UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

- Page 5

  • Culture • Loisirs • Traditions

    Ce visuel est destiné à marquer l'unité des articles du samedi et du dimanche, publiés à la suite ; articles surtout culturels, historiques, littéraires ou de société. On dirait, aujourd'hui, métapolitiques. Ce qui ne signifie pas qu’ils aient une moindre importance.  LFAR

     

     

  • Histoire & Société • J. C. Buisson dénonce le déshonneur de la gauche à propos de d'Estienne d'Orves et il a rudement raison !

    Sépulture d'Honoré d'Estienne d'Orves, au cimetière de Verrières-le-Buisson (91)

    Par Jean-Christophe Buisson

    Un journaliste qui a du style, une logique, une cohérence, de la culture et des idées. Comme disait Thibon : ça manque ! 

    3658649930.jpg

    CULTURELLEMENT CORRECT : HONORÉ OU LE DÉSHONNEUR DE LA GAUCHE

    0-20111-181009165158054-0-552849.jpgHonoré d'Estienne d'Orves est un des plus grands résistants français. Rallié à de Gaulle dès juillet 1940, quand la majorité parlementaire issue du Front populaire votait les pleins pouvoirs à Pétain et que le Parti communiste se refusait à lutter contre l'occupant en vertu du pacte de non-agression signé par Hitler et Staline, ce brillant officier de marine organisa un réseau de renseignement (Nemrod) avant d'être trahi, arrêté et fusillé par les nazis au Mont-Valérien en août 1941. Un pedigree qui a incité de nombreuses municipalités à donner son nom à des rues, des squares, des places.

    Il y a quelques semaines, le conseil régional des Pays de la Loire a décidé de baptiser à son tour de son patronyme glorieux un nouveau lycée à Carquefou, près de Nantes. Las, le conseil d'administation dudit lycée s'insurge. Motif : ce d'Estienne d'Orves était de droite ! Pire : monarchiste ! Certes résistant, mais monarchiste. L'horreur.

    Appel_Honore_d_Estienne_d_Orves.jpgEt ces idéologues biberonnés à 75 ans d'« historiquement correct » de dénoncer « une faute grave » de la majorité régionale.

    La France : ce pays fou où honorer un résistant devient « une faute grave ». Parce qu'il n'était pas de gauche. Parce qu'il n'était pas du camp des Belin (ex-CGT), Doriot (ex-PCF), Déat (ex-SFIO) et Laval (ex-Parti radical-socialiste).   

    Source : Figaro magazine, dernière livraison. 

    Jean Christophe Buisson est écrivain et directeur adjoint du Figaro Magazine. Il présente l'émission hebdomadaire Historiquement show4 et l'émission bimestrielle L'Histoire immédiate où il reçoit pendant plus d'une heure une grande figure intellectuelle française (Régis Debray, Pierre Manent, Jean-Pierre Le Goff, Marcel Gauchet, etc.). Il est également chroniqueur dans l'émission AcTualiTy sur France 2. Son dernier livre, 1917, l'année qui a changé le monde, vient de paraître aux éditions Perrin.

    XVMe6d08b2a-67e2-11e7-a217-4e3a6d45d0e7-200x240.jpg

    1917, l'année qui a changé le monde de Jean-Christophe Buisson, Perrin, 320 p. et une centaine d'illustrations, 24,90 €.
  • Patrimoine cinématographique • Des hommes et des dieux

     

    Par Pierre Builly

    Des hommes et des dieux de Xavier Beauvois (2010) 

    20525593_1529036520490493_4184281983923317414_n.jpg

    1.jpgDans l'Algérie de 1996, au plus fort de la rébellion islamiste et des crimes de terreur qui ensanglantent au quotidien un peuple pris en otage entre les dirigeants corrompus et les fanatiques barbares, il y a neuf moines bénédictins, cisterciens de stricte observance qui, dans un monastère de l'Atlas, perpétuent la présence chrétienne en Afrique du Nord, et essayent de maintenir praticable un passage avec l'Islam. 

    2.jpgComme le veut la règle de leur Ordre, ils prient à toutes les heures du jour et de la nuit ; ils étudient ; ils travaillent, cultivent les champs, recueillent le miel de leurs ruches. Ils sont tout ouverts à la population musulmane, pauvre, digne, amicale ; ils soignent les enfants et les malades, habillent les miséreux, aident à remplir les papiers ; ils sont fraternels, bienveillants, pleins d'amour ; ils vivent leur Foi dans une région magnifique et austère, au milieu du respect et de l'estime de toute la population. 

    3.jpgMais la folie islamiste est là, partout ; dans la région, dans toute l'Algérie, les barbares assassinent pour un rien, un hidjab non porté, un sourire entre deux adolescents, un enseignements d'instituteurs jugé insultant pour leur interprétation du Coran ; la terreur est là, et le fanatisme, avec son infinie bonne conscience. Et les autorités savent bien que l'ancrage, la persistance du monastère chrétien ne peut qu'appeler l'orage... 

    Nous savons tous ce qui s'est passé : le 27 mars 1996, sept des neuf moines présents sont enlevés et égorgés. Le plus âgé, Luc (Michael Lonsdale), le médecin, avait 82 ans ; le plus jeune, Christophe (Olivier Rabourdin) en avait 36. Tous, au bout de longs débats, de longues interrogations, avaient décidé de rester pour témoigner. 

    Le chemin du martyre n'est pas celui de l'inconscience, et moins encore celui de la fascination morbide et masochiste ; c'est celui de l'acceptation. On ne le gravit pas sans peur et sans angoisse. Peur physique, celle de la violence, des coups, des tortures ; angoisse métaphysique où la question de la place de son sacrifice est posée. 

    5.jpgIl importe assez peu, en fin de compte que les assassins des moines de Thibirine soient les islamistes fanatiques qui tiennent les maquis dans les années Quatre-vingt-dix en Algérie, ou les forces de sécurité de l'État algérien, qui sont exaspérées par la présence des cisterciens et cherchent à discréditer leurs ennemis dans l'opinion internationale ; la grande force, la force lumineuse du film de Xavier Beauvois est très au delà de cette interprétation conjoncturelle : sa grande force est de porter la réalité de la spiritualité. 

    Des hommes, dont plusieurs sont faibles, angoissés, épuisés, des hommes qui quelquefois doutent et, pour beaucoup ressentent le silence de Dieu, des hommes qui choisissent de rester là parce que c'est leur destin, leur choix et leur vocation. Parce que partir, pour se préserver, c'est précisément renier ce pourquoi ils sont venus : témoigner, dans l'absolue nudité de leur présence, de la fraternité des hommes. 

    6.jpgDes hommes et des dieux est un film grave, poignant, d'une tristesse infinie, et d'une infinie sérénité. La scène magnifique du dernier repas pris avant l'irruption des assassins, qui, dans la douceur amicale et l'émotion partagée, peut évoquer la Cène et montre des moines apaisés, réconciliés, déterminés à rester en Algérie quelles que soient les suites de leur décision, est profondément émouvante, et exaltante tout autant. Les visages des neuf moines, dont sept seront assassinés, portent une joie et une sérénité bouleversantes : il savent que leur choix est le plus grand. 

    7.jpgBeauvois filme cela avec mesure et force tout à la fois : la beauté grandiose des paysages, les relations fortes nouées par les moines avec les habitants, la sauvagerie obtuse des assassins, les craintes, les doutes, les personnalités rétives, les angoisses sont incarnés par des acteurs au plus haut de leur talent. Lambert Wilson, prieur souvent cassant, trop conscient de sa supériorité intellectuelle est remarquable ; comme le sont les autres moines, remarquables d'authenticité, notamment le vieil Amédée (Jacques Herlin) ou le brûlant Jean-Pierre (Loïc Pichon), les deux miraculeusement rescapés du massacre ; mais aussi, évidemment, une note spéciale au grand Michael Lonsdale, frère Luc, le médecin de la communauté, dont on connaît l'engagement charismatique personnel, et qui trouve là un rôle à la mesure de son immense talent. 

    Magnifique œuvre, dont chaque séquence est bouleversante.   

    DVD disponible autour de 10 €

  • Patrimoine • Exposition : « Louis-Philippe et Versailles »

     

    Du 6 octobre 2018 au 3 février 2019, le château de Versailles consacrera pour la première fois une exposition d’ampleur à Louis-Philippe et à sa décision de transformer l’ancienne résidence royale de Versailles en un musée dédié à l’histoire de France, inauguré en 1837. 

    Le 6 octobre 1789, lorsque Louis XVI, Marie-Antoinette et la famille royale sont contraints de quitter Versailles, le Château est déserté et cesse définitivement d’être une résidence royale. Héritier de la famille d’Orléans, Louis-Philippe a peu d’histoire commune avec le Versailles de l’Ancien Régime mais marque son intérêt pour le palais dès son accession au trône en 1830. Le nouveau roi des Français s’attache à transformer ce bâtiment monarchique en un monument national dédié « à toutes les gloires de la France ». Il imagine un musée ouvert à tous, à la portée pédagogique, dans lequel les tableaux se lisent comme un livre d’image. Son but est une véritable manœuvre politique : réconcilier les Français, profondément divisés, mais surtout inscrire son règne dans l’histoire nationale. L’exposition retracera le goût de Louis-Philippe et l’implication directe du roi dans les travaux qui ont abouti à l’inauguration des Galeries Historiques le 10 juin 1837. 

    Une plongée dans le Versailles du XIXe siècle

    À travers plus de 200 œuvres provenant d’institutions prestigieuses, l’exposition fera date par sa volonté de proposer aux visiteurs une véritable plongée dans le Versailles du XIXe siècle. L’exposition sera notamment présentée dans les salles d’Afrique et d’autres Galeries Historiques du Château, dont les toiles commandées par Louis-Philippe seront dévoilées au public. En prolongement de l’exposition, un parcours de visite inédit entrainera le public à travers le Château à la découverte de nombreuses salles du musée de Louis-Philippe, ouvertes exceptionnellement. Ainsi, les visiteurs pourront s’immerger dans les salles des Croisades, la salle des États-Généraux, ou encore la salle du Sacre et la salle 1792, toutes deux restaurées pour l’occasion. De plus, des ensembles disparus des Galeries Historiques seront restitués, comme la galerie de sculptures dédiée à Louis XIV au premier étage de l’aile du Midi. 

    « Ce que Louis-Philippe a fait à Versailles est bien. […] C’est avoir donné à ce livre magnifique qu’on appelle l’histoire de France, cette magnifique reliure qu’on appelle Versailles. » – Victor Hugo

     

     1485427667_logo-chteau-de-versailles-positiffw-300x79.jpg

    Exposition au Château jusqu’au 3 février 2019.
    L’exposition est ouverte du mardi au dimanche :
     de 9h à 18h30 (dernière admission à 17h45) jusqu’au 31 octobre.
    • de 9h à 17h30 ( dernière admission à 16h45) à partir 1er novembre. 

    Source : Château de Versailles

  • Culture • Loisirs • Traditions

    Ce visuel est destiné à marquer l'unité des articles du samedi et du dimanche, publiés à la suite ; articles surtout culturels, historiques, littéraires ou de société. On dirait, aujourd'hui, métapolitiques. Ce qui ne signifie pas qu’ils aient une moindre importance.  LFAR

     

     

  • Patrimoine • Provence : les découvertes varoises d'un professeur de géographie

     
    Par Péroncel-Hugoz
     

    IMG - Copie.jpg

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgQuand il n'est pas au Maroc ou en Ibérie, notre collaborateur Péroncel-Hugoz se trouve en sa vigie provençale à mi-chemin du hameau historique des Maurras et de la basilique royale de Saint Maximin. Il y a reçu récemment un nouveau guide consacré en entier à la Provence varoise. Un de plus ? Il a quand même fini par l'ouvrir, puis le lire jusqu'au bout. Il nous résume ci-après ses étonnements. 

    Cent lieux pour les curieux 

    Foin de ces guides à répétition, dans le Midi et ailleurs, qui prétendent « revisiter », « redécouvrir », « redéfinir », voire « remettre en perspective » la Provence, notamment en sa partie varoise ! Bien souvent, ces publications ne sont que des copies - inexactitudes et clichés compris - de livrets antérieurs, remixés, plus ou moins mis à jour et l'apport pour le lecteur est généralement nul. Un confrère ibérique, féru de nos régions méridionales, me confiait il y a quelques mois : « Finalement je me sers du guide Jouanne 1870 où là, au moins, je suis sûr de ne trouver ni idéologie ni erreur. » Il faut dire que ce confrère exigeant avait été froissé de lire, dans un Routard ironique sur Madère ou les Açores, que les arnaqueurs de touristes étrangers y étaient rares, la « morale catholique » étant restée très forte dans ces îles... (sic) 

    Amende honorable 

    Toujours est-il que je n'ai ouvert qu’avec méfiance le nouveau guide Var 100 lieux pour les curieux. Qu'allait-on me faire voir, à moi qui, comme indigène, comme journaliste, arpente mon terroir familial depuis les temps d'enfance, que je passais là avec mes grands-parents et où Mistral, Fabre et d'Arbaud furent parmi mes premières lectures. 

    0.jpgEh ! bien après lecture acribique et de plus en plus intriguée des 160 pages (superbement) illustrées écrites par Bénédicte de La Gueriviere (photo), géographe et urbaniste de terrain, dans le Var, notamment au Conservatoire du Littoral, je reconnais sans barguigner que cette jeune femme, érudite et farfouilleuse, m'a démontré par son travail minutieux qu'environ un tiers des « curiosités » de mon département m'étaient inconnues jusqu'à la lecture de son guide. Quelle joie aussi car je croyais avoir fait le tour de la chaloupe et je découvre qu'il me reste des dizaines de points attractifs à y découvrir ! 

    Marius et Saint-Louis 

    sans-titre.pngOh ! certes Madame de la Guérivière ne m'a pas appris l'existence des remparts escarpés de Rougiers (photo) où vinrent Marius, Saint Louis et Dumas père, ni celle de Correns, ce premier village 100 % bio de France, cher à 2-68-1.jpgSégolène Royal, ni sur Peiresc (photo), ce savant provençal universel du XVIIe siècle, ni sur le point culminant de notre département (le mont Lachens, 1714 m), ni enfin sur la plus grande citerne privée d'Europe, dite « cathédrale de Saint-Martin-de-Pallières » que la famille de Boisgelin a récemment ouverte au public.

    Frejus_pagode-63ed0.jpgMais l'auteur m'a mis sur la piste de curiosités comme la pagode coloniale de Fréjus (photo), le musée champêtre de Bargemon (où, en outre un nouveau curé, aidé par de vrais réfugiés irakiens, des chrétiens bien-sûr, est en train de raviver un ancien pèlerinage marial qui fut jadis aussi populaire que celui de Cotignac) ; je citerai aussi, parmi les découvertes mises en 36694593.jpgrelief par la géographe, le musée sous-marin de la Tour-Fondue(photo), le chemin de croix sous bois de csm_randonnee_lorgues-saint_ferreol_dracenie-var-provence-calvaire_c178adaded.jpgSaint-Ferréol à Lorgues (photo), l'espace Trouin édifié par Le Corbusier au Plan d'Aups, à quelques kilomètres de mon hameau, et, même, pour m’arrêter là, le secret de fabrication bien oublié de l’église Saint-Laurent de Rians, où je suis allé des centaines de fois et dont j’ignorais qu’elle devait son (vilain) néo-gothique XIXe siècle au brave abbé Pougnet, auteur d’une cinquantaine de sanctuaires, tous hélas ! de ce même style grandiloquent et faux qu’on retrouve aussi bien aux Réformés à Marseille qu’à Saint-Augustin à Hippone (Algérie) ou Saint-Louis à Carthage. 

    Laideur ou splendeur, notre géographe-urbaniste n’a pas triché ni blagué : son guide Var est une authentique nouveauté pour les curieux. En route !  ■  

    B. de La Guerivière, Var 100 lieux pour les curieux, éd. Bonneton, 63400 Chamalières, 160 pages illustrées, 15 €.

    18842170.jpg

    Correns, ce premier village 100 % bio de France, cher à Ségolène Royal

  • Cinéma • Un peuple et son roi

     

    Par Guilhem de Tarlé

    A l’affiche, Un peuple et son roi de Pierre Schoeller, avec Laurent Lafitte (Louis XVI), Louis Garrel (Robespierre), Denis Lavant (Marat), Olivier Gourmet (L’Oncle), Adèle Haenel (Françoise) et Gaspard Ulliel (Basile).


    GT Champagne !.JPG

    Un peuple et son roi, c'est un film d'ambiance (et quelle ambiance !) mais ce n'est qu'un film d'ambiance...

    4070.jpgCertes, la hargne révolutionnaire, particulièrement des femmes, est bien rendue ; certes, l'opposition est bien soulignée des jusqu'auboutistes face à ceux qui proclament la nécessité de savoir arrêter une révolution ; certes, La Fayette n'est pas épargné qui, contrairement à Louis XVI, fait tirer sur la foule (il aura des successeurs) ; le-peuple-et-son-roi_6108316.jpgcertes, la schizophrénie de Robespierre est pointée du doigt qui, comme les épurateurs de toutes les époques, est contre la peine de mort sauf pour ses adversaires ; certes, la trahison du franc-maçon Philippe Égalité, cousin du Roi, est affirmée (le film ne montre pas qu’il sera lui-même guillotiné) ; certes, on a le cœur serré et les larmes aux yeux au roulement de tambour de l'exécution du roi...

    un_peuple_et_son_roi.jpgNous avons néanmoins été très déçus par ce film qui aurait pu être un bon mémento historique alors qu'il est au contraire particulièrement confus et décousu. La mise en scène,  notamment, d’Olivier Gourmet est globalement sans intérêt.

    Bref, je ne regrette pas d'avoir vu ce film, mais je ne le recommande pas.

    Vive le Roi, quand même ! et A bas la Révolution !   

    PS : vous pouvez retrouver ce « commentaire » et plusieurs dizaines d’autres sur mon blog Je ciné mate.

  • Livres • Chateaubriand tel qu'en lui-même ...

     

    Par Christian Tarente

     

    933807218.jpg

    Chateaubriand, saisi par la gloire comme on l'est par la débauche.

    Il semble qu'on n'en finira jamais avec Chateaubriand.

    Homme d'un temps révolu ou progressiste mesuré ? Ambitieux habile et rancunier ou esprit supérieur et au-dessus de la mêlée ? Catholique sincère ou croyant de circonstance ? Royaliste convaincu ou opportuniste déguisé en réaliste ? Grand écrivain reconnu ou auteur plus apprécié pour lui-même que pour ses livres ?

    Dans les premières pages de sa biographie, Ghislain de Diesbach dresse de lui un portrait qu'il conclut en disant que Chateaubriand aurait pu être la figure la plus marquante du XIXe siècle, avant Byron et Goethe, « s'il avait fait son profit de ce mot de Louis XVIII à son sujet : Qu'il est grand quand il ne se met pas devant lui ! »

    Cette ironique lucidité du roi semble avoir servi de fil rouge à Diesbach, éblouissant biographe, acceptant avec un plaisir non dissimulé de déambuler au travers de cette vie foisonnante dont les diverses séquences ne cessent de se bousculer et de s'entrecroiser : voyageur, soldat, poète, romancier, ambassadeur, ministre, essayiste, pamphlétaire, mémorialiste, de plus couvert de femmes tout en supportant la sienne, Chateaubriand semble avoir tout fait, tout vu, tout lu, tout entendu, menant tambour battant plusieurs vies à la fois.

    En cette année de son deux cent cinquantenaire, on se rappellera que Maurras, son cadet de cent ans exactement, lui a, en jeune iconoclaste, joyeusement et durement réglé son compte dans Trois Idées politiques (1898). Il a perçu dans cet « oiseau rapace et solitaire » un anarchiste anglomane démolisseur du classicisme, incapable de résister aux délices empoisonnés qu'offre le spectacle des décadences et de la mort. Au passage, il dénonça les « pantalonnades théologiques » du Génie du christianisme, d'accord sur ce point avec Napoléon qui n'y trouvait que du « galimatias » !

    Ghislain de Diesbach évoque tous ces épisodes à un rythme soutenu, jusqu'au moment où, après avoir mis en pièces le dernier livre du grand homme, La vie de Rancé, il dépeint sous des couleurs sombres ses dernières années : nous assistons à la décrépitude de ce vieillard, moins accablé par son récent veuvage que par le refus de Mme Récamier, elle-même vieillissante, d'accéder à sa demande en mariage...

    Mais ne restons pas sur cette note peu pimpante. L'ouvrage de Ghislain de Diesbach, qui date de 1998, vient, c'est très heureux, d'être réédité chez Perrin. Il n'a pas pris une ride, et nous fait superbement revivre tout ce que le destin du vicomte François-René a eu de flamboyant, à l'image de son style. Sans jamais renoncer à sa lucidité sur un personnage dont l'incontestable génie, saisi par la gloire comme on l'est par la débauche, fut sans cesse mis à mal par ce besoin frénétique de mise en scène de lui-même.  

    sans-titre.png

    CHATEAUBRIAND
    Ghislain de Diesbach
    Perrin, 2018, 668 p., 27 €
     

    Christian Tarente

  • Le Prince Jean de France dans Le Figaro pour les 60 ans de la Constitution de 1958 : elle n'est pas à abolir mais est inaboutie

    Jean de France, Duc de Vendôme MELANIE FREY/Le Figaro Magazine

     

    blue-wallpaper-continuing-background-wallpapers-bigest-images - Copie.jpgLe Duc de Vendôme a publié un article dans le Figaro du 7 octobre qui mérite de notre part toute notre attention, car il  s’intéresse dans ce texte aux institutions actuelles de la France.

    Nul n’est mieux placé que lui pour aborder ce sujet et c’est pour nous une bonne nouvelle que de voir notre Dauphin faire connaître sa pensée en termes mesurés mais pleins de sens. Il rappelle que la Constitution de 1958 avait été rédigée pour revenir à un modèle parlementaire équilibré dans la ligne de la Charte de 1815 : un régime doté d’une représentation permanente, mais dans lequel le chef de l’Etat ne soit pas seulement un symbole mais un arbitre, « garant de la continuité et de l’indépendance nationale ». Une définition à la quelle la monarchie traditionnelle correspond parfaitement. La permanence du Souverain, en cas de désaccord avec les assemblées, était assurée par le recours au référendum dont il gardait l’initiative.

    Malheureusement, comme le montre le Prince, le Général de Gaulle institua l’élection du président au suffrage universel ce qui accentua le caractère partisan du régime, dans lequel le président devient l’élu « des uns contre les autres » et « le chef du parti majoritaire ». Ainsi nous dit le Dauphin, « le caractère arbitral n’est plus assuré ». De plus ajouterions-nous, l’absence de soutien populaire a conduit à renoncer au référendum.  Le régime est donc gravement bloqué.

    Le Prince conclut en envisageant l’hypothèse où la Constitution pourrait être réformée pour accomplir pleinement les buts pour lesquels elle avait été rédigée, qui est la perpétuation de la France dans son indépendance retrouvée. Nous connaissons les conditions nécessaires pour que notre pays retrouve sa voie naturelle.  LFAR

     

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgLa Constitution de 1958 fête ses 60 ans.

    Dans notre pays, qui a adopté puis rejeté rapidement beaucoup de textes constitutionnels, cette longévité, qui fait de la Vème République le régime le plus long de notre histoire moderne après la IIIème République, est très appréciable. Surtout, les institutions approuvées par le peuple français le 28 septembre 1958 s'inscrivent dans la longue durée du régime parlementaire, fondé sous la Restauration, renforcé par la Monarchie de Juillet et qui avait été rétabli après le Second Empire dans l'attente du comte de Chambord. Le «grand refus» du prétendant et les circonstances politiques qui ont suivi, ont déséquilibré le régime que la monarchie royale devait équilibrer et le régime parlementaire s'est mué en régime d'assemblée sans que la IVème République ne parvienne à donner de la force aux gouvernements qui se succédaient. 

    En 1958, la Constitution de la Vème République a offert à la France ce qui lui manquait depuis 1877: un chef d'État arbitral, garant de la continuité et de l'indépendance nationale, véritable clef de voûte des institutions. Cette Constitution demeurait fondamentalement parlementaire puisque le principe de la responsabilité du Gouvernement devant l'Assemblée nationale était réaffirmé. Mais elle renforçait la démocratie en prévoyant le recours au référendum. D'éminents juristes ont considéré que la nouvelle Constitution instituait une monarchie démocratique et parlementaire, d'inspiration orléaniste - une Constitution devenue monarchie élective depuis que le Président est élu au suffrage universel.

    Jusqu'en 1969, le système institutionnel de notre pays impressionne par sa cohérence - même si l'autorité judiciaire reste par trop soumise aux injonctions de l'exécutif. La Constitution politique est adossée à une organisation administrative, héritage de l'Ancien régime, du Consulat et de la Restauration puisque Louis XVIII avait décidé de conserver l'acquis napoléonien. Cette administration forte, mais soumise au pouvoir politique, appuie le projet économique et social conçu pendant la Résistance et mis en œuvre à la Libération.

    Cependant, notre Constitution a révélé ses failles après le départ du général de Gaulle.

    La première tient au fait, déjà établi lors de l'élection présidentielle de 1965, que le président de la République est l'élu des uns contre les autres. Certes, le chef de l'État peut se hausser à la hauteur de sa fonction et incarner l'unité de la nation, mais en de trop rares moments de crise et sans jamais parvenir à se libérer de ses amitiés partisanes. La clef de voûte établie par la monarchie élective est fragile.

    La seconde résulte de la rivalité qui s'installe entre les deux pôles du pouvoir exécutif. Confit entre Jacques Chaban-Delmas et Georges Pompidou, entre Jacques Chirac et Valéry Giscard d'Estaing, entre Michel Rocard et François Mitterrand: hors des périodes de cohabitation, qui montrent la souplesse des institutions et rappellent leur nature parlementaire, ces guerres intestines ont gravement nui au fonctionnement régulier des pouvoirs publics.

    Ces failles n'ont pas été comblées par l'élection quinquennale du président de la République. Au contraire, un déséquilibre profond s'est installé dans nos institutions, aggravé par le fait que les élections législatives se déroulent immédiatement après l'élection présidentielle. Le temps du chef de l'État se confond avec le temps du Premier ministre et avec celui de l'Assemblée nationale, et il est scandé par les mêmes échéances électorales. Selon une logique implacable, le président de la République a pris en charge toute la politique de la nation au détriment du Premier ministre en titre et le chef de l'État est devenu, plus directement que jamais, le chef du parti majoritaire. La fonction arbitrale, qui se confond avec celle de chef de l'État dans notre tradition millénaire, n'est plus assumée de manière effective. Dès lors, il n'est pas étonnant que les Français, attachés à la symbolique politique, se prononcent à chaque élection présidentielle par des votes de rejet plus que d'adhésion.

    Malgré ses failles et ses dérives, notre Constitution n'est pas à abolir mais à transformer et à accomplir dans la perspective, inaboutie, que le général de Gaulle avait tracée au cours de son long dialogue avec mon grand-père. Je souhaite, dans la continuité des déclarations de mon grand-père et de mon père, que l'État soit, à nouveau, rétabli dans son indépendance selon sa vocation arbitrale afin qu'il soit pleinement au service de la France et des Français.  

    Jean de France, Duc de Vendôme

    Domaine Royal, Dreux, le 7 octobre 2018

  • Contre le règne des partis, quelles institutions ?

    Les Etats-Généraux tels qu'ils se sont ouverts en 1789
     
    Par Jean-Philippe Chauvin
     

    1262631406.jpg

    Les partis politiques sont épuisés, si l'on en croit le nombre d'adhérents à jour de leur cotisation, et l'opposition, sous ses diverses étiquettes, ne semble pas mieux se porter que le mouvement du président actuel : la seule évocation du cas du parti des Républicains, qui est censé regrouper les restes des formations qui se réclamaient du gaullisme et de la droite conservatrice ou libérale, est éloquent, comme le démontre un article paru dans le quotidien L'Opinion ce lundi 24 septembre 2018, sous le titre « A Paris, à peine 6 % des adhérents LR ont moins de 30 ans » : sur 6.099 adhérents parisiens (pour une métropole de plus de 2 millions d'habitants...), certains arrondissements comptent moins d'une dizaine de membres anté-trentenaires ! Et pourtant, ce parti est considéré comme le parti modéré le plus représentatif de la Droite et celui qui peut être appelé à diriger à nouveau le pays dans quelques temps. Mais que dire, aussi, du Parti Socialiste, encore au pouvoir il y a deux ans, ou des autres partis dits de gouvernement ? Quant aux partis contestataires, leurs effectifs ont fortement diminué depuis leurs échecs respectifs de l'année 2017, année durant laquelle le « dégagisme » a porté M. Macron à la présidence de la République, sans troupes véritables mais avec des ambitions certaines. 

    Et pourtant ! La démocratie représentative contemporaine accorde aux partis une place prépondérante, au point que l'on peut supposer que, dans ce système, la démocratie est bel et bien, et uniquement, le règne des partis et de leurs servants, mais aussi de leurs financiers et commanditaires. Cela peut pourtant sembler exagéré et illogique au regard de la faible adhésion à ces partis et de la vacuité de leurs programmes, réécrits à la veille de chaque élection, au gré d'une adaptation permanente qui apparaît plus comme une nécessité électorale que comme un engagement vraiment politique... Il y a de quoi être perplexe devant les réunions d'avant-campagne durant lesquelles il est fait appel aux propositions des militants, celles-ci étant, en définitive, supplantées par des textes rédigés par des comités d'experts ou des technocrates, voire par des communicants pour lesquels la forme importe plus que le fond : en fait, il s'agit de conquérir le pouvoir, parfois sans idée précise de son exercice, ce que signalait, en son temps, François Mitterrand dont le livre fameux (et terriblement bien écrit tout autant qu'injuste pour le fondateur de la Cinquième République...) « Le coup d’État permanent » trouvera sa meilleure illustration durant le double septennat (1981-1995) de l'ancien lecteur de L'Action Française et rédacteur du bulletin royaliste L'Action angoumoise des années 30...

    incident1-1.jpgLe ras-le-bol français s'exprime souvent par une forme, plus verbale qu'active, d'antiparlementarisme et d'antipartisanisme qui, pour être compréhensible, n'en est pas moins proprement inefficace, et cela depuis fort longtemps, ne trouvant pas de débouché politique et confinant à une forme de désespérance qui, en définitive, permet au système d'éternellement perdurer sans trop d'inquiétude... L'abstention, que certains revendiquent comme une forme d'action politique de désaveu du système politicien, si elle peut être parfois fort sympathique et légitime, reste désespérément sans effet sur les politiques menées et les institutions : elle est juste révélatrice du malaise, et elle est évoquée en début de soirée électorale pour être totalement oubliée la minute d'après... Constatons qu'elle représente presque 60 % aux élections européennes sans que cela n'empêche ni la légitimation des élections ni les déclarations de victoire des partis, ni les élus de se déclarer les seuls représentants de la Vox populi, ceux ne votant pas (ou plus) étant renvoyés à leur « absence » et au silence. 

    La tradition royaliste ne refuse pas les partis, mais elle s'inquiète du règne de ceux-ci sur l’État, règne consubstantiel à la démocratie représentative : c'est une des raisons fortes de la nécessité royale pour la magistrature suprême de l’État, ainsi libérée des jeux de partis et des alliances politiciennes par la transmission héréditaire, la naissance ne s'achetant pas et le nouveau-né ne se choisissant pas plus que le jour de la mort de son prédécesseur n'est connu, a priori, de celui-ci et des autres... Cette « incertitude temporelle » qui est bien encadrée par des lois fondamentales de succession tout en restant profondément liée à la nature de l'homme elle-même, est sans doute une manière simple, la plus naturelle qui soit, de ne rien devoir aux partis et d'être le recours à ceux-ci lorsque la situation leur échappe et que le pays est menacé. 

    1654052_731908013552215_8115551183139222608_n.jpgAinsi, au regard de l'histoire tragique de la France au XXe siècle, s'il y a bien eu un de Gaulle en juin 1940 pour dépasser la défaite, il a manqué un roi en novembre 1918 pour gagner cette paix qui aurait permis d'éviter les malheurs du printemps 1940, malheurs dont les partis se sont vite exonérés en refilant le pouvoir défait à un vieux maréchal qu'ils étaient allés chercher dans son ambassade de Madrid... 

    Bien sûr, la Monarchie n'est pas un « sceptre magique », mais elle autorise à penser à une forme de démocratie qui ne doive pas tout aux partis, et qui n'en soit pas la prisonnière et, parfois, la victime expiatoire.  ■  

    Le blog de Jean-Philippe Chauvin

  • Hilaire de Crémiers sera ce soir à Marseille ... Une conférence à ne pas rater !

     

    hilaire-de-cremiers-510x327.jpgJournaliste, conférencier, analyste politique, directeur de Politique magazine et de la Nouvelle Revue Universelle, Hilaire de Crémiers analysera une rentrée politique nationale et internationale riche en événements divers qui doivent retenir notre attention et annoncent des mutations notables du « système » en place. Il sera à Marseille ce vendredi 12 octobre.  

    Logo_Marseille.jpgMARSEILLE : CONFÉRENCE CE VENDREDI 12 OCTOBRE  20 H. Lieu habituel  

    Participation sous forme de consommation.
    Consommations à commander et régler au bar en arrivant. Merci !
    Renseignements : 06 08 31 54 98

    Ou par provence@actionfrancaise.net

  • Marseille • Mardi 23 octobre, une conférence de Charles Saint-Prot à ne pas rater !,

    Charles Saint-Prot est directeur de l'OEG (Observatoire d'études géopolitiques), professeur associé à l'Université Paris Descartes, géopoliticien, auteur de nombreux ouvrages.  

    Renseignements : 06 08 31 54 98

    Ou par provence@actionfrancaise.net

  • Comment la courbe des visites rebondit sur Lafautearousseau ...

     

    Courbe des visites - Période du 5 au 11 octobre 2018 

    [Google Analytics]

  • Famille de France • Naissance de la princesse Jacinthe Elisabeth-Charlotte Marie de France : une joie familiale et française !

     

    3818747318.jpgLe prince Jean a annoncé cette joyeuse nouvelle en ces termes :

    « Je m’associe à la princesse Philomena pour vous annoncer avec joie la naissance de la princesse Jacinthe Elisabeth-Charlotte Marie, notre cinquième enfant, hier soir, neuf octobre deux mille dix-huit, à Dreux. Toutes deux se portent bien. »

    Jean de France, Duc de Vendôme,

    Domaine royal de Dreux, le 10 octobre 2018.

    Le prince Jean de France
    (Page facebook)

    Lafautearousseau, englobant l'équipe du site aussi bien que ses lecteurs, exprime au Prince et à la Princesse ses sentiments de joie, de confiance et de fidélité. Sous l'angle du Destin national, si malmené et compromis par les jeux politiciens et par la faiblesse des hommes en charge de notre pays, le renouvellement de la Famille de France qui se réalise ainsi, est aussi une chance, un recours, une possible incarnation pour notre patrie. Il faut  remercier les Princes de les maintenir - eux aussi fidèlement.