Éphéméride du 20 octobre
1677 : Naissance de Stanislas Leszczynski; aux origines du rattachement de la Lorraine à la France...
303 : Martyre de Saint Caprais
Fils d'un fonctionnaire romain d'Aginnum, aujourd'hui Agen, Caprais devait en devenir le premier évêque, puis mourir martyr, décapité lors de la grande persécution de Dioclétien, entre 303 et 304.
La cathédrale Saint Caprais d'Agen
http://catholique-agen.cef.fr/extranet/site/1802.html?w=1802.html
1677 : Naissance de Stanislas Leszczynski
Roi détrôné de Pologne, il se trouva être à l'origine, tout à fait involontairement et à la suite de développements passablement compliqués, de la réunion de la Lorraine à la France.
Le hasard le servit une première fois lorsque, exilé et "sans le sou", le mariage de sa fille Marie avec le tout jeune Louis XV apparut aux personnes en charge des affaires à Paris comme la moins mauvaise des solutions...
Mais la chance ne devait pas l'abandonner là. La situation en Pologne se détériorant, toujours dans des circonstances extrêmement compliquées, on trouva finalement un moyen honorable d'arriver à la paix entre les puissances belligérantes, lasses de la guerre : Stanislas, qui avait encore des partisans en Pologne, renonçait à son trône. Il recevait en échange, à titre de compensation et en viager, le Duché de Lorraine, dont il était convenu qu'à sa mort il serait réuni à la France (voir l'Ephéméride du 23 février).
Depuis qu'elle avait acquis définitivement les Trois Évêchés (Metz, Toul et Verdun) aux Traités de Westphalie, et l'Alsace aux Traités de Ryswick, la France n'avait pas encore trouvé le moyen de mieux fermer le pré carré. La réunion de la Lorraine permettait aussi d'amarrer solidement et définitivement l'Alsace - jusqu'alors trop en pointe - à la France (ci contre).
Doublement chanceux, donc, même s'il ne fut chaque fois pour rien dans les événements heureux qui lui arrivèrent, Stanislas se trouva donc deux fois être au bon moment au bon endroit, et chaque fois celui qui, involontairement, arrangeait tout le monde.
On aura un aperçu des embellissements qu'a voulu Stanislas pour sa bonne ville de Nancy en cliquant sur le lien suivant :
http://photoenligne2.free.fr/MeurtheetMoselle/Nancy/Stan/Stanislas.html
Les gastronomes non plus n'oublient pas qu'ils lui doivent beaucoup : il est ainsi aux origines du... Baba au rhum, ce qui n'est pas rien, mais aussi, de la "madeleine de Commercy" : un jour, donnant un dîner, on vient lui apprendre que son pâtissier a rendu son tablier. Un repas sans dessert ? Le majordome demande un peu de temps au roi, et finit par apporter des petits gâteaux d’une forme originale, dorés, et fondants. Ravi, le roi fait venir celle qui a réalisé ce gâteau inconnu :
-"Comment s’appelle ce chef-d’oeuvre ?"
- "Il n’a pas de nom, sire; c’est ce que l’on fait chez moi, à Commercy, les jours de fête."
- "Et quel est ton nom ?"
- "Madeleine"
- "Eh bien, il s’appellera comme toi : Madeleine de Commercy"...
Le baba ? Commercy ? : merci, Stanislas !...
1805 : Fin de la bataille d'Ulm
1827 : Victoire de Navarin, indépendance de la Grèce
La France, la Grande Bretagne et la Russie s'opposent aux Ottomans, et appuient la cause nationaliste des Grecs. Elles envoient une flotte près de Navarin après qu'Ibrahim Pacha ait rejeté leurs propositions.
Au bout de quelques heures de bataille, la flotte turco-égyptienne est anéantie. Ibrahim Pacha quittera la Grèce, qui redeviendra indépendante après presque cinq siècles de domination musulmane.
"...Les Grecs s'étaient révoltés contre la domination ottomane et nous avons peine à comprendre aujourd'hui l'enthousiasme philhellène de la France d'alors. Villèle avait envoyé une escadre pour surveiller et contenir la Russie, empêcher l'ouverture de la question d'Orient. La bataille de Navarin (1827) où la flotte turque fut détruite s'engagea contre son gré, contre ses instructions. Cette journée détermina la chute de Villèle. Celui qui fut battu, ce fut encore moins le sultan que le ministre français, trop pacifique pour ceux, de droite et de gauche, qui confondaient avec la cause romantique de la Grèce celle de la gloire et de la liberté.
On a pu dire que la victoire de Navarin fut chez nous celle de l'opinion publique. Elle entraîna une nouvelle orientation au-dedans et au-dehors. Navarin est d'octobre. En novembre, Villèle était battu aux élections, et les libéraux ne furent pas seuls à triompher de sa chute. On s'en réjouit aussi chez certains royalistes, et Chateaubriand, toujours partisan d'une action grandiose en Europe, accabla le ministre trop raisonnable qui voulait "retenir cette nation au sol, l'attacher en bas"..."
(Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XVIII, La Restauration).
La bataille, par Ivan Konstantinovitch Aiwasowskij
1854 : Naissance d'Arthur Rimbaud
https://www.poetica.fr/biographie-arthur-rimbaud/
Complainte amoureuse
Oui, dès l’instant que je vous vis,
Beauté féroce, vous me plûtes ;
De l’amour qu’en vos yeux je pris,
Sur-le-champ vous vous aperçûtes ;
Mais de quel air froid vous reçûtes
Tous les soins que pour vous je pris !
Combien de soupirs je rendis !
De quelle cruauté vous fûtes !
Et quel profond dédain vous eûtes
Pour les vœux que je vous offris !
En vain je priai, je gémis :
Dans votre dureté vous sûtes
Mépriser tout ce que je fis.
Même un jour je vous écrivis
Un billet tendre que vous lûtes,
Et je ne sais comment vous pûtes
De sang-froid voir ce que j’y mis.
Ah! fallait-il que je vous visse,
Fallait-il que vous me plussiez,
Qu’ingénument je vous le disse,
Qu’avec orgueil vous vous tussiez !
Fallait-il que je vous aimasse,
Que vous me désespérassiez,
Et qu’en vain je m’opiniâtrasse,
Et que je vous idolâtrasse
Pour que vous m’assassinassiez !
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