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  • A la découverte de l'homme Maurras (11) : le ”jardin”, le ”pavillon carré et l'enfant (1)

    lafautearousseau se propose ici de vous faire découvrir Un patriote, nommé Maurras. Maurras est en effet inconnu du grand public, parce que volontairement ignoré par la conspiration du silence, entretenue par le Système pour lequel Maurras n'est pas "dangereux", mais "le seul dangereux", car il en a dénoncé les bases idéologiques et parce qu'il l'a remis en cause dans ses fondements révolutionnaires.

    C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.

    Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...

    Aujourd'hui  (11) : le "jardin", le pavillon carré et l'enfant (1)...

    C'est donc dans l'une des trois propriétés des Garnier qu'est né Charles Maurras : la petite maison dans l'île; la deuxième consistait en un vaste terrain, planté de vignes et d'oliviers; et c'est la troisième - que Maurras enfant appelait "le jardin" ou "le pavillon carré" - qui deviendra ce que nous appelons aujourd'hui : la maison de Maurras...

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    Pas vraiment très "jolie", cette vieille carte postale a cependant le mérite - et l'intérêt - de montrer ce qu'a été, à un certain moment, ce "jardin" et ce "bâtiment carré", à l'époque, bien lointaine maintenant, ou des paysans en cultivaient une partie; ce que nous voyons là doit donc correspondre, au moins en partie, et en gros, à ce que devait probablement voir le petit Charles, lorsqu'on l'emmenait "au jardin", les jeudis et les dimanches....

    C'est dans un "drôle" de petit livre que l'on apprend quand, comment et pourquoi est né l'amour immense de Maurras pour "sa" maison de Martigues...


    "Sans la muraille des cyprès" est le titre de ce qui, à proprement parler, n'est d'ailleurs pas un livre, mais une sorte de fourre-tout assez invraisemblable, dans lequel Mademoiselle Gibert, secrétaire de Maurras, a réuni, en 1941, plusieurs textes différents, certains n'ayant aucun rapport entre eux.


    Le titre lui-même n'en est pas un, puisqu'il ne s'agit que des premiers mots du premier de ces textes, jetés là "en vrac", pourrait-on dire, ce qui n'avait, d'ailleurs, pas été du goût de Maurras...


    Pourtant, si on laisse là ces considérations, la Préface de "Sans la muraille des cyprès" va nous apporter une foule de renseignements de première main, puisqu'ils sont fournis par Maurras lui-même : les uns carrément drôles, d'autres touchants, certains surprenants : on va suivre l'évolution des goûts et des désirs, dans la tête d'un enfant; puis, l'enfant ayant grandi, l'évolution de ses choix, décisions et réalisations : ce "non livre" improbable apporte ainsi, comme le diable, sa pierre à l'édifice; il n'est donc pas, bien que fort surprenant, inutile, loin de là...

    Rappelons que le père de Maurras, Jean, fonctionnaire, a été muté à Martigues, où il a fait la connaissance de Marie Pélagie Garnier, née le 27 avril 1836, décédée en 1922, à l'âge de 86 ans, fille de Pierre Étienne Garnier, maire de Martigues et Marie Antoinette Joséphine Boyer.
    C'est donc par l'alliance avec elle que les Maurras, de Roquevaire, se sont établis à Martigues...

    Marie-Pélagie - la mère de Maurras - avait deux soeurs : Valérie et Mathilde. 

    Maurras explique, peu après le début du texte, comment il a pu faire en sorte que, lors du partage des trois biens entre les trois soeurs, ce soit "le jardin" qui soit donné à sa mère...

    "Je n'avais pas mes quatorze ans" écrit Maurras; il y a donc huit ans qu'il a connu sa première tragédie, la mort de son père adoré, alors qu'il n'avait que six ans. Il sera frappé bientôt par la deuxième tragédie que fut sa quasi surdité, en 1882 : il aura alors ces fameux "quatorze ans" qu'il n'a pas encore quand il commence son récit...


    "Je n'avais pas mes quatorze ans. On procédait à un partage de famille qui avait tardé. Selon l'usage établi chez nos bons bourgeois de Provence, notre grand-mère avait légué à ses enfants une maison de ville, une "campagne" et un jardin. La soeur aînée de notre mère annonçait son intention de se réserver la maison. Sa cadette voulait prendre le champ de vignes, d'olives et de blé. "Prends le jardin, maman ! disais-je, prends le jardin." Elle hésitait. Cette petite propriété, deux hectares et demi de fleurs, de fruits et de légumes, était moins de rapport que d'agrément; elle avait ceci d'onéreux qu'il fallait dédommager d'autres héritiers. Mais je voulais le jardin, et le voulais bien. Jadis, quand nous étions plus jeunes, avant d'aller à Aix pour nos études secondaires, on nous conduisait au "jardin", pour le moins tous les jeudis et les dimanches, et nous en revenions armés de ces grands roseaux verts qu'on appelle chez nous des cannes, et qui tournaient, comme nos têtes, à tous les vents. Puis j'aimais au jardin, le jardinier, la jardinière qui me faisaient boire le lait de leurs brebis et manger "le pain de maison" qu'ils pétrissaient eux-mêmes. Et j'aimais plus que tout le pavillon carré assis au-dessus des parterres, et qui m'avait ri de tout temps par l'or de sa façade, la broderie de ses fenêtres et les denticules de sa corniche : n'avait-il pas été bâti au XVIIIème siècle, avec le reste des pierres de l'église de l'Île ? La tradition le disait, c'était un nouveau lien de cette vieille pierre à moi..."

    (à suivre demain)

    lafautearousseau

  • La Maison royale de France commémore la Sidi Brahim, par Frédéric de Natal.

    C’est un épisode militaire qui a marqué l’histoire de la Monarchie de Juillet. Pour les 175 ans de Sidi Brahim, les princes Eudes et Pierre d’Orléans, la princesse Marie d’Orléans, ont assisté à la commémoration de cette bataille épique, le 19 septembre, au Château de Vincennes. Une tradition pour la Maison royale de France qui passe en revue tous les ans, les troupes du  7ème bataillon de chasseurs alpins dont l’épouse du prince Gundakar du Liechtenstein est la marraine officielle.

    frédéric de natal.jpgTemps gris au Château de Vincennes ce 19 septembre et vent frais. C’est au pas que les différents régiments de Chasseurs à Pied et Alpins (7 et 8ème) ont défilé devant les officiers supérieurs de l’armée de Terre et les différents membres de la Maison royale de France représentant le comte de Paris, le prince Jean d’Orléans. Une commémoration inscrite chaque année dans l’agenda du prince Eudes, accompagné pour l’occasion de son fils Pierre (17 ans) qui ne devrait pas tarder à recevoir un titre de courtoisie comme c’est l’usage, et de la princesse Marie d’Orléans, l’épouse du prince Gundakar du Liechtenstein.

    Si on doit à Charles X d’avoir entrepris la conquête de l’Algérie en 1830, c’est à Louis-Philippe Ier d’Orléans que la France doit la réussite de ce projet sensé redorer le blason des Bourbons, à une époque où la monarchie des Bourbons était contestée. Pourtant le fils de « Philippe Egalité » n’avait été guère enthousiaste au sujet de cette guerre :« il n’a pas l’esprit d’un conquérant et s’il avait pu , il serait même empressé de faire évacuer Alger » écrit l’historien George Bordonove. C’est pourtant ici que ses fils vont gagner le respect d’une hiérarchie militaire qui entend briller comme les maréchaux de l’Empire.

    3.jpgEntre 1836 et 1837, le duc de Nemours, Louis d’Orléans (1814-1896) s’illustre et se distingue lors de la prise de la ville de Constantine. Mais c’est au duc d’Aumale que revient la plus belle gloire des Orléans. Henri d’Orléans (1822-1897) s’empare en mai 1843 de la smala de l’émir Abd El Kader qui s’est rebellé contre l’occupant français. Un pays que le duc d’Aumale dirigera comme gouverneur de 1847 à février 1848, date à laquelle son père est la victime à son tour d’une révolution. Et c’est encore à ce fils du roi-bourgeois que l’émir Abd El Kader rendra son sabre pour capitulation afin d’être emmené en exil en France, au château d’Amboise. Entre le 23 et le 26 septembre 1845, la bataille de Sidi Brahim va marquer les esprits. Privé de ses troupes, l’émir coordonne ses actions de guérilla depuis le Maroc qui se retrouve malgré lui au centre du conflit. Il faudra peu de temps à l’armée française pour mettre en déroute les troupes du sultan Moulay Abderrahmane, à Isly en 1944. Privé de ses soutiens, Abd el Kader revient en Algérie et reconstitue rapidement une armée. La France décide d’envoyer devant lui 350 hommes du 8ème bataillon de Chasseurs alpins. Et vers la mort.

    4.jpgLa bataille fut épique, la charge des Hussards aussi brave que celle menée par le maréchal Murat à Eylau en 1807 et le massacre tout aussi sanglant que le fut Azincourt en 1415. Retranché, le dernier carré de français se battra avec la force du désespoir. Et tandis que les munitions s’amenuisent, les soldats sont achevés à l’arme blanche, submergés. Les survivants organisent la résistance derrière un mur de un mètre de haut, assiégés. Abd El Kader tente de négocier leurs vies, ils répondent « Vive le roi ! » et tente de forcer le blocus que leur impose l'ennemi. Il est déjà trop tard. Ils n’ont plus le choix que de sortir et charger de nouveau, drapeau tricolore balayé par le vent du désert. Les secours arriveront trop tard. Un caporal et 14 chasseurs survivront seulement à ce combat entré dans les annales de l’histoire militaire de France, au même titre que la bataille de Camerone en 1863. 

    «Francs Chasseurs, hardis compagnons, Voici venir le jour de gloire. Entendez l’appel du clairon, Qui vous présage la victoire». Changement de drapeaux et revue des troupes sous le chant de « La Sidi Brahim », le prince Eudes d’Orléans, duc d’Angoulême (parrain du 8ème régiment de Chasseurs alpins) et sa sœur, Marie d’Orléans (marraine du 7ème régiment) se sont prêtés aux habituelles série de photos prises à cette occasion. En toute discrétion, car ils ne prennent jamais la parole. Il faut remonter à 2017 pour trouver la présence d’une chef de la Maison royale de France à cette cérémonie qui a été organisée selon les règles de distanciation physique obligatoire en raison de la pandémie de Covid-19.

    Copyright@Frederic de Natal

    Photos@Emile Driant

    Source : http://www.monarchiesetdynastiesdumonde.com/

  • Juin 1774: le jeune roi Louis XVI se fait inoculer la variole, par Guillaume Perrault.

    L’opération, réalisée par un médecin militaire, a lieu le 18 juin 1774 à Marly, où la famille royale est confinée. ©Photo Josse/Leemage

    L’affaire d’État intervient alors que, depuis des décennies, l’efficacité de l’inoculation suscite des débats passionnés dans toute l’Europe.

    1.jpgJuin 1774 : le jeune roi Louis XVI serait inoculer la variole à famille royale persuadée enfin par l 'évidence des faits les plus authentiques et les plus multipliés, qu 'il n ’existait qu 'un moyen de se mettre désormais en sûreté contre les malheurs qui la menaçaient encore de toute part, prit tout ci coup, seule et sans impulsion étrangère, le parti courageux de recourir à l’inoculation. »
    Ces lignes sont extraites du bulletin du roi en date du 24 juin 1774, orné des armes de France et réalisé en caractères élégants par l’imprimerie du roi à Versailles. Destiné à être diffusé à Paris et dans les principales villes du royaume, il informe l’opinion publique d'une grande nouvelle : le jeune roi Louis XVI, vers qui se portent alors tant d’espérances, a accepté de se faire inoculer la variole, ainsi que ses deux frères cadets, le comte de Provence et le comte d’Artois. Et tous se portent bien.
    Un mois et demi plus tôt, Louis XV avait succombé à la variole, appelée alors la petite vérole. Cette maladie infectieuse d’origine virale, très contagieuse et épidémique, était un fléau de l’époque. Elle avait déjà, à l’orée du siècle, décimé la descendance du vieux Roi Soleil.
    Le 10 mai 1774, Louis XV à peine emporté par le même mal, Louis XVI et Marie Antoinette quittent les lieux et gagnent un autre château afin d’échapper à une possible contamination. Le danger de la variole, cependant, rôde toujours autour de la famille royale.
    L’affaire d’État internent alors que, depuis des décennies, l’efficacité de l'inoculation suscite des débats passionnés dans toute l’Europe.
    Les Chinois semblent avoir été les premiers, bien des siècles auparavant à découvrir qu’administrer le virus de la variole sous une forme atténuée déclenchait une réponse immunitaire qui protégeait de la maladie. L’ancêtre du vaccin fut ensuite connu tour à tour en Inde, dans l’Empire ottoman puis en terre chrétienne.
    Les premiers cas d’inoculation en Europe interviennent dans les aimées 1720. Dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, les partisans des idées nouvelles font de l’inoculation un de leurs chevaux de bataille face aux réticences des facultés de médecine et de l’opinion. La préconiser classe aussitôt, de façon flatteuse, parmi les esprits éclairés et frondeurs. Dans Le Barbier de Séville (1775), Beaumarchais crée le personnage ridicule du médecin Bartholo, caricature de l'ennemi des Lumières qui fulmine contre «la liberté de penser, l'attraction, l'électricité, le tolérantisme, l'inoculation, le quinquina, l'encyclopédie, et les drames».
    À peine Louis XV mort, Voltaire écrit un éloge du souverain défunt qui s’achève ainsi : « Que l’inoculation nous assure la conservation de notre nouveau roi, de nos princes et de nos princesses ! »
    Les adversaires de cette innovation répondent que certains sujets sains meurent de l’inoculation elle même.
    Si le fait est avéré, sa probabilité donne lieu à d’intenses controverses. Statistiques à l’appui, le mathématicien suisse Daniel Bernoulli soutient, dans ses « Réflexions sur les avantages de l’inoculation » lues à l’Académie royale des sciences en 1760, que l'espérance de vie d’un enfant inoculé est bien supérieure à celle d'un chérubin qui ne l’est pas. Cette utilisation du calcul des probabilités pour convaincre l’opinion
    heurte d’.Membert. Quoique lui aussi favorable à l’inoculation, il critique la démonstration de Bernoulli. « Quelque ¡)€tit qu 'on veuille supposer le risque de mourir de l'inoculation, celui qui se fait inoculer se soumet à ce risque dans le court espace de quinze jours, dans celui d’un mois tout au plus ; au contraire le risque de mourir de la petite vérole naturelle se répand sur tout le temps de la vie et en devient d’autant plus petit pour chaque année et pour chaque mois. » Recourir aux probabilités n’est donc pas pertinent, pour d'Alembert, puisque l’étude ne porte pas, dans les deux hypothèses, sur la même période de temps.
    Au cours des mêmes décennies, cependant, de nombreux souverains, en particulier à Londres, Vienne et Saint-Pétersbourg, se font inoculer avec succès. Le fait est sans doute décisif dans la décision de Louis XVI, en juin 1774, de se soumettre à cette innovation médicale. D’autant que Marie-Antoinette a été inoculée, enfant, à la cour de Vienne sur l’ordre de l’impératrice Marie-Thérèse.
    Et l’on connaît, en outre, la considération du jeune roi de France pour les sciences.
    L’opération, réalisée par un médecin militaire, a lieu le 18 juin 1774 à Marly, ou la famille royale est confinée. Le bulletin du roi rassurant du 24 juin est rédigé par quatre médecins, qui sont nommés. Trois autres bulletins du roi, les 25,26 et 29 juin, informent le royaume, avec force détails concrets (suppuration, état de dessèchement des boutons) des étapes de la convalescence du roi et de ses frères. Rien de ce qui concernait le souverain n'était à l’époque d’ordre privé. Et la confiance envers l’ancêtre du vaccin a reçu ce jour là, en France, un puissant encouragement.

     

    Guillaume Perrault est rédacteur en chef de FigaroVox et des pages Débats du Figaro. Maître de conférences à Sciences Po, il enseigne l’histoire politique française et les institutions politiques. Son dernier ouvrage, «Conservateurs, soyez fiers!», est paru chez Plon en 2017.

    Source : https://www.lefigaro.fr/vox/

  • Éphémérides du mois de novembre : Table des matières...

    FLEUR DE LYS MARBRE.jpg: 1049 : Dédicace de l'Abbaye de Saint Hilaire le Grand de Poitiers. 1164 : Départ pour la France de l'archevêque Thomas Beckett. 1179 : Sacre de Philippe Auguste. 1530 : Naissance de La Boëtie. 1539/1596 : Naissance et mort de Pierre Pithou, principal rédacteur de la Satyre Ménippée... 1636 : Naissance de Boileau. 1700 : Mort à Madrid du dernier Habsbourg. 1759 : Naissance de Pierre Guillemot. 1830 : Louis-Philippe crée l'École navale. 1869 : Naissance de Folco de Baroncelli, marquis de Javon, aux origines de la Camargue moderne. 1958 : Création du Groupe Spécialisé de Haute Montagne, ancêtre du P.G.H.M. 1995 : Parution du "Louis XIV" de François Bluche. 2009 : Mort de Claude Lévi-Strauss.

    2 : 1699 : Naissance de Jean-Baptiste Chardin. 1808 : Naissance de Jules Barbey d'Aurevilly.

    3 : 743 : Translation des restes de Saint Hubert. 1440 : Charles d'Orléans est libéré après vingt-cinq années de captivité en Angleterre. 1468 : Sac de Liège par les troupes de Charles le Téméraire. 1616 : Création du Régiment de Lyonnais. 1793 : Olympe de Gouges est guillotinée.  1794 : Mort du Cardinal de Bernis. 1901 : Naissance d'André Malraux. 1917 : Mort de Léon Bloy.

    4 : 1483 : Pierre Tarisel est nommé maître maçon de la ville d'Amiens... 1577 : Naissance du Père Joseph. 1765 : Naissance de Pierre-Simon Girard : aux origines du Canal de l'Ourcq... 1793 : Mort de Lescure. 1793 : Adam Lux est guillotiné. 1826 : Inauguration du Palais Brongniart. 1830 : Proclamation de l'indépendance de la Belgique. 1838 : Stendhal commence La chartreuse de Parme. 1870 : Début du siège de Belfort. 1924 : Mort de Gabriel Fauré.

    5 : 1219 : Prise de Damiette, François d'Assise commence à organiser sa rencontre avec le sultan Al Kamil... 1499 : Impression du Catholicon à Tréguier. 1906 : Marie Curie devient professeur à la Sorbonne. 1917 : Naissance de Jacqueline Auriol. 1922 : Mort de la mère de Charles Maurras. 1944 : Mort d'Alexis Carrel. 1955 : Mort de Maurice Utrillo. 2015 : Inauguration de l'Hexagone Balard, nouveau Ministère de la Défense...

    6 : 1063 : Consécration de l'abbatiale Saint-Pierre de Moissac. 1622 : Mort de Claude Berthollet. 1664 : Naufrage de "La Lune". 1836 : Mort de Charles X. 1880 : Alphonse Laveran découvre les causes du paludisme.

    7 : 1492 : Chute de la météorite d'Ensisheim. 1659 : Le Roussillon devient français. 1850 : Mort de Félix Arvers. 1867 : Naissance de Marie Curie. 1913 : Naissance d'Albert Camus. 1932 : Naissance de Vladimir Volkoff. 1935 : Jacques Bainville reçoit son épée d'Académicien. 2019 : Création du Parc national des forêts.

    8 : 1622 : Passage de Louis XIII à Marseille. 1793 : Inauguration du Musée du Louvre. 1793 : Madame Roland monte à l'échafaud. 2017 : Inauguration du Louvre Abu Dhabi...

    : 1600 : Marie de Médicis arrive en France. 1844 : Mort de Marie Harel. 1918 : Mort de Guillaume Apollinaire.  1970 : Mort de Charles de Gaulle.

    10 : 496 : Victoire de Tolbiac. 1009 : Consécration de l'Abbaye de Saint Martin du Canigou. 1499 : Entrée de Charles VII dans Rouen. 1555 : Premier essai d'implantation française dans ce qui deviendra le Brésil. 1630 : Journée des Dupes. 1668 : Naissance de François Couperin, le Grand. 1753 : Mort de Mahé de la Bourdonnais. 1763 : Mort de Dupleix. 1793 : Notre-Dame de Paris, Temple de la Raison.

    11 : 397 : Célébration de Saint Martin de Tours. 1574 : Henri III confirme les Lettres patentes d'Henri II sur les Juifs expulsés du Portugal... 1642 : Naissance d'André-Charles Boulle. 1729 : Naissance de Louis-Antoine de Bougainville. 1864 : Naissance de Maurice Leblanc. 1918 : Armistice. 1920 : Inhumation du Soldat inconnu. 1946 : Premier vol à réaction français.

    12 : 994 : Premières "Ostensions limousines"... 1746 : Naissance de Jacques Charles. 1774 : Rappel des Parlements par Louis XVI. 1840 : Naissance d'Auguste Rodin. 1895 : Création de l'Automobile Club de France. 1937 : Inauguration de l'Aéroport du Bourget. 1954 : Création d'Air Inter. 2015 : Réouverture du Musée Rodin.    

    13 : 1745 : Naissance de Valentin Haüy. 1792 : Discours de Saint Just sur le "jugement" (!) de Louis XVI1830 : Parution de Le Rouge et le noir. 1903 : Mort de Pissaro. 1907 : Décollage du premier hélicoptère. 1951 : Naissance officielle du Beaujolais nouveau.

    14 : 1442 : Mort de Yolande d'Aragon. 1522 : Mort d'Anne de Beaujeu. 1685 : Louis XIV refuse sa statue équestre réalisée par Le Bernin. 1771 : Naissance de Bichat. 1776 : Naissance d'Henri Dutrochet. 1800 : Mort de Bouillé. 1829 : Mort de Louis-Nicolas Vauquelin. 1840 : Naissance de Claude Monnet. 1878 : Hyppolite Taine est élu à l'Académie française. 1888 : Inauguration de l'Institut Pasteur. 1913 : Proust publie le premier tome de Du côté de chez Swann. 1918 : "Demain ?", premier article "prophétique" de Jacques Bainville dans L'Action française, sur la victoire perdue... 1928 : Ouverture du Stade de Roland Garros. 1935 : Mort de Moïse de Camondo. 1974 : Parution du Louis XI, de Murray Kendall. 2017 : Annonce de la découverte du Trésor de Cluny...

    15 : 1280 : Mort d'Albert le Grand. 1684 : Inauguration de la Galerie des Glaces : naissance de Saint Gobain et de l'industrie du verre française. 1766 : Naissance de Kreutzer. 

    16 : 1700 : Louis XIV accepte le testament du roi d’Espagne. 1867 : Naissance de Léon Daudet. 1945 : Création de l'UNESCO, installée à Paris. 1952 : Mort de Charles Maurras.

    17 : 594 : Mort de saint Grégoire de Tours. 1667 : Première d’Andromaque. 1755 : Naissance de Louis-Stanislas-Xavier, futur Louis XVIII. 1854 : Naissance de Lyautey. 1869 : Inauguration du Canal de Suez. 1913 : Naissance de Christiane Desroches-Noblecourt. 1917 : Mort de Rodin. 1917 : Clémenceau Président du Conseil. 1994 : Les premiers TGV/Eurostar dans le Tunnel sous la Manche. 2000 : Mort de Louis-Eugène Félix Néel. 2015 : Le bureau de Louis XIV revient à Versailles...

    18 : 1548 : Le Parlement de Paris interdit les Mystères. 1659 : Première des Précieuses ridicules. 1686 : Louis XIV subit avec succès une opération délicate... 1750 : Naissance de Guillaume-Alexandre Tronson du Coudray, défenseur de Marie-Antoinette.  1793 : La Convention condamne un chien à mort !... 1806 : Mort de Claude-Nicolas Ledoux. 1852 : "Au bon Marché", l'essor de la grande distribution... 1890 : Le "Toast d'Alger". 1922 : Mort de Marcel Proust. 1927 : Création de la Coupe du monde de football.

    19 : 1665 : Mort de Nicolas Poussin. 1703 : Mort du Masque de fer. 1739 : Naissance de Bouillé. 1799 : Naissance de René Caillié. 1805 : Naissance de Ferdinand de Lesseps. 1849 : L'eau du Canal de Marseille arrive enfin dans la ville,  au Palais Longchamps. 1895 : Naissance de Pierre Gaxotte.

    20 : 1423 : Début du Sac de Marseille par les Aragonais. 1704 : Mort du botaniste Charles Plumier. 1758 : Naissance d'Alexandre Grimod de la Reynière. 1770 : Le fardier, première automobile. 1815 : Signature du second Traité de Paris. 1882 : Inauguration du Musée Guimet. 1920 : Jacques Bainville promu Chevalier de la Légion d'honneur... 1928 : Le roi d'Espagne Alphonse XIII inaugure la Casa de Velázquez, à Madrid... 1952 : Sous la Coupole, devant tous les académiciens debout, Jules Romain rend hommage à Charles Maurras, décédé quatre jours plus tôt... 1993 : Achèvement du Grand Louvre.

    21 : 1430 : Jean de Luxembourg vend Jeanne d’Arc aux Anglais. 1629 : Louis XIII nomme Richelieu "Principal ministre d’État". 1694 : Naissance de Voltaire. 1721 : Mort de Watteau. 1782 : Mort de Jacques Vaucanson. 1783 : Premier voyage en montgolfière. 1806 : Par le Décret De Berlin, Napoléon instaure le "Blocus continental"... 1818 : Le Congrès d’Aix-la-Chapelle met fin à l’occupation de la France. 1982 : Mort de Pierre Gaxotte. 2017 : Patrick Buisson déclare sur France Inter : "En matière de Terrorisme d'État, la Terreur, c'est nous qui l'avons inventée..."

    22 : 1697 : Mort de Libéral Bruant. 1890 : Naissance de Charles de Gaulle. 1902 : Naissance de Philippe Leclerc de Hauteclocque. 1904 : Naissance de Louis-Eugène Félix Néel. 1977 : Le Concorde en service sur la ligne Paris/New York.

    23 : 1654 : Le Mémorial de Pascal. 1819 : Mort de Quentin Crawford. 1840 : Mort de Louis de Bonald. 1868 : Louis Ducos de Hauron invente la photographie couleur. 1900 : Première exposition des Nymphéas de Monnet. 1944 : Libération de Strasbourg. 1976 : Mort d’André Malraux.

    24 : 1248 : Effondrement du Mont Granier. 1394 : Naissance de Charles d’Orléans. 1642 : Naissance de Tourville. 1793 : La Convention adopte le Calendrier révolutionnaire. 1803 : Inauguration du Pont des Arts. 1864 : Naissance de Toulouse-Lautrec. 1874 : Naissance de Gustave Roussy. 1923 : Assassinat de Philippe Daudet. 1929 : Mort de Clemenceau... qui nous a donné Hitler ! 1954 : Découverte du vaccin contre la poliomyélite. 1959 : Le château de La Bourbansais classé Monument historique... 2022 : À Nancy, une lettre cryptée de Charles Quint à son ambassadeur en France, datée de 1547, enfin déchiffrée ! 

    25 : 1177 : Bataille de Montgisard, en Terre Sainte... 1456 : Mort de Jacques Cœur. 1610 : Découverte de la Nébuleuse d’Orion. 1741 : Prise de Prague par le Colonel Chevert. 1793 : Le corps de Mirabeau est retiré du Panthéon. 1912 : L'Opinion publie le poème de Péguy sur Les châteaux de la Loire... 1951 : Premier voyage de la Calypso.

    26 : 985 : Fondation de Montpellier. 1812 : Passage de la Bérézina. 1912 : Naissance d’Eugène Ionesco. 1965 : La fusée Diamant A met en orbite le premier satellite français. 1966 : Inauguration de la première Usine marémotrice de la Rance. 1989 : Départ du premier Vendée Globe.

    27 : 511 : Mort de Clovis. 1095 : Le pape Urbain II prêche la Croisade. 1400 : Louis II d'Anjou entame la reconstruction du château de Tarascon. 1635 : Naissance de Françoise d'Aubigné, future "Madame de Maintenon". 1662 : Louis XIV rachète Dunkerque au roi d’Angleterre. 1942 : La Marine française se saborde à Toulon.

    28 : 52 Avant JC : Début de la bataille de Gergovie... 885 : Début du siège de Paris par les Normands. 1284 : Écroulement des voûtes du chœur de la cathédrale de Beauvais. 1384 : Premier salaire connu pour Jacquemart de Hesdin. 1615 : Mariage de Louis XIII avec Anne d’Autriche. 1632 : Naissance de Lully. 1908 : Naissance de Claude Lévi-Strauss. 1909 : Naissance de Jules Monnerot. 1947 : Mort du Général Leclerc. 1959 : Mise en service du premier synchrotron à proton du CERN.

    29 : 1226 : Sacre de Louis IX, Blanche de Castille, régente. 1314 : Mort de Philippe le Bel. 1516 : Paix perpétuelle entre la France et les Cantons suisses. 1677 : Naissance de Guillaume Coustou. 1698 : Naissance de Jacques-Philippe Mareschal. 1776 : Tromelin devient française. 1787 : Édit de Tolérance. 1868 : Mort de Berryer. 1988 : Création de "La Compagnie du Fort de la Conchée", vouée à la restauration de l'œuvre majeure du génie militaire de Vauban.

    30 : 563 : Mort de saint Tugdual. 1671 : Pose de la première pierre des Invalides. 1750 : Mort du Maréchal de Saxe. 1808 : "Impossible n'est pas français". 1813 : Naissance de Charles Valentin Alkan. 1854 : Le vice-roi d’Égypte accorde une concession de 99 ans à Ferdinand de Lesseps, lui permettant de percer l’isthme de  Suez. 1900 : Oscar Wilde meurt à Paris. 1934 : Mort d’Hélène Boucher. 

     

    Et, pour les Éphémérides des mois d'Octobre et de Décembre :

    Éphémérides du mois d'Octobre...

    Éphémérides du mois de  Décembre...

     

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  • Éphéméride du 2 décembre

    L'Hospice de la Vieille Charité, à Marseille

     

     

    1694 : Mort de Pierre Puget 

     

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    Pierre Puget fut à la fois peintre, architecte et sculpteur, trois domaines dans lesquels il excella...

    Il naquit à Marseille ou dans ses environs immédiats, le 31 octobre 1622, dans une famille très modeste.

    Il partit en Italie, comme c'était l'usage à l'époque, pour parfaire sa formation, puis il y retourna régulièrement, mais revint toujours, tout aussi régulièrement, en France... 

     

    La porte et le balcon de l'Hôtel de Ville de Toulon (ci dessous) furent son premier ouvrage : Le Bernin, lorsqu'il vint en France à la demande de Louis XIV, déclara après avoir vu ce monument, qu'il s'étonnait d'avoir été appelé puisque le roi possédait un si habile artiste. 

    Entre Louis XIV et Pierre Puget l'estime et l'admiration étaient réciproques : c'est Pierre Puget qui a appelé le roi "Louis le Grand en tout"; quand à Louis XIV, il écrivit à François, le frère de Pierre Puget : "Monsieur, votre frère est grand et illustre; il n'y a personne dans l'Europe qui le puisse égaler."

     

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    En peinture, on admire parmi les chefs-d'oeuvre de Puget, surtout les tableaux de La sainte famille au palmier et celui du Sauveur, en présence duquel Pierre Julien disait que Puget était aussi grand peintre que grand sculpteur.

    En architecture, on ne peut citer, outre l'Hôtel de Ville de Toulon, que l'église de l'Hospice de la Charité, à Marseille (ci dessous) car ce fut surtout par ses plans que Puget se montra grand architecte. Il ne fut malheureusement appelé à exécuter que ceux qui exigeaient le moins de génie et, surtout, de dépense...

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    Il n'en fut pas ainsi de la sculpture (ci dessous, Persée et Andromède, au Louvre), dont il a laissé de nombreux et admirables chefs d'oeuvre. Les plus remarquables sont le Milon de Crotone, acquis par Louis XIV, et placé dans le Parc de Versailles, ainsi que son groupe d'Andromède (ci dessous). Mais aussi L'Hercule français, commencé pour le surintendant Fouquet, et une statue de saint Sébastien, dans l'église de Carignan, à Gênes.

    Les plus beaux ouvrages de Puget sont encore aujourd'hui dans cette ville, où il fut toujours dignement accueilli. La famille Sanli et la famille Lomellini, outre le paiement de ses oeuvres, le gratifiaient chacune d'une pension de trois cents Louis.

    La maison Doria l'avait chargé de la construction d'une église quand, sur les conseils de Bernin, Colbert le rappela en France, où il lui donna 3.600 francs d'appointements, en le nommant Directeur de la décoration des vaisseaux à Toulon.

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    Puget avait pris pour devise : Nul bien sans peine, et ce travailleur acharné ne passait jamais un jour sans oeuvrer.

    En 1683, il écrivit à Louvois "Je suis dans ma soixantième année, mais j'ai des forces et de la vigueur, Dieu merci, pour servir encore longtemps. Je suis nourri aux grands ouvrages, je nage quand j'y travaille, et le marbre tremble devant moi, pour grosse que soit la pièce."

    En 1694, année de sa mort, Puget travaillait avec toute l'énergie de son talent au bas-relief de la Peste de Milan. La ville de Marseille a fait élever à ce grand homme devant la maison qu'il habitait, rue de Rome, une colonne surmontée de son buste, et portant cette inscription : 

     À Pierre Puget, sculpteur, peintre et architecte, Marseille sa patrie qu'il embellit et honora.

     

     http://culture.marseille.fr/actualites/la-vie-et-l-oeuvre-de-pierre-puget-en-ligne

     

     

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    1804 : Sacre de Napoléon

     

    Onze ans seulement après avoir guillotiné Louis XVI, la révolution se donne à un nouveau Sire !...

    600.000 morts, le premier Génocide des Temps modernes, la Terreur comme mode ordinaire de gouvernement, une guerre folle déclarée à l'Europe entière : tout "çà", pour "cà" !...

     
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    De Jacques Bainville, Histoire de France, chapitre XVII, Le Consulat et l'Empire :

    "L'Empire fut proclamé le 18 mai 1804 et le nom d'empereur fut choisi, parce que celui de roi était inséparable des Bourbons. Ce titre semblait aussi plus grand, plus "militaire", plus nouveau, tandis qu'il évoquait d'indestructibles souvenirs. Jusque-là, l'empereur était germanique. Transférer la couronne impériale en France, c'était attester la défaite des Habsbourg qui reconnaissaient le soldat de fortune devenu empereur d'Occident et, désormais, se contentaient pour eux-mêmes du nom d'empereurs d'Autriche. C'était aussi restituer à la France le sceptre qu'avait porté Charlemagne. Comme Charlemagne lui-même, Napoléon voulut être couronné par le pape, et non pas à Rome, mais à Paris. Pie VII, après quelques hésitations, se rendit à son désir et, le 2 décembre, à Notre-Dame, on eut le spectacle extraordinaire du sacre, le soldat de la Révolution devenu l'oint du Seigneur.

    À ceux qui s'étaient émus du Concordat, qui s'effarouchaient bien davantage de cette apparente subordination à la papauté, Napoléon répliquait qu'il mettait le nouveau régime issu de la chute des Bourbons à l'abri de toute opposition religieuse, qu'il y attachait l'Église au lieu de s'attacher à elle, qu'il le légitimait aux yeux des catholiques du monde entier et se rendait, d'un seul coup, l'égal des souverains des plus vieilles maisons : il eut soin, d'ailleurs, de prendre la couronne des mains de Pie VII et de la placer lui-même sur sa tête. Mais ne pouvait-il oser tout ce qu'il voulait ? Il reconstituait une noblesse, il se composait une cour : il n'était rien que la France n'approuvât.

    Né au milieu de cette satisfaction et de ces bénédictions, l'Empire, qui réalisait le mariage des principes révolutionnaires avec les principes monarchiques, semblait aux Français comme le port où ils étaient sûrs de reposer après tant de convulsions épuisantes et terribles. Par le plus étrange des phénomènes, personne ne s'alarmait de ce qui rendait fragile tout cet éclat. L'Empire ne serait vraiment fondé, les conquêtes de la Révolution assurées que le jour où la puissance britannique serait vaincue, et, on l'oubliait presque, nous étions en guerre avec elle..."

     
    2 décembre,pierre puget,le bernin,toulon,louis xiv,fouquet,versailles,milon de crotone,louvre,cour puget,louis le grand,napoleon,louis xviSix ans plus tard, le 2 avril 1810, Napoléon épousera Marie-Louise d'Autriche (voir l'Éphéméride du 2 avril), alors que les révolutionnaires ont assassiné la reine de France, Marie-Antoinette (ci-contre), tante de Marie-Louise, au cri haineux et xénophobe de "À mort l'Autrichienne" : si l'on pouvait plaisanter de ces horreurs, on serait tenté de rire aux éclats en constatant de telles incohérences (doux euphémisme !)...
     
    Oui, vraiment, toutes ces horreurs, toutes ces abjections, tout "ça"... pour "ça" !...
     
     
     
     
     
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    1805 : Victoire d'Austerlitz

     

    Un an jour pour jour après son sacre, Napoléon remporte une bataille décisive lors de la campagne de Prusse près du village d'Austerlitz.

    Feignant un repli, il parvient à tromper les troupes de François II d'Autriche et d'Alexandre 1er de Russie. Les forces austro-russes composées de 90.000 hommes, perdent 30.000 soldats. La France quant à elle ne dénombre que 7.000 pertes sur 73.000 hommes.

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     Napoléon donnant l'ordre avant la Bataille d'Austerlitz (toile appelée également "Matin d'Austerlitz")

             

    Avec la Paix de Presbourg signée entre les trois empereurs (France, Autriche et Russie), la France se verra céder la Vénétie et la Bavière par François II.

    D'Austerlitz, Jacques Bainville écrit (Histoire de France, chapitre XVII, Le Consulat et l'Empire) que c'est "la plus éblouissante de ses victoires... les forces de la France semblaient invincibles"...

    "Il fallait seulement choisir le parti qu'on tirerait de ce triomphe militaire. Talleyrand conseillait une réconciliation avec l'Autriche. C'était un retour à l'idée de Louis XIV, de Choiseul, de Vergennes : l'Autriche pouvait servir de contrepoids. Étendue vers l'Orient, le long du Danube, elle serait un élément de conservation et d'équilibre, contiendrait la Russie et, par là, s'opposerait à elle. Napoléon avait d'autres idées.

    Il comprenait peut-être mieux que d'autres que ses victoires étaient fragiles, aussi fragiles que les conquêtes territoriales de la Révolution qu'il avait pour mission de défendre. Tant que l'Angleterre ne serait pas à sa merci, rien ne serait durable et il avait renoncé à la mer. Un autre projet s'était emparé de son esprit. Il revenait à la conception dont avait procédé l'expédition d'Égypte : atteindre la puissance anglaise et la faire capituler par l'Orient, peut-être par la prise de Constantinople.

    La paix de Presbourg, signée par l'Autriche accablée, marquait une extension considérable de l'Empire napoléonien vers l'Est. Napoléon avait déjà changé la présidence de la République italienne contre la couronne de la Lombardie. À la place des Bourbons de Naples, il installait son frère Joseph. Il reprenait Venise à l'Autriche et les anciennes possessions de la République vénitienne jusqu'à l'Albanie. L'Autriche assujettie, considérablement réduite, expulsée d'Allemagne, n'était plus qu'un chemin de communication vers Constantinople. C'était là que Napoléon voulait frapper les Anglais.

     

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     La pyramide commémorant la bataille. 

     

    Alors commençait la tâche impossible. Pour exécuter un si vaste projet, il fallait dominer toute l'Europe. Partie de la conquête de la Belgique, la Révolution était conduite à des entreprises démesurées. Ni le génie militaire de Napoléon ni ses combinaisons politiques ne devaient y suffire.

  • Éphéméride du 4 juin

    1629 : Début de la construction du Palais Cardinal, futur Palais Royal...

     

     

     

    Célébration de Sainte Clotilde

     

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    Sainte Clotilde est la patronne de l'Aviation Légère de l'Armée de Terre (ALAT). Reine de France, elle amena son époux Clovis à se tourner vers Dieu lors de la bataille de Tolbiac (voir notre Éphéméride du 10 novembre), et marqua ainsi à jamais l'Histoire de France...

    • https://nominis.cef.fr/contenus/saint/1268/Sainte-Clotilde.html

     

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    1609 : Mort de François Miron  

     

    4 juin,molière,misanthrope,alceste,montgolfière,annonay,louis xviii,charte constitutionnelle de 1814,bainville,napoléon,république,révolution,louis xviFils de magistrat, François Miron eut une belle carrière : d'abord Maître des requêtes, il devint Lieutenant civil (c'est-à-dire responsable de la sécurité à Paris) et, enfin, Prévôt des marchands.

    Il édicta des règlements contraignants pour améliorer la salubrité de la capitale, aménagea des fontaines, pava les bords de la Seine, réglementa l'apparence des façades et l'alignement des rues; il interdit en particulier les façades en saillie, dont les encorbellements risquaient de s'effondrer.

    Mais quand le roi décida d'aménager la Place Dauphine (ci-dessous) et d'en réserver les habitations à des bourgeois et des commerçants, à l'exclusion des artisans, Miron écrivit une lettre à Henri IV pour l'en dissuader. Faisant preuve de beaucoup de sagesse, et d'un intuition fort politique, il parla sans détour au roi, avec une franchise qui l'honore :  

    "Cher Syre, permettez que je me retire; en jurant fidélité au Roy,4 juin,molière,misanthrope,alceste,montgolfière,annonay,louis xviii,charte constitutionnelle de 1814,bainville,napoléon,république,révolution,louis xvi j'ai promis de soustenir la royauté; or Votre Majesté me commande un acte pernicieux à la royauté... Je refuse; je le répète à mon cher maistre et Souverain bien-aimé : c'est une malheureuse idée de bâtir des quartiers à l'usage exclusif d'artisans et d'ouvriers. Dans une capitale ou se trouve le Souverain, il ne faut pas que les petits soyent d'un côté et les gros et dodus de l'autre, c'est beaucoup et plus sûrement mélangés; vos quartiers pôvres deviendraient des citadelles qui bloqueraient vos quartiers riches. Or comme le Louvre est la partye belle, il pourroit se fait que les balles vinssent ricocher sur votre couronne... Je ne veulx pas syre estre le complice de cette mesure..." 

    Mélanger les "dodus" et les "menus", éviter de créer des ghettos, et leur préférer le brassage des populations (la "mixité sociale !) : c'était assurément un sage conseil que Miron donnait là à son "cher" souverain.

    Celui-ci avait bien de la chance d'avoir de tels serviteurs, qui n'hésitaient pas à parler franc, pratiquant ainsi - avant même que Boileau ne l'exprimât - son sage précepte : "Aimez qu'on vous conseille, et non pas qu'on vous loue." 

    Dans une autre lettre à Henri IV, datée du 24 mai 1605, et relative à l'aménagement de la toute nouvelle Place royale (aujourd'hui, Place des Vosges), François Miron, toujours sincère, expliqua au roi ce que devait être, selon lui, le développement de Paris : 

    "Syre, la capitale de votre empire ne doit pas être une ville de commerce, encore moins d'industrie et flanquée de manufactures...

    Si vous attirez à Paris, par vos fabriques, un essaim trop prodigieux d'artisans et d'ouvriers, vous vous condamnez à leur bailler toujours de l'ouvrage; si vous n'en pouvez mais, dans vos caques si l'argent manque, gare à la sédition ! Votre trône est sur un tonnelet de poudre !

    Protégez l'industrie, soutenez, encouragez, fortifiez le commerce, mais que ce soit dans vos villes de province : à Lyon, la soie; dans la Picardie, les étoffes de laine; à chaque province, à chaque ville, chose spéciale selon son goût et ses aptitudes. À Paris, faites du luxe, c'est-à-dire de beaux et superbes bâtiments pour amorcer vos voisins qui apporteront leur pécule; ranimez les arts comme peinture qui parle à l'âme et musique au coeur. Que votre noblesse, dangereuse dans les châteaux, loin de l'oeil royal, c'est-à-dire du maître, vienne dans Paris. Le soleil aura ses rayons !

    Sans cela, Syre, que Dieu garde vos successeurs de malencontre. Si le populaire de vos provinces se jette sur Paris, comme sur une proie, ils dévoreront tout, oui, tout jusqu'à la royauté; j'ai dit. François Miron"

     

     

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    1629 : Début de la construction du Palais Cardinal, futur Palais Royal...

     

    C'est le cardinal de Richelieu qui demanda à son architecte, Jacques Lemercier (voir l'Éphéméride du 13 janvier), l'hôtel splendide qui porta, d'abord, son nom : le Palais Cardinal.

    Pierre Corneille a vanté la beauté de l'édifice en termes élogieux :

    "Non, l’univers entier ne peut rien voir d’égal
    Aux superbes dehors du Palais-Cardinal.
    Toute une ville entière, avec pompe bâtie,
    Semble d’un vieux fossé par miracle sortie,
    Et nous fait présumer, à ses superbes toits,
    Que tous ses habitants sont des dieux ou des rois..."

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    Richelieu devait, très vite, offrir son palais à Louis XIII (par une donation entre vifs, le 6 juin 1636), mais le roi - qui mourut peu de temps après son ministre, en 1643 - n’habita jamais le Palais Cardinal. Anne d’Autriche, sa veuve, quitta le Louvre en octobre 1643, avec ses deux fils, Louis XIV et son frère Philippe, encore enfants, et vint demeurer dans le Palais, qui prit alors le nom de Palais Royal.

    La régente ordonna de nombreux embellissements dans le palais, dont une galerie, placée à l’endroit le plus retiré : c’est là que se tenait le Grand conseil.

    En 1652, Louis XIV abandonna la résidence du Palais Royal pour aller habiter le Louvre. On avait, entre-temps, construit un appartement dans le palais pour son frère, appelé, selon l'usage d'alors, Monsieur.

    Monsieur épousa Henriette d'Angleterre dans la chapelle du Palais Royal, le 31 mars 1661, et conserva, dès lors, ce palais pour résidence habituelle. Cet usage fut confirmé en février 1692 par Louis XIV, qui donna par Lettres patentes la propriété du Palais Royal au duc d’Orléans, son frère, à titre d’apanage.

    Jules Hardouin-Mansart, premier architecte de Louis XIV et surintendant des bâtiments du roi, éleva ensuite une galerie - décorée par Charles-Antoine Coypel - puis Philippe d’Orléans, son fils, fit exécuter de grands travaux. Il choisit Gilles-Marie Oppenord (1672-1742), qui passait pour le plus habile architecte de son temps, et lui confia le grand salon qui servait d’entrée à la vaste galerie construite par Mansart.

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     Très grand rectangle de paix et de beauté en plein coeur de Paris, les très beaux jardins du Palais royal...

    Durant la Révolution, le Palais royal fut malheureusement l'un des endroits d'où partaient les attaques contre Louis XVI et la monarchie : le duc d'Orléans de l'époque - qui se fit appeler Philippe-Égalité - haïssait son cousin, et ne songeait qu'à le remplacer. Il aurait dû méditer l'adage selon lequel la révolution mange toujours les révolutionnaires : lui qui joua les apprentis sorciers, et tint un rôle si indigne durant cette époque, paya de sa vie son comportement insensé et criminel...

    La Révolution effaça autant qu'elle le put les traces de la royauté dans le Palais royal : dans notre Album Fleur de lys, fleurs de lys..., voir la photo "Au Palais royal (I) : avant..." et les deux suivantes...

    Ensuite, au XIXème siècle, l'endroit devint un lieu à la fois raffiné et interlope : Balzac et d'autres romanciers en ont fait leurs délices...

    Aujourd'hui, la paix est revenu dans ce havre de tranquillité et de beauté, hélas défiguré par les colonnes de Buren et autres soi-disant oeuvres d'art de prétendus artistes qui n'existeraient pas si leurs prétendues ouvres d'art - payées à grands frais par le contribuable - étaient présentées - et donc inconnues... - ailleurs qu'en un lieu si beau...

    http://paris1900.lartnouveau.com/paris01/le_palais_royal.htm

     

     

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    1666 :  Première pour Le Misanthrope, ou l’Atrabilaire amoureux

     

    La pièce est jouée au Théâtre du Palais Royal à Paris.

    Cette seizième pièce de Molière, pourtant l'une de ses meilleures comédies, n'a que peu de succès à ses débuts.

    L'auteur interprète lui-même le rôle d'Alceste qui, avec sa franchise brutale et son mépris des conventions, représente le véritable homme libre dans une société hypocrite.misanthrope.jpg

    "...Je veux qu'on soit sincère et qu'en homme d'honneur
    On ne lâche aucun mot qui ne parte du coeur...

     "...Je refuse d'un cœur la vaste complaisance
    Qui ne fait de mérite aucune différence;
    Je veux qu'on me distingue; et pour le trancher net,
    L'ami du genre humain n'est point du tout mon fait...

    "...Je veux que l'on soit homme et qu'en toute rencontre
    Le fond de notre coeur dans discours se montre..." (Acte I, Scène I)
     
     
     

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    1721 : Après la grande peste, le "Voeu des Échevins de Marseille"

     

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    C'est aujourd'hui la Chambre de Commerce qui a pris le relais de la Municipalité, et qui offre chaque année, le 4 juin, un cierge de cire blanche, aux armes de la Ville de Marseille (Croix bleue sur fond blanc). À l'origine, le cierge devait peser "quat

  • Lu (avec plaisir !) sur la page facebook d'Emmanuelle Menard

    Ce matin, à l’hôtel de ville, pour accueillir le petit Jésus. Un moment d’émotion.
  • Sur Figaro Live, scènes de guérilla à Dijon : l’État dépassé ?

    Des scènes de violences urbaines dans un quartier de la ville de Dijon provoquent de multiples réactions politiques. Celle de l'Etat est-elle à la hauteur ?

  • En vente le Journal Etudiant d'Action Française : L'Insurgé.

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    Sea, Rex and Sun

    Retrouvez notre nouveau journal L'Insurgé auprès de la section de votre ville !

    #Action #Formation #Insurrection

  • Sur Marianne, automobiliste ou motard, t’as pas les moyens, tu restes chez toi !

    Cette semaine Marianne se penche sur ces politiques urbaines qui fleurissent un peu partout en France : zones à faibles émissions, covoiturage obligatoire, stationnement payant… Comment la politique anti-voiture exclut les pauvres des centres-villes ?

  • Nouvelle section d'Action française : Caen.

    Une section se monte sur Caen !
    La ville de Guillaume le conquérant sera royaliste !
    Si vous habitez sur Caen ou les alentours et que vous êtes intéressé : dites le nous en mp.
    Pour la Normandie, le Roi et la France, rejoins nous !

  • Sur la page FB de nos amis du Courrier Royal : La France des lys en images : Créteil.

    Les armes de France au dessus d'un portail bleu royal, dans le centre ville de Créteil.
     
  • À partir de ce lundi 4 septembre, jour de sa naissance...

    ... parution de notre quatrième Feuilleton : Chateaubriand, "enchanteur" royaliste...

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    Anne-Louis Girodet, Portrait de Chateaubriand,
    Saint-Malo, musée d’Histoire de la Ville et du Pays Malouin.

  • À partir de ce lundi 4 septembre, jour de sa naissance...

    ... parution de notre quatrième Feuilleton : Chateaubriand, "enchanteur" royaliste...

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    Anne-Louis Girodet, Portrait de Chateaubriand,
    Saint-Malo, musée d’Histoire de la Ville et du Pays Malouin.

  • Médias & Société • Quand Stéphane Guillon et consorts (se) font les Guignols La bien-pensance ne rigole pas

    (Photo : SIPA.00609727_000031)

     
    par Franck Crudo
     
    Journaliste. Il a notamment participé au lancement de 20 Minutes. Il nous donne à passer, ici, un excellent moment.
     
    franckcrudo.jpgUn sketch des Guignols sur le FN aura suffi à faire se boucher le nez, dans un même élan, Stéphane Guillon, Daniel Cohn-Bendit, Philippe Sollers, Alain Soral... Mais de quoi peut-on encore rire aujourd'hui ?
     
    « On peut rire de tout, mais pas avec n’importe qui », disait Pierre Desproges… au siècle dernier. Une époque où l’humour en France ne restait pas, pour des questions de principe, confiné dans la prison étroite du politiquement correct. Peu importe la manière dont on faisait rire, l’important était de le faire. Pas d’enclos idéologique ou de police de la pensée. La liberté de rire, sans être jugé. Un autre temps.

    Aujourd’hui, le siècle n’est plus le même et le pays de la liberté d’expression non plus. Le sketch des Guignols sur Marine et Jean-Marie Le Pen, lundi dernier au Grand journal de Canal+, a fait grincer quelques dents et suscité une petite polémique.

     

     

    A la limite, le plus rigolo dans l’histoire, c’est moins le sketch que la réaction de la plupart des invités sur le plateau. Il faut dire que diffuser ce genre de parodie dans une émission qui rivalise avec celle de Ruquier (le samedi soir sur France 2) pour le titre honorifique d’« émission la plus bobo de gauche du PAF », c’est un peu comme proposer un concert d’André Rieu dans certains quartiers nord de Marseille : le succès n’est pas garanti.

    Maïtena Biraben est mal à l’aise. Daniel Cohn-Bendit confie en riant que « ça ne le fait pas rire » et trouve ça « con ». Histoire d’élever le débat, Philippe Sollers confirme en riant que « c’est con » et l’écrivain Cécile Ladjali regrette que ces marionnettes rendent « très sympathiques » les Le Pen. C’est vrai quoi, affubler Jean-Marie de la gueule d’une gargouille avec de faux airs du garde de Jabba le Hutt dans Star Wars, lui faire brandir une matraque puis ânonner une série de clichés racistes, ça attire illico la sympathie.

    Deux jours plus tard, Stéphane Guillon, qui regarde visiblement Le Grand journal en replay, dégaine un tweet outragé (à l’instar d’Alain Soral peu après) :

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    L’humoriste de gauche — pléonasme car c’est le seul vrai humour qui fait rire sainement — regrette les anciens auteurs des Guignols. La grande époque, version Bruno Gaccio et consorts, celle où l’on avait le cœur bien placé. Celle surtout où l’on savait sur quels sujets et sur quels individus où pouvait rire ou ne pas rire. Des Guignols emblématiques de cette gauche que Philippe Val juge atteinte de « rouge-brunisme » et qu’il décrit comme « anticapitaliste, antisioniste et qui voit dans l’islam la religion des opprimés ». Ah, c’était le bon temps ! Presque deux décennies pendant lesquels Stéphane Guillon a pu se bidonner grâce aux gags récurrents sur l’église catholique et la pédophilie…

     


    Beaucoup moins souvent sur l’islam, car c’est tout de suite moins drôle et ça risquerait de faire le jeu de qui on sait. C’est un peu plus périlleux également… Guillon a pu tout de même se poiler à maintes reprises grâce à la marionnette de Ben Laden, systématiquement représenté en bédouin débonnaire, espiègle et jovial, limite sympa, qui met tous les rieurs de son côté.



    Evidemment, cela ne choque alors nullement Stéphane car il a le sens de l’humour et le fameux esprit Canal. En plus, Twitter n’existe pas à l’époque. Il n’y a qu’un réac pisse-froid pour s’étonner de la complaisante représentation du terroriste. Ou d’un tel décalage dans le traitement « humoristique » des deux religions.

    Et puis Stéphane s’est sans doute aussi tapé des barres sur les inusables sketchs antiaméricains et anticapitalistes avec la marionnette de Stallone en symbole de la World Company.

     


    Avec les anciens auteurs, non seulement on se marrait, mais on ciblait et hiérarchisait les vrais dangers. On avait (beaucoup) moins souvent l’occasion de se bidonner sur le communisme et l’extrême gauche en général, lesquels il est vrai présentaient un bilan globalement positif et une alternative crédible à Monsieur Sylvestre et ses sbires. Mais sur le capitalisme et les Etats-Unis en revanche, qu’est-ce qu’on se boyautait ! D’ailleurs, lors de la chute du mur de Berlin, les Allemands de l’Est se sont précipités à l’Ouest pour pouvoir rigoler à nos côtés.

    Non, décidément, les anciens Guignols, c’était d’un autre niveau. C’était moins beauf, plus subtil. On riait moins gras. Ah la belle époque où l’on se tordait en matant la marionnette de Bernadette Chirac en train de se masturber avec son sac à main ! Où l’on se gondolait devant Amélie Mauresmo, dépeinte en bodybuilder avec une voix de mâle dominant.

     


    Et puis, surtout, les auteurs des Guignols avaient trouvé la parade pour ne pas faire le jeu du Front national. Ne surtout pas en parler. Ne pas caricaturer Le Pen. Se foutre de la gueule de tous les gouvernements et d’une grande partie du personnel politique, sauf de Le Pen. Stratégie imparable. On persifle quotidiennement sur la gauche et la droite, on traite quasiment toutes les semaines nos présidents de Super Menteur ou de Super Voleur et on épargne la bête. Pour ne pas lui faire de la pub. On divertit le bobo, mais aussi le poujado, le gars du bistrot qui braille « tous pourris ». En vingt-cinq ans, le Front national passe de 10 à 30%. Mais au moins, on s’est marré tous les soirs sur Canal.

     

    Stéphane Guillon ne supporte pas les gags pas drôles et les dérapages honteux. Il a bien raison, il sait de quoi il parle. En mars 2015, il sort une vanne sur Twitter qui provoque l’hilarité générale. Ou presque.

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    Pendant des années, avant de se faire virer, ses chroniques matinales sur France Inter sont des exemples de drôlerie et de bon goût. Comme ces vannes sur le physique d’Eric Besson, « une taupe du FN aux yeux de fouine », ou de Martine Aubry, « un petit pot à tabac ». Irrésistible. Dommage que le président de Radio France, Jean-Luc Hees, nous la joue alors bégueule en rappelant à l’humoriste que « l’attaque personnelle, fondée sur le physique de la personne, fait partie de ces valeurs infranchissables ».

    Il y aussi cette chronique hilarante au lendemain de l’accident d’avion du président polonais Lech Kaczynski, où il rêve d’une tragédie du même type pour Nicolas Sarkozy, puis balance une énième vanne sur la taille du président et la tête de fouine d’Eric Besson. Les plaisanteries sur le physique et les accidents d’avion, c’est visiblement l’un des principaux ressorts comiques de l’artiste. Le seul ? Certes, c’est un peu facile, mais en attendant, qu’est-ce qu’on se marre ! Comme le dit Woody Allen : « Il n’y a que deux sortes d’humour : le comique de répétition et le comique de répétition. » Dommage pour Guillon que son patron n’ait, lui, aucun humour. Lassé par ses dérapages répétés et plus ou moins contrôlés, Hees licencie le comique (de répétition) quelques mois plus tard, déclarant notamment : « Si l’humour se résume à l’insulte, je ne peux le tolérer pour les autres mais également pour moi (…). Je considère que cette tranche d’humour est un échec. »

    « L’homme ordinaire est exigeant avec les autres. L’homme exceptionnel est exigeant avec lui-même », disait Marc-Aurèle. Stéphane Guillon n’est ni exceptionnel, ni stoïcien. Il est ordinaire et de gauche. De cette gauche surreprésentée dans la sphère médiatique, coupée de la majorité de la population française aujourd’hui, et qui encadre non seulement la façon de penser, mais aussi la façon de rire. Aujourd’hui, on ne peut pas rire avec n’importe qui, mais on ne peut aussi plus rire de tout. Ou plutôt, tout dépend qui fait rire. Car avec le politiquement correct érigé en gardien du temple, l’égalitarisme et l’antiracisme en horizon indépassable, le rubicon peut être franchi à tout moment. Le rire ne peut plus se contenter d’être drôle, il doit aussi être acceptable. Et tant pis si on étouffe dans ce carcan. Le rieur, surtout s’il est blanc et pas forcément de gauche, devient instantanément un suspect potentiel. Sous sa bouche, toute plaisanterie mal calibrée comme dirait l’autre devient très vite sexiste, antisémite, raciste, homophobe.

    Il n’existe que deux parades : être de gauche ou faire partie d’une minorité. La suspicion s’éloigne d’emblée. Se gausser de tous les clichés racistes en les reprenant à son compte, c’est souvent très drôle dans la bouche des jeunes talents du Jamel Comédie Show, de Thomas Ngijol ou de Fabrice Eboué. On peut même se moquer des Roms de façon très politiquement incorrecte comme le fait avec brio le Comte de Bouderbala :



    Imaginez maintenant le même sketch joué par un humoriste blanc, populaire et franchouillard, disons au hasard Jean-Marie Bigard, et certains sourires se crispent aussitôt. Un avocat du Mrap attend peut-être déjà dans sa loge…

    Quand en 1995, Patrick Sébastien se grime en Le Pen, fredonnant « Casser du noir » sur l’air d’une chanson de Patrick Bruel, il fait scandale :



    Sans doute un tournant. C’est l’une des premières fois où la bien-pensance médiatique se déchaîne. Le célèbre imitateur cumule les handicaps : il est blanc, pas de gauche et parfois grossier. Bref, un beauf potentiel. Le coupable idéal.

    Quand Guy Bedos traite à plusieurs reprises une femme politique de droite de « connasse », c’est décapant, c’est corrosif, c’est tout simplement de l’humour. Imaginons maintenant un comique populaire et franchouillard, disons au hasard Laurent Gerra, qui balance la même insulte, pardons la même vanne sur une femme politique de gauche, disons au hasard Christine Taubira… et le lendemain Libé sort trois pleines pages sur le scandale.

    Remontons le temps un instant et imaginons, pour la déconne, ce que donnerait en 2016 une interview de Coluche sur le racisme, un sketch de Pierre Péchin (le match de tennis), un autre de Fernand Reynaud (le douanier), et de Michel Leeb (l’épicerie africaine), ou encore une satire des Inconnus (Les Envahisseurs). En fait non, on n’ose pas imaginer…

    Plus inquiétant encore, le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) se fait aujourd’hui le relais de la bien-pensance en matière d’humour et se montre de plus en plus interventionniste en la matière. A l’instar de ce sketch de Jarry, le 13 octobre dernier sur France 2 dans une émission animée par Stéphane Bern. Pour être honnête, c’est plutôt lourdingue. Mais pas bien méchant non plus. L’autorité audiovisuelle n’a toutefois pas hésité à adresser une mise en garde à la chaîne publique, estimant notamment « que les gestes de l’humoriste envers la chroniqueuse étaient très vulgaires, voire dégradants » et rappelant que « le service public se doit d’être exemplaire en matière de promotion de l’image et de la place de la femme dans les programmes ».

    Le CSA n’existait heureusement pas du temps de Desproges, qui n’a du coup pas été mis en garde lorsqu’il a balancé : « Plus je connais les hommes, plus j’aime mon chien. Plus je connais les femmes, moins j’aime ma chienne ». Encore heureux également que le Conseil supérieur de l’audiovisuel ne supervise pas la littérature. I