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  • Éphéméride du 23 février

    Mayence, le Kirschgarten dans la vieille ville

     

     

     

     

    1440 : Naissance de l'imprimerie 

     

    Dans son atelier de Strasbourg, Gutenberg, né à Mayence, réussit la première impression d’une page lisible, à l’aide d’une presse et de caractères mobiles en plomb : c’est la révolution de l’imprimerie.

    Rentré à Mayence, le premier livre qu’il imprimera sera une Bible de 1.282 pages.

    La nouveauté du système mis au point par Gutenberg tient à ce qu'il remplace les caractères mobiles (déjà connus, mais fabriqués en argile ou en bois, et qui s'usaient donc assez rapidement) par du métal : ces caractères pouvaient donc être employés beaucoup plus longtemps; cette innovation permit la multiplication du livre, la baisse de son prix et, contrairement à la copie, la fidélité assurée au texte original.

    C’est une des pierres de base de l’Europe de la Renaissance humaniste. 

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    1634 : Mesme Gallet vend son Hôtel à Sully...

     

    ...et l'Hôtel devient l'Hôtel de Béthune-Sully

    C'est probablement Jean Androuet du Cerceau qui construisit ce magnifique hôtel particulier, sous Louis XIII, pour le Contrôleur des finances Mesme Gallet, entre 1625 et 1630. Avec jardin et orangerie, l'Hôtel donne accès à la Place Royale, aujourd’hui Place des Vosges. Devenu propriété de Maximilien de Béthune, duc de Sully - l'ancien ministre des finances et surintendant des bâtiments d’Henri IV avait alors 75 ans... -, il abrite aujourd'hui le Centre des monuments nationaux.

    C’est Henri IV qui, voulant transformer une zone de marais, d’où son nom, en un quartier moderne, avait lancé les travaux d'assainissement et de construction dans cette zone : lui, puis son fils, y réussirent au-delà de toutes les espérances. 

    Là, comme ailleurs, le bon roi Henri s'était montré novateur hardi…

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    L'Hôtel de Béthunes-Sully, façade Nord... 

    PLACE DES VOSGES HOTEL DE SULLY.pps

     

     

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    1716 : Réorganisation du Service des pompes

             

    Pendant la Régence, une ordonnance du roi "sur avis de Monsieur le Duc d'Orléans, Régent" est prise pour le renouvellement et l'entretien des pompes avec les indications des lieux où elles se trouvent. Du Mouriez Du Perier est nommé Directeur du nouveau Service...

    Dès lors, professionnalisé, le Service des pompes va présenter les principaux traits d'un service public : la continuité, l'adaptation aux besoins, le respect de l'égalité des administrés à en bénéficier. Un fond annuel lui sera consacré sur le trésor royal.

    En 1810, Napoléon remplacera les garde-pompes de la ville de Paris par des bataillons de sapeurs-pompiers. 

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     Plaque commémorative sur la façade de l'ancien Hôtel des Pompes, 30 rue Mazarine, à Paris...

     Petit rappel historique.pdf

     

     

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    1766 : La Lorraine devient française

               

    Elle avait été donnée, à titre de compensation, à Stanislas Leszczynski, roi détrôné de Pologne, étant entendu qu'à sa mort - sa fille avait épousé Louis XV - elle reviendrait à la France (voir l'Éphéméride du 20 octobre)... 

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    La Lorraine fut jadis la terre de ces Médiomatrices et de ces Leuces dont parle César dans sa Guerre des Gaules, et dont les principaux centres étaient Divodurum (Metz) et Tullum (Toul).

    Elle conserve par son nom (Lorthringen) le souvenir du royaume de Lothaire, la Lotharingie, constituée au Traité de Verdun, signé en 843 par les trois fils de Louis le Pieux :

    • Charles le Chauve (qui obtint, en gros, la plus grande partie de la France actuelle, à gauche des "quatre rivières" : l'Escaut, la Meuse, la Saône et le Rhône; cette "ligne" resta la frontière orientale de la France jusqu'au début du quatorzième siècle...);

    • Louis le Germanique (qui obtint, en gros, l'Allemagne actuelle, tous les territoires situés à droite du Rhin);

    • et Lothaire, qui obtint la zone intermédiaire, immense et très riche zone mais indéfendable et sans aucune unité : l'Italie, le sud-est de l'ancienne Gaule (sur la rive gauche du Rhône) et tous les territoires, jusqu'à la Mer du Nord, compris entre la rive gauche du Rhin et la terre de Charles: Bourgogne, Belgique actuelle, Pays-Bas...).

    (voir l'Éphéméride du 9 août sur la fin de la Lotharingie...)

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    La longue "marche" de la France vers sa frontière du Rhin...
     

    Cette Lotharingie était aberrante : elle fut, logiquement, une terre disputée. Pendant mille ans (voir les quatre cartes ci-dessus), les rois de France luttèrent pour repousser, au Nord et à l'Est, des frontières trop proches de Paris :

    la première étape de cette marche vers l'Est fut l'acquisition des Trois Evêchés (Metz, Toul et Verdun), en 1552, par Henri II;

    puis vint l'acquisition de l'Alsace par Louis XIV, dès 1648 (la Franche-Comté ayant déjà été "réunie" par lui au royaume...);

    enfin Louis XV réunit la Lorraine à la France, en 1766.

    Le montage qui permit cette intégration en douceur fut accepté par toute l'Europe, car il mettait fin à la Guerre de Succession de Pologne. Le duc François de Lorraine ayant épousé la future impératrice Marie-Thérèse d'Autriche, accepta, en 1737, de céder ses Duchés de Lorraine et du Barrois à Stanislas, roi déchu de Pologne et beau-père du jeune Louis XV. Étant entendu qu'à la mort de Stanislas, la Lorraine reviendrait à la France...

    La petite histoire - et les fins gourmets... - retiendra que si, durant son "règne" pacifique, Stanislas favorisa les artistes - ce qui nous vaut aujourd'hui, entre autres, la splendide Place Stanislas, à Nancy, il fut aussi l'inventeur du... Baba au rhum (il trouvait le kougelhopf trop sec, et demanda qu'il fût arrosé de vin, remplacé par la suite par du rhum), et le découvreur de la "madeleine de Commercy", ce qui est loin d'être négligeable !

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    1873 : Naissance de Jean-Jacques Waltz, dit Hansi
     
     
    Dans une Alsace devenue allemande contre son gré après la défaite de 1870, Waltz fut le chantre de la fidélité à la France, et de la résistance à la germanisation...

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    "Cigogne, cigogne, t'as de la chance.

    Tous les ans tu passes en France.

    Cigogne, cigogne, rapporte-nous.

    Dans ton bec un petit pioupiou..."

     

  • Famille de France • Le prince Jean remet un trophée au Maire de Dreux

     

    Echo-2011.pngSamedi 14 juillet , à l’issue de la cérémonie patriotique, le prince Jean de France a assisté devant le beffroi de Dreux à la remise officielle des trophées aux « talents drouais », qui récompensent comme chaque année, les administrés méritants de la ville. 

    Dans la promotion de cette année, l’équipe municipale a souhaité rendre hommage au maire de la ville, pour son implication dans l’accueil du Tour de France. C’est donc dans une certaine émotion générale que l’Héritier du trône de France le prince Jean de France a remis au nom de la ville de Dreux, un trophée au Maire Monsieur Gérard Hamel, très surpris et très ému de cette attention à son égard.    

    Source : l’Écho Républicain / Photo Atilla Erol

  • Action française Montpellier : histoire du blason de Montpellier.

    En 1204, l'évêque Ricuin place la ville de Montpellier sous la protection de la Vierge.
    Le blason de Montpellier, représente la Vierge assise sur un trône gothique tenant l'enfant Jésus, avec les initiales A et M (Ave Maria).

    Les consuls de la ville se réunissaient dans l'église Notre-Dame-des-Tables et avaient choisi la Vierge comme emblème sur leurs armoiries.
    En bas on retrouve l'écusson de la dynastie des Guilhem, un fond blanc accompagné d'un rond rouge.
    Aujourd'hui encore la Ville de Montpellier, les clubs sportifs, conservent le bleu mariale sur leur emblème. L'héritage est toujours présent.
    Connaître son passé, pour comprendre notre présent !

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  • La Camargue et Folco de Baroncelli à l'honneur, dans notre Éphéméride de ce jour

    1935 : Premier Pèlerinage officiel des Gitans aux Saintes-Maries-de-la-Mer
     
     
    24 mai,saint sernin,toulouse,troyes,commune de paris,tuileries,louvre,hotel de ville,communards,fédérés,conciergerie,la varende,maronites,liban,saint louisC'est Folco de Barocelli-Javon, appelé couramment "le Marquis" (ci-contre), "lou Marqués" en provençal, que l'on peut considérer à bon droit comme étant aux origines de la Camargue moderne; c'est aussi à lui que l'on doit la reconnaissance officielle, par l'Eglise catholique, de ce pèlerinage ancestral, mais qui n'avait pourtant jamais reçu de caractère officiel, jusqu'à son intervention énergique et décisive...
    Pour plus d'information sur l'action de Folco, "lou marqués", consultez notre Pdf : 
     
     
     
     
     
     
    Dans notre Catégorie Patrimoine, Racines, Traditions, voir les deux reportages consacrés au Pèlerinage de Printemps et au Pèlerinage d'Automne :
     
     
     

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  • La famille de France aux Journées du patrimoine : ”Tout un symbole... royal !” (Jean-Philippe Chauvin)

    La Famille de France a tenu à participer aux Journées du Patrimoine 2022 afin d'encourager la mise en valeur des monuments de notre pays.
    Ce dimanche, elle s'est rendue au monastère dominicain de Prouilhe qui a été retenu par la Fondation du Patrimoine comme monument emblématique du département de l'Aude pour le loto du patrimoine de Stéphane Bern.
    Cette journée s'est déroulée en présence de Monsieur Pierre-Marie Ufferte responsable des travaux de rénovation du monastère, Madame Marie-Jeanne Jaffres déléguée départementale de la Fondation du Patrimoine, et Monsieur Aurélien Passemat maire de Fanjeaux. Monseigneur le Comte de Paris a souligné l'importance historique et architecturale de ce monument lors d'une prise de parole qui a précédé la visite menée par Soeur Marie-Josephina, prieure du monastère. Au milieu d'un large public, les Enfants de France ont pu alors découvrir le monastère comme sa forge encore en activité.

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  • Les Princes d'Orléans à Vincennes, pour la Sidi Brahim

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    Les princes d’Orléans célèbrent les combats de Sidi-Brahim à Vincennes
    A l’occasion du 177ème anniversaire des combats de Sidi-Brahim, le prince Eudes, duc d’Angoulême et son épouse Marie-Liesse de Rohan-Chabot, Duchesse d’Angoulême, la princesse Marie, princesse Gundakar de Liechtenstein, et leur cousin le prince Charles-Louis, duc de Chartres, ont assisté au côtés des officiers de l’armée française à la prise d’armes et au défilé des chasseurs dans la cour d’honneur du château de Vincennes.
    Une bataille historique pour les chasseurs qui opposait l’armée de l’Emir Abd-el-Kader du Maroc aux Troupes françaises du 23 au 26 septembre 1845.
    On reconnaît sur cette photo au centre la princesse Marie, Marraine du 7e Bataillon de Chasseurs Alpins, et à gauche le prince Eudes, duc d’Angoulême, Parrain du Groupement de Recrutement et de sélection Île de France, héritier direct du 8e Bataillon de Chasseurs à pied
  • Dépistage du Covid-19 : pourquoi la France est encore loin de l'objectif de 700 000 tests virologiques par semaine.

    Source : https://www.francetvinfo.fr/

    Pour réussir le déconfinement, le gouvernement table sur 700 000 tests virologiques par semaine. L’enquête de la cellule investigation de Radio France montre que cet objectif sera très difficile à atteindre. Révélations sur les véritables chiffres du dépistage, et sur des robots de test chinois installés dans la plus grande improvisation.

    "Testez, testez, testez." Depuis le 16 mars 2020, c’est le message très clair martelé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans le cadre de la lutte contre le coronavirus. Mais en France, les retards s’accumulent dans l’organisation de ce dépistage, poussant même le gouvernement à mandater un cabinet privé afin de l’assister "dans le développement des capacités de production nationale" de tests. Le 28 avril 2020, le Premier ministre, annonce "700 000 tests virologiques à partir du 11 mai" et la mise en place de "brigades" dans chaque département, chargées d’identifier les contacts des personnes présentant des symptômes du coronavirus Covid-19. "À la sortie du confinement, nous serons en capacité de massifier nos tests", assure Édouard Philippe. Mais qu’en est-il réellement ?

    "Le nombre de dépistages a connu de fortes fluctuations au cours des dernières semaines. Il varie entre 200 000 et 270 000 tests par semaine", assure le ministère de la Santé à la cellule investigation de Radio France. Mais sur quoi reposent ces chiffres ? Difficile de le savoir. L’observatoire Géodes de Santé publique France ne centralise pas et n’actualise pas toujours ces données. Les bulletins épidémiologiques régionaux sont disparates. Santé publique France n’a pas été en mesure de nous donner un chiffre précis. Il n’existe pas de système d’information automatisé. Les manques apparaissent aussi dans les bases de données mondiales comme celle de l’université d’Oxford. La collecte des chiffres relève du parcours du combattant.

    Des estimations du nombre de tests incomplètes

    Pendant plusieurs semaines, lors de son point quotidien sur la progression de l’épidémie, le directeur général de la santé, Jérôme Salomon, évoquait le nombre de tests réalisés, à l’hôpital et dans les laboratoires de ville. Puis cette mention a disparu. En agrégeant les données publiques disponibles, 149 800 tests virologiques ont été réalisés la semaine 18 (du 27 avril au 3 mai 2020) en France. Très loin donc des 300 000 tests avancés par la direction générale de la Santé. Quant à l’objectif affiché des 700 000 dépistages hebdomadaires à partir du 11 mai, aucune donnée détaillée ne vient l’étayer. Selon des chiffres disponibles sur le site de Santé publique France, depuis le 24 février, 831 174 tests virologiques ont été réalisés, à la fois dans les hôpitaux publics et dans les laboratoires privés de ville (respectivement 627 464 et 203 710). Un peu plus de 830 000 tests en 10 semaines d’épidémie quand on parle d’en faire 700 000 par semaine, on se dit qu’il va falloir mettre le turbo !

    Santé publique France affirme dans son bulletin épidémiologique hebdomadaire : "Les sources de remontées d’information que nous utilisons ne sont pas exhaustives et ne préjugent pas de la capacité à diagnostiquer en France". Si les données hospitalières semblent complètes, celles remontées par les laboratoires de ville sont amputées d’environ un tiers. "Sur 88 plateaux techniques, seuls 55 font leur remontée à l’ARS", précise François Blanchecotte, président du Syndicat des biologistes (SDB). Il s’agit du réseau 3 Labo (Eurofins Biomnis, Cerba et Inovie) qui a automatisé la transmission des données.

    Or dans certaines régions, le Grand Est ou la Bretagne par exemple, ce réseau est sous-représenté. Selon les données qu’ils publient, les quatre départements bretons ne réalisent qu’une moyenne de 54 tests par semaine depuis le 12 mars ! Dans les faits, corrige l’agence régionale de santé (ARS) de Bretagne, 798 prélèvements hebdomadaires en moyenne ont été analysés dans les laboratoires de ville depuis cette date. Il faudrait donc les prendre aussi en compte. Sauf qu’il est impossible de s’y retrouver dans ces données. Car chacun cuisine son bulletin épidémiologique hebdomadaire à sa façon. Les Bretons comme la région Centre-Val de Loire ne reportent que les tests virologiques positifs. "Tous les systèmes d’information ne sont pas en place et nous devons faire le travail d’enquête quotidien à la main", reconnaît Pascal Durand, directeur du premier recours à l’ARS Occitanie.

    Un objectif "difficilement atteignable"

    Partout les graphiques en attestent : la montée en puissance des tests n’existe pas. Ils ont démarré en février pour les premières régions touchées, puis ils ont augmenté jusqu’au 23 avril. Ensuite, leur nombre stagne. Depuis le 20 avril, il diminue même chaque semaine, soit le contraire des propos répétés du Premier ministre, Édouard Philippe, et du ministre de la Santé, Olivier Véran. Aujourd’hui, selon notre décompte, la France n’a en fait jamais dépassé les 150 000 tests par semaine. C’est dire si la marche pour atteindre les 700 000 est haute. Pour le président du Syndicat national des biologistes des hôpitaux (SNBH), Xavier Palette, "c’est impossible d’arriver à 700 000 tests en une semaine. Il manque des surblouses, des kits de prélèvement, du personnel…"

    C’est encore un peu le bazar : tous les lieux de prélèvements n’ont pas encore été recensés vers la plate-forme censée centraliser ces données.

    Xavier Palette, Syndicat national des biologistes des hôpitaux (SNBH) à franceinfo

    "Cette liste est en cours de consolidation", répond la direction générale de la Santé. "La connexion informatique ne fonctionne pas partout, poursuit Xavier Palette. Mon labo n’est pas encore connecté à la base nationale. Pour l’instant, on fait remonter nos résultats avec des tableurs Excel. Je doute qu’on soit vraiment prêts le 11 mai." "700 000 dépistages, Ã§a me paraît difficilement atteignable, estime aussi Jean-Paul Feugeas, président du Syndicat national des médecins biologistes des CHU (SNMBCHU). Pas tellement par manque d’automates mais à cause des problèmes de logistique." "J’affirme que dans le privé, on a la capacité de faire plus de 140 000 tests par jour, assure en revanche François Blanchecotte, le président du Syndicat des biologistes. Bien sûr, s’il arrive un foyer de contamination important, on risque de manquer de bras pour prélever dans un temps court beaucoup de personnes. Mais dans mon labo, en Indre-et-Loire, j’ai 100 000 tests dans mes frigos… pour seulement 1 000 demandes par jour à Tours. Je pourrais faire beaucoup plus."

    La réquisition tardive des laboratoires non médicaux

    Comment en est-on arrivé-là ? Dans un premier temps, seuls les laboratoires hospitaliers avaient été mobilisés. L’épidémie progressant, les laboratoires de ville ont été ajoutés au dispositif. Dès la fin mars, les laboratoires agro-vétérinaires, (ils sont 72 en France), ou encore ceux de la gendarmerie, de la police et les laboratoires de recherche publique sont intégrés au dispositif. Les autorités ont répondu favorablement à la proposition de nombreux biologistes."La PCR [Polymerase Chain Reaction ou réaction de polymérisation en chaîne, méthode employée pour détecter le virus] a été inventée par des chercheurs. C’est un outil qu’on utilise tous les jours dans nos laboratoires de virologie, donc on le maîtrise", rappelle une biologiste du CNRS.

    Nous sommes alors le 20 mars. L’Inserm et le CNRS lancent un inventaire du matériel et des hommes et femmes disponibles dans leurs laboratoires. Cinquante équipes sont identifiées. L’État en publie la liste, et précise qu’ils vont contribuer à hauteur de 100 000 tests par semaine. Sauf que "depuis, plus rien", raconte Pierre-Paul Zalio président de l’École normale supérieure (ENS) Paris-Saclay. "À notre niveau, on était capable d’apporter un laboratoire avec un niveau de protection élevée, trois machines de PCR avec le personnel qualifié propre à un laboratoire de virologie, et le matériel pour réaliser les extractions d’ARN. Or le besoin exprimé par les hôpitaux portait justement sur la phase d’extraction." Le décret permettant aux préfets et aux agences régionales de santé de réquisitionner ces laboratoires non médicaux paraît le 5 avril. Le timing pour un dépistage massif semble donc encore bon.

    Problème : un laboratoire commence à tester, puis un deuxième, mais en quantité très réduite. Aujourd’hui, selon l’Inserm, qui pilote le dossier, seuls une quinzaine de laboratoires seraient impliqués. La liste ne nous a pas été fournie en dépit de nos demandes répétées. Il semble qu’une sorte de deuxième sélection ait été faite mais dans l’opacité. "Par des retours oraux, des conversations, j’ai compris que le choix fait, c’était celui de privilégier les grosses structures", décrypte Pierre-Paul Zalio pour qui "ça part de l’hypothèse que 'big is beautiful', une hypothèse qui mériterait d’être vérifiée". Pour ce chercheur, "on peut se demander si ce qui peut faire la force de la réponse d’un système de santé, c’est sa plasticité ou la hiérarchisation de son organisation […]."

    Si le système hospitalier français a résisté à la vague épidémique, c’est parce qu’il s’est mobilisé, a su réallouer les ressources en temps réel, à partir de ce qu’exigeait le terrain. 

    Pierre-Paul Zalio, président de l’ENS Paris-Saclay à franceinfo

    "On aurait pu avoir la même approche avec la recherche publique, avoir plus de confiance dans ce que les chercheurs savent faire", estime Pierre-Paul Zalio. "On verra s’ils ont eu raison de faire la fine bouche sur des petites structures qui, mises bout à bout, auraient permis de faire 50 000 tests par semaine", grince un biologiste du CNRS déçu par l’opacité du processus de décision.

     

    Des volontaires recalés

    Se passer des petites structures, soit. Mais que dire alors de celles qui ont mis en avant une technique de dépistage massif, mais qui n’a pas encore été homologuée ? 19 200 tests en une fois avec un seul robot : c’est ce que peut par exemple faire l’Institut de génomique humaine de Montpellier. "Quand on a vu la pénurie de matériel dont parlait les médias [écouvillons, réactifs], on s’est demandé comment mettre sur pied un protocole d’analyse simplifié économe en réactifs et plus sûr, afin d’éviter tout risque de contamination des personnels quand ils manipulent les prélèvements nasaux", explique Moncef Benkirane, le directeur de cet institut. Ce protocole repose sur la technique de séquençage du génome du virus évitant l’étape de purification longue et gourmande en réactifs. C’est ce qu’on appelle la PCR NGS. "La machine fournit le résultat deux jours après", précise Moncef Benkirane pour qui tout laboratoire qui a des capacités de séquençage massif peut suivre cette "recette". Pour la mettre en œuvre, il faut toutefois qu’elle soit homologuée par le CNR-Pasteur, le centre national de référence. Est-ce que cette évaluation sera effectuée rapidement ? Combien de protocoles seront sur la ligne d’arrivée ? Contacté, l’Institut Pasteur n'a pas été en mesure de nous répondre.

    Une fois ce sésame obtenu, il faudra encore convaincre le ministère de la Santé d’accepter cette méthode très éloignée de la PCR faite par les biologistes médicaux avec des kits tout prêts. "Il n’y a pas d’improvisation possible dans ce dossier. Il est normal d’être évalué", estime Moncef Benkirane qui refuse de polémiquer. Mais on peut s’interroger sur le fait de passer à côté d’une technique qui permet de tester aussi massivement et pour un moindre coût puisque les développements et les salaires des chercheurs sont déjà financés par le CNRS. "Les décisions sont certes compliquées à prendre, regrette Pierre-Paul Zalio, à la tête de l’ENS Paris-Saclay, mais notre système français est très bureaucratique et manque de capacité à décider vite. Il y a de la latence, de l’opacité, des enjeux de territoires institutionnels. C’est dommage."

    Les laboratoires vétérinaires peu sollicités

    Les laboratoires départementaux d’analyse (LDA), également appelés laboratoire agro-vétérinaires, sont, eux aussi concernés par le décret du 5 avril. Il y en a 72 en France. 45 ont déjà été réquisitionnés par les préfets ou les ARS, selon Aurèle Valognes, présidente de l’Association française des directeurs et cadres des laboratoires vétérinaires publics d'analyses (Adilva) et directrice du LDA de la Mayenne. Dans la stratégie des 700 000, leur capacité est évaluée à 23 500 tests par semaine. Mais seuls 13 LDA ont commencé à tester et encore, bien au-dessous de leur capacité. "On pensait que ça allait démarrer plus brutalement", constate Guillaume Fortier, directeur de Labeo, l’un des plus gros laboratoires vétérinaires.

    Actuellement, le CHU de Caen me demande 350 prélèvements par jour mais depuis le début, je répète que je peux en faire 2 000 par jour. 

    Guillaume Fortier, directeur de Labeo à franceinfo

    Est-ce parce qu’elles n’appartiennent pas au monde médical que ces équipes sont si peu mobilisées ? Certains en sont persuadés. "Ajouté aux lourdeurs d’un système de santé ultra stratifié, on perd en échange d’informations, en confiance", selon l’un des responsables de ces laboratoires non médicaux. Il faut revoir l’organisation et simplifier la chaîne de décision." En attendant, ce sont les deux acteurs historiques, les laboratoires de biologie médicale de ville et des hôpitaux sur qui va reposer la stratégie du dépistage massif.

    Des robots chinois commandés en urgence

    Pour tenter d’atteindre cet objectif de 700 000 tests par semaine, la France s’est notamment tournée vers la Chine. C’est ainsi que fin mars, vingt machines ont été commandées par la direction générale de la Santé, au nom de l’État français, à la société MGI qui appartient au groupe chinois BGI (Beijing Genomics Institute). Ces robots chinois sont des machines haut-débit MGISP-960 qui permettent d’effectuer plus de 2 000 tests de dépistage par jour, en augmentant le débit d’extraction des acides nucléiques dans les échantillons à analyser. Selon nos informations, dix-neuf sites ont été choisis pour recevoir ce matériel (l’AP-HP ayant reçu deux machines) : l’hôpital de la Croix-Rousse, à Lyon (avant que le robot ne soit transféré dans un hôpital militaire), les CHU de Montpellier, Dijon, Strasbourg, Lille, Poitiers, l’hôpital Broussais à Paris, les CHU de Rouen, Rennes, Toulouse, Nancy, Tours, Marseille, Nantes, Orléans, Bordeaux et Clermont-Ferrand. Deux laboratoires privés, Médylis, à Lons-le-Saunier et Cerballiance CÃ

  • Éphémérides du mois de septembre : Table des matières...

    2162892136.jpg: 1250 : Ouverture de la Sorbonne. 1557 : Mort de Jacques Cartier. 1637 : Naissance de Catinat. 1677 : Mort de René de Longueil, aux origines du château de Maisons... 1715 : Mort de Louis XIV. 1715 : Mort de Girardon. 1796 : Revente de l'Abbaye de Leffe. 1854 : Martyre des missionnaires Nicolas Krick et Augustin Boury, au Tibet. 1929 : Apparition du Commissaire Maigret. 1949 : Fondation d'Emmaüs. 1970 : Mort de François Mauriac.

    2 : 1667 : Louis XIV, à l'origine de l'expression "Paris, Ville lumière"... 1792 : Massacres de septembre. 1843 : Aux origines de l'Entente Cordiale : début de la première visite de la Reine Victoria en France... 1870 : Défaite de Sedan. 1903 : Naissance de Gustave Thibon. 1930 : Premier vol Paris New York sans escale. 1930 : Création du Parc national des Cévennes. 1937 : Mort de Pierre de Coubertin.

    3 : 1120 : Mort de Gérard Tenque. 1783 : Indépendance des États-Unis.  1792 : Le major Karl von Bachmann, commandant des Suisses lors de l'insurrection du 10 août, est guillotiné... 1792 : Assassinat de la princesse de Lamballe, et scènes d'anthropophagie révolutionnaire... 1883 : Mort de Tourgueniev, à Bougival. 1939 : Début de la Seconde Guerre mondiale.

    4 : 1768 : Naissance de Chateaubriand. 1784 : Mort de Cassini. 1911 : Roland Garros bat le record du monde d'altitude. 1965 : Mort d'Albert Schweitzer. 1989 : Mort de Simenon.

    : 1534 : Jacques Cartier rentre de sa première expédition au Canada. 1638 : Naissance de Louis Dieudonné, futur Louis XIV. 1661 : Chute de Fouquet. 1725 : Mariage de Louis XV et de Marie Lecszinska. 1798 : Le Directoire institue le Service militaire obligatoire. 1854 : Naissance de Paul Sabatier. 1857 : Mort d'Auguste Comte. 1885 : Naissance de René Grousset. 1914 : Mort de Charles Péguy. 1988 : Le Chambon sur Lignon, première commune française à recevoir collectivement le titre de "Juste parmi les Nations"...

    6 : 1683 : Mort de Colbert. 1900 : Naissance de Julien Green. 1907 : Mort de Sully Prudhomme. 1914 : Joffre entame les manoeuvres qui aboutiront à la victoire de la Marne. 1920 : Mort de Paul-Jean Toulet. 1985 : Début de "l'affaire du Trésor de Lava"...

    : 1008 : Valenciennes, protégée du Saint cordon. 1254 : Saint Louis rentre de Terre Sainte. 1303 : Philippe le Bel fait arrêter le Pape à Anagni. 1670 : Paris, "Ville ouverte" : aux origines des Grands Boulevards... 1707 : Naissance de Buffon. 1812 : Bataille de la Moskova. 1866 : Naissance de Tristan Bernard. 1876 : Naissance de Daniel Brottier. 1928 : Mort de Jean-Baptiste Penon. 2014 : Première sortie en mer pour la réplique de L'Hermione...

    8 : 1239 : Première représentation du Miracle de Théophile, de Ruteboeuf. 1830 : Naissance de Frédéric Mistral. 1901 : Naissance de Jacques Perret.

    : 1087 : Mort de Guillaume le Conquérant. 1585 : Naissance de Richelieu. 1668 : Création de L'Avare. 1855 : "J'y suis, j'y reste"1949 : Le château de Barbentane et son Parc classés Monuments Historiques.

    10 : 1524 : Naissance de Ronsard. 1544 : Mort de Clément Marot. 1578 : Mort de Pierre Lescot. 1910 : Mort d'Emmanuel Frémiet. 1931 : La société Michelin inaugure la Micheline. 1956 : Le château de L'Empèri, à Salon, est classé Monument historique. 1976 : Création du Parc naturel régional de Martinique.

    11 : 909 : Fondation de Cluny. 1196 : Mort de Maurice de Sully. 1521 : Mort de François de Pontbriand, aux origines du plus long mur de France, clôturant le Parc de Chambord... 1611 : Naissance de Turenne. 1709 : Bataille de Malplaquet. 1733 : Mort de Couperin. 1770 : Arrivée à la Ménagerie de Versailles du rhinocéros offert par le Gouverneur français de Chandernagor au roi Louis XV. 1846 : Louis-Philippe crée l'École française d'Athènes. 1917 : Mort de Guynemer.

    12 : 1213 : Bataille de Muret. 1494 : Naissance du futur François Premier. 1621 : Aux origines de la Frangipane... 1764 : Mort de Rameau. 1860 : Bénédiction de la statue de Notre-Dame de France, au Puy en Velay. 1897 : Naissance d'Irène Joliot-Curie. 1914 : Victoire de la Marne. 1940 : Découverte des Grottes de Lascaux. 2008 : Début de la visite de quatre jours de Benoît XVI en France.

    13 : 1077 : Consécration de l'Abbaye aux Hommes de Caen. 1515 : Victoire de Marignan. 1592 : Mort de Montaigne. 1759 : Bataille des Plaines d'Abraham. 1915 : Le vice-amiral Louis Dartige du Fournet a sauvé 4.085 Arméniens du génocide... 1968 : Création du Parc naturel régional Scarpe-Escaut.

    14 : 1419 : À Sartène, naissance d'une tradition : le Catenacciu... 1565 : Jean Parisot de la Valette repousse les Turcs devant Malte. 1570 : Le Primatice meurt, à Paris... 1712 : Mort de Jean-Dominique Cassini. 1759 : Mort de Montcalm. 1760 : Naissance de Luigi Cherubini. 1833 : Mort d'Anne-Éléonore Franchi. 1868 : Naissance de Théodore Botrel. 1870 : La première Carte postale française. 1882 : Mort de Georges Leclanché. 2005 : Mort de Vladimir Volkoff.

    15 : 1613 : Naissance de La Rochefoucauld. 1642 : Sedan devient française. 1700 : Mort de Le Nôtre. 1807 : Début du Cadastre général1812 : Incendie de Moscou : Napoléon et La Grande armée pris au piège... 1858 : Naissance de Charles de Foucauld. 1916 : Arrivée des Chars d'assaut. 1945 : La Légion d’honneur "à titre collectif" est décernée au Père Bernard et à l'Abbaye Notre-Dame-des-Dombes...

    16 : 1380 : Mort de Charles V, le Sage, le Bien Servi. 1793 : Décret de la Convention ordonnant la destruction de la Sainte ampoule. 1822 : Mort de Jean-Louis Lagnel. 1824 : Mort de Louis XVIII. 1896 : Mise en service du Pont-canal de Briare. 1936 : Naufrage du Pourquoi pas ?

    17 : 1226 : La crue du Rhône emporte le Pont Saint Bénezet, "le pont d'Avignon". 1807 : Création de la Cour des comptes. 1822 : Champollion dévoile le secret des hiéroglyphes. 1836 : Mort de Jussieu. 1863 : Mort d'Alfred de Vigny. 1879 : Mort de Viollet-le-Duc. 2011 : À Besançon, dévoilement de la Porte noire, après sa restauration...

    18 : 1180 : Mort de Louis VII, Philippe Auguste roi de France. 1595 : Le pape absout Henri IV et le reconnaît comme Roi de France. 1819 : Naissance de Léon Foucault. 1914 : Début du martyre de la cathédrale de Reims. 2015 : Inauguration du laser PETAL. 2015 : Début des trois jours de festivités du Onzième centenaire de la Dynastie des Bourbons... 2015 : Lancement du projet de reconstruction de la flèche de Saint-Denis.

    19 : 1356 : Désastre de Poitiers. 1356 : Mort de Geoffroi de Charny, premier propriétaire historiquement attesté du Saint Suaire de Turin. 1370 : Mise à sac de Limoges par le Prince noir. 1648 : Expérience de Pascal sur la pression atmosphérique. 1783 : À Versailles, et devant Louis XVI, les frères Montgolfier font voler - pour la première fois - une Montgolfière, emportant un coq, un canard et un mouton. 1846 : Apparition de Notre-Dame de La Salette. 1897 : Découverte de l'Aven Armand... 1996 : Jean-Paul II arrive à Reims pour célébrer le 1.500ème anniversaire du Baptême de Clovis.

    20 : 52 Avant JC : L'armée de secours de Vercingétorix échoue devant Alésia. 1715 : La France colonise l'île Maurice. 1898 : Santos-Dumont réalise le premier vol dirigé entre Saint Cloud et Paris. 1910 : Débuts de l'Assurance-chômage. 1916 : Naissance de Pierre Boutang. 1920 : Jacques Bainville nommé Chevalier de la Légion d'honneur. 1946 : Première édition du Festival de Cannes. 1975 : Mort de Saint John Perse. 2014 : Ouverture de l'année de festivités du Millénaire de la Cathédrale de Strasbourg...

    21 : 454 : L'Empereur Valentinien assassine Aétius. 1640 : Naissance de Philippe, second fils de Louis XIII, à l'origine des représentants actuels de la Famille de France. 1679 : Traités de Ryswick, Strasbourg et la plus grande partie de l'Alsace deviennent françaises. 1711 : Dugay-Trouin s'empare de Rio de Janeiro. 1792 : La plus grande escroquerie "démocratique" de tous les temps : la Convention nationale, élue par 10% des hommes (les femmes ne votant pas). 1866 : Naissance de Claude Nicolle. 1869 : Décapitation de Pierre Maubant et des premiers martyrs de Corée. 1874 : Mort d'Élie de Beaumont. 1972 : Mort de Montherlant. 2001 : Catastrophe de l'usine AZF à Toulouse.

    22 : 1209 : Simon de Montfort s'empare de Mirepoix. 1585 : Mort d'un souverain francophone : Charles Quint. 1601 : Naissance d'Anne d'Autriche. 1743 : Naissance de Quentin Crawford. 1914 : Alain Fournier est tué au sud de Verdun. 1920 : Démission de Paul Deschanel, le Président dérangé. 2023 : Pour la première fois depuis 1533, le Pape est à Marseille...

    23 : 1793 : Le rhinocéros de Louis XV tué par les révolutionnaires. 1814 : Ouverture des conversations préliminaires du Congrès de Vienne. 1870 : Mort de Prosper Mérimée. 1877 : Mort d'Urbain Le Verrier. 1913 : Roland Garros survole la Méditerranée en avion. 1981 : Voyage inaugural du TGV. 1984 : Premières "Journées Portes Ouvertes dans les Monuments Historiques"... 

    24 : 1435 : Mort d'Isabeau de Bavière. 1715 : Mort de Dom Pérignon. 1724 : Établissement de la Bourse de Paris. 1790 : en Martinique, début de la bataille de l'Acajou, remportée par les royalistes sur les républicains... 1853 : La Nouvelle Calédonie devient française. 1870 : Naissance de Georges Claude.

    25 : 1396 : Mort de l'Amiral Jean de Vienne. 1728 : Jean-Baptiste Chardin est admis à l'Académie royale de Peinture. 1683 : Naissance de Jean-Philippe Rameau. 1909 : Premier Salon du Bourget... au Grand Palais ! 1898 : Mort de Gabriel Mortillet. 1966 : Georges Cziffra lance le Festival de La Chaise-Dieu. 1970 : Création du Parc naturel de Camargue. 1993 : Alexandre Soljénitsyne prononce son Discours des Lucs sur Boulogne. 2008 : Mise en service du Pont levant Gustave Flaubert à Rouen. 

    26 : 46 Avant JC : Exécution de Vercingétorix. 1791 : Naissance de Théodore Géricault. 1894 : Aux origines de ce qui n'aurait jamais dû devenir "l'Affaire Dreyfus"... 1946 : Première parution du Journal de Tintin. 1973 : Le Concorde 002 effectue sa première traversée de l'Atlantique Nord avec passagers. 1976 : La momie de Ramsès II arrive à Paris pour restauration complète... 1993 : Lancement du satellite SPOT 3.  

    27 : 52 Avant JC : Capitulation de Vercingétorix à Alésia. 1016 : Embarquement de Guillaume le Conquérant pour sa conquête de l'Angleterre. 1627 : Naissance de Bossuet. 1660 : Mort de saint Vincent de Paul. 1736 : Mort de Duguay-Trouin. 1917 : Mort de Degas. 1992 : Premier Festival international des Jardins de Chaumont-sur-Loire...  1997 : Jacques Maurras remet à la Ville de Martigues les clés de la bastide du Chemin de Paradis.

    28 : 1748 : Louis XV supprime les Galères. 1780 : Pose de la première pierre de l'Obélisque de Port-Vendres... 1791 : Émancipation des Juifs. 1840 : Louis-Philippe, aux origines des Chasseurs alpins et Troupes de montagne... 1852 : Naissance d'Henri Moissan. 1870 : Capitulation de Strasbourg. 1895 : Mort de Louis Pasteur. 2015 : Le Domaine maritime de la France augmente de 579.000 kilomètres carrés...

    29 : Évocation : Quand François premier a lancé le chantier de Chambord...

    30 : 1567 : Michelade de Nîmes. 1814 : Le coup d'éclat de Talleyrand au Congrès de Vienne... 1863 : Création des Pécheurs de perles, de Bizet. 1870 : Naissance de Jean Perrin. 1938 : Signature des Accords de Munich. 1939 : Naissance de Jean-Marie Lehn. 1942 : Mort de Jacques-Émile Blanche. 1969 : Création du Parc naturel régional d'Armorique. 2005 : la dépouille du général Denikine, rapatriée en Russie, est honorée dans la cathédrale Saint Alexandre Nevsky, rue Daru, à Paris.

     

    Et, pour les Éphémérides des mois d'août et de Juillet :

    Éphémérides du mois d'août...

    Éphémérides du mois de Juillet...

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  • Syrie : Un voyage spirituel hautement symbolique conduit par Mgr Rey ... Le prince Jean dans les pas de Saint-Louis

    « Divine liturgie » à Damas © Charlotte d'Ornellas

    par Annie Laurent  

    Pour Lafautearousseau, Annie Laurent a bien voulu rédiger ses impressions de voyage. Un voyage, on va le voir, « en tous points exceptionnel », selon l'expression de notre confrère Péroncel-Hugoz. Et d'une indéniable portée symbolique s'agissant de l'amitié franco-syrienne, soulignée par la participation du prince Jean de France. Un grand merci à Annie Laurent !  LFAR 

     

    2444184188.jpgLe 28 mars dernier, lundi de Pâques, le prince Jean s’est envolé pour la Syrie en compagnie d’un groupe conduit par Mgr Dominique Rey, l’évêque de Fréjus-Toulon, qui avait d’ailleurs célébré son mariage en 2009. Ce court voyage, auquel Jean-Baptiste d’Albaret, rédacteur en chef de Politique Magazine, a également participé, et que j’ai eu le privilège d’accompagner, s’est achevé dans la nuit du 2 au 3 avril. L’organisation logistique avait été confiée à la jeune association SOS Chrétiens d’Orient, fondée en 2013 et très active sur le terrain. Grâce à elle, nous avons obtenu des autorités toutes les facilités pour circuler sans problèmes, étant entendu que nous sommes restés dans des régions dont l’armée a repris le contrôle, ce qui n’est pas le cas, par exemple, de certaines banlieues de Damas.

    Ce voyage avait un but précis : il s’inscrivait dans le cadre du jumelage conclu entre le diocèse varois et l’éparchie grecque-catholique de Homs, dont le titulaire est Mgr Abdo Arbach. Il s’agissait donc d’un pèlerinage et c’est pourquoi il ne comportait aucune rencontre avec des dirigeants politiques syriens. Notre groupe, composé de 45 personnes, parmi lesquelles un bon nombre de jeunes professionnels et étudiants, s’est rendu sur les pas de saint Paul à Damas ainsi qu’en divers sanctuaires de Homs et de sa région. Le séjour fut aussi, bien entendu, ponctué de rencontres avec plusieurs ecclésiastiques et des fidèles chrétiens appartenant à diverses Eglises orientales mais également à l’Eglise latine.

    A Damas, après une visite très recueillie à la maison d’Ananie, l’évêque qui eut l’honneur de baptiser Saul, le futur « apôtre des nations », la délégation a été accueillie par Sa Béatitude Grégoire III Laham, patriarche d’Antioche et de tout l’Orient des grecs-melkites-catholiques, de Jérusalem et d’Alexandrie, dont le siège se trouve dans la capitale syrienne. Invité à s’exprimer, le prince Jean s’est présenté en évoquant son lointain ancêtre Saint Louis ainsi que l’attention particulière que ce dernier portait aux chrétiens d’Orient et en se situant lui-même dans cette noble tradition de protection dont la France actuelle se doit d’être la digne héritière. Dans la soirée, après une messe célébrée en rite byzantin dans l’église patriarcale, Grégoire III a invité toute la délégation à un dîner officiel auquel il avait aussi convié le nonce apostolique en Syrie, Mgr Mario Zenari, et des évêques de divers rites, tous déjà présents lors de la « divine liturgie ». L’ambiance, très festive, ponctuée de chants français entonnés joyeusement par les prélats, suffisait à montrer la reconnaissance de nos hôtes syriens, touchés par notre visite alors que Paris a rompu toutes relations avec ce malheureux pays. Durant tout notre séjour, nous n’avons d’ailleurs croisé aucun autre Français.

    Dans la capitale toujours, sous la conduite de l’archevêque maronite, Mgr Samir Nassar, qui nous a fait visiter sa modeste cathédrale, nous avons aussi pu prier devant la tombe des trois bienheureux frères Massabki, martyrisés avec un groupe de franciscains lors des massacres de masse commis en 1860 contre les chrétiens du Mont-Liban et de Damas, ce qui avait préludé à l’expédition de troupes françaises à l’initiative de l’empereur Napoléon III.

    1459494701-887ba8a80b67b1aaeefec541655445ad.jpgLa deuxième partie du séjour s’est déroulée à Homs, ville terriblement sinistrée, où nous avons pu déambuler à pieds sur plusieurs centaines de mètres, sous la protection bienveillante des soldats syriens, très souriants comme tous ceux que nous rencontrions. Les deux cathédrales que nous avons visitées, la grecque-catholique et la syriaque-catholique, sont dans un état pitoyable : coupoles et toitures perforés par les obus, iconostase et autels brûlés, icônes aux yeux perforés par les balles des djihadistes. SOS Chrétiens d’Orient participe à la reconstruction de la première. Partout alentour, ce n’est qu’amoncellement d’immeubles détruits. Nous avons aussi prié sur la tombe du Père Frans van der Lugt, jésuite hollandais, qui avait tenu à demeurer sur place malgré les dangers, pour secourir les chrétiens qui n’avaient pas pu quitter la ville. Assassiné le 7 avril 2014, il est enterré dans le jardin de son couvent. Comme Homs, les deux autres villes de la région que nous avons visitées, Qussaïr et Yabroud, ont été pendant des mois le théâtre d’affrontements entre les djihadistes de diverses obédiences, y compris Daech, et l’armée nationale qui a finalement pu reprendre possession des lieux (en mai 2014 pour Homs), avec parfois l’appui du Hezbollah libanais. De notre autocar, nous pouvions alors contempler les sommets enneigés du pays du Cèdre.

    Les dernières étapes nous ont conduits dans la « Vallée des chrétiens », également très proche du Liban, avec notamment une visite captivante du célèbre Krak des Chevaliers édifié au XIIIème siècle sur un sommet stratégique. Une brigade de Daech a aussi séjourné dans ses murs avant d’en être délogée. Les dégâts ne sont heureusement pas irrémédiables et la restauration de l’imposant édifice est sur le point de commencer. Puis, nous sommes allés à Maaloula, l’un des trois villages syriens où les habitants parlent l’araméen, la langue du Christ. Cet endroit a beaucoup souffert. En 2013, lors de l’attaque des djihadistes, trois jeunes gens ont été abattus devant chez eux après avoir refusé de se faire musulmans et six autres ont été enlevés. On est sans nouvelles d’eux. La localité compte deux monastères, l’un dédié à sainte Thècle, cette disciple de saint Paul, venue d’Asie mineure, qui échoua ici sous une protection divine qui la fit échapper à la persécution. Les moniales qui y vivaient et qui ont pu quitter les lieux ne peuvent pour l’heure envisager d’y revenir car le bâtiment a été entièrement détruit par les rebelles. L’autre monastère, dédié aux saints Serge et Bacchus, est quant à lui beaucoup moins endommagé, mais il est encore vide de toute présence de religieux. Depuis la libération de Maaloula, la sécurité est en partie assurée par une brigade locale, affiliée à une « garde nationale » qui reçoit ses armes et ses munitions du gouvernement, ses membres conjuguant la surveillance avec leurs activités professionnelles.

    Enfin, nous sommes allés au sanctuaire grec-orthodoxe de Sednaya, situé à une heure de route au nord de Damas. 36 moniales résident en ce lieu qui abrite une célèbre icône représentant la Vierge Marie, dont la réalisation est attribuée à saint Luc. L’icône ne sort jamais de sa niche toujours fermée où elle est soigneusement gardée. Lors de notre passage, il y avait une foule de pèlerins, l’église était pleine de fidèles en prière.

    Partout, nos interlocuteurs ont montré une force d’âme, un courage et une vitalité vraiment étonnants et sans doute inattendus pour beaucoup d’entre nous. Comment oublier, par exemple, cette classe de l’école patriarcale grecque-catholique de Damas où les jeunes élèves, tous en uniforme, ont interprété pour nous des chants en français ayant pour thème le désir de paix ? Après ce voyage, on se dit que la France a vraiment trahi son histoire et ses responsabilités et que l’un des moyens de racheter cette faute majeure est de se rendre dans ce beau pays de Syrie, berceau du christianisme comme ont tenu à nous le rappeler tous nos interlocuteurs. 

     

  • Un virus mondialisé*, par Michel Onfray.

    Le coronavirus n’est pas juste une épidémie médicale, c’est également une métaphore: celle de ce qu’est (devenue) la France qui subit, voire qui va au devant des problèmes. Ses prétendus experts qui ne décollent pas des plateaux de chaînes d’information continue (j’avais écrit: contenue…), font les malins: ils déclarent "même pas mal!", ils bombent le torse comme des cadors, ils minimisent, ils estiment que c’est moins grave qu’une épidémie classique de grippe hivernale comme il y en a tous les ans, mais je ne peux m’empêcher de croire ce que je vois et non pas de voir ce que je crois: la Chine n’est pas du genre à confiner la ville de Wuhan, quinze millions d’habitants, si l’extrême gravité n’est pas avérée –c’est ce que doit et peut penser quiconque n’a pas renoncé à l’usage de sa raison ni à celui de son esprit critique.

    michel onfray.jpgUn pays dictatorial compte pour rien la mort de ses citoyens, mais pas celle des ressortissants des autres pays, non pas par moralité, mais par cynisme politique, industriel, commercial. La Chine n’aurait pas pris le risque d’être associée à une mauvaise image planétaire ( le pays d’où sort un virus inconnu et mortel associé à des pratiques culturelles atypiques -manger de la chauve-souris en soupe par exemple, sinon du pangolin, voire boire du venin mélangé à du sang de serpent sous prétexte que c’est aphrodisiaque…), de connaître une dégringolade économique mondiale, s’il n’y avait pas eu un véritable péril en la demeure.

    Sur un plateau de télévision, le mardi 28 janvier, j’ai soutenu cette thèse en précisant que je trouvais étonnant que dans notre pays, si prompt à invoquer le principe de précaution édicté par Maastricht pour interdire les desserts fabriqués en famille et emportés à l’école pour fêter un anniversaire faute de traçabilité, on puisse ne pas décoder le message que la Chine envoyait en confinant la ville, puis la région de manière drastique.

    Au dire des experts en tout, c’était prétendument le signe d’une gestion totalitaire de la crise. Mais ce pays n’est pas à dix mille morts prêt -depuis des décennies, la répression maoïste ou néo-maoïste témoigne que les gouvernants se moquent du trépas de leurs sujets! La Chine savait ce que nous ne savons pas mais dont pourtant nous aurions dû nous douter: il suffisait non pas de croire ce qui se disait, et qui s’est amplement trouvé amplifié par les médias qui reprenaient en chœur, mais de penser ce qui était fait au pays de Mao 2.0. Comme toujours, on a préféré croire un mensonge qui sécurise à une vérité qui inquiète.

    Nombre de médecins qui donnaient des leçons, tout en ne sachant pas grand chose de ce virus, arboraient des titres ronflants –chefs de ceci, patrons de cela, directeur ici, responsable là, président souvent, mais aucun journaliste n’a précisé que, par exemple, quand il invitait sur son plateau le docteur Yves Lévy, médecin spécialiste en immunologie, ancien patron de l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm), depuis peu "conseiller d’État en service extraordinaire ", pour donner son avis éclairé sur la chose, ce monsieur était, dans le privé, le mari d’Agnès Buzyn alors ministre de la santé! Je l’ai appris sur un autre plateau télé, mais après l’émission et dans les couloirs… Au revers de cette armada de médecins qui péroraient, j’ai souvent vu des légions d’honneur rouge sang…

    Pendant que la Chine confinait, la France ouvrait grand ses portes en affrétant des avions militaires aux frais du contribuable afin de rapatrier sur le sol français ses ressortissants ayant choisi de vivre en Chine. Ces opérations se sont faites avec l’aide des militaires: on apprend aujourd’hui qu’il semblerait que l’un d’entre eux, au moins, ait rapporté le virus dans sa base avant une probable contamination d’une partie du département de l’Oise –avant la suite. Rappelons qu’un professeur sexagénaire est mort dans ce département alors qu’il n’avait pas effectué de voyages ni dans les zones à risque, ni ailleurs, il s’est juste trouvé en contact avec une personne venue de cette base militaire contaminée par un ordre donné à l’Elysée. Si j’étais Macron, je ne serais pas bien fier…

    Toujours sur ordre de l’Elysée, le gouvernement a ensuite dirigé ces rapatriés dans un village des Bouches-du-Rhône, Carry-le-Rouet, sans en informer le maire qui a appris la chose aux informations régionales –c’est dire dans quelle estime le président Macron tient les élus. Une deuxième livraison d’expatriés a été faite en Normandie, dans un village vacances, à Branville (Calvados), où se trouvaient encore des touristes.

    Paris sait se souvenir que la province existe quand il faut y loger des migrants ou des malades potentiels à mettre en quarantaine. Pourquoi à l’Elysée ou à Matignon n’a-t-on pas choisi Le Touquet, ville dans laquelle le président dispose d’une villa gardée en permanence, ou Le Havre, cité du premier ministre candidat à sa réélection aux prochaines municipales? Tant qu’à exposer les Français, le premier d’entre eux, et son second, devraient au moins montrer l’exemple.

    Quelques responsables politiques ont invité à reprendre le contrôle des frontières pour empêcher la propagation de la maladie –ce qui paraissait de bon sens. Péché mortel pour les thuriféraire du marché total planétaire! On a alors entendu un élément de langage consternant, repris par le ministre de la santé lors de son intervention du samedi 29 février: "Le virus ignore les frontières." Tout en expliquant qu’il fallait ne pas se serrer la main pour se dire bonjour, ne pas se faire la bise et se laver les mains -il est vrai que, pour accoucher d’une pareille montagne, il fallait bien mobiliser un conseil des ministres extraordinaires un samedi avec toutes les huiles gouvernementales flanquées des plus hauts gradés de l’armée française et des professionnels de la profession comme dit l’autre. S’en sont suivies des interdictions de se réunir, de voyager en dehors de la zone maastrichtienne (rions un peu!), de courir un marathon, d’assister à des rencontres sportives dans un stade fermé, de se réunir à plus de tant de personnes: autrement dit, il fallait mettre des frontières entre soi et les gens potentiellement contaminés, mais on pouvait laisser librement circuler les Chinois, et laisser les Italiens passer nos frontières sans contrôle. Ce qui vaut pour un village si loin de Paris et de ses jacobins ne saurait donc valoir pour la totalité du pays.

    Il est bien triste d’avoir à redire à ces gens qui nous l’apprennent que le virus ne vole pas comme une libellule dans l’air mais qu’il se transmet par ceux qui en sont affectés –vérité de La Palice. Dès lors, on ne se sert pas la main si l’on est un habitant des villages de l’Oise concernés, on reste chez soi, mais on peut continuer à prendre le train, l’avion, à rouler sur les routes et autoroutes sans que cela ne pose un problème de santé publique!

    Car le virus n’existe pas seul, comme une monade voyageant dans l’éther, mais porté par des gens qu’on peut confiner –ce qui s’appelle rester dans la frontière de sa maison. Mais la France, bonne fille, ouvre grandes ses portes au virus puisqu’elle reste adepte de la mondialisation, à la libre circulation des personnes et des biens, et que l’Etat profond qui nous gouverne, et auquel Macron obéit, ne veut pas avouer ses erreurs et son tort en revenant sur son dogme sans-frontiériste ce qui serait avouer que ce dogme est mortifère.

    Or, que se passe-t-il avec la quarantaine –sottement rebaptisée quatorzaine par le ministre de l’éducation nationale ignorant qu’il utile un mot qui existe dans le registre juridique (Quatorzaine: Espace de quatorze jours qui s'observait légalement entre les diverses étapes d'une saisie judiciaire. Quarantaine:Toute espèce de réclusion, de séquestration temporaire), mais en dehors de son sens, contre lui, même, car une quarantaine, c’est un temps d’isolement qui, certes, durait à l’origine quarante jours mais qui peut durer plus ou moins depuis? De même que Limoger signifiait jadis envoyer à Limoges comme punition, le mot signifie aujourd’hui envoyer dans un lieu qu’à Paris on estime perdu pour punir un fonctionnaire qui ne courbe pas l’échine –mais pas forcément à Limoges! La quarantaine, même si elle dure quatorze jours sans d’ailleurs qu’on soit sûr que ce soit la période adéquate, est une réclusion pendant un certain temps dans un espace confiné –chambre d’hôpital, appartement privé , maison ou camp de vacances pourvu que ce soit chez les demeurés loin de Paris. Or, tout ceci suppose une limite en-deça et au-delà de laquelle les choses ne sont pas les mêmes. Y a-t-il une autre définition de la frontière?

    L’impéritie gouvernementale a donc permis que nous passions du stade 1 au stade 2 avec ces belles vitesses. On nous annonce désormais l’inexorable arrivée du stade 3.

    J’avais bien raison de dire en ouverture que le coronavirus n’est pas juste une épidémie médicale mais également une métaphore. Si je voulais m’exprimer comme un journaliste, donc comme un politique, et vice-versa, je dirai: "La suite est à venir"…

    Michel Onfray
    ________________________________

    *: Expression utilisée dans sa conférence de presse par le ministre de la santé le samedi 29 février.

  • Dans notre Ephéméride de ce jour...: Avec Lazare Carnot, la Révolution invente le Terrorisme d'État

    1753 : Naissance de Lazare Carnot

     

    Personnage ambigu, personnalité double : s'il est à juste titre mondialement connu pour ses travaux scientifiques, et s'il contribua de toutes ses forces à la création de l'Ecole polytechnique (voir l'Éphéméride du 11 mars), il vota aussi sans état d'âme la mort de Louis XVI et organisa directement le génocide vendéen. 

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    Portrait de Carnot à l'X, avec détail du médaillon; s'il n'y avait eu que cet aspect du personnage...  
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    Sa dureté dans la guerre de Vendée fut sans limite. C'est lui en effet qui avait sous sa responsabilité l'armée de l'Ouest engagée dans la répression de l'insurrection vendéenne. On essaye d'imputer à d'autres - comme Kléber et Marceau - les horreurs de cette guerre, les noyades de Nantes, le ratissage sanglant de la Vendée par les "colonnes infernales" du général Turreau... mais c'est bien Carnot qui ordonna la sévérité et l'usage de la force.

    C'est lui qui écrivit à Turreau, en pluviôse : "exterminer les brigands jusqu'au dernier, voilà ton devoir".

    Il maintint cette ligne rigoureuse même après que l'insurrection ait été militairement anéantie - seule continuant une guérilla de coups de main - en autorisant, en juin 1794, la destruction de Saint-Florent-le-Vieil.

    Deux lois furent préparées par Lazare Carnot et votées par la Convention en préparation du "Génocide Vendéen" :

    • celle du 1er Août 1793 : "Anéantissement de tous les biens… la Vendée doit être un cimetière national..."
    • et celle du 1er Octobre 1793 :  "Extermination totale des habitants…"
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    Bertrand Barère de Vieuzac : il s'exprimera comme le fera, plus tard Staline, disant "Le problème, c'est les hommes; pas d'hommes, pas de problème...". Pour Barère, ce fut : le problème c'est la Vendée ? Pas de Vendée, pas de problème !...
     

     

    Le point de départ du génocide est le décret du 1er août 1793 voté sur proposition de Barrère de Vieuzac après un discours incendiaire :

    "...ici, le Comité, d'après votre autorisation, a préparé des mesures qui tendent à exterminer cette race rebelle, à faire disparaître leurs repaires, à incendier leurs forêts, à couper leur récoltes et à les combattre autant par des ouvriers et des pionniers que par des soldats. C'est dans les plaies gangreneuses que la médecine porte le fer et le feu, c'est à Mortagne, à Cholet, à Chemillé que la médecine politique doit employer les mêmes moyens et les mêmes remèdes. L'humanité ne se plaindra pas; les vieillards, les femmes et les enfants seront traités avec les égards exigés par la nature. L'humanité ne se plaindra pas; c'est faire son bien que d'extirper le mal; c'est être bienfaisant pour la patrie que de punir les rebelles. Qui pourrait demander grâce pour des parricides... Nous vous proposons de décréter les mesures que le comité a prises contre les rebelles de la Vendée; et c'est ainsi que l'autorité nationale, sanctionnant de violentes mesures militaires portera l'effroi dans les repaires de brigands et dans les demeures des royalistes".

     

    Le décret du premier août 1793 relatif aux mesures à prendre contre les rebelles de la Vendée stipulait dans son article 1er que "Le ministre de la guerre donnera sur le champ les ordres nécessaires pour que la garnison de Mayence soit transportée en poste dans la Vendée

    Article VI: "il sera envoyé par le ministre de la guerre des matières combustibles de toute espèce pour incendier les bois, les taillis et les genêts".

     Article VII: "les forêts seront abattues; les repaires des rebelles seront détruits; les récoltes seront coupées par les compagnies d'ouvriers, pour être portées sur les derrières de l'armée et les bestiaux seront saisis."

     Article VIII: "les femmes, les enfants et les vieillards seront conduits dans l'intérieur. Il sera pourvu à leur subsistance et à leur sûreté, avec tous les égards dus à l'humanité."

     Article XIV: "les biens des rebelles de la Vendée sont déclarés appartenir à la république; il en sera distrait une portion pour indemniser les citoyens qui seront demeurés fidèles à la patrie, des pertes qu'ils auraient souffertes".

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    Ce décret du 1er Aout de Lazare Carnot sera suivi par celui du 1er octobre 1793, décliné sur le mode du discours de Caton auprès du sénat romain, "delenda est Carthago" :

    "Détruisez la Vendée, Valenciennes et Condé ne sont plus au pouvoir de l'Autrichien… Enfin chaque coup que vous porterez à la Vendée retentira dans les villes rebelles, dans les départements fédéralistes. La Vendée et encore la Vendée, voilà le charbon politique qui dévore le cœur de la république française; c'est la qu'il faut frapper".

    Après la prise de Laval le 23 octobre, et la défaite républicaine d'Entrammes, le 26 octobre 1793, un nouveau décret daté du 11ème jour du 2ème mois, portera que "toute ville de la république qui recevra dans son sein les brigands ou qui leur donnera des secours sera punie comme ville rebelle. En conséquence, elle sera rasée et les biens des habitants seront confisqués au profit de la république".

    Les mesures préconisées furent appliquées à la lettre par les représentants en mission auprès des armées et dans les départements.

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    Charnier vendéen :
     
     "Une nation ne se régénère que sur un monceau de cadavres" et "Ce qui constitue une République, c’est la destruction totale de ce qui lui est opposé." : voilà ce qu'a déclaré Saint Just à la Convention, dans son Rapport du 26 février 1794 (premier décret de ventôse
     
     
     
    Les horreurs du Génocide ne furent jamais désavouées, bien au contraire :
    Le 29 janvier 1881 suite à l’interdiction de la pièce Thermidor de Victorien Sardou, jugée "antirépublicaine", Georges Clemenceau répond à Joseph Reinach :
     
    "J'approuve tout de la Révolution : j'approuve les massacres de septembre où, pour s'éclairer, la nuit venue, les travailleurs plantaient des chandelles dans les yeux des morts. J'approuve les noyades de Nantes, les mariages républicains où les vierges accouplées à des hommes, par une imagination néronienne, avant d'être jetées dans la Loire, avaient à la fois l'angoisse de la mort et la souffrance de la pudeur outragée. J'approuve les horreurs de Lyon, où l'on attachait des enfants à la gueule des canons, et les égorgements de vieillards de quatre vingt dix ans et de jeunes filles à peine nubiles.
    Tout cela forme un bloc glorieux et je défends qu'on y touche.
      Je défends que, sur un théâtre qui dépend de l'Etat, un dramaturge illustre vienne, après plus de cent ans révolus, prononcer une parole de pitié qui serait un outrage aux mânes augustes de Robespierre et de Marat". 
     
     
    Le 29 novembre 1793, le représentant Fayau écrit aux administrateurs du département de la Vendée :

    "Vous savez comme moi, citoyens, que les brigands appelés de la Vendée existent encore quoique on les aie tués plusieurs fois à la tribune de la ConventionJe vous engage à prendre les mesures les plus promptes et les plus énergiques pour que les armées catholiques et royales dans le cas ou elles rentreraient dans la Vendée n'y trouvent plus qu'un désert…Il serait bon, citoyens, que des commissaires nommés par vous se transportassent de suite dans toutes les parties de votre département pour en faire retirer toutes les subsistances et pour faire arrêter tous les citoyens qui ont pris part directement ou indirectement aux troubles de la Vendée. Il faut purger la Patrie…"

    Le représentant Francastel n'est pas en reste. Le 25 décembre 1793, il écrit au Comité de Salut Public :

    "Je fais débarrasser les prisons de tous les infâmes fanatiques qui s'étaient échappés de l'armée catholique. Pas de mollesse, que le torrent révolutionnaire entraîne tout ce qui lui résiste scandaleusement. Purgeons, saignons jusqu'au blanc. Il ne faut pas qu'il reste aucun germe de rébellion…"

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    En novembre 1793, le général Turreau est nommé commandant en chef de l'armée de l'ouest avec la charge de faire appliquer le décret du 1er août. L'ordre de départ est donné le 21 janvier 1794, cette première phase sera appelée "La Promenade Militaire" alors qu'à cette date la Grande Armée Catholique et Royale n'est plus qu'un nom. Turreau divise l'armée en six divisions de deux colonnes chacune, qui ont pour mission de ratisser le territoire et d'exterminer la population. Ce sont les "colonnes infernales" qui vont se livrer au génocide des Vendéens. L'ordre du jour du général Grignon, commandant la 2ème division est très clair :

    "Je vous donne l'ordre de livrer aux flammes tout ce qui est susceptible d'être brûlé et de passer au fil de l'épée tout ce que vous rencontrerez d'habitants".

    Les rapports des généraux républicains commandant les Colonnes sont aussi particulièrement explicites: "Nous en tuons près de 2000 par jourJ'ai fais tué (sic !) ce matin 53 femmes, autant d'enfantsJ'ai brûlé toutes les maisons et égorgé tous les habitants que j'ai trouvés. Je préfère égorger pour économiser mes munitions …".

    Le Général Westermann, dans sa lettre à la Convention du 23 décembre 1793, jour où 8.000 Vendéens sans armes - dont 5.000 femmes et enfants - furent exterminés à Savenay, précisait que :

    "Il n’y a plus de Vendée, citoyens républicains, elle est morte sous notre sabre libre, avec ses femmes et ses enfants. Je viens de l’enterrer dans les bois et les marais de Savenay. Suivant les ordres que vous m’avez donnés, j’ai écrasé les enfants sous les pieds des chevaux, et massacré les femmes qui, au moins pour celles-là, n’enfanteront plus de brigands. Je n’ai pas un prisonnier à me reprocher. J’ai tout exterminé".

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  • Éphéméride du 4 août

    1984 : Premier lancement réussi pour la fusée Ariane 3

     

     
     
     
     
     
    1297 : Boniface VIII proclame la sainteté de Louis IX   
     
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    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre V, Pendant 340 ans, l'honorable maison capétienne règne de père en fils :

    "Saint Louis représente un retour à l'idée du prêtre-roi. Il est en harmonie avec son temps, celui de saint Thomas d'Aquin, marqué par un renouveau de foi chrétienne. Toutes proportions gardées, c'est ainsi qu'après les encyclopédistes, le début du dix-neuvième siècle verra le Génie du christianisme et une renaissance religieuse.

    Mais la monarchie a grandi, Louis IX, ce n'est plus le pieux Robert qui s'enfermait dans son oratoire. La monarchie a des devoirs, des traditions, une vitesse acquise. Saint Louis continuera ses prédécesseurs. Seulement il les continuera en développant un élément que, jusqu'à lui, la dynastie capétienne n'avait qu'à peine dégagé. Les qualités de sa race, il les poussera jusqu'à la vertu, jusqu'à la sainteté.

    La royauté française était un peu terre à terre. Par lui, elle prendra un caractère de grandeur spirituelle dont elle gardera toujours le reflet. On a remarqué que la plupart des autres maisons royales ou impériales d'Europe avaient pour emblèmes des aigles, des lions, des léopards, toutes sortes d'animaux carnassiers. La maison de France avait choisi trois modestes fleurs. Saint Louis a été la pureté des lis..." 

     

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     Dans notre album L'aventure France racontée par les cartesvoir la photo "Louis IX, pris pour arbitre par l'Europe entière" 

     

     

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    1443 : Fondation des Hospices de Beaune 

     

    Nicolas Rolin, Chancelier de Bourgogne, fonde, avec sa femme Guigone de Salins, les Hospices de Beaune, et crée en 1452 un nouvel ordre religieux : Les sœurs hospitalières de Beaune.

    "Moi, Nicolas Rolin, chevalier, citoyen d’Autun, seigneur d’Authume et chancelier de Bourgogne, en ce jour de dimanche, le 4 du mois d’août, en l’an de Seigneur 1443… dans l’intérêt de mon salut, désireux d’échanger contre des biens célestes, les biens temporels… je fonde, et dote irrévocablement en la ville de Beaune, un hôpital pour les pauvres malades, avec une chapelle, en l’honneur de Dieu et de sa glorieuse mère… "

    Il commande le Polyptyque du Jugement dernier au peintre flamand Rogier van der Weyden, pour les Hospices :

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    http://www.cegepsherbrooke.qc.ca/~bourgech/automne99/6111t/thibaultpm/MEMLING/HTLM/analyse.html

     

    Ces Hospices recevront leur premier malade en 1452 : voir l'Éphéméride du 1er janvier; et, sur le rôle et l'importance du Chancelier Rolin, voir l'Éphéméride du 18 janvier...

     

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    http://www.hospices-de-beaune.com/

     

    http://www.hospices-de-beaune.com/index.php/hospicesdebeaune/L-Hotel-Dieu/Le-Musee

     

    http://voyage-webguides.com/fr2/Hospices-de-Beaune.html

     

     

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    1789 : La nuit du 4 Août...

     

    1. : Vue par Michel Mourre...

    "Séance de l'Assemblée constituante au cours de laquelle furent détruites de fond en comble les bases de la société de l'Ancien Régime. À la suite des interventions du vicomte de Noailles et du duc d'Aiguillon, l'Assemblée proclame "qu'elle détruit le régime féodal, qu'elle abolit à jamais les privilèges personnels ou réels en matière de subsides, enfin que tous les citoyens sont admissibles à tous les emplois et dignités ecclésiastiques, civils et militaires"...

    ...Par acclamation, au milieu d'un immense enthousiasme, fut votée l'abolition des corporations de métiers, des justices seigneuriales, de la vénalité des offices, des droits casuels des curés, des annates, de la pluralité des bénéfices, des privilèges des provinces et des villes.

    Louis XVI fut salué comme "le restaurateur de la liberté française" et l'Assemblée se sépara aux premières heures du cinq août aux cris de "Vive le Roi !".

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    2. : ... et par Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XV, Louis XVI et la naissance de la Révolution :

     

    "...La prise de la Bastille était bien un symbole. Elle ne retentit pas seulement jusqu'à Kœnigsberg où Kant en dérangea sa promenade. Elle fut en France le point de départ d'une anarchie qui ne demandait qu'à éclater. Le désaveu des mesures d'ordre, l'interdiction de tirer sur le peuple, la fraternisation de certaines troupes (les Gardes françaises) avec la foule, l'absence de toute répression après l'émeute, eurent leurs conséquences nécessaires et des suites prolongées.

    Après le 14 juillet, une vaste insurrection éclate en France. Contre qui ? Contre le vieil objet de la haine générale, contre le fisc. Dans les villes, on démolit les bureaux d'octroi, on brûle les registres, on moleste les commis, manière sûre de se délivrer des impôts. Vaste jacquerie dans les campagnes, et ce n'est pas un phénomène nouveau : ainsi se traduisent les vœux, de forme si raisonnable, qu'ont exprimés les "cahiers".

    L'ambassadeur de la République de Venise, observant comme toujours d'un œil aigu, écrivait : "Une anarchie horrible est le premier fruit de la régénération qu'on veut donner à la France... Il n'y a plus ni pouvoir exécutif, ni lois, ni magistrats, ni police."

    Cette explosion, nommée par Taine l' "anarchie spontanée", n'échappa pas à l'Assemblée. Elle en fut effrayée et elle se comporta avec la foule comme le roi se comportait avec elle : par à-coups et sans réflexion. Un rapport sur le brigandage, qui concluait dans les mêmes termes que l'ambassadeur vénitien, répandit l'alarme. On se dit qu'il fallait faire quelque chose afin de calmer les populations pour qui la promesse d'impôts justes et régulièrement votés était une maigre satisfaction. Le 4 août, dans une séance du soir, un député de la noblesse, le vicomte de Noailles, proposa de supprimer les droits féodaux. Ce qui restait de ces droits était naturellement fort détesté. À la vérité, beaucoup avaient disparu, d'autres étaient tombés en désuétude. La féodalité déclinait depuis bien longtemps. Le sacrifice n'en était pas moins méritoire. Il l'aurait été encore plus si les propriétaires de droits féodaux ne s'étaient en même temps délivrés des charges féodales, dont la plus lourde était le service militaire. Surtout, ce sacrifice aurait gagné à ne pas être consenti sous le coup de la peur et, en tout cas, très étourdiment.

    En effet, dans une sorte de vertige, ce fut à qui proposerait d'immoler un privilège. Après les droits seigneuriaux, la dîme, qui avait cependant pour contrepartie les charges de l'assistance publique; après la dîme, les privilèges des provinces, des communes, des corporations. Dans cette nuit de panique plutôt que d'enthousiasme, on abolit pêle-mêle, sans discernement, les droits, d'origine historique, qui appartenaient à des Français nobles et à des Français qui ne l'étaient pas, ce qui était caduc et ce qui était digne de durer, toute une organisation de la vie sociale, dont la chute créa un vide auquel, de nos jours, la législation a tenté de remédier pour ne pas laisser les individus isolés et sans protection.

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    Mirabeau, absent cette nuit-là, fut le premier à blâmer cette vaste coupe, ce "tourbillon électrique", et à en prévoir les conséquences : on avait, disait Rivarol (ci dessus), déraciné l'arbre qu'il eût fallu émonder. Déjà il était impossible de revenir en arrière et un mal du moins, mal immédiat, était irréparable. Car si l'on avait rendu la France uniforme, en supprimant d'un trait toutes les exceptions qui rendaient si malaisée l'administration financière, l'État prenait aussi des charges qui, en bien des cas, étaient la contrepartie des redevances abolies.

    Quant à la masse du public, elle interpréta cette hécatombe dans le sens de ses désirs, c'est-à-dire comme une délivrance de toutes ses obligations. Il arriva donc que, du jour au lendemain, personne ne paya plus. La perception des impôts, qu'on avait crue rétablie en proclamant la justice pour tous, n'en devint que plus difficile. On avait cru "arrêter l'incendie par la démolition". La violence de l'incendie redoubla..."

     

     

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    1859 : Mort de Jean-Marie Vianney, le Curé d'Ars

     

  • Dans notre Éphéméride de ce jour : toujours nié deux siècles après par les révisionnistes/négationnistes du Système, voi

    1753 : Naissance de Lazare Carnot 

     

    Personnage ambigu, personnalité double : s'il est à juste titre mondialement connu pour ses travaux scientifiques, et s'il contribua de toutes ses forces à la création de l'École polytechnique (voir l'Éphéméride du 11 mars), il vota aussi sans état d'âme la mort de Louis XVI et organisa directement le Génocide vendéen. 

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    Portrait de Carnot à l'X, avec détail du médaillon; s'il n'y avait eu que cet aspect du personnage...  

    Sa dureté dans la Guerre de Vendée fut sans limite. C'est lui en effet qui avait sous sa responsabilité l'Armée de l'Ouest engagée dans la répression de l'insurrection vendéenne. On essaye d'imputer à d'autres - comme Kléber et Marceau - les horreurs de cette guerre, les noyades de Nantes, le ratissage sanglant de la Vendée par les "colonnes infernales" du général Turreau... mais c'est bien Carnot qui ordonna la sévérité et l'usage de la force.

    C'est lui qui écrivit à Turreau, en pluviôse : "exterminer les brigands jusqu'au dernier, voilà ton devoir".

    Il maintint cette ligne rigoureuse même après que l'insurrection ait été militairement anéantie - seule continuant une guérilla de coups de main - en autorisant, en juin 1794, la destruction de Saint-Florent-le-Vieil.

    Deux lois furent préparées par Lazare Carnot et votées par la Convention en préparation du "Génocide Vendéen" :

    • celle du 1er Août 1793 : "Anéantissement de tous les biens… la Vendée doit être un cimetière national..."
    • et celle du 1er Octobre 1793 :  "Extermination totale des habitants…"
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    Bertrand Barère de Vieuzac : il s'exprimera comme le fera, plus tard Staline, disant "Le problème, c'est les hommes; pas d'hommes, pas de problème...". Pour Barère, ce fut : le problème c'est la Vendée ? Pas de Vendée, pas de problème !...
     

     

    Le point de départ du Génocide est le décret du 1er août 1793 voté sur proposition de Barrère de Vieuzac après un discours incendiaire :

    "...ici, le Comité, d'après votre autorisation, a préparé des mesures qui tendent à exterminer cette race rebelle, à faire disparaître leurs repaires, à incendier leurs forêts, à couper leur récoltes et à les combattre autant par des ouvriers et des pionniers que par des soldats. C'est dans les plaies gangreneuses que la médecine porte le fer et le feu, c'est à Mortagne, à Cholet, à Chemillé que la médecine politique doit employer les mêmes moyens et les mêmes remèdes. L'humanité ne se plaindra pas; les vieillards, les femmes et les enfants seront traités avec les égards exigés par la nature. L'humanité ne se plaindra pas; c'est faire son bien que d'extirper le mal; c'est être bienfaisant pour la patrie que de punir les rebelles. Qui pourrait demander grâce pour des parricides... Nous vous proposons de décréter les mesures que le comité a prises contre les rebelles de la Vendée; et c'est ainsi que l'autorité nationale, sanctionnant de violentes mesures militaires portera l'effroi dans les repaires de brigands et dans les demeures des royalistes".

     

    Le décret du premier août 1793 relatif aux mesures à prendre contre les rebelles de la Vendée stipulait dans son article 1er que "Le ministre de la guerre donnera sur le champ les ordres nécessaires pour que la garnison de Mayence soit transportée en poste dans la Vendée

    Article VI: "il sera envoyé par le ministre de la guerre des matières combustibles de toute espèce pour incendier les bois, les taillis et les genêts".

     Article VII: "les forêts seront abattues; les repaires des rebelles seront détruits; les récoltes seront coupées par les compagnies d'ouvriers, pour être portées sur les derrières de l'armée et les bestiaux seront saisis."

     Article VIII: "les femmes, les enfants et les vieillards seront conduits dans l'intérieur. Il sera pourvu à leur subsistance et à leur sûreté, avec tous les égards dus à l'humanité."

     Article XIV: "les biens des rebelles de la Vendée sont déclarés appartenir à la république; il en sera distrait une portion pour indemniser les citoyens qui seront demeurés fidèles à la patrie, des pertes qu'ils auraient souffertes".

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    Ce décret du 1er Aout de Lazare Carnot sera suivi par celui du 1er octobre 1793, décliné sur le mode du discours de Caton auprès du sénat romain, "delenda est Carthago" :

    "Détruisez la Vendée, Valenciennes et Condé ne sont plus au pouvoir de l'Autrichien… Enfin chaque coup que vous porterez à la Vendée retentira dans les villes rebelles, dans les départements fédéralistes. La Vendée et encore la Vendée, voilà le charbon politique qui dévore le cœur de la république française; c'est là qu'il faut frapper".

    Après la prise de Laval le 23 octobre, et la défaite républicaine d'Entrammes, le 26 octobre 1793, un nouveau décret daté du 11ème jour du 2ème mois, portera que "toute ville de la république qui recevra dans son sein les brigands ou qui leur donnera des secours sera punie comme ville rebelle. En conséquence, elle sera rasée et les biens des habitants seront confisqués au profit de la république".

    Les mesures préconisées furent appliquées à la lettre par les représentants en mission auprès des armées et dans les départements.

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    Charnier vendéen :
     
     "Une nation ne se régénère que sur un monceau de cadavres" et "Ce qui constitue une République, c’est la destruction totale de ce qui lui est opposé." : voilà ce qu'a déclaré Saint Just à la Convention, dans son Rapport du 26 février 1794 (premier décret de ventôse)
     
     
     
    Les horreurs du Génocide ne furent jamais désavouées, bien au contraire :
    Le 29 janvier 1881 suite à l’interdiction de la pièce Thermidor de Victorien Sardou, jugée "antirépublicaine", Georges Clemenceau répond à Joseph Reinach :
     
    "J'approuve tout de la Révolution : j'approuve les massacres de septembre où, pour s'éclairer, la nuit venue, les travailleurs plantaient des chandelles dans les yeux des morts. J'approuve les noyades de Nantes, les mariages républicains où les vierges accouplées à des hommes, par une imagination néronienne, avant d'être jetées dans la Loire, avaient à la fois l'angoisse de la mort et la souffrance de la pudeur outragée. J'approuve les horreurs de Lyon, où l'on attachait des enfants à la gueule des canons, et les égorgements de vieillards de quatre vingt dix ans et de jeunes filles à peine nubiles.
    Tout cela forme un bloc glorieux et je défends qu'on y touche.
      Je défends que, sur un théâtre qui dépend de l'État, un dramaturge illustre vienne, après plus de cent ans révolus, prononcer une parole de pitié qui serait un outrage aux mânes augustes de Robespierre et de Marat...". 
     
     
    Le 29 novembre 1793, le représentant Fayau écrit aux administrateurs du département de la Vendée :

    "Vous savez comme moi, citoyens, que les brigands appelés de la Vendée existent encore quoique on les aie tués plusieurs fois à la tribune de la ConventionJe vous engage à prendre les mesures les plus promptes et les plus énergiques pour que les armées catholiques et royales dans le cas ou elles rentreraient dans la Vendée n'y trouvent plus qu'un désert… Il serait bon, citoyens, que des commissaires nommés par vous se transportassent de suite dans toutes les parties de votre département pour en faire retirer toutes les subsistances et pour faire arrêter tous les citoyens qui ont pris part directement ou indirectement aux troubles de la Vendée. Il faut purger la Patrie…"

    Le représentant Francastel n'est pas en reste. Le 25 décembre 1793, il écrit au Comité de Salut Public :

    "Je fais débarrasser les prisons de tous les infâmes fanatiques qui s'étaient échappés de l'armée catholique. Pas de mollesse, que le torrent révolutionnaire entraîne tout ce qui lui résiste scandaleusement. Purgeons, saignons jusqu'au blanc. Il ne faut pas qu'il reste aucun germe de rébellion…"

    Louis_Marie_Turreau.jpg
     

             

    En novembre 1793, le général Turreau est nommé commandant en chef de l'Armée de l'ouest avec la charge de faire appliquer le décret du 1er août. L'ordre de départ est donné le 21 janvier 1794, cette première phase sera appelée "La Promenade Militaire" alors qu'à cette date la Grande Armée Catholique et Royale n'est plus qu'un nom. Turreau divise l'armée en six divisions de deux colonnes chacune, qui ont pour mission de ratisser le territoire et d'exterminer la population. Ce sont les "colonnes infernales" qui vont se livrer au génocide des Vendéens. L'ordre du jour du général Grignon, commandant la 2ème division est très clair :

    "Je vous donne l'ordre de livrer aux flammes tout ce qui est susceptible d'être brûlé et de passer au fil de l'épée tout ce que vous rencontrerez d'habitants".

    Les rapports des généraux républicains commandant les Colonnes sont aussi particulièrement explicites: "Nous en tuons près de 2.000 par jourJ'ai fais tué (sic !) ce matin 53 femmes, autant d'enfantsJ'ai brûlé toutes les maisons et égorgé tous les habitants que j'ai trouvés. Je préfère égorger pour économiser mes munitions …".

    Le Général Westermann, dans sa lettre à la Convention du 23 décembre 1793, jour où 8.000 Vendéens sans armes - dont 5.000 femmes et enfants - furent exterminés à Savenay, précisait que :

    "Il n’y a plus de Vendée, citoyens républicains, elle est morte sous notre sabre libre, avec ses femmes et ses enfants. Je viens de l’enterrer dans les bois et les marais de Savenay. Suivant les ordres que vous m’avez donnés, j’ai écrasé les enfants sous les pieds des chevaux, et massacré les femmes qui, au moins pour celles-là, n’enfanteront plus de brigands. Je n’ai pas un prisonnier à me reprocher. J’ai tout exterminé".

    Francois Joseph Westermann on left.jpg
    À gauche, sur ce photomontage, le général François-Joseph Westermann, l'un des bras armés de la Convention et de
  • Société • Ce que révèle l'affaire du Burkini

     

    Par Mathieu Bock-Côté           

    Le projet de privatisation d'un parc aquatique le temps d'une journée a finalement été annulé après une vive polémique. Mathieu Bock-Côté analyse ici excellemment [Figarovox, 9.08] comment l'exhibitionnisme identitaire est le vecteur privilégié de l'impérialisme culturel qui anime l'islamisme

     

    3222752275.jpgOn apprenait il y a quelques jours que l'association Smile 13 organisait une journée dans un parc aquatique réservé aux femmes et aux enfants de moins de 10 ans et qu'il serait permis d'y porter le burkini. La polémique a d'abord percé sur les médias sociaux, comme d'habitude, avant d'être reprise par la classe politique et de trouver de l'écho dans la presse internationale. Ce n'est pas surprenant: l'islamisme prend d'abord la forme d'un impérialisme culturel qui progresse dans l'ensemble des sociétés occidentales..

    Ainsi, à Québec, en 2014, le maire Régis Labeaume, malgré ses réticences personnelles et une exaspération qu'il ne parvenait pas à masquer, a cru devoir accepter la présence du burkini dans les piscines publiques de la ville, au nom de la diversité, qui aurait naturellement tous les droits et à laquelle il faudrait se soumettre. Le commun des mortels reconnaît spontanément une provocation identitaire dans l'organisation d'un tel événement: l'islam le plus rigoriste s'installe en France et veut y vivre selon ses propres règles.

    Même si la journée a été annulée, il demeure nécessaire de réfléchir à ce qu'elle représentait. En s'appropriant le SpeedWater Park le temps d'une journée, il s'agit de marquer la présence en France d'un islam radical, étranger aux mœurs françaises, et qui entend le demeurer. On aura beau distinguer le voile ordinaire du voile intégral, les deux témoignent d'une forme d'exhibitionnisme identitaire ayant pour vocation de rendre l'islam visible au cœur de la cité. Le temps d'une journée, ce parc aquatique aurait dû être classé parmi les territoires perdus de la nation. La culture française y aurait été remplacée par une autre.

    L'islamisme s'approprie le corps des femmes pour marquer sa présence physique et symbolique dans les nations qu'il veut conquérir. Naturellement, une frange des élites préfère capituler et se réfugier derrière les droits de l'homme, comme si la politique s'abolissait dans leur célébration systématique. La logique de la soumission est la suivante: puisque le parc aquatique est privé, n'est-il pas permis à n'importe quel groupe de le louer pour une journée et de le soumettre aux règles qu'il voudra ? De quoi la société se mêle-t-elle ?

    C'est l'occasion, aussi, pour plusieurs, de désubstantialiser la laïcité française au nom d'un multiculturalisme qui prétend lutter contre l'islamophobie : on refait ainsi le procès des lois qui entendent réguler l'expression des communautarismes religieux dans l'espace public. On dédramatise la situation et on fait comme si rien ne se passait. Encore une fois, on classe l'événement dans la rubrique des faits divers - c'est-à-dire qu'on en fait un non-événement qui ne mériterait même pas d'être pensé politiquement.

    On ne se leurrera pas : l'islamisme est dans une logique de conquête politique et idéologique. Il veut implanter de manière irrémédiable un islam particulièrement rigoriste au cœur des sociétés occidentales et rendre inimaginable sa critique, sauf à risquer l'accusation d'islamophobie. Il teste comme il peut les défenses occidentales pour voir là où elles cèderont. Il est dans une guerre d'usure. Nos sociétés, qui ne savent plus trop comment assumer politiquement leur héritage de civilisation, semblent désarmées devant lui.

    En les détachant de leur ancrage civilisationnel, l'islamisme joue ce qu'on appelle les valeurs de la république contre la France. Il maquille en droits de l'homme à faire respecter des conquêtes communautaristes. Il dissimule derrière une adhésion aux grands principes de la modernité libérale son implantation territoriale, culturelle et idéologique. La France, sans trop s'en rendre compte, se soumet au système des accommodements raisonnables qui l'amène à voir dans sa propre faiblesse une marque de grandeur et de générosité humanitaire.

    La même situation s'est présentée devant les tribunaux canadiens lorsqu'une immigrante pakistanaise a voulu, en octobre 2015, prêter son serment de citoyenneté en niqab. Les tribunaux et la classe politique lui ont donné raison au nom des droits de l'homme. Dans un pays qui passe pour le Disneyland diversitaire du nouveau monde, on a normalisé juridiquement et culturellement un symbole qui consacre l'infériorisation des femmes au nom des droits de l'homme. L'individualisme radical rend invisible le conflit des cultures.

    Mais une évidence reprend ses droits : ce sont moins des valeurs abstraites qui font un pays que sa culture et ses mœurs. Dans les faits, la mise en place de zones plus ou moins officiellement soumises à une forme d'apartheid sexuel correspondent à la défrancisation programmée de parcelles du territoire national. Celle qui revêt le burkini déclare en fait de manière agressive sa non-appartenance au monde occidental. Et une association qui organise une activité où celui-ci sera à l'honneur pratique, quoi qu'on en pense, le militantisme politique le plus radical.

    D'ailleurs, au même moment où la culture nationale s'efface, c'est la souveraineté nationale qui devient inopérante. La France n'est plus la bienvenue chez elle. On devine qu'elle ne reprendra ses droits dans ces espaces dénationalisés qu'avec une grande résolution politique. Évidemment, encore une fois, on ne manquera pas d'esprits subtils occupés à réinventer une nouvelle définition de la France pour la rendre conforme à sa multiculturalisation. Il est toujours plus facile de jouer avec les mots et de fuir la réalité que d'affronter lucidement cette dernière.

    C'est une chose, et une bonne chose, naturellement, de permettre aux musulmans de vivre librement leur foi dans nos sociétés qui peuvent à bon droit se faire une fierté de leur respect de la liberté de conscience. C'en est une autre, toutefois, de consentir à une forme d'effacement de la culture de la société d'accueil, comme si elle était optionnelle dans son propre pays. Si les pays occidentaux doivent être naturellement accueillants envers leurs citoyens musulmans, ils n'ont pas toutefois, à se transformer en terre d'Islam.

    Pour vraiment s'intégrer aux pays qui l'accueillent, la religion musulmane devra s'occidentaliser et se transposer dans une culture qui l'obligera à transformer son rapport à l'inscription sociale de la foi. Les musulmans devraient moins chercher à rendre leur religion la plus visible possible dans la cité que s'acculturer aux mœurs occidentales et miser sur une pratique religieuse moins conquérante, qu'il s'agisse de la taille des mosquées et des minarets, des prières de rue ou encore des signes religieux ostentatoires.

    Le nouvel arrivant, dans un pays, doit envoyer le signal qu'il en respectera les coutumes et les usages. C'est sa manière de dire qu'il sait qu'il arrive dans un monde qui est déjà-là et auquel il est prêt à s'intégrer en profondeur, notamment en reconnaissant et en respectant la nature profonde de la civilisation qu'il rejoint. On aime dire qu'à Rome, on doit faire comme les Romains. La formule demeure plus que valable et devrait commander une refondation sérieuse de nos politiques d'intégration.   

    Mathieu Bock-Côté       

    Mathieu Bock-Côté est docteur en sociologie et chargé de cours aux HEC à Montréal. Ses travaux portent principalement sur le multiculturalisme, les mutations de la démocratie contemporaine et la question nationale québécoise. Il est l'auteur d'Exercices politiques (VLB éditeur, 2013), de Fin de cycle: aux origines du malaise politique québécois (Boréal, 2012) et de La dénationalisation tranquille: mémoire, identité et multiculturalisme dans le Québec post-référendaire (Boréal, 2007). Mathieu Bock-Côté est aussi chroniqueur au Journal de Montréal et à Radio-Canada.    

  • EXISTE-T-IL UNE RELÈVE AU SEIN DE LA CLASSE POLITIQUE ?

    Par Yves Morel 

    000_oj60h_mini-3064323.jpgCette question, dont nous faisons un titre, mérite examen. On serait tenté, de prime abord, d’y répondre par la négative, au regard de l’insigne médiocrité de notre personnel politique et de la déliquescence continue de notre nation, dans tous les domaines. Pourtant, quelques signes semblent démentir un peu cette vision pessimiste de la situation, et autoriser un timide début d’espoir pour l’avenir.

    Comme c’est souvent le cas, ces signes se trouvent dans la jeunesse, en l’occurrence la nouvelle génération d’hommes et de femmes politiques qui commence à éclore. Certes, il convient de ne pas nourrir trop d’illusions à ce sujet. Le jeunisme ambiant, qui sévit dans le microcosme politicien comme ailleurs, et l’arrivée au pouvoir de Macron ont provoqué l’irruption, au sein du gouvernement, de l’Assemblée nationale, et des instances dirigeantes des partis, de toute une palanquée de godelureaux et de péronnelles qui n’ont rien à nous offrir de mieux que leurs aînés. Mais on relève tout de même quelques exceptions tant soit peu encourageantes, dans les formations politiques les plus diverses.

    Jordan Bardella, révélation du Rassemblement national

    16780767.jpgJordan Bardella est, à ce jour celui qui suscite la plus grande curiosité. Ce benjamin de la classe politique (il a seulement 23 ans) a, depuis sa désignation à la tête de la liste du Rassemblement national pour les européennes, montré qu’il n’était pas un simple produit de la com, qui gagne toute la classe politique. Très bien informé des questions débattues durant cette campagne, doué d’une assez grande facilité d’élocution et d’une grande capacité argumentative, il est la révélation de cette compétition électorale. Au risque d’exagérer, on peut affirmer qu’il représente l’espoir de la réunification du peuple français. Né en Seine-saint-Denis (le tristement célèbre « 9.3 »), issu d’une très modeste famille d’origine italienne, ayant passé sa jeunesse dans une cité HLM exposée aux incivilités, à la délinquance et à la violence en même temps qu’abreuvée de propagande communiste, il a pourtant fait le choix de ne pas céder à la pente naturelle de l’engagement à gauche. Au contraire, dès l’adolescence, il voit l’espoir du changement dans le camp adverse. Dès 2013, à peine âgé de 18 ans, il prend la direction du FN de son département, et, en 2015, à moins de 20 ans, il se voit élu conseiller régional d’Île-de-France. Il connaîtra pourtant la défaite aux départementales de 2015 et aux législatives de 2017. Très actif, il trouve encore le temps de lire et de s’instruire, puisant certaines de ses idées dans l’œuvre de Christophe Guilluy, le géographe des milieux péri-urbains qui critique les effets de la mondialisation sur les classes populaires. À ses yeux, la solution aux difficultés des plus pauvres ne réside pas dans une surenchère socialiste et révolutionnaire telle que la pratique l’extrême gauche, mais dans une critique raisonnée de la mondialisation. Ce qui l’amène à une critique de la politique monétaire de la BCE, et à demander la réorientation de la politique économique européenne dans la sens de la lutte contre le chômage et la maîtrise par les États de leur pleine souveraineté en matière de défense de leur industrie et de leur action sociale. Son modèle est Matteo Salvini. Il le loue d’avoir contesté la politique migratoire européenne, les directives économiques de Bruxelles, et d’avoir remis en cause le CETA. Pour autant, il ne donne pas dans les rodomontades du chef de la Ligue du Nord. Il s’inscrit dans le sillage de la politique d’ouverture de Marine Le Pen, sans servilité, et il conteste la politique du président de la République sur la base de critiques pertinentes et précises. Affirmant représenter, au RN, « la fibre sociale », revendiquant la modestie de son origine familiale, il ne donne pas, pour autant dans un populisme grossièrement populacier, et il montre, de par ses déclarations émues sur la tragédie de l’incendie de Notre-Dame, et le passé millénaire de la France, que, pour lui, la défense de l’identité de notre nation ne se confond pas avec une franchouillardise de comptoir.

    François-Xavier Bellamy, nouvelle conscience de la droite républicaine ?

    000_1FY2ET.jpgFrançois-Xavier Bellamy, tête de liste des « Républicains », illustre, lui aussi, cette évolution. Professeur agrégé de philosophie, il a eu le courage de faire justice de certains présupposés à l’origine de la décadence que nous connaissons. En cela, il a fait œuvre de penseur plus que d’homme politique. Dans son livre Les déshérités (2014), il a montré que la crise de l’éducation et de l’enseignement dont nous souffrons depuis cinquante ans tient au refus de la transmission culturelle et morale, et il fait remonter l’origine de ce refus à Descartes, avec sa « table rase », Rousseau, père de l’anti-culture et de la révolte contre la civilisation, et Bourdieu, qui a assimilé à l’excès transmission et culture de classe. Dans Demeure (2018), il discerne le vice rédhibitoire de notre monde moderne dans le culte du changement, conçu comme une fin en soi, et dénonce l’institution d’un monde fluide, dénué de repères et d’ancrage culturel, prolongeant ainsi la description faite trente ans plus tôt (mais dans une perspective moderniste) par Lipovetsky de « l’empire de l’éphémère » et de « l’ère du vide ». Bellamy refuse de passer sous les fourches caudines morales imposées à la droite depuis des décennies. Au rebours des attitudes stéréotypées de la droite « républicaine » depuis une quarantaine d’années, il s’est prononcé en faveur de la tradition, de la morale, du mariage traditionnel, de la famille, d’un contrôle strict de l’immigration, de la primauté de l’instruction et de la transmission culturelle sur l’ « éducation », et s’est prononcé contre le TAFTA et le CETA, contre le refus bruxellois des formes de patriotisme économique, contre la permissivité, le mariage pour tous, la PMA et la GPA. Cela sans véhémence ni propos emberlificotés, avec netteté, franchise et clarté. Espérons que ce jeune intellectuel, encore bien peu présent sur le terrain politique, et encore inexpérimenté, puisse exercer une influence salutaire sur son camp.

    Adreien Quattenens, l’enfant prodige de la France insoumise

    7789298157_adrien-quatennens-depute-de-la-france-insoumise.jpgLe simple souci d’honnêteté oblige à reconnaître que les signes encourageants (jusqu’à un certain point, ne rêvons pas trop) de renouveau de la classe politique au plan des nouveaux venus ne se trouvent pas uniquement à droite. La gauche en présente également quelques-uns.

    Le plus représentatif semble bien être Adrien Quattenens, ce jeune député LFI de 28 ans du Nord depuis deux ans. Ce conseiller clientèle EDF, militant du parti de gauche depuis 2013, membre de la commission des affaires sociales de l’Assemblée nationale, s’est illustré dès ces débuts par son offensive contre la réforme du Code du Travail réalisée par Macron, Philippe et Muriel Pénicaud. Le 10 juillet 2017, parlant pendant une demi-heure à l’Assemblée nationale, il a pourfendu ce projet de loi et tenté de faire adopter une motion de rejet préalable. Par la suite, il a eu l’occasion de s’exprimer à la télévision et à la radio, et a toujours révélé une élocution aussi aisée qu’abondante, une aptitude argumentative remarquable, sa capacité à aller d’emblée au cœur des problèmes, des réflexions intelligentes et pertinents et, dans ses prestations audiovisuelles, une énergie visible mais exempte des outrances d’un Mélenchon, lequel n’est qu’un bateleur d’estrade. En revanche, la tête de liste LFI aux européennes, Manon Aubry, ne semble pas dotée des mêmes qualités.

    C’est dans l’opposition que la jeunesse recèle des espoirs de renouveau

    En somme, l’opposition de droite et de gauche semble recéler des talents parmi ses jeunes figures, ce qui nous change des trentenaires du gouvernement Philippe, à commencer par l’inénarrable Marlène Schiappa, la fausse intellectuelle bobo-féministe, libérale-libertaire et mondialiste, ou l’incroyable Julien Denormandie, lequel, il y a peu, affirmait que la ville de Paris intra muros ne renfermait que 50 SDF (!!!). Cela est, jusqu’à un certain point, encourageant. Cela dit, nous sommes encore loin d’une véritable régénération de notre classe politique et de notre politique tout court.   ■    

    Docteur ès-lettres, écrivain, spécialiste de l'histoire de l'enseignement en France, collaborateur de la Nouvelle Revue universelle 

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