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  • Vices, tares et malfaisance du Système : 2012 ? Mais il y en a déjà qui préparent... 2017 !

             Copé, au moins a été franc. C'est lui qui a déclaré en substance, et il y a déjà pas mal de temps, qu'il n'était pas dans la course pour 2012, parce qu'il préparait 2017 !...

             En face, Manuel Valls, mais il n'est pas le seul, et de très loin, a été promu candidat par France info, il y a plusieurs semaines déjà. France info dont, d'ailleurs, le titre d'une des rubriques créée pour la circonstance est éloquent : Tous candidats ! On ne saurait être plus clair....

            Cet étalage de rivalités personnelles, cette compétition indécente entre ambitions contradictoires mais exacerbées par l'importance de l'enjeu peut nous servir, d'une certaine façon, puisqu'elle peut nous permettre de faire toucher du doigt à nos concitoyens l'un des avantages majeurs de la Royauté.

            Ou l'une des faiblesses majeures de notre Sytème, comme l'on voudra : en effet....

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            On a beau nous répeter, du côté de la Présidence, et depuis plusieurs semaines, qu'il faut que 2011 soit une année utile, et que le reste sera décidé plus tard, le lapsus de Guaino au Grand journal de Canal plus, le 21 janvier, avait été révélateur : "... Sarkozy fera campagne sur..." . Le plateau, Michel Denisot et Jean-Michel Apathie en tête, ne l'avaient évidemment pas laissé passer....

            Et on a beau nous dire, en face, du côté du PS (du PS, ou des PS ?...) que les primaires se feront en leur temps, et qu'elles ont du reste été imaginées pour éviter qui/pour éviter que... on voit bien les couteaux qui dépassent des poches; de toutes les poches...

            On a beau, donc, nous raconter toutes les sornettes qu'on voudra, il est évident - et le quinquennat n'a fait qu'aggraver la chose - que le Pays légal vit la plupart du temps pour et par l'élection présidentielle. Le temps qui reste à la gestion des affaires - autrement mieux nommée Bien commun - étant réduit, comme peau de chagrin.

    Guerre ouverte au PS : très peu "frères", mais beaucoup "ennemis"..... :

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            Quant au Président, à son rôle,  à sa fonction...; quant à nos Institutions, dont on nous aura tant rebattu les oreilles (leur qualité, leur solidité...), on ne peut que rappeler une fois de plus , à ceux qui l'auraient oubliée, cette réflexion spontanée, et surprenante, dans sa fraîcheur, de Christine Ockrent à un journaliste anglais : "...vous, vous avez la chance d'avoir la Reine d'Angleterre; tel n'est pas notre cas...".

            C'était au cours d'une émission dans laquelle Christine Ockrent recevait Charles Bremmer, correspondant du "Times" à Paris (1). On s'était mis à parler de communication, et des chefs de gouvernements qui se sur-exposent médiatiquement. Christine Ockrent demanda à Charles Brenner: "Avez-vous un conseil à donner à Henri Guaino pour les quatre années à venir ?..." Charles Bremmer répondit: "..Oui, vous avez un petit problème là... car le Président de la République n'est pas le Premier Ministre...". Et c'est là que Christine Ockrent rebondit, avec beaucoup d'à propos, et prononça cet inattendu: "Oui...vous, vous avez la chance d'avoir la Reine d'Angleterre. Ce n'est pas notre cas...".  

           Tout était dit: Tony Blair n'avait pas la "fonction de majesté"; la médiatisation le gênait, c'était un problème pour lui comme pour tout le monde; mais moins que Sarkozy, pourtant, car les problèmes qui pouvaient affecter Tony Blair n'affectaient pas la "fonction de majesté", dont il n'avait pas à s'occuper; ils n'affectaient que la "fonction de gouvernement" au quotidien; ils étaient donc moins graves, moins dramatiques et plus faciles à gérer; sa position, personnelle et politique, n'en était que plus aisée. Alors que pour notre Président, toute perte de prestige rejaillit sur les deux fonctions, tout affaiblissement du Président les affaiblissant l'une et l'autre.....

            Mais ce ne sont pas seulement les Anglais, qui ont cette chance : ce sont tous les peuples de l'Europe qui vivent en Royauté. Nous l'avons eu, et pendant mille ans, cette chance. Elle nous a permis de nous construire, et, sinon de devenir les premiers partout, du moins d'être dans le peloton de tête dans tous les domaines majeurs. Avec, en prime, une influence intellectuelle et morale indéniables, que nous avons, hélas, perdue depuis.... 

    (1) : pour lire l'intégralité de la note consacrée à cette émission : Quelle chance il a eu.pdf

  • Faiblesse du Système : il manque quelqu'un pour porter le tout.....

                Sous le double titre LE TOUT A L'EGO - POURRONT-ILS SURMONTER LEURS DEMONS D'ICI 2012 ? le fil AOL a récemment publié la photo suivante:
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                Il s'agit en fait d'illustrer la présentation du livre PS, la bataille des ego, par François-Xavier Bourmaud (Éditions l'Archipel - 16,95 euros): Ils se voyaient déjà installés à l.pdf
                Dans ces misérables calculs politiques de bas étage du Pays légal, où le mesquin le dispute au sordide, on est évidemment bien loin du Bien commun. Pourtant, il serait trop facile de se contenter de taper sur le-dit Pays légal. Nous l'avons dit souvent, et peut-être est-il bon de le répeter une fois encore: ce qui est choquant ce n'est pas le jeu des partis en soi. Après tout, les partis sont aussi l'une des façons de représenter l'opinion. Ce qui est choquant -et sur ce point le Système est faible...-  c'est qu'il n'y ait que les partis pour représenter l'opinion; qu'ils accaparent donc la totalité de la représentation nationale, et qu'ils concentrent donc en leurs mains la totalité des pouvoirs.
                C'est sur ce point précis que la Royauté représente un plus par rapport au déjà ancien régime actuel: avoir, à la tête de l'Etat, un espace a-démocratique permettrait, à côté des majorités naturellement changeantes et fluctuantes, reflétant les légitimes évolutions de l'opinion, de manifester la non moins légitime permanence de la Nation, de ce qui ne change pas en elle.
                Et, grâce au temps long dont dispose la royauté, d'assurer sa pérennité. Un temps long dont, évidemment, le Système actuel est singulièrement dépourvu, et qui lui fait si cruellement défaut .....
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    "C'est la grande vertu des monarchies héréditaires de porter leur renouvellement dans leur propre principe, de suivre le mouvement du temps et, à chaque génération d'hommes, de se régénérer elles-mêmes". Jacques Bainville

  • A son tour, et à sa façon, Hubert Huertas dénonce la corruption de ce Système...

                Nos lecteurs en ont pris l'habitude : assez régulièrement, nous relevons les propos, articles ou interventions de telle ou telle personnalité, mettant en évidence l'échec du merveilleux système...

                En revenant à chaque fois aux promesses des origines, et en posant à chaque fois la question : comment a-t-on pu en arriver là, alors que l'actuel régime, héritier de la Révolution et des Lumières, prétend nous régir d'après des règles et des lois censées apporter, justement, les lumières au monde entier...

                Or, force est de constater que, 135 ans après son instauration, la Répubique idéologique est dans un piteux état; et, ce qui est bien pire, elle a mis la France dans un piteux état;

                Aujourd'hui, c'est Hubert Huertas qui -sans remonter aux causes lointaines, lui non plus- signale cependant ce qui ne va pas. C'est déjà quelque chose... Et ce qui ne va pas, pour lui, c'est la corruption et la fraude partout, et une perversion profonde de l'esprit public; qui se manifeste par ce qu'il appelle, avec une ironie qui veut masquer sa déception, "la vertu à la sauce 2010" :

                "...Il ne s'agit plus de s'imposer des limites, au nom de valeurs intimes. En 2010, les limites se réfèrent à une publication. Ce qui est bien ou mal ne dépend pas d'une échelle de valeurs personnelles, mais de la grosseur d'un titre. Le mal n'est pas de piquer dans le pot de confiture mais de se faire prendre la bouche pleine..."

               Tu jugeras de l'arbre à ses fruits.... Un système qui, après presque un siècle et demi d'existence, crée un état d'esprit public pareil est un système qui a failli...

               Pour lire l'ensemble du billet : huertas 1.jpg

  • Défense du français: la bonne volonté de Raffarin, la stérilité du Système...

                Défendre le français ? A l'intérieur, les bonnes volontés ne manquent pas: on va le voir, avec le cas précis de Jean-Pierre Raffarin. Pas plus que ne manque la demande, à l'extérieur: le monde est toujours demandeur du français, et de la France. Mais nos amis, celles et ceux qui sont attirés par notre Culture, notre Civilisation, notre Langue ne trouvent pas à qui parler. C'est une stabilité à la tête de l'Etat français qui fait défaut. C'est -toutes proportions gardées, l'équivalent du Secrétaire perpétuel de l'Académie française, qui fait défaut, dans le système politique actuel, à la tête de l'Etat: on ne fait qu'y passer; il manque quelqu'un de permanent, qui dispose de la durée, du temps long...

                 Aujourd'hui, donc, c'est Jean-Pierre Raffarin - défendant courageusement l’usage du français dans les institutions européennes - qui illustre bien ce paradoxe : des gens pleins de bonne volonté, mais qui ne peuvent s'appuyer sur quelque chose de stable et de durable, sans quoi rien ne se fait.

                 Jean-Pierre Raffarin s’est rendu à Bruxelles le 14 janvier, où il a rencontré les présidents du Conseil européen, de la Commission et du Parlement. "En qualité de représentant personnel du président de la République", il entendait défendre auprès d’eux l’usage du français dans les institutions européennes.

                 "Le français ne recule que lorsque l’offre de français est insuffisante", proclame l’ancien Premier ministre. "Quand, dans une ville du monde, on ouvre une école française, les capacités d’accueil sont immédiatement saturées. Quand dans une institution on fragilise le français, ce sont les valeurs du pluralisme et de l’humanisme qui sont étouffées."

                 Et de lancer : "Pour le combat du français et de la francophonie, j’ai l’âme résistante, l’âme québécoise !"

                 On ne peut que le féliciter, sur ce point. Mais on ne peut que que constater, aussi, que la fertilité du peuple - où les bonnes volontés ne manquent pas... - est gâchée par la stérilité du Système...

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  • Raconté par l'actualité, l'échec du merveilleux Système.....

                Nous en parlions récemment à propos de Florence Aubenas (1), voici aujourd'hui un article et un rapport qui re-mettent en évidence l'échec du merveilleux système....:

                Si ça continue, un jour, les gens se mettront à piller pour manger ! pouvait-on lire dans La Provence, le mardi 1er décembre (page 2, titre de l'article de Laurent d'Anico). La même page évoquait un chiffre de sans-abri de 100.000 personnes, et parlait de huit millions de repas servis par les restaux du coeur, chiffre en constante augmentation depuis leur création.... 

                Le 15ème Rapport de la Fondation Abbé Pierre -présenté le 1er février parle lui de dix millions de personnes touchées par le mal-logement. Et France info, commentant ce rapport, dit que la situation continue d'empirer...

                On est donc fondé à re-demander ce que nous demandions déjà à propos du livre de Florence Aubenas: pourquoi n'essaierait-on pas de remonter aux causes profondes et lointaines de cet état de fait qu'on nous décrit, même si ce n'est pas facile pour le grand public.....

                Et pourquoi ne poserait-on pas la question, tout simplement, de l'échec du Système; de la faillite du Système ?

                N'est-ce pas l'actualité qui nous le dit, avec ses faits et ses chiffres qui, eux, ne font pas de politique ? Pour reprendre la phrase de Giscard, ce Système, il ne marche pas. Deux siècles après avoir été proclamé -justifiant au passage la Terreur, sous la promesse de régénérer la France (1)- un siècle après s'être installé au pouvoir, avec tous les pouvoirs, force est de constater que, décidemment, non: si l'on s'en tient à ses résultats, le merveilleux système qu'on nous avait promis, ça ne marche pas...

                On nous avait pourtant promis la perfection, puisque ce merveilleux système était basé sur la Raison.....  Aujourd'hui, il est bloqué partout, il s'est auto-paralysé en s'enlisant dans une sur-administration dont la faible efficacité n'a d'égale que les énormes gaspillages qu'elle génère: la stérilité du système l'emporte sur la fertilité du peuple..... 

               Comment se fait-il qu'on ait fait tout ça, pour ça ?.....

               Autrefois, il y avait l'Action Française quotidienne, qui dénonçait et proposait, jouant sur les deux tableaux de la remise en cause et de la remise en ordre (2). Il faut aujourd'hui prendre et reprendre l'habitude de critiquer le Système ès-qualité: et pas avant tout pour des raisons d'ordre idéologique, mais, essentiellement, parce qu'il échoue, dans le concret; parce qu'il a terriblement mal vieilli; parce qu'il n'a pas tenu ses promesses.....

               C'est la république idéologique qui a failli, qui faillit. Elle est vieille, elle est le nouvel ancien régime: avec elle, l'ancien régime, c'est ici et maintenant.....

     

    (1) : la phrase est de Carrier, mais tous les révolutionnaires en partageaient l'esprit, et tous ont commis, ou approuvé, ou laissé faire, les actes qu'elle impliquait... : "Nous ferons un cimetière de la France plutôt que de ne pas la régénérer à notre manière et de manquer le but que nous nous sommes proposé".

    (2) : pour reprendre l'heureuse formule de Bernard Lhôte.

  • Mardi 30 Avril, Vannes : Faillite du Système économique, la France ruinée...

    Mardi 30 Avril, Vannes : à 20 heures, 55 rue Mgr Tréhiou, Conférence d'Hilaire de Crémiers, Directeur de Politique Magazine, invité par le Cercle Albert de Mun : Faillite du Système économique, la France ruinée...
     

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  • ”Taxo, ergo sum, Je taxe donc je suis” : droite et gauche confondues, dans le même Système...

    caricature trop d'impots.JPG... dont elles sont les deux faces, comme pour une pièce de monnaie : selon la fondation Concorde, le départ de plusieurs milliers d'entrepreneurs aurait fait perdre un million d'emplois directs en vingt ans ! 

    N'étant pas experts économiques nous-mêmes - lafautearousseau est un quotidien de réflexion politique, et non un Blog d'analyses et de réflexion économique -, nous nous garderons bien d'infirmer ou de confirmer cette affirmation; cependant, elle est "proclamée", et donc, ceux qui veulent se faire leur opinion sur son sérieux, ou non, pourront visiter le site de la Fondation :  

    http://www.fondationconcorde.com/

  • L'urgence: un nouveau système politique ! par Hilaire de Crémiers

     

    Hilaire de Crémiers, directeur de Politique magazine, revient sur la crise des institutions françaises et l'urgence de fonder un nouveau système politique.

    (Vidéo enregistrée entre la formation du gouvernement Valls 2 et l'université de La Rochelle)

  • Alain de Benoist : « Pour le pape François, le système capitaliste est intrinsèquement mauvais ! »

     

    Entretien dans Boulevard Voltaire   

    Ces propos pourront choquer les lecteurs de Maurras qui se souviendront qu'il définissait le binôme « capitalisme et tradition » comme fondement de toute civilisation. Il est évident que le capitalisme dont il est question ici est un autre concept, une autre pratique. Celui dont le même Maurras avait annoncé la tyrannie, en conclusion de l'Avenir de l'intelligence. Et qui engendrerait l'âge de fer, l'âge barbare, où nous sommes aujourd'hui. En bref, le règne de l'Or. Il s'agit ici du capitalisme défini comme marchandisation du monde. Et c'est pourquoi, malgré l'aspect paradoxal qu'il pourra avoir pour certains, comme d'ailleurs l'enseignement du pape François, nous croyons qu'en l'occurrence de Benoist a raison. LFAR

     

    1530443371.jpgAvec sa dernière encyclique, qui a fait grand bruit, le pape François s’est apparemment rallié à l’écologisme le plus radical, ce qui ne doit pas vous déplaire. Mais n’est-il pas dans son rôle quand il s’inquiète du sort de la création ?

    Le pape François n’est pas le premier souverain pontife à exprimer un souci écologique. Le grand précurseur en la matière est évidemment François d’Assise, dont le pape n’a pas hésité à rappeler qu’il parlait de « notre Mère la Terre ». Mais il est de fait que, dans l’encyclique Laudato si’, il va plus loin que ses prédécesseurs, que ce soit pour dénoncer le « mythe du progrès » (n° 60), l’orientation actuelle de l’économie (n° 128) ou le fait que « l’être humain et les choses ont cessé de se tendre amicalement la main pour entrer en opposition » (n° 106). Je trouve cela très positif.

    Théologiquement, les choses sont un peu plus compliquées. Le christianisme s’est certes très tôt séparé des gnostiques, qui estimaient que ce monde était intrinsèquement mauvais. Mais la théologie chrétienne, fondée sur la distinction de l’être créé et de l’être incréé, ne reconnaît pas de sacralité intrinsèque au monde. Or, c’est parce que le monde a été désacralisé que Descartes a pu poser l’homme comme « maître et possesseur de la nature ». La tradition chrétienne place par ailleurs l’homme au sommet de la création, ce qui lui donne des droits sur elle. La Genèse lui assigne le devoir de « dominer sur toute la Terre » (1,26). On a récemment cherché à traduire ce verbe de façon plus souple, par « diriger de façon responsable, être le gardien de », mais cette manière de faire sollicite le texte. Le terme original est radah, qui signifie bien « dominer » au sens de soumettre, subjuguer, assujettir, fouler aux pieds, comme le montrent ses autres occurrences dans la Bible (Lév. 26,17 ; Nombres 24,19 ; Néhémie 9,28, Psaumes 49,14, etc.).

    Pareillement, lorsque ce même pape condamne capitalisme et libéralisme, ne met-il pas ses chaussons rouges dans les pas de ses augustes devanciers ?

    En ce domaine, en effet, il n’innove pas radicalement. La critique du libéralisme, notamment, est déjà présente dans la doctrine sociale de l’Église. Au Vatican, cette critique remonte au moins à l’encyclique Rerum novarum (1891) et à sa condamnation d’une « concurrence effrénée » aboutissant à la « concentration, entre les mains de quelques-uns, de l’industrie et du commerce ». Ce qui est nouveau en revanche, et ce dont je me réjouis, c’est que le pape ne se borne plus à dénoncer les « dérives », les « excès », les « mauvaises applications » du système capitaliste. Il ne se borne pas non plus à faire appel à la conscience morale, au « juste salaire », au paternalisme ou à la charité. Il tranche net et sans détours. Il l’a redit récemment en s’adressant aux mouvements populaires de Bolivie : le système capitaliste est intrinsèquement mauvais, car il contredit les « droits sacrés » que résume le principe « terre, toit, travail » (terra, techo, trabajo). Il est « intolérable » parce qu’il implique la toute-puissance de l’argent, que Basile de Césarée qualifiait de « fumier du Diable ». Bref, il constitue une « structure de péché ».

    Conformément à la leçon des Évangiles (les premiers chrétiens exigeaient la mise en commun de tous les biens), le pape François a choisi l’« option préférentielle en faveur des pauvres ». Il a bien compris que le capitalisme, avant d’être un système économique, est un « fait social total », porteur d’une anthropologie qui lui est propre. De même a-t-il bien compris que les réformes sociétales que la gauche veut appliquer aujourd’hui n’ont rien de « socialiste » ni même de « gauchiste », mais procèdent de la même conception de l’homme qui est à la base du libéralisme économique et de la société de marché, une conception qui fait de l’axiomatique de l’intérêt et de l’orientation vers la logique du gain le fondement même du phénomène humain, le réduisant ainsi aux seules lois gravitationnelles du désir et de l’intérêt.

    Ce qui est assez amusant, c’est de voir les chrétiens les plus réactionnaires, qui se réfèrent à tout instant au pape pour condamner le mariage homosexuel, la PMA pour tous et la « culture de mort », regarder ailleurs ou l’inviter à « s’occuper de ses messes » quand il condamne sans équivoque la marchandisation du monde et le système du profit. Comme si le pape, à défaut d’être infaillible sur le sujet, était nécessairement incompétent en économie ! Comme s’il devait rester muet sur le monde actuel, sur les effets dévastateurs du libre-échange, sur les privatisations, sur le système qui « tue » et qui « exclut » ! Dom Hélder Câmara, dont le procès en béatification a été engagé en 2013 au Vatican, disait déjà : « Quand je donne à manger aux pauvres, on dit que je suis un saint, mais quand je demande pourquoi ils ont faim, on me traite de communiste. ». Aux États-Unis, il a suffi que le pape condamne la société de marché pour que les Américains voient en lui Karl Marx ressuscité ! D’autres, en France, l’ont accusé de « messianisme terrestre », d’« altermondialisme larvé », de « zapatisme », et que sais-je encore. Les héritiers de Thiers et de Guizot veulent bien qu’on leur parle de « pauvreté évangélique », mais à condition qu’on ne leur demande pas d’en suivre l’exemple…

    Qu’un Alain de Benoist puisse dire du bien du Vatican, ça vaut le détour en tout cas ! Vous qui n’avez notoirement pas d’atomes crochus avec le monothéisme en général et le christianisme en particulier, cela ne vous pose pas de problème ?

    Cela ne m’en pose aucun. Je suis un intellectuel engagé, pas un intellectuel partisan. Je juge des idées en fonction de ce que je crois être leur valeur de vérité, non en fonction de la personne qui les émet ou du lieu à partir duquel elles sont émises. Simple question d’honnêteté.  

    Boulevard Voltaire

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  • Quand Octave Mirbeau fulminait contre « le système politique bourgeois », de fait la République ...  

     

    XVM616cbcbe-0e29-11e7-997b-2ceb961d41db.jpgOctave Mirbeau - écrivain détesté de beaucoup de talent dit Sacha Guitry - critique ici frontalement ce qu'il nomme le système politique bourgeois, qui se prétend abusivement républicain, alors qu’il ne fait qu’assurer la mainmise d'une minorité sur tout le pays, avec la bénédiction des électeurs moutonniers, « plus bêtes que les bêtes » : aussi appelle-t-il ses lecteurs à faire la grève des électeurs *. Nous ne reprenons pas un tel appel à notre compte. Il relève d'une lecture critique. Après quoi on admettra que la réflexion de Mirbeau contient de fortes vérités. Les actuels débats électoraux en sont l'illustration ...  LFAR  

    « Surtout, souviens-toi que l’homme qui sollicite tes suffrages est, de ce fait, un malhonnête homme, parce qu’en échange de la situation et de la fortune où tu le pousses, il te promet un tas de choses merveilleuses qu’il ne te donnera pas et qu’il n’est d’ailleurs pas en son pouvoir de te donner. [...] Les moutons vont à l’abattoir. Ils ne disent rien, et ils n’espèrent rien. Mais du moins ils ne votent pas pour le boucher qui les tuera et pour le bourgeois qui les mangera. Plus bête que les bêtes, plus moutonnier que les moutons, l’électeur nomme son boucher et choisit son bourgeois. Il a fait des Révolutions pour conquérir ce droit. »**  

    * la grève des électeurs

    ** Son article, intitulé « La Grève des électeurs », a paru dans Le Figaro le 28 novembre 1888 et a été diffusé par les groupes anarchistes à des centaines de milliers d’exemplaires à travers l’Europe.

  • PRÉSIDENTIELLE : LA PREUVE PAR NEUF DE L'HYPOCRISIE DU SYSTÈME

     

    Par Yves MOREL

    Plus qu'aucune autre sans doute, l'actuelle campagne présidentielle met en pleine lumière l'hypocrisie de notre système politique.

     

    L'Etat-PS cherche à se prolonger par la fausse alternative Macron

    Considérons tout d'abord la situation singulière du candidat socialiste et la profonde division de son parti. Benoît Hamon — personnalité on ne peut plus insignifiante, soit dit au passage — a été élu en novembre dernier, par les adhérents et sympathisants du PS, candidat de ce dernier à l'élection présidentielle. Et ce, à la faveur d'une « primaire » expressément conçue pour permettre au bon peuple de gauche de désigner lui-même ce candidat, et qui obligeait les élus et les cadres du parti socialiste à soutenir ce candidat.

    Or, à quoi assistons-nous ? A son lâchage général et sans vergogne par tous les caciques du PS, de Manuel Valls à Jean-Yves Le Driant en passant par Gérard Collomb, Bertrand Delanoé, et une palanquée d'autres, qui se rallient à Emmanuel Macron, dont ils supputent la victoire, en lequel ils voient le continuateur de leur politique, et dont ils espèrent obtenir quelque portefeuille ou autre gratification. Jamais on n'avait vu un candidat à l'élection présidentielle trahi par tous les notables de son parti, et ce au mépris de la base militante et du suffrage populaire. Les notables du PS nous donnent la preuve éclatante de leur mépris total du suffrage universel, théoriquement socle de la démocratie républicaine. Avec le plus profond cynisme, ils jettent aux orties leurs grands principes démocratiques et décident seuls, en fonction non de l'intérêt général, mais, en premier lieu de leurs intérêts de politiciens en quête de prébendes (ou soucieux de les conserver), en second lieu, de leurs propres conceptions de ce que doit être ou rester la France : une nation émasculée, puisqu'amputée officiellement de sa souveraineté et enchaînée à une Europe technobureaucratique néolibérale, mondialiste, multi-culturaliste, moralement décadente et pervertie, assise sur l'idéologie des droits de l'homme, de la femme et du mouflet. Et, dès lors que François Hollande ne peut ni ne souhaite solliciter le renouvellement de son mandat, et que Manuel Valls a été récusé par la base du PS, il ne reste d'autre solution que de se rabattre sur Emmanuel Macron, ex-socialiste, ex-ministre de l'Economie de Hollande, ex-cadre dirigeant de la banque Rotschild, pour continuer, avec quelques modifications, la politique du quinquennat qui s'achève.

    La gauche, maîtresse absolue de la vie de la nation

    Et là réside le secret (de Polichinelle, du reste) de notre république. Quoique théoriquement souverain, le peuple ne décide pas de son destin et ne choisit pas ses dirigeants. Ce sont la classe politique et les lobbies idéologiques, économiques et financiers, qui décident, et eux seuls. Ainsi que l'avait démontré Augustin Cochin, il y a un siècle, à propos des sociétés de pensée et des clubs révolutionnaires, le peuple n'intervient que pour approuver, pour plébisciter une politique conçue et décidée en dehors de lui, dont il ignore presque tout et à laquelle il ne comprend rien (et dont il est toujours — et fatalement — déçu). Cela n'est que trop connu, et aussi vieux que la démocratie elle-même.

    Mais la présente campagne présidentielle présente une caractéristique nouvelle... et inquiétante. Il s'agit d'une évolution préoccupante, consistant dans le fait que la gauche — celle du PS, des lobbies, des clubs de réflexion et autres thinks tanks — interdit désormais toute alternance. A vrai dire, ce n'est pas aussi nouveau que cela, nous exagérons un peu. Car la gauche a toujours gouverné ce pays, fût-elle dans l'opposition. Elle a toujours imposé ses idées et ses réformes, même aux régimes et gouvernements de droite, et ce depuis la Révolution française. Les progrès de sa domination des esprits et de la vie politique ont été constants. Après la Révolution, les grandes étapes en ont été la IIe République (1848), l'Empire libéral (1866-1870), la conquête des institutions de la Ille République par les républicains (1879), la marginalisation définitive de la droite intellectuelle et politique à partir de 1945, la subversion morale de 1968, et la conquête du pouvoir par les socialistes (1981). Alors qu'elle se trouvait encore dans l'opposition, à la fin des années 70, la gauche affirmait haut et fort son intention de créer, une fois au pouvoir, « une situation irréversible », c'est-à-dire caractérisée par l'impossibilité, pour la droite, de revenir sur ses réformes et son oeuvre de subversion morale et sociale lorsqu'elle reconquerrait le pouvoir par la grâce du suffrage universel. Ce n'était pas là paroles en l'air. En effet, depuis 1981, aucun des présidents et gouvernements de droite que nous avons connus, ne sont revenus sur les « conquêtes » de la gauche, que ce soit en matière politique, économique et sociale. Sous peine de se voir vilipendée comme réactionnaire et confrontée à des manifestations quasi insurrectionnelles, la droite au pouvoir a dû renoncer à toutes ses velléités de mettre en oeuvre sa propre politique, et se résigner à conserver les « acquis » octroyés par ses adversaires, en raison de l' « effet cliquet » qui interdirait tout retour en arrière au nom des droits et des libertés garantis par la Constitution, droits et libertés ne pouvant évoluer que dans le sens d'une extension continue. C'est « l'effet cliquet » : une superstition fabriquée pour garantir les positions avancées de la gauche et tenir lieu d'alibi à toutes les lâchetés de la droite. Désormais, cette dernière n'était autorisée à revenir au pouvoir (le temps d'une législature, puis d'un quinquennat) que pour donner l'illusion d'une véritable possibilité de changement, pour donner à une gauche fatiguée et en difficulté le temps de pause nécessaire pour se mettre au vert et se requinquer, avant de revenir aux affaires. La droite devait se contenter de ce rôle de dupe et de faire-valoir démocratique qui la condamnait à l'inaction, à l'impuissance et à la défaite au nom de son adhésion aux « valeurs de la République », autrement dit aux valeurs de la gauche.

    La présente campagne présidentielle nous donne l'occasion de vérifier l'exactitude de notre assertion. Pourquoi la gauche, à l'Elysée, à Matignon, à la Chancellerie, parmi les « poids lourds » du PS, dans les journaux et autres médias, au sein de l'intelligentsia, s'acharne-t-elle contre François Fillon, le candidat de « Les Républicains » à l'élection suprême ? Tout simplement parce que, tel qu'il se présente depuis sa campagne des « primaires » de novembre dernier, il apparaît comme celui qui entend rompre totalement avec l'orientation générale de gauche imprimée par le PS et ses satellites (PRG, EELV) à la politique française depuis 1981. Certes, il y a loin des paroles aux actes, des programmes à leur réalisation (c'est la règle, dans notre belle démocratie), et on peut gager qu'en cas de victoire en mai prochain, Fillon au pouvoir ne réalisera pas le tiers de son projet. Mais enfin, il se présente sous ce jour, et la gauche ne se sent pas rassurée car elle sait qu'il aura les coudées franches au Parlement (en cas de nette victoire), à défaut de les avoir dans la rue, et elle connaît sa détermination (attestée par ses passages aux Affaires sociales, à l'Education nationale et à Matignon). Elle redoute donc d'avoir non plus un faux adversaire en carton pâte, mais un ennemi résolu à défaire ce qu'elle a fait ; et sa réputation de conservateur catholique achève de nourrir l'inquiétude. Ce n'est pas qu'elle tienne absolument aux « conquêtes sociales » des « travailleurs » : elle-même n'a pas hésité à les rogner dans le passé (avec Bérégovoy) et plus récemment (avec Valls et la « loi Travail »). Mais elle s'estime seule qualifiée pour le faire, et elle entend le faire non suivant une orientation conservatrice, mais dans le cadre du mondialisme néolibéral et de son corollaire, la subversion des moeurs et de la société (loi Taubira, théorie du genre, réformes Vallaud-Belkacem en éducation).

    Aussi s'emploie-t-elle à barrer la route de l'Elysée à FilIon. Et, puisque Hollande, Valls et consorts sont décriés et incapables de rester au pouvoir, et puisque, par ailleurs, Hamon ne convainc personne, elle jette son dévolu sur Macron, qui fut l'un de siens et qui apparaît comme le mieux à même de poursuivre sa politique. Si Macron n'avait pas existé, elle se serait doucement résignée à voir un Juppé entrer à l'Elysée ; ce dernier aurait géré mollement le pays sans écorner les acquis de la gauche ; mais les électeurs de droite lui ont préféré Fillon.

    Ainsi donc, ce que nous montre cette campagne électorale, avec une lumière plus crue que d'habitude, avec une évidence criante, c'est que c'est la gauche qui commande, lors même qu'elle est discréditée dans l'opinion et désavouée par le suffrage universel. C'est elle, qui adoube ou tolère le candidat de la « droite républicaine » à la présidence de la République, conçu pour assurer un simple intérim.

    L'illusion Le Pen

    Mais, dira-t-on, quid de la probabilité de l'élection de Marine Le Pen ? Vétille ! La présidente du FN ne peut accéder au pouvoir : présente au second tour de la présidentielle, elle se briserait contre le mur d'airain du « front républicain ». Lors même qu'elle serait élue, le gouvernement qu'alors elle nommerait ne parviendrait jamais à réunir une majorité parlementaire pour le soutenir et voter ses lois.

    Notre classe politique le sait, mais brandit l'épouvantail du « danger lepéniste », garant de la docilité de l'électorat. Les électeurs peuvent très théoriquement porter Marine Le Pen au pouvoir, mais celle-ci, à peine élue, serait frappée d'impuissance et contrainte à la démission.

    Le procès de la République

    En résumé, cette campagne présidentielle se présente comme aussi surréaliste et démentielle que cynique. Nos compatriotes vomissent Hollande, Valls et le PS, mais ils sont condamnés à l'avènement d'un président qui sera leur continuateur, et ce malgré la liberté du suffrage. Jamais la preuve de l'hypocrisie de notre système démocratique n'a été à ce point administrée. Du plombage de la candidature de Fillon à l'élection non certaine mais fort probable de Macron, tout, dans cette campagne, nous montre que ce n'est pas le peuple, théoriquement souverain, qui gouverne, mais la camarilla politicienne. Augustin Cochin, antirépublicain, l'avait compris il y a cent ans, et ses analyses furent confirmées, il y a quarante ans, par François Furet, républicain et homme du système, et par les très nombreux et convaincants éditoriaux d'Hilaire de Crémiers, dans Politique magazine. Cette campagne présidentielle, c'est le procès de la République.

    Repris du n°48 de Restauration Nationale