse destructrice dans laquelle nous a plongée le Système, héritier de cette Révolution qui n'a servi qu'à abattre le Sang, pour lui substituer la tyrannie implacable de ce maître tout puissant : l'Or, le matérialisme vil et bas.
    - Ramener l'argent à sa seule fonction, naturelle et honorable : celle de servir;
    "De l’autorité des princes de notre race, nous avons passé sous la verge des marchands d’or, qui sont d’une autre chair que nous, c’est-à-dire d’une autre langue et d’une autre pensée."

    Mélenchon peut bien pleurer, aujourd'hui, ou faire semblant, en temps normal, d'être révolutionnaire : il n'y a qu'un seul révolutionnaire, Maurras, le vrai insoumis, le vrai rebelle; il n'y a qu'une seule révolution, la révolution royale, la reprise du pouvoir par les forces de l'Esprit.

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    "Notre société n’a que des banques pour cathédrales ; elle n’a rien à transmettre qui justifie un nouvel « appel aux conservateurs » ; il n’y a, d’elle proprement dite, rien à conserver. Aussi sommes-nous libres de rêver que le premier rebelle, et serviteur de la légitimité révolutionnaire, sera le Prince chrétien." (Pierre Boutang).
    Aujourd'hui, plus que jamais, si l'on veut que vive la France, il faut remettre à sa place le pouvoir qui a permis sa naissance; qui a fait d'elle la première puissance du monde lorsqu'éclata la funeste Révolution; qui a mené, tout au long de ses mille ans de pouvoir, une authentique politique de civilisation.
    Tel est le sens profond de notre "VIVE LE ROI !"

    François Davin

  • Un message où Thierry Maulnier disait aux royalistes réunis à Montmajour tout ce qui manque à la France de Macron

    Thierry Maulnier en conversation avec André Malraux

     

    A Montmajour* en 1971

    Un message deThierry Maulnier 

    de l'Académie Française
     

    782273.jpgTout ce qui a divisé, divise et divisera les Français me­nace de dissolution la subs­tance nationale elle-même si la permanence, la volonté de permanence de la nation n'est pas maintenue et. si j'ose dire, infatigablement restau­rée par les efforts des hom­mes et par les institutions dont la raison d'être est de suppléer aux insuffisances et aux relâchements de ces ef­forts. 

    Il est bon que se retrou­vent et se reconnaissent, comme vous le faites aujour­d'hui à Montmajour, ceux qui, dans ce pays, sans doute plus nombreux qu'on ne le pense, persistent à aimer la France et à ne pas désespérer d'elle.  

     

    Thierry MAULNIER 

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    * Trois importants rassemblements royalistes - qui eurent lieu aux Baux de Provence les 33 années suivantes - se sont tenus à l'abbaye de Montmajour (près d'Arles) en 1969, 1970 et 1971. Thierry Maulnier avait d'abord accepté d'en présider le Comité d'honneur en 1971. Puis, sur demande du Figaro où il tenait une chronique, il avait publié un communiqué de rétractation. Enfin, invoquant les « puissants souvenirs de jeunesse » qui le reliaient très étroitement à l'Action Française, il avait tout de même adressé aux organisateurs (l'Union Royaliste Provençale) le beau message ci-dessus, dont tous les termes sont pesés ...  
  • Les institutions en faillite

     

    Logo_action_francaise.jpgAlors que certaines postures d’Emmanuel Macron avaient pu donner, dans les premiers mois du quinquennat, l’illusion d’une restauration de la verticalité du pouvoir et d’une incarnation plus satisfaisante des institutions, la succession des petites phrases, des bévues, des selfies, et surtout la calamiteuse affaire Benalla, a ramené l’homme à sa dimension réelle, — c’est-à-dire dérisoire —, celle du bateleur hystérique de la campagne électorale des présidentielles.

    La faillite de la Macronie à laquelle nous assistons serait comique si elle n’emportait pas avec elle le pays vers le gouffre ! Mais au-delà du cas Macron, il convient de considérer, en cette année du soixantième anniversaire de la constitution, la faillite des institutions elles-mêmes qui, à force d’être dénaturées, ont perdu l’essentiel de leur vertu monarchique.

    XVMd94611e0-cbc9-11e8-8ffb-6e0fcfe630eb.jpgComme le rappelle le prince Jean de France dans un récent article donné au Figaro, le passage au quinquennat notamment, a joué un rôle déterminant dans cette dégradation : « Selon une logique implacable, le président de la République a pris en charge toute la politique de la nation au détriment du Premier ministre en titre et le chef de l’État est devenu, plus directement que jamais, le chef du parti majoritaire. La fonction arbitrale, qui se confond avec celle de chef de l’État dans notre tradition millénaire, n’est plus assumée de manière effective. Dès lors, il n’est pas étonnant que les Français, attachés à la symbolique politique, se prononcent à chaque élection présidentielle par des votes de rejet plus que d’adhésion. »

    Mais le quinquennat n’est pas le seul en cause. En effet, comment un régime, quelle que soit la valeur de sa constitution, pourrait-il servir le Bien commun de la nation en étant asservi pour l’essentiel des décisions politiques à des instances supranationales et technocratiques dont la légitimité n’est plus reconnue par les peuples, si elle l’avait jamais été ?  

    L'Action Française a publié ce communiqué le 12 octobre. 

  • Constitution de la Ve République, la seule vraie question

     

    par Olivier Pichon

     

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    La rhétorique sur les bienfaits de cette constitution fleurit en cet anniversaire des 60 ans et, la classe jacassante (politiques et journalistes) s’en va déclinant ses mérites qui sont certains, mais dans une très grande fausseté historique et institutionnelle. 

    «  Tout le monde il est gaulliste » aujourd’hui

    Y compris ceux qui furent les opposants les plus radicaux à De Gaulle, mais c’est ainsi que s’écrit l’histoire, les historiens savent bien qu’après Waterloo les Français étaient unanimes à rejeter l’empereur et que la légende napoléonienne prit corps bien après (Béranger et Victor Hugo en furent les propagandistes). Aussi bien le meilleur de Napoléon fut-il sans doute les réformes institutionnelles et financières plus que l’empire. Mutatis mutandis, il en va de même pour De Gaulle. On a retenu que la Cinquième assura la stabilité et la continuité des pouvoirs publics à l’inverse de la Quatrième qui connut plus de gouvernements que d’années de vie. Mais l’histoire est écrite par les vainqueurs et on oublie l’œuvre économique non négligeable de cette république, c’est elle aussi qui prépara la force de frappe française (avec les Israéliens) dont De Gaulle fut le chantre. Aussi bien cette république Quatrième du nom finit ses jours sur une crise financière doublée d’une crise « coloniale » mais la Cinquième en ce domaine n’a rien à lui envier menacée comme elle l’est dans ses dettes et ses déficits, par la remontée des taux d’intérêt et par la crise migratoire queue de comète coloniale s’il en est. De Gaulle nous fit donc une constitution hybride, une monarchie élective avec l’élection du président au suffrage universel direct, un régime parlementaire corrigé de présidentialisme. C’est ainsi que les crises parlementaires n’affectent pas le pouvoir et même la cohabitation permet une relative continuité. Voilà pour la théorie.

    La constitution n’est plus dans la constitution

    Les politiques oublient, dans leur hommage empressé à la dite constitution, qu’ils ont néanmoins contribué largement à en amoindrir la portée. Le « régime des partis » triomphe, et les coups de canifs donnés au texte sont innombrables au point d’en changer l’esprit. Au premier rang, le mandat présidentiel à cinq ans une erreur majeure due « au gaulliste » Jacques Chirac, la correspondance entre législatives et présidentielle en est une autre et le Premier ministre n’est plus que le collaborateur de l’Elysée. Le Palais reste le lieu du pouvoir certes, mais un pouvoir seul dont l’appui des médias et de la finance ne suffit pas à donner une légitimité démocratique. Qui parlait de l’exercice solitaire du pouvoir ? Le référendum est désormais banni en ces temps de « populisme », une institution pourtant voulue par De Gaulle.

    Par ailleurs l’Europe, son oligarchie non élue et ses lois ont pris le pas sur la souveraineté française, chacun ventant hypocritement la Constitution en oublie les principes fondateurs sur la souveraineté populaire. Enfin le préambule moraliste et général de la Constitution de 58 reprenant celui de 46 permet au Conseil constitutionnel de battre en brèche la défense de la souveraineté lui ôtant de fait toute légitimité. Un parlement d’amateurs, une garde rapprochée squelettique en est le reflet, ainsi voit-on la difficulté du Président à trouver un ministre de l’Intérieur. La loi sur la transparence oblige à une longue enquête sur l’impétrant ministre et paralyse l’action gouvernementale.

    La vraie question

    On nous répète à l’envie que la Constitution protège le Président mais qui protègera le peuple français contre le Président ? Là et la vraie question après le calamiteux quinquennat de Hollande avec l’invraisemblable gouvernance macronienne et ses chimères mondialistes et immigrationistes, son impuissance à sortir des ornières budgétaires, ses fantaisies sociétalistes, la vraie question est là : la stabilité et la continuité des pouvoirs publics est-elle une vertu quand elle s’exerce au détriment du peuple français de sa souveraineté, de son identité, de sa survie ? La réponse est dans la question.     

  • Grenoble ce lundi 15 octobre, au Centre Lesdiguières : une conférence de Nadia Furlan, à ne pas manquer !

     

    Les transformations incroyables de la société française depuis quelques décennies ne peuvent s’expliquer que par la réussite de procédés de formatage de l’opinion publique par les médias et tous les organismes de pouvoir, afin de la pousser à accepter des changements, qui parfois avaient été refusés pendant des siècles.

    Afin de se faire une idée de ces procédés, il est utile de connaître l’origine des méthodes d’ingénierie sociale, basées initialement sur des observations du comportement des hommes, puis élaborées dans le but d’une manipulation des populations, leurs théoriciens, quelques exemples de mise en pratique, les vecteurs essentiels de cette manipulation.

    Nous tenterons enfin d'identifier les moyens de résister à cette manipulation mentale et de la combattre victorieusement.  ■  

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