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  • Lucy est tombée de l'arbre, peuchère ! Et de douze mètres, en plus...

    Ne souriez pas ! Le journaliste de France info qui nous donne cette triste information est formel : Lucy c'est, tout simplement, "notre ancêtre", dit-il. Il en est persuadé, il y croit dur comme fer, bref il le sait. En tout cas, il l'affirme : c'est un journaliste doublé d'un grand scientifique, dites donc, pour affirmer des choses pareilles.

    Et si on laissait tout simplement les chercheurs chercher, dans les domaines de l'infiniment grand et de l'infiniment petit, comme dans celui des origines de toutes choses ? Car il y a probablement encore beaucoup de découvertes à faire, qui contrediront des vérités assénées hier et avant-hier, devenues, du coup, de "vieilles lunes".

    Et puis, comme le faisait remarquer Bainville, "...Si nous descendons du singe, on ne comprend pas pourquoi il y a encore des singes. Ou bien c'est qu'il y avait dès la genèse des singes-singes et des singes qui n'étaient pas singes. Si l'homme est un singe supérieur, il y a autant de raisons pour que le singe soit un homme dégénéré..." (Lectures, Fayard, 1937)

  • Jean-Guy ne se "sent pas Français" : de Jacques à Jean-Guy...

    Jacques, c'est Jacques Bainville; Jean-Guy, c'est Jean-Guy Talamoni, qui rêve d'indépendance et croit "représenter" beaucoup, mais qui n'est qu'un élu ultra minoritaire si l'on considère le nombre des majeurs "non-inscrits", des abstentionnistes et de tout ceux qui n'ont pas voté pour lui...

    "...Le jour où la Corse s'insurgera n'est pas encore arrivé. C'est la meilleure pépinière de fonctionnaires français que nous ayons depuis l'Empereur, qui fut le premier de tous. La fierté de l'avoir donné à la France attache même l'île parfumée plus solidement que n'importe quoi et, des conquêtes de Napoléon, celle-là, qu'il n'avait pas faite, est tout ce qui nous reste..."

    (Jacques Bainville, Doit-on le dire ?, Les Belles Lettres, 2015)

  • La maison Macron/Bayrou lance un nouveau parfum : "Moralisation", le parfum qui pue...

    grain de sel.jpgC'est la première fois que nous employons volontairement une grossièreté, sur lafautearousseau, au lieu de nous contenter d'un euphémisme. Depuis la création de notre quotidien - le 28 février 2007 - nous nous sommes toujours interdits l'insulte ou l'injure, les attaques sur le physique ou tout autre genre d'attaques ad hominem, les plaisanteries graveleuses même quand le sujet aurait peut-être permis d'y penser (comme lors de l'affaire Strauss-Kahn).

    Aujourd'hui, nous faisons notre première entorse à cette règle et, du reste, une entorse pas vraiment bien méchante : mais, comme l'avait dit plaisamment Alfred Jarry, "Quand on passe les bornes, il n'y a plus de limites" !

    Comment ! On apprend que Macron-qui-lave-plus-blanc a donné une soixantaine de circonscriptions gagnables au dernier des Caïmans, François Bayrou, l'ultime rescapé du "dégagisme". Forcément : ne s'étant présenté à rien, il n'avait pas pu être sanctionné par les électeurs ! De plus, Macron l'a nommé ministre de la Justice, et a placé sa comparse Sarnez au gouvernement. Et le père-la-Morale Bayrou nous a sermonné, expliquant que, à partir de maintenant - c'est-à-dire de lui, bonjour la grosse tête ! - on allait "rouler au propre", on était sommés de devenir tous blancs comme neige, et, du reste, on allait y être contraints par la loi. On allait voir ce que l'on allait voir...

    Eh ! bien justement, on voit ! Et c'est un désastre, pour le tandem super blanc/plus blanc que blanc ! Une dizaine d'employés du Modem (peut-être plus, selon France info), dont Marielle de Sarnez et l'ex Modem Sylvie Goulard, actuelle ministre des Armées, s'il-vous-plaît, auraient franchi la ligne rouge question rémunération par l'Europe. Et, bien sûr, Bayrou ne pouvait l'ignorer.

    On avait Ferrand (pour qui il est acquis, maintenant, que contrairement à ses dires, donc à ses mensonges, de l'argent public est bien concerné par sa magouille familiale) et c'était déjà gros, très gros, même, puisque le-dit Ferrand est l'un des tous premiers accompagnateurs de Macron, donc, au coeur du "système".

    Voilà que, du très gros, on passe au carrément énorme : un Mont-Blanc, un Everest : le Garde des Sceaux, lui-même, présidant à la magouille, alors même qu'il donne des leçons de propreté morale et préparant une loi de Moralisation ! Alors, là, les bras en tombent !

    Bien sûr, tout ce (pas) beau monde doit démissionner : Ferrand, d'abord, chronologie oblige, puis Sarnez et Goulard; puis Bayrou.

    Et Macron ?

    Macron, il n'y a que deux solutions, toutes deux aussi graves, la seconde peut-être pire que la première, plus dévastatrice :

    Solution un : il savait, il connaissait les "dessous" de Bayrou (si l'on peut employer ce mot ici...) et il a laissé faire. Auquel cas il nous a sciemment menti, en parlant de moralisation et en affirmant qu'il représenterait le renouveau de la vie politique. C'est évidemment très grave...

    Solution deux : il ne savait pas, et il a été trompé. Mais, ne serait-ce pas, en un sens, encore plus grave ? Comment ! Au coeur du Système comme il l'était (à l'Elysée, conseiller du président, puis ministre de l'Economie...), avec tous les moyens de renseignements et d'information dont il disposait, avec les personnels, bureaux et moyens divers mis à sa disposition, il ne savait pas que Bayrou, comme tous les autres, faisait, précisément, la même chose que tous les autres ? Alors, oui, cela, en un sens, serait encore plus grave, eu égard au degré d'inconscience, d'incompétence que cela signifierait pour quelqu'un qui est à la tête de l'Etat, chef des Armées et disposant des codes nucléaires...

    En attendant, ce président mal élu, car élu "par défaut", vient de se prendre les pieds dans un tapis qu'il a déroulé lui-même. Qui l'obligeait à parler de morale comme il l'a fait, mettant la morale là où elle n'avait pas lieu d'être, és-qualité ? Qui l'a poussé à se présenter comme un nouveau Lancelot du Lac, un nouveau Bayard, l'apparition du "pur" sur la terre ?

    Maintenant, sa folle promesse de pureté lui revient en pleine figure, comme un boomerang. "Le pied lui a glissé dans le sang", dit cruellement Chateaubriand du Chef du gouvernement, au lendemain de l'assassinat du duc de  Berry.

    Avec son parfum de soi-disant moralité, dont tout le monde voit, ou, plutôt, sent, maintenant, qu'il pue, Macron s'est lui-même empêtré et fourré dans une très sale affaire, dont on voit mal comment il va se sortir : "le pied lui a glissé...", nous laisserons au(x) lecteur(s) le soin de terminer la phrase comme bon lui semblera...

  • Culture • Loisirs • Traditions

  • Famillle de France • Le prince Jean de France en audience avec le Pape François

     

    Les 20 ans de la FAFCE à Rome

     

    « Du 30 mai au 1er Juin avaient lieu à Rome les 20 ans de la Fédération des Associations Familiales Catholiques en Europe (FAFCE). Cette organisation européenne, membre de la Plateforme de l’Union Européenne pour les Droits Fondamentaux, fédère un certain nombre d’associations familiales catholiques dans plusieurs pays européens. Elle agit essentiellement auprès du Conseil de l’Europe dans le cadre de la Charte Sociale Européenne.

    A l’occasion de cet anniversaire deux rendez-vous majeurs avaient été prévus dans la ville éternelle. Une après midi d’interventions à l’Ambassade de France auprès du Saint Siège pour présenter aux ambassadeurs accrédités par le Vatican les différentes actions menées par la FAFCE et une rencontre avec Sa Sainteté le Pape François. A chaque fois ont été soulignés de part et d’autre l’importance des familles, leur rôle bénéfique pour la société et la nécessité pour les Etats de les défendre afin qu’elles puissent encore continuer à être des instruments de vrai développement et de paix. »   

     
    Rome, le 2 juin 2016
    Jean de France, Duc de Vendôme 
     
  • Histoire • Rois de France, de Balzac : Louis XVIII [V]

     

    C'est en 1837 que Balzac publia Rois de France, un ouvrage concis fort intéressant, consacré aux six derniers « Louis » rois de France, de Louis XIII à Louis XVIII. Malheureusement peu réédité par la suite, cet ouvrage était devenu, de ce fait, indisponible, depuis 1950.

    Notre confrère Péroncel-Hugoz a pris l'heureuse initiative de faire rééditer Rois de France, au Maroc, par les Editions Afrique Orient. Nos lecteurs peuvent d’ailleurs lire Péroncel-Hugoz ici-même, régulièrement, puisqu’il nous fait l’amitié de sa participation – très appréciée – à Lafautearousseau.

    Nous donnerons quatre extraits de Rois de France - des « bonnes feuilles » - dans nos parutions du week-end. L'extrait qui suit termine la série.  LFAR 

     

    415470906.jpgExtrait 4 - Louis XVIII (pages 102 à 105)

    Le 21 juin 1791, Monsieur partit de Paris, et plus heureux que le roi son frère, il parvint à franchir la frontière. Son premier soin fut de provoquer l'intervention des puissances du continent européen. Il avertit Louis XVI du résultat favorable de ses efforts, et l'engagea à refuser son adhésion à la Constitution nouvelle, protestant en son nom, comme en celui de tous les princes, contre tout ce qui avait été fait et tout ce qu'on pouvait faire d'attentatoire aux lois et aux traditions du Royaume. Le 11 septembre 1792, ce prince, à la tête des émigrés français rassemblés en corps, rentra en France par Verdun, et rejoignit l'armée prussienne, qui y avait déjà pénétré. Il eut bientôt la douleur de se voir forcé, par la retraite des troupes coalisées, de renoncer à délivrer le roi son frère. Le 13 novembre 1792, l'armée des Princes fut licenciée. Le comte de Provence apprit au château de Ham la mort de Louis XVI. Par une déclaration datée du 28 janvier 1793, il reconnut Louis XVII pour roi de France, et prit le titre de régent du Royaume.

    Le comte d'Artois reçut de lui le titre de lieutenant-général. Après la mort du roi son neveu, Monsieur se proclama lui-même roi de France. Une déclaration adressée aux Français promit le pardon à tous ceux qui reconnaîtraient l'autorité du roi.

    Louis XVIII, par cette déclaration, voulait établir hautement les droits qu'il tenait de sa naissance et sa résolution de les maintenir ; mais il ne pouvait attendre qu'elle eût un résultat immédiat. Bien différent de la plupart des rois sans royaume, pour qui l'exil est aussi une abdication, Louis XVIII conserva toujours sa dignité présente et ne négligea jamais l'occasion de se montrer royalement. Les vingt ans qu'il passa à errer de rivage en rivage furent une longue et puissante protestation. Obligé par le gouvernement vénitien de quitter Vérone à l'approche de l'armée française, il se fit apporter le Livre d'or, registre de la noblesse vénitienne, y effaça de sa main son nom et celui des rois ses prédécesseurs qui s'y trouvaient inscrits, et redemanda l'armure dont Henri IV, son aïeul, avait fait présent à la République de Venise, alors libre et redoutée, et maintenant servile et déchue. A Dilingen, lorsque la balle d'un assassin fit couler le sang de son front, ses premiers mots furent ceux-ci : « Quelques lignes plus bas, et le roi de France s'appelait Charles X ». Enfin, lorsque Bonaparte, victorieux partout et maître de la France, lui fit proposer à Varsovie, dans les termes les plus respectueux, de renoncer au trône de France et d'exiger la même renonciation de tous les princes de la maison de Bourbon, lui promettant pour lui et pour sa famille des indemnités magnifiques (car il fut même question de la couronne de Pologne), Louis XVIII attendit pour répondre qu'un mois fût écoulé, afin qu'il fut manifeste que son refus partait d'une résolution profonde et inébranlable, et aussi pour laisser aux princes qui résidaient loin de lui le temps de lui faire parvenir leur déclaration. 

    C'est le 23 février 1803 que l'envoyé du Premier consul avait été admis chez le roi et le 28 mars il lui fut remis la lettre suivante : « Je ne confonds point monsieur Bonaparte avec ceux qui l'ont précédé ; j'estime sa valeur, ses talents militaires ; je lui sais gré de plusieurs actes d'administration, car le bien qu'on fera à mon peuple me sera toujours cher. Mais il se trompe s’il croit m'engager à transiger sur mes droits : loin de là, il les établirait lui-même, s'ils pouvaient être litigieux, par la démarche qu'il fait en ce moment. J'ignore quels sont les desseins de Dieu sur ma race et sur moi ; mais je connais les obligations qu'il m'a imposées par le rang où il lui a plu de me faire naître. Chrétien, je remplirai ces obligations jusqu'à mon dernier soupir ; Fils de Saint Louis, je saurai, à son exemple, me respecter jusque dans les fers ; successeur de François 1er, je veux du moins pouvoir dire comme lui : « Nous avons tout perdu, fors l’honneur ». Suivaient les adhésions du frère et des neveux de Louis XVIII... »   

     

    A lire dans Lafautearousseau … 

    Histoire • Rois de France, de Balzac : L’infanticide perpétré à l'encontre du petit roi Louis XVII [IV]

    Histoire • Rois de France, de Balzac : Les erreurs de Louis XVI face à la Révolution [III]

    Histoire • Rois de France, de Balzac : La « secte » des Encyclopédistes, la décomposition morale - élites et société - au XVIIIe siècle [II]

    Histoire • Rois de France, de Balzac, republié par Péroncel-Hugoz : Présentation [I]

    Sortie au Maroc de « ROIS DE FRANCE suivi de NAPOLEON » , essai de Balzac paru en 1837 et indisponible depuis 1950

  • Action française & Histoire • Jean-Pierre Fabre-Bernadac : « L'affaire Daudet, un crime politique »

     

    Publié le 30 avril 2016 - Réactualisé le 10 juin 2017

     

    IMG.jpgENTRETIEN. En novembre 1923 éclate « l'affaire Philippe Daudet ». Le fils du célèbre homme de lettres et figure de proue de l'Action française Léon Daudet est retrouvé mort dans un taxi. Un prétendu suicide aux allures de crime politique. Jean-Pierre Fabre-Bernadac, ancien officier de gendarmerie, diplômé de criminologie et de criminalistique, a rouvert le dossier à la lueur de sources nouvelles.

    ROPOS RECUEILLIS PAR RAPHAËL DE GISLAIN

    LE 24 NOVEMBRE 1923, BOULEVARD MAGENTA, PHILIPPE DAUDET EST RETROUVÉ AGONISANT DANS UN TAXI. QUE S'EST-IL PASSÉ EXACTEMENT CE JOUR-LÀ ?

    Il y a deux choses importantes à rappeler à propos de Philippe Daudet pour comprendre ce qui s'est effectivement passé. Le jeune homme avait une grande admiration pour son père et il avait tendance à faire des fugues. Agé de 15 ans lors des faits, il avait l'âme excessivement romanesque, exaltée. Juste avant sa mort, il essaie de partir pour le Canada. Mais une fois au Havre, il s'aperçoit qu'il n'ira pas plus loin...Dès lors, comment revenir chez lui sans subir les foudres de ses parents ? Comment faire pour que cette nouvelle fugue ne déçoive pas trop son père ? Dans son esprit, il s'agit d'être à la hauteur ; son grand-père Alphonse est un immense écrivain et son père Léon une figure royaliste brillante et redoutée. Comme il sait que les anarchistes ont déjà essayé de tuer son père un an plus tôt, il se dit qu'un acte de bravoure, qui consisterait à révéler la préparation d'un nouveau complot pourrait faire oublier cette fugue... De retour à Saint-Lazare, il se rend donc au Libertaire, journal qui hait Léon Daudet, pour infiltrer les cercles anarchistes. Il tombe dans un panier de crabes parce que le milieu est complètement infiltré par la police politique. Avec son air de bourgeois et son projet fumeux d'assassinat de haute personnalité, Philippe Daudet n'a pas dû faire illusion très longtemps. Son identité certainement devinée, on l'envoie vers un libraire, un certain Le Flaoutter, indic notoire, et son sort bascule. La Sûreté générale, l'organe de la police politique, est prévenue, onze hommes débarquent pour arrêter le jeune homme... qui est retrouvé mort dans un taxi.

    LA THÈSE OFFICIELLE CONCLUT À UN SUICIDE. VOUS MONTREZ QU'ELLE EST COUSUE DE FIL BLANC...

    En effet, les incohérences se succèdent. Philippe Daudet a récupéré chez les anarchistes un « 6.35 ». Il tenait-là la preuve de son courage vis-à-vis de son père. Pourquoi ne rentre-t-il pas chez lui à ce moment-là ? Par ailleurs, il était extrêmement croyant et on ne comprend pas ce geste de suicide - un péché absolu -, d'autant qu'il était heureux chez lui même s'il aimait l'aventure. En reprenant le dossier - j'ai pu accéder aux archives nationales de la Police et à l'ensemble des documents de la famille Daudet -, les partis pris de l'enquête m'ont sauté aux yeux. Des témoignages fondamentaux sont écartés, des pistes ne sont pas exploitées et les conclusions sont pour la plupart approximatives. Le « 6.35 » qui a donné la mort au jeune homme n'est manifestement pas celui retrouvé, vu qu'aucune balle ne s'est chargée dans le canon après le coup de feu comme elle aurait dû le faire automatiquement ; la douille réapparaît dans le taxi dix jours après le drame au moment de la reconstitution, alors qu'il avait été soigneusement nettoyé ; aucun des onze policiers postés spécialement ne voit Philippe Daudet entrer ou sortir de la librairie, les horaires ne concordent pas, etc.

    DANS QUEL CONTEXTE IDÉOLOGIQUE S'INSCRIT ETTE DISPARITION ?

    Marius Plateau, le secrétaire général de l'Action française, a été tué de 5 balles un an auparavant par Germaine Berton, une anarchiste. À l'issue d'un procès absolument inique, la meurtrière est acquittée... Le contexte est donc extrêmement tendu. Des élections approchent, qui vont être gagnées par la gauche. Poincaré, qui a eu un lien amical avec l'Action française pendant la guerre - il sait le nombre de soldats et d'officiers qui ont été tués dans ses rangs - change son fusil d'épaule lorsqu'il voit que sa carrière est en jeu. Une tension sous-jacente vient du fait que l'Action française essaie de se rapprocher par le cercle Proudhon du mouvement ouvrier. Cela fait peur au pouvoir. On craint qu'une forme de national populisme ou monarchisme ne s'installe, d'autant que les scandales comme Panama ou le trafic des légions d'honneurs n'ont fait que discréditer la classe politique. Il faut bien voir que les tranchées ont donné naissance à une fraternité nouvelle considérable entre des français d'horizon divers. Le bourgeois et l'ouvrier ont maintenant un point commun : ils ont risqué leur peau de la même manière. Le fascisme, et d'une certaine façon, le national-socialisme sont nés de ce même élan à l'époque. Cette union qui bouleverse les classes effraie et on veut y mettre un terme à tout prix.

    tumblr_nfg1vfr2r11u298jgo1_500.jpgDANS CE CLIMAT, POURQUOI ABATTRE LE FILS DE DAUDET ?

    Disons que, parmi les personnalités de l'Action française, mouvement qui suscitait une inquiétude grandissante, Léon Daudet avait des enfants et que Maurras n'en avait pas... Philippe, avec ce caractère éloigné des réalités, était quelqu'un de facilement manipulable. Voir cet enfant se jeter dans la gueule du loup était une aubaine pour des adversaires politiques. Je ne pense pas qu'il y ait eu de préméditation. Je ne crois pas qu'on ait voulu le tuer au départ mais que les circonstances ont conduit la Sûreté générale à le supprimer, lorsqu'elle a su qui elle tenait... Les Daudet étaient des sanguins ; il est possible que, se sentant démasqué, Philippe se soit rebellé, qu'un coup de feu soit parti et que l'on ait voulu maquiller les choses en suicide... On y a vu le moyen d'ouvrir une brèche et d'affaiblir l'Action française, qui bien sûr était visée in fine.

    IL Y A AUSSI CET INCROYABLE PROCÈS POLITIQUE CONTRE LÉON DAUDET...

    C'est la cerise sur le gâteau. Le père vient de retrouver son fils mort dans un taxi. Il fait un procès au chauffeur et voilà qu'il se retrouve condamné à cinq mois de prisons ! Il faut bien saisir la perfidie de ce jugement, à travers lequel on a opposé de façon fictive un père et un fils, salissant la réputation de l'un et la mémoire de l'autre. Les anarchistes n'ont cessé de répéter au cours du procès que Philippe était des leurs, ce qu'il n'a bien sûr jamais été. Lorsque l'on sait que les anarchistes étaient à l'époque le bras armé de la République, la manoeuvre est particulièrement écoeurante. Léon Daudet va finir par se rendre, mais l'histoire ne s'arrête pas là. Grâce au détournement des lignes téléphoniques du ministère de l'intérieur par une militante de l'Action française, il parvient à s'évader d'une façon rocambolesque. Après quoi il est contraint de se réfugier plusieurs années en Belgique...

    UNE TELLE AFFAIRE POURRAIT-ELLE SE REPRODUIRE AUJOURD'HUI ?

    Le pouvoir donne tous les moyens pour agir en cas de menace. Je crois qu'évidemment de tels évènements pourraient se reproduire aujourd'hui et qu'ils ne sont pas l'apanage d'une époque. Depuis 1945, les disparitions troubles d'hommes proches du pouvoir n'ont pas cessé - on en compte au moins trois. La police politique n'a pas disparu, elle est inhérente à la République. 


    À LIRE : ON A TUÉ LE FILS DAUDET, de Jean-Pierre Fabre-Bemardac, éditions Godefroy de Bouillon, 265 p., 26 euros.

  • Littérature & Politique • Un hommage justifié ...

     

    Samedi 10 juin 2017 - 14 h -18 h - Paris

    Dominique de Roux

    Un réfractaire entre politique et littérature

     

    A l'occasion des 40 ans de la mort de Dominique de Roux, la revue Éléments et l'association Exil H organisent un hommage.

    Avec les participations de Philippe Barthelet, François Bousquet, Olivier François, Gabriel Matzneff, Pierre-Guillaume de Roux, Laurent Schang, Pascal Sigoda, Didier da Silva, en présence de Jacqueline de Roux. 

    Espace Moncassin 164 rue de Javel 75015 PARIS 

    Inscription obligatoire  Participation : 10 €  (règlement sur place)

  • Le duc et la duchesse de Vendôme ont assisté à la clôture du pèlerinage de Chartres

     

    Lundi 5 juin, jour où les chrétiens célèbrent la Pentecôte, l’héritier de la Maison royale de France Monseigneur le prince Jean de France et son épouse Madame la duchesse de Vendôme, ont assisté à Chartres, à la Messe pontificale de clôture du pèlerinage de Chartres, célébrée par le cardinal Burke.

    Sur cette photo Leurs Altesses Royales le duc et la duchesse de Vendôme sont en compagnie de Monsieur Jean de Tauriers, président de Notre-Dame de Chrétienté et organisateur du pèlerinage de Chartres.

     

    « Je pense en prince chrétien, j’agis en prince français »

    Jean de France, duc de Vendôme

    La Couronne

  • Réponse à Jean-Luc Mélenchon

    Défilé de Jeanne d'Arc à Paris, au 1er rang (de gauche à droite) : Bernard de Vésins, président de la Ligue d'Action Française, Charles Maurras, Léon Daudet, Robert de Boisfleury, un autre responsable du Mouvement

     

    Par Gombert

    sans-titre.pngA Paris, dûment relayé par « Le Quotidien » de Yann Barthès (le même qui, il y a quelques jours, laissait une de ses collaboratrices en manque de sensationnel affirmer que l’Action française faisait l’apologie du régime de Vichy), M. Jean-Luc Mélenchon, pseudo insoumis, alias le « Bolivar de carnaval », expliquait à une de ses admiratrices que Jeanne d’Arc n’était ni plus ni moins qu’une illuminée atteinte de démence « entendant des voix » …

    Sans pour autant nous lancer dans un article de fond, qui ne serait pourtant pas immérité, nous nous bornerons à interroger M. Mélenchon sur la cohérence de ses allégeances comme de sa doctrine.

    Jean-Luc Mélenchon fut enseignant puis journaliste dans « La dépêche du Jura » avant de collaborer dans le journal catholique « La voix jurassienne » passant à « La tribune du Jura » pour enfin gravir les degrés de la gauche de l’hémicycle comme de la Franc-Maçonnerie française. Initié au Grand Orient de France (G.O.D.F.) en 1985, « Méluche » semble avoir pris des vacances intellectuelles quelque peu anticipées.

    Rien d’étonnant en somme : Qui dit « G.O. » dit Club Med’.

    Mais que l’Amiral (rouge) de bateau-lavoir (1) ne se méprenne pas ! Loin de nous l’envie de faire de l’ « antimaçonnisme primaire », nous cherchons simplement à comprendre notre Bolivar d’opérette.

    Petit rappel historique :

    Le 10 juillet 1920 – sous la présidence Deschanel – le Parlement adopte la « Loi instituant une fête nationale de Jeanne d’Arc, fête du patriotisme » ; cette loi sera publiée au Journal Officiel de la République Française le 14 juillet 1920. Le législateur républicain semble on ne peut plus clair : « La République Française célèbre annuellement la fête de Jeanne d’Arc, fête du patriotisme. » (2).

    Précisons que cette fête du patriotisme est toujours en vigueur : « A Paris, une cérémonie est organisée traditionnellement Place des Pyramides dans le 1er arrondissement, avec la participation de moyens militaires. L’usage veut qu’elle soit placée sous la présidence du ministre des anciens combattants et victimes de guerre et qu’une gerbe soit déposée par le représentant de l’Etat. Enfin, le secrétaire général du Gouvernement rappelle, chaque année, aux ministres que les édifices publics doivent être pavoisés aux couleurs françaises à cette occasion. (…) Le Gouvernement veillera, comme par le passé, à ce que la Fête de Jeanne d’Arc, fête du patriotisme, continue d’être célébrée à l’avenir conformément aux dispositions de la loi… » (3).

    Ce n’était que l’article 1 de la loi de 1920 et une réponse d’Edouard BALLADUR, Premier Ministre à une question posée au Sénat. Le deuxième article risque de donner des sueurs froides au chef de la France insoumise : « Cette fête a lieu le deuxième dimanche de mai, jour anniversaire de la délivrance d’Orléans. » (4).

    Surprise ! C’est typiquement le jour que choisit l’Action française (depuis 1920) pour célébrer la fête de la « Sainte de la Patrie » ; fête pour laquelle les Camelots du Roi ont payé cher : 10 000 jours de prison.

    Las, la « femme sans tête », ayant des penchants pour l’« Anti-France » rendit les armes face à la « Chambre Bleu Horizon » de Maurice BARRES et Léon DAUDET. Oui, M. MELENCHON, la fête de Sainte Jeanne d’Arc comme héroïne nationale est l’un des plus vieux et des plus nobles combats de l’Action française. Charles MAURRAS en parle avec émotion, c’était pour la « Jeanne » de 1929 : « Avec PUJO et ses premiers lieutenants, PLATEAU, Maxime REAL DEL SARTE et Lucien LACOUR, les hommes de l’Action française avaient été les initiateurs de cette œuvre de paix publique : Il nous est impossible de ne pas ressentir jusqu’au fond de l’âme la force et la chaleur de cette joie commune. » (5).

    Ne vous en déplaise « Camarade MELUCHE » : « Il sera élevé en l’honneur de Jeanne d’Arc, sur la place de Rouen, où elle a été brûlée vive, un monument avec cette inscription : ‘A JEANNE D’ARC – LE PEUPLE FRANÇAIS RECONNAISSANT’ » (6).

    Dès lors, qu’en conclure ? Tout simplement que Jean-Luc MELENCHON s’oppose sans doute à l’héroïne nationale dans la mesure où « L’essentiel esprit de la mission de Jeanne d’Arc est que le Salut National s’opère par l’œuvre du Roi. » (7).

    Un homme initié au Grand Orient de France devrait se rappeler que le respect des lois de SA république constitue la base de son engagement. Même Jules MICHELET n’était pas aussi idiot et dogmatique : Piètre historien mais vrai républicain, l’auteur avait compris qu’un pays et une nation ne sauraient être coupés de leurs racines.

    Il ne reste plus à notre champion de la pseudo justice sociale, les législatives approchant, qu’à postuler pour le titre de Garde des Sots…

     

    1. Se reporter à ALGOUD (Albert), Le Haddock illustré – L’intégrale des jurons du Capitaine, Casterman, Collection « Bibliothèque de Moulinsart », Tournai, 1991, p. 18. Notre Bolivar de carnaval s’est sans doute inspiré de ce juron et de ce (si riche) recueil pour le « capitaine de pédalo », immortalisé pendant la campagne présidentielle de 2012 lorsqu’il voulut désigner François Hollande.
    2. Voir en ce sens le Bulletin des lois de la République Française pour l’année 1920, p. 2810. La loi nous intéressant en l’espèce est référencée sous le numéro 17067.
    3. Journal Officiel du Sénat, 10e législature, 8 septembre 1994, p. 2196. Réponse du Premier Ministre à la question n° 06430 posée par M. le Sénateur Albert Voilquin (Vosges – R.I.). La question est publiée au Journal Officiel du Sénat, 10ème législature, 2 juin 1994, p. 1317.
    4. Bulletin des lois de la République Française pour l’année 1920, op. cit.
    5. MAURRAS (Charles), Méditation sur la politique de Jeanne d’Arc, 1929. Edition électronique réalisée par maurras.net et l’Association des Amis du Chemin de Paradis, 2006.
    6. Bulletin des lois de la République Française pour l’année 1920, op. cit.
    7. MAURRAS (Charles), Méditation sur la politique de Jeanne d’Arc, op. cit.

  • La mauvaise plaisanterie du président et la pensée profonde de la philosophe...

     

    Mur-bleu gds.jpgLe 1er juin dernier, visitant le Centre régional de surveillance et de sauvetage atlantique d’Etel, dans le Morbihan, Emmanuel Macron entend évoquer les différents types d’embarcation utilisés : « Il y a des tapouilles et des kwassa-kwassa » dit quelqu'un. Macron-la-science, croyant peut-être montrer l'étendue de ses connaissances « rebondit », comme on dit chez les journalistes : « Ah non, c’est à Mayotte le kwassa-kwassa ». Effet garanti, l'auditoire est « bluffé », toujours comme on dit chez les journalistes. Mais voilà que « moi-je »  ajoute, rigolard : « Mais le kwassa-kwassa pêche peu, il amène du Comorien, c’est différent ». Le silence gêné fait place à l'amusement, devant ce « dérapage », là encore, comme on dit chez les journalistes... Un peu plus tard, on apprenait que le président des Comores exigeait des excuses, que Macron ne fit pas, se contentant d'un coup de téléphone, qualifié d'amical (?)...

    2017-06-01t173058z_1618913530_rc1ddd0b7a30_rtrmadp_3_france-election_0.jpgOn a beaucoup parlé, durant la dernière campagne présidentielle, de la Guyane, où pas loin de la moitié de la population est composée d'étrangers clandestins ; et de Mayotte, où s'est rendu Macron, et où c'est presque la même chose : on ne pourra rien faire là-bas tant que ces personnes ne retrouveront pas leur terre d'origine, et qu'une submersion démographique d'une telle ampleur ruinera à la fois les locaux et immigrants eux-mêmes (c'est d'ailleurs la même chose aussi, bien évidemment, pour la métropole...). 

    Laissons donc le président à ses plaisanteries d'un goût douteux (que se serait-il passé si le même mot avait été prononcé par tel(le) responsable de tel parti ?) et revenons, plutôt, au sort de ces personnes - malheureuses, certes, mais il y a presque trois milliards de gens vivant en-dessous du seuil de pauvreté sur terre ! - qui ne trouveront rien en venant en foule, comme elles le font, en Guyane, à Mayotte ou... en France métropolitaine. Du moins, rien de digne, de stable, de véritablement humain.  

    Et revenons-en au bon sens et à la lucidité d'une Simone Weil, qui manquent si cruellement à ces masses, et à ceux qui les manipulent; à ceux qui poussent à ce mouvement migratoire insensé, ou s'en accommodent et le légitimeraient presque (jusqu'au chef du Vatican !) : Simone Weil leur a déjà répondu, il y a un demi-siècle maintenant, en rappelant que l'un des tout premiers besoins de ces hommes et de ces femmes, si on les respectait vraiment, n'était pas que l'on joue de leurs masses, les déplaçant comme des pions (comme du bétail ?) sur un immense échiquier mondial; qu'on leur fasse miroiter exclusivement du matériel ; mais, bien au contraire, que l'on commence à les reconnaître dans leur pleine dimension d'êtres humains ; et qu'on leur permette de vivre et de se développer, même dans la pauvreté - qui n'est pas la misère - mais chez eux, n'étant pleinement humains que s'ils ont pleinement enracinés, encore une fois même pauvres, dans leur milieu naturel : 

    « L'enracinement est peut-être le besoin le plus important et le plus méconnu de l'âme humaine. C'est un des plus difficiles à définir. Un être humain à une racine par sa participation réelle, active et naturelle à l'existence d'une collectivité qui conserve vivants certains trésors du passé, et certains pressentiments d'avenir. Participation naturelle, c'est-à-dire amenée automatiquement par le lieu, la naissance, la profession, l'entourage. Chaque être humain a besoin d'avoir de multiples racines. Il a besoin de recevoir la presque totalité de sa vie morale, intellectuelle, spirituelle, par l'intermédiaire des milieux dont il fait naturellement partie. »  (Simone Weil, L'Enracinement - Prélude à une déclaration des devoirs envers l'être humain, Gallimard (Folio)  

  • Législatives : en marche fatale

     
     
    Par François Marcilhac
     

    4115840658.jpgSi Emmanuel Macron n’obtient pas la majorité absolue, le 18 juin prochain, au soir du second tour des législatives, ce ne sera pas la faute des média de l’oligarchie, qui n’ont jamais autant invoqué l’« esprit des institutions » pour vendre aux Français leurs candidats.

    Certes, Macron ne bénéficie pas de ce qu’on appelle un état de grâce, mais, tout de même, 58 % des Français verraient aujourd’hui en lui un bon président, surtout à gauche en raison, bien sûr, de la totale déconfiture du candidat socialiste à la présidentielle. Il faut néanmoins comparer ce chiffre aux 66 % qui ont porté Macron à l’Élysée. Comparaison qui montre bien qu’il a surtout été élu par défaut. Et explique pourquoi la droite modérée voit elle aussi en lui l’homme de la situation, celui qui réussit d’autant mieux, selon Gaël Sliman, président de l’institut Odoxa, à réaliser « le consensus gauche-droite » qu’il s’agit d’une droite et d’une gauche également édulcorées.

    Du machin électoral au parti

    Quant à Édouard Philippe, l’ex-LR et ex-maire du Havre devenu Premier ministre, avec 55 % d’opinions favorables, il est loin de susciter l’adhésion des foules – l’incolore Ayrault faisait en 2012 dix points de plus. Le couple exécutif bénéficie donc d’une popularité de circonstance, sans laquelle l’ambivalence de la majorité des électeurs, chez qui désir et crainte du changement s’équilibrent, apparaîtrait comme une simple et pure contradiction. Or le suffrage universel a toujours raison : qu’il ait pris des vessies pour des lanternes et Emmanuel Macron pour le messie de la rénovation de la vie politique est donc d’une logique imparable.

    Ceux qui ont, dès 2016, prétendu que Macron n’était qu’une bulle médiatique ne se sont pas trompés. Et n’ont donc pas à faire amende honorable. Ils auraient simplement dû ajouter que sous la Ve République, une bulle médiatique peut accéder à la présidence de la République, surtout lorsque la finance apatride et les média qui sont ses courroies de transmission la protègent suffisamment pour l’empêcher d’éclater trop tôt. C’est ici que nous retrouvons le fameux « esprit des institutions »…

    Ne faisant jamais tourner les tables, je suis rarement entré en contact avec lui. Mais il doit bien exister puisqu’on ne cesse de l’invoquer pour s’assurer (et en même temps se rassurer) que les Français accorderont bien une majorité à Macron, même si le cas de figure n’est pas exactement le même que celui des précédentes présidentielles où l’élu l’avait été pour lui-même et pour son programme et non pas par défaut (le cas hors norme de 2002 ne pouvant être comparé à 2017). Mais en transformant immédiatement son machin électoral en parti, Macron a voulu également transformer une adhésion par défaut en une adhésion à sa personne et à son programme, le gouvernement, à tous points de vue hybride, qu’il a nommé visant à rassembler cette masse centriste des Français qui voit dans Macron le totem incarnant leur désir ambivalent de changement que nous évoquions à l’instant. « Lui donner sa chance » est donc la formule qui revient le plus souvent : ce que les électeurs désabusés ou en colère disaient de Marine Le Pen pour justifier leur vote FN – « elle, on ne l’a jamais essayée » –, les réformistes-conservateurs qui constituent la base électorale de Macron le disent de lui, qui joue auprès de ces électeurs bon chic-bon genre un rôle analogue à celui de la candidate FN auprès de l’électorat populaire. Le malheur est qu’en présentant mieux que sa concurrente, en jouant sur une (im)posture régalienne – ce qui n’est pas difficile après cinq années de présidence normale – et en ayant surtout déjà pour lui l’appareil d’État, l’Or et l’Intelligence soumise à l’Or, il risque d’obtenir cette majorité conforme à l’« esprit des institutions » qui voudrait, depuis le passage au quinquennat et l’« inversion » du calendrier électoral en 2002, que les Français donnent au président qu’ils viennent d’élire les moyens parlementaires de gouverner.

    La matrice de nos maux principaux

    Qu’en sera-t-il cette année ? Nous le verrons bien mais cessons de réduire l’esprit des institutions, si esprit il y a, à de la cuisine électorale. Et d’enfermer la Ve République dans une logique parlementaire que le dernier quinquennat fut loin de vérifier : le phénomène des frondeurs a limité – doit-on s’en plaindre ? – la portée des réformes qu’Hollande voulait engager… et que Macron ne fera que reprendre, voire aggraver notamment en matière européenne. Laquelle est primordiale : la mal nommée Europe est en effet la matrice de nos maux principaux. Or Macron a donné les signes les plus délétères, son gouvernement ne faisant que renforcer les craintes qu’on pouvait avoir, qu’il s’agisse de la nomination d’une fondamentaliste de l’Europe aux Armées ou d’une eurobéate aux Affaires européennes, ou de la création d’un ministère de l’Europe et des Affaires étrangères, qui acte la disparition de toute diplomatie indépendante.

    Ce qui importe, ce n’est donc pas le prétendu esprit des institutions – dont la logique voudrait d’ailleurs que les Français ne soient plus moralement libres de leur vote aux législatives. Et si la Ve République a pu avoir son utilité pour consolider un pays affaibli par l’instabilité des deux républiques précédentes, il ne faudrait pas que l’invocation de son esprit serve à donner sa chance à Macron qui, lui, n’en donnera aucune à la France. Alors que, sous la Ve, la légitimité du chef de l’État relève théoriquement de sa rencontre avec le peuple lors de la présidentielle, il serait paradoxal de voir Macron, qui a été élu par défaut, acquérir sa légitimité aux législatives, qui est le champ clos des luttes partisanes. Rien ne serait pire, bien sûr, pour le pays, puisque ce semblant de légitimité, il l’emploierait à réaliser un programme qui, sur tous les plans, est funeste à la France. Il y aura, pour nuire aux intérêts de la nation, suffisamment d’accommodements, en cas d’assemblée sans majorité absolue, entre les députés macronistes, la gauche des LR et la droite du PS pour fournir à Macron des majorités de circonstances sans qu’il faille favoriser l’émergence d’un bloc « progressiste » – celui que Valls a échoué à constituer –, qui arguera du suffrage populaire pour réaliser son seul dessein : la normalisation de la France par l’Union européenne, au sens où, en 1968, la Tchécoslovaquie fut normalisée par l’Union soviétique après le printemps de Prague, Bruxelles et Berlin jouant le rôle du Kremlin.

    Si, comme Pierre-André Taguieff l’écrivait récemment dans Le Figaro, « la soumission joyeuse à la marche fatale du monde, tel est l’horizon indépassable de l’ère Macron qui s’ouvre », alors il faut tout faire pour éviter la constitution à l’Assemblée d’une majorité macroniste en favorisant tout d’abord les candidats patriotes, non seulement au premier tour, mais également, lorsque ce sera possible, au second. Si malheureusement un tel choix n’est pas possible, il faudra alors se soucier du seul intérêt national en évitant à tout prix de donner à Macron une majorité pour détruire la France. Certes, le vote en faveur de certains caciques des LR ou du PS est impossible, et profitons-en pour les renvoyer dans les cordes. Nul besoin de donner des noms : ils ont été de tous les mauvais coups, contre la France, contre le pays réel ou contre la famille. Pour Bruxelles, pour l’invasion migratoire ou pour les prétendues avancées sociétales. D’ailleurs, ils seraient les premiers à collaborer avec Macron. Mais le plus important est d’être soi-même convaincu qu’aucun « esprit des institutions » ne prévaut sur l’intérêt national ! Et d’en convaincre ses plus proches voisins. Car la réussite de Macron signerait la défaite de la France.   

  • Messieurs les policiers (et soldats), tirez les premiers !

     

    Mur-bleu gds.jpgCe Grain de sel a été rédigé avant l'attaque de mardi contre un policier à Notre-Dame de Paris. Rien à changer : en ces temps d'une guerre imposée, tuer les premiers des assassins qui s'apprêtent à commettre un ou plusieurs crimes, voire un crime de masse, c'est sauver une, dix, cent vies d'innocents. C'est triste, mais c'est la guerre, qu'on nous impose : oui, sans joie, sans haine, tuer les premiers, pour ne pas être tués. 

    Et, c'est dur à dire, mais tirez pour tuer. Sans haine, sans joie, mais, oui, pour tuer, car nous sommes en guerre et, en temps de guerre, le plus rapide des moyens que l'on ait trouvé jusqu'à présent pour faire finir la guerre, c'est de mettre hors de combat l'armée ennemie...

    Les lâches assassins de l'ombre de Daech ont donc encore frappé, la semaine dernière. Ils ont encore tué un policier, en ont blessé deux, grièvement. Et nous, là, au milieu de ces horreurs, que sommes-nous ? Soixante-six millions d'otages permanents ! 

    Car, enfin, que faisait chez nous, au milieu de nous, cette bombe humaine latente, cet assassin potentiel, lui qui, multirécidiviste, avait déjà fait treize ans de prison, avait déjà tiré sur des policiers en garde à vue (s'étant emparé de l'arme de l'un d'eux) ?

    Bien entendu, notre semble-président a déclaré qu'il décorerait à titre posthume le policier mort en service, pour accomplir sa mission : défendre la population contre ces ennemis invisibles jusqu'à leur « passage à l’acte », qui se sont fondus au milieu de nous, sont parmi nous, partout, toujours.

    L'assassin des Champs, vous l'avez tué : c'est très bien ainsi. Il n'encombrera pas nos prisons, ne trouvera pas un avocat pour défendre ses actes indéfendables. Resté en vie, la seule justice devant laquelle il aurait dû comparaître aurait été une Cour martiale, qui, en général, en temps de guerre, rend le même verdict pour tous les actes de trahison : fusillé. 

    Qu'attend-on pour établir une Cour martiale, puisque nous sommes en guerre ?

    On ne cesse de mentir en nous répétant à l'envi que tous ces assassins de Daech sont « français », ce qu'ils ne sont pas (ils ne le sont que « de plastique », nous l'avons assez souvent dit et redit) : mais, justement, quand bien même, par la grâce d'un Système fou, ils seraient devenus français, puisque possesseurs d'un petit rectangle de plastique, ils sont donc des traîtres à leur patrie, puisqu'ils ont tourné leur arme contre elle. Ils relèvent donc bien - même et surtout si l'on admet qu'ils sont Français - ce que nous n'admettons pas - d'une Cour martiale, d'un jugement et de l'exécution immédiate de celui-ci.

    Comme cet assassin de Salah Abdeslam qui encombre inutilement nos prisons, insulte vivante aux morts qu'il a faits : qu'attend-on pour le juger, le fusiller ? Voilà un signal fort qui serait envoyé à l'armée ennemie, qui, de toute façon, ne comprend pas d'autre langage que celui de la fermeté, de la force.

    De même, qu'attend-on pour déchoir de leur fraîche nationalité toute personne liée de près ou de loin au djihadisme, au terrorisme ? Et pour les renvoyer d'où ils viennent ? Et qu'on ne nous dise pas que cela est impossible : sans preuve contre Assad, sans enquête sérieuse, sans mandat de quiconque et alors que « l'affaire » ne concernait pas directement les Etats-Unis, Trump a bien envoyé 59 missiles Tomahawk sur un aérodrome syrien (pour un piètre résultat, d'ailleurs, ce qui est assez cher payé, mais c'est un autre sujet) ; et, nous, nous ne pourrions pas nous « permettre »  de renvoyer dans leur pays d'origine des assassins qui sont susceptibles de nous tuer à tout moment, en pleine rue ou n'importe où ?

    Qu'on en finisse avec ce genre de niaiserie, d'insanité ! 

    Trump s'est permis de violer toutes les lois internationales en s'immisçant dans une affaire qui ne le regardait pas directement en se justifiant par le fameux Quia nominor leo. Je suis le plus fort, donc je fais ce que je veux, quand je veux, où je veux, parce que je m'appelle lion.

    Qu'on ne se méprenne pas sur notre position. Nous savons très bien qu'il y aura toujours du terrorisme sur terre, et donc en France. Nous ne pensons pas un instant qu'un jour, avec une royauté réinstaurée, il n'y aura plus ni meurtres, ni vols, ni viols, ni terrorisme etc.: le Mal - comme le Bien, du reste... - est sur terre pour jusqu'à la fin des temps.

    Nous disons seulement qu'il faut ramener ce taux d'horreur incompressible à son seuil le plus bas possible ; et, pour cela, nous devons pouvoir dé-poubelliser la France, la vider de toutes ces personnes qui la haïssent, lui veulent du mal, nous veulent du mal ; cette dépoubellisation, il n'y a qu'une façon de la mener : déchoir massivement de la nationalité, et expulser immédiatement et tout aussi massivement ce vivier de terroristes que l'on a follement laissés entrer.

    Mais pour cela, il faut le vouloir...

    Nous, nous le voulons ! 

  • Marseille : Ce jeudi soir, 8 juin, conférence de Pierre de Meuse, au 14 rue Navarin ...


    4172691570.jpgPierre de Meuse collabore à de nombreuses revues, la Nouvelle revue d'histoire en particulier, et a écrit divers ouvrages dont une histoire des hérésies et un livre sur l'identité française à paraître bientôt.  

  • Marseille : conférence du Cercle Algérianiste ce jeudi 8 juin avec Olivier DARD. A ne pas manquer !

     

    Olivier DARD , Historien, agrégé, docteur en histoire contemporaine et Professeur à l’Université de Paris-Sorbonne, spécialiste d’histoire politique, s’intéresse principalement à l’histoire des élites en France pour la période de l’entre-deux-guerres. Il a codirigé une série de tables rondes et colloques consacrés à l’Action Française qui ont fait l’objet de publications.