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  • 2017 : sauve qui peut !

     

    par CS

    Dans les rangs des conseillers du chef de l’État et de ses ministres, c’est la débandade. Il s’agit de retrouver un poste avant la fin de mandat de François Hollande et la Bérézina annoncée de la prochaine élection présidentielle.

    L’été a été « meurtrier » pour le président de la République et ses ministres. Entre le 1er juin et le 27 août, pas moins de 48 conseillers ont quitté le navire élyséen et gouvernemental. À titre de comparaison, sur la même période en 2011, à un an d’une échéance identique, seuls 11 d’entre eux avaient choisi de voir si l’herbe était plus verte ailleurs.

    Signe d’une certaine fébrilité, la vague de départs est donc précoce. Les cabinets les plus touchés sont l’Élysée (5), le ministère des Finances (4), Matignon (4), les ministères de l’Aménagement du Territoire (3), de la Ville (3), du Travail (3).Parmi les postes les plus exposés, ceux de conseiller (32), directeur de cabinet (8), directeur de cabinet adjoint (5) et chef de cabinet adjoint (5) ont le plus connu de changements.

    L’augure d’une déroute aux prochaines élections présidentielle et législatives en mai et juin 2017 fait peur à tout ce petit monde. La très grande majorité des sondages en France n’annoncent-ils pas une Bérézina pour le pouvoir et ce, quelle que soit la volonté de François Hollande de se représenter ? « Ces gens fournissent un travail colossal et sacrifient leur vie de famille. C’est légitime qu’ils aient envie de saisir les postes intéressants qui se présentent », relativise un conseiller toujours en poste. De plus, les dernières grandes réformes du quinquennat – en particulier les lois Travail et Biodiversité – ont été adoptées. L’agenda ministériel et parlementaire est, en quelque sorte, en roue libre.

    Fidèle parmi les fidèles

    Où sont donc « recyclés » les conseillers de nos gouvernants ? Aussi bien dans le secteur public que dans le secteur privé. Ainsi, parmi les départs les plus emblématiques, Thierry Lataste (62 ans), le « dir’cab’ » de l’élysée, a été nommé haut-commissaire de la République en Nouvelle-Calédonie en juin dernier. Une très belle fin de carrière pour ce haut fonctionnaire, plusieurs fois préfet, et arrière-petit-neveu de Jean-Joseph Lataste, béatifié par le pape Benoît XVI le 3 juin 2012 ! Benoît Puga (63 ans), chef d’état-major particulier de François Hollande – après avoir été celui de Nicolas Sarkozy – a été promu grand chancelier de la Légion d’honneur, le 1er septembre dernier, succédant à Jean-Louis Georgelin.

    Ces postes prestigieux viennent récompenser et couronner une carrière bien remplie au service de l’État. Jérémie Pellet, Sciences-Po, ENA, conseiller pour le financement de l’économie à Matignon, a rejoint, en juillet dernier, l’Agence française de développement comme directeur général délégué. Beau tremplin pour cet ancien de BNP Paribas âgé de 38 ans. La conseillère Afrique de l’élysée, Hélène Le Gal, qui avait été récusée pour être ambassadrice au Rwanda en 2011, a quitté ses fonctions en septembre. Elle a été nommée ambassadrice de France en Israël.

    Le chef de cabinet du président, Isabelle Sima, 46 ans, a elle aussi fait ses cartons. Cette fidèle d’entre les fidèles, qui avait rencontré le président en Corrèze dès la fin des années 80, a été nommée préfet du Cantal. Enfin Nathalie Iannetta, conseillère sport du président depuis deux ans, ex-journaliste de Canal +, a rejoint la prestigieuse UEFA, l’instance de régulation du football européen, au poste de « chief advisor ».

    Salaires juteux

    D’autres hommes et femmes de l’ombre ont choisi le secteur privé : l’ex-conseillère à l’économie de François Hollande, Laurence Boone, 47 ans (Sciences-Po et London Business School) a ainsi rejoint l’assureur Axa comme chef économiste. Son salaire ? Supérieur à 130 000 euros par an ! Le conseiller aux finances du chef de l’état, Jean-Jacques Barbéris, 36 ans (agrégation d’histoire, ENA), a opté pour l’entreprise Amundi, la société de gestion d’actifs issue du rapprochement de Crédit agricole Asset Management et de Société générale Asset Management.

    Avec, à la clef, un salaire d’environ 400 000 euros par an. Un autre conseiller à l’économie, Julien Pouget, (40 ans, X-Mines) a choisi l’entreprise pétrolière Total, pour un poste à haute responsabilité et un salaire à la hauteur de la tâche qui l’attend. A tout juste 37 ans, Hugo Richard, ancien chef adjoint de cabinet de Jean-Yves Le Drian au ministère de la Défense, est devenu directeur des affaires publiques de la coentreprise Airbus Safran Launchers (aérospatial).

    Aide au retour à l’emploi

    Mais, depuis l’affaire Pérol (lire encadré), ces reconversions dans le privé sont sous surveillance rapprochée. Une commission de déontologie contrôle le pantouflage, notamment le risque qu’un conseiller travaille dans une entreprise dont il avait la responsabilité au sein des cabinets. Un garde-fou imparfait puisque cette commission n’a qu’un rôle consultatif, mais une précaution qui ne facilite pas, pour les conseillers, la « vie d’après ».

    Certaines nominations déclenchent une polémique, comme celle de Philippe Mauguin, directeur de cabinet de Stéphane Le Foll au ministère de l’Agriculture. Nommé à la présidence de l’Institut national de la recherche agronomique, il a dû faire face à la fronde des presque 2 000 chercheurs de l’Institut et d’une partie de la droite parlementaire contre ce « parachutage politique ». Il a même dû passer par les fourches caudines d’un comité d’experts et d’une audition très tendue pour accéder à ce poste. En effet, « faire du cabinet » n’est plus le sésame qu’il représentait au temps où l’État était encore tout-puissant.

    Le moindre interventionnisme de la puissance publique conjugué aux multiples plans d’économie a réduit les postes au sein de la fonction publique… Et avivé la concurrence entre hauts fonctionnaires. Une provision pour les aides au retour à l’emploi de 1,85 M€ a même été constituée dans le budget de l’élysée. Elle est destinée aux agents contractuels qui ne sont pas assurés d’un reclassement dans la  fonction publique. La fin du pantouflage ? Non, quand même pas. 

    Repris du numéro de décembre 2016 de Politique magazine : à commander ici !

  • Retour sur cet esclavage dont « on » ne parle pas...

     

    Mur-bleu gds.jpg« On », c'est, bien sûr, la cléricature médiatique et la caste du politiquement/historiquement/moralement correct. Et tous ceux qui lui font allégeance, comme, par exemple, Manuel Valls dont nous avons relevé l'ignorance et-ou le mensonge le 3 novembre dernier*.

    Bien sûr, à propos de l'esclavage et de la traite négrière, celles et ceux qui s'informent, qui cherchent et qui veulent savoir, savent. Mais beaucoup sont maintenus dans l'erreur par les mensonges et les omissions de la bien-pensance officielle, uniquement préoccupée de se repentir à sens unique, et de condamner sans appel l'homme blanc, son héritage maudit, ses œuvres malfaisantes...

    C'est bien joli, tout cela, sauf que... cela n'est pas tout à fait la réalité, ni la simple vérité historique. Si l'esclavage a malheureusement bien été pratiqué par l'homme blanc, cette horreur s'est arrêtée il y a bien longtemps maintenant. Mais l'esclavage perdure encore aujourd'hui, et là où nos bonnes consciences auto-proclamées ne voudraient surtout pas que l'on aille regarder.

    Allons-y donc, et commençons par rappeler ce fait : eh, oui ! la traite orientale et arabo-musulmane a existé pendant 14 siècles (ce qui nous donne tout de même environ 17 millions d'Africains réduits en esclavage !) et continue dans certains pays du continent noir. N'en déplaise à ceux qui nous rebattent les oreilles, en nous parlant sans cesse d'un Islam idéal et tolérant fantasmé (« religion de paix et d’amour » !) - qui n'existe pas -, alors qu'ils ne parlent jamais de l'Islam réel et persécuteur qui existe - lui - bel et bien.

    Plutôt que d'assommer le lecteur par de longs développements sur le sujet, on proposera donc à Manuel Valls, en particulier, et à tous, en général, de visionner deux documentaires - édifiants, c'est le moins que l'on puisse en dire - que la chaîne Arte avait déjà choisi de diffuser en 2008, centrés sur la Mauritanie : « Chasseurs d’esclaves » et « Les esclaves oubliés ».

    Tout commentaire après visionnage serait superfétatoire...    (A suivre) 

    Chasseurs d’esclaves, reportage de Sophie Jeaneau et Anna Kwak ; ARTE, 2008, 45mn.

    Mars 2008, à Nouakchott, capitale de la Mauritanie. Bilal, un esclave évadé, porte plainte. Sa sœur est détenue par une famille maure depuis la naissance. Elle a 40 ans. « Elle travaille jour et nuit, sans salaire », dénonce-t-il. Et ses enfants sont le fruit des viols de son maître. Deux militants de l’association mauritanienne SOS Esclaves décident d’aider Bilal à libérer sa sœur, de gré ou de force. Ils savent que la tâche ne sera pas facile. Issu d’un système traditionnel millénaire, l’esclavage mauritanien, qui n’a été officiellement mis hors la loi qu’en 2007, structure la société tout entière, souvent avec l’accord tacite des autorités. Une caravane se met en route à travers le désert, accompagnée par la caméra de Sophie Jeaneau et Anna Kwak. Un reportage exceptionnel sur le combat forcené des abolitionnistes d’aujourd’hui, décidés à éradiquer l’esclavage en terre africaine.

     

    Le documentaire « Les esclaves oubliés » sera mis en ligne dans nos publications de demain jeudi 1er décembre.  

     * A lire ou relire ...

    Dénonciation et repentance de l'esclavage passé : Valls  oublie de condamner l'esclavage actuel...

  • Café Histoire de Toulon le 30 novembre : « Le Peuple-roi est nu; ou les français déshabillés »

     

    Le peuple-roi est nu ou les français déshabillés, causerie inspirée de Saint-Thomas d'Aquin, Jean de Terrevermeille, à propos de l'habit politique et de la force, dans la société française contemporaine. Il convient de conserver la métaphore de l'habit plutôt que de garder le latin habitus dont la traduction par « habitude» trahit l'idée de qualité, de disposition dans la quelle s'enracine la croissance de la vertu. En effet, à chaque sport correspond un vêtement technique, il en est de même pour l'âme, à chaque mouvement intellectuel ou moral, correspond un habit. Les usages de la république ont dépouillé les Français de l'habit politique... La doctrine sociale de l'Eglise ne leur permet pas de remettre fondamentalement en cause ces usages dont ils s'ingénient uniquement à panser les coups mortels, dans les domaines de l'éducation, de la bio-éthique, du travail, de la famille... La conséquence en est un affaiblissement général du corps social ou politique. 

    Le Grall, Pub associatif des missionnaires de la Miséricorde (adhésion 1 €)
    377 avenue de la République , 83000 Toulon
    La soirée pourra se poursuivre autour d’une pizza (Participation aux frais)
    Contact : cafehistoiredetoulon@gmail.com

  • Régime des partis : Le sens du vote Fillon

     

    par Hilaire de Crémiers 

    Le vote Fillon a rallié toute une France que tout le système politico-médiatique voudrait ne plus voir apparaître. Il est le signal d’une dynamique nouvelle. Toute la question est de savoir si elle pourra aboutir.

     

    2771589182.jpgLa droite catholique a voté. Tout le monde en convient. C’est le signe le plus clair des primaires de la droite. Suivant la rumeur qui s’amplifia soudain dans le corps électoral, selon aussi les consignes données sur les réseaux sociaux et sous des instigations qui se devinent, elle s’est portée sur François Fillon.

    Il s’agissait de faire barrage à Alain Juppé et à Nicolas Sarkozy : le vote utile, comme on dit toujours. Tout aussi bien ces voix auraient pu se porter sur Jean-Frédéric Poisson, quant aux convictions profondes. Il était le seul « affiché » catholique ; le mécanisme institutionnel est tel qu’il rend impossible un vote franc et massif de conviction. Les électeurs en sont réduits à faire un choix « contre ».

    Mais il est certain que derrière un tel vote, il y a un choix « pour ». « Pour » l’ordre, « pour » une restauration de l’autorité et des libertés, « pour » la vie, « pour » les familles, « pour » un redressement. Et ce vote « pour » a fait peur aux tenants du système, mot simple mais qui n’est équivoque pour personne.

    La pression dès la fin du premier tour a recommencé à s’exercer. Après le second tour il est à prévoir que ce sera pire et plus sournois. François Fillon est sommé à chaque instant, qu’il le veuille ou non, de s’expliquer sur l’avortement, sur les droits de la femme, sur ses liens supposés avec la droite catholique, voire avec l’extrême droite, sur son amitié avec Poutine, sur son libéralisme qualifié de radical.

    On feint de croire Fillon en rupture avec le système. Il a beau dire que ce n’est pas le cas, confirmer qu’il a voté toutes les lois sur l’avortement, celles qui vont le plus loin, ajouter qu’il n’est pas question pour lui de remettre en cause la loi Taubira, préciser qu’il ne touchera pas à l’organisation sociale, il est soupçonné d’intentions perverses par tous les défenseurs patentés des « valeurs républicaines ».

    L’ignoble chantage

    Les chiens aboient et vont aboyer encore plus fort. Il devra de plus en plus attester publiquement de sa soumission aux normes de la classe politique et médiatique. Lui sera refusée même la réserve la plus intime sur ses convictions les plus personnelles, philosophiques comme il dit, ou religieuses. à ce prix il sera le candidat de toute la droite ou prétendue droite et du centre. Es-tu « catho » ou non ? Es-tu « républicain » ou non ?

    Telle est encore aujourd’hui la vraie question. C’est intéressant de le noter. En dépit de tous les ralliements cléricaux à la République. Nos institutions n’en sortent pas et c’est la raison, la seule et vraie raison, pour laquelle Juppé était placé en tête dans les prévisions du premier tour.

    Tout le monde le pensait tant c’était l’homme des appareils et des habitudes du système. Les pronostics ont été déjoués, manifestation une fois de plus éclatante de l’appel profond d’une France humiliée et outragée vers l’homme d’État attendu pour une vraie rupture et qui, lui, ne décevrait pas. Tel est le sens du vote Fillon. Qui ne le sait, mais qui ose le dire ? Lui-même, cerné qu’il va être, que peut-il faire ? Faire était le titre de son opuscule de campagne.

    Soit ! Mais faire quoi au juste ? S’il doit d’abord adhérer à toutes les inepties qui font le contrat social de la politicaillerie au pouvoir et s’abaisser devant les criailleries des médias, s’il ne peut réclamer une vraie politique familiale, réanimer une morale publique, dire « non » à l’Europe de Maastricht et de Lisbonne, renouer avec notre histoire nationale ? N’a-t-il pas déjà trop acquiescé ? Un chef de l’État doit, d’abord, être libre. C’est la première chose qu’il eût fallu déclarer à la primaire. Au lieu de discuter sur l’âge auquel un enfant doit être orienté. De minimis non curat praetor.

    Ce que vit la France est typique. Tout est fait pour que Fillon ne soit un « dur » qu’en apparence. L’idée est de faire en sorte qu’il soit trop lié au système pour se permettre de rompre avec lui. Or, les primaires ont révélé une France en réalité très « à droite » selon les classifications habituelles des analystes politiques, c’est-à-dire de plus en plus soucieuse de son identité historique, attachée à ses familles, alors que tout est entrepris pour les démolir, inquiète pour son patrimoine, pour ses villages, sa ruralité, ses industries, pour la convivialité de ses villes, pour sa défense et sa sécurité, cherchant un avenir dans un ordre retrouvé.

    Fillon a donné l’impression de partager ses manières de voir et de sentir. Il a rallié naturellement toute cette France qui croit encore en la France. Mais c’est cette France que tout le système politico-médiatique ne veut plus voir apparaître ; il la pensait morte et enterrée. Elle ne l’est pas ; elle ne l’est jamais.

    C’est un très bon signe. Fillon devrait normalement en faire partie, ne serait-ce que par ses attaches familiales. Le vote en sa faveur n’est dû qu’à ce sentiment. La contrainte du mécanisme institutionnel risque de tout fausser. Déjà, sur le plan public – et pour avoir la paix –, il a remisé tout ce qui aurait pu le distinguer fondamentalement des autres.

    La croisée des chemins

    Il a si bien compris, senti même l’impasse où le mènent de telles élections, trop partisanes pour lui donner les coudées franches, qu’il se contente d’axer sa volonté de réforme essentiellement sur l’économie. Alors qu’un Trump a réussi à obtenir une liberté d’action, Fillon sait très bien comment et pourquoi il sera contrecarré. Il connaîtra très vite les limites de sa stratégie : tous ses projets seront bloqués, aussi bien à la base qu’au sommet, du côté européen comme du côté prétenduement social français.

    D’autant plus qu’il est maintenant probable qu’il sera le candidat républicain face à Marine Le Pen et qu’après avoir droitisé son discours, il sera obligé de le gauchir. D’où, pour se distinguer et pour tenter de se libérer, sa volonté de procéder par ordonnances sur ses priorités. Imagine-t-on les difficultés qu’il va rencontrer ?

    Un État en faillite, des administrations qui n’obéissent plus, une Europe qui lui mettra des bâtons dans les roues, un esprit public qui se salira et qui ne correspondra plus à l’élan patriotique et pur qui l’a soutenu aux primaires, l’immigration sauvage, le terrorisme islamique et, pire que tout, un monde politicien et médiatique assoiffé de pouvoir et de vengeance.

    « La France est poignarde », disait Maurice Barrès. Ce qui veut tout dire, surtout aujourd’hui. Guillaume Bernard dans son livre La guerre à droite aura bien lieu (Desclée de Brouwer), montre parfaitement ce qu’il appelle « le mouvement dextrogyre », c’est-à-dire ce besoin d’ordre, de sécurité, d’autorité, qui repousse maintenant vers la gauche les idées et les mouvements politiques dont l’inspiration puise encore aux sources des vieilles idéologies du xixe et du xxe siècles.

    Robert Ménard, le maire de Béziers qui, lui, n’a peur de rien, dans son Abécédaire de la France qui ne veut pas mourir (Pierre-Guilaume de Roux) explicite en termes simples et clairs les mesures sages qui s’imposent de toute évidence aujourd’hui, en réduisant les fausses objections à ce qu’elles sont en réalité : des « mots » qui permettent à des politiciens, à des journalistes, à des fonctionnaires sans responsabilité réelle, de faire semblant d’exister. Fillon ou pas Fillon, le jour viendra du choix crucial : « pour » ou « contre » la France.   

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  • Rencontre : Quand l'Histoire de France transcende la vie politicienne ...

     

    3578948983.jpgLa rencontre qu'illustre cette photographie date de 2008 et se situe à Québec où le prince Jean de France s'était rendu pour le 400e anniversaire de la fondation de la ville, comme descendant des rois de France.

    Le Prince y avait rencontré l’ensemble de la délégation française présente aux cérémonies. En particulier, Alain Juppé, Jean-Pierre Raffarin, Jean-Paul Huchon alors président du Conseil Régional d’Ile de France, Bernard Accoyer, président de l’Assemblée Nationale et Ségolène Royal. Mais aussi François Fillon, premier ministre,  qui lui a présenté les personnes qui l’accompagnaient.

    Il faut dire que lors de ces rencontres, c’est vers le Prince que convergent les regards et le mouvement de tous ceux qui veulent venir le saluer.  

    Ainsi, l'Histoire de France transcende toujours la vie politicienne, à plus forte raison en la présence du Prince qui l'incarne plus et mieux que tout autre.

    Les choses ne nous semblent guère changées aujourd'hui que François Fillon brigue la présidence de la République, lui qui constatait il n'y a pas si longtemps « toute l’ambigüité d’un pays qui a guillotiné un roi et qui n’a qu’une envie : le remettre sur le trône  » [Entretien au JDD  en septembre 2015]. Nous lui laissons la responsabilité de son propos.  LFAR  •

  • « Le coup de la courbe » : la manipulation des chiffres du chômage décryptée par Nicolas Doze

     

    Mur-bleu gds.jpgCe qui compte vraiment ce ne sont pas des chiffres, sortis régulièrement, mais truffés d'effets trompeurs ; des chiffres qui, d'ailleurs, opposent entre eux l'INSEE et Pôle Emploi, qui, visiblement, ne vivent pas sur la même planète !

    François Hollande s'accroche à une « courbe du chômage » dont il veut à tout prix faire croire qu'elle s'est inversée, alors que, quels que soient les chiffres (Pôle Emploi ou INSEE) on est entre 150.000 et 600.000 chômeurs supplémentaires par rapport au début du quinquennat.

    Mais les vrais problèmes, les vraies questions ne sont pas là : Nicolas Doze les pose crument, et, bien sûr, les poser c 'est y répondre :

    a-t-on fait vraiment quelque chose de sérieux ou pas depuis 5 ans en matière de chômage ?

    a-t-on commencé ou pas à mettre en place une vraie politique de l'emploi ?

    a-t-on commencé ou pas à s'intéresser au vrai problème de fond qui est celui de l'échec scolaire ?

    est-ce que quelque chose a été engagé pour prévoir ce que va être la mutation du salariat ?

    Et deux ou trois autres choses encore...

    Que pèsent, face à ces questions fondamentales, qui ne reçoivent que des réponses négatives, les pitoyables déclarations de satisfaction au sujet des « derniers chiffres u chômage » ?  

     

  • Le mouvement perpétuel

     

     

    par Louis-Joseph Delanglade

     

     

    Ce n’est certes pas le « fameux trois-mâts » de la chanson, mais plutôt, à en juger par la photo, le Karaboudjan du capitaine Haddock. L’Aquarius, ce « navire humanitaire » affrété par l’association « citoyenne » européenne SOS Méditerranée n’en finit pas de procéder à des sauvetages au large des côtes libyennes. La ficelle est un peu grosse : des dizaines de milliers de migrants, les uns faute de pouvoir transiter par la Turquie et la Grèce aussi facilement qu’avant, les autres parce qu’ils remontent de l’Afrique occidentale, prennent le risque, qu’ils ne peuvent plus ignorer, de se noyer en Méditerranée, sachant qu’ils ont quand même une chance d’arriver jusqu’en Italie, sauvés par les « humanitaires » européens. Ainsi se trouve avérée la faillite totale de l’Europe dite de Schengen : incapable de contraindre l’Aquarius à ramener les malheureux rescapés à leur point de départ, donc incapable de sécuriser nos frontières face à la vague migratoire. Qu’on sauve les gens, soit, mais pourquoi les débarquer en Europe où ils n’ont rien à faire ?

     

    De Lampedusa où on les débarque le plus souvent, la plupart vont remonter jusqu’à la frontière française. Et là, ça recommence. Empêchés de passer par Menton, ils tentent de s‘infiltrer clandestinement par la vallée de la Roya. Ils ne risquent plus la noyade mais, paraît-il, souffrent des conditions climatiques. Aussi, à l’instigation de la Ligue des Droits de l’Homme et d’Amnesty International, s’est créée « l’association » Roya Citoyenne qui entend  « défendre les intérêts des citoyens du monde » - comprenez : qui favorise l’entrée en France des migrants clandestins et indésirables. Deux de ses membres, MM. Herrou et Mannoni, se sont donc retrouvés devant le tribunal de Nice. Gageons que, s’ils sont condamnés, ils auront droit à tout le soutien moral, financier et médiatique possible. En tout cas, grâce à ces messieurs, voici nos migrants en Gaule.

     

    En Gaule justement, le gouvernement, incapable donc de contrôler au mieux les frontières nationales, vient d’avoir une idée lumineuse : une aide exceptionnelle au retour pour « faciliter les départs de France des ressortissants étrangers, en situation irrégulière, qui souhaitent rentrer dans leur pays ». Cette prime de Noël de 2500 € à tout clandestin acceptant de repartir « volontairement » est majorée d’une aide de 10000 € « pour la réinsertion sociale, l'emploi ou la création d’entreprise ». On nous explique que cela coûte moins cher qu’une reconduite forcée, laquelle nécessite une démarche judiciaire et un accompagnement physique très onéreux. Que voilà de la bonne politique ! D’autant que l’ « humanisme » est sauf car, si le clandestin veut rester, pas de problème : une association « citoyenne » sera toujours là pour lui faciliter le séjour et culpabiliser le Gaulois raciste qui s’en tire déjà trop bien en ne finançant pas par ses impôts un retour à 12500 €.

     

    Et si le clandestin, sauvé par le Karaboudjan, pardon l’Aquarius ; infiltré par les valeureux guérilleros de La Roya ; dédommagé, c’est la moindre des choses, par le contribuable français ; si, donc, il revient ? Tout est en place, semble-t-il.  • 

  • Primaire tragique à Droite : deux morts

     

    Mur-bleu gds.jpgOn nous annonce le décès politique brutal, survenu à une semaine d'intervalle, et dans les mêmes circonstances de Nicolas Sarkozy et d'Alain Juppé.

    Le premier est politiquement décédé le dimanche 20 novembre en début de soirée, le second exactement une semaine après, toujours vers la même heure et dans les mêmes conditions : le grand rallye de la Primaire de la Droite et du centre aura donc été doublement meurtrier, pour sa première édition...

    Ni fleurs ni couronne ; Lafautearousseau ne reçoit pas les condoléances à cette occasion ; par contre, les dons (par chèque ou Paypal) continuent d'être reçus, selon les formes habituelles... 

  • Éric Zemmour : « Fillon et Juppé, deux candidats à contretemps »

    Le drapeau d'une UE qui a failli toujours de rigueur ...

     

    3578948983.jpgFrançois Fillon est donc le grand gagnant de la primaire de la droite face à Alain Juppé. Éric Zemmour analyse dans cette vidéo leurs faiblesses respectives. [RTL, 24.11]. Mais, par définition, ce sont désormais celles de François Fillon qui nous intéresseront surtout. Est-il simplement – différemment mais comme Juppé - à « contretemps » ? N’est-ce pas là raisonner en termes trivialement opportunistes ? Zemmour pense plutôt que le thatchérisme dont se réclame Fillon ouvrait une ère résolument libre-échangiste, euro-mondialiste, aujourd’hui révolue. Theresa May au Royaume-Uni, après le Brexit, relance l’industrie britannique par le plan et la préférence nationale, que Trump appliquera aussi, en y ajoutant une politique de grands travaux. Le retour des nations et des protectionnismes subséquents rendrait ainsi le libéralisme de Fillon obsolète et contre-productif. Zemmour, à cet égard, a certainement raison. Mais, pour notre part, nous persisterons à penser que la principale faiblesse de Fillon s’il devait devenir président de la République, sera, comme pour ses prédécesseurs, d’ordre systémique. Ce qu’il pourrait y avoir de bonnes intentions ou d’utiles mesures dans son programme sera annihilé et corrompu au fil de quelques courts mois d'exercice, par les jeux politiciens et les mécanismes du Système. Hélas, Fillon ou non, la bonne République n’est pas pour demain.  Lafautearousseau     •

     

     

    Le résumé de RTL par Éric Zemmour et Loïc Farge

    Pour Éric Zemmour, « c’est Ali Juppé qui a perdu la primaire : l'homme de l’identité heureuse, d’un multiculturalisme qu’il voulait croire pacifié, des accommodements raisonnables avec l’islam ». Alain Juppé était « à contretemps », selon lui. « Son optimisme et sa foi dans un islam modéré sonnent faux aujourd'hui à l’oreille d'une majorité de la population. Le rejet est massif chez les électeurs de droite », décrypte le journaliste, selon qui « en politique, les fautes de temps sont mortelles ».

    À ses yeux, François Fillon « aussi est à contretemps ». Éric Zemmour évoque même un « contretemps historique », puisque « sa révolution thatchérienne a trente ans de retard ». Il note que « le programme économique de Fillon va vite apparaître anachronique. Une spécialité des dirigeants français, et depuis des décennies ».

    « Ces erreurs de pilotage ont été payées durement par les vaincus de la mondialisation, ouvriers, employés, chômeurs, jeunes non diplômés. Tous ceux qui ne sont pas venus à la primaire », analyse le journaliste.

     

  • Culture • Loisirs • Traditions ...

  • Disparition • Castro : Paix au mort, mais ...

     

    Mur-bleu gds.jpgMais on ne pleurera pas la disparition du féroce dictateur révolutionnaire marxiste-léniniste

    Hydre de Lerne : dans la mythologie grecque, monstre affreux possédant plusieurs têtes (dont une immortelle) qui se régénèrent doublement lorsqu'elles sont tranchées ; l'haleine soufflée par les multiples gueules du monstre exhale un dangereux poison, même lorsqu'il dort...

    Ainsi donc le dernier représentant qualifié d' « historique » de ce monstre que fut la révolution marxiste-léniniste - héritière de la révolution française de 1789 - la dernière « lumière » (!) révolutionnaire historique vient de s'éteindre. Comme l'aurait dit Viviani, « une étoile qui ne se rallumera plus » !...

    La paléontologie est en deuil, après ce décès du dernier représentant du marxistus-leninus, espèce dont, il est vrai, le territoire ne cessait de se réduire depuis 1989, rendant sa survie improbable...

    Pour les croyants, il passe maintenant devant le tribunal de ce Dieu que les révolutionnaires ont déclaré mort, ou non existant ; pour les autres, il est retourné au néant froid, glacé, métallique, seule fin qui nous est promise : « à la fin, c'est toujours la mort qui gagne », disait Staline... Qui avait été séminariste, comme les frères Castro furent élèves des écoles catholiques.

    N'oublions pas que Castro - qui avait confié la sinistre épuration de l'île de Cuba au sinistre Che Guevara - était, comme tous les autres révolutionnaires marxistes-léninistes du monde entier, fils de la Révolution française, de Robespierre, de la Convention et de sa Terreur, matrice de tous les Goulags et Lao Gai, Securitate et Stasi, dictateurs sanguinaires comme Pol Pot, Ho Chi Minh, Mao Zedong, Ceaucescu etc...

    Et que c'est à Paris que se trouve l'épicentre du tsunami révolutionnaire, qui se propagea jusqu'aux extrémités du monde, après avoir bouleversé de fond en comble la France est l'Europe.

    Certes, l'idéologie révolutionnaire est bien affaiblie, aujourd'hui (les virus meurent, aussi...) et si d'aucuns, comme Mélenchon ou Besancenot, ou un Parti communiste résiduel, persistent à se réclamer d'elle et à la proposer - sans crainte du ridicule - à l'opinion, aucun mouvement puissant ne songe à proposer le marxisme et la Révolution, qui furent, pendant plus d'un siècle, « l'horizon indépassable de notre temps », véritable religion, qui souleva l'enthousiasme de centaines de millions d'hommes, avant de le tromper aussi brusquement qu'il l'avait fait naître...

    Exactement ce qui s'est passé sur cette pauvre île de Cuba : c'est une main de fer et une dictature féroce qui suivirent, immédiatement, les beaux discours d'un jeune guerillero barbu. Même si on les trouve indécentes, les explosions de joie des Cubains de Floride, qui ont tout perdu et tout quitté, sur leurs radeaux improbables (on les appelait les « balseros », « balsa » signifiant radeau en espagnol)) comme les boat people vietnamiens, sont là pour nous rappeler ce que fut, toujours et partout, le marxisme : l'horreur absolue, le digne héritier de la Terreur de sa matrice, la Révolution française.

    Même à quatre-vingt dix ans, le visage du tyran Castro était celui de Robespierre, ce père de famille nombreuse, le grand ancêtre...  

     

  • Histoire & Actualité • Juppé : la revanche de Lecanuet

    Alain Juppé entre dans l'isoloir, novembre 2016. SIPA

     

    Par Philippe de Saint Robert

    Il s'agit ici, au fond, de dire ce qu'il faut penser de l'attachement à la souveraineté française des Républicains et de ceux de leurs dirigeants qui se réclament du gaullisme. Alain Juppé notamment. Philippe de Saint-Robert le fait [Causeur, 24.11] avec sa grande connaissance de l'histoire politique et des dossiers, sa clairvoyance et sa hauteur de vue habituelles.  Lafautearousseau

     

    1874533558.jpgIl est des phénomènes singuliers qui méritent qu’on s’y attarde. La presse française continue, tout uniment, de qualifier de « gaulliste » la droite dite « républicaine », à savoir « Les Républicains », continuateurs de l’UMP, elle-même continuatrice du RPR, lui-même héritier de l’UNR, et ainsi de suite. Ces volte-face successives sont matière à perplexité : ces gens-là savent-ils encore d’où ils viennent et qui ils sont ?

    Le tournant décisif a été pris lors de l’invention de l’UMP, fabriquée de toute pièce pour absorber un courant centriste qui l’a absorbée lui-même, achevant l’irrésistible aggiornamento décrété peu avant par Alain Juppé : il s’agissait de rejoindre, toute honte bue, les positions centristes sur l’Europe, afin de… faciliter l’élection de Jacques Chirac à l’Elysée (je pense qu’il s’en serait passé).

    Il y a deux ans, en novembre 2014, Alain-Gérard Slama voyait encore en Juppé et Sarkozy « les deux faces du gaullisme » au terme d’une stratégie qu’il illustrait ainsi : « la philosophie qui sous-tend cette stratégie n’a de sens, face à une extrême droite capable de se hisser de nouveau jusqu’au second tour de l’élection présidentielle, que si le président élu au suffrage universel s’oblige à gouverner au centre ». Du giscardisme pur et simple, bonjour le gaullisme !

    Sarkozy n’a pas trahi le gaullisme, il n’a jamais été gaulliste

    On ne reproche pas à Sarkozy d’avoir trahi le gaullisme, puisqu’il n’a jamais été gaulliste. A peine élu, il réintègre la France dans le commandement militaire de l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord, puis il va s’incliner devant Bush fils en fin de mandat pour lui exprimer ses regrets que la France n’ait pas participé à sa guerre de 2003 contre l’Irak (il s’est rattrapé depuis en Libye). Il fait enfin ratifier par le Congrès un traité de Lisbonne qui est la copie conforme de la pseudo-constitution européenne rejetée en 2005 par 53 % des Français.

    Le cas d’Alain Juppé est plus trompeur dans la mesure où, lui, s’affirme « gaulliste ». C’est du moins ce qu’il prétend encore dans un entretien accordé à Valeurs actuelles : « Je suis libéral, social et gaulliste ». Cela ne mange pas de pain, encore que le gaullisme soit plus colbertiste que libéral. Mais, dans le libéralisme, on peut mettre tout et son contraire. Dans L’ennemi des lois, Maurice Barrès (que je cite pour faire enrager Manuel Valls) fait dire à Saint-Simon (le neveu) : « Le but apparent des chefs du parti libéral, c’est la suppression des abus, mais leur but réel est de les exploiter pour leur propre avantage. »

    « Social » est un aimable euphémisme qui se prête à toutes les bonnes volontés. De Barroso à Juncker, on a fabriqué une Union européenne structurellement néo-libérale. François Mitterrand lui-même a échoué à mettre du « social » dans le traité de Maastricht, voté par Jacques Chirac à l’instigation d’Alain Juppé. On attend le projet de ce dernier pour réformer l’Union européenne…

    L’Europe d’Alain Juppé est celle de tous les centristes

    En effet, est-ce que, dans la confession d’Alain Juppé à Valeurs actuelles, il ne manque pas précisément quelque chose ? L’Europe, dont la construction ambiguë fut une constante préoccupation du général de Gaulle, sans qui le traité de Rome ne fût jamais entré en application. S’il y a bien une « doctrine » du gaullisme, c’est le rejet irrévocable de toute supranationalité. Et qu’on ne nous parle pas de « souveraineté partagée », c’est blanc bonnet et bonnet blanc, et conduit immanquablement à un fédéralisme dont les peuples ne veulent à aucun prix.

    L’auteur de l’entretien, dont le nom ne fut pas précisé, aurait tout de même pu poser à Alain Juppé la question de sa conception de l’Europe. Le sujet devait paraître trop délicat. Car, en 1993, dans son ouvrage, La tentation de Venise, Alain Juppé étale pourtant une conception de l’Europe qui est celle de tous les centristes, héritiers politiques et spirituels de Jean Lecanuet, qui fut un bien pire adversaire du général de Gaulle que François Mitterrand. Il est vrai que les arguments ne volent pas très haut : de quoi, nous dit Alain Juppé, aurait eu l’air Jacques Chirac devant Kohl et Blair s’il avait fait voter contre le traité de Maastricht ? Il est vrai que depuis, Theresa May nous a libérés du souci que nous aurions pu avoir de déplaire à Tony Blair.

     

    Il y a dans La tentation de Venise des passages cocasses, comme celui où l’auteur s’en prend à la saisine du Conseil constitutionnel contre le traité de Maastricht par les « parlementaires qui ont signé le dernier recours de Pasqua au Conseil constitutionnel : leur moyenne d’âge est de soixante-sept ans ! » On est heureux de savoir que ce qui était rédhibitoire en 1993 ne l’est plus en 2017…

    Juppé l’Américain ?

    Dans le domaine de la politique européenne, Alain Juppé s’est beaucoup trompé. En 1996, alors Premier ministre, dans un opuscule intitulé Entre nous, il écrivait, impérieux : « Il faut avoir le courage de ses opinions. Refuser la monnaie européenne, c’est accepter la domination du dollar et la toute-puissance des marchés financiers. » Il ajoutait : « C’est la conviction du Président de la République [Jacques Chirac] et celle d’hommes aussi différents que René Monory, Raymond Barre, Edouard Balladur et, s’ils n’ont pas changé d’avis, Jacques Delors (« la monnaie unique sera un véritable tigre dans le moteur qui va entraîner la démocratie en Europe », 12 décembre 1992), Laurent Fabius (« le meilleur porteur de croissance dont puisse se doter la France », 6 mai 1992) ou Michel Rocard (« le gage de plus d’indépendance », 2 septembre 1992). Cela fait du beau monde ! » Les politiciens sont des amateurs irréformables de carabistouilles.

    L’Europe de Jean Lecanuet, c’est celle de Jean Monnet, c’est celle de Jacques Delors, c’est celle de François Bayrou. Tout ce « beau monde » n’a pas mis le moindre tigre dans notre moteur. C’est au contraire l’Europe voulue par les Américains pour l’assujettir en tout à leur politique mondialiste, telle qu’on la voit se projeter à visage découvert dans le projet de traité transatlantique de libre-échange. Ce « partenariat » est vu partout, même en Allemagne, comme un cheval de Troie pour la puissance hégémonique américaine. Il est consternant qu’aucun des actuels candidats à la présidence de la République n’ait exprimé la moindre référence ni réserve à cette ultime menace portée à notre encontre par les pseudo-négociateurs de la Commission européenne. Ils avaient pourtant là une excellence occasion de se racheter. 

    Philippe de Saint Robert

    écrivain, ancien Commissaire général de la langue française. Dernier ouvrage paru : Juin 40 ou les paradoxes de l’honneur, CNRS éditions, 2010.

    Rappelons qu'en début d'année, Philippe de Saint-Robert nous avait adressé ce simple message « Bravo pour votre site et, surtout, continuez ». Nous en avions été touchés et honorés.

  • BD • Reconstitution d’un attentat

     

    par Anne Bernet

     

    938307326.pngFaut-il y voir un symptôme parmi d’autres de l’effondrement intellectuel et moral de notre société ? C’est par le biais de la bande dessinée qu’une experte en risques terroristes familière des chaînes d’information continue a choisi de raconter les événements du 13 novembre 2015 à Paris.

    Si les victimes sont quasiment absentes de cette histoire, réduites à des visages flous et terrifiés, définitivement englouties dans l’anonymat de leur mort cruelle et prématurée, les tueurs, eux, apparaissent dans ces pages comme les protagonistes incontestés, pour ne pas dire les héros, d’une sorte de road movie sanglant.

    L’on n’ignore plus grand-chose de leur vie, leurs centres d’intérêt, leurs objectifs, jusqu’au déchaînement de violence et de haine qui endeuilla la capitale. Eux ont des noms, des visages, beaux parfois, des objectifs, pour odieux qu’ils soient … Information ou fascination pour ces assassins décidés et méthodiques, aux antipodes de ceux et celles qu’ils massacrèrent ?

    François Hollande et ses ministres sont les autres contestables vedettes de cette soirée tragique. En choisissant le noir et blanc, et un style très différent de celui dont il use dans ses albums habituels, Brahy a limité l’horreur de la réalité du bain de sang, se concentrant sur les traits figés et les regards hallucinés des terroristes.

    L’album refermé, l’on a le sentiment de n’avoir rien appris que l’on ne sache déjà, mais une sorte de malaise vous point : faut-il ajouter à l’aura de romantisme mortifère dont une jeunesse déboussolée entoure déjà les égorgeurs de l’État islamique ? 

    Anne Giudicelli et Luc Brahy, 13/11, Reconstitution d’un attentat, Delcourt, 125 p, 14,50 €.

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