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  • Ukraine si russe !

    La Laure de Kiev, si russe, en effet ...

     

    Par Marc Rousset

    soleil.jpgC'est une analyse de la question ukrainienne assez radicale que Marc Rousset nous propose ici. Elle est intéressante, mérite réflexion et sans-doute débat. Est-il si sûr que la Russie veuille actuellement, stricto sensu, « récupérer » l'Ukraine ? Le souhaite-t-elle ? Est-ce sa politique ? Est-ce seulement possible dans le contexte géopolitique mondial ? Cependant, Lafautearousseau a adopté au coeur de la crise ukrainienne une analyse très voisine de celle de Marc Rousset. On pourra s'y reporter*. De toute façon, ce qui doit nous guider ici, en dehors de toute russophobie ou russophilie,  ce sont les seuls intérêts de la France. Or un rapprochement avec la Russie est actuellement dans l'intérêt de la France.   LFAR       

     

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    De retour de Kiev et Odessa, nous pouvons dire que le calme le plus absolu règne en Ukraine, exception faite du sanglant conflit armé dans le Donetsk.

    Mais il faut se méfier de l’eau qui dort. L’Ukraine est en faillite et ses dirigeants actuels corrompus, arrivés au pouvoir suite au coup d’État de la place Maïdan – derrière lequel était la CIA, comme l’a affirmé Poutine lors de sa longue interview par le célèbre journaliste américain Oliver Stone en 2017, et comme évoqué dans une tribune de Mediapart, toujours en 2017 -, conduisent un pays mécontent dont la majorité des habitants est pro-russe, dans une impasse géopolitique polono-états-unienne.

    Tous les Ukrainiens sans exception parlent et comprennent le russe, qui est la langue dominante dans les grandes villes telles que Kharkiv, Kiev et Odessa. Jusqu’aux invasions tartaro-mongoles du XIIIe siècle, le russe, le biélorusse et l’ukrainien ne formaient qu’une seule langue commune. L’ukrainien, très proche du russe, s’écrit avec le même alphabet cyrillique. En fait, seule la Galicie, très longtemps polonaise ou austro-hongroise, regarde davantage à l’ouest qu’à l’est.

    Capture-27-710x475.pngLa Russie est née avec la Rous’ de Kiev (882-1169) lorsque le prince varègue Oleg, venu de Novgorod, s’empare de Kiev en 882 pour former un des plus grands États d’Europe au Xe siècle, de la Baltique à la mer Noire. La Russie devient chrétienne orthodoxe lors de la conversion, en 988, du prince Vladimir de la Rous’ de Kiev à Kherson, dans le sud de l’Ukraine. Aujourd’hui, l’Ukraine est un pays majoritairement orthodoxe.

    L’Ukraine bascula du côté russe lors de la révolte du cosaque zaporogue Bohdan Khmelnitski contre la domination polonaise lorsqu’il décida de s’allier, en 1654, avec la Russie et lorsqu’en 1709, les 45.000 hommes de Pierre le Grand écrasèrent, à la fameuse bataille de Poltava, les troupes du cosaque zaporogue Mazepa qui s’était allié à l’armée de Charles XII de Suède. Odessa fut fondée par Catherine II à la place d’une forteresse turque conquise par les Russes en 1792.

    Quant à la Crimée, elle a toujours été russe depuis que le khanat de Crimée a été vaincu en 1774 par les troupes russes de Catherine II. Elle a été seulement ukrainienne dans le cadre de l’URSS lorsque Khrouchtchev, en 1954, décida de faire don de la Crimée à l’Ukraine pour fêter les 300 ans du pacte militaire signé par Bohdan Khmelnitski.

    L’Ukraine, nonobstant son origine russe, a donc été sous souveraineté russe durant trois siècles, de 1654 à 1991. Seul l’écroulement de l’URSS a abouti à la création de l’Ukraine, comme État indépendant.

    Gogol, Boulgakov, Prokofiev que tout le monde considère comme des Russes sont, en fait, d’origine ukrainienne. Pour Gogol, qui n’a jamais soutenu une idée patriotique ukrainienne, les cosaques ne sont pas l’expression du patriotisme ukrainien mais de l’esprit russe.

    Face à la Chine en Sibérie, face au monde musulman de l’Asie centrale, du Caucase et de la Turquie, l’Europe de l’Ouest a besoin d’un chien de garde de 200 millions d’habitants à l’Est qui ne peut être qu’une Russie comprenant de nouveau l’Ukraine et la Biélorussie. L’Ukraine, n’en déplaise à la Pologne, à l’OTAN, aux États-Unis et à la pensée unique, est russe et doit redevenir russe !   

    A lire ....

    Ukraine : intangibilité des frontières ? Allons donc !

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    Économiste

    Ancien haut dirigeant d'entreprise

  • Critiqué par L’Express, Salvini envoie des « bisous aux bien-pensants » français

     

    Réplique. C’est tout en ironie que le ministre de l’Intérieur italien a répondu à ses détracteurs.

    Dk-MD3dX0AU1sqA.jpgMatteo Salvini a du répondant. Le ministre de l’Intérieur italien a réagi à la une du dernier numéro du magazine l’Express, où figure son visage, regard noir et mine renfrognée. L’hebdomadaire le présente comme un « populiste, xénophobe », qui « ravit Le Pen »« inquiète Macron » et « fait trembler l’Europe ». Un portrait peu flatteur, que l’Italien ne s’est pas privé de commenter sur Twitter dimanche 19 août.

    L’ironie comme fer de lance

    « En France aussi, ils ne savent plus quoi inventer pour m’attaquer. On leur envoie des bisous aux bien-pensants transalpins ? », lâche-t-il, le tout ponctué d’un petit émoticône envoyant un bisou assorti d’un cœur. Une ironie qui ne fait guère de doute sur la détermination de Matteo Salvini à mener sa politique anti-migratoire, malgré les positions européennes et les unes alarmistes. 

  • Finies les vacances ? La courbe des visites rebondit sur Lafautearousseau ...

    Courbe des visites - Période du 15 au 21 août 2018 

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  • Incendie d'Aubervilliers : madame "le" maire communiste crache le morceau, et révèle le secret de polichinelle...

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  • Voilà ! Un terroriste algérien attaque un commissariat en Catalogne ! Accueil, générosité ? Vers une réaction espagnole

     

    soleil.jpgPar  

    « Un homme armé d'une arme blanche est entré ce matin dans le commissariat de Cornellà pour attaquer les agents, l'agresseur a été abattu », a annoncé la police régionale de Catalogne sur son compte Twitter. Interrogé par l'AFP, une porte-parole a refusé de confirmer les informations des médias locaux selon lesquelles l'attaquant était algérien et avait crié Allah akbar (Dieu est le plus grand) avant d'être abattu dans la réception du commissariat. Le quotidien El Periodico ajoute qu'il s'agissait d'un habitant de Cornellà.

    L'attaque s'est produite juste après le premier anniversaire des attentats djihadistes qui ont fait 16 morts les 17 et 18 août 2017 en Catalogne.

  • Attaque de Cornellà :  un an après presque jour pour jour, réplique des attentats de Barcelone et Cambrils

    La galère de Don Juan d'Autriche au Musée Maritime de Barcelone

     

    soleil.jpgL'attaque, hier lundi, du commissariat de police de Cornellà est un échec pour son auteur car il n'a fait ni victimes ni  dégâts. Il ne provoque pas non plus cet intense écho médiatique et cette émotion universelle que suscitent les morts et les blessés en grand nombre. Seul le terroriste a été tué. C'est un raté.    

    Mais, un an après presque jour pour jour,  il se voulait clairement une réplique des attentats de Barcelone et Cambrils des 17 et 18 août 2017 qui, eux, avaient  été très meurtriers. (21 morts dont 5 terroristes et 130 blessés) et avaient eu un effet médiatique de grande ampleur. Qu'en avions-nous dit à l'époque ? 

    Des archives de Lafautearousseau nous extrayons cet article écrit peu après ces événements... Sont-ils déjà passés au domaine de l'Histoire  ? Sans-doute mais ils se prolongent aussi dans l'actualité et se renouvelleront probablement pendant longtemps. De l'histoire en train de s'écrire. Bonne lecture ...  LFAR 

    Barcelone : « No tinc por » [22 août 2017]

    L'attentat de Barcelone - réplique des précédents à travers le monde, sur lesquels tout a déjà été dit - a donné aux médias l'occasion de diffuser leur dispositif de propagande idéologique habituel et, en appui, les images qui correspondent. Ce ne sont que des clichés rebattus.

    Ainsi, l'on n'a pas manqué de présenter Barcelone comme capitale du tourisme, au sens postmoderne - celui de l'homme au bermuda, ainsi nommé par Philippe Murray - et du « festivisme » comme idéal et religion du temps. Barcelone, en somme, ce serait un grand Bataclan, pour fête servile.

    Pour qui est concerné, Barcelone est en effet cela - qui reçoit 8 millions de touristes / an (3 à 4 fois sa population), dans une Espagne dont 20% des ressources proviennent du tourisme. Tourisme de masse, s'entend, qui a opéré dans ce pays, au fil du temps, ses ravages d'une ampleur égale à celle que peuvent produire les armes de destruction massive.

    Mais le Barcelone des touristes et des médias n’est pas la ville réelle. Naguère, au contraire de l’autre, on lui reprochait de n'être qu'une cité populeuse et laborieuse, marquée par le sérieux sans fantaisie du peuple catalan traditionnel. Le panache, le brillant, étaient à Séville ou à Madrid, où s'allument les feux aristocratiques de l'Espagne.  Les Catalans, de leur côté, travailleurs et bourgeois, prétendaient nourrir par leur seul travail le reste de l'Espagne dite paresseuse, exception faite pour les Basques, frères de labeur.

    Cette Barcelone subsiste, bien entendu, mais son peuple a déserté les Ramblas, n'y fait plus son paseo comme au temps jadis. Les Ramblas, à vrai dire, il les a abandonnées au tourisme interlope et à ses trafics. Et, in fine, aux Marocains terroristes qui y ont tué quatorze personnes et blessé cent autres. Principalement des étrangers.

    La réaction populaire ne semble pas avoir été très différente à Barcelone de ce qu'elle est, sous formatage médiatique, partout ailleurs : fleurs, peluches, bougies, pleurs etc.

    sagrada-familia-private-tour-independent-interior-visit-3780e.jpgCependant, tout Barcelone et au-delà s’est retrouvé dimanche, pour une Messe solennelle à la Sagrada Familia, autour du roi Philippe VI, de son premier ministre Rajoy, et, nonobstant l'indépendantisme catalan, du très contestable président de la Généralité, Puigdemont. 

    A la Sagrada Familia, donc, l'emblématique et improbable basilique toujours inachevée, imaginée par Antoni Gaudi à la fin du XIXe siècle, produit de sa passion mystique, d'un évangélisme profond et savant, d'un catholicisme ardent et des canons souvent excentriques de l’Art Nouveau.

    Ainsi le terrorisme islamique a-t-il eu d’autres conséquences que prévu : montrer une certaine dissociation entre une Espagne réelle, Catalogne incluse, pas vraiment disparue et celle des inévitables festifs mondialisés, ainsi que leurs fournisseurs en plaisirs vulgaires de tous ordres ; faire apparaître Barcelone pour ce qu’elle est : une grande ville d’Espagne, à coup sûr selon la modalité catalane, mais, qu’elle le veuille ou non, indéniablement espagnole ; enfin, une population confrontée, comme en d’autres temps, à l’agression de l’Islam, dont un imam tapi loin de là, à Ripoll, au fin fond des Pyrénées catalanes, avait préparé son attaque. « No tinc por », je n’ai pas peur, a été le cri de la foule et du roi.   

    Souhaitons donc à la Catalogne, bien qu’elle n’en prenne pas le chemin, de sortir de son tropisme antiespagnol, de calmer son hubris sectaire, de conserver son vieux fond traditionaliste et de mettre un frein à ses inclinations postmodernes naïves, d’ailleurs, et à tout coup, destructrices de ses traditions.

    Souhaitons à l’Espagne de garder son unité. L’Europe d’aujourd’hui est trop affaiblie face aux autres pour se payer le luxe de l’éclatement des grandes nations historiques. Un luxe (si l’on peut dire) dont personne ne profiterait.    

    Souhaitons, enfin, aux Barcelonnais comme à toute l’Espagne, de se souvenir, pour aujourd’hui ou pour demain, qu’au Musée Maritime, sur le port de Barcelone, tout en bas des Ramblas, est magnifiquement présentée la galère de Don Juan d’Autriche, ce jeune infant de 24 ans, qui à Lépante, en 1571, à la tête d’une flotte chrétienne, vainquit les Ottomans.  

  • Un débat sur l'islamisation et le féminisme où Zemmour dit bien des vérités... A écouter !

     

    Sans commentaire. Il nous semble que ce débat (env. 25 minutes) mérite d'être écouté, médité, discuté. Du grand Zemmour !  LFAR

     

     [Janvier 2018]

  • Europe : la bombe des "migrants" va-t-elle la disloquer ?...

    Mateo Salvini, énergique ministre de l'Intérieur italien, n'y est pas allé de main morte : il a carrément déclaré son intention de renvoyer en Libye les 180 "migrants" bloqués au large de Lampedusa à cause des maltais, qui ont, d'une façon insensée et inconsidérée, laissé accoster l'Aquarius chez eux. 


    On le sait, l'Aquarius est - volens, nolens - un maillon "de fait", et un maillon indispensable, de la traite négrière. Or, après leur entrée dans les eaux territoriales maltaises, les envahisseurs rebaptisés "migrants" ont déclaré vouloir aller en Italie. Ne pas s'être rendu compte que cela ne pouvait que se passer ainsi montre la bêtise crasse - n'ayons pas peur des mots - de ceux que l'on appelle les "dirigeants" maltais.

     
    L'Italie a raison de vouloir ramener à son point de départ le bateau-négrier Aquarius. Les sans-jugeotte maltais - et les autres - qui favorisent de fait la traite négrière doivent être dénoncés pour ce qu'ils sont : soit des sots indécrottables et incurables; soit des complice des Mafias de passeurs !

  • NKM : Bons baisers de New York

     

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    Savez-vous ce qui préoccupait la gent médiatique hier, un dimanche de fin d'été ?

    De quoi étaient faits les bulletins d'information en première ou deuxième position ? Et, comme ce qui intéresse les médias est le reflet de ce qui bruit dans la classe politique - ou réciproquement - savez-vous quel était le centre d'intérêt de ce microcosme global dont le souci devrait être l'avenir de la France et du monde, un rien inquiétants ? Eh bien ! c'était le sort politique de NKM, qui vient de démissionner de son poste (?) de « conseiller de l'opposition » à la mairie de Paris. On tremble et on s'émeut parce que cette femme politique de si vif talent et de si grande importance, dont la carrière fut brillante (députée, maire, deux fois ministre, candidate - malheureuse - à la présidence de la République) part exercer un emploi à New-York chez Cap Gemini pour plusieurs années... Sa période d'essai vient de s'achever ; bien entendu, son emploi est confirmé (un CDI ...), NKM va donc l'occuper à plein temps sans doute pendant quatre ou cinq ans et voilà pourquoi elle vient de rompre les amarres avec ses amis de l'opposition à Anne Hidalgo à la marie de Paris. Voilà de quoi l'on est affligé à Paris dans le milieu que nous avons dit ... 

    Nathalie Kosciusko-Morizet n'a pourtant d'importance qu'en raison de la caste et/ou de la communauté à laquelle elle appartient par naissance et par privilège. Famille très ancrée à gauche et même à l'extrême-gauche depuis plusieurs générations, milieu cosmopolite, de la grande bourgeoisie d'argent. 

    Éric Zemmour a maintes fois montré l'inexistence de sa mouvance politique dans l'opinion française : un centrisme gauchard blotti au sein des ex-RPR et UMP. Seuls des accords électoraux de convenance apportent à ces gens-là des sièges au parlement et des ministères. Point du tout leur poids électoral. 

    Archétype de la couche supérieure argentée et influente du monde bobo, soignée, élégante, pomponnée, facétieuse, affectée et même maniérée, artificieuse, narcissique, sa parole murmurée est toujours dans l'air du temps et de la mode, si possible de l'ultra-mode, en avance d'au moins une modernité. Mais pourquoi l'écouter si tout ce qu'elle va dire est couru d'avance, fixé par la mode et les tics bobos ? La dernière présidentielle a démontré qu'elle a en fait, contrairement à ce qu'elle feint de croire, fort peu de monde autour d'elle. New-York s'imposait. NKM ne manquera à personne.  

    15536310.jpgPeut-être n'a-t-elle jamais dit en public qu'une seule chose qui soit intelligente et vraie, qui mérite d’être rappelée, et c'est pourquoi nous écrivons ces lignes. Ce fut lorsqu'elle a prononcé cette solennelle mise en garde à propos de Patrick Buisson, comme si, soudain, la Patrie était en danger : « ce n'est pas Nicolas Sarkozy que Buisson veut faire gagner, ce sont les idées de Charles Maurras »...  Ce Maurras qu'elle n'avait pas lu - mais que lui importait ? - dont elle ne savait à peu près rien, sauf, par la vieille tradition révolutionnaire de sa famille, qu'il incarnait « la réaction ». 

    Mais l'idée était vraie. Étaient-ce les idées de Charles Maurras – M le superficiellement maudit - que Patrick Buisson installé à l'Élysée voulait faire gagner - malheureusement via Sarkozy ? Disons : simplement des idées de salut national, mûrement réfléchies. Ce qui revient à peu près au même.  

    Malgré l'insignifiance de fond de sa trajectoire politique, NKM nous rappelle avec une certaine lucidité toute d’inquiétude et d’alarme que des circonstances se présentent toujours et se présenteront encore où l’on peut tenter « l'aventure » de faire triompher ses idées. Pourquoi pas les nôtres qui sont fondatrices et consubstantielles de notre nation ?

    L’Histoire regorge de tels épisodes, dont un très récent.   

    * Illustration ci-dessus (Maurras et Buisson) reprise de L'Obs

    Retrouvez l'ensemble des chroniques En deux mots en cliquant sur le lien suivant ... 

    En deux mots, réflexion sur l'actualité

  • Alain de Benoist : « L’Union européenne est en train de se casser sur la question des migrants »

     

    Par Alain de Benoist

    TRAVAUX DIVERS - Largeur +.jpgCes derniers jours, Alain de Benoist a donné à Boulevard Voltaire plusieurs entretiens qui nous intéressent à l'évidence. Celui-ci [16.08] traite de l'impact de la crise des migrants sur l'Union Européenne. Une idée intéressante et positive d'Alain de Benoist, que nous avons nous-mêmes développée à plusieurs reprise ici, est que « L’Europe se disloque, mais aussi se recompose ». Même s'il ne faut pas se cacher les difficultés et les limites de cette recomposition embryonnaire, il y a là la perspective d'une Europe des Etats, des nations et des peuples, qui pourrait se construire enfin sur de bons et sains principes.     LFAR   

     

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    En s’amplifiant, la crise des migrants semble en train d’aboutir à une crise institutionnelle en Europe. Quand la fronde anti-migratoire ne concernait que des pays « mineurs » et « lointains » (Pologne ou Hongrie), la Commission européenne pouvait encore traiter cette affaire par le mépris. Mais quand c’est l’Italie, pays fondateur de l’Europe, qui tape du poing sur la table, l’affaire ne prendrait-elle pas une autre tournure ?

    Les historiens de l’avenir retiendront que l’Union européenne, qui avait survécu tant bien que mal à un élargissement hâtif, à un déficit de démocratie permanent et à la crise de l’euro, est aujourd’hui en train de se casser sur la question des migrants. C’est un tournant effectivement historique, mais peut-on s’en étonner ? Au fil des années, les pathologies sociales liées à l’immigration ont fini par occuper la première place dans les préoccupations des Européens. Les gens ne supportent tout simplement plus ce qu’ils perçoivent comme une « invasion » ou une « submersion », et ils le supportent d’autant plus mal qu’ils ont l’impression que les flux ne sont pas près de se ralentir. Plus important encore, ils ne croient plus ceux qui, depuis des années, leur expliquent doctement que l’immigration est une « chance » économique et démographique, et qu’il faut avoir le cœur singulièrement sec pour ne pas y voir aussi une « obligation morale ». Les Français sont volontiers xénophobes, mais absolument pas racistes (les Allemands, c’est le contraire). Ils savent bien que ce ne sont pas les « préjugés » qui leur gâchent la vie. Bref, ils voient ce qu’ils voient, et ils savent qu’ils le voient.

    Initiative-Trois-Mers-Europe-centrale-e1530718860778.jpgL’Europe se disloque, mais aussi se recompose. Les pays d’Europe centrale, qui ne veulent pas se transformer à leur tour en caravansérails, se retirent du jeu. On dit qu’ils se replient sur eux-mêmes, mais ils s’associent entre eux. Non seulement les pays du groupe de Visegrád (Hongrie, Pologne, République tchèque et Slovaquie) s’opposent frontalement aux consignes immigrationnistes de la Commission de Bruxelles, mais ils ont aussi rallié l’Initiative des trois mers, lancée il y a trois ans par le président polonais Andrzej Duda et la présidente croate Kolinda Grabar-Kitarović, qui comprend également les trois pays baltes, l’Autriche, la Slovénie, la Croatie, la Roumanie et la Bulgarie. Ce bloc de douze pays et de 120 millions d’habitants, s’étendant de la Baltique à l’Adriatique et à la mer Noire, pourrait bien constituer l’embryon d’une autre Europe.

    Les sondages montrent que la question migratoire arrive depuis longtemps en tête des préoccupations des Français et des Européens, et que l’hostilité à l’immigration ne fait que croître. Pourquoi les gouvernements n’en tiennent-ils pas compte, alors que cela risque de leur coûter politiquement très cher ?

    D’abord parce qu’ils sont tétanisés par les lobbies associatifs et médiatiques, qui répètent soir et matin les mantras du politiquement correct. Ils ne veulent les affronter à aucun prix. Mais la raison la plus profonde est qu’ils sont eux-mêmes acquis à l’idéologie dominante. Or, du point de vue de l’idéologie dominante, l’immigration n’est pas un problème et ne peut pas en être un, puisque les cultures et les peuples comptent pratiquement pour rien. Seuls comptent les individus. Toute réglementation de l’immigration revient à violer le principe libéral selon lequel on ne peut accepter l’utilisation des aspects contingents de l’identité des individus, à commencer par leur origine ou leur appartenance socioculturelle, pour légitimer des « inégalités de traitement ».

    Le libéralisme aborde la question dans une optique purement économique : l’immigration se résume à une augmentation du volume de la main-d’œuvre et de la masse potentielle des consommateurs. Elle se justifie, en outre, par l’impératif de libre circulation des hommes, des capitaux et des marchandises. Un million d’extra-Européens venant s’installer en Europe, c’est donc seulement un million d’individus qui viennent s’ajouter à d’autres millions d’individus. Le problème, c’est que les habitants du pays d’accueil, eux, ne voient pas arriver des « individus » mais des contingents de Maliens, de Sénégalais, de Maghrébins, de Pakistanais, etc., dont ils constatent qu’ils sont porteurs de mœurs difficilement conciliables avec les leurs. C’est ce qui fait toute la différence.

    En Italie, l’union des populistes de gauche (M5S) et de droite (la Ligue) est une nouveauté par rapport à l’Autriche, par exemple, avec sa coalition droite-extrême droite. Ce phénomène est-il spécifiquement italien ou peut-il survenir dans d’autres pays, dont la France, toujours à la recherche de son éternelle « union des droites » ?

    Les phénomènes politiques de grande ampleur s’exportent rarement à l’identique d’un pays à l’autre, mais y prennent plutôt des formes différentes. Il en va ainsi des mouvements populistes, qui ne cessent aujourd’hui de monter dans toute l’Europe, mais qui s’y configurent de manière variable. Ils ont, cependant, un trait essentiel en commun. C’est que le sentiment d’insécurité culturelle suscité par la vague migratoire ne suffit pas à expliquer le populisme. Il ne commence à y avoir de populisme que là où l’insécurité économique et sociale s’ajoute à l’insécurité culturelle, essentiellement dans les couches populaires et dans une partie (grandissante) des classes moyennes. C’est pour cela que le clivage « exclus d’en bas contre nantis d’en haut » se substitue de plus en plus au clivage gauche-droite. Et c’est exactement ce qui se s’est passé en Italie, pays en première ligne face aux flux migratoires, mais qui a aussi été très gravement touché par la crise financière de 2008. N’en doutons pas, c’est ce qui va se produire de plus en plus ailleurs. 

    Intellectuel, philosophe et politologue

     
     
    Entretien réalisé par Nicolas Gauthier 
  • Culture • Loisirs • Traditions

    Ce visuel n'est destiné qu'à marquer l'unité des articles du samedi et du dimanche, publiés à la suite ; articles surtout culturels, historiques, littéraires ou de société. On dirait, aujourd'hui, métapolitiques. Ce qui ne signifie pas qu’ils aient une moindre importance.  LFAR  

     

  • Histoire & Patrimoine • Vidéo : Une chapelle pour les guerres de Vendée, un extraordinaire projet de transmission !

     

    soleil.jpgBravo à Boulevard Voltaire pour ce reportage. Et, bien-sûr, à Reynald Secher pour son projet. Sans oublier la jeunesse qui s'y consacre ! Bravo les jeunes !

     

    Boulevard Voltaire est allé en Vendée sur les lieux du chantier du Mémorial des guerres de Vendée pour rencontrer les acteurs de ce projet lancé par Reynald Secher, il y a 25 ans. L’historien revient sur l’histoire du projet et sa mise en œuvre. Les jeunes en pleine action se livrent au micro de Boulevard Voltaire sur leur engagement qui devrait susciter d’autres vocations. À ne surtout pas manquer.   

     

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    www.bvoltaire.fr