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  • Sur le site officiel de l'Action française : Giscard, L’homme qui a normalisé la France, l’éditorial de François Marcilh

    Alors que la mort de Jacques Chi­rac a pro­vo­qué une véri­table émo­tion chez les Fran­çais, celle de Gis­card d’Estaing les a lais­sés plu­tôt froids. Certes, la pan­dé­mie n’a per­mis à aucun sen­ti­ment popu­laire de se mani­fes­ter. Mais la radio et la télé auraient pu com­pen­ser par des émis­sions ad hoc cette impos­si­bi­li­té.

    françois marcilhac.jpgOr le fait est éga­le­ment qu’aucune radio ni aucune chaîne de télé ne s’est mise en « édi­tion spé­ciale » toute la jour­née, comme ce fut le cas pour Chi­rac. Comme si cha­cun savait que le divorce par consen­te­ment non mutuel de 1981 entre Gis­card et les Fran­çais avait été défi­ni­tif. Du reste, si Gis­card ne vou­lait aucun hom­mage natio­nal, c’est qu’il n’avait jamais sur­mon­té son humi­lia­tion de ne pas être réélu en 1981 après avoir tant fait, croyait-il pour « libé­rer » la socié­té fran­çaise. Comme quoi, ce n’était peut-être pas ce que les Fran­çais atten­daient en prio­ri­té de lui en 1974. Il était éga­le­ment vexé que toutes ses ten­ta­tives de reve­nir dans le jeu poli­tique se soient sol­dées par des échecs ou des demi-échecs. Quant à sa grande œuvre, le trai­té consti­tu­tion­nel euro­péen, les Fran­çais le reje­tèrent à une large majo­ri­té. En clair, cet homme qui disait ne pas vou­loir res­ter dans l’histoire de France fut dans la mort comme dans la vie : modeste par orgueil…

    Cha­cun pour­ra tou­jours trou­ver quelque chose à gla­ner dans une vie poli­tique aus­si riche et une vie per­son­nelle aus­si longue. Il a fait son devoir, et cou­ra­geu­se­ment, à dix-huit ans, en s’engageant en 1944 pour la libé­ra­tion du ter­ri­toire ; il a res­pec­té la volon­té de Georges Pom­pi­dou s’agissant de Beau­bourg — un des ensembles cultu­rels les plus ori­gi­naux d’Europe — et il a sau­vé la gare d’Orsay de la des­truc­tion pour en faire un des musées les plus beaux du monde ; il a eu ses bonnes œuvres, aus­si. Tout per­son­nage est com­plexe. Et sa poli­tique exté­rieure s’inscrivit peu ou prou dans les pas de ses deux prédécesseurs.

    Mais reven­di­quer pour maîtres Mon­net et De Gaulle, c’était aller au-delà du para­doxe. Et déjà pra­ti­quer le « en même temps » de son fils spi­ri­tuel, qu’est Macron. Sur son cer­cueil, du reste, deux dra­peaux : le fran­çais et l’européen. Si, pour cer­tains esprits super­fi­ciels, cela peut n’être pas anti­no­mique, la double pater­ni­té reven­di­quée l’est, en revanche. Car Mon­net, ce ne fut pas seule­ment le pire enne­mi De Gaulle auprès et au ser­vice des Amé­ri­cains, ce fut aus­si celui dont le pro­jet euro­péen, co-construit, comme on dit aujourd’hui, avec les Amé­ri­cains, avait pour seul but de détruire la sou­ve­rai­ne­té des nations euro­péennes, le Royaume-Uni excep­té, comme Chur­chill, qui par­ti­ci­pait à la manœuvre, le décla­ra d’emblée. Or, quoi qu’on pense par ailleurs de De Gaulle, sur ce plan-là, le pro­jet gaul­lien était aux anti­podes du pro­jet de Mon­net. C’est pour­quoi l’élection en 1974 de Gis­card peut être consi­dé­ré comme une revanche du second sur le pre­mier. J’ignore si Gis­card aimait ou n’aimait pas la France. En amour, il n’y a que des preuves d’amour. Or le fait est que Gis­card, qui se plai­sait à regar­der la France au fond des yeux… mais de l’extérieur, comme un étran­ger — un Huron deve­nu pré­sident de la Répu­blique —, n’a pas ces­sé de rabais­ser notre pays. Après une cam­pagne menée à l’américaine, ins­pi­rée de celle de JFK près de quinze années plus tôt, c’est en anglais qu’il s’exprime le soir de son élec­tion, afin de bien mon­trer qu’il s’inscrit dans une moder­ni­té de rup­ture, laquelle ne parle pas français.

    La France était, de fait, dépas­sée pour Gis­card — comme elle l’était pour Mon­net et comme elle le sera pour Mit­ter­rand — « La France est notre patrie, l’Europe notre ave­nir » — et l’est aujourd’hui pour Macron. Mais Gis­card fai­sait dans le sym­bole, quand Macron, esprit bien moins fin et bien moins culti­vé, fait dans la pro­vo­ca­tion. La France de Gis­card, c’est celle qui ne doit plus se conce­voir que comme repré­sen­tant 1 % de la popu­la­tion mon­diale, afin de jus­ti­fier son tro­pisme euro­péiste. D’où, bien sûr, cette recherche d’une nou­velle légi­ti­mi­té, cette inven­tion arti­fi­cielle d’un peuple euro­péen à tra­vers l’élection au suf­frage uni­ver­sel du par­le­ment euro­péen, dont les membres étaient alors dési­gnés par les par­le­ments natio­naux, comme le sont tou­jours ceux du Conseil de l’Europe. C’est aus­si le sys­tème moné­taire euro­péen, qui suc­cède au ser­pent, et qui est une pré­fi­gu­ra­tion de la mon­naie unique, que Mit­ter­rand met­tra en chan­tier. Ce sera aus­si ce trai­té consti­tu­tion­nel de 2005 : Gis­card rêvait de deve­nir le pre­mier pré­sident de l’Europe, la France était bien trop petite pour lui. Devant l’impossibilité de réa­li­ser son vœu, le « pro­jet » euro­péen ne ces­sant de prendre du retard, il se prit à rêver à deve­nir son refon­da­teur, un nou­veau père de l’Europe, en s’impliquant dans le trai­té consti­tu­tion­nel. Repous­sé par les Fran­çais, on sait com­ment la for­fai­ture de Sar­ko­zy et du Par­le­ment per­mit sa rati­fi­ca­tion en 2008…

    Gis­card, c’est aus­si une France tou­jours plus petite, moins pré­sente sur la pla­nète : indé­pen­dance de Dji­bou­ti (où désor­mais les Amé­ri­cains ont une base mili­taire) et des Comores, avec le lar­gage pré­mé­di­té, contre la volon­té de sa popu­la­tion, de Mayotte, auquel l’Action fran­çaise et Pierre Pujo s’opposèrent vic­to­rieu­se­ment. Il y aurait aus­si beau­coup à dire sur sa poli­tique en matière d’indépendance indus­trielle. Pen­sons éga­le­ment à l’instauration du regrou­pe­ment fami­lial, piège qui s’est refer­mé sur la France par une déci­sion du Conseil d’Etat durant le sep­ten­nat sui­vant, qui ne sera pas remise en cause par le réga­lien — déjà les pré­mices du gou­ver­ne­ment des juges.

    Faut-il reve­nir sur le Gis­card « moder­ni­sa­teur » de la socié­té fran­çaise ? C’est celui que les media mains­tream ont le plus com­mé­mo­ré. Et pour cause. Pierre Bou­tang a écrit, dans son Pré­cis de Fou­tri­quet, sur « le men­teur, le pour­ris­seur et le fos­soyeur » des pages défi­ni­tives — « un acquis pour tou­jours » comme aurait dit l’historien Thu­cy­dide —, qui sont en même temps un réqui­si­toire contre une socié­té « qui n’a que des banques pour cathé­drales », comme Bou­tang le dira en conclu­sion de Reprendre le pou­voir. Gis­card fut, pour la France, un des archi­tectes de cette socié­té-là, qui repose sur un pro­fond mépris du peuple, par­ta­gé par Macron. Mais là où Gis­card fai­sait dans la condes­cen­dance — édu­ca­tion oblige — en allant dîner chez les Fran­çais, en jouant de l’accordéon ou au foot, en invi­tant des éboueurs à par­ta­ger avec lui un petit-déjeu­ner à l’Elysée, Macron, fait encore et tou­jours dans la pro­vo­ca­tion, sans filtre. Avec le sobri­quet de Fou­tri­quet, Bou­tang ren­voyait Gis­card à Thiers. Il est tout aus­si pos­sible d’y ren­voyer Macron, tant par son absence totale d’empathie pour le peuple et ses souf­frances réelles, que par sa bru­ta­li­té, dont l’expression était conte­nue chez Gis­card, mais explose chez Macron : il appa­raît ain­si, lui aus­si, comme un de ces grands bour­geois vol­tai­riens du XIXe siècle sûrs de leur fait.

    Au fond, Gis­card est celui qui a nor­ma­li­sé la France à la mon­dia­li­sa­tion nais­sante et Macron est celui qui veut ache­ver le tra­vail, qu’il s’agisse de l’Europe, de la sou­mis­sion éco­no­mique de la France, du mépris de la langue fran­çaise, de l’immigration, ou des ques­tions dites socié­tales, notam­ment la des­truc­tion de la famille. Sur ce plan, la mesure gis­car­dienne la plus neutre fut cer­tai­ne­ment la majo­ri­té à dix-huit ans. Le plus jeune pré­sident élu de la Ve pou­vait-il faire moins pour mon­trer sa jeu­nesse ? Ce fut aus­si la mesure la plus iro­nique : car les tout nou­veaux jeunes élec­teurs en pro­fi­tèrent, dès la pré­si­den­tielle sui­vante, pour por­ter leurs voix, comme plus proche d’eux, sur un vieux bris­card de la IVe déco­ré de la fran­cisque. Macron, deve­nu à son tour le plus jeune pré­sident élu, tente, lui aus­si, de séduire la jeu­nesse, en s’adressant notam­ment à elle par ses canaux de pré­di­lec­tion… Il n’est pas cer­tain qu’il la convainque davan­tage. En revanche, il n’est pas cer­tain non plus que la classe poli­tique sache, d’ici quelques mois, faire sur­gir de son sein un rem­pla­çant crédible…

    Le « nou­veau monde » n’est que l’achèvement de « la socié­té libé­rale avan­cée » — et on sait le sens que Bou­tang don­nait à l’adjectif « avan­cée ». Dans les lignes sui­vantes, Bou­tang rap­pro­chait Fou­tri­quet (Thiers-Gis­card) de Badin­guet (Napo­léon III). Or elles semblent avoir été écrites aus­si pour Gis­card et Macron : « Ce qui rap­proche les deux hommes est le ser­vice de Mam­mon et la com­plai­sance infi­nie pour la pour­ri­ture qu’ils confondent avec ce que Machia­vel nomme “esprit du temps” et qui n’en est que le déchet. Si hor­rible que soit ce temps… »

    Source : https://www.actionfrancaise.net/

  • Dans votre quotidien cette semaine...

    LAFAUTEAROUSSEAU sans inscription.jpg= Lundi dernier, une confusion due aux dates de vacances différentes selon les Académies nous a fait annoncer, par erreur, l'habituel Louis-Joseph Delanglade en "ouverture" de semaine; nous présentons ici nos excuses aux lecteurs pour cette erreur, bien involontaire, mais, demain, Louis-Joseph Delanglade sera bel et bien là, suivi de son inséparable Grain de sel de Scipion...

    Puis on parlera, naturellement, de la tragédie ukrainienne, qui est une tragédie pour tous les Européens et pour l'Europe, qui reste à construire comme entité totalement indépendante des USA, et intégrant, bien évidemment et la Russie et l'Ukraine, seule façon de faire contrepoids aux mastodontes que sont la Chine et les USA... On parlera aussi, une fois de plus, de la théorie du genre imposée à l'école, comme s'il n'y  avait rien de plus urgent à y faire, vu le niveau catastrophique des études dans notre pays...; de la panique qui s'empare du PS, qui voit "ses" nouveaux électeurs immigrés lui échapper en masse et se rend compte - mais un peu tard, comme dans la fable... - que le calcul de son Think tank Terra nova n'était peut-être pas si fin que cela...; et de bien d'autres choses encore...

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    joueurs de carte.jpg= Mardi, on aura la sixième "Patte à Catoneo" : L'esprit de l'horizon. Très originale réflexion, et très inattendue, à partir d'un tableau hollandais du XVIIème :
     
    "Qui se souviendrait de Hendrick van der Burch sans son tableau Les Joueurs de cartes qui récite déjà la mondialisation. On est en 1660. Le chapeau est encastor du Canada, le motif des carreaux de sol est chinois, le pichet en faïence de Delft imite la porcelaine de Canton, le tapis est turc, la carte marine invite à rêver, le jeune serviteur d'importaton en livrée chamarrée regarde le jeu, un peu surpris. La fillette repose son chien sur un coussin en brocart de soie italienne à l'insu de sa mère qui bluffe. Les fenêtres nous séparent de l'ailleurs qui est partout présent dans la pièce. L'officier regarde cet ailleurs d'où provient la lumière blanche de Hollande, au ras de la mer...

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    YVES MARIE LAULAN.jpg= Mercredi : Les Jeux de  Sotchi. Et après ? Yves-Marie Laulan nous parlera de la Russie, de l'action menée depuis plusieurs années maintenant par Vladimir Poutine, des premiers résultats qu'il a déjà obtenu, dans son action de relèvement de la grandeur russe, bien mise à mal à partir de l'effondrement du système marxiste-léniniste...

    Même s'il n'a pas encore atteint tous ses objectifs, il est clair que Poutine, d'une main ferme, a ré-introduit son pays dans "la cour des grands"...

    Yves-Marie Laulan, économiste et démographe, a été successivement au cabinet de Michel Debré, aux Finances puis aux Affaires étrangères, membre de la Commission des Comptes et des Budgets économiques de la Nation, président du Comité économique de l’OTAN, président du Club  international des Economistes de banques, chroniqueur à Newsweek mag, conférencier à l’Ecole supérieure de Guerre et professeur à Sc. Po, à l’ENA et à Paris II. Il a publié une quinzaine d’ouvrages sur l’économie et la  démographie, dont certains publiés à l’étranger, ainsi que de nombreux articles sur ces mêmes sujets. Il préside l’Institut de Géopolitique des Populations.

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    le crise quelles crises.jpg= Jeudi : Du bon usage de la crise et des élections, par Pierre Chalvidan : 

    J’emprunte pour partie ce titre à un récent article de Gérard Leclerc (Politique Magazine Janvier 2014) dans lequel, avec sa perspicacité habituelle, il souligne la profondeur de la crise que nous traversons- il est un des rares à le faire – et en même temps, aussi, l’opportunité qu’elle représente si on veut bien la regarder en face, l’apprécier correctement et en tirer les conséquences qui s’imposent…

    "Voir, juger, agir", c’était, on s’en souvient, la bonne méthodologie de l’Action Catholique, qui n’a rien perdu, au fond, de sa pertinence... 

    Pierre CHALVIDAN est Docteur en Droit, diplômé de Sciences Politiques, licencié en Théologie. Après une carrière universitaire à Paris, il s’est retiré avec son épouse dans ses Cévennes natales tout en continuant à donner articles et conférences. Il animera le prochain Café politique de lafautearousseau à Marseille, le samedi 15 mars (18h30) : La Crise en 3D...

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    hollande trierweiler gâteau.jpg= Enfin, vendredi, on lira l'analyse politique d'Hilaire de Crémiers, parue dans le n° 126 de Politique magazine : Hollande tel qu'en lui- même :

    Comment la France peut-elle être gouvernée par un tel homme ? Cette question politique qui commence à agiter les esprits, est la seule qui vaille la peine d’être posée.

     

     Il jette les femmes comme des mouchoirs. Après usage. Il n’aime que lui. Et comme il s’aime bien lui-même, tant qu’il n’est pas gêné, il paraît fort aimable, mais ce n’est qu’une apparence. Contrarié, il est sec comme un coup de trique : aucun cœur. En a-t-il jamais eu, lui qui depuis son adolescence n’a toujours pensé qu’à lui, à sa carrière, à son unique ambition, à ses seuls intérêts...

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    = Et, bien sûr, on réagira "en temps réel" à l'actualité immédiate, et on parlera de tout ce dont on ne sait pas encore que l'actualité nous amènera à évoquer... Et toutes les notes précédentes seront accompagnées de notes plus courtes, plus ramassées, permettant de réagir et de donner notre sentiment face à tel propos, tel fait, tel article qui feront la "une" de la semaine à venir... 

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    capture d'ecran blog.jpg= On aura aussi, comme d'habitude le samedi, notre note en deux parties :

    1. D'abord, une revue des Blogs, de Facebook, des magazines  et d'ailleurs;

    2. Et, ensuite, on donnera les liens que des lecteurs ont envoyés :

    N'hésitez pas à nous faire parvenir des liens sur des sujets qui vous ont paru importants...   

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    GIGN.jpg=On aura, évidemment, les Ephémérides, car c'est "tout cela, tous ceux-là, aussi, la France" : de l'apparition de l'imprimerie, à Strasbourg, au G.I.G.N qui devient opérationnel... En passant par : l'épisode du Vase de Soissons; la mort en Terre sainte de Raymond IV de Toulouse; Jeanne d'Arc, qui rencontre le Dauphin à Chinon; le désastre de Pavie; la première édition des Essais de Montaigne; Louis XIV, qui prescrit l'édification de l'Hôtel des Invalides; la Lorraine, qui devient française; Stofflet, fusillé à Angers; Napoléon contre la France, avec son recès de 1803, prélude à l'unité allemande; la massacre des Lucs-sur-Boiulogne, véritable Oradour-sur-Glane 150 ans avant Oradour...; le début de la construction de l'Arc de triomphe, à Paris; Becquerel, qui découvre la radioactivité naturelle...

    Sans oublier les naissances de Montaigne, Charles Le Brun, Cugnot, Marin de Laprade, La Quintinie, Montcalm, Vaucanson, Renan, Renoir, Hansi ...; et les décès de Marc-Antoine Charpentier (écouter l'ouverture de son Te Deum

  • La Patte à Catoneo – Libérer les communes d'abord

    Caroline Bartoli.JPG« Propriano a quenellé » le Conseil Constitutionnel, dit-on à la paillote U Mancinu de la plage.

    Qu'on se souvienne de Madame Bartoli (photo) le mois dernier sur FR3-Corse, ânonnant trois mots écrits par son mari empêché pour comptes de campagne, qui fit le buzz sur la toile. C'était à se tordre (1).

    Elle est élue maire dès le premier tour avec un score de 69,49% par la grâce d'une participation de 91% de ses concitoyens ! Elue pour deux mois : « En acceptant de conduire la liste qu'aurait dû diriger mon époux, je n'ai qu'une seule ambition : permettre la poursuite d'une politique menée depuis douze ans au service exclusif de l'intérêt général. Les Proprianais ont bien compris qu'en raison des circonstances, j'assumerai un intérim qui n'excédera pas deux mois ».

    Le mari-maire, rad-soc tentaculaire - il s'appelle Paul comme le poulpe - président de l'Office des Transports insulaires, président de l'intercommunalité du Sartenais-Valinco, membre du Conseil exécutif de la Corse, ancien conseiller général, inéligible pour un an, emporta la mairie en 2008 sur un score balkanique de 96% ! Même le cimetière en était tout retourné, c'est dire s'il est aimé, et si les juges parisiens sont méchants.

    Les Français aiment bien faire la nique au Système qu'ils considèrent intrusif dans leurs affaires municipales, se sachant capables d'y mettre de l'ordre par eux-mêmes en prenant la voie démocratique, sans qu'il soit nécessaire de clouer l'indélicat à la porte de la grange. Les piloris ont été démontés partout, l'urne les remplace.

    Il suffit de voir la masse de condamnés remis en selle par le peuple agacé : André Santini (2 ans sous appel) est réélu à Issy-les-Moulineaux ; Patrick Balkany qu'on ne présente plus, est réélu à Levallois-Perret ; Manuel Aeschliman (18 mois avec sursis) est en ballotage favorable à Asnières ; et Eric Woerth, non condamné mais malmené par la Justice et les médias collaborants, est réélu triomphalement à Chantilly (75%). Il y en a bien d'autres, mais l'inventaire des crapules avérées ou désignées n'est pas le but de ce petit billet trop court. C'est de la fronde gauloise qu'il s'agit.

    Même si l'on explique que le Midi réélit facilement ses "parrains" pour tout le "bien" qu'ils font autour d'eux et qu'il les enterre sous des tonnes de fleurs comme Lucky Luciano à Naples ou Georges Frêche à Montpellier, on perçoit quand même, du nord au sud, le mauvais esprit d'un peuple amusé à jouer des tours pendables à la puissance publique. Leçon bien apprise par leurs édiles. Combien de fois a-t-on entendu un politicien condamné sortir du tribunal tout faraud annonçant l'appel prochain au corps électoral : "mon seul juge est le peuple !"; à croire qu'il ne suffit pas d'être intègre, si on a de l'allure et du bagout, on s'en sortira toujours en pays de connaissances. C'est la démocratie après tout.

    Envisage-t-on un jour de réformer nos institutions qu'il sera indispensable de conserver nos trente six mille républiques de proximité quand on voudra faire accepter le démembrement du "mille-feuille" territorial, parce que le pays est construit comme ça, fondé sur l'anarchie gauloise de ses origines. C'est un trait de caractère comme le fromage au lait cru ou le gavage des oies.

    Aux royalistes, qui d'ailleurs prônent une monarchie catholique et française toujours, on ne saurait trop conseiller de la cantonner au régalien, de ne pas convoquer trop souvent la prélature et de ne pas s'immiscer ni dans les moeurs, ni dans les affaires locales. Laisser vivre la foire d'empoigne des municipalités en accroissant dans la foulée leur autonomie par une sage déréglementation; en allant même jusqu'aux fueros consulaires s'il y a de la demande. La France c'est, outre le pinard et l'opinel, le café du commerce, le bar-tabac-loto. La démocratie directe locale est le meilleur abcès de fixation du prurit conceptuel qui refait le monde zinc par zinc, tournée après tournée. Le pouvoir serait avisé de favoriser la dispute démocratique locale dans la grande tradition de la pissotière de Clochemerle.

    Cela donnera de l'air aux grands projets, aux grandes réformes. Et en plus, cette liberté retrouvée, confisquée par les étatistes, pourrait être échangée contre la pérennisation de l'espace essentiel d'une gouvernance en toiture, indépendante des lobbies et calculs partisans. Nous en avons déjà parlé ici.

    Réinventer, creuser, réfléchir, innover. Le projet avancera plus vite en construction neuve qu'en ressassant les plans oubliés d'un modèle ruiné par le temps et la nostalgie. Malgré ses mérites intellectuels, l'empirisme organisateur a peut-être montré ses limites, du moins n'a-t-il produit jusqu'ici rien à vendre sur le marché politique. Pensons, pour bientôt faire une offre lisible par tous qui coiffera la concurrence ! Soixante-deux ans après la mort de Charles Maurras, il serait temps d'y réussir. 

    (1) la vidéo FR3 de 5 minutes est accessible par ici : 

    http://api.dmcloud.net/player/pubpage/4f3d114d94a6f66945000325/52f3d53b9473997c787fb403/72cb9480f5eb42f7aa782ea17c8c4039?wmode=transparent&autoplay=1

    CATONEO 1.jpg

  • Paris : deux messes pour le deuxième Roi martyr...

    Louis XVII_2.jpg        ...et, à ce propos, queqlues réflexions générales, où l'on verra que la sémantique rejoint le politique....

           L'expression "le Roi martyr", pour désigner le seul Louis XVI, est bien, ainsi, l'un des exemples les plus frappants de ces perversions de vocabulaire que les royalistes se sont stupidement laissés imposer, et qu'ils ont fini par reprendre et employer à leur tour, comme tout le monde. Or, les mots ne sont pas innocents et, comme le faisait remarquer Bainville, c'est par les mots que l'on désigne les idées, et c'est sur les idées que l'on s'entend.....

           Ainsi, par exemple, "la prise de la Bastille", qui n'a jamais été prise, mais qui fut le théâtre de l'une des ignominies les plus infâmes de la Révolution : contre la promesse donnée au gouverneur qu'il n'y aurait aucune violence, celui-ci ouvre les portes, et l'on massacre tout le monde, on décapite les corps, et l'on promène les têtes au bout des piques ! Voilà la vérité, et elle est immonde : mais en disant et laisssant dire "prise de la Bastille", on laisse croire à un glorieux fait d'armes, ("les ridicules légendes de la Bastille", disait Bainville)...

            Autre exemple : "la fuite à Varennes", le mot "fuite" étant synonyme de lâcheté, de culpabilité : le fuyard est par définition mauvais, alors qu'avec l'affaire de Varennes, il s'agit d'une évasion, le Roi tentant de sauver sa vie et celle de sa famille, et le terme pouvant être connoté positivement, voire susciter la bienveillance et même la sympathie du public, pour le héros innocent qui a réussi à s'échapper au nez et à la barbe de son infâme geôlier; alors qu'en laissant s'installer le terme de "fuite", on laisse s'installer la connotation infâmante qui l'accompagne, et qui condamne son auteur....

           On pourrait prendre encore bien d'autres exemples de ces erreurs de langage auxquelles il faut tordre le cou - et on le fera... - mais bornons-nous aujourd'hui à cette expression fausse et malheureuse de "Roi martyr", et revenons à Louis XVII : il n'y a pas eu "de" Roi martyr en France, mais "deux" Rois martyrs, le martyr du second étant pire que celui du premier car Louis XVI était un adulte (39 ans) qui, après tout, aurait pu vingt fois sauver son trône; alors que le martyr de Louis XVII, petit enfant sans défense, ajoute la dimension du monstrueux et de l'horreur absolue par rapport à celle de son père... 

             Ces quelques considérations pour rappeler que nous arrivons au sinistre anniversaire du 8 juin, et qu'il y aura deux messes célébrées à Paris pour le roi martyr Louis XVII, Louis-Charles, Duc de Normandie, Roi de France du 21 janvier 1793 au 8 juin 1795:

    1. : Église Sainte-Elisabeth à Paris : Vendredi 8 juin 2012 à 19 h.

          195, rue du Temple - 75003 PARIS -Tél : 01 49 96 49 10 / fax : 01.42.76.07.17 -www.sainteelisabethdehongrie.com   ( Paroisse Sainte Elisabeth, Abbé Xavier Snoëk )

         En venant prier, le 8 Juin, pour l’enfant qui meurt seul dans la Tour nous nous inscrivons dans une longue tradition de prière pour les membres de la famille royale, assassinés. Déjà, en fondant cette église, la reine Marie de Medicis demande aux religieuses de Sainte Elisabeth de prier pour le Roi Henri IV, son défunt mari, et pour ses enfants, en récitant quotidiennement, après la messe conventuelle, le psaume 19 Exaudiat te Dominus tous les samedis, et en chantant, le 14 Mai, jour anniversaire de la mort du Roi, les litanies de la sainte Vierge.

         En Novembre 1814, on célèbre une messe pour Madame Elisabeth. Enfin, en 1815, les membres de l’Ordre de Malte se rassemblèrent dans l’église Sainte-Elisabeth, qui allait devenir leur église conventuelle, pour prier, eux aussi, pour la famille royale.

         Depuis 2005, l’Association Marais Temple demande, chaque 8 juin, une messe pour commémorer la mort de Louis XVII. Elle s’inscrit alors dans cette longue lignée de quatre siècles de prière pour des membres de la famille de France, morts assassinés. En priant pour Louis XVII, nous voulons associer tous les enfants qui sont maltraités dans le monde. En ces mois où dans de nombreux pays sévissent des émeutes, nous pouvons prier pour les enfants qui sont les premières victimes de ces conflits internes. Oui, prions pour tous ces enfants qui meurent avec leurs parents ! Prions pour les enfants qui se retrouvent sans parents ! Prions pour les enfants qui vivent dans l’angoisse à cause de leur religion ou de leur appartenance ethnique ! Prions aussi pour les enfants qui sont maltraités dans leur famille !… - Abbé Xavier Snoëk

    2. : Centre Saint Paul à Paris : dimanche 10 juin, à 19h

         Messe pour Louis XVII, célébrée par l'Abbé G. de Tanouarn ( http://cccsp.free.fr/ ).
  • Histoire de cloches, mais c'est du sérieux : Bientôt du nouveau, à Notre-Dame de Paris...

            Il faut défaire ce qui a été fait, et refaire ce qui a été défait....

            Le principe est très simple, et bien connu des amoureux des belles choses, qui redonnent vie à ce que la bêtise, la méchanceté ou la cupidité des hommes a abîmé.

            En l'occurence, la bêtise, et la haine de nos Racines, de notre Histoire : on sait le mal qu'ont fait les révolutionnaires, à partir du moment où ils eurent le pouvoir : "Les Vandales du Vème siècle n'ont jamais brisé tant de chefs-d'œuvre." disait d'eux Alexandre du Sommerard, ce grand royaliste et amateur d'art éclairé, qui consacra sa fortune à récuperer et sauver ce qui pouvait l'être, et qui, par son action, est directement à l'origine du Musée de Cluny... 

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    "Emmanuel", le seul rescapé de l'ensemnle des cloches de Notre-Dame, pèse 13 tonnes, son battant 500 kilos; Le diamètre à la base de la cloche est de 2 m 62. Il a été installé en 1686 en remplacement de l'ancien bourdon Jacqueline
    Il sonne en "fa dièse" ainsi qu'en atteste ce récit d'Ernest Laut, extrait du Petit Journal Illustré du 19 avril 1908. 

               Dans son décret n° 1.256, du 23 juillet 1793, la Convention ordonna que les cloches des églises et chapelles de France soient déposées pour être fondues et puissent servir à la confection des canons ; elle  décrèta : "chaque commune a la faculté de conserver une cloche qui serve de timbre à son horloge", ce sera la "cloche civique" : cent mille cloches vont disparaître dans la tourmente. Et Napoléon, pour les besoins de son immense armée, ne fera qu'amplifier le processus... 

               Quelques cloches en réchapèrent : celle de Lignières (Cher), fondue à Orléans pendant la révolution, en 1790, qui porte la mention « Vive la nation, vive le Roi » et des fleurs de lys; celle de Quintat (Haute-Savoie) porte la mention « Si je survis à la Terreur, c’est pour annoncer le bonheur »....  

               A  Notre-Dame de Paris, toutes les cloches furent fondues, à l'exception du bourdon Emmanuel : "Emmanuel" avait succédé à la cloche "Jacqueline", qui avait été fondue en 1400, et avait été coulé en 1685 par plusieurs fondeurs lorrains pour la remplacer. Le parrainage fut assuré par Louis XIV et Marie-Thérèse d'Autriche, c'est pourquoi la cloche porte également le prénom "Marie-Thérèse". 

              "Emmanuel" se trouvant dans la tour sud, on installa, lors des restaurations du XIXème siècle (en 1856...), quatre cloches benjamines dans la tour nord. Mais, si la restauration partait d'un bon sentiment, elle fut râtée : car l'ensemble formé par ces cloches sonnait faux, n’étant pas accordé par rapport à Emmanuel, et donnait une sonnerie peu harmonieuse de par la piètre qualité du métal.

              A partir de 2011, le projet se fit jour de recréer l’ensemble en place en 1686, lors de la bénédiction du bourdon, donc d'en revenir à la disposition existante jusqu’en 1792, afin de retrouver le paysage sonore de la fin du XVIIIème siècle : avec huit cloches au lieu de quatre dans la tour nord, et deux bourdons, contre un aujourd'hui, dans la tour sud.... 

             Il faudra attendre le 24 mars 2013 pour voir le projet réalisé, et pour entendre à nouveau les sons qu'ont entendu Louis XIV, Louis XV et Louis XVI (et quelques autres….) : émouvant, non ?

            Le Pélerin donne des informations sur l'avancement des travaux et, dans la foule des renseignements, véritable machine à remonter le temps, on peut cliquer sur un lien proposant d'ores et déjà d'entendre, reconstitué numériquement, ce que sera le son restitué, le même qu'ont entendu les parisiens pendant plus de 130 ans !: 

    1. l'article du Pélerin : http://www.pelerin.info/Histoire-Patrimoine/Notre-patrimoine/La-depose-des-cloches-lance-les-festivites-du-850e-anniversaire-de-la-cathedrale-Notre-Dame-de-Paris

    2. le lien pour écouter les cloches, telles que les ont entendues les parisiens, jusqu'à la folie destructrice urbi et orbi de la Révolution : http://www.notredamedeparis.fr/IMG/mp3/NDP_Projet_Cloche.mp3

  • Assez, de ces travestissements de l'Histoire, de cette flagellation/repentance aussi inepte que malsaine. Ou : Cette Fra

    (En réponse aux récents propos scandaleux de François Hollande, qui, finalement, ne font que rejoindre l'obsession de BHL, qui ne cesse de critiquer le "maurrassisme" et de dénigrer une France, selon lui, aigrie et haineuse... Une bonne façon, ces pages redécouvertes au hasard des lectures et relectures d'été, de rester dans l'actualité immédiate, et de mettre une fois de plus "les points sur les i"...)

     

    Des fleurs en enfer  (1/2)

     

              Dans une pleine page du quotidien La Provence (1), Catherine Estève a mis avec bonheur à la portée du plus grand nombre ce qu’elle appelle, avec  justesse,  « une incroyable histoire », jusqu’alors connue seulement de l’Ordre des Dominicains et de quelques témoins.

              Il s’agit de ce que l’auteur appelle « L’histoire secrète des jeunes juives de la Sainte-Baume » (tel est le titre de son article), ou comment une vingtaine d’Allemandes et de Polonaises furent sauvées de la déportation par les frères dominicains. Catherine Estève avait commencé par rendre compte du récent ouvrage de Didier Nebot,  paru aux Editions Pascal (2) , « Et les enfants furent sauvés … »

              Mais, comme souvent, elle a été comme saisie, et comme  emportée par son sujet. Il faut dire que celui-ci est grandiose, épique au sens premier et essentiel du terme : en 1941, en un temps  de barbarie triomphante, quelques personnes, dépourvues de tout, sans autres armes que leur intelligence et bien sûr –et surtout…- leur Foi ont réussi l’impensable (3) : cacher, pour les sauver, des enfants promis à la mort.

              Ecoutons Catherine Estève : « Ici (à l’Hôtellerie de la sainte-Baume, ndlr), des jeunes filles juives ont été confiées par l’OSE (Œuvre de Secours aux Enfants), au Père Piprot d’Alleaume, responsable du lieu, qui les a hébergées, cachées et avec la complicité de religieuses et de résistantes, a même crée une école hôtelière pour rendre leur présence plus crédible. A partir de 1941 s’organise alors une vie parallèle pour sauver une vingtaine de jeunes filles, d’origine allemande et polonaise, de la déportation. Un acte héroïque pour un frère dominicain qui ne parlera jamais, jusqu’à sa mort.

              Aujourd’hui, seule une plaque dans l’hôtellerie témoigne de ces faits historiques et le frère Henri-Dominique, qui s’apprête à diriger l’établissement, raconte ce que les archives des Dominicains ont précieusement conservé : cette école hôtelière pour laquelle les sœurs se sont improvisées professeurs de cuisine, l’arrivée de jeunes filles de la région pour « faire plus vrai » et faire oublier les autres qui parlaient si mal le français. Cette pièce de théâtre improvisée l’été, pour justifier la présence de celles qui ne rentraient pas chez elles et aussi ces conversions qui ont suscité pas mal d’interrogations dans la communauté juive.

              Quelques jeunes filles ont souhaité se convertir, elles n’ont pas subi de pression, mais pour ne pas se faire voir, on les incitait à assister à la messe le dimanche. Je crois que leur choix est venu spontanément parce qu’elles vivaient dans la peur d’être découvertes et auprès de religieuses », précise le frère Henri-Dominique.

              Une explication confirmée par Marie Wodowska, qui fut l’une de ces jeunes juives cachées à la Sainte-Baume. Aujourd’hui âgée de 81 ans, elle a accepté de témoigner pour la première fois… »

              A quoi tiennent les choses ! Un jour, Didier Nebot, médecin à l’OSE est « tombé » par hasard (dont nous savons bien qu’il n’existe pas….) sur cette histoire inconnue, alors qu’il écrivait l’histoire de  l’OSE . Ensuite, tout s’enchaîne : il retrouve Marie Wodowska, il prend contact avec les Dominicains et souhaite maintenant voir le Père Piprot d’Alleaume reconnu comme « Juste parmi les nations ». 

              « Là où le péché abonde, la grâce surabonde », proclamait Paul aux Romains (5,20).        

     

     

    (1)    La Provence, dimanche 29 juin 2008.

    (2)    « Et les enfants furent sauvés... », de Didier Nebot (Préface du Père Patrick Desbois), 2008 ; format 16/24, 160 pages (8 pages photos), 17,50 euros.

    (3)  Nous verrons, dans l’article de l’Express que nous citerons    à  la suite, que ce fait fut bien loin d’être unique, et que la France peut s’enorgueillir – mais orgueil, dans ce cas, pris au bon sens du terme… - d’avoir été un « pays de Justes »…. Dans les pages noires de cette période vraiment peu attachante, voilà des moments de fraîcheur, d’espoir et de Lumière. Des fleurs en enfer....

  • L'énorme opération en cours contre Benoît XVI et la République des médias : Les réactions de Jean-François Mattéi et Oli

                Nous écrivions, dans une note du 2 avril, à propos de cette affaire, que le « système » ignore superbement et vit dans un décalage de plus en plus creusé entre son idéologie d’essence très simpliste et l’évolution évidente d’une grande partie de l’intelligence française, laquelle en vient à contester de plus en plus et de plus en plus radicalement la tyrannie, l’idéologie, déclinante, du dit « système ».

                Ainsi, nous publions ci-après, sans plus de commentaire, à la fois un message de Jean-François Mattéi à un certain nombre de ses amis et le texte d’ Olivier Boulnois qu’il leur transmet.

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    Chers amis, 

    Je me permets de vous adresser ci-dessous le texte de mon collègue Olivier BOULNOIS, Directeur d'Études à l'École Pratique des Hautes Études, qui rectifie l'interprétation tronquée des propos du Pape sur le préservatif.

    Quand on considère l'unanimité des réactions critiques, on pense au texte de Pascal :

    "Quand tous vont vers le débordement, nul n'y semble aller. Celui qui s'arrête fait remarquer l'emportement des autres, comme un point fixe".

    Jean-François Mattéi.

     

    Olivier BOULNOIS :

     

    "Dire :

    1. « les USA vont sombrer dans le chaos »,

    2.« l ‘économie mondiale se redresse»,

    3. « Jean-Marie Le Pen redevient un homme politique comme les autres »

    sont des propositions absurdes, improbables et scandaleuses.

    Pourtant, ce sont des citations extraites à chaque fois d’une phrase plus complexe et sensée :

    1. « Si Obama n’est pas élu, les USA vont sombrer dans le chaos » ;

    2. « Si on ne fait pas d’erreur dans la gestion d’une crise, l’économie mondiale se redresse »

    3. « S’il ne se comporte plus de manière antisémite et raciste, Jean-Marie Le Pen redevient un homme politique comme les autres ».

    Un enfant de 7 ans comprend que ces citations font dire à leur auteur LE CONTRAIRE de ce qu’il a dit."

     

    "Pourquoi cela ? Parce que l’expression citée dépend à chaque fois d’une CONDITION  NEGATIVE. C’est-à-dire que la seconde proposition n’est vraie que si la précédente est fausse :

    1. « les USA vont sombrer dans le chaos » si et seulement si il est faux qu’Obama soit élu. (Or nous savons que le contraire est vrai).

    2. L’économie mondiale peut se redresser, si et seulement si on ne fait pas d’erreur dans la gestion d’une crise.

    3. Le Pen redeviendrait un homme politique comme les autres s’il abandonnait ses comportements racistes.

    Bien sûr, celui qui a coupé ainsi les citations a inversé leur sens."

     

    "Or lorsque les médias citent cette phrase de Benoît XVI : « on ne peut résoudre ce fléau en distribuant des préservatifs : au contraire, cela risque d’augmenter le problème », ils se comportent exactement de la même manière – d’une manière telle qu’un enfant en aperçoit tout de suite la fausseté.

    En effet, cette phrase dépend elle aussi d’une CONDITION NEGATIVE :

    Citons la phrase exacte : «S’il n’y a pas l’âme, si les Africains ne s’aident pas, on ne peut résoudre ce fléau en distribuant des préservatifs : au contraire, cela risque d’augmenter le problème. »

    Autrement dit, c’est si et seulement « s’il n’y a pas d’âme », « si les Africains ne s’entraident pas », que les deux propositions « on ne peut résoudre ce fléau en distribuant des préservatifs : au contraire, cela risque d’augmenter le problème » sont vraies.

    Il est parfaitement clair que c’est une hypothèse négative, et de surcroît une hypothèse fausse dans l’esprit de l’auteur, il suffit de se reporter au contexte pour en avoir la conviction.

    Couper la phrase de sa condition, c’est immédiatement en inverser le sens."

     

    Voici le texte dans sa totalité, vous pourrez en juger :

     

    Philippe Visseyrias, France 2 : "Saint-Père, parmi les nombreux maux dont souffre l’Afrique, il y a en particulier la propagation du sida. La position de l’Eglise catholique sur les moyens de lutter contre le sida est souvent considérée irréaliste et inefficace. Allez-vous aborder ce thème durant votre voyage ?"

    Benoît XVI : "Je dirais le contraire. Je pense que l’entité la plus efficace, la plus présente sur le front de la lutte contre le sida est justement l’Eglise catholique, avec ses mouvements, avec ses réalités diverses. Je pense à la communauté de Sant’Egidio qui fait tellement, de manière visible et aussi invisible, pour la lutte contre le sida, je pense aux Camilliens, à toutes les sœurs qui sont au service des malades… Je dirais que l’on ne peut vaincre ce problème du sida uniquement avec des slogans publicitaires. S’il n’y a pas l’âme, si les Africains ne s’aident pas, on ne peut résoudre ce fléau en distribuant des préservatifs : au contraire, cela risque d’augmenter le problème. On ne peut trouver la solution que dans un double engagement : le premier, une humanisation de la sexualité, c’est-à-dire un renouveau spirituel et humain qui implique une nouvelle façon de se comporter l’un envers l’autre, et le second, une amitié vraie, surtout envers ceux qui souffrent, la disponibilité à être avec les malades, au prix aussi de sacrifices et de renoncements personnels. Ce sont ces facteurs qui aident et qui portent des progrès visibles. Autrement dit, notre double effort pour renouveler l’homme intérieurement, donner une force spirituelle et humaine pour un comportement juste à l’égard de son propre corps et de celui de l’autre, et notre capacité à souffrir, à rester présent dans les situations d’épreuve avec les malades. Il me semble que c’est la réponse juste, l’Eglise agit ainsi et offre par là même une contribution très grande et très importante. Remercions tous ceux qui le font. »

    (Verbatim des déclarations de Benoît XVI lors de la conférence de presse dans l’avion vers l’Afrique. Source: salle de presse du Saint-Siège, traduction La Croix)

     

    "D’où ma question :

    Pourquoi certains journalistes ont-ils tronqué cette phrase en la coupant de la condition négative qui en renversait le sens? Pourquoi d’autres ont-ils répété en boucle cette affirmation sans la vérifier ?

    Il n’y a hélas que deux réponses possibles : soit ils sont incapables de suivre un raisonnement (mais celui-ci est du niveau d’un enfant de 7 ans), soit ils sont malhonnêtes.

    Et pourquoi M. Juppé s’est-il écrié : « ce pape commence à poser un vrai problème" (mercredi 18 mars, France-Culture) ?

    Le vrai problème est plutôt de savoir pourquoi un homme politique, qui a paraît-il étudié aux plus grandes Ecoles françaises, a pu répéter une ânerie pareille sans la vérifier.

    Car le seul problème que pose ce pape, c’est qu’il raisonne — au lieu de marteler des slogans. Dans la République des médias, c'est impardonnable."

     

    Olivier Boulnois, EPHE.

     

    Pour votre informati

  • Jean de France à Politique Magazine : Se tourner vers l'avenir pour que vive la tradition française, royale et princière

                Tel est l’esprit de l’entretien que le Prince Jean de France vient d’accorder à Politique Magazine (novembre 2008) et que nous publions ci-dessous in extenso :

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              Monseigneur, vous avez récemment assisté à la cérémonie de réouverture du Petit Trianon après un an de travaux. Qu'avez-vous pensé de cette restauration ?

              Qu'elle est remarquable. Ce qui m'a fait particulièrement plaisir car je suis passionné depuis toujours par Versailles. Par tous les Versailles. Celui de Louis XV, de Louis XVI et de Marie-Antoinette me touche au plus haut point. C'est un sommet de civilisation dont le Trianon, par son architecture et son aménagement intérieur, est l'illustration. J'ai eu également l'occasion tout récemment de participer à l'inauguration des nouvelles salles Orléans. C’est vous dire si c'est un lieu où j'aime me rendre. La restauration du Petit Trianon est aussi un bel exemple de mécénat. Louis- Philippe en son temps a été le premier des mécènes et a ainsi sauvé le château. Sur ses deniers personnels, je tiens à le souligner. On ne peut donc aujourd'hui que remercier et féliciter la maison Bréguet pour ce mécénat exemplaire. On sait que Bréguet fut l'horloger de la reine Marie-Antoinette. Quel bel exemple à travers les temps de la fidélité suisse à la famille royale française !

              Vous êtes d'ailleurs aujourd'hui très impliqué dans la défense du patrimoine. Pouvez-vous nous en dire plus sur vos activités professionnelles ?
             Mes activités professionnelles me conduisent dorénavant à promouvoir et à illustrer le patrimoine français, particulièrement le patrimoine royal. Toute cette fin d'octobre, j'étais aux Etats-Unis pour donner des conférences sur le patrimoine royal français. Et je suis décidé à m'impliquer encore davantage dans ce domaine. Etant l'héritier de la Maison de France, cette activité en symbiose avec ma vie publique forme une unité. Dans ce cadre, j'assume les responsabilités qui m'échoient et je m'inscris ainsi dans la vraie tradition de ma famille, celle de toujours.

             Et vos projets personnels? 
             

            Chacun le sait maintenant, je compte me marier, fonder une famille, avoir des enfants.

             Vous avez présidé, le 10 octobre, l'Assemblée générale de Gens de France. Comment voyez-vous l'avenir de cette association?

     

             Elle me donne de plus en plus satisfaction. Cette Assemblée Générale a été une réussite à tous points de vue et constitue une étape importante dans le développement de cette association dont le but est de soutenir mon action et d'en constituer la vitrine. Je remercie les organisateurs, en particulier Raymond Sorel et toutes ses équipes. Je ne saurais trop inciter ceux qui veulent m'aider dans mon action publique à prendre des renseignements sur cette association (1). J'ai pu, grâce et avec Gens de France, parcourir la France et le monde pour connaître et me faire connaître .

              Mardi 14 octobre. une partie des biens de la succession du comte et de la comtesse de Paris a été vendue lors d'une vente Christie's. Quelle est votre réaction sur cette dispersion du patrimoine historique de votre famille ?

     

              Je n'ai pas caché ma désapprobation et je la maintiens. Tout le monde a pu constater que j'étais présent dans la salle de ventes avec les cousins de ma génération. J’ai pu constater aussi - et ce fut, pour moi, d'un grand réconfort - que de nombreux amis étaient présents. Nous avons tenté l'impossible. Mais il est évident que des biens de ce genre prennent une valeur considérable en raison des souvenirs qui y sont attachés. Il a donc été difficile de lutter.
              Je tiens à dire qu'il est des objets qui n'auraient jamais dû être proposés à la vente. Car l'histoire est un bien inappréciable. Mais c'est le passé. Voilà qu'une page se tourne ... Je suis désormais résolu à me tourner vers l'avenir. Il faut construire ! C'est mon objectif. Je le ferai avec mon frère Eudes, mes cousins et mes cousines et tous ceux qui voudront se joindre à nous pour que vive la tradition française, royale et princière.

    (1)  http://www.gensdefrance.com/gdefrance/ ou Gens de France, 53 rue Lemercier, 75017 Paris.
     

  • Du nouveau dans l'Arc de Triomphe : Très bien ! Bravo ! Mais...

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              Le 15 février, un nouveau musée a ouvert ses portes au sommet de l'édifice. IL retrace ses heures de gloire depuis la pose de la première pierre, en 1806.

              "Nous voulions révéler par l'image la richesse du lieu, qui est à la fois un mémorial et le symbole de la réconciliation des peuples", exposent les deux maîtres d'œuvre, Christophe Girault et Maurice Benayoun. Jean-Paul Ciret, directeur culturel du Centre des Monuments Nationaux justifie ainsi la réalisation de ce nouveau Musée: "L'Arc de triomphe n'est pas un simple belvédère. Il était urgent de réhabiliter son histoire, à condition de la rendre abordable par tous les publics, y compris les étrangers" (l'Arc de Triomphe a reçu 1.700.000 visiteurs en 2006...). La visite démarre par une rétrospective nourrie de photos et de films rares, notamment les funérailles de Victor Hugo (1885) ou l'inhumation du soldat inconnu (1921).

              Donc tout va bien, la vie est belle, tout le monde est content, et nous aussi. Sauf que...il y a tout de même un truc qui nous chiffonne, et qui de toute évidence a échappé aux concepteurs de ce nouveau Musée. Ils se sont occupé -et très bien, redisons-le...- de l'intérieur du monument, et les visiteurs en seront comblés. Mais à l'extérieur? On n'a rien touché, rien changé, rien corrigé. Et les foules qui viendront s'extasier devant la beauté de ce monument continueront de rendre en quelque sorte un hommage -involontaire et indirect il est vrai, mais tout de même...- à deux des pires monstres que notre Histoire nationale aura enfanté: deux génocideurs que même Gracchus Babeuf vomissait (c'est dire!....) et qu'il a accusé de "populicide": le général Turreau et le baron Amey. Ils ont l'un et l'autre leur nom gravé sur l'un des piliers du monument, et sont donc ainsi, d'une certaine façon, "proposés" à l'admiration des foules.

              Il est vrai que la république n'est pas gênée de chanter et de faire chanter une phrase authentiquement raciste dans son hymne ("..qu'un sang impur abreuve nos sillons..."). Elle n'en est donc pas à une contradiction près, elle qui parle de "Fraternité", d'honorer ainsi des bourreaux et des monstres, des génocideurs/exterminateurs.... Au fait, pour celles et ceux qui connaîtraient mal cette page de notre Histoire, qui étaient ces deux ci-devants?

    1 : Louis Marie Turreau, dit Turreau de Garambouville ou encore Turreau de Linières a organisé les colonnes infernales durant la guerre de Vendée. Ses instructions envoyées sont peu équivoques :

    "Les villages, métairies, bois, landes, genêts et généralement tout ce qui peut être brûlé sera livré aux flammes."

    "...seront passés par les armes les brigands trouvés les armes à la main ou convaincus de les avoir prises, y compris les filles, femmes et enfants qui seront dans ce cas..."

              D'après Jean-Clément Martin, qui a analysé les recensements de 1790 et de 1801, un manque d'environ 220 000 à 250 000 habitants est à noter dans l'accroissement normal qu'aurait dû connaître la « Vendée militaire » sans la guerre civile. Les bilans varient, entre les morts au combat, les morts indirects du fait des mauvaises conditions de vie, les exils des Républicains. Les récoltes de 1788 ont également été mauvaises. Certains historiens attribuent jusqu'à 200 000 morts à Turreau.

              Selon Reynald Secher, historien, auteur de l'ouvrage La Vendée-Vengé, « 117 257 personnes au minimum disparaissent entre 1792 et 1802, soit 14.38% de la population » d'après les sources primaires disponibles.

    2 : Amey (François-Pierre Joseph, baron) né à Sélestat (Bas-Rhin) le 2 Octobre 1768. En janvier 1794, l'officier de police Gannet l'accuse de laisser ses soldats tuer des civils en les jetant dans des fours: "...Amey fait allumer des fours et lorsqu'ils sont bien chauffés, il y jette les femmes et les enfants. Nous lui avons fait des représentations; il nous a répondu que c'était ainsi que la République voulait faire cuire son pain. D'abord on a condamné à ce genre de mort les femmes brigandes et nous n'avons trop rien dit; mais aujourd'hui les cris de ces misérables ont tant diverti les soldats et Turreau qu'ils ont voulu continuer ces plaisirs. Les femelles de royalistes manquant, ils s'adressent aux épouses des vrais patriotes. Déjà, à notre connaissance, vingt-trois ont subi cet horrible supplice et elles n'étaient coupables que d'adorer la nation. La veuve Pacaud, dont le mari a été tué à Chatillon par les Brigands lors de la dernière bataille, s'est vue, avec ses 4 petits enfants jetée dans un four. Nous avons voulu interposer notre autorité, les soldats nous ont menacés du même sort..."

               Charmant, non? Alors, rénover l'intérieur de l'Arc de Triomphe, et en faire un Musée digne de ce nom, c'est bien. C'est même très bien. Mais "purifier la Mémoire", cela ne serait-il pas au moins aussi important? Cela ne s'imposerait-il pas, enfin? Le scandale n'a-il pas que trop duré?.....

  • Conservateur et admirateur de ceux qui furent toujours en ”intelligence avec l'ennemi” ? : mais, c'est Mélenchon !

    Mélenchon est un conservateur. Conservateur de ce Système dont nous nous voulons, nous, les révolutionnaires alors qu'il en vit, lui, et assez bien, quoique n'étant pas lui-même corrompu, comme bon nombre de ses collègues...

    Mais Mélenchon est excessif en tout. A Olivier Mazerolle, qui n'en revenait pas, Mélenchon -ce conservateur qui veut se faire passer pour un révolutionnaire - a tenu sur Hollande et sa politique - dans La Provence du dimanche 26 mai - des propos plus proches de la diatribe et du règlement de compte que de la pensée politique : mais, après tout, c'est son problème, son style et son son genre : nous ne nous y arrêterons pas...

    Par contre, Mélenchon a cru bon de terminer ses éructations par une apologie du terroriste Robespierre, par une contre-verité flagrante, et par un crachat sur Louis XVI et Marie-Antoinette, le tout en moins de dix lignes ! :

     Melenchon robespierre.jpg

    Devant de telles insanités, on pourrait écrire un Mémoire, répondre par des dizaines de pages; nous nous bornerons à dire ceci : 

    melenchon staline.jpg

    Première falsification : La Terreur serait le fait, non de Robespierre, mais "d'une Assemblée tout entière" : or, la Convention n'a été élue que par dix pour cent de votants, la Révolution étant, sur ce point précis comme sur tant d'autres, la plus grande mystification de notre Histoire : ce serait une simple mascarade grand'guignolesque, si elle n'avait été tragique, et n'avait accouché du premier génocide des Temps modernes... Et, jusqu'à sa mort - une libération, pour la France... - Robespierre en fut bien le maître.

    Mais Mélenchon n'a pas lu L'Histoire de France, de Bainville, et cela lui manque cruellement : "...Par une surenchère continuelle, à force de patience et de démagogie, grâce surtout au maniement des clubs et de l’émeute, Robespierre était vainqueur. Après le 31 mai, il était le maître et tous ceux qui passaient, qui allaient encore passer par les mains du bourreau en attendant qu’il y passât lui-même, avaient contribué à l’amener au pouvoir…Par la position démagogique qu’il avait prise contre les conspirateurs et les traîtres, par sa propension à en voir partout, Robespierre incarnait la guerre à outrance. La justification de la Terreur, c’était de poursuivre la trahison : moyen commode pour le dictateur d’abattre ses concurrents, tous ceux qui lui portaient ombrage, en les accusant de « défaitisme »..." (Chapitre XVI, La Révolution).

    Deuxième falsification : "...une Révolution admirée dans le monde entier". Mais comment Mélenchon, qui n'est pas sot et qui ne manque pas de qualités (entre autres, celle d'être un bon tribun, capable de "sortir" des vérités, certes dérangeantes parfois, mais parfois aussi roboratives...), comment, donc, Mélenchon peut-il dire une ânerie pareille ? Admirée dans le monde entier, la Révolution ? Mais les mondes jaunes et asiatiques "s'en fichent, s'en contrefichent et s'en hyperarchicontrefichent", comme disait Léon Daudet ! Et avec eux, ceux qui sont leurs lointains descendants dans ces Amériques, primitivement peuplées de jaunes, passés par un détroit de Behring franchissable à pied, à l'époque : pour les Incas, par exemple, l'Empire s'appelait Tahuantinsuyu, c'est-à-dire "des quatre points cardinaux" (donc, "du Milieu", comme en Chine, d'où ils venaient); et la capitule, Cuzco, c'est-à-dire "nombril du monde" : quand on se prend pour le centre du monde, et depuis plusieurs millénaires, qu'a-t-on à faire de ces "vieilles Lumières", comme les a qualifiées un Hubert Védrine plus conscient des réalités que Mélenchon ?... Pareil pour les mondes musulmans; pareil pour les mondes anglo-saxons : en additionnant ces trois "ensembles", on n'est pas loin de 4 à 4 milliards et demi d'habitants de la planète, sur 7 milliards. Resterait à savoir le degré d'adhésion (!) à notre hideuse Révolution des mondes noirs et ibériques : bien malin qui pourrait s'y risquer !... C'est cela que Mélenchon appelle une Révolution "admirée par le monde entier" ? Ou bien il nous prend pour des "populo-gobe-tout", ou bien, autiste jusqu'au bout des ongles, et emporté par son lyrisme de pacotille "à deux balles", il finit par croire en ses balivernes ! Dans les deux cas, c'est inquiétant... 

    Troisième  falsification - et, finalement la plus grave... - : accuser les autres (en l'occurrence, nous, les royalistes, à travers Louis XVI et Marie-Antoinette) de faire ce qu'ont fait les Philosophes (auto-proclamés), les Révolutionnaires, les républicains et leurs continuateurs des deux "en pire" : eux tous - dont l'héritage est clairement revendiqué par Mélenchon - qui, au nom du suicidaire "principe des nationalités" et par une germanophilie ahurissante ont constamment mené une politique d' "intelligence avec l'ennemi", à savoir la Prusse, devenue à cause d'eux tous l'Allemagne... Alors que la politique traditionnelle de la Royauté était de maintenir les Allemagnes divisées, et que le vrai pogrès fut le renversement des alliances, à savoir s'allier à l'Autriche, ennemie depuis deux siècles, mais vaincue, contre le nouveau danger montant : la Prusse; une politique réellement "progressiste" qui ne fut pas comprise par les rétrogrades, philosophes, révolutionnaires, républicains, impérialistes; lesquels firent exactement le contraire, favorisant la Prusse au détriment de l'Autriche, et travaillant donc directement contre la France. Voilà de quel courant antinational et en parfaite "intelligence avec l'ennemi" se réclame un Mélenchon qui, en plus, se permet de donner des leçons !...

    Alors que - faisons un saut dans le temps... - si l'on avait suivi les conseils de Jacques Bainville, après 1918 - guerre que l'on pouvait parfaitement éviter... - on démembrait l'Allemagne, et on avait "la paix pour 150 ans", comme disait Daudet.

    Mais les pacifistes et une bonne part de la gauche - avant 14 - attaquaient l'armée et juraient, par internationalisme niais et criminel, que jamais les travailleurs allemands ne tireraient sur les travailleurs français; de même, avant 39, rebelote : les pacifistes et une grande part de la gauche attaquaient l'armée :

    1. "Du moment qu'on démolit l'armée, j'en suis", Blum, en 33); le même Blum qui, le 19 Décembre 1933, déclare à la Chambre : "Nous serons toujours contre la prolongation du Service militaire… C’est une erreur de placer la sécurité d’une nation dans sa force militaire" (Cité par Léon Daudet dans l’AF n° 353 du 19 Décembre 1933)

    2. Ou, par internationalisme toujours aussi niais et criminel, disaient qu'il n'y aurait pas de guerre parce que les travailleurs n'avaient pas de patrie (Thorez) : " Nous ne croyons pas un seul instant à la Défense nationale... Les prolétaires n'ont pas de patrie ".

    Une chose est d'être "fort en gueule" : Mélenchon l'est (comme l'était un Georges Frêche, comme le sont un Le Pen, un Tapie, voire un Collard...). Autre chose est d'être dans le vrai : sur ces points précis, Mélenchon ne l'est pas...

  • Edwy Plenel, ”journaliste politique” : à quand un enquête sur ce Grand Inquisiteur ?

    Edwy_Plenel.jpgNotre note politique d'avant-hier, mardi, Le jugement des juges, signée Louis-Joseph Delanglade, s'achevait par cette interrogation : "A quand une enquête sur Mediapart qui mettra en lumière le parcours et les accointances idéologiques de son Grand Inquisiteur M. Plenel ? A quand le « jugement des juges » que Robert Brasillach appelait de ses vœux ?".

    Hé bien, justement, nous proposons à nos lecteurs d'entamer ce travail ensemble; de tenter l'enquête que Louis-Joseph Delanglade a suggérée, sur Mediapart et sur Edwy Plenel. Tous les renseignements sérieux qui pourront nous être envoyés sur cette officine médiatique et sur le Grand Inquisiteur qui la dirige seront utiles et bienvenus. A vous, chers lecteurs.

    Et pour commencer, nous publions, dans le "lire la suite" de cette note, la fiche que Wikipédia consacre à ce Monsieur. Ce n'est pas, comme nous l'avons écrit souvent, que les fiches de Wikipédia doivent être toujours crues sur parole. Non, justement, elles ne sont pas parole d'Evangile. Elles sont souvent fausses, erronées, de parti-pris. Mais elles sont toujours une source utile si l'on s'y réfère armé du sérieux esprit critique dont nous ne devons pas nous départir.

    Voici donc, ce jour, la fiche de Wikipédia sur le cas Edwy Plenel. Ce n'est qu'un début !

     

    Edwy Plenel, journaliste politique, né le 31 août 1952 à Nantes. Il est directeur de la rédaction du quotidien Le Monde de 1996 jusqu'à sa démission en novembre 2004. En désaccord avec les orientations prises par le journal et le groupe dirigés à l'époque par Jean-Marie Colombani et Alain Minc, il est licencié le 31 octobre 2005 après avoir travaillé vingt-cinq ans dans la rédaction du quotidien. Il a depuis co-fondé le site Mediapart, journal payant accessible sur Internet, qui a ouvert le 16 mars 2008. 

    Parcours

    Edwy Plenel est le fils du vice-recteur de la Martinique Alain Plénel, connu pour ses engagements anti-colonialistes, rétrogradé de l'éducation nationale en 1965 sous De Gaulle pour « menées anti-françaises » et réhabilité en 1982 grâce à l'intervention de Stéphane Hessel.

    Edwy Plenel passe l'essentiel de son enfance dans cette île des Caraïbes, qu'il quitte en 1962. Après une étape en région parisienne, il vit à partir de 1965 en Algérie, termine à Alger sa scolarité et y commence ses études universitaires.

    De retour en France et arrivé à Paris en 1970, il rejoint la Ligue communiste révolutionnaire et en 1976 il est, sous le pseudonyme de Joseph Krasny (Красный signifiant rouge en russe), journaliste à Rouge, hebdomadaire de la LCR qui devient quotidien durant une brève période. Après son service militaire, il s'éloigne de la LCR et entre au Monde en 1980. Son livre Secrets de jeunesse (2001) revient sur une jeunesse militante trotskiste qu'il n'a jamais reniée.

    D'abord spécialiste au Monde des questions d'éducation, il s'y fait remarquer, à partir de 1982, par ses enquêtes, tout en assurant la rubrique « police » du quotidien. Ses révélations sur la plupart des affaires de la présidence de François Mitterrand en feront une figure du journalisme indépendant et critique. Jusqu'en 1994, soit pendant une quinzaine d'années, il travaille à l'écart du monde journalistique parisien, en solitaire ou en tandem – essentiellement avec Bertrand Le Gendre, puis Georges Marion. L'élection de Jean-Marie Colombani à la tête du Monde qui, à l'époque, était simplement un journal et non pas un groupe de presse, va l'amener à accepter des responsabilités. Principal animateur de la nouvelle formule du Monde sortie en 1995, il devient directeur de la rédaction en 1996.

    Jusqu'en 2003, sous sa direction, les ventes du quotidien augmenteront, hissant Le Monde à un niveau qu'il n'avait jamais atteint depuis sa création en 1944, celui de premier quotidien national généraliste, devant Le Figaro. Avec une diffusion totale (France + étranger) payée de 407 085, l'année 2002 reste le record historique du Monde : premier quotidien national cette année-là, il bat son précédent record de 1979, en affichant une diffusion France payée de 361 254 exemplaires et une progression de 19,5 % depuis 1994. Cependant, le déclin des ventes à 389 249 en 2003 et à 371 803 en 2004, dans un contexte de crise né de la publication de La Face cachée du Monde de Pierre Péan et Philippe Cohen, affaiblit sa position au sein du journal et il démissionna en novembre 2004. La diffusion du Monde a continué à décliner après son départ, pour se redresser légèrement en 2011.

    Edwy Plenel suscite des opinions contrastées. Certains saluent le dynamisme, l'originalité et l'indépendance de sa direction éditoriale. Pierre Péan et Philippe Cohen, auteurs de La Face cachée du Monde publié en 2003, l'ont violemment attaqué en dénonçant sa vision « complotiste », ses méthodes de direction et ses « campagnes » contre des personnalités telles que Roland Dumas. À leur suite, Bernard Poulet a contesté son utilisation du Monde comme un instrument de pouvoir. Ces critiques ont été elles-mêmes dénoncées comme créant une « légende noire » qui, tout à la fois, le mythifie et le démonise. Il l'évoque dans la préface de ses Chroniques marranes (2007), sous le titre « Autoportrait ».

    En novembre 2007, il annonce un nouveau projet de média participatif sur Internet, Mediapart, site lancé le 16 mars 2008.

    Il est l'époux de Nicole Lapierre.

    L'affaire des écoutes de l'Elysée et autres scandales 

     

    Edwy Plenel est l'une des personnalités victimes des écoutes illégales de l'Élysée dans les années 1980. Plenel a été mis sur écoute en raison de ses enquêtes sur la cellule antiterroriste de l'Élysée, notamment son implication dans le dévoilement de l'affaire des Irlandais de Vincennes. L'écoute s'est prolongée en 1985 durant l'affaire du Rainbow Warrior pour connaître ses sources alors que ses révélations provoquaient la démission du ministre de la défense, Charles Hernu, et du chef des services secrets, l'Amiral Pierre Lacoste. Poursuivis devant la justice, les collaborateurs concernés de François Mitterrand prétextent d'une affaire d'espionnage soviétique, le dossier Farewell, pour justifier cette écoute, allant jusqu'à affirmer que l'ex-trotskiste Plenel travaillait pour la CIA.

    Cette dernière assertion est reprise sans aucune distance ni précaution par certains journalistes défenseurs de Mitterrand. Le jugement rendu en 2005 par la XVIe chambre du tribunal correctionnel de Paris la balaye explicitement et a condamné à des peines de prison avec sursis les quatre responsables de la cellule de l'Élysée pour avoir mis sur écoute Plenel. Ils ne font pas appel de ce jugement. À l'issue de ce procès, Plenel rassemble en un volume ses trois livres sur la présidence de Mitterrand (La Part d'ombre, Un temps de chien, et Les Mots volés), en y ajoutant une analyse du procès des écoutes (Le Journaliste et le Président, 2006).

    Edwy Plenel a également été l'une des victimes des dénonciations calomnieuses des faux listings de l'affaire Clearstream. Les faits remontent à 2003 et 2004, mais n'ont été portés à sa connaissance qu'au printemps 2006. Partie

  • LETTRES • Geneviève Dormann, bretteur charmant des idées reçues... Par Benoît Gousseau

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    En 2010, Politique magazine avait rencontré, chez elle, Geneviève Dormann pour un portrait. Nous le republions suite au décès de l’écrivain, survenu le 13 février. Il y a bien plus longtemps, nous nous souvenons, ici, que Geneviève Dormann avait déjà accordé un entretien à Pierre Builly et François Davin, pour le mensuel Je Suis Français. Selon Le Monde, « elle se disait  maurrassienne ». Nous n'oublierons pas Geneviève Dormann.  Lafautearousseau  •   

    Roger Nimier, qu’elle avait eu la chance de rencontrer dès ses débuts en littérature, lui avait prodigué un précieux conseil : « N’écris pas un livre pour obtenir un prix ou un succès de librairie. Rédige tes romans comme si tu écrivais une lettre à une seule personne, un ami à qui tu veux raconter une histoire ». De fait, c’est ce que fit la jeune Geneviève Dormann. Elle y acquit un style frais et direct traduisant un sens aigu de l’observation qui toucha le public et lui façonna, de surcroît, une notoriété de femme de lettres libérée des préjugés idéologiques de son temps. Son immense culture et l’abondance de ses lectures la conforta, par ailleurs dans un amour de la langue française jamais démenti. Ses lecteurs apprécièrent. Insolente, sensible, amusante, l’écrivain Dormann était né.

    C’est à son père, dit-elle, qu’elle doit son goût des livres. Grand mutilé de la Guerre 14-18, sénateur de la Seine, imprimeur, il la guida, complice, dans sa voracité pour l’importante bibliothèque familiale où elle puisa sans relâche parmi les grands classiques au premier rang desquels Balzac, et chez des modernes comme Colette, Léon Daudet et Marcel Aymé. Elle connut pourtant la dureté d’une éducation à la Maison de la Légion d’honneur au château d’Écouen, où elle forgea son tempérament de réactionnaire, celui d’une femme libre se rebellant contre des situations, non contre les institutions.

    Lecteur pris à témoin comme un confident

    Geneviève Dormann nous reçoit chez elle, dans la simplicité chaleureuse d’un appartement des beaux quartiers, tapissé de livres et niché à hauteur des toits de Paris. L’œil bleu pétille, la frêle silhouette se meut avec vivacité, la voix un peu rauque de fumeuse charme par son élégance pimentée de saillies. Des engagements, oui, elle en a eu, notamment dans les combats pour l’Algérie française, mais elle n’en a jamais encombré sa littérature. Des hommes, elle en eu aussi, mais elle n’en fit jamais un étendard d’émancipation féminine, elle qui éleva quatre filles en travaillant comme journaliste à Marie Claire et au Figaro magazine.

    Parmi une œuvre romanesque tonique et en prise avec son temps, il faut distinguer ce qui, en dehors de son immense succès, fut un coup de pied dans le panthéon républicain, Le Roman de Sophie Trébuchet, livre dans lequel elle remettait en cause la filiation de Victor Hugo. Non seulement elle s’y livrait à un sérieux travail de recherche autour des relations de la mère du poète et de l’Adjudant général La Horie, occultées par l’histoire officielle de la IIIe République, mais, avec la facétie heureuse qui la caractérise, fidèle à son style en pieds de nez éclairants, elle truffait son récit, tel un Alexandre Dumas, d’adresses spirituelles où son lecteur est pris à témoin comme un confident. En note dans ce roman historique de la meilleure veine, on peut lire : « Mme de Staël, une sorte de Marie-France Garraud de l’époque, mais en plus cultivée »… Ce n’est peut-être pas politiquement très correct, mais c’est assez réjouissant pour construire la trame d’un authentique style littéraire.

    Dans Mickey, L’Ange, roman de 1977, décrivant une rombière un peu arrivée, elle évoque « ce qu’on appelle une belle femme, tu vois, comme on dit un beau camembert ». Et sa fille est une sorte de Françoise Hardy à cheveux longs et jean avec « un petit nez en prise de courant » qui se fait alpaguer par un gentil garçon comme une pitance glanée par un Gabriel Matzneff au jardin du Luxembourg ou à la piscine Deligny. Certes, ses héroïnes ne sont pas des exemples de vertu, mais elles croquent la vie en la respectant. Elles vont de l’avant sans s’excuser d’être ce qu’elles sont… C’est au Bon Dieu d’être miséricordieux.

    Le malheur

    Ce qui la met en colère aujourd’hui, c’est l’état des lieux de l’Éducation nationale. En 1977, prévoyant ce qui allait suivre, elle mettait en scène un petit prof de français qui s’exaspérait des parents d’élèves « Cornec ou mes fesses… à la limite du langage articulé ». C’est un enseignant d’il y a trente ans et qui y croit encore, mais qui constate alors qu’avec un « dernier sous-fifre des PTT… tu perds tes nerfs, ton sang, ta moelle à expliquer que si son Joël, son Bruno ou sa Véronique a de mauvaises notes, ce n’est pas forcément parce que tu es un sadique furieux, mais parce que Joël a décidé de ne rien foutre, qu’il est incapable de suivre une leçon et qu’il serait plus heureux si on lui permettait d’aller garder les oies ». Et le malheur, selon les éclats jubilatoires d’une Geneviève Dormann plus impliquée dans son temps qu’il n’y paraît au premier abord, c’est qu’aujourd’hui, les choses étant ce qu’elles sont, l’élève inadapté à un système imbécile de collège unique ne s’appelle même plus Joël, mais Kevin ou Aziz et qu’il ne dispose même pas d’espaces verts pour garder des moutons à La Courneuve.

    Ce qui l’indigne au vrai, et là le ton se fait plus grave, c’est « l’aggravation de l’inculture, du côté des parents et l’abandon de leur mission du côté des enseignants, la vulgarité des médias, la soumission totale au marché d’éditeurs acceptant au nom du chiffre des ventes le massacre de la langue française par leurs auteurs ». Ce sera le sujet du prochain livre qu’elle est en train d’écrire. Un pamphlet.

    Politique magazine

  • Cinéma • Les Filles au Moyen Âge : « C'est toi l'obscurantiste ! »

     

    Eugénie Bastié donne ici une excellente critique des Filles au Moyen-âge, et tout un ensemble de sérieuses raisons d'aller voir le film. La principale est que ce film - comme l'article d'Eugénie Bastié [Figarovox, 8.02] - tend à restaurer l'image du Moyen-Âge français dans toute sa vérité. LFAR

     

    picture-2563491-5ueuang.jpgLe film d'Hubert Viel, avec Michael Lonsdale, est un chef-d'œuvre de douceur et de poésie. Il vient rétablir une vérité historique: l'époque médiévale était douce pour les femmes.

    Depuis Les Visiteurs, l'image moyenne et vague que nous avons du Moyen Âge est celle d'une vaste fosse à purin, où surnagent des mages noirs, des gueux édentés et des seigneurs très méchants. Quant aux femmes, les pauvres, elles étaient soit des sorcières vouées au bûcher par des curés sales et malveillants, soit des princesses godiches prisonnières dans leurs tours, attendant désespérément un valeureux chevalier. C'est après, bien plus tard qu'est arrivé la Libération, avec Simone de Beauvoir, qui d'un coup de baguette magique a libéré la femme de l'esclavage, passée «de l'ombre à la lumière» grâce à la pilule, au chéquier et à l'IVG. Tel est, en substance, le conte qu'on nous raconte.

    Le film, Les Filles au Moyen Âge, vient sonner le glas de ces idées reçues. Dans un petit pavillon de la France périphérique, entre une rocade encombrée et une zone industrielle, trois petites filles exaspérées parce que les garçons préfèrent jouer à la console qu‘avec elles, vont voir leur grand-père. Celui-ci, incarné par l'immense Michael Lonsdale, commence à leur raconter une histoire: celle des filles au Moyen-âge. Les petites saynètes, tournées en noir et blanc dans des paysages bucoliques, des décors et des déguisements extrêmement simples s'enchaînent, ponctuées par la voix douce de Lonsdale.

    L'historienne Régine Pernoud au cinéma

    XVM2bec849c-cda3-11e5-85f1-b52fa717e71f-300x300.jpgC'est le livre de Régine Pernoud, La Femme au temps des cathédrales, joué par des enfants. Comme l'historienne l'a démontré, le Moyen-Âge était une période bénie pour les femmes. Courtisées, adulées, vénérées comme images de la Vierge Marie, elles y avaient autant de droits que les hommes. Et c'est à partir de la «Renaissance»- qui porte mal son nom- que celles-ci ont commencé à voir leur pouvoir décliner à mesure que grandissait la société bourgeoise. Le film, rythmé par des chants magnifiques, rend merveilleusement l'idée, développée par Pernoud, que c'est le christianisme qui a libéré la femme et lui a donné un statut d'égale de l'homme, alors qu'auparavant elle n'était, notamment sous l'Antiquité, considérée que comme un objet. «C'est un événement décisif qui se produit dans le destin des femmes avec la prédication de l'Évangile. Les paroles du Christ, prêchées par les apôtres à Rome et dans les différentes parties de l'Église, ne comportaient pour la femme aucune mesure de «protection», mais énonçaient de la façon la plus simple et la plus bouleversante l'égalité foncière entre l'homme et la femme», écrit Pernoud.

    Sans tomber dans le travers de l'esprit de sérieux qui définit notre époque, le réalisateur brosse avec humour et tendresse le portrait de ces héroïnes qui étaient des piliers de la société médiévale, et ce, sans les secours de la parité. Dans Les filles au Moyen-Âge, on croise ainsi Clotilde, qui convertit son mari Clovis et la France au christianisme, Hildegarde de Bingen, femme de lettres et de sciences qui découvrit la gravité, des siècles avant Newton, ou encore Jeanne, la Pucelle, la femme la plus connue du monde, qui fit plier le veule et changeant Charles VII, et bouta les Anglais hors de France.

    Humour et tendresse

    À la fin du film, une scène charmante montre deux enfants, le petit garçon en business man agitant sa cigarette électronique et Mélisande, jeune princesse échouée dans notre temps. «Je sais coudre, chanter, je parle hébreu, grec et latin», lui dit la petite princesse sur le parking d'un supermarché. «Je peux t'offrir un CDD en service après-vente chez Darty» lui répond le gamin, après avoir mûrement réfléchi. On mesure alors avec un sourire amer tout ce que le «progrès» a fait gagner aux femmes et aux hommes de notre temps. Les moissonneuses-batteuses et les autoroutes, les caissières et les 35h ont remplacé le rythme des saisons et l'accord avec la nature qui régnait aux temps médiévaux.

    «L'esprit d'enfance va juger le monde», écrivait Bernanos. Par ce film exquis, Hubert Viel ne fait pas que rétablir une vérité historique, il juge aussi notre époque. Par la voix de l'enfance. L'enfance des jeunes acteurs, touchants de spontanéité. L'enfance de notre histoire, le Moyen-Âge, berceau tendre et radieux noirci par une civilisation qui a pris en goût la haine des origines.

    On se souvient des mots que met André Frossard dans la bouche de Lucifer dans Les trente-six preuves de l'existence du diable: «Qualifier d'obscur ce carrousel permanent de couleurs et d'extravagances empanachées était un peu gros, mais avec vous la subtilité ne paie pas. Des générations de cornichons macérés dans vos établissements scolaires se sont représentés le Moyen-Âge sous l'aspect d'un tunnel rempli de chauve-souris…». Que ceux qui croient que la subtilité paie se ruent dans les quelques salles qui passent encore ce film charmant. Ils en auront pour leur argent. 

    Eugénie Bastié

     

    Bande annonce

     

  • Livres • Pourquoi les Français plébiscitent Michel Houellebecq

     

    Sébastien Lapaque pose cette question [Le Figaro, 18.02.2016] : « Pourquoi les Français plébiscitent Michel Houellebecq » et il y répond du point de vue de la littérature et des écrivains. Sous l'angle politique - et / ou civilisationnel - son anticipation, en forme de roman, d'une situation politique qui pourrait devenir celle de la France, peut aussi être considérée comme une sorte de satire, de mise en garde ou d'alarme. Ce roman nous paraît avoir aussi joué ce rôle. LFAR

    Soumission est le roman qui s'est le mieux vendu en France en 2015. L'écrivain ne laisse personne indifférent et ses œuvres sont traduites dans de nombreuses langues.

     

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    Enfin une bonne nouvelle. D'après les statistiques de quelques spécialistes du marché de l'édition, penchés sur les livres comme d'autres le sont sur les canassons, Soumission, de Michel Houellebecq, est le roman qui s'est le mieux vendu en France en 2015. 590.000 exemplaires, nous jure-t-on. Sans compter les ventes en Belgique et en Suisse… Qu'en dit-on à Bruxelles et Genève ? Michel Houellebecq devant Fred Vargas, Guillaume Musso et Marc Lévy. Un écrivain devant les écrivants.

    L'année 2015 avait pourtant mal commencé, avec une tuerie islamiste à Charlie Hebdo qui arracha à notre affection l'économiste dissident Bernard Maris et quelques dessinateurs insignes. Aucune origine n'est belle, jurait un écrivain provençal. Grâce à Dieu, la fin de l'an 2015 a été consolatrice, avec une statistique admirable : Houellebecq seul en tête. Cet honneur et cet avantage ne sont pas fortuits. Dans Soumission, bon livre qui n'est pas son meilleur roman selon notre cœur (notre faveur va à Extension du domaine de la lutte et à La Carte et le Territoire), l'auteur de Rester vivant ne raconte pas l'histoire de la marquise qui sortit à cinq heures mais celle de la prise du pouvoir en France d'un parti musulman au terme de l'élection présidentielle de 2022. Avec l'aide de François Bayrou, de surcroît : je ne critique pas le côté farce, mais pour le fair-play, il y aurait quand même à dire… Chacun est libre de recevoir à sa guise les prédictions de l'écrivain. Quelque chose nous laisse penser qu'il faut se méfier des dons divinatoires des imaginatifs. Attention aux yeux, ça brûle !… Il y a toujours quelque chose de révélateur dans l'improbable augure d'un romancier qui voit ce que l'homme a cru voir. C'est un prophète, du grec prophanai: celui qui rend visible la parole.

    « Un sismographe hyperémotif »

    À lire Demain est écrit, de Pierre Bayard (Minuit, 2005), personne ne jurerait que c'est un concours de circonstances qui a fait coïncider la parution de Soumission et l'attaque terroriste de Charlie Hebdo - avec la mort de Bernard Maris, qui venait de publier Houellebecq économiste (Flammarion, 2014). Cet événement est l'essence même de la littérature. Et c'est ainsi que Michel Houellebecq est grand. « On peut en effet supposer que les textes littéraires entretiennent une relation de proximité particulière avec le fantasme et qu'ils sont ainsi porteurs de ses lignes de faîte, avant même qu'il vienne s'incarner dans la réalité », écrit Pierre Bayard. Michel Houellebecq est l'exemple le plus frappant d'un écrivain ayant trouvé son inspiration la plus authentique dans un événement qui allait lui succéder. Aucune surprise pour ceux qui le lisent depuis toujours. Avec Marcel Proust, il donne tort à ceux qui pensent qu'un grand romancier ne doit pas être intelligent. Au contraire. Trop sensible, trop intelligent : de cette rencontre surgissent des merveilles. L'auteur de La Poursuite du bonheur (La Différence 1991) est un sismographe hyperémotif capable de voir venir les tremblements de terre avec deux siècles d'avance.

    Au-delà de nos frontières

    Clown blanc d'un genre très particulier, Houellebecq est un écrivain qu'il faut savoir bien lire pour bien l'entendre. Comme Georges Bernanos, il émeut d'amitié ou de colère, mais ne laisse personne indifférent. On l'aime ou on le hait. Avouons ici notre point de vue. Nous l'aimons. Parce que Houellebecq, c'est beaucoup plus que Houellebecq. Pour ceux qui voyagent un peu dans le monde, à Berlin, à Milan, à New York, à São Paulo, à Mexico, à Pékin ou à Sidney, il est celui qui a remis en marche le compteur arrêté à Sartre et Camus. Pardon pour Le Clezio et Modiano, mais, au-delà de nos frontières, l'écrivain français d'aujourd'hui, dans toutes les langues du monde, c'est Houellebecq ; pardon pour Manuel Valls, qui a cru pouvoir (un mot qu'il adore) dissuader les Français de lire Soumission en s'improvisant critique littéraire, prouvant qu'il n'avait aucun point commun avec son supposé maître Georges Clemenceau, ami de l'art et des artistes. « La France, ça n'est pas Michel Houellebecq, ça n'est pas l'intolérance, la haine, la peur. » Et ta sœur ?

    Promenez-vous dans le monde, entretenez-vous avec les écrivains, les artistes et les individus qui sont la grâce et l'âme de leur pays. La France, c'est Houellebecq. 

    Sébastien Lapaque           

  • Cinéma • Les Visiteurs 3 ou le vrai visage de la Terreur, vus par Jean-Christophe Buisson

     

    Jean-Christophe Buisson a vu Les Visiteurs 3 - La Révolution. Il estime que Jean-Marie Poiré et Christian Clavier ont pris le parti inédit et courageux de se saisir à bras-le-corps de cette page sombre de l'histoire de France. Sans complexe ni manichéisme [Figarovox - 7.04]. Jean-Christophe Buisson est homme de goût et de jugement. Il n'affiche pas grande inclination pour la période révolutionnaire. Pas plus que nous qui lirons son avis avec attention et ... sympathie.  LFAR 

     

    PHOace7ebf0-cac5-11e3-ae1d-fb39e4002cc5-300x200.jpgDepuis 1870 et l'instauration de la République en France, la Révolution a plutôt bonne presse. Le mot lui-même est synonyme universel de progrès, de nécessité, d'avancée, qu'il concerne un nouveau médicament, la mécanisation des outils agricoles ou les régimes alimentaires. Politiquement, il sonne comme une promesse d'avenir radieux : même le maréchal Pétain, instituant pourtant un régime aux accents résolument contre-révolutionnaires, se sentit obligé de reprendre le terme, invitant la France à se lancer dans une « Révolution nationale ». Et nous ne parlons pas d'Hitler et de sa « révolution nationale-socialiste »… Quant à l'événement lui-même, bien que Lénine, Trotski, Mao, Pol Pot et quelques autres dictateurs sanguinaires s'en fussent réclamés à corps et à cris (surtout ceux de leurs millions de victimes), il n'en garde pas moins, dans les livres d'Histoire comme dans la classe politique ou médiatique dominante, auréolé d'un prestige certain. 1789, c'est neuf, donc c'est bien.

    Bien sûr, une école de pensée contre-révolutionnaire qui va de Louis de Bonald à Charles Maurras s'est attelée, depuis deux siècles, à insister sur ses noirs aspects et ses fâcheuses conséquences. Mais la somme de ses réussites (droit de vote, Droits de l'Homme, abolition de l'esclavage, établissement d'une Constitution, création d'une Assemblée nationale, émancipation des Juifs, liberté de la presse, etc.) est jugée supérieure à celle de ses désagréments (guerre civile en Vendée, guerre contre la moitié de l'Europe, destruction des communautés traditionnelles, confiscation ou destruction des biens du clergé, loi Le Chapelier interdisant les regroupements professionnels et la grève, etc.). Cette vision globalement positive de la Révolution a conduit les cinéastes à la représenter, à de rares exceptions près (le sublime Le Duc et l'Anglaise, d'Eric Rohmer) de manière globalement positive. La Bastille vidée plutôt que les prisons remplies. La joie illuminant le visage des paysans libérés du servage plutôt que la grimace des propriétaires et des prêtres sur le point d'être raccourcis. Des foules qui réclament du pain plutôt que des têtes. La terrine plutôt que la Terreur.

    Dans Les Visiteurs - La Révolution, Jean-Marie Poiré et Christian Clavier, coauteurs du scénario, ont pris le parti inédit et courageux de se saisir à bras-le-corps de cette page sombre de l'histoire de France. Sans manichéisme, sans faux-fuyants, sans complexe. Leur film est un divertissement qui s'appuie sur une tragédie - c'est souvent une excellente recette (voir La grande vadrouille, La Vache et le prisonnier, Monsieur Batignole, etc.). Il débute en janvier 1793 et court jusqu'à la Grande Terreur. On y voit (furtivement mais réellement) des prêtres et des nobles de tous âges emprisonnés, puis conduits à l'échafaud comme des bêtes à l'abattoir. On y voit des hommes et des femmes dont la seule ambition révolutionnaire est de s'emparer du bien des anciens possédants pour en profiter à leur tour, quitte à substituer une inégalité sociale à une autre. On y voit des bourgeois confisquer le processus révolutionnaire pour chiper la place des aristocrates. On y voit un Robespierre glaçant, sinistre, terrifiant (remarquablement interprété par Nicolas Vaude) décider, en compagnie de ses amis du Comité de Salut public réunis autour d'un bon dîner au champagne, qui, demain, méritera la mort (« exterminer les ennemis », disait l'un de ses zélés membres, Couthon, annonçant par là quelques génocides futurs…). On y voit, en face, un preux chevalier du XIIe siècle pétri de valeurs qui ont pour noms courage, honneur, noblesse d'âme (Godefroy Amaury de Malefète, comte de Montmirail, d'Apremont et de Papincourt, dit le Hardi et alias Jean Reno) refuser la fatalité et préférer risquer sa vie que salir son nom en cédant, comme d'autres, à une mode égalitariste et progressiste qui est la négation de son éducation et de son statut de fidèle vassal de Louis VI le Gros. On le voit, à l'annonce de la mort de Louis XVI, se jeter à genoux et réciter le Pater Noster après avoir crié « Le Roi est mort, vive le Roi! ». Pui s'échapper de prison en assommant ses gardes pour gagner Paris afin de libérer Louis XVII de sa prison du Temple et « remettre le Dauphin sur le trône ». Puis s'étonner sincèrement de se retrouver face-à-face à un Noir habillé aux couleurs de la Révolution (« Les Sarrasins sont parmi nous ! »). Et enfin, écrasé par la puissance ennemie, décider de revenir dans son château pour le reprendre, les armes à la main, à ses nouveaux propriétaires car « si tu perds ta terre, tu perds ton âme ».

    Autant de scènes et de formules qui, bien sûr, font hurler les si prévisibles thuriféraires habituels de Robespierre et de la Terreur. Ils trouvent bien entendu ce film « réactionnaire ». Quitte à oublier la somme considérable de saynètes du film ridiculisant (donc dénonçant) aussi les familles d'Ancien Régime engoncés dans leurs rites et leurs mentalités parfois détestables. Mais pour ces gens-là, sur ce sujet-là, il ne saurait être question d'objectivité, de neutralité, d'honnêteté intellectuelle, d'équilibre, de mesure. Leurs slogans n'ont pas changé depuis deux siècles : pas de liberté pour les ennemis de la liberté, la vérité est révolutionnaire, etc. Montrer la Révolution sous son jour sanglant aussi, c'est forcément être suspect d'antirépublicanisme, d'antipatriotisme, de révisionnisme. Même s'il s'agit de cinéma. Même s'il s'agit de la réalité historique. Mais ils n'aiment pas la réalité. Ni celle d'hier ni celle d'aujourd'hui. C'est à cela qu'on les reconnaît. 

    Jean-Christophe Buisson

    Jean-Christophe Buisson est journaliste et écrivain. Il dirige les pages culture et art de vivre du Figaro Magazine. Il est notamment l'auteur d'Assassinés (Perrin, 2013).