UA-147560259-1

Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

Rechercher : Rémi Hugues. histoire

  • Education : Prix orange à Jean-Paul Brighelli; prix citron pour le sociologue !...

            On prend son bien où on le trouve, et, pour nous, il n'y a pas de "petits journaux" ou de "petits journalistes" : la réflexion n'est pas reservée aux seuls grands quotidiens - parisiens de préférence, pour certains... : on peut trouver partout des choses intéressantes, même si cela peut peut-être en surprendre quelques uns.

            Ce sera le cas aujourd'hui où nous avons trouvé dans le supplément Fémina de La Provence deux pages consacrées à l'Education et à l'Ecole en général.

            Le sujet est sérieux, il "vaut le coup" et ce Fémina du samedi 12 novembre lui consacre deux pages, dans lesquelles il fait appel à six "experts" : un chronobiologiste,, un professeur de psychologie cognitive, un pédopsychiatre, un sociologue et - surtout - un professeur en classe prépa : Jean-Paul Brighelli.....       

    LA PROVENCE ECOLE FEMINA.jpg

            De ces six "experts", trois, à notre très humble avis, disent des choses de bon sens, qu'on ne peut qu'approuver, et qui sont d'ailleurs assez largement partgées : Hubert Montagner (chronobiologiste) demande plus de respect des rythmes "naturels" de l'enfant; Alain Lieury (professeur de psychologie cognitive) rappelle avec sagesse qu "on se souvient de 80%  de ce qu'on fait" et recommande de faire appel à "nos différentes mémoires", et réhabiliter le "par coeur" (pratiqué intelligemment, bien entendu...); quant au pédopsychiatre (Gilles-Marie Valet) il donne cet utile conseil : "les parents devraient remettre "l'enseignant sur un piédestal, lui accorder leur confiance...; il faudrait que chacun reprenne sa place : l'enseignant pour enseigner, les parents pour éduquer...".

            Un mot pour la quatrième : Valérie Klingelschmitt (chiropraticienne) est pleine de bonne volonté et fort sympathique. Elle voudrait - qui ne le voudrait pas ?... - que les enfants soient bien en classe et propose, tout de go, de remplacer tables et chaises et tout et tout... par "du matériel ergonomique". Se rendant compte que, partant des 2.000 milliards actuels de dette, en appliquant sa suggestion, on ajouterait vite des zéros à la somme (ne faites surtout pas lire cela au pauvre Fillon, il risquerait l'infarctus !...), elle tempère ces nobles propos par un "peu à peu" qui en dit long sur l'infaisabilité de la chose.....  

            Et venons-en, maintenant, aux deux morceaux de choix : le réaliste Brighelli, et l'irréaliste (le sociologue).

            Pour le sociologue (Bertrand Bergier), cela semble clair : le professeur, voilà l'ennemi ! Il commence par dire qu'il a connu des "cancres" devenus avocats ou médecins. C'est possible. Mais il faudrait savoir surtout ce qu'ils ont fait dans leur discipline : les avocats gagnent-ils leurs procès, et les médecins guérissent-ils bien leurs malades ? Le sociologue voudrait aussi que l'on ne note pas seulement les maths, le français, l'histoire... mais aussi "les échecs, le football". Alors, là, c'est du n'importe quoi : pourquoi pas le hip-hop, la valse ou l'aptitude au parapente ? Bertrand Bergier confond tout et mélange tout : heureusement que Brighelli va lui répondre... Pour le sociologue, s'il y a problème, c'est simple, c'est la faute à l'enseignant... D'ailleurs, cerise sur le gâteau - indigeste, le gâteau... - "la formation continue des enseignants devrait être obligatoire, pour les remettre en situation d'appprentissage, donc de vulnérabilité". On n'en est pas au "salauds d'enseignants", mais...

           "Enfin Brighelli vint", comme dirait Boileau : il était temps, le sociologue nous avait estomaqué. Et voilà ce qu'il envoie, Brighelli, le sage, le réaliste, celui qui remet les pendules à l'heure et les point sur les "i". Et, là, tout est dit, et bien dit, et il n'y a rien à rajouter.....

           brighelli la provence.jpg

  • Mezri Haddad et ”la face cachée de la révolution tunisienne”.....

            Comme il l'a fait il y a peu de temps, Mezri Haddad nous fait l'amitié de nous envoyer quelques réflexions sur la révolution tunisienne.

            Il les a regroupées en deux types de documents que nous vous livrons ci- après : on appréciera et la lucidité de l'analyse et l'energie de la personne, chez celui qui est particulièrement bien placé pour parler d'un sujet qu'il connaît particulièrement bien.....

            Le premier de ces documents est le communiqué qu'il a fait paraître le 26 octobre 2011, que nous reproduisons ici dans son intégralité : 

             "La Tunisie souffrait d’un cancer qui n’était pas incurable : Leila Ben Ali et son oligarchie mafieuse. Plutôt que de soigner ce mal, c’est l’ensemble du corps tunisien qu’on a détruit. 

    tunisie,mezri haddad 

             Comme je l’ai dit dès janvier dernier, peu de temps avant ma démission de l’UNESCO, cette « révolution du jasmin » risque de conduire la Tunisie à l’intégrisme, le fameux « épouvantail » du régime déchu. Et comme je l’ai écrit dans mon livre La face cachée de la révolution tunisienne. Islamisme et Occident : une alliance à haut risque, qui est en vente en Tunisie depuis un mois et que certains journalistes « indépendants » et « démocrates » ont jusqu’à présent caché à l’opinion publique tunisienne, les élections conduiront inévitablement au triomphe des islamistes.

             Le mal est fait, mais le pire est encore devant nous. Le peuple à qui on a fait croire qu’il a réalisé la plus belle révolution de l’univers vient de se prononcer en faisant d’Ennahda le premier parti du pays. Un peuple mur pour l’islamisme ne peut pas être un peuple mature pour la démocratie.   

             Ce qui est pour certains un jour de fête de la démocratie est pour moi un jour de deuil de la République. Celle qu’une élite patriotique et éclairée, sous la direction de l’illustre Bourguiba, a fondée après l’indépendance. Les islamistes vont gouverner avec leurs suppôts « progressistes », qui sont leurs alliés stratégiques depuis plus de dix ans. Un régime rétrograde aux ordres du wahabisme qatari va bientôt naître au pays de Tahar Haddad, de Moncef Bey et de Bourguiba.  

             Le pays va connaître l’une des plus sombres périodes de son histoire. Mais les Tunisiens se réveilleront un jour. Et plus tôt qu’on le croit. L’heure n’est plus au combat de la démocratie contre la dictature, mais à la résistance pour que la Tunisie recouvre son indépendance. C’est l’heure du combat des patriotes, des républicains, des modernistes, contre le fascisme vert, contre ses alliés opportunistes et contre leurs mercenaires.

     

    Mezri HADDAD, ancien ambassadeur de la Tunisie auprès de l’UNESCO         

           

           Ensuite, Mezri Haddad nous envoie également quelques commentaires et quelques "bonnes feuilles" sur son ouvrage, La face cachée de la révolution tunisienne. Islamisme et Occident, une alliance à haut risque..... 

     tunisie,mezri haddad

     

    haddad_partie_1.pdf

    Mezri_Haddad_Couverture.pdf

     

    ARGUMENTAIRE_MEZRI_HADDAD.pdf 

    Bonnes_feuille1.doc

  • Le CAC 40 à 2 800 points, ça vous dit quelque chose ?

    Que dire de l’effondrement continu de toutes les bourses mondiales, Paris en tête, que vous ne sachiez déjà ? Que nous n’ayons dit, déjà ?

     

    Si vous y perdez de l’argent, nous compatissons. Mais nous n’ignorons pas qu’il subsiste aussi des possibilités d’en gagner ; que des « produits » financiers subtils le permettent, même si notre avis le plus clair est qu’à l’évidence, ils devraient être interdits.

     

    Que certains gagnent et que la plupart perdent, au mieux virtuellement, à vrai dire, ce n’est pas notre souci.

     

    Reconnaissons à Hilaire de Crémiers d’avoir, depuis longtemps, analysé, prévu, dans Politique Magazine et dans ses vidéos, ce qui se préparait, ce qui se produit aujourd’hui, qui devrait déboucher, comme, sans-doute, nous allons le vivre, sur une crise sociale et politique d’une extrême gravité. Reconnaissons, aussi, à Antoine de Crémiers, son cousin aixois, d’avoir décortiqué, expliqué, les fondements et les mécanismes de ce qui n’est pas, pour lui, une crise, par définition passagère, mais un effondrement, dans de brillantes conférences, à Aix et à Marseille. Deux d’entre elles, celles prononcées à Marseille, ont fait l’objet de vidéos mises en ligne, sur notre blog (vous pouvez les visionner en fin de note). 

     

    crise,cac40

    A vrai dire, comme le rappelait, il n’y a pas très longtemps, le défunt archiduc Otto de Habsbourg, fin politique et grand Européen, les plaies d’argent ne sont jamais mortelles et les peuples s’en remettent. L’effondrement financier auquel nous assistons reflète surtout l’effondrement moral, politique et social de nos pays anciennement développés. Et il affecte nos économies beaucoup plus profondément que s’il ne s’agissait que d’une crise de leurs mécanismes et de leur fonctionnement propres. Ce sont les bases morales, politiques et sociétales sur lesquelles toute activité économique se construit, ce sont ces bases dont elles ont besoin pour vivre et prospérer sainement, qui, aujourd’hui, se sont effondrées et lui font, consciemment ou non, défaut.

     

    Qu’un certain monde – qui n’a « que des banques pour cathédrales » -  puisse s’écrouler, non de notre fait, mais du sien propre, ne sera pas pour nous attrister vraiment, s’il devait en sortir un retournement de nos sociétés fatiguées de tant de désordres, au profit des idées, des pratiques et des principes qui fondent tout ordre véritable.

     

    Nous l’avons déjà dit. Il n’est pas inutile, toutefois, de rappeler aux Français, comme à nos voisins Européens, que nous avons, dans notre  Histoire, nos traditions, nos expériences politiques et sociales, notre culture, l’essentiel des exemples, des modèles, des principes qui pourraient nous permettre de reconstruire, enfin, des sociétés, naturellement nouvelles et modernes, qui correspondraient, toutefois, à l’esprit de notre tradition véritable, trahie par le monde actuel.

     

    lafautearousseau

     

     

    Voici , en deux parties, l'analyse qu'a faite Antoine de Crémiers de "la Crise", qui n'est pas une crise mais un effondrement, une fin : ces deux vidéos ont constitué les neuvième et dixième Cafés Actualités de lafautearousseau à Marseille...

     

    Dixième Café, samedi 21 mai 2011 : 

     

    La mondialisation, Babel effondrée (deuxième partie, par Antoine de Crémiers)   

     

     

      

     

    Neuvième Café, samedi 9 avril 2011 : 

     

    La mondialisation, Babel effondrée (première partie, par Antoine de Crémiers)  

     

  • LA CHUTE DE LA MAISON STRAUSS-KAHN.....

    (réactvité face à un évènement politique majeur : cette note a été publiée dimanche matin, à 9h05, pour la photo et le titre, et rédigée ensuite, au fur et à mesure des confirmations, jusqu'à douze heure, heure à laquelle elle a été définitivement "envoyée"...)

    Ariane EXPLOSION.jpg

    explosion en vol, désintégration.... 

            Ce n’est pas en nous plaçant sur le terrain de la morale privée, ni sur celui des attaques personnelles, que nous réagirons à l’affaire Strauss-Kahn. Nous dirons simplement que, ne surmontant pas ses pulsions et ne maîtrisant pas ses penchants personnels, bien connus, Dominique Strauss-Kahn, vient, paradoxalement, de s’exclure, de lui-même, de la participation à un Système dont il est, pourtant, l’archétype.

            La vie privée des souverains qui ont régné sur la France ou sur l’Europe n’a pas toujours été  exemplaire, si celle de certains autres l’a, par contre, été. Ces Princes, ces Rois, s’inscrivaient dans une Tradition, une Lignée, une Légitimité, dont ils n’étaient, somme toute, qu’un maillon, et, s’ils n’étaient à l’abri ni des critiques, ni des conséquences et sanctions de leurs actes, leurs fautes ne remettaient vraiment en cause ni la continuité des Institutions, ni la pérennité des États ni la cohésion de la société civile.

            Les Pouvoirs politiques nés de notre Révolution ne se prévalent ni de ce type de Légitimité, ni de notre Histoire qu’ils nient, rejettent et combattent, au nom d’une idéologie. Ils ont voulu que leur pouvoir relève de la Raison, appliqué à la mise en œuvre de cette idéologie, censée organiser le monde nouveau sur des bases nouvelles, et gérer des citoyens, des hommes nouveaux, sans roi et sans dieu. Aujourd’hui, le monde, le Système, dont ces principes ont accouché nous répugne. A nous et à beaucoup. Est-il permis de rêver à autre chose ? Nous dirons que ce rêve devient un devoir, qu’il doit se métamorphoser en une volonté d’autre chose

            La mondialisation est, d’évidence, presque au sens étymologique, une fiction sans souveraineté ni souverain, où, en quelque sorte, la seule « autorité », la seule incarnation d’une unité, bien-sûr strictement réduite à l’économique, est,  en pratique, le Directeur Général du FMI, au numéro 700 de la 19ème rue à Washington, États-Unis d’Amérique. De notre planète ainsi et prétendument mondialisée, Dominique Strauss-Kahn était une sorte de Pape, régnant, depuis son Vatican de la Finance, Urbi et Orbi. Pour toutes sortes de raisons tenant à ses racines, à sa culture, à ses amitiés, à son « expertise » économique et financière, et, aussi, à son deuxième mariage, il était, en apparence, parfaitement, si l’on peut dire, adéquat à cette Haute Fonction ….  Constitué pour …

            Exit le règne de la Raison, exit l’expertise financière, exit le politique avisé, exit l’éventuel candidat du Parti Socialiste à l’élection présidentielle française, exit le Pape de la mondialisation. Au moins sur un point, Sarkozy ne s’est pas trompé lorsqu’il affirmait à ses amis que DSK ne pourrait pas tenir le choc d’une campagne présidentielle. Il n’aura même pas tenu le choc de la précampagne ; il devra, très probablement, jeter l’éponge avant même qu’il ait déclaré son intention d’y prendre part.  Le « misérable petit tas de secrets » - qui tient aux misères de la nature humaine inchangée, vient, en effet, comme un « coup de tonnerre », d’envahir les ondes, les écrans, les feuilles de papier journal.

            Inculpé d’agression sexuelle, de tentative de viol, de tentative de séquestration, passible de poursuites pénales lourdes pour des faits considérés aux États-Unis comme extrêmement graves, arrêté, in extremis, dans un avion en partance pour Paris, Dominique Strauss-Kahn a (très probablement) terminé , non pas sa vie de luxe et de richesse extrêmes qui lui ont, sans-doute, donné l’illusion que tout lui était permis, que tout s’achète, que tout s’obtient par le Pouvoir et par l’Argent, du moins sa carrière politique, ….. dans une chambre d’hôtel de New-York.

             Sic transit….

  • Poutine à Kayin : un épisode supplémentaire du reflux du tsunami. A quand la même chose en France ?...

    KATYN 2.jpg

    Staline à lui seul donna personnellement l'ordre d'exécuter ainsi 25.7000 polonais...

     

    Poutine a bien fait d'aller à Katyn, de reconnaître ainsi l'horreur dont le marxisme-léninisme s'était rendue coupable en ce lieu, et de poursuivre ainsi le travail de purification de la mémoire(pour reprendre l'expression de Jean-Paul II) entrepris par la Russie depuis la chute du communisme.

    Et dont la réhabilitation de la famille impériale, son inhumation solennelle et sa canonisation ont été l'un des épisodes les plus significatifs...

               Une telle chose est-elle possible en France ?

               Un internaute -dans le courrier des lecteurs du Figaro- demande quand un dirigeant français aura le courage d'aller se recueillir sur les charniers vendéens.

               C'est évidemment une demande légitime et fondée. Mais il ne faut pas perdre de vue que ce qui se passe en Russie ne s'y passe, précisément, que parce que le marxisme-léninisme s'y est effondré et a disparu corps et biens. Le tsunami, parti de Paris en 1789, et arrivé aux extrêmités de la terre, a commencé son reflux, logiquement, par les extrêmités de la terre. Il faudra encore un peu de temps pour que l'épicentre du cataclysme retrouve le calme d'avant.

                Un président de la République française aux Lucs sur Boulogne, c'est tout simplement impossible. Car cela voudrait dire que la République idéologique renonce à ses origines, se contredit elle-même dans toute son histoire, dans tout son passé, dans ses fondements. Qu'elle se reconnaît coupable de s'être trompée, elle qui s'est auto-proclamée parfaite, puisque basée sur la Raison contre les superstitions et n'hésitant pas à proclamer qu'elle inaugurait l'ère des lumières face à l'obscurantisme et aux ténèbres. Excusez du peu !...

                Et l'on retombe sur l'extra-ordinaire sophisme de Robespierre: il faut que Louis meure, car si Louis est innocent, alors ceux qui ont fait la Révolution sont coupables !

                Ce qui donne, appliqué au cas d'aujourd'hui: il ne faut pas qu'un président de la république aille aux Lucs, car, s'il y va, c'est reconnaître qu'il y eu Génocide, puis négationnisme, révisionnisme et mémoricide.

                Et la République idéologique s'écroule sur ses bases...

                Il faut donc que nous attendions encore - en poussant à la roue pour accélérer ce mouvement déjà largement entamé - que le virus de 1789 s’épuise et finisse son cycle, les forces de son Idéologie étant elles-mêmes épuisées, et se trouvant démenties par les réalités qui montrent qu'à l'évidence, le Système hérité de 89 a terriblement mal vieilli, qu'il n'a pas tenu ses promesses, et qu'il a échoué, tout simplement... 

                Mais peut-être qu'on n'a plus à attendre très longtemps, tellement le Système est vermoulu...

  • Un nouvel Album (le 16ème) et un nouveau PDF (le 22ème) sur lafautearousseau !.....

                 En ce triste jour anniversaire du deuxième Décret de Lazare Carnot, organisant le Génocide vendéen (Décrets du 1er Août et du 1er octobre), nous publions notre seizième Album ( 81 photos), au titre explicite :

                Totalitarisme ou Résistance ? Vendée, "Guerres de Géants"...

                Il ne s'agit pas, en effet, pour nous, de faire oeuvre d'historien. Tout n'est peut-être pas dit, sur ces Guerres, mais en tout cas beaucoup l'a été, et le rôle de l'historien n'est pas le nôtre. Nous sommes un Blog politique et c'est de ce point de vue politique que nous voulons parler des Guerres de Vendée. Non comme d'un fait du passé, et dans ce qu'il a d'historique, mais comme d'un combat titanesque - héroïque, pour parler comme Pierre Boutang - qui a commencé il y a deux siècles, et qui n'est pas encore terminé.

    VENDEE DRAPEAU ARMEE CER.jpg

                 Un combat qui ne s'achèvera qu'avec la victoire définitive des forces de la Révolution, mais alors ce sera la disparition de la France, telle qu'on l'a connue au cours de l'Histoire. Ou, qui s'achèvera, au contraire, par un extraordinaire retournement de situation, un renversement du désordre établi, et donc la victoire, plus de deux siècles après, de l'insurrection contre la Révolution, dont les Vendéens ont donné le signal.

                  La Tradition a perdu une bataille, et même plusieurs, mais la guerre n'est pas terminée. C'est dans cet esprit, on le verra très vite, que nous abordons les Guerres de Vendée, et que nous avons conçu et composé cet Album.

                  Il se divise en deux parties.

    SOLJENYTSINE 8.jpg

    Soljénitsyne prononçant son discours aux Lucs sur Boulogne

     

                  La première, de 63 photos, est, certes, dédiée à ces Géants - l'expression, on le sait, est de Napoléon... - car il ont été l'honneur de la France et de la Civilisation, face au Totalitarisme et à une Convention qui inventait et pratiquait le premier Génocide des Temps modernes, matrice et modèle de tous ceux qui devaient suivre.... Et il ne serait de toutes façons pas possible de présenter un Album sur cette Guerre d'une façon abstraite, sans rendre d'abord l'hommage qu'ils méritent aux héros de la Vendée et du Grand Ouest...

                  Mais, après cet hommage légitime, les 18 documents suivants - accompagnés de leurs commentaires... - replacent cette Guerre de géants dans son actualité aujourd'hui. Et viennent compléter le texte de présentation qui fait la Une de l'Album.

                   Car, nous l'avons dit, si les Guerres de Vendée, en tant qu'évènement historique sont terminées depuis longtemps, comme la Révolution, celle-ci est toujours en cours, les forces qu'elle a déclenchées - qui sont des forces de mort et de destruction de notre vieille Nation héritée du fond des âges - sont toujours à l'ouvrage. Et, à l'inverse, le message de résistance à l'oppression et au Totalitarisme qu'ont lancé les Vendéens est donc toujours d'actualité et toujours valide, aujourd'hui; et il continue de guider celles et ceux qui ne se résignent pas, deux siècles après, à la victoire de cette agression contre notre Être profond venu, répétons-le, du fond des âges....

                  L'affrontement titanesque dure donc encore.....

                  Quant au PDF qui accompagne cet Album (notre vingt-deuxième), il s'agit en réalité de réunir, pour une plus grande facilité de consultation, cet Album, et une présentation succincte du DVD de Reynald Sécher : Guerres de Vendée - Combat de Géants .

    vendee dvd secher.jpg

  • Quand Le Point, en parlant de Jules César, répond aussi, à sa façon, aux élucubrations d'Eric Besson.....(2/2).

                Il est excellent, ce numéro du Point du 15 juillet (n° 1794). 

                Il n'y a rien à redire aux 17 pages du dossier de l'Enquête sur Jules César qu'il comporte (pages 66 à 83), sauf à adresser un grand bravo à François-Guillaume Lorrain, qui a dirigé le dossier; à Jean-Claude Golvin qui l'a - intelligemment... - illustré; à Jean-Louis Bruneaux, archéologue, chercheur au CNRS, qui parle avec des accents de Grimal et de Bainville; et à ceux qui les accompagnent : François Giron (Ce que Rome nous a légué, Et la Gaule découvrit l'urbanisme), Christian Goudineau (Impossible n'est pas César, Vercingétorix, loser magnifique), Jean Malye (César, reporter en Gaule), Romain Brèthes (Astérix et les collabos), et Jacques Dupont (Bibere humanum est).

    CESAR LE POINT.jpg
    La Une, qui annonce le dossier, représente le magnifique buste de César,
    retrouvé 2000 ans après dans le Rhône, le 27 août 2007.
    César, à qui nous devons tant.....

                Et, juste après, Romain Brèthes signe un inattendu et fort pertinent Astérix et les collabos où il évoque les deux albums Le combat des chefs et Le chaudron : "Dans ces deux oeuvres, le village gaulois est confronté à des traîtres à la cause nationale : le premier, le chef Aplusbégalix, offre un savoureux portrait de Gallo-Romain, dont l'aspiration à imiter ses vainqueurs et oublier ses racines celtes confine au ridicule..." 

                Des ancêtres qui étaient donc bien là, il y a plus de 2.000 ans, et pas au Mali, en Corée, aux Comores ou l'on ne sait où. Et qui étaient bien, non pas tout et n'importe quoi, et n'importe qui, mais des Celtes. Difficile d'affirmer plus clairement notre filiation, nos origines !.....

                Avant les deux dernières pages, plus techniquespourrait-on dire, où l'on parle de découvertes archéologiques, avec un passionnant entretien avec Luc Long, lui-même personnalité passionnante, l'enquête se clôt par un article qui, sous un air de légèreté, va, lui aussi, au fond, très sérieux, des choses : "Bibere humanum est".
     
                Ah, que nos pères étaient heureux ! Sans police de la pensée, sans pression pour ne pas manger ou boire ceci, ni pour manger comme cela ! Eh, oui, l'article est formel, dans son sous-titre : "Santé ! Boire le vin est humain. Et culturel. La preuve en Gaule".... qui nous rappelle, entre autres, que, si nos ancêtres les Gaulois ont inventé les braies, ils ont aussi inventé... le tonneau !
     
                Et que, "...à la mort d'Auguste, en 14 après Jésus-Christ, la vigne a déjà envahi le pays des Allobroges, c'est-à-dire la vallée du Rhône et les piémonts alpins. Un cépage nouveau (ou plus certainement plusieurs), évidemment baptisé allobrogica, fait son apparition, sorte d'arrière-grand-papa de la syrah de l'hermitage et de la côte rôtie, peut-être aussi de la mondeuse savoyarde...."
                Eh, oui, on boit du vin, chez nous, depuis 2.000 ans. N'en déplaise à qui voudra s'en offusquer..... Et on l'accompagne de forces autres choses bien sympathiques, au premier rang desquelles, évidemment, les cochonnailles, puisque, c'est bien connu, dans le cochon, tout est bon !... (1)
     
                Quand on referme, donc, ce dossier, que l'on a entamé par goût de l'Histoire et désir de la connaître, de la comprendre toujours mieux, on se rend compte qu'en plus, ce dossier a fait un mort, si l'on peut dire. Et que l'immortelle et grand-guignolesque ânerie bessonienne du "conglomérat de peuples qui veulent vivre ensemble" est évidemment renvoyée, là, à ce qu'elle est de fait : même pas une brève de comptoir, même pas une niaiserie abracadabrantesquement abyssale, rien, tout simplement. Le vide total, le néant absolu...

                Dès qu'on est un peu sérieux, un peu cultivé - on aurait presqu'envie de dire "un peu normal".. - il est bien évident que l'on quitte les rivages de l'idéologie pernicieuse des révolutionnaires trotskistes qui tirent les ficelles et veulent uniquement détruire les vieilles Nations historiques; et du crétinisme avéré des idiots utiles qu'ils manipulent....

    (1) : Hasard de l'actualité, une quinzaine de jours avant la parution de ce numéro du Point, une dépêche AFP du 26 juin nous apprenait que"…plus de 6.000 amphores ont été découvertes à Toulouse "sur un site datant de l'époque gauloise, un sanctuaire unique en France, où se réunissaient de très nombreuses personnes pour des rites de libation". C’est ce qu’a indiqué,  le mercredi 25 juin, le responsable des fouilles, Peter Jud. Depuis le début des recherches dans le cadre d'un programme d'archéologie préventive lancé il y a 9 mois par la société Archeodunum sur les 2 hectares qui abritaient ces dernières années la caserne militaire Niel, "des masses énormes d'amphores", représentant 21 tonnes, ont été découvertes…."

            Oui, vraiment, Ah, que nos pères étaient heureux !.....

  • Une balade Henri IV, en vidéos...

                C'est dimanche, et ce sont les vacances : extrayons-nous donc un peu de l'actualité trépidante, et replongeons-nous dans notre Histoire, en faisant une petite pause culture....

                En adressant un grand merci à Benoît de Sagazan, qui a collecté sur son Blog ( http://patrimoine.blog.pelerin.info/ ) les vidéos proposées par la Mairie de Paris, et qui permettent de partir sur les traces d'Henri IV dans la capitale.

                Ce qui s'impose en cette année qui lui est consacrée: joignons donc l'utile à l'agréable, en suivant les vidéos en compagnie de Laurent Loiseau, auteur du Paris de Henri IV (Éditions du Chêne)

                http://patrimoine.blog.pelerin.info/2010/05/20/sur-les-traces-de-henri-iv-a-paris-en-videos/

    HENRI IV LAURENT LOISEAU.JPG

     254 pages, 15 euros

                (quatrième de couverture) : Une promenade à Paris, en compagnie du Bon Roi Henri IV.
    Le 14 mai 1610. Ravaillac poignarde Henri IV rue de la Ferronnerie. Les Parisiens sont en deuil. Après avoir conquis la ville, le Béarnais aura rendu la capitale à ses habitants. Henri IV lui a donné sa première grande place, la Place Royale - l'actuelle Place des Vosges - son premier pont de promenade - le Pont Neuf - et entamé des chantiers pharaoniques au Louvre, et dans les châteaux de Fontainebleau et de Saint-Germain-Laye.
    Laissez-vous entraîner dans la " bonne ville " du Vert-Galant, à travers une balade inoubliable des arts et de l'architecture de la fin de la Renaissance française.

                Et, pour celles et ceux qui voudraient en savoir plus sur cette fontaine de la Croix du Trahoir, voici :

    LOUIS XVI FONTAINE CROIS DU TAHOIR.jpg
    Cette place sera, jusqu'en 1739, l'endroit où l'on coupait les oreilles des serviteurs indélicats. Elle hébergeait une potence (l'Arbre sec) et une roue dressées "pour servir d'exemple aux passants". Selon la coutume, une croix érigée à proximité était destinée aux dernières oraisons des condamnés. Son soubassement à degrés servait d'étal à des bouchers et marchands de légumes. La première fontaine de la Croix-du-Trahoir, construite par Jean Goujon à l'initiative de François Ier, date de 1529. Reconstruite en 1606, elle sera déplacée en 1636 pour améliorer la circulation dans la rue Saint-Honoré. Germain Soufflot, chargé de la rebâtir en 1775, héritera d'une fontaine en très mauvais état. Il l'inscrira dans un édifice polygonal situé à l'intersection des rues de l'Arbre Sec et Saint-Honoré et confiera à Boizot la sculpture de la nymphe qui apparaît rue Saint-Honoré.

    La fontaine porte l'inscription suivante :

    LUDOVICUS XVI
    ANNO PRIMO REGNI
    UTILITATI PUBLICÆ
    CONSULENS CASTELLUM
    AQUARUM ARCUS JULI
    VETUSTATE COLLAPSUM
    FUDAMENTIS REÆDI-
    -FICARI ET MELIORE CULTU
    ORNARI JUSSIT.
    CAROL. CLAUD. COM
    REGIS ÆDIFICIIS PROEP

    "Louis XVI, la première année de son règne, ordonne que le bien public du château d'eau de l'arc de Julien, effondré par la vétusté, soit complètement réédifié avec plus d'élégance".
  • Nouvelles du Blog : de la semaine écoulée à celle qui vient...

                Cette semaine, nous parlerons encore du sujet évoqué lors du téléfilm de France 2 de mardi dernier, puisque, mercredi, avec les Ephémérides, nous reviendrons sur la fin sans gloire de la chambre du Front Populaire. Ayant conduit la France au pire désastre de son Histoire, elle s'enfuit piteusement, non sans voter au prélable les pleins pouvoirs... au Maréchal Pétain ! Moyennant quoi, en 45, on assistera au prodigieux tour de passe passe dont nous avons parlé, et dont nous reparlerons, avec la sinistre Épuration.....

                 Vous disposerez d'un PDF supplémentaire, sur la Crise, regroupant les deux articles d'Hilaire de Crémiers, les deux de François Reloujac, et notre réaction aux propos très intéressants de Bernard Guetta.

                Voici ce que vous trouverez cette semaine dans votre Blog préféré (sous réserve de modifications de dernière minute, imposées par l'actualité): 

              

    • Notes longues : 
    • Dimanche :
    • Lundi : GRANDS TEXTES XXIII : Le christianisme est l'avenir du monde, par Chateaubriand.
    • Mardi : Mini dossier sur la crise (4/5): Espérance souveraine, par Hilaire de Crémiers.
    • Mercredi : Mini dossier sur la crise (5/5): Le dérapage, par François Reloujac.
    • Jeudi : Mieux connaître, pour mieux comprendre et mieux évaluer...: Regards croisés sur l'Islam (VII).
    • Vendredi : L'immense legs de Pierre Chaunu.....
    • Samedi : Nouvelles du Blog...
    •  Notes courtes :
    • Dimanche : Le sourire du dimanche....(réponse d'un millionnaire à une femme qui désire épouser un millionnaire...).
    • Lundi : Se moquer de la Grèce ?....
    • Mardi : De Michèle Tribalat...
    • Mercredi : Avec le "dérapage", la pensée unique essaie de marquer encore un point.....
    • Jeudi : Quelques instants en bonne compagnie (courts extraits d'Un Prince français, 18/20).
    • Vendredi : La fourmi...
    • Samedi : Georges Frêche explique le fonctionnement du Pays Légal....

              Ephémérides :

    ·       Dimanche : Aux sources de la Comédie française: Molière fonde L'Illustre théatre.

    ·       Lundi : Turenne remporte la bataille des Dunes. Débarquement des troupes françaises à Sidi Ferruch.

    ·       Mardi : Naissance de Nicolas Poussin. Discours polémique de La Bruyère à l'Académie. Mort de Pilâtre de Roziers dans la chute de sa montgolfière.

    ·       Mercredi : Fin du Front Populaire : Démission de Paul Reynaud, Pétain Président du Conseil. Assassinat de Marc Bloch.

    ·       Jeudi: Mort du Maréchal de Villars. Découverte de la baie du Mississippi. Adoption du terme Assemblée nationale. La statue de La Liberté éclairant le monde arrive à New York. Décès de Charles Gounod.

    ·       Vendredi : Phhilippe Auguste reconquiert la Normandie. Victoire de Patay. Mort de Michel Delalande. Waterloo. Appel du 18 juin. Naissance de Charles Laveran.

    ·       Samedi : Naissance de Blaise Pascal.

  • Quelques instants en bonne compagnie.....(18/20).

                Pour donner envie à celles et ceux qui ne l'ont pas encore lu, ou acheté... ou qui se demandent si cela vaut le coup...

                Pour nous, c'est sûr, il vaut le coup d'être acheté et lu, car c'est un bon livre...

                Quelques mises en bouche ?.....

    prince jean couverture.png

                                                                           237 pages, 19,50 euros

    Vous êtes très attaché à la Francophonie ?

               "Oui. Cet espace francophone est un atout incomparable pour notre pays. Je le connais bien pour l'avoir parcouru du Liban au Québec, de l'Afrique à la Louisiane. Je peux vous assurer que la langue française est partout demandée. Quand je vais au Maroc, je parle français au roi, aux préfets, aux hommes d'affaire, aux gens de la rue. Au fond de la Bekaa, des hommes et des femmes sont venus me voir pour me demander de faire venir au Liban des professeurs français. Sur le continent américain aussi la France est attendue.

                C'est d'ailleurs par Québec que j'ai commencé mes voyages politiques à l'étranger. J'avais déjà visité la Beauce québécoise avec le comte de Paris, mon grand-père. J'y suis retourné plusieurs fois, la dernière en juillet 2008, à l'invitation du gouvernement québécois, pour les quatre cents ans de la fondation de la ville par Samuel de Champlain. De nombreux musées patrimoniaux ont été rénovés à cette occasion par les gouvernements québécois et français. C'est bien : il nous faut resserrer les liens entre la France et la Belle Province.

                La Louisiane -ainsi baptisée en l'honneur de Louis XIV- redécouvre elle aussi le français, après en avoir interdit l'usage jusque dans les années 1960. On y compte aujourd'hui près de 200.000 francophones. A Bâton Rouge, j'ai été reçu par le maire et par le Conseil pour le développement du français en Louisiane (CODOFIL). A La Nouvelle-Orléans, je suis allé rencontrer la communauté française mais aussi les indiens francophones de la nation amérindienne Houma, dont les ancêtres avaient pris le parti des français lors des guerres anglo-françaises.  A Lafayette, j'ai vu toutes les organisations acadiennes: c'est la capitale du pays cajun, où se déroule chaque année le plus grand évènement francophone des États-Unis, le Festival international de Louisiane.

                Oui, la langue française est réclamée partout parce qu'elle est une langue de culture et je crois aussi de paix. Nos amis francophones la défendent souvent mieux que nous-mêmes ! Elle soutient des moeurs, elle exprime une identité, elle définit des exigences. C'est un trésor qu'il nous faut partager. La langue française est notre patrie, dans ce qu'elle a de national, et celle de bien d'autres peuples, dans ce qu'elle a d'universel." (Chapitre 4 - France, pages 97/98).

    prince jean louisiane.JPG

    Le Prince à l'écoute et à le rencontre du monde : deux photos, tirées de notre Album Le prince Jean de France, héritier de la dynastie fondatrice de notre nation (31 photos)

    Ci-dessus, clin d'oeil symbolique à la Nouvelle Orléans, ou : quand la tradition familiale rencontre l'Histoire....

    Et, ci-dessous, rencontre avec les Houmas....

    PRINCE JEAN HOUMAS.JPG

    Ils ont été "les enfants rouges de la France".

    Les Houmas, comme les Hurons, ou tant d'autres, sont les descendants de ceux qui ont reçu, avec bienveillance Jacques Cartier ou Samuel Champlain.

  • Quelques instants en bonne compagnie.....(20/20).

                Pour donner envie à celles et ceux qui ne l'ont pas encore lu, ou acheté... ou qui se demandent si cela vaut le coup...

                Pour nous, c'est sûr, il vaut le coup d'être acheté et lu, car c'est un bon livre...

                Quelques mises en bouche ?.....

    prince jean couverture.png

                                                                237 pages, 19,50 euros

    Vous dites souvent : "Je pense en prince chrétien, j'agis en prince français." Que signifie concrètement cette formule ?

             Ce n'est pas seulement une formule, c'est une règle de vie. Venant d'où je viens, qui pourrait penser que je me définisse autrement ? Je crois que c'est la seule façon de mériter l'estime des Français, quelles que soient leurs origines et leurs croyances. La foi est pour moi comme une seconde nature, c'est autour d'elle que ma personnalité s'est construite. La lumière que j'en ai reçue a marqué ma manière d'être et de penser. Je veux rester fidèle à ces racines familiales et fidèle à cette notion de service qui m'a été transmise dès le plus jeune âge - et qu'à mon tour je transmettrai, je l'éspère, à mes enfants. Dans cette optique, être "prince chrétien" c'est incarner la nécessaire réconciliation de tous les Français autour de l'histoire ancienne et récente de notre pays. Je n'exige évidemment de personne qu'il partage mes convictions. Le souci d'un prince français est de s'adresser à tous ses compatriotes et de les rassembler dans une même affection. C'est aussi en restant fidèle à ses racines que le peuple français pourra relever les défis du futur. Nous avons en nous tout ce qu'il faut pour y parvenir : l'énergie, les compétences. Il nous faut seulement faire fructifier notre génie propre, c'est la condition du succès.

    Vous dites vouloir vous impliquer dans le débat public tout en conservant votre position d'arbitre. N'est-ce pas contradictoire ?

              Non, je ne crois pas. Il suffit d'avoir un peu de recul par rapport à l'actualité. Et de garder en tête le but que je me suis fixé, et qui ne diffère pas de celui de nos rois capétiens : poursuivre, sous une forme adaptée, l'oeuvre de justice qu'ils ont entamée. Car c'est d'abord de justice que les Français ont besoin pour retrouver confiance en leurs capacités. Et c'est en mettant la justice au coeur de son projet de civilisation que la France, fidèle à sa vocation retrouvera sa prospérité et son rayonnement au sein des nations. 

    Main_Justice.jpg

    Martin-Guillaume Biennais, Main de justice, 1804. Paris, musée du Louvre

  • Prix orange et prix citron...

                A la municipalité de Cannes (prix orange), et à son opposition au Conseil municipal (prix citron) à propos du nom d’un nouveau sens giratoire…..

                Et pour une querelle qui -pour être picrocholine en apparence- nous renvoie, en fait, à l'essentiel : le patrimoine, nos Racines, notre Histoire, nos héritages. Excusez du peu.....

                A Cannes, l'opposition de gauche s'est indigné de la décision de la majorité UMP d'attribuer le nom de Saint-Jean-Cassien au carrefour giratoire de l'aéroport.

    CANNES ROND POINT SAINT JEAN CASSIEN.jpg

     Sis à l'entrée ouest de Cannes, entre les Tourrades et La Bocca, ce rond-point anonyme portera désormais le nom du saint-patron des Cannois, ecclésiastique du Ve siècle.

                La municipalité a ainsi décidé de rendre hommage à ce «moine, père abbé et grand docteur de la vie monastique ayant séjourné à Cannes aux alentours du Ve siècle»,fondateur de l'Abbaye de Saint Victor à Marseille, et qui a introduit en Occident le monachisme qu'il avait observé et pratiqué en Orient (en Egypte notamment). 

                Pierre Site, conseiller municipal socialiste, a justifié son opposition par le fait que «les lieux désignés sous ce nom ne manquent déjà pas»en songeant à la butte Saint-Cassien toute proche (lieu de pèlerinage depuis 1675) ou au lac éponyme voisin.

                Pierre Site a remis aussi en question la légitimité de cet hommage : "Saint-Jean-Cassien n'est pas réellement attaché à la ville de Cannes. Certes, il séjourna un temps au monastère de Saint-Honorat, mais sa présence en Provence est surtout marquée à Marseille".

    saint victor.JPG
    Abbaye de Saint Victor, Marseille
     

                L'opposant a estimé enfin que "donner à un lieu public le nom d'un religieux pose problème" surtout au moment où les députés viennent de voter l'interdiction du port du voile intégral musulman (le PS local était moins opposé au bail emphytéotique accordé par la mairie au projet de mosquée...).

                En guise d'alternative, il a enfin suggéré "de donner le nom d'une personnalité importante que Cannes n'a pas encore honorée. Un homme qui devrait faire l'unanimité également parmi les religieux, puisqu'il se définissait comme agnostique. Cet homme, c'est François Mitterrand !"

                Heureusement, la municipalité n'a pas craint d'affronter ce mélange subtil d'idéologie, de fausse naïveté et - en réalité - de refus haineux des racines chrétiennes de la France; et, plus largement encore, de nos Racines tout court, quelles qu'elles soient : certains, à Cannes, dans l'opposition municipale de gauche, croient encore que la France commence en 1789 ! Ou qu'on est passé de l'ombre à la lumière, en 1981 !....

               Le premier adjoint au maire, David Lisnard, a clos le débat d'une façon fort pertinente, en ramenant les choses à l'essentiel :

                "La laïcité n'est pas l'amnésie. Il est évident que la culture judéo-chrétienne fait partie des fondements de notre civilisation...."

                Et le rond-point fut baptisé.....

    ILES DE LERINS 2.jpg
    Monastère de Saint Honnorat, îles de Lérins
  • La Turquie s'enfonce encore un peu plus dans l'islamisme.....

                ...et s'éloigne encore un peu plus des rivages du kémalisme et du laïcisme.

     

    TURQUIE LA MARCHE IRRESUSTIBLE DE L'ISLAM.jpg

    L'islamisme est en marche; irrésistible.....

                  La réforme constitutionnelle a en effet été adoptée, le "Oui" l'emportant par 58% des voix au référendum du 12 septembre sur une série d'amendements à la Constitution turque. Ce qui a conduit le Premier ministre Recep Tayip Erdogan à dire que son pays venait de franchir une étape historique. "Le régime de tutelle de l'armée fait désormais partie de l'histoire", a-t-il déclaré. Le parti AKP au pouvoir, d'inspiration très clairement et très nettement islamique, va maintenant s'appliquer à rédiger une nouvelle Constitution, remplaçant celle de 1982, adoptée à l'époque par les militaires.

                Il ne nous appartient évidemment pas de nous immiscer dans les affaires intérieures de la Turquie, ou de quelque autre pays que ce soit, aussi ne ferons-nous pas de commentaires sur ce fait en tant que tel.  

                Seules ses incidences sur la politique extérieure, et plus précisément dans les rapports entre la Turquie et l'Union Européenne, peuvent nous concerner, et appeler un commentaire. On sait que, il y n'y a pas si longtemps, Hubert Védrine avait déclaré que, de toutes façons, il était vain de s'inquiéter car la Turquie n'intégrerait jamais l'Union. L'accumulation invraisemblable de difficultés causées par une excessive précipitation dans ses élargissements successifs, insuffisamment préparés et maîtrisés, rendant cette Union - on le voit tous les jours - déjà ingouvernable en l'état...

                Certes, Védrine a raison et, comme d'habitude, il parle d'or. Il n'en demeure pas moins qu'on a vu très récemment les délégués turcs tempêter à Bruxelles, d'une façon fort peu diplomatique et même franchement discourtoise (et c'est un euphémisme...). Ils ont à nouveau, pour la énième fois, exigéleur admission au sein de l'Union. Si le simple bon sens et la simple observation du réel disent qu'en effet il est de toutes façons impossible que la Turquie devienne membre de l'UE, force est de constater que la pression des Turcs et des idéologues ne se relâche pas : cela aussi est une donnée, que les réalistes que nous sommes doivent prendre en compte en tant que telle.

                Ce qui va sans dire va encore mieux en le disant, c'est bien connu : il est de plus en plus clair que l'évolution intérieure vers l'islamisme de la Turquie se poursuit et s'amplifie; et que ses dirigeants ne modifient pas d'un iota leur politique et leur prétentions en ce qui concerne leur intégration dans l'Union.

                Qu'attendent donc les gouvernants allemands et français - soutenus par plsuieurs autres pays, ils sont les champions du refus de l'entrée de la Turquie... - pour sortir d'une ambigüité indigne pour tout le monde, et pour siffler enfin la fin de ce mauvais feuilleton en donnant aux dirigeants Turcs la réponse à leur demande : Non !.....

  • Lu sur le Blog de la FRP : A Marseille, on a dignement honoré ”Louis de France”, mort à 38 ans.....

            Vendredi 21 janvier, 18 heures : un début d'animation règne déjà dans la Basilique, alors qu'on entend les répétitions de la Chorale... 18h10, 18h20, 18h30 : manifestement, le nombre de personnes déjà présentes laisse augurer un succès de participation pour le rendez-vous de 19 heures.... On continue d'arriver : 18h45, la basilique, pourtant bien large, est pleine dès avant le début de la Messe....

    MARSEILLE SACRE COEUR.JPG

            Pour la troisème fois,Monseigneur Ellul accueillait dans "sa" basilique du Sacré-Coeur, sur le Prado, la Messe pour Louis XVI. En 2008 et 2009, on avait déjà été impressionné par la tenue et la qualité des deux célébrations. Il était difficile de faire mieux, en 2011, après l'intermède de 2010 aux Réformés, et pourtant, l'avis des participants est unanime là-dessus, la messe du 218ème anniversaire de "l'évènement le plus tragiquement religieux de notre Histoire" (pour reprendre le mot de Prosper de Barante) a été d'une qualité et d'une tenue qui ont dépassé toutes nos espérances.

            Le mérite en revient d'abord à Monseigneur Ellul qui - il nous l'avait promis... - a réellement fait tout ce qu'il était possible de faire en la circonstance. Ses propos lors de l'ouverture de la cérémonie ont tout de suite donné le ton de la célébration : authenticité et solennité. Et ce fut, en effet, une messe fervente, priante, recueillie et, donc, belle, tout simplement, parce que vraie. Pour la troisème fois, Monseigneur Ellul avait demandé au Père Manzano de prononcer l'homélie. Vous aviez pu les lire en 2008 et 2009, vous l'entendrez cette fois-ci, sur la vidéo que prépare Paul. C'est peu de dire qu'elle fut de la même élévation morale et de la même tenue que les deux autres.....

            Le choeur Au Diapason, aussi nombreux que talentueux, anima - au sens premier du terme, donner une âme.... - la cérémonie de bout en bout, en ne suscitant que des éloges unanimes, amplement mérités. Il suffisait de voir, à la sortie, la quantité de personnes qui ont tenu à remercier et féliciter les membres de la chorale, chaque fois qu'on en reconnaissait un : c'était le meilleur des sondages !...

            Dans un choix de morceaux qui furent tous très réussis, le Sanctus de Gounod fut peut-être encore plus particulièrement spectaculaire; le très inattendu Choeur des pélerins, de Wagner, pour la communion, fut une réelle découverte, cependant que les passages du Requiem de Mozart (ainsi que son Laudate dominum) et, à la sortie, l'Alleluia de Haendel, ont contribué a élever comme il convenait le coeur, l'âme et l'esprit, par leur beauté intrinsèque et par la qualité de l'interprétation du choeur Au diapason...

            L'assistance, enfin, a eu sa part dans la qualité de cette cérémonie. Personne n'est venu ni à un rendez-vous mondain, ni à une quelconque démonstration de quoi que ce soit : c'est unanime que l'assistance répondait et participait, pleinement consciente de la nature exacte de la cérémonie, et, en communion avec le célébrant, lui donnant sa pleine authenticité.

            Un sans-faute collectif que ce 21 janvier 2011.... A bientôt, pour la vidéo !....

  • Les Appendices IX et IXbis de Kiel et Tanger, par Charles Maurras. 2/2 : l'appendice IXbis, Les puissances de l'avenir.

              Il constitue le deuxième de notre série des Grands textes, cet inoxydable 24ème chapitre de Kiel et Tanger :

              http://lafautearousseau.hautetfort.com/archive/2008/07/24/le-24-chapitre-de-kiel-et-tanger.html

              Mais l'ouvrage est suivi de plusieurs appendices, dont les IX et IX bis sont les plus étonnants : la lucidité et les vues pénétrantes qui sont celles de Maurras dans ces deux annexes ne sont-elles pas, en effet, confondantes ? Si, sur tel ou tel point, ses vues ont été infirmées, il n'en demeure pas moins que sur le plus grand nombre, et les plus importants, ses prévisions et intuitions ont, au contraire, été confirmées par la suite.

            Ces deux appendices mériteraient, donc, en toute logique, de figurer à la suite du deuxième Grand Texte, mais leur longueur risquerait alors d'alourdir l'ensemble. Et, si on les propose séparément, faut-il les considérer, pris en eux-mêmes comme des Grands Textes ? Quoi qu'il en soit, il paraît utile, au moins, de les présenter à la lecture, en remerciant au passage le site Maurras.net qui les a numérisés, un aspect parmi tant d'autre de l'énorme travail qu'il a accompli, et qu'il continue d'accomplir.....       

    MAURRAS KIEL ET TANGER.jpg

    II : Appendice IX bis : Les puissances de l'avenir

            Dans les premières années du XXe siècle, un écrivain qui fit le tour du monde pour le compte du Temps, M. Gaston Donnet, a ratifié purement et simplement les vues d'Amouretti et les nôtres : il admettait la coexistence future de quelques grands empires avec une poussière de principautés et de républiques, ainsi qu'on peut le voir par mon article du 1er mai 1904, à la Gazette de France, que je reproduis textuellement ci-dessous tel qu'il parut à une époque où pas une ligne de Kiel et Tanger n'avait été écrite.

            Je crois bien que M. Gaston Donnet est ce journaliste républicain qui reçut trente mille francs de M. Adrien Hébrard pour faire le tour du monde et en publier ses impressions dans Le Temps. Le journal de route de M. Donnet paraît arrêté pour le moment au Chili, et quelques-unes de ses remarques sur la constitution et la destinée de cette république nous avaient paru bien frappantes par leur extrême concordance avec les doctrines historiques et politiques qui ont servi de bases à l'Enquête sur la Monarchie. Il n'y avait pas de quoi s'étonner ; pourquoi les renseignements de l'histoire de l'ancien monde seraient-ils démentis par la géographie du nouveau ? M. Gaston Donnet regardait, observait avant d'écrire et de construire, et c'est de la méthode d'observation que nos maîtres se sont constamment inspirés.

            Mais voici qui est plus amusant. Publiant (où ? mais dans L'Aurore !) un sommaire des conclusions générales de son voyage, qui pourra servir d'épilogue à l'Itinéraire de Paris à Paris via Pékin et Santiago, M. Gaston Donnet en arrive à développer certaines vues d'avenir dont les plus différentes concordent avec toutes les inductions que nous avons faites cent fois, sans en choquer directement aucune. Étrange leçon des voyages ! Le rédacteur de M. Hébrard, qui devient collaborateur de M. Clemenceau, rapporte, en manière d'album, à son double public, public dreyfusien modéré, public dreyfusien radical, les idées de L'Action francaise. Que ne sommes-nous aussi riches que M. Hébrard ! Nous mettrions tous les ans deux ou trois bourses de voyage à la disposition des républicains distingués. Ces messieurs se formeraient le long de la route. Au retour, un léger coup de pouce leur donnerait figure d'excellents royalistes.

            M. Gaston Donnet a exposé en quatre articles ce que sera, ou pour mieux dire, ce que pourra être le monde dans cent ans. Les trois premiers sont consacrés à l'hypothèse qui se présente d'abord à l'esprit, car elle s'accorde avec le mouvement qui paraît le plus général. Comme dirait M. Anatole France c'est l'hypothèse qui « prolonge la courbe commencée ». Nous voyons se développer un impérialisme effréné. Donc l'impérialisme triomphera partout ! Nous voyons se former de grandes unités ethniques. Donc ces grandes unités se maintiendront ; il s'en formera d'autres, et de plus en plus grandes ! C'est ce qu'un disciple de Spencer peut appeler, dans un langage affreux, l'intégration européenne et universelle. « L'Angleterre, l'Allemagne, la France, les États-Unis, la Russie s'empareront du monde entier et l'exploiteront comme une ferme. » Tous les cerveaux de formation sémitique, dominés par l'idée de l'unité, ou encore tous ceux que hantent d'inopportunes réminiscences mathématiques, se placent naturellement à ce point de vue.

            Les vrais Européens, les vrais occidentaux y répugnent : ils savent ce que c'est que la prévision politique. Une chose est constante en histoire, c'est la merveilleuse inconstance des « tendances » les plus prononcées, des « séries » les mieux définies. L'historien, le critique savent qu'une formule est interdite à qui interroge l'avenir : la formule de plus en plus. Elle n'est jamais vraie. Les choses ne se développent jamais que jusqu'à un certain point. Et à ce point, c'est tantôt un retour brusque, tantôt une dégression lente, tantôt une déviation qui peut être également insensible ou très prononcée.

            Dès lors, la prévision n'est plus affaire de calcul. Il ne s'agit point de continuer une courbe, mais de se livrer au plus délicat travail d'appréciation et de conjecture. On interroge non seulement le nombre et la masse des phénomènes, mais leur force (si variable !) et leur qualité (si mystérieuse) en vue de former, non une réponse unique en forme d'oracle, mais un faisceau de réponses conditionnelles destinées à suggérer un ensemble de précautions. De telles réponses, à multiples détentes, renseignent médiocrement sur ce qui sera. Elles proposent ce qui pourra être. Elles excluent ce qui, à la réflexion d'un esprit pratique et sensé, ne paraît ni viable, ni seulement possible.

            M. Gaston Donnet exclut de la sorte l'hypothèse des grandes intégrations futures et des unités maîtresses du monde. « Il est impossible d'y croire », dit-il rondement, et il dit pourquoi. Un vaste mouvement désintégrateur s'accomplit partout. M. Gaston Donnet l'appelle individualiste. C'est un terme mal employé. Nous dirions, nous, « nationalistes ». Mais le nationalisme de l'avenir ne sera pas très étendu. Les relations entre peuples pourront s'accroître, par le mouvement naturel de la science, des industries, du commerce : il ne se formera pas un sentiment international comme il s'est formé des sentiments nationaux, et ceux qui le croient sont les dupes de la figure géométrique donnée à la succession des faits historiques.

            De ce que l'homme est allé de la famille à la cité et de la cité à l'État, il ne s'ensuit en aucune manière qu'il ira de l'État à la fédération d'États et à l'unification de la race humaine. Nous ne cessons de dire et d'écrire depuis cinq ans que l'unité du genre humain, loin d'être en progrès, est en décadence. Le genre humain est moins uni que sous Titus, où toutes les races civilisées se groupaient sous les mêmes faisceaux. Le genre humain est moins unifié que du temps de saint Louis, où toutes les couronnes chrétiennes étaient fédérées sous la tiare. La Réforme du seizième siècle et en conséquence la guerre de Trente ans ont constitué les nationalités comme autant de schismes.

            Encore subsistait-il une Europe. Depuis la Révolution et l'Empire, il n'est plus d'Europe et le mouvement des nationalités qui a unifié l'Allemagne et l'Italie, a décidé ou préparé bien des scissions. Sans compter que la Belgique s'est séparée de la Hollande, que la Serbie, la Grèce, la Roumanie, la Bulgarie et le Monténégro ont quitté l'Empire ottoman, il est facile d'observer sur tous les points de l'Europe les différences qui se creusent entre nationalités, entre races: Catalogne et Espagne, Irlande et Angleterre, Suède et Norvège , Finlande et Russie, et, tandis que la petite Belgique est elle-même travaillée par les tiraillements entre Wallons et Flamands, la grande Autriche souffre de querelles autrement graves entre les trois ou quatre éléments qui la constituent, germaniques, slaves, magyars et latins. La forte Allemagne commence elle-même à s'apercevoir, malgré l'orgueil de ses grands rêves presque accomplis, qu'un Poméranien diffère d'un Bavarois, et un catholique rhénan d'un saxon protestant. Cet État merveilleusement décentralisé éprouve d'obscures poussées de séparatisme. Que dire de l'immense et disparate Russie !

            M. Donnet fait une induction trop rapide et, à mon goût pleine de périls, lorsqu'il déclare que « la critique sociale » a tellement diminué « l'idée de pouvoir » que les pays de pure formation dynastique sont appelés à disparaître. Le pouvoir n'est pas une idée, c'est un fait, et l'on croit à ce fait quand il se fait sentir, et toute la critique sociale du monde ne peut rien contre la force d'un conquérant. Dire qu'il n'y aura plus de conquête ni de conquérant, c'est ne rien dire et tomber dans la même erreur que ceux qui vaticinent le développement régulier et simultané de la politique de conquête dans cinq ou six grandes puissances à la fois. Des impérialismes menaçants se ralentiront tout d'un coup (par exemple, peut-être celui de la Russie). D'autres, inattendus, se feront jour soudainement et croîtront avec une vitesse inopinée.

            C'est le train normal de l'histoire. La Prusse n'était rien, au milieu du règne de Louis XIV, et ce qu'elle paraissait être en 1865, après le grand Frédéric et après Blücher, pouvait bien inquiéter l'Autriche et la France non leur donner l'idée précise des progrès foudroyants accomplis pendant les cinq années qui suivirent. Des nouveautés nombreuses sont promises à nos neveux. Je doute que l'avenir change rien au rythme insaisissable de ce jeu d'intérêts et de passions utilisés par les intelligences et par les volontés.

            La guerre subsistant, il y aura toujours des chefs de guerre.

            La famille subsistant (M. Donnet, on le verra, cède ce dernier point) les chefs de guerre fixeront le pouvoir dans leur descendance. Les nations où l'ordre de la succession du pouvoir sera le mieux réglé auront des chances supérieures de se constituer et de se maintenir. L'expérience historique en est la garantie. Si les lois dynamiques des sociétés sont obscures, leurs lois statiques sont tout au contraire très faciles à vérifier, et M. Donnet les vérifie à son insu, quand il écrit des nations latines « dont l'unité est achevée, cicatrisée, depuis des siècles », c'est-à-dire sans doute de la France et de l'Espagne, qu'elles seront les seules à ne pas se dissoudre, à ne pas se désintégrer dans un avenir très prochain.

            Sauf dans les deux nations chez lesquelles une longue habitude de l'unité crée une seconde nature, M. Donnet assure que « le monde civilisé de demain se divisera sans doute en autant d'États que de groupes ethniques ». Il faut tempérer cette assurance par l'oracle qui veut que tous les groupes existants soient demain ou après-demain fondus en deux ou trois groupes tout-puissants, sinon en un seul. Tout grand État n'est certes pas appelé à disparaître. Mais les petits semblent devoir recommencer à pulluler. Raison : le mouvement nationaliste, utilisera, les passions démocratiques et les passions démocratiques le mouvement nationaliste, ce qui n'empêchera, en aucune manière, telles nationalités de profiter de la décomposition du voisin pour se manifester sous la forme unitaire et impérialiste…

            Et maintenant, lecteurs de L'Aurore, membres du peuple souverain, écoutez la leçon de M. Gaston Donnet. Instruisez-vous, bons citoyens qui allez voter pour l'Internationale et contre la patrie :

    La « patrie », loin de disparaître, s'accroîtra, à ce point, que le monde ne se composera que de petites patries. Et ce sera le triomphe de la famille qui reste, malgré tout, dans la vulgarité de sa morale, le pivot de l'humanité. On s'aime soi ; on aime sa famille qui est le prolongement de soi. Mais rien plus. Et rien ne nous fera aimer par nous, Français, un Afghan ou un Siamois, c'est-à-dire un être en dehors de notre conception sociologique et linguistique. Et ceux qui espèrent qu'un temps viendra où la vie sociale sera supérieure à la vie individuelle, ceux-là nous voient avec des lunettes roses.

            Il convient de bien lire ceci, de lire en comprenant. Les organes de large unification, les créateurs de grandes nationalités, ce ne sont pas les individus, le troupeau immense des petites volontés autonomes. Celles-ci bornent leur champ à l'intérêt particulier de chacune d'elles et à celui, tout limitrophe, de la famille qui est le « prolongement de soi ». C'est tout ce que l'on peut demander à l'individu librement consulté. En histoire, tout le surcroît vient d'une race d'êtres bien différente, il vient des individus, des personnes, de la petite poignée des chefs : fondateurs, directeurs, organisateurs.

            Ils ont créé une vie sociale qui est supérieure à la vie individuelle. Ôtez-la, supprimez les cadres fixés par eux, détruisez leurs organisations, essayez de tout fonder sur l'individu, donnez tout au nombre, enlevez tout à la qualité et vous verrez naître des formations nouvelles qui vaudront juste ce que vaut la moyenne individuelle. L'Italie vaut mieux que les individus composant aujourd'hui le peuple italien, de même la France vaut mieux que nos Français ; mais c'est que ni notre France, ni l'Italie n'ont eu pour principe générateur le suffrage universel et le régime égalitaire. L'une et l'autre reposent sur des générations de maîtres, de héros et d'artistes, de demi-dieux et de saints. (On me pardonnera de rappeler à un Français ces antiques idées françaises qu'un Nietzsche a tenté vainement de gâter. Mais les impressions si justes de M. Donnet mériteraient d'être inscrites dans un vocabulaire précis.)

            Il continue, avec une lucidité féroce, son chapitre de l'individu désencadré, désorganisé et par là démoralisé :

    Les vertus que commandent les religions et les philosophies, le sens de l'idéal altruiste, existent peu. Nous sommes tous difficilement sociables, égoïstes, répugnant au partage, à la propriété commune et, sans doute, créés pour vivre en petites subdivisions basées sur l'unité des coutumes et non en fraternité élargie. Comme le dit nettement un sociologue contemporain, l'amour n'a rien fondé, rien vraiment.

            L'amour a pourtant fondé les États, dit Aristote. Mais il se combinait, dans une proportion subtile, avec la haine. L'amour du Germain pour sa Germanie, exclusif et haineux de tout ce qui n'était pas germain, l'amour de l'Italien pour son Italie, parfaitement traduit par le cri de haine historique, Fuori barbari, fuori Tedeschi, ne peuvent être appelés des passions stériles. C'est peut-être affaire d'application, de direction. L'amour des hommes quand il s'adresse à nos voisins les plus proches, peut créer ou sceller l'unité des grands États, mais aussi déterminer la guerre étrangère ; quand, passant par-dessus les têtes fraternelles, l'amour ne s'adresse qu'aux nations les plus éloignées, il détermine la guerre entre citoyens, à la suite de quoi les plus vastes États peuvent connaître morcellement et dissolution.

            C'est au fond ce que semble dire M. Gaston Donnet :

    La collectivité universelle exige des hommes plus que des hommes, des moitiés d'anges, justes et bons, des chefs-d'œuvre de cœur. Alors qu'au contraire, le principe des nationalités s'accommode des hommes tels qu'ils sont avec leurs facultés de renoncement, de charité, très courtes. La médaille humaine vue de la sorte est moins belle ; mais plus vraie. Et ce n'est pas ma faute si elle n'est pas plus belle et si les collectivistes prêchent à des sourds.

            Il est piquant de lire un tel morceau de réalisme politique en tête de L'Aurore. Vous n'êtes pas au bout de vos étonnements. M. Donnet précise son tableau de la désintégration universelle. Le monde dans cinquante ou cent ans pourra se présenter comme « une suite de petits propriétaires aux murs mitoyens, ces murs mitoyens que nous appellerons des frontières ». Il ne craint pas de mettre les points sur les i et d'appeler par leurs noms les pays destinés à se désagréger :

    Une Autriche qui ne sera plus une Autriche ; une Allemagne qui ne sera plus une Allemagne, mais un ragoût de petits États : État slovaque, État tchèque, État hongrois, État bavarois, État prussien, etc., etc.

    Une Russie travaillée par une action libérale et qui se cassera, elle aussi, en plusieurs États échappant à l'omnipotence d'un tsar universel.

    Une Angleterre qui perdra