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La Maison royale de France commémore la Sidi Brahim, par Frédéric de Natal.

C’est un épisode militaire qui a marqué l’histoire de la Monarchie de Juillet. Pour les 175 ans de Sidi Brahim, les princes Eudes et Pierre d’Orléans, la princesse Marie d’Orléans, ont assisté à la commémoration de cette bataille épique, le 19 septembre, au Château de Vincennes. Une tradition pour la Maison royale de France qui passe en revue tous les ans, les troupes du  7ème bataillon de chasseurs alpins dont l’épouse du prince Gundakar du Liechtenstein est la marraine officielle.

frédéric de natal.jpgTemps gris au Château de Vincennes ce 19 septembre et vent frais. C’est au pas que les différents régiments de Chasseurs à Pied et Alpins (7 et 8ème) ont défilé devant les officiers supérieurs de l’armée de Terre et les différents membres de la Maison royale de France représentant le comte de Paris, le prince Jean d’Orléans. Une commémoration inscrite chaque année dans l’agenda du prince Eudes, accompagné pour l’occasion de son fils Pierre (17 ans) qui ne devrait pas tarder à recevoir un titre de courtoisie comme c’est l’usage, et de la princesse Marie d’Orléans, l’épouse du prince Gundakar du Liechtenstein.

Si on doit à Charles X d’avoir entrepris la conquête de l’Algérie en 1830, c’est à Louis-Philippe Ier d’Orléans que la France doit la réussite de ce projet sensé redorer le blason des Bourbons, à une époque où la monarchie des Bourbons était contestée. Pourtant le fils de « Philippe Egalité » n’avait été guère enthousiaste au sujet de cette guerre :« il n’a pas l’esprit d’un conquérant et s’il avait pu , il serait même empressé de faire évacuer Alger » écrit l’historien George Bordonove. C’est pourtant ici que ses fils vont gagner le respect d’une hiérarchie militaire qui entend briller comme les maréchaux de l’Empire.

3.jpgEntre 1836 et 1837, le duc de Nemours, Louis d’Orléans (1814-1896) s’illustre et se distingue lors de la prise de la ville de Constantine. Mais c’est au duc d’Aumale que revient la plus belle gloire des Orléans. Henri d’Orléans (1822-1897) s’empare en mai 1843 de la smala de l’émir Abd El Kader qui s’est rebellé contre l’occupant français. Un pays que le duc d’Aumale dirigera comme gouverneur de 1847 à février 1848, date à laquelle son père est la victime à son tour d’une révolution. Et c’est encore à ce fils du roi-bourgeois que l’émir Abd El Kader rendra son sabre pour capitulation afin d’être emmené en exil en France, au château d’Amboise. Entre le 23 et le 26 septembre 1845, la bataille de Sidi Brahim va marquer les esprits. Privé de ses troupes, l’émir coordonne ses actions de guérilla depuis le Maroc qui se retrouve malgré lui au centre du conflit. Il faudra peu de temps à l’armée française pour mettre en déroute les troupes du sultan Moulay Abderrahmane, à Isly en 1944. Privé de ses soutiens, Abd el Kader revient en Algérie et reconstitue rapidement une armée. La France décide d’envoyer devant lui 350 hommes du 8ème bataillon de Chasseurs alpins. Et vers la mort.

4.jpgLa bataille fut épique, la charge des Hussards aussi brave que celle menée par le maréchal Murat à Eylau en 1807 et le massacre tout aussi sanglant que le fut Azincourt en 1415. Retranché, le dernier carré de français se battra avec la force du désespoir. Et tandis que les munitions s’amenuisent, les soldats sont achevés à l’arme blanche, submergés. Les survivants organisent la résistance derrière un mur de un mètre de haut, assiégés. Abd El Kader tente de négocier leurs vies, ils répondent « Vive le roi ! » et tente de forcer le blocus que leur impose l'ennemi. Il est déjà trop tard. Ils n’ont plus le choix que de sortir et charger de nouveau, drapeau tricolore balayé par le vent du désert. Les secours arriveront trop tard. Un caporal et 14 chasseurs survivront seulement à ce combat entré dans les annales de l’histoire militaire de France, au même titre que la bataille de Camerone en 1863. 

«Francs Chasseurs, hardis compagnons, Voici venir le jour de gloire. Entendez l’appel du clairon, Qui vous présage la victoire». Changement de drapeaux et revue des troupes sous le chant de « La Sidi Brahim », le prince Eudes d’Orléans, duc d’Angoulême (parrain du 8ème régiment de Chasseurs alpins) et sa sœur, Marie d’Orléans (marraine du 7ème régiment) se sont prêtés aux habituelles série de photos prises à cette occasion. En toute discrétion, car ils ne prennent jamais la parole. Il faut remonter à 2017 pour trouver la présence d’une chef de la Maison royale de France à cette cérémonie qui a été organisée selon les règles de distanciation physique obligatoire en raison de la pandémie de Covid-19.

Copyright@Frederic de Natal

Photos@Emile Driant

Source : http://www.monarchiesetdynastiesdumonde.com/

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