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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Décidément, le « Colloque Maurras » d'aujourd'hui à Marseille fait le buzz ! Mais avec des sommets de sectarisme et de d

     

    Des « indignations » peu nombreuses mais véhémentes, accusatrices, et en un sens liberticides, souvent assorties, même, de diverses menaces de violences physiques, se sont exprimées ici et là sur le fait qu'un Colloque Maurras doit se tenir aujourd'hui à Marseille. 

    L'affaire a été largement amplifiée par les médias qui ont parlé de Marseille comme d'une ville « indignée », prenant le sectarisme de quelques-uns pour le souci de toute une ville. Version évidemment ridicule ! Qui fait seulement le jeu des protestataires de l'ultra-gauche, soudainement transmués en indignés. relayés par le sulfureux Médiapart.  Quant à leur vision de Charles Maurras, elle est faite le plus généralement de simple méconnaissance, qui les amène à reprendre de purs clichés, et parfois faite de haine ou de rancoeurs anciennes, idéologiques ou communautaristes. 

    Vendredi matin, à 7 h 30, France Inter a même ouvert son flash d'information de 7 h 30 sur ce sujet. Nous mettons leur reportage en ligne, ci-dessous, pour que chacun puisse en prendre connaissance.  C'est, en effet, un sommet de sectarisme et de désinformation !

    Mais c'est confirmé : le colloque « Charles Maurras, l'homme de la politique » aura bien lieu aujourd'hui, samedi 21 avril. 

    A la une de France Inter hier matin au flash infos de 7h30 :  
     
    « Indignation à Marseille où l'Action Française organise un colloque sur Charles Maurras dans un couvent dominicain »
     

     

  • Histoire & Actualité • La date maudite du 19 mars 1962

     

    par Jean Monneret

     

    Le 18 mars 1962, les négociateurs d’Evian signaient un accord de cessez-le-feu entre l’armée française et le FLN qui dirigeait la rébellion indépendantiste. Le texte était accompagné de « déclarations gouvernementales » censées garantir la sécurité des Européens présents en Algérie, comme de ceux, de toutes origines, qui s’étaient opposés au FLN. Les harkis (1), supplétifs de l’armée française n’étaient pas mentionnés. La promesse, toute verbale, du FLN qu’il n’y aurait pas de représailles contre eux, fut jugée suffisante par L. Joxe. (2)

    Le texte d’Evian fut publié le 19 mars 1962. Depuis, certaines organisations « anticolonialistes » considèrent cette date comme celle de la fin de la guerre d’Algérie. Or, loin que le conflit s’apaisât, le 19 mars ouvrit une période de violences sans précédent.Il en fut ainsi non seulement jusqu’au 3 juillet, lorsque Paris reconnut l’indépendance de l’Algérie, mais jusqu’à l’automne 1962 et au-delà.

    Les victimes musulmanes du FLN furent probablement plus nombreuses durant ces six mois qu’elles ne l’avaient été durant les huit années précédentes. Le nombre des Pieds-Noirs enlevés quintupla (3), contraignant l’immense majorité d’entre eux à un exil définitif résultant d’une épuration ethnique pure et simple. Ajoutons que durant ce semestre abominable, nombre de militaires français furent tués ou enlevés ; 177 d’entre eux demeurent portés disparus à ce jour (chiffre provisoire sans doute inférieur à la réalité). 

    Donner la date du 19 mars à des places, à des rues, à des ponts (prochainement à Toulouse), fêter cette journée, prétendre y voir la fin du conflit algérien, est donc une insulte à toutes les victimes de cette époque, un outrage à l’Armée française, un défi au sens national le plus élémentaire et une injustice criante.

    En effet, contrairement à ce qui s’affirme parfois avec légèreté, le FLN représenté par Krim Belkacem , à l’époque homme fort de ce mouvement, a bien signé et paraphé les accords d’Evian. Cette organisation a donc délibérément violé le texte auquel elle avait souscrit (et qu’elle négocia durement). Elle a donc totalement engagé sa responsabilité morale et matérielle dans ce qui suivit. La participation ouverte de ses commandos, de son armée et de ses militants aux enlèvements massifs et aux exécutions durant les neuf mois postérieurs au 19 mars devrait inspirer une condamnation unanime. Ce n’est pas le cas, ce qui illustre le relativisme troublant de l’idéologie des droits de l’homme, devenue le fondement de l’univers occidental actuel. L’opprobre ne devrait d’ailleurs pas épargner certains responsables politiques français de l’époque.

    Dès le 17 avril 1962, l’encre d’Evian étant à peine sèche, le FLN inaugura le terrorisme silencieux, les enlèvements massifs d’Européens à Alger, à Oran, dans la campagne oranaise et en Mitidja. Ces rapts prenaient pour prétexte : la lutte contre l’Organisation Armée Secrète (OAS). (5) Après l’échec du putsch des généraux en avril 1961, les partisans de l’Algérie française avaient en effet rejoint cette organisation clandestine qui refusait ledit cessez-le-feu.

    Les « anticolonialistes » qui donnent le ton aujourd’hui dans les médias et les milieux officiels font de l’OAS la responsable de l’échec d’Evian et de l’exil des Pieds-Noirs. C’est un procédé commode mais peu honnête. L’organisation secrète, en fin de course, en juin 1962 n’avait plus ni stratégie, ni tactique. Il en résulta des dérives diverses et une confusion chaotique terminées par une (pseudo) négociation avec le FLN. (6) A ce stade, l’OAS menaça de pratiquer la « terre brûlée ». Des historiens de pacotille lui imputent cette politique depuis sa naissance, alors qu’elle ne dura qu’une semaine.

    L’histoire de l’OAS s’étend sur seize mois, de mars 1961 à juin 1962. Quelles que furent ses errances finales, indéniables , en faire le bouc-émissaire de tous les échecs ultimes des autorités françaises n’est qu’une manière peu subtile d’exonérer le pouvoir d’alors et de blanchir le FLN de ses crimes vis-à-vis de l’Algérie, des harkis et des Pieds-Noirs.

    Car après le ratissage de Bab-el-Oued, ces derniers subirent aussi la fusillade du 26 mars 1962 rue d’Isly (7), puis la longue succession des crimes des nouveaux maîtres du pays. Un exemple en donnera une idée : en mai 1962 ,272 Européens furent enlevés en Alger contre 44 en avril. A la fin du mois de juin, on évaluait à près de 1000 les victimes européennes de rapts dans la seule capitale.A partir du 17 juin, à la suite d’un accord FLN-OAS, les enlèvements ralentirent. Ils reprirent de plus belle après le 3 juillet, date de la proclamation de l’indépendance. Deux jours après, le 5 juillet à Oran, une manifestation venue des quartiers musulmans submergea le centre-ville européen. Quelque 700 Pieds-Noirs et une centaine de Musulmans (sans doute pro-français) furent massacrés.(8) Ceci accentua l’exode et le rendit irréversible.

    Les victimes les plus nombreuses se situent toutefois parmi les Musulmans. Dès la signature des accords du 19 mars, des harkis furent attaqués à Saint-Denis.A Saïda, des membres du commando Georges furent enlevés et tués par l’organisation indépendantiste alors même que plusieurs d’entre eux étaient des officiers français. Après le 3 juillet, les représailles contre les Musulmans ayant combattu le FLN s’intensifièrent. Des dizaines de milliers furent assassinés, emprisonnés ou persécutés de diverses manières. (9) Quelque 90000 harkis, familles comprises, furent transférés en France grâce à l’action clandestine de quelques officiers. Les autorités militaires, tout en signalant les épreuves subies par nos compatriotes musulmans, n’en relayèrent pas moins des recommandations insistantes et répétées de ne pas les faire venir en France. Ces faits largement établis historiquement n’en sont pas moins dissimulés voire niés aujourd’hui par quelques chercheurs « engagés ».Ceux qui ont vécu les événements de ce vilain temps en sont marqués à jamais. La date du 19 mars 1962 demeurera celle d’une ineffaçable duperie. 

    1. Harkis : supplétifs mobiles de l’armée française. Par extension, tout Musulman ayant combattu le FLN.
    2. Ministre d’Etat chargé des affaires algériennes, dirigeait la délégation française à Evian.
    3. JJ Jordi, Un silence d’état. Soteca, 2011, p. 155, chiffre à 300 les Européens disparus avant le 19 mars et à 1253 après. S’y ajoutent 123 personnes dont les corps furent retrouvés et 170 cas incertains.
    4. A ce jour, le gouvernement français a refusé d’ouvrir ces archives concernant ces militaires disparus. Seuls les civils ont été étudiés.
    5. M. Faivre, Les archives inédites de la politique algérienne, ed. L’Harmattan 2001. Vers la Paix en Algérie, collectif, ed. Bruylant, Bruxelles 2003. Les pages signées y sont reproduites.
    6. L’OAS fut créée à Madrid le 10 février 1961 et devint active en mars et surtout à l’automne suivant. Le FLN et ses séides prétendent aujourd’hui que les enlèvements ciblaient des militants de l’OAS. Dans La Phase Finale de la Guerre d’Algérie (ed. L’Harmattan, 2011) nous avons montré que les rapts pouvaient toucher aveuglément n’importe quel Européen.
    7. Voir notre ouvrage : Une Ténébreuse Affaire : La Fusillade du 26 mars 1962 (ed. L’Harmattan, 2009).
    8. Jordi, op.cité, p.155.
    9. M.Faivre, Les combattants musulmans de l’Armée française, ed. L’Harmattan, 1995.

     
     
  • Quand la revue l'Incorrect parle de l'action des militants de l'AF : Antibloqueurs antilibéraux

    Après le constat amer de la récupération des Gilets jaunes par une extrême gauche violente et antinationale donc antipopulaire, les antilibéraux conservateurs prennent une part active dans la contestation de la réforme des retraites.

    Ce 5 décembre au matin, une vingtaine de militants, majoritairement lycéens, de la Fédération Île de France de l’Action Française, sont intervenus au lycée Montaigne (VIè arrondissement de Paris) qui menaçait d’être bloqué par des organisations de gauche. Une action couronnée de succès et somme toute pacifique quoique les photos montrent les royalistes casqués (« Seules quelques poubelles avaient été placées devant l’entrée du lycée », raconte le président de la Fédération d’Île de France Étienne Lombard), une action pour le moment isolée mais qui témoigne du rôle actif et complexe que veut jouer le groupe royaliste dans le mouvement social actuel.

    Comme en témoigne l’occupation du siège de Latécoère à Toulouse samedi dernier par quelques militants locaux, finalement placés en garde à vue, pour protester contre la vente de ce « fleuron français » aux États-Unis, l’Action française n’a aucunement l’intention de valider la politique libérale du gouvernement d’Edouard Philippe. Aussi cette action de « déblocage » – quoique ses chefs comme François Bel Ker contestent l’emploi du terme – n’a pas comme but de faire servir les héritiers de Maurras de supplétifs au régime, mais au contraire dans leur esprit de ne pas laisser la légitimité de la contestation de la réforme des retraites aux organes de gauche.

    L’Action française a encore en travers de la gorge la récupération des Gilets jaunes l’an passé par des forces qui, selon elle, avaient paradoxalement appelé à voter Emmanuel Macron au second tour des présidentielles. C’est la même contradiction qu’elle pointe aujourd’hui dans un communiqué : « Au-delà de la question des retraites, des régimes spéciaux, du grand-père et du prétendu caractère sacré des avantages acquis qui ne profitent qu’aux clientèles des syndicats fossiles, ce que cette réforme met au jour, c’est le caractère hostile du gouvernement républicain qui ouvre sans cesse de nouveaux fronts contre tous les usages, toutes les professions, tous les corps intermédiaires ; contre tous les Français. Et qui ne cherche qu’à conserver le pouvoir et la classe qui l’occupe indûment ».

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    La direction de l’ AF rappelle que « toutes les luttes (…) doivent converger, à chaque occasion », et conclut ainsi ce communiqué : « L’Action française appelle tous les administrés, tous les assujettis, tout le pays réel, à protester contre le pays légal et sa clique de technocrates aux ordres des financiers ».

    Les jours qui viennent montreront si, oui ou non, le mouvement royaliste qui a connu ces dernières années un certain succès auprès de la jeunesse, peut imposer sa vision, foncièrement antilibérale, dans le débat public.

    Jacques de Guillebon

  • HISTOIRE & SOCIETE • Patrice Gueniffey : Waterloo et les pièces de 2 euros ou le rapport des élites françaises avec leu

    Une reconstitution sera jouée en l'honneur du bicentenaire de la célèbre bataille . Crédits photo: Phil Thomason*

     

    Alors que le mémorial de la bataille de Waterloo est inauguré ce jeudi, les crispations autour de ces commémorations restent nombreuses. Patrice Gueniffey, grand spécialiste de Napoléon, analyse le rapport des élites françaises avec leur propre histoire.*

    Devant l'opposition de la diplomatie française - par ailleurs très silencieuse sur sa présence aux célébrations du bicentenaire - la Belgique a du retirer son projet d'émission de pièces de deux euros commémorant la bataille de Waterloo, dont le bicentenaire sera fêté le 18 juin prochain. Que vous inspire ce désaccord ?

    Les Belges ne voulaient pas célébrer une défaite de la France mais un évènement qui a changé le destin de l'Europe. Ce n'était donc pas une monnaie frappée contre notre pays mais une façon de commémorer une bataille décisive qui s'est déroulée sur le sol belge et a changé le destin de l'Europe, comme l'évoque Victor Hugo dans Les Misérables: «Ce jour-là, la perspective du genre humain a changé.» Il exagère un peu, mais c'est vrai que Waterloo est en quelque sorte le premier jour du dix-neuvième siècle. C'est le début d'un autre monde. La Belgique a ainsi été le théâtre d'un évènement qui a tout changé, et je pense que c'est cela qu'ils voulaient rappeler par cette émission de pièces de deux euros.

    Quant à la réaction française, il n'est, certes, jamais agréable de commémorer un évènement qui est une défaite. Pour les Allemands, voir célébrer 1918 ou 1945 n'est pas forcément très agréable non plus. Mais la réaction française se comprendrait si la France célébrait les victoires. Or, ce n'est pas le cas: elle n'a ainsi pas célébré Austerlitz en 2005. Depuis longtemps, notre pays ne commémore aucun évènement de son histoire. Par exemple, il n'y a pas eu non plus d'anniversaire du baptême de Clovis en 1996. Protester contre cette initiative, perçue comme la célébration d'une défaite, tout en refusant de célébrer les victoires entache la crédibilité de la réaction française.

    Il a en effet été reproché à Jacques Chirac de boycotter les cérémonies marquant la victoire d'Austerlitz. Pourquoi cette auto-flagellation ? Une partie des Français a-t-elle honte de son histoire ?

    C'est un trait typiquement français: de Chirac à Hollande inclus, nos élites détestent la France, les Français et leur histoire. Depuis les attentats du 11 janvier, notre nouveau «Clemenceau» s'est lancé dans un revival républicain -pour des raisons purement politiciennes et qui ne tiennent en rien à des convictions. D'où cette manifestation d'orgueil face à ce qui pourrait être perçu négativement comme la célébration d'une défaite. Tout cela est en réalité conjoncturel: s'il s'agissait de célébrer une victoire, il n'y aurait personne, puisque l'histoire de France est perçue comme foncièrement détestable par nos élites. C'est cela le fond de l'affaire.

    Cette perception négative de l'histoire de France est-elle récente ?

    On pourrait la dater des années 1980, où l'on commence à penser que la France incarne des valeurs universelles positives qui ont vu le jour à travers une histoire négative. Là est le paradoxe: considérer que la France se résume à des valeurs, qui sont forcément nées historiquement, mais que cette histoire est entièrement mauvaise. C'est un peu le drame français.

    Cette posture est adoptée dans le souci réel de proposer une version de notre histoire acceptable par toutes les composantes d'une population de plus en plus diverse. Pour ne fâcher personne, on épure l'histoire jusqu'à ce qu'il n'en reste que des valeurs. Alors effectivement on ne célèbre plus aucun évènement, sauf ceux qui ont une portée morale qui permet de les détacher de tout contexte historique. Il en reste une histoire qui se confond avec la morale, mais qui n'est plus de l'histoire. On ne garde ainsi que des choses qui incarnent soit le bien, par exemple la déclaration des droits de l'homme de 1789, soit le mal, comme Vichy. C'est un phénomène reIativement récent: François Mitterrand par exemple, très proche de de Gaulle là-dessus, portait un jugement plus nuancé sur notre histoire.

    Pour revenir à la bataille de Waterloo, que représente-t-elle dans l'histoire française et européenne ?

    Cette bataille marque la fin de l'épopée révolutionnaire et impériale: c'est vraiment là que prend fin la Révolution française avec la défaite de la France dans la longue lutte qui l'a mise aux prises avec l'Europe des rois. La France ne se relèvera jamais vraiment de cette défaite, mais en même temps le vainqueur - l'Europe des vieilles monarchies-  n'avait remporté qu'une demi-victoire: elle aussi était condamnée, à terme.

    D'un côté, c'est donc la fin d'une épopée et de l'autre, c'est le début d'un siècle relativement pacifique: cette défaite a permis de trouver un équilibre -fragile- mais qui a duré jusqu'en 1914. Waterloo est une tragédie pour la France mais inaugure un siècle de paix relative. C'est vraiment une date importante pour l'Europe et cela explique l'importance des commémorations qui seront organisées en Belgique au mois de juin.

    Cette bataille est d'ailleurs plus cruciale que celle d'Austerlitz, parce que celle-ci, certainement brillante, ne change pas l'histoire de l'Europe, tandis que Waterloo oui.

    Est-ce que c'est parce que cette bataille est le dernier épisode avant une paix fragile mais durable qu'elle possède encore une telle résonance dans la conscience collective deux cent ans après ?

    Oui, d'autant plus que c'est une bataille qui a inspiré écrivains et poètes tout au long du 19ème siècle. Cela fait partie de ces évènements dont la portée dépasse la réalité car Waterloo possède quelque chose de tragique. En 1815, les Français et les Anglais se font la guerre depuis vingt-trois ans, et en réalité depuis soixante-dix ans, et pour la première fois depuis longtemps ils se retrouvent face à face. Chacun sait que ce sera la bataille décisive, qui va décider de leur affrontement. Il y a donc quelque chose d'apocalyptique dans cet affrontement, qu'on ne trouve pas dans les batailles antérieures. C'est un combat à mort entre les deux ennemis qui se disputent la suprématie mondiale depuis un siècle, et les Anglais vont gagner.

    La portée de Waterloo dépasse la réalité. Les contemporains ont eu le sentiment d'avoir été les témoins d'un événement qui changeait la face du monde, le sentiment qu'il y aurait un avant et un après, que le monde ne serait plus ensuite ce qu'il était encore la veille. On ne peut dire cela d'aucune autre des grandes batailles napoléoniennes, ni Austerlitz, ni Wagram. Un peu comme le 11 Septembre, où l'idée s'est également immédiatement imposée que c'était un tournant dans l'histoire, que le monde entrait dans une nouvelle époque. Il se trouve qu'alors, en 1815, cette défaite de Napoléon allait permettre à l'Europe de souffler et de connaître plusieurs décennies de paix, ce qu'elle avait rarement connu.

    * Patrice Gueniffey est Directeur d'études à l'École des hautes études en sciences sociales. Son dernier ouvrage, «Bonaparte» (Gallimard, 862 p., 30 €), a reçu le grand prix de la biographie historique 2013.

    Entretien avec Anne-Laure Debaecker  - Figarovox

     

  • Gustave Thibon, la fidélité à Maurras, et nous...

    Gustave Thibon au Rassemblement Royaliste de Montmajour [1971]

     

    Mur-bleu gds.jpgA part dans notre éphéméride du jour, la surabondance de l'actualité ne nous a pas permis, jeudi dernier, 19 janvier (jour de sa mort), de saluer comme il convenait la mémoire du grand Gustave Thibon, que ceux qui ont eu la chance d'assister aux Rassemblements royalistes des Baux ont pu écouter si souvent, se laissant former, et transformer, par lui...

    A nous tous, qui sommes et voulons demeurer les héritiers et les continuateurs fidèles de Charles Maurras - jusqu'à la victoire ! - il donna ce précieux conseil, cette ligne de conduite à suivre toujours, et dont il ne faut dévier jamais :

    3284766091.jpg« Vous êtes, vous et vos amis, les héritiers spirituels de Charles Maurras.

    Mais vous savez bien qu'un héritage n'est pas un talisman ni une baguette magique : c'est un outil. Et un outil qu'il faut savoir manier et adapter en fonction du mouvement de la vie qui ramène toujours le semblable, jamais l'identique.

    Épouser la pensée d'un maître, cela veut dire s'unir à elle pour lui faire des enfants et non pas la stériliser sous prétexte de lui conserver je ne sais quelle intégrité virginale.

    Il n'y a pire trahison qu'une certaine fidélité matérielle et littérale qui, en durcissant les principes en système, n'aboutit qu'à congeler ce qui était le jaillissement d'une source vive. Les exercices de patinage qu'on peut faire sur cette glace ne m'intéressent pas. La vraie fidélité est celle qui prolonge, qui corrige et qui dépasse. Et le meilleur héritier n'est pas celui qui fait de son héritage un musée ou une exposition rétrospective.

    ‘’Le bien gagné reste à défendre’’ : le capital de la sagesse que Maurras vous a légué, vous ne le conserverez qu'en le fécondant, en le récréant sans cesse ».

    Thibon aimait aussi à répéter : « Les arbres qui montent le plus haut vers le ciel sont ceux qui poussent leurs racines le plus profondément dans la terre » reprenant et « traduisant » à sa façon le vers célèbre de Mistral (dans ses « Isclo d'Or ») : « Lis aubre que van founs soun li qui mounton aut ! ». Nous avions donné cette référence provençale, il y peu, aux jeunes militants royalistes de l'AF Provence, qui avaient évoqué le besoin d'enracinement, citant Mistral : quoi de plus important, en effet, que d'être fidèle à l'héritage reçu, et de s'enraciner toujours plus en lui, loin de toute fantaisie doctrinale ou de picorage à l'extérieur de ce qui forme le fondement sûr, stable, solide de nos idées et - mieux encore que des idées, comme le disait Bainville - de notre doctrine. 

  • Affaire Maurras • Philippe Bilger : Plaidoyer en faveur de Madame Nyssen, ministre de la Censure

     

    Par  

     

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    Je suis vraiment fier d’être un citoyen français.

    Beaucoup de pays ne peuvent pas se vanter d’avoir un ministre de la Censure comme le nôtre et je les plains.

    Il faut tout de même avoir le courage de faire partir au pilon tous les exemplaires du Livre des commémorations nationales 2018 parce qu’il convenait de supprimer les pages 154, 155 et 156 consacrées à Charles Maurras – « figure emblématique et controversée » – et rédigées par un historien froid et objectif, Olivier Dard.

    Je ne peux qu’admirer l’audace d’un tel ministre qui, après avoir pris acte sans réagir de la substance de ce livre et rédigé même un avant-propos enthousiaste sur l’intérêt de cette Histoire de France comportant une centaine de personnages avec leur chronologie, n’a pas hésité à se rétracter. Parce que des associations de lutte contre le racisme et le délégué interministériel à la lutte contre le racisme le lui ont demandé et que leur appréciation si nuancée – « auteur antisémite d’extrême droite » – justifie évidemment qu’on leur fasse toute confiance sur les plans historique, philosophique et littéraire.

    J’adore un ministre qui, même avec retard, sait trancher dans le vif et, loin d’être gêné par la complexité des pensées, des choix et des destinées, de leurs ombres et de leurs lumières, gère avec maestria l’ambiguïté d’une partie en abolissant la transparence du tout.

    J’éprouve une vive estime pour un ministre capable de donner toute leur chance aux partisans friands d’interdiction et un tantinet simplistes au détriment de ceux qui avaient le tort de connaître Charles Maurras, sa trajectoire, ses œuvres et son influence décisive à une certaine époque sur plusieurs grands esprits honorables, des politiques comme par exemple Charles de Gaulle ou de grands écrivains tel Marcel Proust. 

    Je ne peux me déprendre d’une sympathie sincère pour un ministre capable de se raviser et de contester, sous emprise, le choix opéré par le Haut Comité pour les commémorations nationales qui, il est vrai, n’était présidé que par l’académicienne Danièle Sallenave entourée de quelques membres aussi peu représentatifs que Jean-Noël Jeanneney, Pascal Ory, Évelyne Lever, Gilles Cantagrel ou l’académicienne Catherine Bréchignac (Le Figaro). 

    Je rends hommage à un ministre qui, ancienne éditrice réputée et très appréciée dans les milieux de la gauche intellectuelle et politique, n’a pas répugné à se sous-estimer en feignant de confondre la commémoration avec la célébration, dont la distinction était pourtant, pour elle, éclatante (Le Monde).

    Je suis infiniment sensible à la volonté d’éradication d’un ministre qui va engager une tâche colossale en cherchant à supprimer de notre histoire ses pages sombres pour que le citoyen ne soit ébloui que par ses moments lumineux. Démarche d’autant plus intrépide que beaucoup de ses soutiens progressistes ne cessent de reprocher à l’Histoire officielle son occultation des séquences noires qui ont également fait et défait la France.

    Je suis heureusement stupéfait par ce ministre qui, dans le gouvernement d’un Premier ministre passionné par la lecture, la littérature et l’ouverture d’esprit, et sous l’égide d’un président de la République dont la culture est le fort, fait preuve d’une telle indépendance et autarcie qu’elle contredit l’un et l’autre, étrangement silencieux pourtant.

    Je mesure l’immense et louable indifférence qu’il convient d’avoir à l’égard de la vérité historique et intellectuelle pour supporter des absurdités telles que constituer Charles Maurras comme directement responsable de l’Holocauste.

    Je ne suis pas à court d’éloges pour ce ministre qu’on nous envie et qui ne nous fait pas regretter une seconde l’absence d’un ministre de la Culture qui risquerait de nous autoriser des débordements de liberté et de pluralisme.

    Je suis vraiment fier d’être un citoyen français à qui on ne laisse pas penser, dire, écrire ou lire n’importe quoi !   

    XVMe46fa484-a8dc-11e7-8c3b-0492b00cca53-77x120.jpgMagistrat honoraire, président de l'Institut de la parole, Philippe Bilger a été plus de vingt ans avocat général à la Cour d'Assises de Paris. Auteur de très nombreux ouvrages, il tient le blog Justice au singulier et a dernièrement publié Moi, Emmanuel Macron, je me dis... (éd. du Cerf, 2017).

    Justice au Singulier

  • Notre feuilleton : Une visite chez Charles Maurras (25)

     

    (retrouvez l'intégralité des textes et documents de cette visite, sous sa forme de feuilleton ou bien sous sa forme d'Album)

     

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    Aujourd'hui : Illustrations du Mur des Fastes (II/XIX)

     

    Illustrations du Mur des Fastes (II/XIX)

     

    "Cent deux ans avant notre ère, d'après Plutarque, le consul Marius combattant les Teutons promenait dans son camp la prophétesse Marthe, elle donna son nom au pays, Marthicum..."

    Sur un vaste arc de cercle, qui s'étend de Fos à Aix-en-Provence, plusieurs noms portent encore la trace de l'affrontement prodigieux entre Rome et les Barbares qui se produisit en 102 avant Jésus-Christ, et de la victoire totale remportée par le Consul Caïus Marius qui, ce jour-là, sauva Rome et la Civilisation qui devait en naître... :

      Martigues, on vient de le voir mais aussi... 
    Fos-sur-mer (du latin "Fossae Marianae", c'est-à-dire "les Fosses Mariennes", Marius ayant fait creuser un canal pour amener directement à la mer les eaux divaguantes du Rhône; il créait ainsi un obstacle aux barbares, un "mur liquide", les empêchant de suivre le chemin maritime vers Massalia puis Rome, et les obligeant à remonter le long du Rhône, vers Aix, où il les attendait pour les exterminer...
    le quartier des Mortisssons, à Saint-Rémy-de-Provence : "Morti sunt !" s'écrièrent les légionnaires romains, après avoir tué quelques barbares, pour la première fois, alors qu'ils vivaient dans la terreur de ces mêmes barbares depuis plus de dix ans...
    Maillane renferme le nom de Marius, mais sous sa désinence grecque Maiana...
    Pourrières fait référence à la quantité inimaginable de morts restés sur le terrain, et s'étant décomposés sur place...
    avant de devenir - récupérée par l'Église catholique - la Sainte Victoire, la montagne si chère à Cézanne fut d'abord, tout simplement, celle de la Victoire du Consul et de ses Légions sur les Barbares du Nord...
    enfin, on appelle toujours, aujourd'hui, en Provence "caïou" ces larges chemins de terre empierrée, qui furent tracés sur l'ordre de Marius afin que puissent arriver à lui, de toutes les contrées de la Massalie, amie et alliée de Rome, les fournitures, armements, munitions, nourriture etc... dont il avait besoin pour son armée...

     

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  • Pour réintégrer Maurras dans le paysage politique français : l'inique condamnation de 1945 (2/5)...

    lafautearousseau se propose ici de vous faire découvrir Un patriote, nommé Maurras. Maurras est en effet inconnu du grand public, parce que volontairement ignoré par la conspiration du silence, entretenue par le Système pour lequel Maurras n'est pas "dangereux", mais "le seul dangereux", car il en a dénoncé les bases idéologiques et parce qu'il l'a remis en cause dans ses fondements révolutionnaires.

    C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.

    Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...

    Aujourd'hui : l'inique condamnation de 1945 (2/5)...

    Nous sommes dans la semaine où l'on rappelle, dans nos Ephémérides, l'inique condamnation de 1945 : nous lui consacrerons donc les cinq notes de la semaine, jusqu'à vendredi inclus...

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    Le 28 janvier 1945, la cour de justice de Lyon déclare Maurras coupable de haute trahison et d'intelligence avec l'ennemi et le condamne à la réclusion criminelle à perpétuité et à la dégradation nationale...

    Aberrant ? Oui, certainement...

    Mais c'était le temps de la sinistre Epuration, qui ne fut rien d'autre qu'une vulgaire - mais sanglante - "re-Terreur" (l'expression est de Léon Daudet), qui dénatura et souilla d'une tâche indélébile la libération du territoire national, et dont l'un des grands "maîtres" (!) fut le non moins sinistre Aragon...

    Et pourtant !...

    Voici - publié sur Boulevard Voltaire - la mise au point éloquente de Laure Fouré, juriste et fonctionnaire au Ministère des finances, puis d'Eric Zemmour :

    Oui, l'Action française a toujours été anti nazi

    lafautearousseau

  • Pierre Boutang et la permanence de « L'espérance royale » : celle de Maurras, la sienne, la nôtre ...

     

    [Lafautearousseau - Actualisé le 14.01.2016]

    Dans son prélude au livre essentiel qu'il a écrit sur Maurras* - ouvrage sans-doute trop volumineux et souvent trop difficile pour que beaucoup d'esprits fassent l'effort de s'y arrêter vraiment - Pierre Boutang dit ce que fut l'espérance royale de Charles Maurras, mais aussi la sienne propre, et conséquemment la nôtre, nous qui gardons, dans le contexte actuel, la foi politique qui fut la leur, comme de beaucoup d'autres. Une foi et une espérance politiques purement d'Action française. Ce texte, dont nous publions plus loin quelques extraits, nous paraît en effet en particulière concordance avec l'évolution en cours d'un certain nombre d'esprits importants, soit qu'ils se livrent à une forme très nette de remise en cause des valeurs républicaines, de la République en soi-même, soit qu'ils posent, très clairement, la question du régime et évoquent le manque de Roi, à l'instar d'Emmanuel Macron, ministre de l'Economie en exercice. Ainsi, la monarchie réapparaît, une fois de plus, comme le dit Boutang, sinon immédiatement à l'horizon du possible, du moins au cœur du débat public  Dans un contexte et un langage actuels, comme il est normal. Et si l'idée monarchique ne cesse pas d'être sous-jacente à la réflexion politique contemporaine, on verra ce qu'elle doit, selon Boutang, à la démonstration puissante, répétée pendant un demi-siècle, par Maurras et par l'Action française selon laquelle la République ne remplit pas les conditions minimales d'un Etat. Tel est en tout cas le constat que font aujourd'hui, selon des voies diverses, nombre de personnalités dont il serait aisé de réunir les noms et les textes. Dans les crises de toute nature où se débat le régime, ces avancées de l'hypothèse monarchique ne sont pas négligeables. Tout au contraire.  LFAR  

     

    4110103012.jpgDans cet ordre, sans doute [l'espérance royale], il n'a jamais pensé qu'à faire. Ses pires insulteurs sont ceux qui feignent de douter qu'il ait, de toutes ses forces, voulu le Roi, comme il voulait la patrie. Encore un coup, Péguy était bon juge, espérait même qu'il y eût quelqu'un pour vouloir la République comme Maurras voulait le Roi, et a dit la conviction que cet homme était prêt à mourir pour ce Roi qui ne meurt pas, qui accompagne la patrie; pour Celui, tout autant, qui, de manière fixe, destinée, figure, pour une ou deux générations cette escorte des siècles. Croyez-vous, jeunes gens, que, parce qu'il le démontre avec tout l'éclat du Même et du Logos, il y adhère moins ? Ça ne serait vraisemblable que pour un qui se distinguerait de sa pensée. Il voulait même que le Roi voulût régner, autant et plus qu'il prouvait sa nécessité. 

    […] Plusieurs décennies ont passé depuis sa mort, et nous avons recom­mencé, cessé, et puis recommencé; nous avons, quelques-uns, roulé le rocher de Sisyphe qu'est, au regard étranger, pas au nôtre, la monarchie. 

    Possible que cela prête, au moins, à sourire, n'est-ce pas ? Nous en souririons nous-mêmes, s'il n'y avait l'espérance qui crie en nos petits-enfants. Oui, comme a dit ce vieil et pur camelot du roi de Bernanos, « autour des petits garçons français penchés ensemble sur leurs cahiers, la plume à la main, et tirant un peu la langue, comme autour des jeunes gens ivres de leur première sortie sous les marronniers en fleur, au bras d'une jeune fille blonde, il y avait ce souvenir vague et enchanté, ce rêve, ce profond murmure dont la race berce les siens ». Il y avait ? Il y a : chaque fois que naît un enfant dont on sait déjà que, bientôt, il saura dire son ave Maria, et le long d'un clair ruisseau buvait une colombe. 

    Déon Fig Mag 1.jpgJe l'admets, Maurras n'a pas réussi à ramener le Roi. Il a travaillé « pour 1950 », et voici bientôt l'an deux mille, et si le Roi n'est pas ramené, notre foi politique est vaine. 

    […] Mais, d'abord, il y a un sens où le retour du Roi n'a nullement été étranger à son action et à sa preuve. Certes nos Princes n'échappent pas à la cruelle loi d'exil grâce à la force ou la ruse de l'Action française. Simplement l'Idée du Roi, sans laquelle on ne sait pas qui rentre, sans laquelle nos Princes eux-mêmes ne l'auraient pas toujours su, cette Idée-là dormait au cœur de la forêt historiale sans que personne eût le souci ni les moyens de la réveiller. 

    Ensuite l'auteur de l'Enquête n'a jamais douté que l'instauration et la consolidation d'une monarchie moderne — ou affrontée au monde moderne — ne dût être l'œuvre du Prince lui-même, et de son charisme qui dépasse la raison, du moins toutes les raisons. 

    Toutefois […] nous avons été « jetés en monarchie », en quasi-monarchie par un Charles De Gaulle très conscient des prolongements nécessaires pour que son œuvre ne fût pas, à long terme, un échec pire que celui de la république qu'il avait « ramassée dans la boue » en 1944 et déposée en 1958... 

    Enfin deux ordres de réalités concomitantes doivent être considérés à propos de Maurras : 

    D'une part, en remontant du salut public […] jusqu'à sa condition royale, il a pu ériger la preuve puissante, jamais réfutée, que la république en France, règne du nombre, des partis, et, à travers eux, de l'or et de l'Étranger, ne remplissait pas les conditions minimales d'un État; qu'elle ne pouvait donc masquer sa nullité politique que par une tyrannie administrative et bureaucratique vouée à défaire la nation. Il en résultait que l'avantage majeur de la monarchie serait de n'être pas la République, de combler son vide par la présence d'une personne douée, en général et au moins, des attributs de l'humanité, la raison de « l'animal rationnel mortel » et la responsabilité. 

    Sans cette démonstration, répétée pendant un demi-siècle, la monar­chie n'aurait pu apparaître à l'horizon du possible. 

    D'autre part le royalisme maurrassien a trouvé sa forme supérieure, et sa composition stable, (la seule qui pût avoir des prolongements positifs, hors de la simple critique de la religion et de la non-politique démocratiques) chez ceux qui, ou bien avaient conservé une fidélité monarchique, tout endormie et désespérée qu'elle fût, ou bien, dans l'Armée, l'Église, et quelques réduits de l'Intelligence critique et de l'Université, ne voyaient pas chez le Roi la simple négation de la République, mais une personne vivante, l'héritier des fondateurs de la patrie. 

    Maurras avait dû, sans jamais oublier ce royalisme, où ne s'opposent jamais l'intelligence et le cœur, mettre l'accent sur la preuve négative, creuser et miner la démocratie parlementaire dont les ruines pouvaient seules, une fois déblayées, laisser la place à la monarchie moderne. Cela étant fait, et bien fait, cette critique ayant pénétré dans le subconscient de toutes les familles politiques, un fait nouveau, aussi inattendu que, pour les marxistes orthodoxes avant Lénine la Révolution dans un seul pays, apparut : non seulement le Roi se concevait comme négation effective de la République sans tête ni cœur, mais l'accession au pouvoir souverain, peut-être sous une forme nouvelle, d'un Capétien, fils de saint Louis, sortait de la simple spéculation**. 

    * Maurras, la destinée et l'œuvre, Plon, 1984

    ** Boutang évoque ici - et plus loin - la volonté de régner du Comte de Paris (Henri VI) et son action. De même la persistance des Princes de la Maison de France à assumer "la tradition qu'il (leur) a été donné d'incarner".

  • Livres & Histoire • Révolution française : Un pavé dans la mare !

    Par Jean Sévillia

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    Entre 1986 et 1989, environ 8OO livres ont paru à l'occasion du bicentenaire de la Révolution française.

    Trente ans plus tard, l'enthousiasme n'est plus au rendez-vous : les parutions nouvelles sur la période 1789 -1799 sont en proportion peu nombreuses, et rares sont les livres qui sortent du lot. En voici un, au moins qu'on n'oubliera pas : ne craignant pas de détoner, l'ouvrage, tranquillement, ouvertement, est une charge contre la Révolution française.

    Directeur de recherche honoraire au CNRS, ancien directeur scientifique du Mémorial de Caen, Claude Quétel est un spécialiste du XVIIIème siècle qui s'est intéressé à l'histoire de la folie et de la psychiatrie. Puis ses activités l'ont conduit à écrire sur la Seconde Guerre mondiale. Mais de n'être pas un spécialiste de la Révolution française lui confère, précisément, une précieuse liberté vis-à-vis des gardiens du Temple. Elle lui permet, en l'occurrence, d'aboutir à une conclusion qu'il énonce sans ambages dès l'introduction : « La Révolution française fut un épisode exécrable, de bout en bout, de l'histoire de France. Elle ne fut pas le magnifique soulèvement de tout un peuple mais une folie meurtrière et inutile, une guerre civile dont la mémoire continue aujourd'hui encore à diviser fondamentalement les Français. »

    Claude Quétel connaît trop bien le métier pour s'aventurer sans biscuits. Outre l'abondante bibliographie qui signale ses sources, l' « essai historiographique critique » situé à la fin du volume prouve que ce prétendu non-spécialiste maîtrise fort bien son sujet. De la prise de la Bastille à la conquête du pouvoir par Bonaparte, son récit montre donc la part essentielle de la violence dans le phénomène révolutionnaire (Crois ou meurs), une violence qui, commencée en 1789, n'a pas attendu la Terreur de 1793 pour se déployer. La Révolution, certes, a eu le mérite de faire aboutir des réformes que la monarchie n'avait pas su mener à bien. Elle a cependant inventé les droits de l'homme pour les violer tous, et inauguré la dictature des minorités radicales sur la majorité silencieuse, gouvernant au nom du peuple mais sans lui, et souvent contre lui.

    Un livre iconoclaste, à lire d'urgence.   ■ 

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    Crois ou meurs ! Histoire incorrecte de la Révolution française de Claude QUETEL, Tallandier, 2019, 512 pages, 21,9 €

    Source Figaro magazine, 29 mars

  • A la découverte de l'homme Maurras (9) : deux des ”trente beautés de Martigues”...

    lafautearousseau se propose ici de vous faire découvrir Un patriote, nommé Maurras. Maurras est en effet inconnu du grand public, parce que volontairement ignoré par la conspiration du silence, entretenue par le Système pour lequel Maurras n'est pas "dangereux", mais "le seul dangereux", car il en a dénoncé les bases idéologiques et parce qu'il l'a remis en cause dans ses fondements révolutionnaires.

    C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.

    Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...

    Aujourd'hui  (9) : "Quand je regarde de ma maison..."

    "Mon Martigues, plus beau que tout !..." écrit Maurras dans son merveilleux poème Où suis-je ?, écrit en prison, juste après l'infâme sentence le condamnant "pour intelligence avec l'ennemi" (la seule forme d'intelligence qu'il n'ait jamais eue, faisait remarquer François Mauriac, qui n'était pourtant pas un "ami" politique ni de Maurras ni de l'Action française, mais qui s'est honoré, le jour où il a écrit ces mots...).

    Vous commencez à connaître un peu la personne de Maurras, ses origines (paternelles et maternelles) et celles de sa maison.

    Dans un texte intitulé Les trente beautés de Martigues Maurras commence ainsi (il faut se rappeler que sa maison est situé en hauteur, par rapport à la mer, et que, depuis les fenêtres du premier et, encore plus, du second étage, on a évidemment une vue panoramique magnifique) :

    "La première beauté de mon Martigues, c'est l'Étang de Berre, qui, le matin, blanchit et qui le soir s'azure, quand je regarde de ma maison; l'Étang qui, de ses mille langues vertes, lèche amoureusement le sable des calanques et ronge les rochers où l'on pêche le rouget...."

     

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    "...La seconde, c'est l'étang de Caronte, qui le rejoint à la grand'mer. Les tartanes et les autres barques y font gonfler leurs larges voiles aux angelots joufflus..."

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    Entrée de Bouc, le fort Vauban et le début du Canal de Caronte, qui relie la Méditerranée proprement dit à l'Etang de Berre, qui n'en est qu'un appendice...

     
  • Sitôt publié, sitôt augmenté : 20 photos de plus dans notre Album sur le Jardin de Charles Maurras....

            ....en attendant la bonne dizaine d'autres qui sont en préparation (prises de vues et rédaction des légendes). 

            L'Album passe donc à 44 photos.... 

            Il s'agit essentiellement, pour l'instant et pour ces 17 photos, d'illustration des scènes racontées sur le Mur des Fastes :

            L'arrivée des Grecs il y a 26 siècles, avec la grande prêtresse d'Artémis, Aristarché; la victoire de Caïus Marius sur les Cimbres et les Teutons; l'origine de plusieurs noms de lieux hérités de cette lutte titanesque entre Rome et les Barbares; la création des Chevaliers de l'Ordre de Malte; la venue de Charles IX à Martigues pour unifier les trois quartiers rivaux en une même commune; Madame de Martigues, immortalisée par "la princesse de Clèves"; la défense de la ville contre les Impériaux de Charles Quint; et le blessure du grand Malherbe, dont beaucoup ignorent que, s'il fut grand poète, il fut également soldat, et passa de très nombreuses années en Provence; la victoire de Denain du maréchal de Villars, prince de Martigues; son fils, "le bon duc", "qui fut l'idole du pays"; les travaux d'un autre Tenque, Jérôme, médecin réputé en son temps; le très original "monument" au Bailli de Suffren : la partie arrière d'un bateau sculptée dans le roc !; le Provincial des Minimes, François-Louis-Thomas Nuirate, guillotiné; ce personnage si sympathique que fut Joseph Boze : peintre du roi Louis XVI, cité à comparaître au pseudo-procès de Marie-Antoinette, il déclare aux Conventionnels hurlants et vociférants : « Ma tête serait sur le billot que je ne témoignerais pas contre Sa Majesté ».... Il a bien mérité deux photos dans cet Album : l'une, pour son auto-portrait, l'autre pour son portrait de cette Reine qu'il a si courageusement défendue... 

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            Le lien suivant permet d’accéder au Relevé du Service Départemental de l'Architecture et du Patrimoine des Bouches-du-Rhône (Protection : Inscription par arrêté du 02 septembre 1975.)

    http://www.culture.gouv.fr/culture/sites-sdaps/sdap13/pages/information/actions/releve/bastide_provencales.htm

  • 25 nouvelles photos dans l'Album sur le jardin de la maison de Charles Maurras...

            Nous avions tenu à ce qu'il soit proposé, même à peine commencé, pour les Journées du Patrimoine : il proposait alors une vingtaine de photos. Ce n'était qu'un modeste début, mais il était symbolique, en cette Journée, de laquelle nous ne voulions pas que Maurras fut absent... Nous voulions égalemnt, avec un temps d'avance, bien marquer que 2012 sera, aussi, une année Maurras, et commencer à manifester par cette action, qui sera suivie d'autres, que nous serons fortement présents et actifs tout au long de cette année...

           Une semaine après l'avoir publié, nous avons une première fois augmenté cet Album, le faisant passer à 44 photos. En attendant un quatrième - et dernier - rajout de nouvelles photos, en cours de réalisation, voici un deuxième enrichissement - de 25 documents - pour cet Album, qui vient donc de passer de 44 à 69 photos....

            Il y en a un peu pour tous les goûts : des photos "techniques", avec les neufs dessins/relevés du Plan Masse des Monuments historiques; le superbe poème de Maurras "...à ma vieille maison que nul âge ne ride...", écrit en 45, juste après "l'infâme verdict" dont il sait bien qu'il lui interdira de revoir son "Martigues plus beau que tout": ce poème - récité par Jean Piat à l'Institut, en 2002, pour le cinquantième anniversaire de la mort de Maurras - est accompagné de deux vues, illustrant deux endroits dont parle Maurras dans ce poème : "la conque de Fos" (nom dérivé des Fosses Mariennes, construites par le Consul Marius, dont il est tant parlé sur le Mur des Fastes); et "les deux frères", deux rochers d'inégale dimension, réelle curiosité géologique de La Mède, à un jet de pierre du Ferrières de la maison de Maurras.

            Aussi, un court passage, inattendu, d'Alexandre Dumas, célébrant la beauté du site de Martigues, "construite non pas au bord de l'eau, mais dans l'eau..." : passage qui peut servir d'introduction, en quelque sorte , au texte des Trente beautés de Martigues, dont nous avons illustré les deux premières : l'Etang de  Berre et le Canal de Caronte....

            Et d'autres encore....

            Une bonne vingtaine de photos viendront, dans peu de temps, s'ajouter à tout ceci. Toujours sue le Jardin, pour l'instant : pour la maison, l'intérieur et les collections qu'elle contient, on suivra la marche des travaux et des aménagements..... 

    Une visite chez Charles Maurras... 

  • lafautearousseau invite Florian Salazar-Martin à une visite commentée du jardin et de la maison de Maurras...

    C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.

    Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...

    Aujourd'hui : Nous achevons la lecture/critique du court article de La Provence, et nous proposons à Florian Salazar-Martin une visite du jardin et de la maison de Maurras...

    Nous avons longuement dit, hier et jeudi dernier, ce que nous inspirait la décision de la Mairie de Martigues, ainsi que la lecture du court article de La Provence qui relate la décision (quatre mois avant les Municipales...) de débloquer 850.000 euros pour restaurer la bastide...

    Il nous reste à clore ce chapitre de l'article de La Provence en relevant encore deux ou trois choses∗; et à terminer, d'une façon qui en surprendra peut-être plus d'un, mais pourquoi pas ?, en invitant Florian Salazar-Martin à... une visite du jardin et de la maison de Maurras !

    Rappelons d'abord que, le mercredi 30 mai 2018, il y eut à Marseille, au MUCEM, un Colloque sur Charles Maurras ("Le Mucem donne la parole à quatre spécialistes de l’histoire et du patrimoine, qui débattront autour de l’héritage du « cas » Charles Maurras..." disait l'annonce officielle).

    Les quatre spécialistes étaient Jean-Louis Fabiani (sociologue), Bruno Goyet (agrégé et docteur en histoire), Sébastien Ledoux (historien), Florian Salazar-Martin (adjoint à la mairie de Martigues, délégué  à la culture); et le Modérateur : Eduardo Castillo (journaliste et écrivain).

    Ce Colloque était, pour parler net, un Colloque "bidon", car les quatre intervenants étaient férocement anti maurrassien, et donc, plus que d'un Colloque, il s'agissait d'une charge féroce contre Maurras, sans aucune personne pour le défendre...

    Nous étions une bonne quinzaine de l'Union Royaliste Provençale et, de fait, nous constituions la majorité de l'auditoire de ce qui fut un "four". Nous avons pris la parole pour apporter une contradiction calme, pacifique, raisonnable et, nous l'espérons, intelligente.

    A la fin du Colloque, nous avons pu échanger quelques propos, très amicalement avec les intervenants, et je me suis présenté à Florian Salazar-Martin, avec qui l'entretien fut extrêmement courtois et respectueux, de part et d'autre, malgré, bien sûr, l'affirmation de nos totales divergences sur le fond.

    Je reprends donc la discussion où nous l'avons laissée, il y a un an et demi, et je propose amicalement mes services à Florian Salazar-Martin, qui, manifestement, n'a jamais entendu parler de nous et de Maurras qu'à sens unique. S'il souhaite entendre un autre son de cloche, et, même sans changer d'avis sur l'homme et ses idées, mettre ses connaissances sur lui à jour, je lui propose de lui expliquer, sur le terrain, comme je l'ai fait si souvent pour d'autres, ce que Maurras a voulu faire dans son jardin ("Mon jardin qui s'est souvenu..." disait-il)...

    François Davin, lafautearousseau

     

     

    ∗ relevé dans l'article d'Eric Goubert:

    - "...Dès le jardin, et encore davantage en arrivant sur le perron, les premiers signes de l'usure du temps apparaissent. La façade ouest est gonflée par l'humidité, les volets en bois sont défraîchis, et les repères de fissures sont légion côté est..."

    - "...partout l'état des lieux témoigne d'un besoin de travaux..."

    - "...Si la famille Maurras n'a occupé la bastide que pendant trente ans..." (propos hallucinant, repris par Florian Salazar-Martin, dans ses "trois questions à...").

    Ces propos méritent juste les deux mises au point suivantes :

    1. Pour Eric Goubert, il confirme que, la Mairie étant propriétaire des lieux depuis 1997, soit 22 ans, si la maison est dans un tel état c'est bien d'un manque coupable de soins et d'entretien qu'elle souffre, imputable au propriétaire, donc... à la Mairie !

    2. Pour Eric Goubert et Florian Salazar-Martin : le prince de Joinville, l'un des cinq fils du roi Louis-Philippe, est venu à Martigues, dans cette maison du Chemin de Paradis, visiter son ami Garnier, marin comme lui et qui naviguait avec lui (le prince de Joinville était Amiral). Le dit Garnier était le grand-père maternel de Maurras, père de sa mère, Marie-Pélagie; et  lui et ses ascendants étaient déjà dans la bastide depuis bien longtemps : ce n'est donc certainement pas "pendant trente ans" (!!!!) que les Maurras et ascendants ont occupé la bastide, mais bien plutôt au-delà des cent cinquante ans...

    Allez, sans rancune !

    lafautearousseau

  • A la découverte de l'homme Maurras (15) : huit dessins/croquis du Plan masse de la maison...

    lafautearousseau se propose ici de vous faire découvrir Un patriote, nommé Maurras. Maurras est en effet inconnu du grand public, parce que volontairement ignoré par la conspiration du silence, entretenue par le Système pour lequel Maurras n'est pas "dangereux", mais "le seul dangereux", car il en a dénoncé les bases idéologiques et parce qu'il l'a remis en cause dans ses fondements révolutionnaires.

    C'est donc à une sorte de feuilleton, à la découverte de l'homme Maurras, que nous allons vous entraîner, d'ici les prochaines élections municipales.

    Celles-ci, nous l'avons dit, seront peut-être décisives pour l'avenir de la Maison du Chemin de Paradis, fermé aux Français aujourd'hui par le dernier Mur de Berlin d'Europe : celui, invisible, du sectarisme haineux de la Mairie communiste, qui préfère laisser fermée (en attendant qu'elle ne s'écroule ?) une belle demeure qui pourrait être intégrée au réseau des Maisons des Illustres, et devenir un centre national et international de recherches et débats intellectuels de haut niveau sur Maurras, sa vie, son oeuvre; un lieu culturel vivant et rayonnant...

    Aujourd'hui  (14) : franchissons le portail, et entrons dans le jardin... (2); huit dessins/croquis du Plan masse de la maison...

    Nous dédions bien sûr l'ensemble de notre "feuilleton Maurras" - et tout spécialement ce numéro d'aujourd'hui - à ce pauvre membre de l'équipe municipale qui a refusé l'entrée du jardin à Franz Olivier Giesbert et à nous-même en osant déclarer :

    « Nous ce qu'on dit, c'est que cette maison elle n'est rien. Ce n'est pas un musée. C'est quatre murs où a vécu Charles Maurras. Rien d'autre. Eh oui ! C'est tout. »

    Vous avez pu voir hier le croquis d'ensemble de la maison et du jardin, vu "d'en haut".

    En voici maintenant les détails, vus de face...

    • La façade :

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    • Détail des fenêtres (toutes identiques) :

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    • Détail de la porte, dominée par son "chapeau de gendarme" :

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    • Détail du fronton :

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    • Coupe de la maison :

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    • Le rez-de-chaussée :

    La porte d'entrée donne sur un couloir qui partage en deux parties égales la totalité du rez-de-chaussée, et va - tout droit jusqu'au fond - à l'escalier menant aux étages (escalier en dessous duquel sont les toilettes).
    La première pièce, à gauche, est la salle-à-manger, et la seconde - derrière - une pièce "de rangement", ou "boudoir".
    A droite du couloir central, on a, tout de suite en entrant, le "salon-bibliothèque", et, au fond à droite (on est "côté est") la cuisine....

    Le rectangle "du fond" est une construction beaucoup plus récente, qui a été rajoutée, en partie, pour gagner de la place et en partie pour des raisons d'assainissement de l'édifice, afin de lutter contre l'humidité...

    Dans le cadre de travaux d'assainissement définitif de la maison, cette verrue ne serait pas à conserver...

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    • Le premier étage :

    On arrive, au milieu de l'étage, dans le bureau de Charles Maurras; sa chambre à coucher - donnant sur le sud, comme son bureau et comme la chambre de sa mère - est à droite sur le plan, une deuxième chambre la jouxte, au fond ("côté est").
    A gauche, sur le plan, on a la chambre de Madame Maurras, mère, et une deuxième chambre, derrière ("côté ouest").

    Même remarque qu'au rez-de-chaussée pour le rectangle "du fond"...

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    • Le second étage :

    Au second étage, on a quatre pièces, dont l'une (celle de droite sur le plan) dispose de deux fenêtres en façade, plein sud, et se trouve donc être beaucoup plus spacieuse que les trois autres.
    L'une de ces pièces conserve, dans une grande armoire provençale, une collection de L'Action française.
    Dans une autre se trouve le "tub" et la baignoire en zinc de la maison...
    On remarque que "la construction rajoutée" - côté nord - ne monte pas jusqu'au second...
    Au-dessus se trouvent "les combles" et la charpente qui soutient la toiture, le tout bâti, bien évidemment, à la façon du dix-septième siècle, c'est-à-dire, superbe...

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