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Rechercher : Rémi Hugues. histoire & action française. Rétrospective : 2018 année Maurras

  • Dans le monde et dans notre Pays légal en folie : revue de presse et d'actualité de lafautearousseau...

     

    Un peu de recul, de calme et de sérénité, dans ce "grand boum" qui met en folie l'ensemble de notre Pays légal : l'édito politique de Vincent Trémolet de Villers, sur Europe 1...
     
    "Législatives : quand le cercle de la raison a perdu la raison...
    ...La difficulté insurmontable pour le "cercle de la raison" c'est qu'il a perdu...la raison. Le chef du camp des raisonnables a pris la décision la plus déraisonnable de la Ve République. Cette dissolution sous impulsion désarme automatiquement tous les arguments de la majorité...
     ...Édouard Philippe, Gabriel Attal, Bruno Le Maire sont comme les pirates d’Astérix qui doivent sauver leur navire alors que leur chef a soudain décidé de le saborder. "Abyssus abyssum invocat" dirait le personnage de la BD avant de couler...."
     
    (extrait vidéo 3'48)
     
     

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    LÉSISLATIVES ET FRONT POPU QUI PUE :

    LES DERNIÈRES NOUVELLES DU FRONT...

    • Lui, c'est vraiment le sparadrap du Capitaine Hadock : on n'arrive vraiment pas à s'en débarrasser !!!!!

    Peut être une image de 1 personne et texte

    • Humour, encore (de Bruno Attal, sur tweeter). Un journaliste interroge Monsieur MBappé :

    - "Que pensez-vous des milliers de morts sur les chantiers au Qatar ?" - Kylian Mbappé : " Je fais du foot pas de la politique."
    - " Que pensez-vous du Qatar qui finance le terrorisme ?"
    -" Je fais du foot pas de la politique."
    - "Respectez-vous les Francais qui votent @RNational_off?
    Allo @KMbappe ?
    Et ce montage, en guise de conclusion, humoristique, évidemment !!!!!

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    • Alexis Corbières n'est pas content, mais alors pas du tout... Il dénonce la purge stalinienne menée par Mélenchon/Staline (pardon : par Jean-Luc/Joseph). Pourtant, il devrait le savoir, ce prof d'Histoire : la Révolution mange toujours les révolutionnaires ! Robespierre guillotine Danton, puis Hébert, puis les autres.... jusqu'au jour où il est guillotiné lui-même... Alors, prof, prêt pour le Bac ? Tes révisons, ça va ? Tu es sûr d'avoir bien compris tout le programme d'Histoire ?...

    (extrait vidéo 1'01)

    https://x.com/Corleone040480/status/1802945591946719559

    Le Figaro - Alexis Corbière accuse Jean-Luc Mélenchon de «régler ses  comptes» et annonce qu'il se présentera malgré tout. | Facebook

     

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    1. Sur tweeter, Bastien dénonce l'ignominie scandaleuse du pseudo journal La Croix, qui s'est auto-disqualifié... Bastien en profite pour nous faire partager son canular qui "coule" le pseudo journal, ses pseudo journalistes et son pseudo "article" (?) !...

    • d'abord, le fait : le soi-disant journal La Croix publie l'appel suivant :

    https://www.la-croix.com/a-vif/l-appel-de-6-000-chretiens-au-nom-de-notre-foi-nous-voterons-contre-lextreme-droite-20240618

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     • ensuite, le canular monté par Bastien et quelques amis, pour prouver la mauvaise foi - pire : le MENSONGE CARACTÉRISÉ - de ce faux journal/vrai torchon. Canular qui a parfaitement "marché", voici comment (expliqué/raconté par Bastien) :

    "Concentrons-nous sur la liste des signataires, parce que, vraiment, ni les rédacteurs de la tribune, ni la rédaction de @LaCroix n'ont fait de vérification. Comment je le sais ? Simplement parce qu'avec un petit groupe de copains, quand on a vu passer cette tribune il y a quelques jours, on s'est dit qu'on allait s'amuser un peu. Alors on a signé avec des noms bidons. Pour certains clairement visibles... Florilège..."

     

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    Mais Bastien a aussi inscrit/"signé pour" :

    - Jawad Bendaoud, aubergiste;

    - Yvette Martin, paroissienne de Saint-Merry-hors-les-murs;

    - Gigliotti Iolanda Cristina (aka Daliada), citoyenne concernée;

    - Jacques Mesrine, troubadour;

    - "Y'a aussi - ajoute Bastien - ceux qui signent deux fois : Léa Heyl, Jeanne Tonicello, Daniel Imizcoz, etc. Et certains à plusieurs heures / jours d'intervalle : Laurent Grzybowski, Alois le Noan, etc."

    Et le soi-disant journal a tout "passé", tout !

    Hallucinant, non ?

    Alors, La Croix (celle-là, bien sûr, ce torchon) : aux toilettes, et n'oubliez pas de tirer la chasse !

     

    2. Christian Vanneste a très bien répondu à cette nullissime en tout de Valérie Pécresse et l'a renvoyée dans les cordes, KO debout (elle a l'habitude, remarquez : rappelons-nous sa plus qu'ultra lamentable campagne présidentielle...). Pécresse a donc publié ce lamentable "poulet" (pour célébrer le 18 Juin) :

    "Le 18 juin 1940, le général de Gaulle ranimait l'espoir d'une nation brisée. Pas de compromission, pas de collaboration, pas de résignation ! L’homme que l’extrême-droite chercha toute sa vie à abattre nous montrait le chemin de l’honneur, celui de la résistance..."

    Christian Vanneste n'a aucun mal à lui répondre, et la met en PLS :
     
     
    "Cette ignorante ne sait pas qu'il y avait des gens d'extrême-droite à Londres en 1940, comme le colonel Rémy, parce qu'il y avait surtout des patriotes, un mot dont elle ignore le sens. Elle n'est vraiment bonne qu'à ânonner les textes qu'on lui prépare."
     

    3/4/5. En direct du Salon de Satory (Source : OpexNews) :

    "L’Estonie devrait annoncer, lors du salon #Eurosatory2024, la commande de 12 canons #CAESAr minimum. Affaire à suivre…"

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    • Dans L'Usine nouvelle : L’IA en soutien aux oreilles d’or de l’armée pour écarter les signaux inutiles...

    https://www.usinenouvelle.com/editorial/l-ia-en-soutien-aux-oreilles-d-or-de-l-armee-pour-ecarter-les-signaux-inutiles.N2214702

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    Pour annoter une douzaine de jours d’enregistrements consécutifs de données acoustiques devant Toulon, il faut plus de 40 jours ouvrables à deux "oreilles d’or". Avec le démonstrateur co-développé par l'AMIAD, le Cira, le CSD-M et @Preligens, seulement 4 à 5h d’extraits sont transmis à une oreille d’or, ce qui réduit le temps d'analyse à 5 ou 6 jours... (Source : OpexNews)

     

     

  • Baguette & Musette - TDNP#8 - La Bretagne

    1.jpgEn contact avec le groupe Baguette et Musette, voici les liens de leur page FB et de leur chaîne YouTube :

    https://www.facebook.com/Baguette-Musette-100306598290197/

    https://www.youtube.com/channel/UCD0D7CMu4FE1VmSgO3IHuwQ/videos

     

    Voici la 8ème vidéo d'un groupe "avec une ligne patriote et royaliste" qui se fixe pour but "l'enracinement local sur les régions et identités françaises".

    Ce groupe nous signale ses intentions : "Nous essayons de faire un condensé des cultures locales en parlant de plusieurs domaines comme l'architecture, la danse, la gastronomie, la langue, le chant, l'histoire, les paysages et les savoir-faire".

    Cette 8ème vidéo traite de la Bretagne.

    Les suivantes traiteront d'autres Provinces et terroirs.

    Introduction
    Présentation de l'Argoat 03:00
    Présentation de l'Armor 04:40
    Brève Histoire de la Bretagne 07:00
    Le patrimoine architectural de la Bretagne 18:15
    La gastronomie bretonne 23:50
    La langue bretonne 26:35
    La danse bretonne 27:43
    Les costumes bretons 29:47
    La légende l'Ankou 31:05
    Pause musicale 32:26
    Musique : Soldat Louis - C'est un pays
    Phrase d'accroche : 1967 : Vivre sur une île en Bretagne | Archive INA
    Sources diverses :
    Office public de la langue bretonne.
    Le Grand Album d'Histoire de France de notre enfance.
    Livre de Dimitri Casali et Guillaume Bourgeade
    Bretagne.com
    Ils sont fous ces Bretons - Erwan Vallerie - Nono (2003).
    Film- Bertrand du Guesclin (1949) - Bernard de Latour.
    Tableau miniature : Louis-Marie Désiré-Lucas, La procession de Saint-Cado, 1909, Huile sur toile.
  • KATYN, l'insoutenable audace de la Mémoire... (1)

                Septembre 1939 . Brisée par l'écrasante supériorité militaire allemande, l'armée polonaise capitule. Soldats et réfugiés qui fuient l'avancée hitlérienne sont soudainement pris en tenaille par l'Armée rouge qui, sous couvert du pacte secret Molotov-Ribentropp, a envahi la Pologne sans déclaration de guerre.

                Commandement allemand et russe livrent alors tous les officiers polonais faits prisonniers au NKVD, la police politique soviétique, qui les déporte aussitôt dans les régions de Katyn, Kharkov et Kalinine où, au printemps 1940, Staline donne personnellement l'ordre d'exécuter 25.700 d'entre eux.

                Béria se charge de la besogne selon la bonne vieille méthode bolchévique : une balle dans la nuque de chaque condamné.... des bulldozers qui creusent des fosses, y poussent les cadavres et les recouvrent hâtivement de terre.

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    Éliminer les élites.            

                Dans le même temps, nazis et soviétiques procèdent, en totale collaboration, à l'arrestation massive des élites de la société polonaise. Quelque 1,6 million de civils, dont des membres des familles des officiers assassinés, des universitaires, des médecins, artistes et avocats sont ainsi déportés, entre 1939 et 1942, dans des camps d'extermination bolchéviques où la plupart mourront.

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    Un des charniers de Katyn.

                Après l'invasion de la Russie par les forces hitlériennes et leur fulgurante avance, en 1943, les nazis découvrent les charniers de Katyn. Leur propagande s'en empare en cachant leur propre collaboration à ce crime. Cette révélation tronquée portera pour longtemps, notamment après la guerre, et aujourd'hui encore chez certains intellectuels, un coup fatal à l'établissement de la vérité sur ce crime contre l'humanité. Dès la capitulation de l'Allemagne nazie, les soviétiques se défendront, en effet, en imputant les charniers aux vaincus. Ils tenteront même de faire inculper pour ce massacre certains accusés du procès de Nuremberg. Et, si la forfaiture est effectivement dénoncée par des juges américains -un commissaire soviétique est récusé et exclu du tribunal- on s'accorde pourtant, sous la pression britannique, à enfouir la vérité sous ce mensonge d'Etat dont le gouvernement communiste polonais installé par les soviétiques fait, avec le silence sur le crime de non intervention de l'Armée rouge lors du siège de Varsovie, l'acte fondateur de la Pologne nouvelle...

    Effacer une mémoire collective.

               L'histoire étant ainsi réécrite avec la complicité des Alliés, la chasse aux survivants, y compris ceux entre-temps convertis au communisme, et aux familles qui croyaient encore au retour possible d'un prisonnier ou qui recherchaient la vérité, fut ouverte par la police et l'administration. Le régime ne recula devant rien : entreprendre des démarches d'identification ou honorer les morts équivalait à être fiché comme suspect, entraînait des interrogatoires et pouvait même déboucher sur une arrestation ou un assassinat politique. Certains jeunes gens, archivés comme parents d'une victime du massacre, se virent refuser l'entrée à l'Université en tant qu'élément "socialement douteux".

                Dès 1945, une chape de plomb mémorielle s'étendit ainsi sur la Pologne, confortée par un art consommé du mensonge comme tout sysème communiste en a le secret. Ici s'arrête l'histoire, et là commence Katyn, le film magistral d'Andrzej Wajda. Car c'est bien d'un film qu'il s'agit avec cette oeuvre rédemptrice sans équivalent, et non d'une leçon d'histoire en images.

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    Tragédie au féminin.

                D'abord, il y a, sur un pont de métal enjambant le fleuve, ce plan époustouflant d'une foule qui fuit les Allemands et se heurte à une autre foule que pousse en sens inverse l'invasion russe. Séquence minutieusement mise en scène et dont le tumulte exprime en quelques secondes la réalité historique, psychologique et humaine du sujet. Puis, la caméra se pose sur un visage de femme qui tient par la main une enfant. Et c'est tout le ressort du drame qui emplit l'écran et ne le quittera plus. Car le dernier film de l'auteur de Kanal (1957) et de L'Homme de marbre(1977), dont le père fut éxécuté d'une balle dans la nuque près de Katyn, est construit comme une tragédie moderne dont la trame ne serait pas le récit d'un massacre, mais l'observation clinique du mensonge à travers le regard des femmes. C'est là toute la force de l'oeuvre. L'absence, celle des disparus, est le moteur de l'action et leurs épouses, mères, soeurs, filles sont les héroïnes vivantes par qui, plus tard, bien plus tard -et le film ne le montre pas- les meurtriers seront confondus. C'est là le trait de génie de Wajda: Katyn n'est pas un film de dénonciation, mais un cri d'amour et de foi. Grâce à ce chemin de la mémoire, semé de dangers, que parcourent obstinément ces femmes belles et dignes, chacune d'elles se révêle être, selon le mot du poète Pierre Emmanuel, "les pères de nos morts". Et c'est ce qui en fait des Antigone autant que des pieuses porteuses de flambeaux dans la nuit d'un oubli programmé.

    Un fim profondément chrétien.

                Le cinéaste a dédié ce film à toute sa famille, mais c'est en souvenir de la ferveur de sa propre mère vivant dans l'attente du retour d'un mari qui ne figurait, par erreur, sur aucune liste,  que la caméra de Wajda dessine l'absence de l'être aimé en touches de douleur pudique sur des visages de femmes. Le fil conducteur de sa narration, qui utilise largement le flash back et des couleurs automnales tendant au sépia, est fourni par le carnet journalier tenu par l'un des prisonniers. La vérité est ainsi précisément délivrée au spectateur sous la forme sans apprêt d'un procès-verbal, celui-là même que les bourreaux n'ont pas voulu écrire. Avant d'être de sang, la trace est ainsi d'encre. D'une encre passée gravée sur un papier jauni où se tiennent les détails d'un crime inavouable. Certaines images contiennent une inévitable violence, mais sans la moindre complaisance ni, surtout, la moindre désespérance dans l'homme. Le mal est à sa place, l'Espérance aussi : l'oeuvre de Wajda est imprégnée de cette Foi qui, durant les années les plus noires de son histoire, a sous-tendu la résisitance d'une Pologne catholique. Le dernier plan a la puissance d'un Goya transfiguré par la prière : on ne peut enterrer l'histoire quand la croix a le dernier mot.

               

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                                                                Mémorial de Baltimore, oeuvre du sculpteur Andrzej Pitynski

    (1) : article de Benoît Gousseau, Politique Magazine n° 72 (pages 42/43). Film d'Andrzej Wajda, avec  Maja Ostasweska, Artur Zmijevski, Danuta Stenka, Magdalena Cielecka. Sorti le 1° avril.

     

  • LA VÉRITÉ DES GILETS JAUNES • UN PEUPLE EXSANGUE

    Par Yves Morel

    Il n'est pas besoin de supputer des calculs politiques ni de chercher des complots ni de faire des rapprochements avec les années 30 pour expliquer le mouvement des Gilets jaunes. 

    Les Gilets jaunes sont ce qui reste des Français après qu'ils ont perdu toute foi en leur pays, la société, leurs institutions, leurs gouvernants, leurs syndicats, en les autres, en eux-mêmes, en l'avenir. C'est ce qui reste des Français quand ils ne parviennent même pas à vivre à peu près décemment, et qu'ils n'ont plus que la colère et la révolte pures. En présence de ce mouvement, toutes les logiques idéologiques, politiques et morales se cassent le nez.

    Une réalité disparate, insaisissable, déconcertante.

    Le seul point commun des Gilets jaunes, qui cimente leur union, est leurs difficultés matérielles, la baisse continue de leur pouvoir d'achat, et leur situation de laissés-pour-compte du « nouveau monde » macronien, d'une politique qui les relègue au rang de rebuts, et d'une société qui sourit exclusivement aux nantis, aux forts, aux malins et aux chanceux. Aussi trouve-t-on de tout, parmi eux ; et, suivant leur personnalité, leurs préoccupations particulières, leurs intérêts catégoriels et leur sensibilité, ils sont susceptibles des réactions les plus contradictoires. Dans l'adversité, ils peuvent se révéler xénophobes, sexistes, racistes, sans que l'on puisse distinguer ce qui relève du « propos qui dépasse la pensée » de ce qui exprime au contraire une mentalité profonde, ordinairement bridée par les exigences de la bienséance ou du politiquement correct.

    Certains vivent véritablement « la galère » : retraités à pension mensuelle inférieure à mille euros nets, travailleurs enchaînant les petits emplois ingrats et alternant les périodes de travail et de chômage, les uns et les autres habitant des HLM insalubres, décrépites ou minées par les nuisances, les incivilités et l'insécurité.

    D'autres connaissent un sort un peu plus enviable : ouvriers qualifiés et employés, commerciaux, VRP, infirmiers et infirmières libéraux, les uns et les autres à peu près sûrs de conserver leur emploi, certains ayant pu accéder (non sans peine) à la propriété, mais contraints de se contenter du strict nécessaire pour vivre, et toujours au bord du découvert bancaire. Seule l'exaspération les a fait agir. Tous étaient dénués de passé militant et de sympathies politiques précises, et aucun (ou presque) ne se signalait par quelque conviction idéologique ou éthique affirmée. Leur vote tenait à leurs intérêts et à leur état d'esprit vis-à-vis de la politique menée par les divers gouvernements.

    Naturellement portés sur la gauche, mais déçus par celle-ci, ils ont pu être tentés, pour nombre d'entre eux, par les promesses d'un Sarkozy, avant d'être définitivement dégoûtés de tous les partis et de s'inclure dans les 57% d'électeurs inscrits qui se sont abstenus lors de la dernière présidentielle. Mais certains ont pu compter parmi les électeurs de Marine Le Pen, cependant que d'autres ont pu succomber aux sirènes macroniennes, dans l'espoir de voir enfin la réalisation d'un avenir meilleur. Aujourd'hui, ils éprouvent le sentiment de ne devoir compter que sur eux-mêmes, et se méfient de tous les partis, y compris les partis protestataires comme La France insoumise ou le Rassemblement national. Et les centrales syndicales ne sont pas logées à meilleure enseigne. Ce sont des Français seuls et tout nus qui se rassemblent et se révoltent.

    De faux ascendants

    Ce phénomène, l'a-t-on assez dit, est sans précédent. Or, ce qui est sans précédent, ce qui bouscule les codes et les classements reconnus, irrite. On ne le supporte pas, et on essaie de le ranger dans les catégories et les rubriques habituelles. Ainsi, expliquent certains, les Gilets jaunes relèvent d'une manière de néo-poujadisme ; et d'aucuns, comme le récurrent Bernard-Henri Lévy, voient en eux une résurgence des ligues qui, le 6 février 1934, marchèrent sur le Palais-Bourbon.

    La comparaison ne vaut pas. Les poujadistes des années 1950 appartenaient à seulement deux catégories professionnelles, celles des commerçants et des artisans, le plus souvent assez aisées, nonobstant leurs problèmes fiscaux et les risques que laissaient planer sur elles la modernisation de l'économie et l'évolution de la société. Pas de pauvres, de chômeurs ou de travailleurs précaires parmi elles. Quant aux manifestants du 6 Février, ils relevaient le plus souvent des classes moyennes, et dénonçaient la corruption de la caste politique et l'incurie des institutions plus que leur situation sociale. Les Gilets jaunes, eux, recrutent dans les classes moyennes comme dans les plus modestes, voire les pauvres, et dans toutes les professions ; ils se battent pour la défense de leur niveau de vie ; et s'ils dénoncent une politique qui les sacrifie et « clive » la société en winners et loosers, et se défient de la classe politique, ils ne taxent pas cette dernière de corruption et ne vouent pas les institutions aux gémonies. Et, contrairement aux précurseurs qu'on veut leur donner, ils ne subissent nullement l'influence de quelque idéologie fascisante ou socialisante, n'aspirent ni à un sauveur de type bonapartiste, ni à la conquête du pouvoir par le peuple insurgé. Un phénomène inédit, donc, et qui ne ressortit pas aux explications habituelles.

    Le rôle ambigu et l'influence incertaine des médias

    On a beaucoup insisté sur le rôle des moyens informatiques de communication, qui ont permis aux Gilets jaunes de se concerter et de décider de leur action en court-circuitant les syndicats et en se passant de chefs et de structures de coordination. On a également mis en relief le rôle de la presse télévisuelle (BFMTV, les JT des grandes chaînes) dans la promotion de l'événement, et leur influence sur la destinée encore incertaine du mouvement : celui-ci, selon divers observateurs, commencera à piquer du nez le jour où, pour des raisons d'audimat, les journalistes cesseront d'en parler ou de lui accorder la primauté, et pointeront les dérives inhérentes à des démonstrations protestataires non étayées sur des revendications précises et une assise politique ou morale tant soit peu cohérente. Et il s'affaissera d'autant plus vite qu'il est inorganisé. Il s'évanouira comme un ectoplasme et sombrera dans la déconsidération puis l'oubli. D'aucuns vont jusqu'à affirmer que la médiatisation de sa récusation des organisations syndicales aura, en définitive, servi la politique de Macron, fort désireux de mettre sur la touche ces organisations et tous les corps intermédiaires susceptibles de contrer son action. Peut-être, mais ce n'est pas certain. Et nul ne peut anticiper sur des résurgences que les conditions sociales du moment rendent non seulement possibles mais plus que probables.

    Un peuple réduit à sa plus simple expression

    IMG.jpgEn définitive, les Gilets jaunes ne sont ni un mode de lutte nouveau, ni une résurgence du poujadisme, du boulangisme, des ligues des années 1930, ni une manifestation quelque peu spectaculaire du populisme. Ils sont l'image d'un peuple qui souffre, se sent sacrifié et méprisé, et ne parle que pour exprimer son désarroi, sans même formuler de revendications claires et sans souscrire en rien à quelque projet de société. Un peuple au pied du mur, au bout du rouleau, réduit à sa plus simple expression.

    Notre sémillant président pouvait-il le comprendre ? Son discours du 27 novembre montrait qu'il l'a fort mal discerné. Il s'est, en effet, efforcé de raccrocher à son écologisme militant la résolution des problèmes de nos compatriotes en montrant la solidarité des questions environnementales et des difficultés sociales, et les méfaits d'une société productiviste insoucieuse de la préservation de la nature et du cadre de vie des hommes. De là, il a conclu à la nécessité de lier étroitement le social et l'écologique et de s'engager sur la voie de l'édification d'un nouveau modèle économique respectueux de l'environnement et des conditions de vie, justifiant sa politique de taxation des carburants et de renoncement graduel aux énergies fossiles, et annonçant la création d'un Haut-conseil pour le climat. Sa seule concession est la subordination de l'augmentation des taxes sur les carburants aux fluctuations du cours de ces derniers.

    Les réactions des Gilets jaunes à ce long discours, toutes négatives, montrent qu'il ne les a pas convaincus. D'aucuns affirment que les Français auront toutes les peines du monde à se convertir au nécessaire modèle socio-économique à dominante écologique, défendu par Macron, et voient là l'origine de la révolte des Gilets jaunes. Et, sans doute, convient-il de beaucoup critiquer la société productiviste, rentabiliste, massificatrice et consommatrice de la seconde moitié du XXe siècle, source de détresse matérielle et morale. Mais ce que voient nos compatriotes, c'est qu'après les avoir sacrifiés à la société du profit, on les sacrifie à la reconversion écologique de cette dernière, et, qui plus est, au moment où ils n'ont plus rien pour vivre, pas même l'espérance. Et le tout pour un discours convenu de politiques qui refusent de les comprendre.

    Que Macron prenne garde : de cette nouvelle exigence risque de sortir quelque chose de terrible. Le peuple de France ne peut disparaître dans un trou noir.    

    Yves Morel
    Docteur ès-lettres, écrivain, spécialiste de l'histoire de l'enseignement en France, collaborateur de la Nouvelle Revue universelle 
  • Une querelle vitale, par André Posokhow.

    Les désaccords au sein de la « coopération franco-allemande » ne sont pas un chipotage. Le couple stratégique franco-allemand n’existe plus, pour autant qu’il ait jamais existé.

    Il est loin d’être certain que l’Allemagne et la France soient d’accord pour promouvoir une défense européenne, même en paroles. Il existe un fossé béant dans le domaine politique et stratégique entre les deux pays.

    D’une part la France subit l’idéologie européiste et fédéraliste de son président mal élu en 2017, qui appelle à créer la défense d’une hypothétique Europe puissance en dehors de l’OTAN. D’autre part l’Allemagne refuse une telle conception : sa vision géopolitique se borne à une diplomatie aux visées strictement économiques et à un nationalisme industriel et mercantiliste. Il y a incompatibilité.

    En réalité, l’idée d’un couple franco-allemand est au mieux une triste farce. Depuis que les États-Unis ont relevé en 1948 l’Allemagne du précipice où elle était tombée, poussée par son hubris, celle-ci n’a eu qu’un seul objectif : une fois réalisée son unité, retrouver sa puissance en profitant de la jobardise de la classe politique française et l’imposer à une Europe dominée.

    C’est d’ailleurs ce que montre un article de Politique magazine de mars 2021. L’armée allemande est appelée à devenir une sorte de « partenaire d’appui » et de « plaque tournante » au sein de l’Alliance atlantique et de l’UE par une série d’accords bilatéraux avec des pays voisins ce qui permettrait de préserver les relations commerciales avec la Russie et la Chine. Nous retrouvons là les syndromes du Saint Empire romain germanique qu’a déjà dénoncés Jean-Louis Harouel et des visées pangermanistes du siècle dernier.

    Du point de vue stratégique, les Allemands ne conçoivent pas une défense européenne en dehors du giron américain et de son instrument, l’OTAN. Au concept d’autonomie stratégique défendu par Macron, la ministre de la défense allemande au nom imprononçable, A2K, rétorque que l’idée d’une autonomie stratégique indépendante des États-Unis est fausse !

    La différence fondamentale concerne l’arme nucléaire. La France demeure attachée à la doctrine de dissuasion fondée sur une capacité de frappe nucléaire indépendante comme l’a rappelé Macron devant l’École de guerre en février 2020. De son côté l’Allemagne, même si elle jouait un rôle nucléaire, ne l’exercerait que dans le cadre de l’OTAN, donc en pleine dépendance des États-Unis. De plus ce rôle nucléaire est contesté en Allemagne du fait des courants antinucléaires du SPD et des Verts. Ces positions sont inconciliables.

    Une rivalité industrielle et commerciale féroce

    Au plan industriel et commercial, les rivalités sont féroces. C’est notamment le cas dans le domaine de la défense navale. Paris et Berlin se livrent une bataille commerciale implacable dans les submersibles conventionnels où tous les coups sont permis. Les intérêts nationaux sont résolument divergents. Les objectifs européens passent largement derrière eux.

    Rappelons la capacité prédatrice de notre voisin dans un domaine qui n’est pas celui de la défense mais celui de l’énergie. La pression allemande s’exerce au travers de la commission de Bruxelles en faveur de la dislocation d’EDF et du système énergétique français. Il s’agit de placer les capacités industrielles des groupes allemands qui n’ont plus de débouchés dans leur propre pays dans le domaine de l’énergie renouvelable et notamment de l’éolien. Notre sol est devenu un déversoir de capacités industrielles allemandes sans emploi chez elles. Concrètement, ce qui est appelé pompeusement la coopération franco-allemande dans le domaine de la défense a creusé des désaccords profonds, voire une réelle animosité.

     

    L’Allemagne n’a jamais été notre partenaire loyal au sein de l’UE. Elle est aujourd’hui une rivale et trop souvent une adversaire.

     

    Le premier sujet de dissentiment concerne le projet SCAF de système de combat aérien du futur. C’est un projet considérable où la France, avec Dassault, dispose d’une grande compétence et d’une avance considérable sur l’Allemagne. De surcroît les deux pays n’ont pas les mêmes besoins : la France souhaite disposer d’un avion compatible avec le nouveau porte-avions qui sera construit, apte à effectuer des frappes aériennes à longue distance mais surtout en capacité de porter les bombes de notre arsenal nucléaire. C’est très loin des ambitions allemandes. Or si le futur avion ne peut pas jouer son rôle de vecteur nucléaire, notre capacité de dissuasion est menacée. Derrière il y a la supériorité géostratégique de la France sur l’Allemagne, que celle-ci souhaite voir disparaître, et notre siège au conseil de sécurité de l’ONU.

    Au plan technique, les Allemands, par tous les moyens de leur duplicité commerciale, cherchent à gagner sur la répartition convenue, 50/50, de la fabrication de ce système d’armes. C’est ainsi qu’ils ont exigé d’avoir la responsabilité du moteur qui échapperait ainsi à Safran. Ce qu’ils veulent, c’est récupérer la technologie de Dassault et pouvoir l’utiliser dans leurs propres intérêts. Rappelons-nous la triste histoire d’Airbus. Initialement la France disposait de 70 % des compétences et des capacités industrielles. Grâce au socialiste puritain Jospin et au dépravé socialiste Strauss-Kahn, Airbus a été partagé à 50/50. Aujourd’hui, Airbus dépend largement de l’Allemagne.

    Dans le domaine des blindés, où Nexter se trouve à hauteur de 50 % d’un consortium franco-allemand, l’arrivée du concurrent Rhein Métal peut conduire à la marginalisation de l’entreprise française. Les Allemands utilisent tous les procédés décrits par Éric Zemmour dans Face à l’info pour en demander toujours plus. Face à cette cupidité technologique, nos gouvernants idéologues et jobards disent généralement oui pour développer l’inexistant « couple franco-allemand » quitte à sacrifier les intérêts nationaux.

    L’autre difficulté provient de concepts d’emploi très différents. Quand les Français souhaitent pour l’avenir un char mobile, souple, capable de faire du combat urbain, les Allemands continuent à penser à des matériels lourds adaptés à un combat contre une invasion dans les grandes plaines du nord de l’Europe.

    Le retrait allemand de cette « coopération »

    Depuis quelques années l’Allemagne s’est retirée morceau par morceau de cette pseudo-coopération. Berlin a déchiré fin novembre 2017 les accords de Schwerin signés avec la France en 2002 en passant une commande de 400 millions d’euros à un constructeur de satellites allemand pour la réalisation de deux satellites d’observation optique. C’est la rupture de la coopération spatiale à vocation militaire.

    Dans le domaine des drones, la RFA n’a pas voulu d’une version armée. Pour des raisons industrielles, la coopération industrielle semble s’être arrêtée là. En avril 2020, A2K a annoncé que, pour remplacer les vieux Tornado, Berlin achèterait des Eurofighter aux capacités pourtant inférieures, semble-t-il, à celles du Rafale, et des F 18 américains. Aucune mention du Rafale. Soumission aux États-Unis.

    Concernant le remplacement des hélicoptères Tigre, l’Allemagne lorgne sans pudeur du côté de Boeing, c’est-à-dire des hélicoptères Apache américains. Pour ce qui est du missile MAST-F, les Allemands ont fait faux bond et notre ministre des Armées a décidé de lancer sa réalisation au sein d’un programme strictement français.

    Le comble a été l’annonce récente de l’achat par les Allemands de 5 avions de patrouille maritime Poséidon américains, bien entendu sans avertir les Français, en rupture complète avec la coopération envisagée entre nos deux pays qui avaient annoncé leur intention de créer un avion de patrouille maritime franco-allemand à travers le programme MAWS (Maritime Airborne Warfare System).

    En fait, l’Allemagne, probablement motivée par les États-Unis, surtout après le départ de Trump, a visiblement décidé de détricoter la coopération franco-allemande en matière de défense tout en tâchant de piller la technologie française qui lui manque, notamment dans le domaine de l’aviation. Comment la France pourrait-elle rester dans cette coopération qui n’est qu’une tromperie dans des conditions aussi humiliantes et dangereuses pour sa souveraineté ?

    Notre souveraineté est bafouée

    Cette question de souveraineté est cruciale et d’un triple point de vue. En ce qui concerne les exportations d’armement, l’expérience a montré que les Allemands ont bloqué des exportations françaises, notamment en direction de l’Arabie Saoudite (comme par exemple dans le passé un marché de châssis Mercédès à destination de Nexter et Lohr qui concernaient 350 blindés pour des centaines de millions d’euros). En leur qualité de sous-traitants de fabrications françaises, ils s’étaient arrogé un droit de surveillance et d’interdiction de matériels au détriment de la réputation commerciale de notre industrie d’armement. Bien évidemment nos voisins, dans leur délire hypocrite, mettent souvent en avant des raisons moralisatrices. Les bons apôtres ! Il semble que des accords ont été conclus pour limiter de tels procédés. La duplicité allemande fait que le risque demeure.

    D’une manière générale, l’industrie de l’armement en Allemagne et surtout les exportations de ces matériels dépendent du bon vouloir du SPD, des Verts et du Bundestag, C’est ainsi que dans un article de La Tribune du 19 février 2020 sont exposées les sept exigences de cette assemblée pour surveiller le programme franco-allemand du SCAF. La lecture de ce document est insupportable. À terme, c’est la mainmise de gens qui ne sont pas nos amis sur une industrie de l’aviation militaire où la France se trouve au premier rang.

    Enfin, il y a le ton arrogant, brutal comme celui de la ministre de la défense A2K qui fait tout son charme. Sans revenir au point Godwin, l’attitude de ce qu’on ne peut plus appeler des partenaires rappelle la morgue ancestrale de l’« Allemagne éternelle ». Désormais nous avons affaire à un mépris cynique de la France, malheureusement explicable par la faiblesse, face à ces exigences, d’une classe politique française prosternée.

    Mathieu Épinay, dans un remarquable article de Politique magazine de juillet 2019, a tout résumé : « l’exportation d’armement est un acte économique certes, mais éminemment stratégique et diplomatique où il convient d’être indépendant ». C’est bien une question de souveraineté.

    En définitive, il ne s’agit pas d’un chipotage au sein d’un pseudo-couple stratégique franco-allemand qui n’a jamais existé. En réalité, cette affaire d’industrie et d’exportation de l’armement, comme celle de l’énergie, apparaît vitale pour notre industrie ou plutôt pour ce qu’il en reste après 40 ans de brillante gestion de notre économie par notre classe politique largement issue d’une école de fonctionnaires et incompétente, au vu des résultats. Notre avenir en tant que nation en dépend pour une grande partie à moins que nous y ayons renoncé.

    Nous assistons, loin des aspirations à l’union européenne intégrée, à la résurgence d’un nationalisme agressif de Berlin du point de vue économique et industriel qui a pour objectif d’asseoir encore plus la prédominance allemande sur l’Europe continentale. On comprend mieux la volonté des Anglais de sortir de ce piège. Gageons que ceux-ci – ils en ont vu d’autres – seront en mesure de maintenir leur influence dans le monde et leur fierté en gardant leur indépendance, leur souveraineté, leur démocratie et leur identité.

    L’Allemagne n’a jamais été notre partenaire sincère et loyal au sein de l’UE. Elle est aujourd’hui une rivale et trop souvent une adversaire comme dans le cas de l’affrontement gréco-turc. Son égoïsme, stimulé par un hubris hors norme, est devenu phénoménal. Il n’est pas certain que demain, avec une armée rénovée, elle ne redevienne pas notre ennemi.

     

    Illustration : Florence Parly, ministre des Armées, et A2K, ministre de la Défense, se sont déplacées sur la BA 105 pour y poser la première pierre du futur escadron franco-allemand C-130J.

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    Source : https://www.politiquemagazine.fr/

  • Égypte : Islamisation ou chaos. Ou les deux. (III/III)

    7. Quelle nouvelle constitution ?

    Dans un tel contexte il était inévitable que la nouvelle constitution soit l'objet de vives critiques. Les opposants estiment qu'elle n'est pas assez représentative du peuple, (coptes et libéraux n'ayant pas participé aux travaux de sa rédaction) et dénoncent son caractère islamique. Pour eux de nombreux passages remettent en question les libertés religieuses et individuelles. Parmi ces passages se trouvent la place de la Charia, la loi islamique. Les auteurs du projet ont conservé la formulation de la précédente Constitution, c'est-à-dire que les principes de la Charia sont les principales sources du Droit. Mais ils ont également précisé que ces principes font l’objet des interprétations de l'institution religieuse sunnite d'Al Azhar. Cela confère à une institution non démocratiquement élue, le pouvoir de définir les lois. De plus, deux clauses limitent la liberté d'expression : la première interdit toute insulte au prophète, et la seconde sanctionne les insultes aux personnes physiques. La liberté de culte n'est assurée qu'aux pratiquants des religions monothéistes. Concernant les droits des femmes, militants des droits de l'homme et opposants déplorent la révision du texte précédent, qui affirmait que l'égalité entre les sexes était garantie, selon la loi islamique. Le nouveau texte lui, reste assez flou en se contentant de déclarer que "tous les citoyens sont égaux devant la loi et égaux en droits et en devoirs sans discrimination". 

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     Le nouveau Président présente la nouvelle Constitution...

    L’Égypte en faillite

    C’est un truisme de dire que la misère est le terreau du sectarisme, du dogmatisme, du fanatisme, de l’obscurantisme. Pour le seul mois d’Avril, la revue de presse française et internationale sur la catastrophe de l’économie égyptienne ne laisse aucun doute sur son état comateux, de quasi mort clinique.

    Elle repose sur cinq sources de recettes qui en font une économie de rentiers : ressources en provenance de travailleurs émigrés, le canal de Suez, pétrole et gaz de la mer Rouge, tourisme, et aide américaine. Cette dernière est chiffrée par l’US.AID à 62 milliards de US$ entre 1977 (Camp David) et 2007, soit autour de 2 milliards US$ annuels, dans lesquels l’armée est la première servie (1,3 milliards US$). Trois de ces piliers sont sensibles aux aléas mondiaux : les rentes du canal de Suez, les transferts d’argent des émigrés, et le tourisme. L’économie égyptienne est fragile et dépendante.

    L’économie du tourisme : en 2010, ce sont 14 millions de voyageurs qui ont visité l’Égypte, et l’activité pesait pour 15% dans le PIB, et 17% du total des emplois. Chiffre tombé à 9 millions en 2011, et le même en 2012, là où le Caire tablait sur 12. 

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    L'Egypte importe 75% de son blé. L’investissement étranger s’est effondré. La monnaie dégringole. Le prix des médicaments s’envole, et une pénurie s’installe.

    Depuis deux ans, une négociation est en cours avec le FMI pour obtenir avec d’autres aides (Banque Africaine de développement, Banque mondiale, Union européenne) les crédits dont le pays a un besoin urgent. Mais aucune réforme n’est programmée qui pourrait susciter la confiance.

    gamal moubarak.jpgLes privatisations du secteur public et l’intégration de l’économie égyptienne dans l’économie mondiale n’ont profité qu’à un petit nombre, alors que le pays a connu un véritable essor économique. La privatisation a permis l'apparition d'une classe bénéficiaire liée à l'appareil d'État. Gamal Moubarak (photo, ndlr), alors à la tête du Parti national démocratique (PND), réforma le système économique. Il misa sur l'entrepreneuriat mais très vite la corruption permit aux clients et hommes d'affaires proches de la famille dirigeante d'amasser d'immenses fortunes. Les produits de la croissance ne sont pas redistribués et les conditions de vie des classes moyennes, de la petite bourgeoisie et des travailleurs se dégradent. Dans le même temps, la population souffre d'un manque d'infrastructures. Les transports sont obsolètes et dépassés, malgré quelques grands projets comme le métro du Caire ou le port de Nuweiba, sur la mer Rouge. Le secteur de la santé est frappé pour le sous-investissement alors que l'éducation ne parvient plus à faire évoluer positivement l'alphabétisation des habitants ruraux.

    Grand pays agricole de la région (grâce aux terres fertiles de la vallée du Nil), l’Égypte est incapable de nourrir sa propre population, la plus nombreuse du monde arabe. Avec la libéralisation économique accélérée sous la présidence Moubarak, le retrait de l’État, la privatisation de l’agriculture au bénéfice d’entreprises tournées vers la seule exportation ont entraîné de graves crises alimentaires se traduisant par des pénuries de pain et de produits de base.

    Pourtant, l'Égypte connaît de véritables avancées. L'équipement des ménages s'est considérablement amélioré depuis 10 ans. Il reflète la hausse du niveau de vie, largement tangible depuis le milieu des années 90. La mortalité infantile, bien qu'élevée, est en recul alors même que l'espérance de vie ne cesse d'augmenter et a dépassé les 70 ans. Enfin, l'Égypte compte plus de 20 millions d'internautes et 40 millions d'utilisateurs de téléphonie mobile.

     

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    Reste que l'économie égyptienne doit, chaque année, intégrer près de 2 millions de nouveaux arrivants sur le marché du travail, ce qui constitue le coeur de la crise sociale. 

    En guise de conclusion.

    Avec ce rapide tour d’horizon de la situation égyptienne en 3.500 mots, que nous espérons fidèle à la réalité, nous vivons ce qu’est l’islam. Qu’il est vain de s’évertuer à présenter comme une religion réformée. Et dont il est vain de parler comme d’un exercice spirituel à côté de la société civile.

    Depuis longtemps, dans son histoire, la France cultive une chaleureuse proximité avec l’Égypte. Ce qui aurait dû nous éclairer sur les turbulences en cours depuis deux ans. Au lieu de la visite précipitée d’un ministre des Affaires étrangères, monsieur Juppé, sur la place Tahrir (Avril 2011). Ce qui montrait à l’évidence qu’il n’avait rien compris à la situation... 

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    C'est une longue et belle histoire - qui se prolonge aujourd'hui... - que celle des relations et de l'amitié franco-égyptienne : de François premier et les "Echelles du Levant", à Champollion, qui a percé le mystère des hiéroglyphes; à Ferdinand de Lesseps, qui a creusé le Canal de Suez; à Boutros Boutros-Ghali, ardent défenseur de la Francophonie... 

  • Tout ce qui est Racines est bon : Un documentaire qui promet sur Saint Benoît sur Loire.

               Classée au patrimoine mondial de l’UNESCO, l’abbaye de Saint Benoît sur Loire est un joyau de l’art roman. Depuis l’an 670 (environ…) elle accueille les reliques de saint Benoît. On aura l’occasion de la découvrir, ou de mieux la connaître, en regardant le reportage qui lui sera consacré, et qui s’annonce passionnant, le lundi 6 octobre prochain (1).

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              Le documentaire, nous assure-t-on, est érudit et nous fera parcourir l’histoire prestigieuse du monastère, mais aussi découvrir ses trésors, « contenant et contenu » si l’on peut dire. C'est-à-dire le bâtiment lui-même dans sa splendeur, mais aussi et surtout la beauté et la splendeur de la liturgie, chantée aujourd’hui par quarante cinq moines. A quoi servirait en effet une abbaye, aussi belle soit-elle, où l’on ne célébrerait pas, ou plus, la liturgie ? Elle serait une coquille vide. Belle, certes, mais vide, surtout. Rien de tel à Saint Benoît, où la spiritualité bénédictine est bien vivante.

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             On consultera avec le plus grand profit l’excellent site : http://abbaye.chez-alice.fr/

             Rappelons juste ici quelques faits concernant ce grand monument de notre Patrimoine.

            C’est vers 650 qu’un premier monastère est fondé , et à peine 10 ans après que les reliques de Saint Benoît y sont apportées, vers 660, ce qui donne ainsi son nom au lieu. 

     

            Environ deux siècles après, en 865, l’abbaye est pillée par les Vikings commandés par Hasting.

             Après une énergique réforme au X° siècle, menée par Odon de Cluny, deux grands  abbés font de Saint-Benoît-sur-Loire l'un des centres culturels de l'Occident : Abbon (988-1004) et Gauzlin (1004-1030). L'abbaye rayonne alors grâce à son importante bibliothèque et son scriptorium. Les bâtiments subissent plusieurs destructions causées par les Normands, puis par un incendie en 1026. L'édifice actuel est reconstruit à partir de 1027 par Gauzlin, père-abbé de Saint-Benoît. La Tour-porche est commencée en premier ( ci dessous ).

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             L'abside, la crypte et le chœur sont achevés et consacrés en 1108, l’année même où sera inhumé le Roi Philippe I°. L'essentiel du bâtiment est achevé vers 1218. Les stalles sont mises en place en 1413 et l'orgue en 1704.

             La communauté monastique est dispersée au cours de la révolution française. Elle reprend possession des lieux à partir de 1864. La véritable refondation a lieu en 1944 avec l'arrivée d'une dizaine de moines de l'Abbaye de la Pierre-Qui-Vire en Bourgogne. L'abbaye, rattachée à la Congrégation de Subiaco, compte aujourd'hui une quarantaine de religieux, accueille plusieurs centaines d'hôtes chaque année et près de cent mille visiteurs .

              On pourra consulter également avec profit les deux très intéressants sites suivants :

    http://www.art-roman.net/stbenoit/stbenoit.htm

    http://architecture.relig.free.fr/benoit_loire.htm

              Avant de clôturer cette (trop) rapide présentation de ce joyau qu’est Saint Benoît, revenons quelques instants sur l’insolite présence, dans l’abbaye, de la dépouille d’un Roi de France (ceux ci étant habituellement inhumés à Saint Denis).  Philippe Ier, né vers 1052, mort le 29 juillet 1108 au château de Melun, en Seine-et-Marne, régna de 1060 à 1108. Il est le quatrième des Capétiens directs, fils d'Henri Ier, roi de France, et d'Anne de Kiev. Philippe est sans doute le premier prince en Europe occidentale à recevoir ce prénom qui allait se perpétuer jusqu'à nos jours. Il le doit à sa mère, Anne de Kiev, dont l'arrière grand-père paternel Romain II, empereur de Constantinople, affirmait descendre des rois de Macédoine (et notamment de Philippe II, père d’Alexandre le Grand).

             Couronné à Reims le 23 mai 1059 du vivant de son père, Philippe Ier, pendant la plus grande partie de son règne,  luttera pour réduire la puissance de son vassal le plus redoutable, Guillaume le Conquérant, duc de Normandie devenu roi d’Angleterre en 1066.

             Le 29 juillet 1108, Philippe Ier meurt au château royal de Melun après quarante-huit ans de règne (le troisième plus long règne de l'histoire de France après ceux de Louis XIV (1643-1715) et Louis XV (1715-1774) qui ont tous les deux régné plus de cinquante ans). S’étant brouillé avec le Pape, suite à la répudiation de sa femme et à son re-mariage, avant de se réconcilier avec lui, il ne se jugea pas digne d’être enterré à côté de ses ancêtres en la basilique de Saint-Denis ; il demanda donc à être inhumé dans l'abbaye de Fleury à Saint-Benoît-sur-Loire, abbaye pour laquelle il nourrissait une grande dévotion……(ci dessous, son gisant).

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    (1) : Saint-Benoît-sur-Loire, documentaire réalisé par Rodolphe Viermont , lundi 6 octobre à 20h40 et Oh40 (durée : une heure cinq minutes ). Sur KTO.

  • Jérôme Leroy : Macron m’inquiète ... Le prendre au sérieux avant qu’il ne soit trop tard…

     

    Qui est vraiment Emmanuel Macron, que pense-t-il, au fond; que veut-il, quelle serait sa politique ? Telle est la question que Jérôme Leroy s'est posée dans Causeur et à laquelle il tente de répondre. Avec son talent habituel... Macron avait surpris et intrigué - notamment les royalistes - par ses déclarations de l'an dernier où il exposait, entre autres choses, qu'il manque un roi à la France, du fait de l'incomplétude de la démocratie ... Déclarations plus réfléchies qu'il n'y paraît si l'on veut bien les relire attentivement. Mais ses quelques prises de position politiques - peu nombreuses, il est vrai - semblent confirmer les hypothèses que Jérôme Leroy hasarde ici à propos d'Emmanuel Macron. Sans-doute est-il un acteur politique encore non-identifié. Restant à définir. On verra ce qu'en pense Jérôme Leroy, avec, malheureusement, d'assez bonnes chances de ne pas se tromper ... LFAR

     

    Pour tout dire, Emmanuel Macron m’inquiète. Je sais bien que l’ami Desgouilles a finement analysé le but de la manip quand le ministre de l’Economie a créé En marche !, à savoir qu’il s’agissait d’un moyen pour Hollande de griller Valls qui se retrouve triangulé sur son créneau social-libéral ou qu’Adrian Dambrine le réduit à une arnaque intelligente d’un ambitieux conscient du vide intersidéral de la politique française. Et pourtant il m’inquiète parce qu’il dispose de deux atouts dont sont dépourvus ses adversaires : il est sincère et il est désinhibé.

    Sa sincérité transparaît dans le moindre de ses discours, sans doute parce qu’il a un fonds idéologique très cohérent. Macron est le fils naturel de Jacques Attali et d’Alain Minc. Macron est sincèrement convaincu que non seulement la mondialisation est inévitable mais que de toute façon, elle est un bienfait, l’aboutissement d’un processus historique qui nous fera enfin sortir… de l’Histoire ! Cette sortie de l’Histoire, ce désir de sortie est d’abord manifeste chez lui dans ce ni droite ni gauche qu’il professe, ou plutôt dans ce et de droite et de gauche. Il n’est pas le premier à dire que ces catégories sont obsolètes, archaïques, que les Français n’y croient plus. Seulement, lui, il le pense vraiment.

    L’économie au-dessus de tout

    On lui a fait le mauvais procès de reprendre un vieux slogan du FN lui même repris de l’extrême droite doriotiste des années 30. Sauf que dans le cas du FN, il ne s’agit pas de nier l’existence de la droite et de la gauche, bien au contraire, mais de les dépasser de trouver une synthèse qui s’appellerait la patrie. On se souvient de Le Pen père en 2002 : « Je suis économiquement de droite, socialement de gauche, nationalement de France ». Macron, évidemment, lui ne songe même plus à dépasser la droite et la gauche, à unir les républicains des deux rives, voire à la façon de Giddens, le théoricien de Blair, à trouver une voie médiane entre le marché et le plan, et à réguler a minima le libéralisme.

    Pour lui, la droite et la gauche n’existent simplement plus parce que la politique n’existe plus. Le primat de l’économique est total, l’Etat est une survivance archaïque, la nation est la responsable des guerres et des crispations nationalistes. La communauté trouve grâce à ses yeux dans la mesure où elle est gérable et digérable par le marché, voire lui sert de débouchés et de moteur.

    A-t-on entendu Macron s’indigner sur les marques de prêt-à-porter converties, si je puis dire, à la mode islamique ? Et pourquoi donc le ferait-il ? Dans la logique d’un Macron et des libéraux pur jus dont il fait partie, la seule loi qui existe, c’est celle de l’offre et de la demande. Si H&M, Uniqlo ou encore Marks & Spencer griffent des hijabs, ce n’est pas parce qu’ils collaborent avec l’envahisseur, c’est juste parce qu’il y a de l’argent à se faire et ceux qui attendent de marques, quelles qu’elles soient, d’être le rempart de la civilisation chrétienne ou de la laïcité se font des illusions. Ce qui compte, c’est de vendre, y compris des armes à l’Arabie saoudite, notre allié et néanmoins berceau de l’Etat islamique.

     

    Le marché, son horizon indépassable

    Macron, lui, est « en marche ». En ne se prononçant pas sur ces vieilles questions (à peine une opposition discrète à la déchéance de la nationalité qui ne lui coûte rien puisque la nationalité est devenu quelque chose de très secondaire pour lui), il évite les hypocrisies et les incohérences de Valls qui s’oppose à la salafisation des esprits en France mais continue de dealer sur le plan international avec Riyad ou le Qatar.

    Elle est là, la cohérence dangereuse de Macron : le marché est un horizon indépassable qui n’a même pas vraiment besoin de la démocratie telle qu’on la connaissait. N’a-t-il pas déclaré à plusieurs reprises qu’être élu est « un cursus honorum d’un temps ancien » ? Ce qui signifie que le pouvoir est ailleurs désormais et que le seul poste qui vaudrait encore le coup, tant que la Vème République existe, c’est la présidence, un poste clé pour faire sauter les derniers tabous, forcer les derniers verrous.

    Et qu’a-t-il en face de lui ? Précisément une droite libérale qui ne veut pas aller jusqu’au bout de sa logique parce que son électorat reste conservateur sur les questions de société et qu’il devient très compliqué d’expliquer qu’il ne faut rien interdire en économie mais ne pas vouloir que les gays se marient, que les ventres des femmes se louent à l’année pour porter des bébés ou que le shit soit en vente libre. Et de l’autre côté, si l’on peut dire, une gauche radicale qui se radicalise sans jamais poser la question de l’immigration comme armée de réserve du capitalisme,  la question de l’Union européenne comme cadre indépassable des politiques austéritaires qui ne sera jamais cette union fraternelle et égalitaire dont continuent de rêver les internationalistes, contre toute évidence. On pourra lire à ce titre les analyses d’Aurélien Bernier dans le dernier numéro de Causeur.

    Macron lui n’a plus ces vieilles pudeurs, ces vieilles contradictions : il a déjà vu à quoi ressemblait le futur parce que, et je dis ça sans ironie, il est visionnaire : un monde pacifié, dématérialisé, où des nomades hyperconnectés échangeront à l’infini des données dans la grande paix bleue d’une utopie sans fin. Ca ne vous fait pas envie ? Vous avez tort, encore un effort et vous serez en marche…  

    Jérôme Leroy
    Ecrivain et rédacteur en chef culture de Causeur.

  • Exposition • Avant-gardes déconfites

    Alexandre Deïneka, Lénine en promenade avec des enfants,1938. Musée Central des Forces Armées, Moscou. © Adagp, Paris, 2019

    Par Richard de Sèze

    La Russie soviétique est devenue un continent aussi fabuleux que le royaume du Prince Jean.

    L’envie d’oublier – la nécessité d’oublier – se cumule avec la nostalgie intellectuelle pour un univers qui fut brièvement unifié au prix du totalitarisme mais réussit précisément à produire une totalité. Les amateurs se délectent des immeubles brutalistes, des abribus aberrants et des cimetières de statues communistes. Une utopie s’était enfin incarnée, on peut observer les traces tangibles d’une « dystopie ».

    L’exposition a fait le choix de montrer la bascule entre deux conformismes, le socialisme et son vocabulaire des années 20, puis le réalisme socialiste lentement installé par Staline (1929) et les commissaires politiques qui le précédèrent (qu’on songe seulement à la manière dont Boulgakov, pour ne citer que lui, fut persécuté). L’art était rebelle, révolutionnaire et politique, il est devenu institutionnel, socialiste et politique, et le moins qu’on puisse dire c’est que le parti en place préférait la lisibilité et l’intelligibilité à tout. Le formalisme, l’expressionisme, le productivisme et le constructivisme, si aimables ou efficaces (les montages photographiques sont justement célèbres, comme Le Monde nous l’a rappelé naguère avec sa couverture dédiée à Macron) qu’ils nous paraissent aujourd’hui – mais peut-être ne les décryptons-nous qu’à la lumière de ce qui s’est passé depuis ? Il y a là un laboratoire fascinant d’ajustement social : le rêve des artistes progressistes était de produire un art populaire avec des formes élitistes, les soviétiques ont accouché d’un art réellement populaire avec des formes narratives classiques.

    Photo-art-C.jpgLe réalisme socialiste joue ainsi sur deux niveaux : la perception et la retranscription immédiate d’une réalité phénoménologique, pour ainsi dire, dans la lignée de la grande peinture d’histoire (qui perdura longtemps en Europe si l’on veut bien considérer toute la production artistique et non pas seulement ce que l’histoire de l’art française produit comme récit orienté), d’une part, et d’autre part une politique culturelle réaliste : si cela ne marche pas, si cela n’est pas facilement compréhensible, produisons les formes qui nous permettront d’obtenir l’effet visé et n’écoutons pas les artistes eux-mêmes qui maitrisent peut-être leur art mais ne savent pas en maîtriser la réception. L’avant-garde caracole si loin devant qu’elle se perd… Le pouvoir soviétique ira chercher du côté des peintres réalistes russes du XIXe, les Ambulants, dont le réalisme social et l’inspiration religieuse furent pervertis, les nouveaux réalistes ne peignant que des icônes à la gloire de Staline et des avenirs radieux peuplés de corps glorieux. A. Deïneka et A. Samokhvalov sont passionnants à cet égard, avec une Pause déjeuner au Donbass (1935) où des corps d’athlètes nus courent vers le rivage, droit sur le peintre : les peintres enjolivent la réalité mais ont tout retenu des leçons des années 20. [Illustration ci-contre ©Thibaut Chapotot pour la Rmn-Grand Palais]

    On peut regretter le mouvement, et on sent que l’exposition nous incline à le penser, même si elle s’essaye avec bonheur à faire découvrir des artistes ignorés ou mésestimés. Mais quand on lit, à l’entrée d’une salle, que « Les pièces de mobilier, généralement transformables ou mobiles, sont conçues [par les artistes productivistes] pour rendre à l’homme la maîtrise de l’objet. Restant à l’état de prototype faute de débouchés, elles sont néanmoins utilisées au théâtre, au cinéma ou dans certaines grandes expositions », on ne peut que constater l’échec : le peuple ne suit pas et n’a pas envie d’être guidé par de glorieux pionniers. La prétention constante de ces avant-gardes à imaginer et offrir des outils d’émancipation qui ne convainquent et ne libèrent personne est remarquable, et on sait que désormais il faut à la fois expliquer qu’on éclaire et se débrouiller pour être assez obscur pour que seule une élite sache vous apprécier. Pas de confrontation au réel de masse !

    Quant au réalisme artistique politique, disons qu’avec Louis XIV cela produit quelques chefs d’œuvre officiels et des chefs-d’œuvre non officiels en nombre considérable mais qu’avec Staline ça aboutit à des tableaux aussi merveilleux que Lénine en promenade avec des enfants sous un beau soleil (1938), toile qui fait presque deux mètres de large, dans des tons joyeux et doux – et rien à côté puisque seul l’art officiel est autorisé. L’exposition est remarquable pour sa pédagogie de cette bascule inexorable, et la seconde partie, qui offre toutes les peintures conformes au nouveau régime, rassemble des tableaux étonnants autant par leurs qualités plastiques que par le décalage social qu’ils manifestent. La leçon est à la fois esthétique et politique, ironique et lointaine défaite de ses promoteurs.   

    Photo-art-B.jpg

    Salomon Nikritine, Le tribunal du peuple, 1934. Huile sur toile. Moscou, Galerie nationale Tretyakov. © Collection de la Galerie nationale Trétiakov, Moscou

    Rouge. Art et utopie au pays des Soviets. Paris, Grand Palais, jusqu’au 1er juillet 2019.

    Richard de Sèze
  • Zemmour ou Astérix le Gaulois ... Par lui-même

     

    « Mes aïeux avaient donné des prénoms français à leurs enfants, lu Victor Hugo et ­endossé les costumes et les robes de Paris...»  

    Éric Zemmour

     

    md22780421731.jpgL'histoire de France coulait dans mes veines, emplissait l'air que je respirais, forgeait mes rêves d'enfant ; je n'imaginais pas être la dernière génération à grandir ainsi. J'ignorais que ma date de naissance serait décisive: je vivais au XXe siècle mais en paix, loin du fracas des deux guerres mondiales, et de la guerre d'Algérie ; je me réchauffais pourtant encore aux ultimes feux de l'école de la IIIe République. J'évoluais entre deux époques, entre deux mondes. Je grandissais dans l'abondance de la société de consommation et pourtant mon esprit vagabondait dans les plaines héroïques d'hier. J'étais abonné au Journal de Mickey, mon corps se gavait de fraises Tagada et de rochers Suchard, mais ma tête chargeait avec les cavaliers de Murat dans les plaines enneigées d'Eylau. Je vivais le meilleur des deux mondes. Je ne mesurais pas ma chance. Nous apprenions tous à lire et écrire selon la méthode syllabique ; mon orthographe était impeccable (à l'exception d'un désamour inexpliqué pour l'accent circonflexe), ma science de la grammaire intériorisée comme une seconde nature ; et l'Histoire attendrait respectueusement que j'entre au collège, à la rentrée 1969, pour cesser d'être une matière à part entière et se contenter du statut marginal d'«activité d'éveil». Notre programme avait été instauré par le grand Lavisse lui-même et ne devait rien à la pédagogie active des « sciences de l'éducation » qui commençaient tout juste à sévir. J'avais encore comme ancêtres les Gaulois, et mon père bénissait cette filiation en se précipitant à la librairie pour acquérir chaque nouvel épisode d'Astérix, qu'il s'empressait de lire avant de me l'offrir. Dans mon école publique de Drancy, banlieue parisienne où mes parents s'étaient installés, on rencontrait pourtant peu de Gaulois authentiques ; un Martin ou un Minot étaient mêlés à beaucoup de noms finissant en i. Je n'ai cependant jamais entendu ces descendants d'Italiens exciper fièrement de leur ascendance de vainqueurs romains pour mépriser ces minables vaincus gaulois…

    2_Soumission.jpgUn jour, mon grand-père paternel me montra un des timbres qu'il collectionnait. Un combattant à la mine farouche, la tête surmontée d'un turban, brandissait un fusil. Un seul nom barrait l'image : Zemmour. C'était une tribu berbère célèbre, m'expliqua le vieil homme. Une des dernières à se soumettre à la France, bien après la prise de la smala d'Abd el-Kader, que j'avais étudiée à l'école. Mon sort se compliquait: j'avais été colonisé par la France, et j'avais même farouchement résisté à l'envahisseur. Comme Astérix face à Rome. Les Gaulois étaient devenus des Gallo-Romains, après avoir pris goût à la paix et à la civilisation romaine. Mes ancêtres à moi étaient devenus des Berbéro-Français, imagesQ1NCSSEN.jpgaprès avoir pris goût à la paix et à la civilisation française. Les Gallo-Romains avaient adopté les prénoms latins et endossé les toges romaines, appris à parler et à lire le latin ; ils disaient: « A Rome, on fait comme les Romains .» Mes aïeux avaient donné des prénoms français à leurs enfants, lu Victor Hugo et endossé les costumes et les robes de Paris, jusqu'à cette minijupe si « indécente » que ma mère arborait dans les rues de Paris, à la place des djellabas et burnous arabes que leurs grands-mères avaient pourtant portés.

    J'avais toujours su qu'être français, c'était précisément ce sentiment qui vous pousse à prendre parti pour votre patrie d'adoption, même si elle avait combattu vos ancêtres. « La patrie, c'est la terre des pères. Il y a les pères selon la chair et les pères selon l'esprit », écrivait André Suarès, autre juif devenu français qui venait, lui, de Livourne, et chez qui je retrouverais, bien des années plus tard, la plupart de mes tourments, de mes analyses et de mes sentiments, rédigés dans une langue d'une pureté cristalline digne de Pascal. Avant même de le lire, j'avais intériorisé sa leçon : être français, quand on n'est pas un fils des pères selon la chair, mais un fils des pères selon l'esprit, c'est prendre parti pour ses pères d'adoption jusques et y compris contre ses pères d'origine. C'est prendre le parti de la raison sur l'instinct, de la culture sur la nature, c'est dire « nous » même quand le nous qu'on est devenu affronte le nous qu'on fut… Je ressentais au plus profond de moi ce que je lirais des années plus tard sous la plume de Raymond Aron: « Je suis ce qu'on appelle un Juif assimilé. Enfant, j'ai pleuré aux malheurs de la France à Waterloo ou à Sedan, non en écoutant la destruction du Temple. Aucun autre drapeau que le tricolore, aucun autre hymne que La Marseillaise ne mouillera jamais mes yeux. »  

    Extrait de son dernier livre - qui vient de paraître

  • Le bon sens près de chez vous (2ème partie) (20), par Jeunesse si tu savais et Poussières d'étoiles.

    En contact avec les mouvements Jeunesse si tu savais et Poussières d'étoiles; voici les liens de leur page FB, de leurs sites officiels et de leur chaîne youtube :

     

    JEUNESSE SI TU SAVAIS

    https://www.facebook.com/jeunessesitusavais/

    https://www.jeunesse-si-tu-savais.fr/

     

    POUSSIERES D'ETOILES

    https://www.poussieresdetoiles.fm/

    https://www.youtube.com/channel/UCvYtt4Ws_Uc4Cj0LeLCoEJQ/videos

     

    Et voici le vingtième article (aussi en vidéo/audio) qu'ils nous ont adressé, en attendant la suite...

    Le bon sens près de chez vous, çà pourrait n’être qu’une formule de publicité, pour une banque par exemple. Mais le bon sens est essentiel pour chacun. ( 2e partie)
    Voici aussi "l'ordre naturel"...

    https://www.poussieresdetoiles.fm/uploads/newscast/0/0/112/8f48c149-e12d-4f66-be97-8a6ff025395c.mp3

    Pour tout homme il y a tout d’abord la conscience, puis le bon sens et l’ordre naturel.

    L’ordre naturel

    fait appel à la raison. On peut découvrir l’ordre naturel (inscrit dans la nature ou voulu par Dieu) par l’intermédiaire de la raison et de l’intelligence qui nous permettent ainsi d’appréhender ces lois naturelles qui s’imposent à tous. Cette découverte peut s’appliquer aussi bien à l’organisation intellectuelle et spéculative que ce sont les sciences mathématiques qui sont les briques des autres sciences. Puis les lois naturelles dans l’ordre de la physique qui est l’organisation de la matière et de ce qui en résulte. Puis l’association de la matière, l’ordre de la chimie. Puis la biologie, l’organisation du vivant. Et enfin même dans l’ordre de la pensée humaine (les sciences humaines dans leur ensemble) avec en particulier l’organisation politique et sociale de l’humanité. On peut découvrir un ordre naturel qui remonte, pour la matière aux origines de l’univers, pour le vivant à des millions d’années. Et pour l’homme à des dizaines de milliers d’années de l’histoire et de la préhistoire de l’humanité, pour pouvoir mieux construire son présent et son futur tout en respectant la nature humaine, en respectant les leçons de l’histoire.

    L’ordre naturel et les racines voilà l’essentiel : une plante qui n’a plus de racines finit par mourir, une plante qui est élevée hors-sol et purement artificielle peut être sujette à toute manipulation. Cela est tout aussi important pour l’ordre des sciences humaines. C’est pourquoi conscience, bon sens, sciences et ordre naturel sont très importants dans le progrès de l’humanité : pour se connaître soi-même et pour connaître son environnement. « Science sans conscience n’est que ruine de l’âme » disait déjà Rabelais ; on pourrait rajouter : « Sciences de l’Homme sans conscience et sans ordre naturel n’est que ruine de l’âme et de l’humanité ».

    Faire du passé table rase

    Et aujourd’hui les exemples ne manquent pas. On souhaite s’éloigner de la conscience, il n’a plus ni bien ni mal. Le bon sens est une notion qui choque les esprits dits modernes, tenant de la pensée unique, qui pensent à changer leur genre (naturel) pour une « théorie du genre », qui croient que l’homme est né qu’en Mai 68, et qu’il faut faire du passé table rase. Cette notion ne date pas seulement d’aujourd’hui, comme le constatait Renan : « La Révolution française, en faisant table rase des institutions du passé, en ne laissant subsister en face l'un de l'autre que l'individu et l'État, se donna la tâche difficile de tout créer à nouveau sur le modèle de la pure logique. ». Depuis 68 c’est le passé intellectuel et culturel dont il faudrait faire table rase. Pour aller vers un nouvel ordre ou plutôt un désordre lié à la volonté de toute-puissance de l’homme de contrarier sa nature, de trafiquer son être et de transformer tout pour construire une nouvelle société qui réponde, en théorie, au bon plaisir de chacun, mais qui en fin de parcours devient une société basée sur le contraire de l’ordre naturel : le désordre contre-nature. Qui aboutirait à la fois au « transhumanisme » (ce que deviendrait l’être humain une fois qu’on aurait dépassé l’homme, à l’image des films de science-fiction) et à une société totalitaire - la meilleure des anarchies conduit toujours à la pire des dictatures. Cette idéologie contre-nature deviendrait vite la pensée unique. Comme on en voit les prémices dans la société occidentale, et en France par la volonté d’imposer la « Théorie du genre » dès l’école, pour déformer les esprits dès le plus jeune âge, par les gouvernements successifs (cf. les « Poussières d’étoiles » sur la Théorie du genre »). Pensée unique et société totalitaire comme décrit dans les romans d’anticipation « Le meilleur des mondes », « 1984 »… et déjà expérimenté dans tous les pays totalitaires des 20e et 21e siècles.

    En Conclusion

    C’est ainsi que si on s’éloigne de l’ordre naturel (voulu par Dieu ou par la Nature), un désordre artificiel le remplace et on en arrive à bien pire que ce qu’il y avait dans l’ordre naturel que l’on voulait éventuellement corriger. Déjà Pascal écrivait : « L'homme n'est ni ange, ni bête, et le malheur veut que qui veut faire l'ange fait la bête ». L’homme est simplement homme et celui qui veut contrecarrer l’ordre naturel et non pas s’en servir va finir par transformer l’homme en quelque chose d’inférieur encore à la bête. L’ordre naturel est au service de l’homme et de l’univers, et nous n’en sommes pas ses esclaves ; nous sommes libres grâce à notre conscience ; et le bon sens nous permet de voir clair rapidement pour nous et pour ce qui nous entoure. Le bon sens près de chez nous…

  • Découvrez la seule relique de saint Joseph conservée en France, par Mathilde de Robien.

    @Jean-Marie Laillet

    Ceinture relique de saint Joseph, conservée dans l'église Notre-Dame de Joinville (Haute-Marne).

    Méconnue, la seule relique de saint Joseph conservée en France, à Joinville (Haute-Marne), a été rapportée de Terre sainte par Jean de Joinville en 1248. En passe d'être restaurée, elle est actuellement au centre de toutes les attentions.

    4.pngVoilà une heureuse conséquence de la consécration de cette année au père adoptif de Jésus : la mise en valeur d’une ceinture-relique qui aurait appartenu, il y a plus de 2.000 ans, à saint Joseph. Conservée dans une chapelle latérale de l’église Notre-Dame de Joinville, petite ville de Haute-Marne, elle a été rapportée de Terre sainte lors de la 7ème croisade par Jean de Joinville, chroniqueur de l’époque et grand ami de saint Louis. Elle constitue à notre connaissance la seule relique du père nourricier de Jésus conservée en France.

    Dans son Histoire de saint Louis (1839), Louis-François de Villeneuve rapporte : « La plupart des croisés de 1248 s’étaient procurés aussi quelques-uns des objets rares ou curieux. Le sire de Joinville, entr’autres, revenait avec l’écu de son oncle Geoffroy IV, blasonné par Richard Cœur de Lion, et avec la ceinture de saint Joseph, qu’on croyait pieusement, d’après une tradition orientale, avoir été filée pour son époux par la chaste Marie elle-même. Ce furent les seuls trophées dont le sénéchal put orner à son retour sa collégiale de Saint-Laurent ; mais ils suffisaient au guerrier et au chrétien ».

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    Ceinture relique de saint Joseph.
  • Macron en Corse : un jacobin au service de Bruxelles

     

    Par François Marcilhac

     

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    Pourquoi aurions-nous à prendre parti pour Macron contre les prétendus « nationalistes » corses, ou, au contraire, pour les seconds contre le premier ?

    Le succès récent, aux premières élections territoriales de la nouvelle collectivité, des autonomistes (représentés par Simeoni) et des indépendantistes (représentés par Talamoni) sous la marque déposée « nationaliste », est indéniable. Comme l’est l’apparente fermeté de Macron, lors de son voyage récent sur l’Ile de Beauté, face à des revendications inacceptables en tant que telles. Elles sont de trois ordres.

    Des revendications inacceptables

    Les premières sont anticonstitutionnelles. Il en est ainsi de la co-officialité de la langue corse, le français étant l’unique langue officielle de la « république » (article 2 de la Constitution), c’est-à-dire de l’Etat français. Ou du statut de résident, qui aboutirait à dénier aux autres citoyens français l’exercice de leurs pleins droits sur une partie du territoire national. Certes, une modification de la Constitution est toujours possible ; il en a été ainsi en Nouvelle-Calédonie pour favoriser les indépendantistes par la création, sous Mitterrand, d’une catégorie propre à l’archipel de sous-citoyens français auxquels il sera interdit de voter à l’automne prochain lors du scrutin d’autodétermination. Nul doute que, s’agissant du statut de résident, même si c’est la question immobilière que les séparatistes mettent aujourd’hui en avant, c’est à l’exemple néocalédonien qu’ils pensent, dans l’espoir d’un futur référendum sur l’indépendance de l’île.

    Les secondes exigences sont insupportables au plan éthique, puisqu’elles visent à faire passer pour des prisonniers politiques de vulgaires et lâches terroristes, comme l’assassin du préfet Érignac.

    La troisième série d’exigences — les moins choquantes — a trait à la fiscalité, la Corse ayant déjà, du reste, un statut fiscal dérogatoire qui remonte au Consulat, en raison de son insularité. Macron a fait justement observé qu’une éventuelle réforme fiscale entraînerait nécessairement une réduction équivalente des importantes dotations de l’Etat attribuées à l’île.

    Doit-on dès lors applaudir la fermeté de Macron, qui a refusé, apparemment comme un Jacobin pur sucre, toutes ces exigences ? Natacha Polony se trompe lorsque le 9 février dernier, dans FigaroVox, elle écrit qu’ « en opposant un mépris suffisant aux légitimes aspirations corses d’une démocratie plus proche du peuple, Emmanuel Macron est passé à côté de l’Histoire », ajoutant : « On attendait de Gaulle, il n’y eut que Guy Mollet » — pense-t-elle au président du Conseil envoyant le contingent en Algérie pour y organiser la répression ? Dans ces conditions, elle irait encore plus loin que les séparatistes qui se sont contentés, dans un jeu de rôles des plus classiques, de qualifier de « haineux, provocateurs et méprisants » les propos du chef de l’Etat, menaçant, il est vrai, du retour à la situation chaotique qui a prévalu des années 70 jusqu’à une période relativement récente.

    Un problème corse ?

    Il existe un problème corse, dont témoigne l’élection de cette chambre introuvable pour les « nationalistes ». Mais, paradoxalement, ces élections territoriales sont le copié-collé des élections présidentielle et législatives nationales.  Les Corses, en portant au pouvoir une majorité « nationaliste » n’ont fait rien d’autre que de chercher à se débarrasser de leur vieille classe politique vermoulue sur l’île comme les Français, en général, de la leur en élisant Macron et une assemblée En marche. Mais c’est, dans les deux cas, sans enthousiasme puisque l’abstention a frôlé les 48 % au second tour en Corse.

    Surtout, pour nous, qui ne sommes pas jacobins, le problème posé par une population française à forte identité culturelle régionale ne saurait être résolu dans le cadre d’un régime républicain, incapable de décentraliser sans nuire à l’unité nationale. Ou plus exactement, c’est la République qui fait de ces identités régionales autant de problèmes, alors même qu’une monarchie fédérative forte pourrait les laisser s’épanouir sans que leur particularité menaçât l’unité du Royaume. Ce que n’a pas vu Natacha Polony. Et refusent de voir tous ceux qui voudraient en finir avec un jacobinisme effectivement mortifère pour les forces vives de la nation, mais sans remettre en cause les institutions qui le rendent nécessaires.

    Corse… et Européen !

    Ou du moins le rendaient nécessaire. Car ne commettons aucun contresens sur la prétendue attitude de fermeté de Macron. Son jacobinisme, si jacobinisme il y a, n’est au service ni de la République ni, encore moins, de la France. Outre que M. En-Même-Temps s’est dit favorable à une reconnaissance de la Corse dans la Constitution, par un aménagement de son article 72 consacré aux collectivités territoriales, reconnaissance qui ouvrira la boîte de Pandore de revendications régionalistes plus ou moins fondées, il a surtout avoué son désintérêt du maintien de la Corse dans l’ensemble français comme tel, en déclarant : « Personne ne vous reprochera de vous dire Corse et Français, Français parce que Corse, Corse parce que Français, Européen… Dans cette identité indissociable je veux ouvrir avec la Corse cette page pour qu’elle puisse réussir. »  Oui, qu’allait donc faire l’Europe en cette galère ? N’oublions pas que le nouveau manifeste d’En marche, adopté à la fin de l’année dernière, a supprimé toute référence à la France et à la nation : seule l’Europe y subsiste. En étendant l’« identité indissociable » constituée par le fait d’être corse et français au fait d’être européen, Macron met sur le même plan l’appartenance à une institution supranationale et celle à une patrie, une histoire et une culture. Il dilue l’identité nationale et régionale dans le fourre-tour européen. Comme l’a montré l’exemple catalan, l’Europe ne favorise plus, directement du moins, l’éclatement des Etats-nations, à partir du moment où elle les a affaiblis suffisamment pour imposer ses directives. Pourquoi favoriserait-elle, du moins dans l’état actuel des choses — il peut changer —, de nouvelles communautés jalouses de leur jeune souveraineté, quand les vieux Etats ne sont plus jaloux de la leur ? Des régions à forte identité pourraient devenir, dans ce grand espace bureaucratique soumis au mondialisme, autant de grains de sable dans une mécanique désormais bien huilée. Macron, dont l’horizon indépassable est l’Europe, n’est jacobin que dans la mesure où son « jacobinisme » est au service de Bruxelles.    

  • Mai 68 : La contre-culture : ses origines, sa fonction [3]

    Généalogie d’une récupération 

    Dans l’histoire de la « génération 68 », « on peut distinguer trois phases. La première est gauchiste. La seconde est contre-culturelle, mais elle n’oppose pas une génération aînée ʽʽdʼhumeur révolutionnaireʼʼ à une génération cadette dʼʽʽhumeur contre-culturelleʼʼ […] : la "génération de mai 68ʼʼ s’est convertie à la contre-culture qu’elle à la fois importée (des États-Unis) et inventée et qu’elle inculque à de nouvelles générations […]. La troisième phase n’oppose pas une nouvelle génération néo-libérale à des générations aînées contre-culturelles : de même qu’elle s’était convertie du gauchisme à la contre-culture, la génération de mai 68, fidèle à sa vocation prophétique, s’est encore convertie de la contre-culture au néolibéralisme. »[1]

    Gérard Mauger avance que le style gauchiste, qui est une vulgate marxiste réduisant la complexité des rapports sociaux à un affrontement entre une « bourgeoisie » et un « prolétariat », « peut être décrit comme un métissage de populisme et d’ascétisme, de dogmatisme et d’anti-intellectualisme, de spontanéisme et de dogmatisme, d’ouvriérisme et d’élitisme, de marxisme-léninisme et d’anticommunisme »[2]. Il est d’essence petite-bourgeoise voire bourgeoise, néanmoins sa vision du monde social est telle qu’il a pour groupe de référence le peuple, qui n’est en réalité pour lui qu’un concept abstrait. Autrement dit il idéalise un peuple qu’il se représente de façon romanesque et théorique. Et ce dans la continuité du marxisme qui assigne un rôle messianique aux masses populaires. 

    En outre pour Mauger le « style ʽʽcontre-culturelʼʼ, dont la notion de ʽʽmarginalitéʼʼ est le concept-clé », résulte de la « désillusion gauchiste » et correspond à l’ « adaptation de la contre-culture américaine » ainsi qu’à la « vulgarisation de la ʽʽphilosophie du désirʼʼ, dernier cri de l’avant-garde philosophique d’alors. Dans une critique de l’Ant-Œdipe publiée dans Libération en 1972, Robert Linhart écrit : ʽʽces gauchistes vieillissants […] cherchent, en vagues successives, une voie pour s’intégrer dans la société sans paraître, à leurs propres yeux, se renier. Encore contestataires dans la forme, ayant fait leur reddition en leur for intérieur, ils sont pour des maîtres à penser la ʽʽdéculpabilisationʼʼ, la reconnaissance du désir, la ʽʽdéterritorialisationʼʼ, une base sociale et un public tout trouvéʼʼ. »[3]

    Mauger précise que la marginalité signifie « aussi bien la sécession, la retraite, le repli, l’isolement, l’autarcie que la contestation, la dissidence, la rébellion, la révolte. La notion est aussi connotée spatialement, temporellement et socialement. Elle s’applique à des pratiques et des dispositions aussi hétéroclites en apparence que la vie communautaire, la consommation de drogues, la route, le mysticisme, la libération sexuelle, le goût du ʽʽnaturelʼʼ et des ʽʽproduits naturelsʼʼ, le zen et le yoga, etc., à des populations aussi diverses que les femmes, les jeunes, les minorités sexuelles, religieuses, ethniques, etc. »[4]. En exaltant la singularité, l’individualité (la fameux « droit à la différence »), la contre-culture se fait le chantre de l’individualisme, et donc d’un libéralisme nouveau. Comme l’ont notamment signalé Luc Ferry et Gilles Lipovetsky, Mai 68, était, dès l’origine, fondamentalement individualiste.      

    L’hédonisme au service du marché 

    Ce néo-individualisme issu de la contre-culture des sixties est fondé sur l’hédonisme. Le sociologue Henri Mendras écrivit : « Parmi les thèmes soixante-huitards, ʽʽtout, et tout de suiteʼʼ ne faisait qu’exprimer de façon extrême une progression lente et continue de l’hédonisme. Le fait que plaisir et jouissance, naguère considérés comme mauvais et dangereux, soient aujourd’hui reconnus comme licites et ouvertement désirables, est aussi un changement dans les normes morales plus que dans les comportements. »[5] L’universitaire aurait pu mentionner un autre slogan emblématique de ce tournant hédoniste, le célèbre « jouir sans entraves ». Un an plus tard Serge Gainsbourg qualifie l’année 1969 d’année érotique : la luxure est érigée en vertu cardinale. Au même moment on constate « l’apparition du nu au cinéma, dans les magazines, sur les affiches et enfin sur les plages. »[6] Le chanteur originaire d’Europe de l’Est et issu d’une famille juive chante aussi Sea, sex and sun...

    Le sexe sort de la sphère intime, gagne la sphère publique : une révolution s’opère. À partir des sixties, « dans les magazines féminins, le sexe est sans doute le thème le plus abondamment traité »[7].         

    L’exaltation du désir individuel casse les vieux tabous, ces vieux tabous qui freinent l’extension de la logique marchande à ce qui reste encore du mode de vie traditionnel. La contre-culture est ainsi le moyen par lequel le capitalisme a intégré son antithèse, le gauchisme. Lénine inventa ce terme de « gauchisme » qu’il qualifia de maladie juvénile du communisme n’en n’aurait certainement pas cru ses yeux en s’apercevant qu’il serait devenu plus tard un remède du sénile capitalisme, au moment de son énième entrée en état de crise. À partir de 1965, indique Mendras, « la productivité du capital fixe, en croissance depuis 1946, commence à baisser. »[8] Le sénile capitalisme, par l’intermédiaire du triptyque gauchisme-contre-culture-néolibéralisme, a pu prendre un coup de jeune salvateur.  (Dossier à suivre)    

    [1]  Gérard Mauger, « Gauchisme, contre-culture et néo-libéralisme : pour une histoire de la génération de Mai 68ʼʼ, dans Jacques Chevallier (dir.), Lʼidentité politique, Paris, PUF, 1994, p. 216-217.

    [2]  Ibid., p. 218-219.

    [3]  Ibid., p. 222-223.

    [4]  Ibid., p. 225.

    [5]  Henri Mendras, La Seconde Révolution française (1965-1984), Paris, Gallimard, 1994, p. 402.

    [6]  Ibid., p. 410.

    [7]  Ibid., p. 411.

    [8]  Ibid., p. 16.  

     

    Retrouvez les articles de cette série en cliquant sur le lien suivant ... 

    Dossier spécial Mai 68

  • Éphéméride du 3 juin

    3 juin,croisades,clotilde,clovis,antioche,urbain ii,godefroy de bouillon,himalaya,anapurna,bizet,carmen,herzog,dreyfus,nîmes,mareschal,jardins de la fontaine

    1950 : Première ascension de l'Annapurna

     

     

     

     

    545 : Mort de Clotilde, épouse de Clovis 

     

    Chrétienne convaincue - son mari, lui, n'étant pas chrétien au départ... - c'est Clotilde qui se trouve être à l'origine directe de la conversion de Clovis au christianisme, une conversion qui se fit à la suite de la bataille de Tolbiac (voir l'Éphéméride du 10 novembre).

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    Clotilde priant saint Martin, miniature pour les Grandes Chroniques de France, 14ème siècle, BNF 
     
     
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    1098 : Les Croisés s'emparent d'Antioche

     

    La ville est, alors, située en Syrie.

    Les armées croisées sont dirigées par Godefroy de Bouillon, le comte de Toulouse, Bohémond 1er, et le légat pontifical, Adhémar de Monteil. L’année précédente, ils étaient déjà parvenus à conquérir Nicée, mais ayant conclu un accord avec l’empereur byzantin Alexis Comnène, ils furent contraints de lui remettre la ville.

    Peu de temps après, ils remportèrent une grande victoire contre les Turcs, en Asie Mineure, ouvrant ainsi la voie à d’autres conquêtes, dont celle de Jérusalem en juillet 1099.CROISADES ANTIOCHE.jpg

    Dans notre Album L'aventure France racontée par les cartes, voir les deux photos "La route des Croisades (I/II)" et "...et les États latins d'Orient (II/II)"

     

     

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    1749 : Naissance de Jean-Baptiste Lynch

     

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    Le patronyme l'indique assez : la famille Lynch est originaire des îles britanniques. Elle s'est établie à Galway, en Irlande, fournissant 84 maires à la ville ! Le gène du service communal a été, semble-t-il, transmis à Jean-Baptiste, puisqu'il sera nommé maire de Bordeaux par Napoléon, en 1808, devenant ainsi un lointain successeur de Michel Eyquem, seigneur de Montaigne, par deux fois maire de Bordeaux (en 1581 et 1583) et lui aussi familier et soutien des rois légitimes, durant l'époque troublée des Guerres de religion...
    Entre-temps, les Lynch, catholiques, avaient dû fuir les féroces persécutions initiées par Henri VIII, et s'étaient réfugiés à Bordeaux dès le XVIIème siècle : le grand-père de Jean-Baptiste, s'y installa et s'y fit naturaliser en 1710, et son père reçut de Louis XV des lettres de naturalisation, puis, en 1755, des lettres de reconnaissance de noblesse.
    Président aux requêtes au Parlement de Bordeaux sous Louis XVI, Lynch s'opposa vite aux révolutionnaires et, royaliste, il fut emprisonné sous la Terreur.
    Comme beaucoup d'autres, c'est Thermidor, et la chute de Robespierre, qui le sauvera, in extremis...
    Nommé maire de Bordeaux en 1808, il jouera un rôle très actif - dès que la fin de l'Empire apparaîtra évidente - pour éviter à la France le démembrement auquel pensaient plusieurs des coalisés, et pour réinstaller le roi légitime, Louis XVIII, sur le trône (voir l'Éphéméride du 12 mars : Bordeaux proclame Louis XVIII roi de France...)
     

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    Jean Baptiste Lynch est le deuxième nom, tout en haut de cette stèle des "maires de Bordeaux au XIXème siècle", apposée sur la place Pey Berland, pour l'année 1809...

     

    En mars 1814, les Anglais approchent de Bordeaux, arrivant d'Espagne et du Portugal.

    Ironie cruelle de l'Histoire : c'est pour obliger le Portugal à appliquer le Blocus continental (voir l'Éphéméride du 21 novembre) que Napoléon s'était engagé dans la folle Guerre d'Espagne, en 1808, qui marqua, bien avant la catastrophique Campagne de Russie, le commencement de la fin. Les Anglais envoyèrent alors Arthur Wellesley - futur Lord Wellington - pour aider les Portugais à résister aux Français.

    Très peu de temps auparavant, les Français venaient de vaincre les Anglais et sur terre et sur mer, lors de la Guerre d'Indépendance des États-Unis, Louis XVI étant le seul roi de France à avoir atteint ce résultat... Les Anglais étaient donc très inférieurs, sur terre, aux Français, et c'est justement Napoléon qui va leur offrir - sur un plateau, pourrait-on dire... - l'occasion de s'exercer pratiquement, sur le terrain, et de se préparer, en sept ans, à devenir ses vainqueurs, à Waterloo !...

    Le 12 mars 1814, Lynch va donc au-devant du général anglais, abandonne son écharpe tricolore pour une écharpe blanche et rentre dans Bordeaux, entraînant la population aux cris de "Vive le Roi !"; il publie une proclamation invitant à voir en Louis XVIII un "monarque père du peuple" et, le jour même, le duc d'Angoulême débarque à Bordeaux, où le drapeau blanc flotte sur la mairie.

    Louis XVIII reçut Lynch aux Tuileries et l'éleva à la dignité de Grand-croix de la Légion d'honneur, puis, après les Cent jours, à celle de Pair de France.

    Il mourut en 1835...

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     Les armes de Jean-Baptiste Lynch :

    "D'azur, au chevron d'or, accompagné de trois trèfles du même, au chef d'argent, chargé de trois roses de gueules, au croissant de sable, brochant sur la cime du chevron et sur le chef..."

     

     

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    1778 : Mort de Jacques-Philippe Mareschal

     

    Ingénieur militaire du Roi Louis XV et Directeur des fortifications de la Province de Languedoc, c'est lui qui créa en 1750, à la demande du Roi, les magnifiques Jardins de la Fontaine de Nîmes.

    Il les dessina sur l'emplacement du site antique de Nîmes, la Nemausus des romains, ayant le crocodile dans ses armes car c’étaient des vétérans des Légions ayant servi en Égypte qui avaient reçu, là, des terres pour s’y établir. La famille de l'empereur Antonin le pieux - qui régna durant l'apogée de l'Empire, sous la lignée des Antonins - était originaire de Nemausus, et descendait de ces légionnaires (voir l'Éphéméride du 10 juillet)...

    Les Jardins de la fontaine sont les premiers jardins publics dans l'histoire de France et parmi les premiers d'Europe. Situés au pied du mont Cavalier, en haut duquel se dresse la Tour Magne, ils se décomposent en deux parties : le niveau inférieur est occupé par un jardin à la française, aux larges allées et aux massifs tirés au cordeau, parsemés de balustres de pierres et de statues.

    On y trouve la source dédiée à Nemausus, génie des eaux et dieu tutélaire de la cité. Puis, l'ascension au sommet du mont, mène à la Tour Magne : cette grande tour octogonale est un présent de l'empereur Auguste à la colonie de Nîmes en l'an 15 avant J.C.

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    www.nimes.fr/index.php?id=504

     

     

     

     

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    1875 : Mort de Georges Bizet

     

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      Écouter :   Bizet ENTRACTE ACTE II CARMEN.mp3

     

     

    https://www.musicologie.org/Biographies/bizet_georges.html

     

     

     

     

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    1884 : Testament du duc d'Aumale, qui lègue Chantilly à l'Institut

     

     

    Garçons et filles, le duc a eu sept enfants : tous décéderont de son vivant...