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Rechercher : qu'est-ce que le Système

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

    "Il vaut donc mieux polluer avec du charbon cher qu’acheter du gaz à la Russie "pour ne pas financer sa guerre" qu’elle finance tout de même en vendant à d’autres. Bienvenue en Absurdie et bon hiver aux Européens."

    C'est par ces mots que notre ami Antoine de Lacoste clôture l'article que vous lirez, après cette "Revue de presse". Ils reprennent parfaitement ce qui vient d'être dit, ce matin, à 6h45, dans "le 5/7" de France info : entre la folle fermeture de Fessenheim et les non moins folles sanctions contre la Russie - notre alliée naturel, pour "équilibrer" Chine et États-Unis... - c'est 15% de nos besoins en énergie qui vont nous manquer cet hiver. Et, cet hiver, c'est... demain ! Or, durant la pandémie et "grâce" au confinement, c'est à peine 10% de nos besoins qui ont été économisés. Un enfant de 6ème comprendra aisément qu'on ne va pas reconfiner la France, et que les "petits gestes" que nous propose naïvement le gouvernement n'y changeront rien : le pays fonce droit vers l'iceberg, par la double folie de Macron :

    • avoir fermé Fessenheim, avant d'avoir couplé l'EPR de Flamanville au réseau. Il aurait été de toutes façons dommage de fermer la centrale alsacienne, mais au moins, après la mise en production de Flamanville, aurions-nous été protégés de la pénurie directe et immédiate à laquelle l'inconscience, la bêtise et l'idéologie macronienne nous livrent aujourd'hui...

    • avoir pris ces imbéciles sanctions contre la Russie, qui ne punissent que nous (exemple type et cas d'école : Renault "fermé" en Russie, après les milliards d'investissement dépensés pour s'y implanter !...). Là, Macron s'est couché devant les carpettes européennes, elles-mêmes couchés devant la malfaisante Maison blanche, qui ne veut pas d'une grande Europe, avec les Russies, ce qui aurait pu se faire à partir de "l'ère Gorbatchev", qui vient de disparaître (hier).

    Incompétence au sommet de l'État (Fessenheim), non-prise en compte des intérêts supérieurs de la Nation (alliance russe indispensable) : on voit bien que "l'imperfection en politique" est la marque du Système mortifère qui déclasse la France et dessert ses intérêts en "jouant" constamment contre elle... Cette expression "imperfection en politique" est celle qu'utilise Chateaubriand pour parler de Napoléon. Elle nous semble convenir parfaitement, en ces jours ci sombres et si fous, au Système...

    La tête de ce Système, livré à tous les groupes de pression possibles, à l'étranger, et surtout à l'Argent, n'est pas à la hauteur - loin s'en faut ! - de ce que mérite la France; de ce dont elle a besoin pour mener la politique qui referait d'elle ce qu'elle a été, avec sa Royauté traditionnellle. À l'intérieur comme à l'extérieur : l'exemple de l'alliance russe perdue montre bien que, si le Roi manque à la France, le Roi de France manque aussi à l'Europe...

     

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    1. D'accord avec Pierre Gentillet sur cette nouvelle affaire scandaleuse d'une locataire camerounaise inexpulsable et qui menace la fille du propriétaire avec un couteau : "Vous pouvez remercier l’État de droit". Plus exactement, dirons-nous, la dérive que les Juges rouges font subir au Droit et à l'État de Droit, en jouant le même rôle néfaste que les Parlements sous Louis XVI : empêcher toutes les actions nécessaires en s'arrogeant le droit, justement, de faire de la politique - ce qui n'est pas leur rôle - et en "bloquant la machine", tout simplement. On sait comment cela a fini, sous Louis XVI : "Méfiez-vous des Juges ! Ils ont détruit la Monarchie, ils détruiront la République" disait Mitterand. Cette attitude des Juges est évidemment inacceptable. Maintenant, si c'est la République idéologique qu'ils détruisent, nous, on n'est pas contre !...

    (extrait vidéo 1'10)

    https://twitter.com/Pierre_GTIL/status/1564309026812428290?s=20&t=ekQIQJmEAursaGO8yyRBsA

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    Entièrement d'accord avec Pierre Gentillet :

    "L’écologie des petits gestes nous fait oublier l’acteur essentiel de la pollution : le système libéral mondialisé. Plutôt que de culpabiliser le système et le remettre en cause on préfère culpabiliser les consommateurs. Facile et innéficace."

     

    2. En deux minutes et vingt secondes Jean-Bernard Levy - Directeur général d'EDF - explique pourquoi la loi de fermeture des 14 réacteurs nucléaires, qui est toujours en vigueur, limite le nombre d'ingénieurs et de techniciens qu'EDF peut recruter pour préparer la construction de nouveaux réacteurs... puisqu'il s'agit d'en fermer !

    https://twitter.com/JphTanguy/status/1564340543819227141?s=20&t=ekQIQJmEAursaGO8yyRBsA

    • Système, responsable et coupable !

    • Macron, responsable et coupable :

    il a annoncé cette fermeture dès 2018,

    et a déjà fermé les deux réacteurs de Fessenheim !

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    2 BIS. (Dans contrepoints.org) EDF étranglée par un marché doublement truqué, l’État a mis EDF en faillite au nom d’une vision dévoyée du concept de marché et de l’intangible écologisme élyséo bruxellois... :

    https://www.contrepoints.org/2022/08/30/437688-edf-etranglee-par-un-marche-doublement-truque?via=Contrepoints&utm_source=boutonspartage&utm_medium=SOCIAL&utm_campaign=Twitter

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    2 TER. Élisabeth Borne, Premier ministre, nous menace - en "mère fouettarde" qu'elle est - de restrictions si nous ne réduisons pas notre consommation d'énergie, d'électricité, de gaz... En somme, ce gouvernement d'incapables et de nuisibles prend des décisions folles et suicidaires (fermeture de Fessenheim) pour des raisons purement idéologiques et politiciennes (faire plaisir aux soi-disant "verts") et, après, veut nous en rendre responsables, nous culpabiliser, nous punir. Un comble ! Alors, mieux vaut en rire !...

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    5. Ce que pense Michel Onfray de Sandrine Rousseau - et de ce qu'elle dit - nous le pensons aussi...

    "C’est un délire cette femme, je me demande comment on peut créer autant de sottises régulièrement..."

    https://twitter.com/CNEWS/status/1564502355705581568?s=20&t=TemuV4SmcUvTDGP4kx1Ypw

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    6. Élisabeth Badinter... et nous aussi !

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    7. Et l'on terminera cette série d'aujourd'hui en disant, comme dans  Kaamelott : "c'est pas faux !"

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    À DEMAIN !

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  • Un quoi qu’il en coûte trop élevé pour le Covid, mais insuffisant pour la crise énergétique ! par Marc Rousset

    Macron a l’art de faire pour tout exactement l’inverse de ce qu’il faut faire, de ce qu’a fait et de ce que ferait le général De Gaulle (immigration folle, vente de nos entreprises à l’étranger, désindustrialisation, libre-échange, politique familiale, politique étrangère, fermeture des centrales nucléaires, valeurs sociétales décadentes, etc. !

    L’Allemagne a été beaucoup moins généreuse et dépensière que la France pour le Covid, mais elle s’apprête à défendre ses entreprises, quitte à dépenser 200 milliards d’euros afin de préserver leur compétitivité, quitte à payer des prix élevés sur les marchés pour essayer de remplacer le gaz russe qui est en fait irremplaçable en 2023, selon l’AIE, pour 55 milliards de m3 de gaz , soit la capacité d’un seul des deux gazoducs Nord Stream 1 et 2 qui ont été sabotés d’une façon honteuse et machiavélique par l’Amérique et l’Angleterre !

    D’où le refus de l’Allemagne de plafonner le prix du gaz dans l’UE !

    MARC ROUSSET.jpgAlors qu’il était inutile de confiner et, comme disait Pompidou, d « ’emmerder » tous les Français qui ont encore quelque chose dans le ventre, de gaspiller des sommes énormes pour empêcher les gens de travailler, Macron s’est lancé dans la politique d’un quoi qu’il en coûte pour le Covid qui a été le plus généreux de toute l’Europe, mais financé exclusivement avec de l’argent emprunté sur les marchés. Olivier Dussopt, le ministre des Comptes publics a déclaré que la pandémie avait en tout coûté entre 170 et 200 milliards d’euros à l’État. Ce chiffre correspondait à 70 milliards d’euros de dépenses exceptionnelles en 2020, plus de 70 Milliards d’euros en 2021, et « aux pertes de recettes car l’activité économique s’était arrêtée ». La dette publique française a donc été augmentée d’au minimum 170 milliards d’euros pour financer la crise du Covid ; il en résulte que le gouvernement Macron est maintenant encore plus coincé pour répondre à l’attente des ménages et de toutes les entreprises françaises, écrasées par l’augmentation stratosphérique du coût de l’énergie en 2022.

    Que compte faire Macron face à la hausse des prix énergétiques ? Le coût global de l’explosion des prix du pétrole et du gaz est estimé par Bercy à 85 milliards d’euros par an, soit un prix équivalent au Covid. Mais cette fois-ci l’État aura pris en charge seulement 44 milliards d’euros en 2022 et 2023, soit seulement la moitié du coût de la crise énergétique. Et qui va trinquer plus particulièrement : pas les ménages pour des raisons électorales car ils ne paieront finalement que 5 milliards, alors que la facture supplémentaire des prix de l’énergie pour les ménages est de 32 milliards, un peu les grandes et moyennes entreprises qui bénéficient de l’amortisseur, chaque fois qu’elles seront capables de se défendre et d’augmenter leurs prix de vente, mais pas toujours (Arques, William Saurin).

    Mais quid de nos boulangers, artisans, petits commerçants, petites entreprises qui ont moins de 10 salariés, moins de 10 millions d’euros de chiffres d’affaires, mais ont malheureusement une puissance électrique installée de plus de 36 Kw (fours, chambres froides, bacs surgelés, etc.) et sont donc soumis eux aussi au système de l’amortisseur et ne bénéficient pas du bouclier tarifaire, comme les ménages. Le fait d’avoir une puissance électrique installée de plus de 36 Kw fait que ces petites entreprises ne vont pas pouvoir bénéficier du bouclier tarifaire, mais seulement du système de l’amortisseur qui conduit à des augmentations délirantes et mortelles du coût de l’énergie ! Ça ne passera pas et des manifestations violentes sont à prévoir si le gouvernement ne modifie pas le système actuel !

    Jacques Guillemain a déjà attiré notre attention sur ce site, sur le cas d’Alexandra, une boulangère en pleurs effondrée par le triplement de sa facture EDF. Finis demain le pain et la brioche, avec des factures d’électricité pour les boulangeries de 100 000 euros au lieu de 25 000 euros par an ! L’amortisseur tarifaire, comme son nom l’indique, ne fait qu’amortir, mais conduit les petites entreprises et quelques grandes à la faillite pure et simple ! 35 % de remise, si le prix de l’énergie est multiplié par 4, cela revient à multiplier le coût de l’énergie par 2,6 du jour au lendemain !

    En fait, c’est l’Allemagne réaliste qui a raison ! Le système de l’amortisseur doit disparaître et tous les agents économiques doivent bénéficier comme les ménages du bouclier tarifaire, avec une faible augmentation de prix. Mais voilà… nous sommes en faillite et hyper-endettés avec tous les incapables du style Macron qui nous dirigent sans maîtriser les dépenses publiques et nous désindustrialisent depuis 40 ans. De plus, pour le Covid, on a trop dépensé ! La faillite de la France va se rapprocher encore davantage ! Il est peu probable que le gouvernement puisse maintenir le système de l’amortisseur sous peine de faillites trop nombreuses des commerçants, artisans et de délocalisation d’entreprises grosses et moyennes.
    Ou sinon, il faut quitter le système actuel du prix de l’électricité dans l’UE, calculé sur le prix marginal de la dernière centrale électrique utilisant le gaz !

    S’il veut faire passer la réforme des retraites, Macron n’a pas d’autre choix que de généraliser le bouclier tarifaire ! C’est lors de la crise du Covid et pendant 40 ans qu’il fallait faire des économies, mais surtout pas maintenant sur le dos des dernières entreprises énergivores délocalisables qui nous restent, ni sur le dos des boulangers, des commerçants et des artisans, sous peine de faire exploser la marmite !

    Marc Rousset

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

    Vauban, reviens ! Ils sont devenus fous !

    Noir Lys a bien fait de mettre en exergue (sur tweeter) cette citation de Vauban :

    "Plus on tire d’argent des peuples, plus on ôte d’argent au commerce. L’argent du royaume le mieux employé est celui qui demeure entre les mains des particuliers, où il n’est jamais inutile ni oisif." (Vauban à Louis XIV)

    Ah ! L'heureuse époque où nous avions le duo Louis XIV/Colbert ! Dès qu'un produit ne se fabriquait pas dans le Royaume, ils créaient une Manufacture royale : résultat, la France, qui était quasi uniquement "agricole" sous Henri IV (commerce excepté), devint très vite la première économie d'Europe, où l'on fabriquait tout, et de la première qualité. Exemple, la Galerie des Glaces de Versailles, à l'origine de Saint Gobain, alors que l'Europe entière - dont la France - se fournissait jusque là chez les Vénitiens...

    La République idéologique aura réussi le prodige d'inverser les choses : à l'exception de quelques brillantes réussites (Ariane, Airbus, TGV, armes...) la liste des choses que l'on ne fabrique plus chez nous ne cesse de s'allonger, comme celle des pénuries qui vont avec (médicaments, semi conducteurs...). Zemmour l'avait bien expliqué, chez Christine Kelly : c'est nous, les Européens, qui, à force de délocaliser en Chine, pour que des patrons insatiables et des grands groupes privés gagnent toujours plus, avons créé le "monstre Chine" et avons ruiné la vieille Europe, nous déclassant nous-mêmes !

    Ce qu'il nous faut, aujourd'hui, dans le champ de ruines que nous laisse le Système, la République idéologique après 150 de règne désastreux, c'est faire comme dans les restaurations de monuments historiques : défaire ce qui a été fait et refaire ce qui a été défait.

    Il nous faut congédier ce Système failli, au bout du rouleau et qui nous a mis au bout du rouleau; et remettre à sa place le Régime qui est notre Régime traditionnel : la Royauté, qui a fait la France et qui en a fait, sous Louis XVI, la première puissance du monde. Avec, comme guide et modèle, comme étoile (en cette période d'Épiphanie...) "l'esprit" du duo Louis XIV/Colbert; avec eux en tête, retrouvons les intuitions de nos origines...

    Pierre Debray a raison : "La Royauté était la flèche du progrès"... Elle sera le lanceur du nouveau départ de notre renaissance française...

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    1. Dans la ligne de ce qui précède, d'accord avec Europhobe :

    "Macron a donné 1 milliard à l'Afrique du Sud mais brade Exxelia aux Américains. Une pépite valorisée 500 millions. Il aurait pu solliciter la BPI, la Caisse des Dépôts ou demander à Thales dont l'État est actionnaire d'entrer au capital. Il coule délibérément la France !"

    Le pire est à craindre avec le nouvel actionnaire, le groupe US Heico. Les Américains vont délocaliser et piller les brevets...

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    1 BIS. Pourquoi Macron coule-t-il la France ? Parce que...

    LE SYSTÈME !

    "Le prix de l'Électricité en France est du au marché européen de l'Électricité et à la peur de nos dirigeants de dire à l'Allemagne qu'on n'a pas à subventionner leur industrie"

    (extrait vidéo 1'23)

    https://twitter.com/Mr_Frexit/status/1611985005424648197?s=20&t=4jnf5JVtLqMLVzpt_-T2sg

    RENDRE À LA FRANCE UN RÉGIME QUI SOIT FRANCAIS,

    C'EST-À-DIRE QUI N'AIT EN VUE QUE LES INTÉRÊTS NATIONAUX FRANÇAIS,

    LE BIEN COMMUN,

    C'EST TOUT LE SENS DE NOTRE

    VIVE LE ROI !

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    3. Officiers et Commissaires de police communique

    "Inadmissible, scandaleux honteux…. Nous savons que les enquêteurs de la #PJ de #Toulouse vont tout mettre en œuvre pour vite retrouver ceux qui ont osé floquer "Mohammed Merah » sur un maillot du #TFC . Une enquête est ouverte pour apologie du #terrorisme."

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    L'Armée barbare d'invasion se sent déjà assez forte : elle ne se cache même plus. Cette armée, c'est le Système qui l'a installée, par son immigration/invasion imposée au Peuple français, qui n'a rien demandé mais à qui "on" n'a jamais demandé son avis !

    Il faut aussi avoir le nom du barbare qui porte ce torchon, avec le chiffrre "7", nombre des victimes du terroriste assassin islamiste :

    si celui qui se fait, ainsi, complice d'assassin, dont il fait l'apologie, est étranger : expulsion immédiate !

    s'il est "français de plastique" : déchéance de nationalité et expulsion, l'une et l'autre immédiates !

    Évidemment, pour l'instant, c'est impossible, car il faut d'abord changer et durcir nos lois...

    IL FAUT SURTOUT CHANGER DE SYSTÈME,

    PUISQUE C'EST CE SYSTÈME QUI A VOULU ET CRÉÉ "ÇA" !

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    4. L'opinion de Bercoff sur ce qui s'est passé au Brésil, et sa réponse à un "tweeter" qui l'insulte...

    Acte 1. Ce que poste Bercoff :

    "Viva Brazil ! Là-bas, il existe encore un peuple ! Qui bossa et qui nova ! Et qui se révolte quand les vessies Lula essaient de se faire passer pour des lanternes ! Saudade ! Saravah !"

    Acte 2. Un certain Daniel Schneidermann (pour l'info du public : "le lundi dans Libé" !) lui répond par l'insulte :

    "Ce putschiste français est animateur sur @SudRadio et invité régulier de @24hPujadas sur la chaîne Bouygues @LCI"
     
    Acte 3. Le "pan sur le bec" de Bercoff, bien sneti, comme d'habitude; comme on les aimpe, comme on l'aime, lui :

     

    5. Allez, on sent que vous l'aimez... Encore un petit co

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

     

    Charles Prats l'a relevé, et il a bien  fait :

     "Le ministre porte-parole du gouvernement qui fait la promo du délit d’emploi d’étranger sans titre (5 ans de prison) principal délit commis par les "patrons voyous". Ça ne gêne personne ? Comment la justice sera-t-elle crédible demain dans les dossiers de travail illégal ?"
     
    Cliquez sur le lien ci dessous, puis sur l'image de la vidéo, en haut en gauche :
     
     

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    1. Montage grossier et bidon de la pseudo "affaire Fournas" : bien d'accord avec Marion Maréchal :

    "La manipulation contre Grégoire de Fournas est une diversion grossière pour faire oublier que les ONG et mafias de passeurs continuent de décider de notre politique d’immigration en incitant les migrants à se jeter à la mer tandis que le gouvernement projette une régularisation massive."

    ariser en masse.

     
     
    1 BIS. Nous ajouterons juste que les bobos/gauchos/trotskos, la caste médiatique et "la gauche et l'extrême-gauche" ont hurlé sans discontinuer pendant un jour mais que la sanction prise l'a été non pour "racisme", comme ils disent en mentant, mais pour "tumulte" dans l'Assemblée ! Un genre de "trouble à l'ordre public", en quelque sorte !
    En fait, la morale de ce non évènement est que rien ne va plus à gauche et à l'extrême gauche, surtout pour LFI et la Nupes, et c'est pour tenter de le faire oublier que les excités ont hurlé au (faux) loup : en effet, à LFI, Mélenchon s'est rendu odieux à la très grande majorité de l'opinion; Cocquerel reste coi à cause de ses mains baladeuses et de ses regards lourdingues : lui qui préside une Commission des Finances aux pouvoirs considérables, qui peut "débarquer" n'importe où, n'importe quand, chez qui il veut, et se faire montrer tous les documents qu'il veut, dans n'importe quelle entreprise... il ne fait rien, depuis qu'il sait que "mitou" le surveille; idem pour Adrien Quattenens qui a disparu des écrans radars : il est vrai qu'il gère son divorce, depuis qu'il a giflé Céline !!!!! Là aussi, il sait que le gros matou "mitou" le surveille... Et le duo Obono/Simonnet, qui a reçu l'antisémite Corbyn en grande pompe se tient tranquille aussi : elles ont du finir par comprendre que l'antisémitisme c'était, aussi, du racisme...
    Autre chose : le PS n'a pas voté la dernière motion de censure de la Nupes, à laquelle, pourtant, il est affilié. Bizarre, bizarre...
    Et, pour ce qui est des escrolos, ils font profil bas, depuis quelques jours, depuis que Sandrine Rousseau a reçu des menaces de mort et que l'opinion a commencé à comprendre que, peut-être, la fermeture de Fessenheim n'était pas si intelligente que ça...
    "Et voilà pourquoi votre fille est muette..." dit Sganarelle, dans Le médecin malgré mui; toute cette agitation hystérique en vase clos, dans l'entre-soi des bobos/gauchos/trotskos et d'une caste médiatique bien "basse de plafond"; tout cela, donc, pour simplement brasser de l'air, alors que tant de sujets gravissimes nous assaillent... Le Système, sa caste médiatique et sa gauche/extrême-gauche sont vraiment tombés bien bas...

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    1 TER. D'accord aussi - sur la fourberie de ce "montage" du Système - avec Gabrielle Cluzel :

    "Le simple fait que l’exécutif ait si vite réagi montre que c’est une récupération. Pour l’affaire Lola, Darmanin et Macron ont mis 3 jours à répondre. Là, ils n’ont même pas attendu le verbatim. J’ai honte pour ce pays !"

    (extrait vidéo 1'19)

    https://twitter.com/Je_Puig/status/1588648786167234560?s=20&t=u_HAb1OtGtUn_hshOME8zw

    CE N'EST PAS "DU PAYS" QU'IL FAUT AVOIR HONTE, 

    C'EST DU SYSTÈME POURRI QUI EST AUX COMMANDES !

    C'EST CE SYSTÈME MORTIFÈRE QU'IL FAUT REMPLACER !

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    4. Voilà ce que c'est que le Système pourri qui nous gouverne : un Député dit la vérité, il écope immédiatemment de la peine la plus lourde prévue à l'Assemblée; un vendeur de drogue mord un policier (oui, vous avez bien lu : MORD !), il est immédiatemment remis en liberté...

    "Mordu jusqu’au sang par un guetteur sur un point de deal à #Pantin. Maxime #policier nuiteux, a eu 21 jours d’ITT ! Le voyou, déjà connu pour violences sur policier et faits graves, a été déféré par le parquet de #Bobigny, le juge l’a remis en liberté jusqu’à jugement en janvier."
     
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    SYSTÈME POURRI !

     

    5. Le député LFI islamo-gauchiste Carlos Martens Bilongo dans ses oeuvres : ici, en compagnie des gens de Millî Görüş, lors d'une réunion publique de ces derniers, à qui Carlos Martens Bilongo apporte son soutien. Obono/Simonnet avec l'antisémite Corbyn, Bilongo avec les Turcs : elle est belle, LFI !

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    5 BIS. Utile rappel de Kaplan (sur tweeter), que nous dédierons aux tartufes de LFI et aux journaleux :

    "En 1962, alors que les pieds noirs et les harkis fuient la mort promise par le FLN, "la valise ou le cercueil", le Maire de Marseille et le syndicat des dockers de Marseille les accueillent avec une immense inscription: "Pieds noirs, retournez chez vous !"

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    Deferre et le Parti socialiste ? Racistes !...

    Les Dockers CGT (affiliée au Pari Communiste) ? Racistes !...

     

    7. Et l'on terminera cette série de ce dimanche - pour changer d'air et respirer un peu plus frais, un peu plus sain - avec... Gad Elmaleh (source : Le Figaro) : "La Vierge Marie est mon plus beau coup de foudre"...

    https://www.lefigaro.fr/cinema/gad-elmaleh-la-vierge-marie-est-mon-plus-beau-coup-de-foudre-20221104?utm_term=Autofeed&utm_campaign=echobox&utm_medium=Social&origine=VWT16001&utm_source=Twitter#Echobox=1667539065

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    À DEMAIN !

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  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

    Bizarre, bizarre... La presse étrangère - dont The Times, ici - parle volontiers, et beaucoup, du scandale McKinsey. Ici, dans notre Système pourri et une presse très largement muselée par son idéologie/étouffoir et très largement à sa botte, c'est plutôt... silence radio ! En tout cas dans tout le "Sévice public", comme dit Goldnadel...

    Alors, TF1, France Télévision, France Inter, RTL, BF"M comme Macron" et autres ? Il semble que vous étiez plus zélés en 2017 pour Pénélope et les costumes de Fillon...

    https://www.thetimes.co.uk/article/macron-private-consultants-kpxtgcp2d

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    1. Trois exceptions notables à ce qui vient d'être dit, mais qui ne viennent, évidemment pas, de médias du "Sévice public" : d'abord, un article de L'Obs, "Le scandale McKinsey va-t-il tourner à l’affaire d’État ?". L'article étant réservé aux abonnés, nous nous contentons de le signaler au lecteur...

    Malgré un chiffre d’affaires de 329 millions d’euros en 2020, McKinsey n’a pas payé d’impôts sur les sociétés en France depuis au moins dix ans. (Charles Platiau / REUTERS)
    Malgré un chiffre d’affaires de 329 millions d’euros en 2020, McKinsey n’a pas payé d’impôts sur les sociétés en France depuis au moins dix ans. (Charles Platiau / REUTERS)

    Le Sénat a saisi vendredi la justice pour « suspicion de faux témoignage » visant un dirigeant de la filiale française de McKinsey. Le 18 janvier, Karim Tadjeddine avait déclaré devant une commission d’enquête que le cabinet de conseils payait bien l’impôt sur les sociétés en France. S’agit-il d’une affaire d’Etat ? Décryptage.

     

    1 BIS. ...Ensuite, on vient de le voir, le Sénat, eh oui ! Cabinet McKinsey : le Sénat saisit la justice pour suspicion de faux témoignage...

    https://www.publicsenat.fr/article/parlementaire/cabinet-mckinsey-le-senat-saisit-la-justice-pour-suspicion-de-faux-temoignage

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    1 TER. ...Enfin, à signaler, l'article choc de Régis de Castelnau, dans Front Populaire :

    ANALYSES
    SCANDALES
    McKinsey et Alstom, deux scandales pour faire tomber la Macronie ?

    VIDEO. En matière de scandales d'État, le "Nouveau monde" ne diffère pas sensiblement de l'ancien. Si ce n'est qu'il peut souvent compter sur une magistrature plus complaisante… Régis de Castelnau propose de rappeler et de revenir aux sources de deux affaires qui ont éclaboussé la Macronie : la vente à la découpe d'Alstom et les tours de passe-passe fiscaux du cabinet de consulting McKinsey. :

    https://frontpopulaire.fr/o/Content/co810506/mckinsey-et-alstom-deux-scandales-pour-faire-tomber-la-macronie

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    4. 26 mars 1962 : 60ème anniversaire du massacre de la rue d’Isly. Dans son rappel des faits, sur Boulevard Voltaire, la grande erreur d'Arnaud Guyot-Jeannin qui écrit :

    "Une date historique à retenir, le 26 mars 1962 : pour la première fois, des Français tirent sur d’autres Français."

    Sans remonter jusqu'à la sinistre Révolution et son Génocide vendéen - toujours pas reconnu !... - ni sur l'épisode sanglant et peu glorieux de la Commune, "des Français" ont tiré sur d'autres Français, patriotes : le 6 février 34. Liste des Camelots du Roi tombés sous les balles du Régime abject, ce 6 février :

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    Cliquez sur l'image pour l'agrandir

     

    https://www.bvoltaire.fr/le-26-mars-1962-60e-anniversaire-du-massacre-de-la-rue-disly/

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    5. Á Paris, Zemmour est allé à la colline du crack. Édifiant...

    Ce qu'il faut, c'est poser la vraie question du vrai "pourquoi "ça" ?". Parce que... le Système !

    Ce Système s'est pensé et voulu, puis imposé, CONTRE toutes nos Racines et Traditions fondamentales et constitutives de notre Être profond. Imposé une première fois par la Révolution, il a réussi à s'imposer en 1875 et, depuis, il mène une lutte ouverte contre tout ce qui EST, tout ce qui FAIT la France, et, notamment, nos racines chrétiennes.

    La République idéologique est comme l'Islam : elle fait commencer le monde avec elle ("l'an I de la République", "les soldats de l'an II" et autres fadaises...).

    De même, comme l'Islam, elle essaie de détruire tous les monuments, objets, oeuvres d'art etc.. "d'avant" (elle a détruit entre le quart et le tiers de notre patrimoine !...).

    Et, pour effacer tout ce qu'il y avait "avant", pour arriver à cette nouvelle société, le Système, insensé et inconscient, est prêt à tout, y compris à "importer" des masses étrangères, avec moeurs, coutumes, langue, religion etc... dont elles ne veulent surtout pas se défaire, et qu'elles prétendent, au contraire, nous imposer ! Tout, pourvu que l'on dissolve cette maudite société française "d'avant" ("maudite", selon eux, bien entendu). Ce qui satisfait, de plus, les "gens d'argent" qui tirent les ficelles, en coulisse, de ce Système dans lequel ils sont devenus les vrais maîtres, avec leur Argent-Roi.

    Alors, si l'on veut une vraie solution au problème, il ne suffira pas d'expulser ces Sénégalais de "la colline du crack", même s'il fait, bien entendu, le faire. Il faudra surtout expulser ce Régime, ce Système, étranger à tous nos principes et idéaux supérieurs. C'est à ce combat "réellement d'opposition, c'est-à-dire prônant ouvertement la subversion du Régime" (Léon Daudet) que nous appelons tous les Français, tant qu'il en est encore temps...

    (extrait vidéo 2'18)

    https://twitter.com/ZemmourEric/status/1507450193427451904?s=20&t=opZXjQlHaNSTAD7OXn2fSw

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    6. Regardez bien ce document, et le petit détail qui n'a l'air de rien, en bas à gauche. Mais qui tue... : 21.400 vues en quatre secondes ? Véran nous prend vraiment pour ce que nous ne sommes pas !!!!! :

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    On connaissait Lucky Luke, l'homme qui tire plus vite que son ombre. Maintenant, on a "les communicants de Macron" : ils sont "lus", "vus", "approuvés" etc... avant même qu'ils n'aient pensé (si tant est qu'ils pensent !)

     

    7. Trouvé sur tweeter : en effet, cela "interroge quelque part", comme on dit dans le jargon...

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    À DEMAIN !

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  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse de lafautearousseau...

    Tout le monde fait ou cherche à faire l'union. Macron aussi, mais lui la fait le plus souvent... contre lui !

    13 pays de l’UE publient un texte contre Macron et sa proposition de suppression totale du droit de véto des États : Bulgarie, Croatie, Danemark, Estonie, Finlande, Lettonie, Lituanie, Pologne, Tchèquie, Roumanie, Suède... 

    Pour l'instant, ils ne sont "que" treize, sur vingt-sept. Pour l'instant...

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    1. Un grand bravo à Pierre Liscia pour ces cinquante deux secondes savoureuses pendant lesquelles il étrille ce pauvre coco/nul de Ian Brossat, sous l'oeil amusé et goguenard de Goldnadel (les autres, FOG et compagnie se taisent...) :

    https://twitter.com/StephanArnaud/status/1523942197867040769?s=20&t=D1Phe6mLqjxSt1LK6upijw

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    2. Le Système ruine et déclasse inexorablement la France... Ce n'est pas "la tête" de ce Système qu'il faut changer, car il est intrinsèquement néfaste et pervers : c'est DE Système qu'il faut changer. Il faut rendre à la France son Régime traditionnel, celui qui l'a faite, en mille ans, et qui l'a faite première puissance du monde au moment où éclata la funeste Révolution...

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    3. "Cette" Europe bureau-technocratique est folle et néfaste; elle sait être aussi grotesque et ridicule, comme le montre cette vidéo du "spectacle" proposé par la France (?) macronienne... :

    (extrait vidéo 1'25)

    https://twitter.com/8enoit/status/1523938287467040768?s=20&t=D1Phe6mLqjxSt1LK6upijw

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    Autre chose : L'UE a proclamé le mois de Mai "joli mois de l'Europe" (!). Vous nous direz : une Mairie escrolo s'était bien signalé par ses grotesques illuminations des rues "Fantastique décembre !", pour ne pas dire "Joyeux Noël !"... Mais, pour nous, et n'en déplaise aux foldingues de "Bruxelles", le mois de Mai a toujours été et restera le mois de Marie ! L'identité chrétienne de l'Europe, ses Racines chrétiennes sont quelque chose qui n'est tout simplement pas négociable...

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    4. "France orange mécanique" à cause du Système (1/3) : Antoine Alleno, chef étoilé, vient de perdre tragiquement son fils Yannick, victime de la sauvagerie d'un voyou, auteur d'un véritable rodéo dans les rues de Paris. Un Commissaire de Police courageux, hors service, a interpellé ce chauffard/assassin, mais un innocent a encore trinqué... Et France info, radio de "sévice public", a osé annoncer : "Le fils du chef étoilé Yannick Alléno est mort, victime d'un accident de la route". Non, messieurs du sévice public, pas victime d'un accident de la route, mais percuté par une voiture volée par un multirécidiviste recherché pour une peine de prison à purger... Ce qui n'est pas du tout la même chose...

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    5. "France orange mécanique" à cause du Système (2/3) : La guerre de retour en Europe ? Oui, hélas... Mais bien présente aussi, au quotidien en France... Cette fois, c'est France Bleu qui alerte, et cela se passe à Saint Rambert d'Albon :

    Drôme : la colère du maire de Saint-Rambert d'Albon face aux multiples nuits de violences...Voitures et poubelles incendiées, gendarmes insultés et pompiers caillassés, depuis quatre nuits, Saint-Rambert-d'Albon dans le nord Drôme est en proie à des violences urbaines. Incompréhensible pour le maire de la commune Gérard Oriol, qui compte bien réagir.

    https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/drome-la-colere-du-maire-de-saint-rambert-d-albon-face-aux-multiples-nuits-de-violences-1652023684

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    6. "France orange mécanique" à cause du Système (3/3) : Bien dit, Gilbert Collard ! :

    "Dimanche, un clandestin algérien, Keddam R., est entré dans la cathédrale de #Metz où il a crié "Allah est grand". Les policiers ont trouvé sur lui un couteau en céramique : silence médiatique, il n'y a pas que les pistolets qui ont des silencieux, les informations aussi !"
    (Source : Valeurs)

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    7.                                             SACCAGE PARIS

    PARIS BOBO, PAR'HIDALGO, PARIS PAS BEAU !

    En cinquante cinq secondes, Catherine Lécuyer montre le manque total d'intérêt de la Ville dqans le domaine du simple entretien quotidien (ici, au pied de La Madeleine, rue Royale...)

    https://twitter.com/saccageparis/status/1523762404915564544?s=20&t=34q46XAYvXncWSYyQF7Jlg

    • "Dedans Paris, ville jolie..." chantait Clément Marot. Mais c'était "avant"...

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    Devant le foyer des jeunes travailleurs de Paris 18ème :

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    Et là, devant l'horreur Beaubourg :

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    Et pour finir cette triste série d'aujourd'hui, le dernier message en date d'Anne Hidalgo : ne vous oinquiétez pas, on se prépare à... l'invasion par Poutine !!!!!

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    À DEMAIN !

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  • A qui la faute, par Hilaire de Crémiers

            Dans Politique magazine de ce mois, Hilaire de Crémiers resitue bien "le" problème dans son vrai contexte : même si, de toute évidence, telle ou telle personnalité porte bien, dans certains domaines, telle ou telle part de responsabilité, il n'en demeure pas moins qu'en réalité le problème de fond est institutionnel : c'est un problème de régime, de Système.....

            A qui la faute ?

            "Trop facile... La faute, elle est dans les esprits, et dans des cadres institutionnels.... Personne n'a de vue d'ensemble du problème français. Il est essentiellement institutionnel et c'est ce que tout le monde refuse de voir...... c'est la faute au Système. Et cela depuis deux siècles, sauf exception...de monarchie...."

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    A qui la faute ?.....

            C’est la faute à… Trop facile. C’est en vain qu’on la cherche chez les hommes. Elle est dans un esprit et dans des cadres institutionnels. Les hommes ne font que l’aggraver ou la dissimuler. 
     
           La loi sur les retraites est votée. Elle sera promulguée les jours prochains, sauf si elle est invalidée par le Conseil constitutionnel. Au jour où cet article est écrit, la situation redevient peu à peu normale. Mais rien ne permet d’être assuré d’un véritable retour au calme. 

           Il est des gens, la plupart payés par l’État ou par des institutions et des entreprises relevant de l’État, dont l’unique préoccupation est de fomenter le désordre, de l’attiser, de le propager. Il n’existe pas pour eux d’autre manière d’envisager la vie et, bien qu’il soit interdit de le dire, ils sont en quelque sorte préposés au trouble et payés pour cette tâche. C’est ainsi qu’eux-mêmes comprennent les choses et qu’il faut, d’ailleurs, les comprendre. Il est donc vain de croire qu’ils s’arrêtent dans leurs desseins – quand ils s’arrêtent – pour des motifs raisonnables. Ce n’est dans leur esprit qu’un moment stratégique où la paix, pour reprendre la formule consacrée, n’est qu’une manière de continuer la guerre. Les troupes qu’ils manipulent, ne sont que de pauvres gens dupés. Les agitateurs ne répondent jamais à un souci d’ordre, ni ne se retirent de leur combat parce qu’ils seraient satisfaits ou, au contraire, désabusés ou fatigués. Ce genre d’analyses rassurantes, faites pour le bourgeois dans la presse bourgeoise, ne supporte pas l’examen de la réalité.  

            La vérité qu’il n’est pas convenable d’exprimer, c’est que le système idéologique et partisan qui structure notre vie publique, les favorise à tout coup. Même quand en apparence ils semblent perdre la partie, ce n’est jamais que momentané. La raison en est simple ; elle fâche quand elle est dite crûment ; l’homme politique français, le responsable social, pour peu qu’ils soient cultivés, détournent le regard à sa seule évocation. Car comment ne pas voir l’évidence ? La révolution violente et tyrannique est et demeure le modèle exemplaire de la République française, même quand elle se dit conservatrice. Ce qu’elle conserve toujours et essentiellement, c’est ce schéma fondamental qui est l’origine même de sa légalité qu’elle a su transformer en légitimité historique et métaphysique. Tout dans ses us et coutumes, ses conceptions sociales et éducatives, ses mœurs politiques, sa rhétorique officielle, en est imprégné. N’est-ce pas aussi le message qu’elle proclame au monde entier ? L’exemple qu’elle prétend donner ? Exemple qui, d’ailleurs, a engendré les pires dictatures de l’histoire humaine, non seulement le bolchévisme, mais aussi l’hitlérisme qui n’aurait jamais existé si la France avait respecté les Hasbourg, comme l’ont fort bien montré les historiens sérieux et encore dernièrement François-Georges Dreyfus. 

     
            Cet héritage qu’elle considère comme sacro-saint par une sorte de religiosité inversée, est la cause même de son instabilité interne. A quoi s’ajoutent les instabilités externes d’un monde naturellement changeant et de plus en plus incertain. L’histoire de France dès lors n’est plus qu’une longue suite cacophonique. Et pourtant que de ressorts encore ! D’intelligence, de puissance, de capacité ! Mais il n’y a rien à faire : là où il faudrait l’harmonie, le désordre prévaut. Plutôt que la réforme nécessaire, la révolution qui grise les esprits et massacre les énergies. Comme en 89… Il suffit d’écouter Jean-Luc Mélenchon pour saisir l’esprit même du régime : pour en finir, s’exclame-t-il, sortons-les « tous » ! Soit, mais alors pourquoi pas Mélenchon lui-même ? Jusqu’à preuve du contraire, il en fait partie de ces « tous ». Et tant qu’à faire jetons aussi le régime qui les justifie « tous » ! Peut-être alors ces profiteurs du système pourraient- ils devenir de quelque utilité sociale. Pour l’ordinaire d’aujourd’hui, leur seule raison d’être, c’est de se disputer… pour le pouvoir ! Car, au fond, ce sont tous des bourgeois, fort bourgeois, et qui ne rêvent que de places et de pouvoirs. 
     
    Une mécanique implacable  

            L’affaire repartira, et de plus belle, inéluctablement. Les syndicats eux-mêmes qui font partie intégrante du système et qui en vivent, n’y pourront rien. Car ce système justement les dépasse et personne n’en a, au vrai, le contrôle. Il a sa propre mécanique, sans cesse relancée, que tous les ambitieux de la politique essayent d’utiliser à leur profit, dans un sens ou dans un autre, chacun s’imaginant que la combinaison en cours favorisera son projet. Grave erreur de calcul qui provoque tous les déboires : il suffit de songer aux mille « politiques » qui ont été tentées depuis des décennies ! Laquelle a vraiment réussi ? Tout n’a été et ne peut être que déception. Chez tous, tant chez les défenseurs de la République conservatrice que chez les partisans de la démocratie populaire. Car comment faire de la stabilité dans l’instabilité permanente ? La réforme la plus révolutionnaire ou, au contraire, la plus nécessaire n’est elle-même jamais que provisoire. Chacun est persuadé qu’il détient la vérité de la République, la solution qui la sauve ! Comment voulez-vous éviter les surenchères, surtout quand il s’agit d’une question de pouvoir. 

            Ces gens qui se croient intelligents, sont des insensés. Ils devraient relire L’Ecclésiaste. Quelques-uns, ceux qui sont vraiment de bonne foi et qui voudraient sincèrement des améliorations, écœurés, n’y croient plus. Hélas, ils ont raison. 

            Le même système produira indéfiniment les mêmes résultats. Les habitudes sont là, d’esprit, de volonté, qui réactiveront les mêmes réflexes. Il en est qui, enivrés de discours fiévreux et d’agitations factieuses, sont capables de tout entreprendre pour tout détruire, surtout s’ils réussissent à mobiliser quelques milliers de jeunes qui peuvent en entraîner d’autres. Ce n’est pas parce que c’est ridicule que ça tombera à plat. 

            Il suffit d’un évènement, d’un accès de crise financière et économique encore plus violent – et rien ne l’exclut, au contraire – pour que la flamme se rallume. Le bien commun dans le système n’est la règle de personne, sauf des braves gens qui travaillent. Les autres ne cherchent qu’à se servir de l’évènement pour ébranler le pouvoir ou pour le prendre ou le reprendre. 

            Les considérations développées à propos des stratégies et des pédagogies dont il faut user pour faire passer une loi, considérations qui ont rempli la presse, sont totalement dérisoires. Avant les vacances ? Après les vacances ? Le conseiller social de Sarkozy, Raymond Soubie, se serait trompé dans l’évaluation des risques… Franchement si la France en est là ! C’est incontestablement que la situation est grave. Donc que, demain, à la moindre occasion, tout recommence.

           Les hommes politiques sont rivés à leur quotidien de guéguerre. Les uns se contentent de faire passer des réformes à minima – la réforme des retraites, la réforme territoriale qui ne sont que des quarts de réformes et mal ficelées –, les autres de les contrecarrer avec une grandiloquence dont la vacuité n’a d’égal que la perversité. Personne n’a de vue d’ensemble du problème français. Il est essentiellement institutionnel et c’est ce que tout le monde refuse de voir. Chacun veut ou croit tenir la mécanique, mais la mécanique est mauvaise. 
     
    L’international sauvera-t-il le national ? 

            Un remaniement gouvernemental n’en changera pas la nature. Le président qui a tenu des discours énergiques pendant l’été en pensant récupérer un électorat de droite qu’il a perdu, va, paraît-il, après la bagarre de l’automne sur les retraites, s’essayer à faire du social en nommant un homme comme Jean-Louis Borloo à la tête du gouvernement afin d’asseoir mieux sa personnalité politique sur un socle de gauche et de centre gauche. Lui ou un autre, peu importe ! 

            Il n’y gagnera rien ; il perdra sur tous les tableaux. Les présidentielles de 2012 et les législatives jointes vont empoisonner la vie politique française pendant toute cette fin de quinquennat. Les rendez-vous internationaux n’ajouteront aucune aura à Nicolas Sarkozy, contrairement à ce qu’il pense. L’Europe ne sera désormais qu’une cause de soucis supplémentaires, chaque nation ne cherchant plus que son intérêt face à la technocratie bruxelloise de plus en plus exaspérante. Quant à l’Allemagne, elle sera de plus en plus l’Allemagne. Le G20 et le G8 dont la France va prendre la présidence, n’accepteront pas les recommandations françaises pour l’évidente raison que la crise, loin d’être finie, va exacerber les conflits économiques. C’est une erreur de s’imaginer que l’international va sauver le national. Les échéances demeurent inéluctables. La France se retrouve et pour longtemps avec ses dettes incalculables, tous ses budgets en déséquilibre malgré les rabotages, des traités qui l’entravent, des institutions qui la ruinent, une monnaie qui la dessert, et un esprit public corrompu… Voilà la réalité. Et tout le monde de reprendre en chœur, surtout les futurs candidats : c’est la faute… à Sarkozy ! 

            Eh bien, non, c’est la faute… au système. Et cela depuis deux siècles, sauf exception… de monarchie ! Là où un Bonaparte, en quinze ans de pouvoir absolu, n’a pas réussi, pourquoi Sarkozy réussirait-il ? Et les autres qui veulent la place, s’il vous plaît ? Aucun n’a l’ombre d’un espoir de réussir. 

            Ce qu’il y a de terrible, c’est qu’ils croient tous au succès de leur stratagème politique. Alors que l’échec est la loi première du système ■ 

  • Réformer le Collège unique ? Oui, évidemment, mais il faut aller beaucoup plus loin, et remonter beaucoup plus haut…

            Printemps 2011 : un sondage du CSA (commandé par l'Association de parents d'élèves de l'enseignement libre (Apel) et La Croix), vient confirmer ce que l’on savait déjà depuis longtemps :  le collège « fonctionne mal » (doux euphémisme, pour celles et ceux qui vivent « du dedans » le désastre éducatif…).

            Encore les questions sont-elles suffisamment « prudentes » pour que les sondés trouvent seulement que ce Collège unique ne favorise pas suffisamment l'égalité des chances et qu'il ne prépare pas bien les élèves à la suite de leur scolarité et à leur insertion professionnelle.  

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    Oui, bien sûr, et le plus tôt sera le mieux.... 

            C’est, effectivement, le moins que l’on puisse dire, alors qu’il y a bien davantage à dire et que, de toutes façons, le dire ne suffit pas : il faut, maintenant, agir, et, pour agir, il faut remonter aux causes vraies, aux causes essentielles du mal que l’on dénonce, même si ces causes, on va le voir, sont des causes lointaines. Lointaines dans le temps, mais aussi lointaines en ce sens qu’elles remontent à de vieilles nuées, dont on n’a toujours pas débarrassé les esprits des décideurs. Et pour cause : elles sont parties intégrante du Système en place, et de son idéologie pernicieuse…. On voit donc mal le Système se remettre en cause lui-même, et se déjuger, en rejetant aujourd’hui ce qu’il a patiemment construit en près d’un siècle et demi, pour être en conformité avec ses rêveries des origines.

            Faisons donc un petit voyage, obligé, dans l’histoire, pour voir comment le naufrage actuel est le résultat direct de l’idéologie férocement « anti-racines » de notre République idéologique, telle qu’elle s’est patiemment et méthodiquement construite, depuis 1875. Et pas seulement le naufrage du Collège unique, mais celui de tout le Ministère de la des-Éducation nationale, ce qui condamne, au passage, la France à un déclassement international lent mais certain - et irréversible, si rien n’est fait…  

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    Sous les dehors hypocrites d'une soi-disant laïcité respectueuse, une haine forcenée du catholicisme et de tous nos Héritages..... 

    "C'est que cette admirable Révolution par qui nous sommes n'est pas finie, c'est qu'elle dure encore, c'est que nous en sommes encore les acteurs, c'est que ce sont toujours les mêmes hommes qui se trouvent aux prises avec les mêmes ennemis." Clemenceau, Discours prononcé à la Chambre des députés le 29 janvier 1891, "La Révolution est un Bloc...") 

     

     

            Tout commence avec Jules Ferry, l’homme qui voulait organiser le monde (et, d’abord, le monde éducatif…) « sans Roi et sans Dieu ». Il n’a que trop bien réussi, hélas !... Avec les « hussards noirs de la République », dont on se gargarise tant, à tort et à travers, jusques et y compris dans des milieux où l’on pense être proche des traditions françaises, Jules Ferry a réussi à, lentement, transformer les français de l’intérieur, par leur esprit et leur culture. Si l’expression « changer le peuple » a bien un sens, c’est dans ce domaine du mental, du culturel, du spirituel qu’elle a commencé à prendre corps, bien avant que la même République idéologique ne continue son travail en passant à un second stade et, « important » depuis 1975 des masses invraisemblables d’étrangers, ne se mette à changer, aussi, le peuple, dans son physique, après l’avoir changé dans son mental (1).

            Jules Ferry – pour faire court et résumer à grands traits – lance les bases essentielles de son action entre 1879 et 1882. Cette année-là, il est décidé que l’instruction obligatoire le sera justement, obligatoire, jusqu’à 13 ans. Ce n’est qu’en 1936 qu’on allongera la scolarité à 14 ans. Jusqu’à la Seconde Guerre mondiale – il faut tenir compte de la coupure de la Guerre de 14, qui a forcément tout ralenti… - les choses suivent leur cours, selon la lancée et la dynamique que leur a impulsées Jules Ferry, mais, pour les idéologues révolutionnaires, cela ne va pas assez vite. S’ils ne peuvent rien faire d’envergure à cause de la Première puis de la Seconde Guerre mondiale, ils réfléchissent beaucoup et amassent leurs théories dans les cartons, d’où elles sortiront un jour. Ils trouvent ainsi que ce qu’a fait Jules Ferry, c’est bien, mais que cela ne va pas assez vite : par exemple, il n’y a pas assez de petits français qui vont à l’école, après 13 ans : c’est la raison pour laquelle, en 36, comme nous venons de le voir, il est décidé d’allonger la scolarité d’un an. Mais cela n’est pas encore assez. Nouvelle coupure/interruption, due au désastre de 39/40. Mais tout repart en 45 lorsque, à l’occasion de l’un des plus extraordinaires tours de passe-passe de toute l’histoire de l’humanité, ceux qui avaient commencé par s’allier au nazisme réussissent à revenir au pouvoir, à supprimer leur adversaire de toujours, L’Action française, et à se faire concéder par de Gaulle – qui ne peut s’y opposer (2) – des pans entiers de l’économie nationale (Ports, Transports, EDF…) et, surtout, les médias et l’Éducation.

            A ce moment-là, sous la houlette du CNR, les rêveurs idéologues, placés aux affaires et débarrassés de l’opposition de L’Action française, vont pouvoir donner libre cours à leurs utopies, et passer à la vitesse supérieure – on nous pardonnera l’expression… - en passant de l’humanité « sans Dieu et sans Roi » de Jules Ferry à « la révolution par la loi », imposée par le tout puissant CNR. Très proches du Parti communiste, Henri Wallon et Paul Langevin reprennent et mettent en forme tout ce qui traînait dans les cartons depuis l’avant-guerre. Il ne s’agira plus seulement de prolonger la scolarité obligatoire jusqu’à 13 ans, comme on l’avait fait en 36, car cela n’est pas encore assez (elle sera étendue jusqu’à 16 ans en 1959 (3) : on va maintenant pouvoir permettre à tout le monde – du moins le croit-on… - d’accéder aux plus hautes fonctions ; on va pouvoir briser ce vieux système auquel on reprochait de perpétuer et de reproduire les inégalités : on va mettre tout le monde à l’école, et le plus longtemps possible ! On pourra ainsi formater les cerveaux, tous les cerveaux, et réellement, changer le peuple, pour obtenir le peuple qu’on veut, conforme à l’idéologie révolutionnaire. Elle est là, et pas ailleurs, l’origine du Collège unique.

     

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    René Haby, l'un des fossoyeurs de la jeunesse de France, et donc des chances de la France....

    Le Plan Langevin-Wallon, imaginé et voulu par tout ce que la gauche et l'extrême-gauche révolutionnaires comptent de rêveurs les plus utopiques, a été méthodiquement, consciencieusement et sciemment appliqué par... la droite ! Il est ainsi l'un des meilleures démonstrations que la perversité vient du Système, et non des hommes, et qu'il ne servira à rien de remplacer les hommes - ou les femmes... - : c'est le Système qu'il faut changer.....

     

            Le piquant de l’histoire, qui nous servira de conclusion au terme de cette balade un peu rapide dans notre histoire contemporaine, est que cette folie du Collège unique, pensée par la gauche, a été réalisée par la droite : c’est René Haby et le gouvernement « de droite » d’un Président « de droite » qui l’a institué, en 1975 (4).

            Ce fait révélateur nous permettra donc de conclure d’une façon politique cette réflexion sur le Collège unique en particulier, et sur l’enseignement, en général. S’il y a bien une droite et une gauche – il ne faut malgré tout pas exagérer, ni simplifier trop… - il y a, surtout, un Système, et, dans ce Système, Droite et Gauche, concourent à créer la même société subvertie. Le plan Langevin-Wallon en est, très probablement, l’un des meilleurs exemples, même s’il n’est évidemment pas le seul. On voit bien que la mesure phare d’un plan imaginé et lancé par la « gauche » a été faite par la « droite » : comment mieux faire toucher du doigt à nos concitoyens que c’est bien le Système qui est néfaste, qui est mauvais, qui est coupable, et pas les seules personnes ou les seuls partis ?....

            Lorsque les enfants vont assister au spectacle du Guignol, eux qui sont à l’extérieur du petit théâtre, ne voient-ils pas deux personnages qui se font face ? Pourtant, il suffit de « passer par derrière » ce même théâtre, pour bien voir que c’est une seul et même personne qui active les deux marionnettes….

     

    (1)   : Certains, et ils ont tort, ont trop tendance à l’oublier : même si, aujourd’hui, d’un coup de baguette magique, on faisait disparaître du territoire national la totalité des immigrés qui s’y trouvent, la France resterait en danger de mort, car son premier adversaire, celui qui mène une guerre incessante, méthodique et hargneuse contre toutes ses traditions constitutives de son Être profond, c’est l’idéologie révolutionnaire, et la république idéologique qui en est l’héritière, et qui est au pouvoir depuis 1875. Et qui, pour en revenir à Jules Ferry, l’homme des origines, camoufle sous une pseudo laïcité un laïcisme agressif, qui n’est rien d’autre que la guerre ouverte au christianisme, et à tout ce qui n’est pas cette nouvelle religion messianique qu’a apportée la Révolution…..

    (2)   En 45. Mais, en 58, il aurait pu revenir sur ces exorbitantes concessions, et il ne l’a pas fait….

    (3)  Mesure réellement très mauvaise, en tous cas pour une grande majorité des enfants, celles et ceux qui, n‘ayant ni le goût, ni l’envie, ni les capacités de faire des études longues et abstraites, sont condamnés par l’actuel système à traîner dans un cursus qui n’est pas fait pour eux et qui ne les respecte pas. L’Etat s’y ruine – et ruine la France ; ces enfants y perdent leur temps, au lieu d’acquérir une formation qui les rendrait libres et heureux –ils ne sont ni l’un ni l’autre dans l’école-prison qu’on leur inflige ; et tout cela pour que, à coup de milliards, tout de même, on ait chaque année près de 150.000 jeunes qui sortent sans aucune formation du Système, direction l‘ANPE !

    (4)  La même année que les « Décrets Chirac » sur l’immigration ! Une année terrible, décidemment, que cette année 1975…..

  • DU FRONT NATIONAL AU RASSEMBLEMENT NATIONAL

     Un congrès pour définir une stratégie d'investissement de la République.

     

    Par Yves Morel

    Le Front national a porté incontestablement un espoir patriotique pendant de longues années, en dépit des innombrables difficultés, cassures, revirements qu’il a connus. Mais est-il possible de vouloir s’emparer du « système », tout en prétendant être « anti-système » ? Toute la question est là. Le dernier congrès est le ralliement annoncé des « lepénistes » au système. 

    Le Front national fait peau neuve et devient Rassemblement national. Marine Le Pen a justifié ce changement par la nécessité de faire de sa formation un « parti de gouvernement ». Ainsi, le FN poursuit le lent cheminement qui le mène de l’opposition trublionne et marginale à l’accès aux responsabilités.

    Une progression continue

    Un coup d’œil synoptique sur les grands moments de l’histoire du FN atteste de la cohérence de cette démarche. En octobre 1972, le parti naît, porté sur les fonts baptismaux par les dirigeants d’Ordre Nouveau, désireux d’élargir leur assise en satellisant les survivants du tixiérisme, et les jeunes nationalistes de la FEN, du GUD et autres groupuscules. En 1974, Jean-Marie Le Pen se fait connaître des Français en présentant sa candidature à la présidentielle, même s’il ne glane que 0,74% des suffrages. En 1984, le même JMLP fait un tabac à L’heure de vérité, émission politique de forte audience, et son parti réalise une percée aux européennes. En 1986, grâce à l’instauration éphémère de la proportionnelle, le FN obtient 35 sièges de députés. Deux ans plus tard, JMLP obtient 14% des voix à la présidentielle. Le FN devient incontournable et perturbe la vie politique. Rien ne semble pouvoir arrêter sa progression. La scission mégrétiste de 1998 ne l’entame pas, et JMLP est présent au second tour de la présidentielle de 2002. Sa fille dédiabolise le parti, et figure au second tour de la présidentielle de 2017.

    Des succès certains, mais limités

    Mais cette montée est toute relative : sa représentation parlementaire est insignifiante. On a beaucoup parlé des mairies conquises par le FN, mais elles sont au nombre de 27 sur 36 365, et il en va de même de sa présence dans les conseils départementaux ; seul son nombre de conseillers régionaux a quelque importance numérique (333 sur 1758). D’autre part, la prestation de Marine Le Pen face à Macron a été désastreuse ; et son score de 33,9% des voix (parmi seulement 43% de suffrages exprimés, il convient de le rappeler), s’il constitue un net progrès par rapport à celui de son père en 2002 (17,79%), a fait figure d’échec et de sanction d’incompétence. Le FN reste un parti mésestimé et suspect.

    Des orientations inévitablement fluctuantes

    Et ce ne sont pas ses variations programmatiques qui vont lui donner une crédibilité. Pour mémoire, rappelons que le FN a été successivement poujadiste, néo-libéral, de nouveau poujadiste, dirigiste et protectionniste (en économie), européen, puis anti-européen, atlantiste, puis « gaulliste », puis russophile, pro-israélien, puis pro-arabe (en politique étrangère), partisan de l’abrogation de la loi autorisant l’IVG, puis simplement du non-remboursement de celle-ci par la Sécurité Sociale, et variant sur la question du mariage homosexuel (en matière sociale). Pour nous en tenir à la période la plus récente, il a campé sur une position gaulliste équidistante de la gauche et de la droite, hostile à l’Europe et à l’euro, entée sur la défense du modèle social français, sur le patriotisme économique et le refus du nouvel ordre libéral mondial. La rupture avec Philippot a entraîné l’abandon de cette ligne et l’a fait revenir à une conception plus classiquement conservatrice de l’économie.

    Ces fluctuations étaient inévitables. Elles sont le lot rédhibitoire de tout mouvement politique opposé au système, mais qui tente de s’y intégrer pour l’infléchir, avec l’espoir, à terme, de le dominer.

    Une telle entreprise est une gageure. Le système ne peut engendrer que le fruit de sa chair et de son âme. Et tout essai d’intégration implique obligatoirement la conversion à ses valeurs, ses principes, ses habitudes de penser et de sentir, et ses interdits. Autant dire, pour un parti antisystème, un reniement total.

    Avantages et limites de la stratégie philippotiste

    C’est la voie choisie par Marine Le Pen depuis son accès à la présidence du Front le 16 janvier 2011. La fille du père fondateur a entrepris un aggiornamento, reposant sur le dépassement du clivage droite/gauche et l’abandon de la question identitaire. Ainsi, guidée par Florian Philippot, le FN s’est opposé aux contraintes budgétaires européennes, a réclamé la sortie de la zone euro, a opté en faveur d’un protectionnisme favorable à la défense des entreprises françaises, et a dénoncé le néolibéralisme mondial, fauteur de délocalisations industrielles, de dumping social et de pénétration conquérante des capitaux étrangers dans notre pays. Corollairement, il a préconisé une politique étrangère indépendante à l’égard de l’Europe et des États-Unis.

    Il adoptait donc un programme typiquement jacobin de défense de la nation et du peuple français contre un monde hostile, à l’image de la France révolutionnaire en lutte contre l’Europe des monarchies. Ainsi, il s’inscrivait dans la vieille tradition républicaine et gaulliste, avec un adjuvant de populisme poujadiste. Un tel programme semblait de nature à unir une large base populaire. D’autant plus que Philippot affichait son attachement à certains des fondamentaux de la République (laïcité de l’État, libertés publiques), et éliminait de son discours les faits de société sur lesquels les positions traditionnelles du Front tenaient à distance de lui les électeurs déçus du système, certes, mais imprégnés des valeurs de la gauche : libération des mœurs, mariage homosexuel, avortement, immigration.

    Cette stratégie fut payante. Le Front fit une percée électorale parmi les ouvriers, les travailleurs précaires, les chômeurs, les petits entrepreneurs, commerçants et exploitants. Dans les régions industrielles sinistrées du nord et du nord-est, le ralliement des ouvriers valut au Front de beaux succès électoraux. Et, lors de la présidentielle de 2017, Nicolas Dupont-Aignan, le gaulliste, conclut une alliance avec Marine (avant de revenir en arrière, après la défaite).

    Mais cette stratégie avait aussi ses limites. Elle éloignait du FN sa clientèle habituelle : conservateurs et libéraux de la vieille école, catholiques peu ou prou traditionalistes, militants nationalistes à la fibre identitaire et régionaliste (et non jacobine), tous déconcertés par ce populisme et cet oubli des combats passés de la droite nationale pour la défense de l’identité française. Or, ces catégories étaient le substrat pérenne du Front, et représentaient un nombre d’électeurs supérieur à celui que l’orientation philippotiste permettait de prendre à la gauche. Ce fait a été attesté durant la dernière présidentielle : 20% des électeurs de Fillon se sont reportés sur Marine Le Pen, contre seulement 7% de ceux de Mélenchon. En cherchant à conquérir un électorat de gauche, afin de devenir un parti néo-gaulliste, le FN risquait d’apparaître comme un simple mouvement protestataire de type poujadiste. Et l’échec du mouvement Poujade, à la fin des années 1950, rend l’analogie particulièrement inquiétante. A fortiori quand on considère l’irréalisme du programme de gouvernement du FN proposé par Philippot, en matière économique : abandon de l’euro, protectionnisme, dirigisme colbertiste, maintien de la retraite au terme de 40 annuités, Sécurité Sociale intégrale, maintien du nombre de fonctionnaires. Un irréalisme dont tous les Français, y compris les électeurs lepénistes, sont conscients, et qui interdit au FN d’acquérir la majorité propre à lui permettre l’accès au pouvoir.

    Vers le ralliement à la droite républicaine

    Consciente de ce danger de marginalisation, Marine Le Pen s’est séparée de son trop hardi collaborateur et a opté pour une ligne plus réaliste. Cela implique, fort logiquement, l’abandon de ce que le programme de Philippot comportait de radical, tout en conservant la défense des intérêts nationaux contre les exigences européennes et en ne revenant pas sur les concessions à l’air du temps en matière de mœurs.

    L’évolution à venir est on ne peut plus prévisible. Pour notre part, nous l’avons décrite en un article passé : une évolution à l’italienne, analogue à celle qui, sous la direction de Gianfranco Fini, a abouti à faire du MSI un parti modéré, participant aux gouvernements, dirigé par des caciques régulièrement pourvus en maroquins et autres prébendes, converti au néolibéralisme et au fédéralisme européen, acquis à l’évolution des mœurs. Signe annonciateur de cette transformation : le soutien public apporté par Marine Le Pen au candidat LR à l’occasion de la présente législative partielle à Mayotte. Désormais, la présidente de ce qui est devenu le Rassemblement national ne renvoie plus dos à dos gauche et droite « républicaine », comme les deux faces d’un « système », jugé mortifère pour la nation ; elle marque sa préférence pour la seconde ; il s’agit là de l’amorce d’un rapprochement qui ne cessera de s’approfondir.

    Il n’est cependant pas évident que la route du Rassemblement national vers son intégration à la droite républicaine soit aussi aisée que celle du MSI, tant, en France, les idées et les tabous de la gauche règnent en maîtres absolus sur les esprits, les médias, l’intelligentsia et la classe politique.

    Le système voue la droite nationale à l’échec

    Ce qui est cependant certain, c’est qu’une telle évolution était courue d’avance. Notre système politique interdit tout triomphe de la droite nationale, il faut le comprendre une fois pour toutes. Il fonctionne comme un laminoir sidérurgique : tout ce qui passe par lui en sort à l’état de produit standard. Il était donc parfaitement logique qu’après avoir défendu contre vents et marées (et contre tout le monde) la nation française, sa civilisation, son identité et ses intérêts vitaux, après avoir bravé les tempêtes et l’opprobre publique, essuyé les pires injures, le Front national devint une composante du « système » qu’il dénonçait. Le changement de nom du parti confirme ce que nous avons déjà écrit en une autre occasion : Le Front national, c’est Fini ■

     Yves Morel

    Docteur ès-lettres, écrivain, spécialiste de l'histoire de l'enseignement en France, collaborateur de la Nouvelle Revue universelle 

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    Marion Maréchal-Le Pen au « Conservative Political Action Conference » aux USA, le 22 février 2018. Son nom rassemble toute une droite conservatrice qui cherche une expression politique.

  • Sur le blog de Michel Onfray : penser le virus.

    Le plus notable dans la dernière intervention du Premier ministre flanqué de son ministre de la santé, d’une épidémiologiste et du croque-mort qui, pour ouvrir l’appétit du citoyen, chaque jour que le covid fait, donne le chiffre des décès quotidien au moment de l’apéritif, fut qu’elle a duré si longtemps! Plus de deux heures, un record français, et ce pour accoucher dans les forceps… de pas grand chose! Des broutilles, des détails, des bagatelles.

    Certes, je ne mésestime pas le fait que les personnes âgées confinées dans les hospices vont pouvoir, sous condition, revoir un peu leur famille. Ni que les modalités d’enterrement vont se trouver aménagées. Tout ce qui augmente l’humanité, ou, du moins, tout ce qui entame l’inhumanité de la situation, est à saluer. Je salue donc.


    Mais pourquoi diable ces deux ou trois informations ont-elles été noyées dans un flot de mots à faire craindre à la famille Castro de perdre le monopole du discours fleuve?

    Parce que, d’un point de vue rhétorique, le poison était concentré dans les premières secondes dont le reste, comme un excipient, fut ce qui a permis de faire passer le venin. De la même manière que le gras du suppositoire autorise l’avancée donc l’efficacité du principe pharmacologique, cette logorrhée visait à faire oublier l’essentiel – qui fut pourtant dit, c’est tout le talent de ce Premier ministre bien plus habile que son supérieur hiérarchique…


    Qu’est-ce que cet essentiel? Il a été formulé dans la première minute, dans les premières secondes même : «Notre vie à partir du 11 mai ne sera pas celle d’avant le confinement, pas avant longtemps». Dans cette séquence, il fallait surtout entendre pas avant longtemps. Autrement dit: le 11 mai est un enfumage, car c’est après que tout commence, du moins: ça continuera et pour un bout de temps. Cet à-venir appelle une multiplication du nombre de morts. 20.000 est hélas un début – les médecins médiatiques qui, en janvier, ont défendu la fiction d’une grippette devraient, au minimum, se confiner pour l’éternité dans leurs sous-sols...


    Le confinement est évidemment la meilleure solution; c’était même déjà la meilleure à l’époque où Emmanuel Macron moulinait le vent chinois en dépêchant notre armée pour aller chercher des expatriés français avant de les disperser partout en France; ou qu’il ne trouvait pas anormal d’autoriser l’arrivée d’une vingtaine d’avions chinois chaque jour; ou qu’il renvoyait en permission les militaires impliqués dans les rapatriements et non en quarantaine; ou qu’il estimait que les masques n’étaient pas nécessaires, pas plus que les dépistages massifs qui auraient permis de décréter des confinements ciblés - etc.


    Emmanuel Macron se cache derrière les scientifiques et, quand il confesse quelques ratés, c’est pour s’en dédouaner bien vite et faire savoir que la science planétaire (la fameuse science de Greta…) babille, qu’elle tâtonne, qu’elle avance de façon empirique – tout pourvu qu’il n’ait pas à faire un mea culpa personnel, le jeune homme en est totalement incapable. Son psychisme ne le lui permet pas. Jupiter est inaccessible à la résipiscence.
     

    Cette façon de se cacher derrière les scientifiques, comme un couard ou un pleutre, n’est pas digne d’un chef de l’Etat. Imagine-t-on qu’avant d’appuyer sur le bouton nucléaire français, après que l’alerte d’un missile du même type arrivant sur la France lui fut signalée, le président de la République estimerait urgent de créer un comité scientifique de blouses blanches spécialisées dans le nucléaire afin de décréter la nécessité de réunions dans le bunker de l’Elysée avant… de ne rien décider?
     

    Cette absence de stratégie présidentielle montre en pleine lumière, pour ceux qui l’ignoraient encore, que l’homme n’est pas taillé pour la fonction: c’est un bon ministre de l’Empire libéral et de l’Etat profond, un honnête sous-préfet de l’Etat maastrichtien, il se montre zélé , propre sur lui, mais aucunement l’homme qui tranche pour la pays parce qu’il ne sait pas qu’il a été investi de la souveraineté nationale et qu’il ignore plus encore qu’il est là pour protéger son peuple. Il a été promu pour abolir la France afin de faire avancer le projet d’Etat universel et de gouvernement planétaire.
     

    Il a beau pécher le gogo en affirmant, l’air grave, qu’on ne sait rien ou pas grand chose de cette épidémie et que c’est ce qui explique, justifie, légitime des atermoiements qu’il n’eut pas (c’est l’un des effets de la dialectique du «en même temps»!), on sait depuis longtemps sur toutes les épidémies, peste comprise, comment elles fonctionnent!
     

    Lui qui ne perd pas une occasion de nous faire savoir qu’il serait aussi un littéraire, y compris dans les colonnes hospitalières et généreuses de la Nouvelle Revue française sise ex-rue Sébastien-Bottin dans la prestigieuse maison d’édition Gallimard, il aurait pu, faisons simple, se souvenir de La Peste d’Albert Camus, qui a considérablement travaillé la documentation de son sujet pour écrire ce roman magnifique ou, plus recherché, citer Daniel Defoe, qui n’est pas que l’auteur de Robinson Crusoé, et à qui l’on doit également le Journal de l’année de la peste à Londres (1664-1665). Ceci suffisait pour savoir que l’épidémie de coronavirus obéit aux lois qui régissent toutes les épidémies contre lesquelles on ne dispose d’aucun traitement: elles surgissent, elles ravagent, puis elles disparaissent, bien que le principe actif subsiste dans le virus sous forme d’une espèce de sommeil dont il peut se trouver réveillé.


    J’ouvre une parenthèse en passant pour inviter les béats de l’écologie vue des villesà penser à nouveau frais leur théorie de la nature bonne et des hommes méchants! Cette vieille scie musicale rousseauiste et préromantique qui a repris de l’activité après la disparition des grands discours, gagnerait à être rangée au grenier. Quels délires on doit à ce plus français des penseurs suisses!
     

    Je n’ignore point qu’il y a débat pour savoir s’il faut ranger le virus dans la catégorie du vivant, ou pas. Je ne tergiverserai pas longtemps: le virus relève tellement du vivant qu’il s’en montre la formule la plus radicale. Il est programmé pour naître, être, vivre, se reproduire, et mourir, sinon muter c’est-à-dire s’assurer d’une immortalité certaine. Ce programme est celui de nous tous – métaphysique, gastronomie, érotisme, philosophie, religion, art, spiritualité, morale en moins, car voilà tout ce qui distingue, à des degrés divers, certains mammifères, véganes compris, des virus…


    La nature est un grand tout dont nous n’avons pas encore pénétré les mécanismes régulateurs. Faute de n’avoir pas assez lu ou médité le Bergson de l’élan vital et de l’énergie spirituelle, de l’évolution créatrice et de l’effectivité de l’intuition, nous ne savons pas penser hors hypothèses théologique non pas ce qui est mais ce qui fait ce qui est- ou ce qui fait que ce qui est est ainsi et pas autrement.


    Je prends un exemple.


    Le monde est un vaste enchevêtrement de copulations et de trépas. Quoi qu’on fasse, peu ou prou, toutes les coucheries de la planète, quelles que soient leurs durées, leurs degrés de raffinement, leur sauvagerie, leurs intensités, leur place sur une échelle du consentement, la nature et la qualité de leurs acteurs, l’âge des partenaires, pourvu qu’il s’agisse d’un homme et d’un femme opérant selon les modalités classiques, les couples produiront des enfants dont, grosso modo, une moitié de garçons et une moitié de filles…


    Dans un éjaculat, il y a deux cents millions de spermatozoïdes. Dans cette armée de prétendants, un seul pénètre l’ovule. Dès que l’élu a trouvé place dans l’ovocyte, un mécanisme le rend impénétrable pour les autres qui n’ont plus qu’à mourir. Le spermatozoïde et l’ovule font un oeuf dont mitose et méiose produiront à un moment donné un être sexué – mâle ou femelle. Or, toutes ces fornications cumulées de la planète, un fois l’addition faite, produisent autant de garçons que de filles! Les tatillons argueront d’un pour cent d’écart en faveur des femmes, ils auront raison: mais là aussi, là encore, c’est toujours un pour cent, jamais moins, jamais plus…


    A l’évidence, là où ils se trouvent, au fin fond primitif des bourses ou dans le salon velouté d’un utérus, les spermatozoïdes ne peuvent communiquer avec tout ceux de leurs semblables qui, sur la terre, entament une carrière vers la création d’un humain. C’est la jurisprudence du solipsisme de la semence. Pas question d’une entente préalable sur le principe d’un plan quinquennal qui, via le syndic du sperme ou le syndicat des gamètes, déciderait qu’il faut équilibrer la production annuelle entre les femelles et les mâles!


    Il existe, dans la nature, un principe homéostasique selon lequel de l’a priori désordre et du chaos naît a posteriori un ordre sans qu’on sache pour quelles raisons il s’agit plutôt de celui-ci que de celui-là. Pourquoi 51 % de femelles tout le temps et pas une année, une décennie, un siècle, un millénaire avec des variations du genre 70 % de femelles? Il faut un équilibre, mais qu’est-ce qui, dans la nature, veut cet équilibre? Comment s’établit-il? Pour quelles raisons? Selon quelles logiques?
     

    Si l’on ignore tout des causalités et des généalogies, on peut au moins en constater les effets: on ne sait pourquoi, mais c’est un fait constatable, mesurable, quantifiable – c’est ainsi.

     

    Revenons aux épidémies: elles ont également leurs logiques, mais on ignore souvent lesquelles. Pourquoi ce virus apparaît-il (le VIH par exemple) dans ces circonstances et dans ces occasions? Rien pendant des siècles, puis surgissement sans raison apparente alors que les hommes n’ont rien changé de leurs comportements! Quelle énigme, et pas seulement pour la science!

     

     

     

    Devant l’impossibilité de répondre, et parce qu’ils ont horreur du vide, les hommes ont trouvé la réponse quand aucune autre n’existe: Dieu l’a voulu! Il a voulu la peste pour punir les hommes de leur manque de foi, puis il a arrêté la pandémie parce que sa miséricorde est grande. Il se montre terriblement méchant d’abord afin de pouvoir démontrer ensuite qu’il est bon … C’est la conclusion de Defoe dans son Journal de l’année de la peste: «Le Poison fut retiré de l’aiguillon d’une manière étonnante et les Médecins eux-mêmes en furent surpris». Puis, la phrase suivante: «Au milieu de leur misère, et quand la condition de la Cité de Londres se trouvait si vraiment calamiteuse, il plut à Dieu de désarmer notre Ennemi par l’action immédiate de sa Main, pour ainsi dire.» J’ai lu ici ou là que quelques prêtres et quelques imans souscrivaient encore à cette lecture – sinon quelques évangélistes américains, une poignée d’intégristes de Saint-Nicolas-du-Chardonnet ou une noria de musulmans des banlieues…


    Cette logique moyenâgeuse a fonctionné pendant des siècles… elle fonctionne encore! Le même mécanisme s’est retrouvé activé lors de l’épidémie de sida. Le fait que la communauté homosexuelle ait d’abord été décimée a semblé une preuve pour les croyants que c’était un virus divin destiné à punir les hommes de leur sexualité dite contre-nature.


    Quelques écologistes intégristes font parti du lot des primitifs qui anthropologisent la nature. Ils estiment qu’elle se venge – c’était, on s’en souvient peu, la façon de penser de Michel Serres dans son Contrat naturel. Ce qui suppose qu’elle conserve la mémoire des offenses qui lui sont infligées et qu’en vertu d’une logique du ressentiment elle mette en place une stratégie de la punition qui prendrait la forme de catastrophes naturelles. La nature les déclencherait volontairement, sciemment, délibérément – tsunamis, éruptions volcaniques, tornades, ouragans, disparitions d’îles ou de falaises avec l’augmentation du niveau de la mer, incendies, épidémies donc. Or, conférer à la nature mémoire, souvenir, décision, volonté, ressentiment, désir de vengeance, voilà qui renvoie aux pensées magiques des premiers temps de l’humanité. Normalement, au moins depuis De la nature des choses de Lucrèce qui réduit le réel à des effets de réel et non à des fictions, autrement dit depuis deux millénaires, cette façon de penser ne devrait plus être possible… Hélas!
     

    Le virus n’a rien à voir avec un Dieu qui l’utiliserait pour donner des leçons de piété aux hommes; pas plus avec une nature romantique inventée par le Rousseau des Rêveries du promeneur solitaire ; ni même avec une nature susceptible de passer un contrat fictionné par Michel Serres. Dans tous ces cas de figure, il en va de pensées régressives.
     

    Le virus qui tue, voilà le prototype du vivant! Ce coronavirus est une machine vivante emblématique. Car, tout ce qui vit sur la planète ne vit qu’en tuant: chacun est le prédateur d’un autre et c’est à ce prix qu’il vit et survit. Pour parler le langage de Nietzsche, tout ceci s’effectue par-delà le bien et le mal. Quiconque me lit, sauf végane ou végétarien, a mangé dans la journée le cadavre d’un animal qu’un humain a tué pour lui… C’est au prix de la mort que la vie va!
     

    Le virus est un parasite opportuniste qui colonise une cible pour se reproduire, donc vivre. Quand il a colonisé, au-delà du bien et du mal, car ce peut être au prix de la mort, il a réalisé ce pour quoi, comme vous et moi, il est programmé: vivre, copuler, se reproduire et mourir, y compris avec l’humain qu’il a tué – le programme existentiel majeur chez la plupart, du virus à l’infectiologue, en passant par le philosophe, sans oublier le lecteur du philosophe…
     

    Les lois inconnues qui réalisent l’homéostasie lors de l’équilibre des sexes sont les mêmes qui déclenchent les épidémies et les arrêtent. Sauf médicaments efficaces, les hommes n’y peuvent pas grand-chose, sinon assister au carnage et, comités scientifiques et classe politique, faire les malins en disant qu’ils maîtrisent…
     

    C’est quand le virus a assez copulé, qu’il a fait son festin de sang et de morts pour vivre sa vie, qu’il a suffisamment parasité pour être, pour exister, qu’il s’arrête, repus. Goinfré, il entre dans un sommeil qui n’est pas la mort. Il attend l’heure de revenir.
     

    Le même message, dont on ne sait quels canaux il utilise, passe à tous ses semblables; les virus sommeillent, mais dans un état de veille particulier – comme les grains de blé déposés dans les coupes des tombeaux égyptiens qui, une fois remis en terre et arrosé, réactivent leurs principes de vie qui leur permettent, à eux aussi, d’être et de persévérer dans leur être – comme nous.

     

    Le coronavirus obéit donc aux logiques de ce que Nietzsche nomme la volonté de puissance: en aveugle, il veut exister, et ce dans la plus pure innocence de son devenir. Il colonise, il parasite, il infecte, il contamine – c’est sa façon d’être; il fait une orgie de vie, même s’il doit la payer de la mort d’humains qui n’en peuvent mais; il abîme, il endommage, il tue donc il vit, il vit donc il tue.
     

    Une fois la satiété survenue, sans qu’on sache quand il l’obtient, donc quand on l’obtient, le virus va s’arrêter de lui-même. Sur toute la planète, en même temps, comme obéissant à un même signe, il rentrera dans un sommeil que je dirai paradoxal – disons-le autrement: il ne dort que d’un oeil. Quand cela aura-t-il lieu? Edouard Philippe a répondu : «pas avant longtemps»… C’était tout ce qu’il avait à dire lors de cette dernière allocution, voilà pourquoi il a parlé plus de deux heures.
     

    La gestion politique de cette épidémie est simple: il est impossible de l’arrêter, de la stopper, car ça n’est pas, pour l’heure, dans le pouvoir des hommes. Qu’on cesse donc d’espérer en une solution miracle qui foudroierait le dragon dans les meilleurs délais – même si cette hypothèse n’est pas non plus nulle…
     

    Reste à ceux qui nous gouvernent cette solution cynique impossible à avouer: faute de pouvoir anéantir le mal, l’objectif du pouvoir consiste à en réguler les attaques et à bricoler dans l’incurable. Entre confinement encadré par la police et déconfinement géré par les entrepreneurs, il y a désormais p

  • Quelques réflexions sur le terme : extrême-droite, par Jean Mon­ne­ret.

    Un terme ou une expres­sion peuvent être uti­li­sés dans leur sens usuel, consa­cré par une longue his­toire et réper­to­rié dans les dic­tion­naires. Ils peuvent aus­si être uti­li­sés de façon arti­fi­cieuse, fourbe, spé­cieuse. On est alors en face d’une opé­ra­tion de dés­in­for­ma­tion. Dans ce cas, un mot ou une expres­sion d’apparence claire cachent, en fait, une réa­li­té floue, obs­cure, équi­voque. Ain­si en va-t-il du terme extrême-droite.

    1.jpgC’est sans doute une des expres­sions les plus usi­tées dans la vie poli­tique fran­çaise. Très péjo­ra­tive, elle désigne des gens déplo­rables, indignes de toute consi­dé­ra­tion morale. Ils sont ce qu’il y a de pire dans l’univers poli­ti­co-média­tique : des êtres dan­ge­reux, immo­raux, infré­quen­tables. Ils sont les parias de la Répu­blique, qui s’affirme démo­cra­tique, sans pou­voir se pas­ser de boucs-émis­saires.

    ​L’utilisation de ce terme agit comme un répul­sif. Gare au poli­ti­cien, à l’écrivain ou au jour­na­liste qui en est affu­blé. Il sera stig­ma­ti­sé. Comme les lépreux du Moyen-Age, il devra évi­ter les contacts. Il n’est pas acci­den­tel que M. Macron ait, un jour, dénon­cé la lèpre du popu­lisme (syno­nyme pour lui d’extrême-droite). Autre méta­pho­reà suc­cès, l’extrême-droite est « nau­séa­bonde ». Elle tient d’ailleurs des pro­pos­con­formes. Bref, elle est à fuir. On par­le­ra même de dres­ser, contre elle, un cor­don sani­taire.

    Mais une ques­tion se pose d’emblée : qu’est-ce au juste que l’extrême-droite ? Là, que de com­pli­ca­tions ! Ques­tion­nez votre entou­rage. Pas une défi­ni­tion ne cor­res­pon­dra à une autre. Comme disent les Anglais : sous chaque bon­net une opi­nion dif­fé­rente.

    ​Faut-il s’en éton­ner ? Non, car, ce que l’on désigne par extrême-droite est une nébu­leuse : elle peut dési­gner des nazillons, des monar­chistes, des cathos tra­dis, des conser­va­teurs, des patriotes, des anti-immi­gra­tion­nistes, des nos­tal­giques du gaul­lisme, des laïques anti-isla­mistes, des éco­los atta­chés au ter­roir. La liste n’est pas exhaus­tive.

    ​Essayons d’y voir clair. Jadis, droite et gauche cor­res­pon­daient à une posi­tion dans l’hémicycle par­le­men­taire. Ulté­rieu­re­ment, l’habitude s’est enra­ci­née de consi­dé­rer la gauche comme plus sou­cieuse de jus­tice sociale et la droite comme plu­spor­tée au conser­va­tisme. Avec, bien enten­du, tout ce que ce cli­vage a d’irréel et de trom­peur. Ajou­tons qu’au fil du temps, sont appa­rues des gauches et des droites.

    ​Or, s’il est admis que la gauche fran­çaise est rami­fiée et scin­dée en fac­tions ; elle se féli­cite de sa diver­si­té. Un Jos­pin a ain­si pu se dire « fier » d’avoir des com­mu­nistes dans son gou­ver­ne­ment.

    ​Plai­gnons ce mal­heu­reux !

    ​En revanche, la droite offi­cielle dite clas­sique, répu­bli­caine ou modé­rée se veut ramas­sée et homo­gène. Elle a très peur d’être conta­mi­née par « l’extrême-droite ». Elle s’en méfie, s’en tient éloi­gnée et, pour tout dire, ne recule devant aucune mesure pro­phy­lac­tique pour évi­ter la conta­gion.

    ​La droite s’impose de n’être que légè­re­ment tein­tée de conser­va­tisme. Elle se doit d’être, ô oxy­more, « fer­me­ment cen­triste » ou « modé­rée ». Trop de tra­di­tio­na­lisme ou de fier­té patrio­tique sont mal vus de cette droite-là, car ils mènent à l’étiquette infâ­mante : « extrême-droite ».

    ​La droite offi­cielle n’est ferme que sur un point : elle est atta­chée aux valeurs répu­bli­caines. Qu’est-ce au juste ? N’essayez pas de savoir : là encore, sous chaque bon­net un avis diverge. Néan­moins, il y a une grande césure : les valeurs répu­bli­caines, c’est le Bien emblé­ma­tique, l’extrême-droite, c’est le mal abso­lu, l’antithèse même de ce qui est res­pec­table. Cette consi­dé­ra­tion, un peu floue, n’empêcha pas M. Gau­din de Mar­seille d’appeler à voter, loca­le­ment, pour un com­mu­niste contre un « extrême-droite ».

     Plai­gnons aus­si ce mal­heu­reux.

    ​Long­temps, le cri­tère de l’appartenance à « l’extrême-droite » fut l’antisémitisme. Celui-ci a bien recu­lé en France, depuis la seconde guerre mon­diale, jusqu’à une époque très récente où il a resur­gi, por­té cette fois par le dji­ha­disme. Alors, pata­tras ! Il a fal­lu redis­tri­buer les cartes, car, lier anti­sé­mi­tisme et dji­ha­dis­me­ris­quait de stig­ma­ti­ser la com­mu­nau­té musul­mane. Donc, l’on s’est conten­té de lier anti­sé­mi­tisme et anti­sio­nisme. Le pré­sident de la Répu­blique l’a fait offi­ciel­le­ment.

    ​L’extrême-droite a été, de ce fait, reje­tée dans les pho­bies : homo­pho­bie, isla­mo­pho­bie, xéno­pho­bie, euro­pho­bie. En somme, tou­jours le voca­bu­laire médi­cal. Mais le racisme est dif­fi­cile à défi­nir. Cer­tains le dis­tinguent mal de la simple fier­té natio­nale, et tendent à le dénon­cer dans toute mani­fes­ta­tion d’opposition à la poli­tique (cer­tains diront la non-poli­tique) d’accueil des immi­grés légaux ou illé­gaux. Bref, le cri­tère per­met­tant d’identifier cette déplo­rable extrême-droite est très flou.

    ​Tou­te­fois, l’accusation de racisme n’est pas tou­jours bran­die à tout va. Sou­vent, les media domi­nants qui sont, certes, mas­si­ve­ment favo­rables à l’immigration, se contentent d’euphémismes ou d’allusions. Vous êtes oppo­sé à l’accueil des étran­gers, alors vous n’êtes pas « ouvert à l’autre ». Vous êtes pour le réta­blis­se­ment des fron­tières, alors vous êtes pour une France « fri­leuse ». Atten­tion aux rhumes ! Cou­rez à votre Acti­fed !

    ​Mais l’accusation de rele­ver de l’extrême-droite est bien plus infâ­mante que ces petites accu­sa­tions euphé­miques pour­raient le lais­ser croire. Quelles que soient vos convic­tions réelles, seriez-vous un simple éco­lo, un simple laïque, un simple dis­ciple de De Gaulle, un brave fran­çais de base râleur ou une vic­time d’agression n’ayant jamais fait de mal à per­sonne, vous serez immé­dia­te­ment assi­mi­lé à ce que le sigle extrême-droite couvre de plus igno­mi­nieux : le nazisme. Vous serez vu, au moins par ceux qui bran­dissent le sigle à tout va, comme un natio­nal-socia­liste. Et alors, ceci mar­che­ra, le réflexe pav­lo­vien de méfiance s’installera, car, en France, cette mani­pu­la­tion fonc­tionne.

    ​Quelques décla­ra­tions absurdes, intem­pes­tives, de quelques nazillons eux-mêmes mani­pu­lés, ou de quelques per­son­nages éga­rés ou ineptes, par­achè­ve­ront la manœuvre. Pour reprendre une expres­sion amu­sante : vous serez « adol­phi­sé ».

    ​Dans les milieux de gauche dits « pro­gres­sistes », le réflexe pav­lo­vien est bien en place. L’extrême-droite a beau être une nébu­leuse touf­fue, trouble, le terme a beau être fumeux, filan­dreux, vaseux à sou­hait, ou pré­ci­sé­ment à cause de cela, il fonc­tionne. L’expression désigne un empi­le­ment de gens n’ayant rien en com­mun, cha­cun, jus­te­ment, croit savoir de quoi l’on parle. On amal­game sans état d’âme. Cette dés­in­for­ma­tion est loin d’être inef­fi­cace. Por­tée par les media confor­mistes domi­nants, elle influence bien des milieux et bien au-delà de la gauche. Sur­tout en période élec­to­rale, ça marche et ça fait mar­cher. Sui­vez mon regard.

    ​En résu­mé, si vous n’êtes ni com­mu­niste, ni socia­liste, ni répu­bli­cain modé­ré, ni conser­va­teur cen­triste paten­té, pre­nez garde : vous ris­quez la flé­tris­sure. Vous vous retrou­ve­rez lépreux, conta­gieux, nau­séa­bond et de plus mora­le­ment indigne. Car, la morale, il faut s’en per­sua­der est à gauche, et un tout petit peu au centre sans plus. Le reste appar­tient aux démons.

    ​La dés­in­for­ma­tion est là. A qui pro­fite-t-elle ?

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • La mort de la fraternité, par Michel Onfray.

    Sur quelques prédateurs contemporains

    Nul ne l’ignore, la devise de la République française est Liberté, Égalité, Fraternité. La triade a son importance car la Liberté sans l’Egalité, c’est la licence; l’Égalité sans la Liberté, c’est la tyrannie; or la Liberté et l’Egalité avec la Fraternité, voilà qui évite les impasses dans lesquelles conduisent la Liberté seule ou l’Égalité seule.

    michel onfray.jpgLes États-Unis, par exemple, ont le souci de la Liberté sans l’Egalité et Cuba celui de l’Egalité sans la Liberté. La droite aime la Liberté mais ne se soucie guère de l’Egalité; la gauche vénère l’Egalité mais se moque bien souvent de la Liberté.

    Mais qui parle de la Fraternité? Qui et quand? C’est le parent pauvre de la République, or ce devrait être la valeur cardinale autour de laquelle réconcilier les français des deux bords et d’ailleurs. Si l’on veut, comme c’est mon cas, défendre la liberté comme la droite et l’égalité comme la gauche, alors une politique de la Fraternité permet de réunir les deux rives du même fleuve.

    Le covid révèle nombre de choses sur l’état de notre pays, de l’Europe et de notre civilisation, dont cette évidence que la Fraternité est devenue le cadet des soucis de la plupart. On sait que le gouvernement au service de l’État maastrichtien a failli. La débandade de cet empire néo-libéral en formation apparait désormais dans le plein jour de l’Histoire: les pays se sont repliés sur eux-mêmes pour faire face au traitement de la pandémie. A la première pluie, chaque État est rentré chez lui pour se sécher… Face à l’Italie qui sombrait et la France qui perdait pied, l’Allemagne a retrouvé le chemin du nationalisme intégral.

    Le chef de l’État français a tergiversé, c’est le moins qu’on puisse dire… Depuis janvier 2020, il y a donc tout juste un an, quiconque voulait savoir pouvait savoir: ce serait bel et bien une pandémie planétaire, la Chine n’aurait pas, sinon, confiné une ville de onze millions d’habitants…

    Macron n’a pas protégé les Français, aveuglé par son idéologie doublée par son incroyable égotisme: il donne l’ordre d’aller chercher les expatriés français en Chine et offre une permission aux militaires ayant assuré le rapatriement sanitaire; il laisse les avions en provenance d’un pays contaminé effectuer leurs innombrables rotations en déversant chaque jour des centaines de touristes chinois potentiellement contaminés sur le territoire français; il proclame avec force l’inutilité des masques parce que l’impéritie des gouvernements maastrichtiens, dont il est solidaire, a renoncé aux stocks; il aurait pu affirmer que cette pénurie dont il n’était pas directement responsable nous obligeait à fabriquer des masques maisons à partir d’un tuto fourni par le ministère de la santé, c’eut été une variation sur le thème des taxis de la Marne, il ne l’a pas fait; il n’a pas fermé les frontières sous prétexte que le virus les ignorait, aujourd’hui il reconnait les frontières: entre les individus, entre les villes, entre les régions, entre les pays, entre les continents; il décrète l’interdiction des remontrées mécaniques au sport d’hiver et celle des salles de spectacle en même temps qu’il autorise l’entassement dans les avions et les aéroports, mais aussi dans les gares et dans les trains; il laisse les supermarchés ouverts, il ferme les petits magasins; il décrète une vaccination massive avant d’inviter à se hâter lentement faute d’avoir prévu, là encore, l’achats des doses; il décide seul dans un bunker entouré de Diafoirus à la Légion d’honneur dans un total mépris des élus (maires, conseillers départementaux, conseillers régionaux, présidents de région, députés, sénateurs), et dans le plus profond mépris et de la démocratie et de la république; il contracte le virus dans une soirée de politique politicienne donnée à l’Élysée qui jette par-dessus bord les mesures sanitaires - plus nul que ça, tu meurs…

    On dira que la Fraternité n’est pas le souci prioritaire de ce président de la République. Il est vrai que cette vertu suppose sympathie, empathie, estime d’autrui, affection, et que toutes ces qualités ne passent pas pour saillantes chez cet homme glacial quand on n’a pas un genou en terre devant lui.

    Mais il est plus étonnant de voir que cette Fraternité semble également le cadet de soucis du moraliste André Comte-Sponville assez remonté (contre moi à qui il a envoyé un mail de remontrance très professoral…) qu’on comprenne bien, hélas, ce qu’il dit! Car il n’a pas été fuyant, il écrit et parle clairement, c’est d’ailleurs l’une de ses vertus, quand il s’adresse aux jeunes dans la matinale d’Europe 1 en leur disant: «Ne vous laissez pas faire! Obéissez à la loi mais ne sacrifiez pas toute votre vie à la vie de vos parents et de vos grands-parents. Résistez au pan-médicalisme, au sanitairement correct et à l'ordre sanitaire qui nous menace.» Avant de conclure: «On ne peut pas sacrifier indéfiniment les libertés à la santé des plus fragiles, donc des plus vieux.» (15.X.2020)

    Il remet le couvert à France-Info: «On vit dans une société vieillissante. Or, plus on vieillit, plus on est fragiles en termes de santé. On a donc tendance à faire passer la santé avant tout, car nous sommes à mon âge plus fragiles que les jeunes. Il y a un cercle vicieux: puisqu’on fait de la santé l’essentiel, on privilégie les plus fragiles, c’est-à-dire à nouveau les plus âgés. Mais l’avenir de nos enfants est pour moi encore plus important. Je me fais davantage de souci pour l’avenir de nos enfants que pour ma santé de quasi septuagénaire.» (10.XI.2020)

    Pas besoin d’être agrégé de philosophie pour comprendre qu’André Comte-Sponville invite les jeunes à ne pas se sentir concernés par «l’ordre sanitaire», autrement dit: le confinement, les gestes barrières, le port du masque, l’usage du gel hydro-alcoolique. Certes, en bon sophiste qui manie à ravir la rhétorique normalienne, il a pris soin de préciser en amont qu’il fallait obéir à la loi. Mais comment obéir et résister en même temps? Sans la citer, il emprunte cette idée au philosophe Alain, dont il est l’un des disciples, et qui, dans l’un de ses célèbres Propos d’un Normand daté du 4 septembre 1912, invitait à «obéir en résistant». Or, on sait par la récente publication de son Journal longtemps inédit qu’Alain obéissait plutôt sans vraiment résister ce qui lui fait opter pour de mauvais choix dans les années d’Occupation… Sachant cela, on devrait éviter d’utiliser l’outil d’Alain, il est ébréché, émoussé, pas fiable.

    Quand l’impératif catégorique sponvillien lancé à destination des jeunes est: «ne vous laissez pas faire», que croit-il que les jeunes en question vont comprendre eux qui ne possèdent pas les Propos d’un Normand sur le bout des doigts?Qu’ils vont obéir en résistant? Il se trompe lourdement, voilà qui est trop subtil et d’ailleurs intenable, sauf à résister mentalement tout en se soumettant dans les faits… Non, ils vont résister en désobéissant et ils auront pour eux la caution de l’auteur du Petit Traité des grandes vertus.

    Par ailleurs, André Comte-Sponville écrit: «On ne peut pas sacrifier indéfiniment les libertés à la santé des plus fragiles, donc des plus vieux.» Autrement dit: d’abord la liberté, ensuite la santé des vieux. Ce qui veut dire, plus clairement: je revendique l’exercice de ma liberté, c’est-à-dire le pouvoir de faire ce que je veux, fut-ce au détriment de la santé des vieux! S’ils doivent mourir, ils mourront, il est de toute façon pour eux l’heure d’y songer prestement. Et le philosophe de faire semblant de se sacrifier en rappelant qu’il est quasi septuagénaire et qu’il «préfère attraper la covid-19 dans une démocratie plutôt que de ne pas l’attraper dans une dictature». Mais il ne lui est pas venu à l’esprit qu’il pouvait aussi préférer ne pas attraper le covid dans une démocratie qui l’en protégerait? Il semble que non…

    Car on ne peut exciper du peu de morts dus au covid, comme le fait André Comte-Sponville pour asseoir sa démonstration, et oublier que, c’est justement parce qu’il y a confinement et politique sanitaire planétaire qu’on peut à cette heure, fin janvier 2021, ne déplorer que deux millions de morts dans le monde. C’est une erreur de causalité de dire: la mortalité étant très basse, cessons donc cette politique sanitaire qui ne sert à rien puisque c’est très exactement cette politique sanitaire qui produit ce taux de mortalité bas. Paralogisme dirait-on rue d’Ulm. Nul besoin de mettre le chiffre des morts du covid en relation avec ceux de la peste au moyen-âge, des morts par cancer, des accidents vasculaires cérébraux ou des infarctus contre lesquels il n’existe pas de prévention possible, sauf salamalecs de nutritionnistes et prêches des vendeurs de statines… Quant à confisquer les morts de faim, il n’est pas très cohérent de les déplorer quand on proclame son engagement aux côtés des socio-démocrates en général, et de Macron en particulier, une sensibilité libérale dont les morts par malnutrition dans le monde sont le cadet des soucis puisque la paupérisation est le premier de ses effets!

    La même logique anime Nicolas Bedos qui, le 24 septembre 2020, publie un texte explicite sur les réseaux sociaux: «Vivez à fond, tombez malades, allez aux restaurants, engueulez les flicaillons, contredisez vos patrons et les lâches directives gouvernementales. Nous devons désormais vivre, quitte à mourir (nos aînés ont besoin de notre tendresse davantage que de nos précautions). On arrête d’arrêter. On vit? On aime. On a de la fièvre. On avance. On se retire de la zone grise. Ce n’est pas la couleur de nos cœurs. En ce monde de pisse-froids, de tweets mélodramatiques et de donneurs de leçons (!), ce texte sera couvert d’affronts, mais peu m’importe mes aînés vous le diront: vivons à fond, embrassons-nous, crevons, toussons, récupérons, la vie est une parenthèse trop courte pour se gouter à reculons.» Il avait raison, probablement au-delà même de ce qu’il imaginait: ce texte de donneur de leçons fut en effet couvert d’ordures par les donneurs de leçons…

    Inutile d’en rajouter. L’argumentation s’avère toujours préférable.

    On ne saurait comme le fait Nicolas Bedos opposer la tendresse et les précautions parce que, pour nos aînés justement, la tendresse est une précaution et la précaution une tendresse.

    De même, quand il invite à ne pas respecter le confinement, sauf avec des parents très fragiles, il oublie qu’il n’y a pas que soi et les parents au monde quand on est avec eux, car il y a aussi sur son visage, ses mains, ses vêtements, ses cheveux, sa peau, les virus du restant du monde qu’on aura côtoyé, touché, caressé, tripoté, croisé, palpé, trituré avant de visiter ses anciens qu’on risque ainsi de contaminer. Dans le tête-à-tête avec un parent âgé, il y a entre lui et nous ce que l’on aura rapporté du métro, du taxi, des poignées de portes, des boutons d’ascenseur, des touches de digicode, des pièces et des billets récupérés chez les commerçants, des courses rapportées du marché, du journal: la charge virale mortelle pour les plus fragiles, mais pas seulement.

    Idem pour Frédéric Beigbeder qui, dans Les Grandes Gueules (5.V.2020), affirme: «Je ne comprends pas cette soumission des citoyens qui ont obéi de manière aussi docile… En voulant se protéger de la mort, on supprime la vie en ce moment. Cette trouille nous empêche de vivre alors moi je pense que… on l’a fait pendant deux mois, c’était très utile, c’était très bien, (…) mais maintenant ça fait deux mois ça fait plus qu’au Moyen Age les gars, au Moyen Age c’était quarante jours, là on en est à cinquante! Il faut exiger de récupérer toutes nos libertés le plus tôt possible, le prix à payer est trop cher pour cette maladie: je prends un exemple, quand y’a eu des terroristes qui ont descendu tout le monde au Bataclan et qui ont attaqué les terrasses des cafés, qu’est-ce qu’il s’est passé, on a continué à vivre comme avant, on n’a pas arrêté d’aller aux terrasses des cafés. Pourquoi est-ce qu’un virus obtient plus de résultats que des terroristes assassins, y’a un moment il faut prendre conscience de ce qu’on est en train de perdre!»

    Laissons de côté l’usage un peu obscène de la tragédie terroriste du Bataclan effectuée par l’écrivain, car elle n’a pas causé deux millions de morts sur la planète et ne menace pas d’en faire autant si rien n’est fait - comparaison n’est pas raison, ici, c’est même franchement déraison. Frédéric Beigbeder ajoute: «Ne supprimons pas toute notre civilisation pour une pneumonie»! On peut se demander: qu’est-ce que «toute (sic) notre civilisation» pour l’auteur de 99 euros? Il donne sa réponse même s’il glisse de la civilisation à la culture (les philosophes allemands n’aimeraient pas…): «C’est la fin de la culture des bars, des terrasses, des discothèques.»

    Si la civilisation ici confondue à la culture ce sont les bistrots où l’on picole la «vodka haut-de-gamme» écoresponsable qu’il vient de mettre au point et qu’on trouvera, nous dit-on, à La Closerie des Lilas, les terrasses germanopratines où l’on mate les filles et les discothèques où l’on sniffe de la coke, en effet, le confinement est blâmable comme la prison des fascismes rouges ou bruns parce qu’il met en péril nos libertés fondamentales de boire, de draguer, de se camer, autrement dit: de se civiliser et de se cultiver selon la définition qui s’en trouve donnée dans les beaux quartiers de Paris!

    Que périssent en effet les plus fragiles si les plus forts peuvent vivre à leur guise, boire, manger, sortir, danser, flamber leur argent, sniffer de la poudre, en confondant licence, qui est   revendication de faire ce qu’on veut, quand on veut, comme on veut, et liberté, qui est pouvoir de faire ce que la loi issue de la souveraineté populaire a édicté ou n’a pas interdit. La licence est le tropisme de l’enfant roi; la liberté, la conquête du citoyen après que la révolution française eut aboli la théocratie et le pouvoir des seigneurs sur leurs serfs.

    Autre philippique contre le confinement, le court livre de BHL, moins de cent petites pages avec gros caractères qui semblent destinés aux malvoyants: Ce virus qui rend fou. La thèse est simple: ce virus n’est pas le problème, le problème c’est «le virus du virus», autrement dit la réaction inappropriée du monde entier avec ses mesures sanitaires pensées, via Foucault abondamment sollicité, comme une menace pour les libertés fondamentales.

    On a vu que, chez Nicolas Bedos ou Frédéric Beigbeder, ces fameuses libertés fondamentales qui, menacées, autorisent qu’on en appelle à la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen, et, c’est nouveau chez BHL, à La Boétie, sont: la possibilité de s’installer aux terrasses des cafés pour y boire de l’alcool, celle de craquer son argent dans des restaurants, celle de danser et de draguer, sinon de se camer dans des boites de nuit, ajoutons à cela celle de prendre des avions pour voyager partout sur la planète tout en invitant à en prendre soin bien sûr... La trace carbone, c’est tout juste bon pour ces nazis de Gilets Jaunes!

    BHL écrit sous quel signe il réfléchit aux raisons de «cette extraordinaire soumission mondiale». Révolutionnaires de tous les pays, amusez-vous, voici une révélation, c’est Lui qui parle: « j’avais avec moi, toujours précieux, mon (sic) Discours de la servitude volontaire d’Etienne de La Boétie». J’aime que, dans son domicile de Saint-Germain-des-Prés, son Ryad marocain, son appartement new-yorkais, son autre domicile à Tanger, l’ancien nouveau philosophe qui affirme « J’ai trop de maisons et il y a trop d’endroits où il me faut être dans le monde», nous apprenne qu’il ne se déplace jamais sans son La Boétie dans la poche. Lui qui ne côtoie que des puissants, on imagine qu’il se sert souvent de cet auteur que les puis

  • Culture & Action Française • Quand Boutang dialoguait avec François Davin et Pierre Builly...

    Pierre Boutang interrogé par François Davin et Pierre Builly...

     

    La relation de Pierre Boutang avec l'Action Française n'est plus de l'ordre du Mouvement. Du moins pour ce qui est de l'organisation et du quotidien.

    Sa réflexion nous aide à discerner, même si nous ne nous trouvons pas forcément d'accord avec ses conclusions, ce qu'il y eut de formes historiques accidentelles, dans l'Action Française, et ce qu'elle a de foncier, d'essentiel. Qui doit être transmis et prolongé.

    Boutang, d'autre part, invite notre temps à réinventer, non seulement l'idée d'un ordre qui soit légitime et profond, mais aussi une idée du Pouvoir. Reprendre le pouvoir, en un sens, c'est aujourd'hui, le réinventer, et le reconstruire.

    Deux siècles de Démocratie enseignent qu'il n'est d'autre pouvoir libre et légitime que celui du Prince chrétien.   

     

    F.D./P.B. : Pierre Boutang, il est inutile de vous demander si vous êtes royaliste, catholique et maurrassien ?

    Pierre BOUTANG : Cela ne fait de doute pour personne, en effet. Je suis royaliste et je l'ai toujours été : c’est vraiment la seule conviction politique que j'aie jamais eue. Dans l'ordre religieux, j'ai toujours été catholique et je n'ai jamais douté sérieusement de la foi catholique : je n'ai jamais été entamé par la partie de Maurras qui était, disons « non-chrétienne ».

    Le Maurras du « Mont de Saturne » ne vous a jamais gêné ?

    Jamais ! Quand vous me parlez du « Mont de Saturne », cela me parait tout proche : c'était pendant la captivité de Maurras. J'avais fait deux ou trois articles sur le livre et j'ai reçu une longue lettre de Maurras. dans laquelle il me disait : « Vous m'embarrassez beaucoup, c'était une bluette. Vous avec voulu lui donner un sens caché, cohérent et complet, mais en réalité je n'avais pas tant cherché ! » Maurras affirmait, d'autre part. qu'il n'était pas philosophe, qu'il ne pouvait y avoir des maurrassiens. Il avait raison : quand je dis que je suis maurrassien, c'est parce que le mot est commode : cela veut dire que je suis profondément fidèle à Maurras et que ma reconnaissance est grande. Je ne dirai pas, comme Bainville que hormis le jour. je lui dois tout, car il y a l'Église mais, dans l'ordre temporel, je lui dois tout ; tout ce que j'ai appris, je l'ai appris à travers lui. Je suis resté à l'intérieur de mon choix, en sachant que mes raisons ont changé en cours de route. C’est-à-dire que je me trouve aussi fidèle à Maurras que jadis, pour des raisons très différentes de celles de mes 17 ans à la réunion de Roquemartine, mais tout autant. Tout s'est concilié assez secrètement, assez mystérieusement avec ce que j'ai pu apprendre d'autre, avec tout le reste. Lorsque Plon m'a récemment demandé de faire un vrai livre sur Maurras, j'ai répondu : « Donnez-moi dix ans ». Ils étaient un peu affolés. Nous sommes finalement convenus d'un délai de deux ans : je peux faire ce livre maintenant en toute sécurité, avec la certitude d'être fidèle à la pensée de Maurras et, en même temps, de n'être nullement fidèle à la littéralité des positions prises dans un moment donné. D'ailleurs, ce sera un « Maurras » et je ne parlerai pas surtout de l'Action française. La période qui précède la dernière guerre avait ses charges, ses lourdeurs, ses pesanteurs telles que si on jugeait Maurras et le maurrassisme en fonction de cette période, on tomberait sur des bêtises et sur ce qui heurte le plus certaines des passions qui ont suivi immédiatement. D'un autre côté, en prenant le Maurras d'avant 1914, on arriverait à des résultats très différents : lorsque j'ai lu certaines choses dans l'admirable livre du Comte de Paris avec lequel je suis d'accord sur tant de thèmes, j'ai souri - par exemple lorsqu'il indique que c'est son attitude en matière sociale qui l'aurait écarté de l'Action Française. Il est vrai qu'il y avait, à l'A.F. des ganaches effroyables, comme il y en a partout, et il est vrai qu'en dehors de prototypes d'ouvriers, de paysans, nous avions dans l'ensemble une clientèle en partie bourgeoise, en partie hobereaute et aristocratique. Maurras leur avait injecté, par son génie, certaines doctrines, mais ils ne les vivaient presque jamais profondément. Le Prince sentait que ça ne collait pas, mais, pour la doctrine, l'A.F. allait encore bien plus loin que lui en matière sociale. Les « cercles Proudhon » ne sont pas un accident ou une bizarrerie de son histoire ! Il y a quelques années, j'ai travaillé avec quelqu'un sans lequel - c'est assez curieux - De Gaulle ne serait pas tombé... Marcel Loichot ...

    Le créateur de l'Union Pancapitaliste ?

    Oui. Son idée était d'abolir la condition salariale, ce qui est profondément royaliste, et maurrassien. Abolir le salariat ! De Gaulle a voulu tenter ça avec la participation.

    Brisée par la révolte de la classe politicienne ...

    Et de l'argent ! Je pense à certaines choses admirables qu'a dites le Prince sur le Roi qui ne doit jamais être l'homme d'un parti, d'un mouvement, et encore moins d'un philosophe. C'est l'idée même dc Maurras dans « L'Avenir de l’intelligence ». Il faut que l'intelligence se soumette à quelque chose, fasse allégeance et, par là, se subordonne, dans l'ordre temporel, en s'inclinant absolument. Seulement. bien sûr, il ne faut pas que le pouvoir temporel se prenne pour un pouvoir spirituel. Mais le pouvoir spirituel, au fond, il n'y en a qu'un : Catholique. Maurras ne souhaitait pas être le pouvoir spirituel, un philosophe : il n'était philosophe que de la Monarchie, et philosophe soumis à son objet.

    Donc. en s'éloignant des aspects conjoncturels de la pensée de Maurras...

    AVT_Pierre-Boutang_2022.jpegQui ont malheureusement dominé ! Peut-être parce qu'il y avait autour de lui - c'est la rançon du génie ! - des gens qui, lorsque Maurras disait : « Il pleut » pour des raisons conjoncturelles, alors qu'il faisait plein soleil, s'écriaient : « il pleut encore plus que vous ne le dites ». Cette sottise des appareils a beaucoup nui à Maurras. Il travaillait pour 1950. Quand on lui demandait un homme d'action, après 1914 (et après l'assassinat de Marius Plateau), il s'est dit : « Que vais-je faire ? Si je leur donne un homme d'action, ou ils accepteront, et tout ira très bien, puisque je travaille pour 1950 ; ou ils partiront ; dans les deux cas, ils me laisseront travailler ». Voilà pourquoi les reproches fondés du Prince, après 1934, s'en prenaient au risque réel de créer le fascisme ; Maurras, par ses insuffisances dans l'action, a empêché la création d'un fascisme français.

    L'hommage national à Maurras sortant de prison, c'est pour vous la préfiguration d'une crainte ?

    Mais oui ! J'y étais avec quelques amis : c'était magnifique et affreux. Maurras sentait que la Monarchie pleine et entière, malgré les 40.000 personnes de la réunion, n'était pas encore assez mûre et que quelque chose d'immédiat aurait été très dangereux. Le Prince, lui, voulait aboutir et Maurras lui donnait raison, disant qu'un prétendant qui ne voudrait pas régner à tout prix ne serait pas digne de régner. « Il piaffe. Il a raison de piaffer ! » disait Maurras, alors que d'autres lui reprochaient cette impatience. Pour en revenir, d'assez loin, à De Gaulle, il avait une certaine idée de la légitimité. S'il a refusé l'Algérie au Comte de Paris, je pense qu'il a eu raison. Le Prince a eu raison de n'être pas satisfait, mais De Gaulle a eu raison de refuser. Imaginez-vous le Prince homme du Rocher Noir ? Portant le chapeau de ce qu'a dû faire Christian Fouchet ?

    Passons à un autre thème... Pensez-vous qu'on puisse faire du royalisme sans Maurras ?

    Qu'est-ce que cela veut dire « du royalisme sans Maurras » ? D'abord, il ne faut pas faire du royalisme. On est royaliste, on se battra, mais la Providence fera les choses. Oui, il faut agir, oui il faut se battre : je ne regrette pas les coups donnés et reçus ; mais il y a une limite à tout : à partir du moment où on prend une barre d'acier pour se casser le crâne, où la violence règne partout, où c'est la guerre civile, alors, non ! J'ai cru longtemps que nous aurions un grand compte à régler avec les communistes, agents d'une puissance étrangère ; je me suis aperçu finalement que d'être ainsi des agents de l'étranger était heureux car, souvent habiles et puissants, ils auraient déjà pris le pouvoir si on ne leur avait pas interdit de le prendre de l'extérieur ! Pris individuellement, les communistes ne demandent qu'à se démarquer de cet état de chose. Maurras m'écrivait un jour de sa prison : « J'ai lu un numéro de l'Humanité et je l'ai dévoré jusqu'aux marges ! », et il insistait sur la façon dont ils avaient joué le jeu national, comme ils le rejouent actuellement. Vous rendez-vous compte que Marchais a dit dernièrement : « Tout ce qui est national est nôtre !".

    Nous devons exploiter absolument à fond ce consensus national, cette idée nationale qui est profonde. Elle est, c'est vrai, transformée ; mais, remarquez bien, la Monarchie n'était pas nationaliste, les monarchistes ne l'étaient pas non plus : il est désolant et attristant, disait Maurras, qu'on ait été obligé, pour défendre la Patrie et la Nation, de créer un état d'esprit nationaliste. Les humeurs et l'état d'esprit nationalistes sont, au fond, une mauvaise chose et il faut redéfinir le nationalisme. Qu'est-ce qui dispense du nationalisme conçu comme une humeur, ou comme un chauvinisme ? C'est justement le sentiment qu'il y a une naissance, quelque chose que l'homme ne choisit pas et sur laquelle, dans l'ordre temporel, butent et la force, et l'argent et même l'opinion, en tant qu'elle est divisée. Quand Maurras disait que le suffrage universel ne peut pas se tromper sur certains points - alors qu'il se trompe quand il est fragmenté - il indiquait ce qu'on commence à sentir aujourd'hui, que le suffrage universel ne peut pas se tromper sur des points essentiels lorsqu'on aborde les questions de fond : car il n'est pas possible que les mécanismes de défense ne réagissent pas, pour l'homme et les cités créées, de la même manière que les organismes réagissent aux infections. Ainsi le suffrage universel est-il une forme limite du salut, une réaction ultime du salut. Et puisqu'aujourd'hui il est entré dans les moeurs, il équivaut tout à fait à l'acclamation du Roi par les barons, jadis. Simplement. il faut en user judicieusement, le mettre à l'abri de ces formes fragmentées dans lesquelles il est manipulé par l'argent. Ceux qui le manipulent se sont rendu compte qu'il fallait de plus en plus d'argent, puisqu'on ne pouvait plus s'en servir au plan national et que les réactions des peuples pouvaient être vives.

    Qui sont-ils ?

    Les Américains, les multinationales. Puisqu'on ne peut plus avoir assez d'argent pour développer les propagandes qui endorment le peuple, on agit au plan international, qui permet de mieux dissimuler tout cela : il s'agit d'obtenir d'un peuple comme la France son propre renoncement et sa propre démission et de les obtenir spontanément ; à cet égard. l'affaire européenne est exemplaire.

    Pour lutter contre cela. il faut d'abord « reprendre le pouvoir » ; c'est le titre d'un de vos derniers ouvrages. 

    Oui, mais attention : « Reprendre le pouvoir », ne signifie pas cela. Cela veut dire réinventer l'idée de pouvoir. Le Pouvoir n'est pas à prendre et il ne doit pas y avoir de guerre civile. La seule chose est qu'il faut rectifier les idées fausses sur le Pouvoir de telle sorte que le Pouvoir légitime puisse s'imposer.

    État d'esprit qui débouche sur l'idéal du « Prince Chrétien ».

    En effet. Le Comte de Paris n'a pas caché son accord et son assentiment complet sur ce que j'ai écrit, sur tout le livre. Cette convergence ne compromet d'ailleurs personne, puisque nous y sommes arrivés chacun de notre côté, après une expérience tout à fait indépendante.

    Dans l'entretien qu'il a accordé au Figaro-Magazine, le Prince semble exclure la primogéniture, et parler plutôt d'une sorte de cooptation dans sa famille.

    C'est très important. Dans un récent article de « Paris-Match », j'explique d'abord la dimension familiale de la Monarchie. La durée véritable est, de nos jours où l'on vit plus vieux, la durée du grand-père au petit-fils. car on a le mène temps que ses fils, à peu près, et on a les mêmes problèmes, les mêmes querelles ; mais quand on arrive au petit-fils, on a la bonne durée politique. Les imbéciles disent que, pour veiller à la vie spirituelle dés enfants, il faut des parrains jeunes ; moi, mon parrain était un vieux meunier : mon arrière-grand-père. On prenait l'arrière-grand-père pour relier symboliquement le plus lointain et le plus proche, l'avant-hier et l'après-demain. Dans la famille royale, c'est la mémé chose. Le fils aîné du Comte de Paris ne souhaite, semble-t-il, pas régner, mais il y a les deux petits-fils, Jean, 13 ans, et Eudes, 12 ans. Vous savez que le Prince suit beaucoup ses petits-fils, par conjonction de la nature et de la volonté. Je crois donc qu'il n'y a pas de difficulté insoluble dans cette famille de France qui, comme le disait Bernanos, est notre famille. La réponse à la question que vous posez est, en quelque sorte, indiquée par les faits et vient tout naturellement. Pour clore ce sujet, vous devez noter que les premiers Capétiens faisaient sacrer leur fils de leur vivant et renouveler les serments des barons. Il faut refaire accepter l'hérédité, il faut qu'il y ait une première coïncidence - comme pour les barons électeurs de Hugues Capet - puis une acceptation volontaire du peuple, se rendant compte qu'il serait trop bête de retomber à nouveau dans le suffrage universel fragmenté : la naissance, qui favorise l'unité foncière et non le principe mauvais des deux partis, le bon et le mauvais, le majoritaire et le minoritaire.

    Ce que vous dites s'applique admirablement au monde actuel. On a pu dire, par exemple, en Belgique, que le seul Belge est le Roi. Mais que pensez-vous de la Monarchie espagnole ?

    Je n'en sais rien. Je croyais, comme tout le monde, que Juan Carlos était à la fois trop docile et trop snob. Je le trouvais trop bien lavé.

    Giscardisé ?

  • Alain de Benoist juge des suites de la Manif pour tous

    Boulevard Voltaire vient de publier quelques réflexions d’Alain de Benoist sur les suites des Manifs pour tous. Elles ont provoqué réactions et polémiques.

     

    En plusieurs points, pourtant, elles nous semblent poser de justes questions. C’est pourquoi nous les publions.

     

    Alain de Benoist a, sur les participants des Manifs pour tous, des mots qui peuvent blesser. Son regard sur les Chrétiens et le christianisme en général y est sans-doute pour quelque chose. Ces mots, nous ne les faisons pas nôtres. Il n'est pas commun - Alain de Benoist ne l'ignore pas - d'être capable de mobilier des foules voisines du million pour une cause quelconque ! Et il n'est pas question de nier la réalité de leurs efforts, de contester leur mérite pour les avoir accomplis.

     

    Mais que dit-il d’important ? Que dit Alain de Benoist que les gens d’Action française devraient être les premiers à se dire et faire savoir ? Tout simplement que faute d’une pensée politique ou sociale globale, une pensée sur la Cité, les Manifs pour tous n’auront pas les suites, les résultats que l’on pourrait en attendre. « On ne fait pas une révolution, dit-il, quand on n’a ni programme ni conception du monde à proposer » : il a raison. 

    la manif pour tous bonnet phrygien.jpg

    Des bonnets phrygiens, ce n'était vraiment pas ce qu'il fallait ...

    Les gens d’Action française, les royalistes, ont eu raison de participer aux Manifs pour tous, y compris à leur encadrement, et de le faire avec discrétion. Mais, parallèlement, ils doivent, nous devons tous, savoir et faire savoir qu’ils n’ont pas pour seule ou principale vocation d’en être les « supplétifs ». Cette « pensée globale » dont nous parlons, qui, en effet, a manqué aux Manifs pour tous, cette pensée « alter révolutionnaire », politique et métapolitique, qui manque à tous les partis politiques, l’Action française la propose depuis un certain temps déjà... La porter plus haut, plus fort, plus sérieusement qu’elle ne le fait aujourd’hui, ce devrait être son - notre - objectif premier.

     

    Pour le reste, Alain de Benoist parle en militant expérimenté, d’un temps où militer était un engagement de tous les jours, … de toutes les nuits, et où le militantisme englobait, cumulait toutes les formes de l’action, les plus humbles et toutes les autres...

     

    Son militantisme - ou plutôt l'objet de son militantisme - était, est, différent du nôtre. Le nôtre ce devrait être, tout simplement, de refaire une grande et puissante Action française.  

    On ne fait pas la révolution avec des gens bien élevés !

    Le 15 juillet 2013

    Alain de Benoist

    Intellectuel, philosophe et politologue.


    Entretien réalisé par Nicolas Gauthier

    Indubitablement, la Manif pour tous a suscité de nouvelles formes de protestation, à base de réseaux sociaux, à l’instar d’autres « printemps » ou de « révoltes » tout aussi informelles, tels les « Indignés » ou les « Occupy Wall Street ». Quelles leçons en tirer ?

    La Manif pour tous a été un grand succès et un incontestable échec. Le succès d’abord : ce n’est pas tous les jours que l’on parvient à mobiliser un million de personnes des deux sexes et de tous âges. Personnellement, j’aurais préféré en voir dix millions protester contre la dictature des marchés financiers et le crétinisme de la marchandise (on peut toujours rêver), mais ce n’est là qu’une opinion personnelle. D’une façon générale, on doit toujours soutenir le peuple quand il descend dans la rue pour une raison ou une autre (le mariage homo à Paris, l’augmentation du ticket de bus à São Paulo, un projet de destruction d’un espace vert à Istanbul), que ce soit en France, au Brésil, en Turquie, en Égypte ou ailleurs. C’est le plus sérieux indice du ras-le-bol. Un autre aspect positif, c’est l’apparition, en marge des manifestations, d’un certain nombre de modes de protestation originaux et inédits (les Hommen, les Veilleurs debout, etc.), qui ne se ramènent pas à une simple affaire de réseaux sociaux.

    L’échec n’en est pas moins évident : la Manif pour tous n’a tout simplement pas obtenu ce qu’elle voulait, à savoir empêcher l’adoption de la loi autorisant le mariage gay. Comme cet échec était prévisible, quoi qu’en aient pu dire les naïfs, une stratégie alternative s’imposait. On n’en a pas vu l’ombre. Tout ce à quoi l’on a assisté, c’est au sommet à des crêpages de chignons et à la base des proclamations du genre « On ne lâchera rien ». Mais lâcher quoi ? Quand on n’a rien obtenu, il n’y a rien à lâcher. Alors, on harcèle, on houspille, on fait siffler les oreilles du chef de l’État le 14 juillet, autant dire pas grand-chose. On rêve d’un « sursaut national » (hop, un sursaut !), comme on le fait depuis plus d’un siècle. Pour le « Printemps français », on repassera. La droite, de ce point de vue, ne changera jamais. Plus réactive que réflexive, elle ne sait marcher qu’à l’enthousiasme ou à l’indignation. Déterminer une stratégie révolutionnaire est au-delà de ses forces.

    Qu’est-ce qui vous frappe le plus dans la nébuleuse anti mariage pour tous ? Son homogénéité sociale ou ethnique ? Son discours politique attrape-tout ? Ou sa réticence à renverser la table ? Bref, avons-nous affaire à de véritables révolutionnaires ?

    À des contre-révolutionnaires, plutôt. C’est-à-dire à des gens qui laissent régulièrement passer les trains pour ne pas faire la « politique du pire ». La plus grande erreur des organisateurs de la Manif pour tous a été d’accepter docilement de ne pas envahir les Champs-Élysées quand un million de personnes étaient prêtes à le faire. Débordant la simple réponse aux antifa(mille), la Manif pour tous aurait alors pu prendre une véritable dimension insurrectionnelle. Ce qui aurait au moins empêché la police de truquer les images et les chiffres. Mais on ne fait pas la révolution avec la « France tranquille » des pousseurs de poussettes et des gens bien élevés. On ne fait pas une révolution quand on n’a ni programme ni conception du monde à proposer. C’est pourquoi, plutôt que de chercher à renverser le pouvoir, on est allé chercher le soutien de Raffarin et de Copé. Dès lors, la messe était dite. La Manif pour tous a éveillé des consciences, elle n’a pas structuré les esprits.

    Pas de semblant de révolution sans quelques martyrs. Là, ce fut Nicolas Bernard-Buss. Sa peine de prison était évidemment disproportionnée, mais l’émotion de ses défenseurs ne l’était-elle pas un peu également ? Comme si le vide du pouvoir allait de pair avec le flou des revendications des manifestants ?

    On a bien entendu eu raison de protester contre l’incarcération du jeune Nicolas, et contre la généralisation du deux poids, deux mesures. Le mécanisme est d’ailleurs bien rodé. Il suffit de traiter les gêneurs de « fascistes » pour permettre la mise en œuvre du programme, que Laurent Joffrin proposait en toute bonne conscience dans Le Nouvel Observateur du 13 juin dernier, de « réserver aux fascistes (…) la vigilance quand ils se taisent, la dénonciation quand ils parlent, la prison quand ils agissent ». Vigilance-dénonciation-prison : un triptyque à retenir. À ce compte-là, quand Mélenchon traite François Hollande de « capitaine de pédalo », on finira par y voir des allusions homophobes ! Cela dit, on peut protester énergiquement sans tomber dans le délire ou la paranoïa. Dire que Nicolas sera « traumatisé à vie » pour avoir fait trois semaines de taule n’est pas flatteur pour lui : je l’espère quand même capable d’en voir d’autres ! Je reçois régulièrement des courriels affirmant que nous vivons aujourd’hui quasiment dans un régime totalitaire soviétique, ce qui est un peu ridicule (tout courriel comportant des séries de points d’exclamation va chez moi immédiatement à la poubelle). Certains devraient se souvenir que, dans bien des pays, quand on est gardé à vue, on a aussi de bonnes chances d’être tué, torturé ou violé. On n’en est pas encore tout à fait là.

    Beaucoup de participants de la Manif pour tous, à commencer par la petite bourgeoisie catholique (la « Génération JMJ ») qui en constituait les plus gros bataillons, manifestaient pour la première fois. Il leur en est resté le souvenir d’une excitation qui va de pair avec une certaine ingénuité. Ils déclarent fièrement qu’ils ont été « gazés », comme s’ils avaient eu à respirer du gaz sarin ou du Zyklon B. Pour ma part, j’ai dû prendre dans ma vie une bonne trentaine de giclées de lacrymogène dans la figure sans y voir autre chose que la conséquence logique de ma présence dans une manifestation ! Au moins ces néophytes ont-ils découvert que les gentils policiers « qui sont là pour nous protéger » savent aussi se servir de la matraque. Si cela leur a permis de comprendre que lorsqu’on s’attaque à l’ordre en place (qui n’est le plus souvent qu’un désordre établi), les forces de l’ordre sont des forces ennemies, ce sera toujours cela de pris.

  • Un impôt peut-il être juste ? par François Reloujac*

    (Continuation de La Suite économique de François Reloujac)

     

    IMPOTS JUSTES.JPGChaque fois qu’un Gouvernement, qu’il soit de droite ou de gauche, se propose de créer un nouvel impôt ou d’en augmenter un ancien, il le prétend toujours plus « juste ». Tout accroissement de la pression fiscale est désormais décidé au nom de la « justice fiscale ». Or si un tel discours satisfait une partie de la population – essentiellement celle qui échappe à cette augmentation –, il exaspère toujours un peu plus l’autre partie – celle qui supporte ce surcroît de charge

    Si la compréhension du terme « impôt » ne pose pas de grosse difficulté, chacun ayant conscience qu’il s’agit de la charge financière imposée par l’Etat afin de lui permettre de financer ses propres besoins, le terme « juste » est quant à lui ambigu. D’un point de vue sémantique, cet adjectif vient du latin « justus » qui signifie « conforme au droit », « équitable ». Dès lors, on peut dire qu’un impôt régulièrement consenti par le pouvoir législatif est nécessairement juste… sauf à démontrer que la loi régulièrement votée est elle-même injuste !


     

    L’impôt juste résulte d’une loi juste

     

    Une loi régulièrement votée est juste si elle répond à trois conditions : la première, c’est que le législateur n’excède pas ses pouvoirs ; la deuxième, c’est qu’elle ait exclusivement pour but la recherche du bien commun ; la troisième, c’est que les contraintes qu’elle fait peser sur les citoyens soient « ajustées ». Compte tenu des termes mêmes de la Constitution française, il apparaît qu’un impôt régulièrement voté n’excède que rarement les pouvoirs du législateur qui sont immenses en ce domaine. Le Conseil constitutionnel est là pour y veiller. A l’inverse, il n’existe pas réellement en France d’instance chargée de veiller au respect des deux autres conditions.

     

    Dans le monde actuel, la notion de bien commun est sujette à discussion. Dans son encyclique Mater et magistra, le Bienheureux Jean XXIII la définissait comme « l’ensemble des conditions sociales permettant à la personne d’atteindre mieux et plus facilement son plein épanouissement » (§ 65). Dans un livre récent (Doctrine sociale de l’Eglise et bien commun, Beauchesne, 2010), Monseigneur Minnerath ajoute que c’est ce qui « permet aux hommes de tendre vers le bonheur ». Toute loi qui répondrait à un simple désir de puissance du législateur, qui viserait à promouvoir un simple égalitarisme entre les habitants ou qui aurait une visée purement démagogique, ne peut donc être foncièrement juste. Mais qu’est-ce que le plein épanouissement de la personne pour reprendre les mots de Jean XXIII ? Pour y voir clair, prenons un exemple. Toute personne estimant que la vie est le premier des droits de l’homme ne peut accepter l’idée que la liberté d’avortement participe à l’épanouissement de la personne. De ce fait, la partie de l’impôt servant à rendre gratuite cette opération est… « injuste ». Au regard de ces critères, une bonne partie des impôts qui pèsent sur les citoyens français peut être considérée comme foncièrement « injuste ».


     

    La répartition de la charge doit être conforme à la justice


     

    Quant au critère relatif à la répartition de la charge, il convient de s’interroger : la « justice » doit-elle conduire à une répartition égalitaire (comme dans le cas de la TVA) ou à une répartition proportionnelle aux facultés contributives (comme dans celui de l’impôt sur le revenu) ? En pratique, lorsque l’Etat a de gros besoins, la seule répartition égalitaire de la charge de l’impôt risque d’être insuffisante pour lui permettre de mener à bien ses missions ; elle peut également devenir insupportable pour une partie de la population. Il ne paraît donc pas anormal que l’Etat cherche à viser une répartition proportionnelle qui, d’ailleurs, peut être une façon de mettre en œuvre une certaine solidarité. Mais, pour que cette répartition inégalitaire soit « juste », encore faut-il qu’elle respecte trois conditions : que le montant de l’impôt soit ajusté aux missions de l’Etat, que la charge qu’il représente laisse à chacun des contributeurs la possibilité d’agir librement – c’est un aspect du principe de subsidiarité –, qu’il ne soit jamais confiscatoire.

     

    L’impôt doit être ajusté aux missions régaliennes de l’Etat (défense nationale, police, justice, diplomatie…). Tout impôt qui excède ce qui est nécessaire à la couverture de ces besoins est confiscatoire. Mais tout impôt insuffisant pour les couvrir transfère une charge sur les générations futures qui ne bénéficieront pas forcément de ces actions de l’Etat ! Aucune dépense de fonctionnement de l’Etat ne peut donc être financée par l’emprunt. Et toute dépense d’investissement financée par l’emprunt doit répondre à un souci de première nécessité (en cas de crise grave) ou à un objectif d’investissement utile à long terme. Sous prétexte qu’à certaines époques les contributeurs ont les moyens de participer à un effort particulier, il n’est pas pour autant permis à l’Etat d’accroître inutilement ses pouvoirs. Tout impôt qui permet à l’Etat de mener à bien des missions qui ne sont pas de son ressort est par nature injuste car il n’est qu’un abus de pouvoir.

     

    Toute répartition de l’impôt proportionnelle à l’importance des facultés contributives des citoyens doit être calculée au plus juste. Elle risque sinon de conduire à des situations de frustration dans la mesure où elle aurait pour effet d’empêcher les personnes en ayant les moyens – avant impôt – d’accomplir les tâches auxquelles elles tiennent, d’exercer leur solidarité vis-à-vis des plus faibles, d’entreprendre de nouvelles actions au service de la société. En un mot la répartition inégalitaire de la charge de l’impôt ne permet pas de priver qui que ce soit de sa liberté propre, laquelle est toujours un élément intrinsèque de son épanouissement.

     

    Poussons le raisonnement à l’extrême et examinons le cas de l’impôt confiscatoire, celui qui empêche telle ou telle partie de la population de gagner les sommes auxquelles elle a droit mais qui ne rapporte pas véritablement de ressources à l’Etat. Cet impôt est toujours « injuste ». Non seulement il porte atteinte à la liberté et décourage la création de richesse, mais il excite de plus la jalousie et désigne certaines catégories de la population à la vindicte des autres. Cet impôt n’est pas destiné à subvenir aux besoins légitimes de l’Etat. Il est un instrument révolutionnaire qui porte atteinte à la cohésion nationale.

     

    Souvenons-nous, enfin, que l’impôt est toujours une contrainte. Dès lors, s’il est un instrument au service de gouvernant, il n’est pas un moyen de gouverner. L’Etat a dans sa boîte divers outils : l’impôt n’en est qu’un parmi d’autres. C’est pourquoi le recours à l’impôt n’est légitime et l’impôt n’est « juste » que si l’objectif qu’il vise à obtenir ne peut pas être atteint par un autre moyen, moins douloureux.

     

     

     * Analyse économique parue dans le numéro 124 (décembre 2013) de Politique magazine